Trombone Shorty sort « Parking Lot Symphony » chez Blue Note

Trombone Shorty sort « Parking Lot Symphony » chez Blue Note

Brass-Band, funk, hip-hop… du groove de bout en bout

Le 28 avril 2017 Trombone Shorty sort « Parking Lot Symphony » chez Blue Note est annoncé pour le  sous le titre. Sur son quatrième opus le jeune tromboniste et chanteur mêle les musiques les plus diverses. Sonorités funk des années 70, rock, hip-hop, soul, R&B, gospel et ragtime et jazz.

Pour « Parking Lot Symphony » (Blue Note/Universal), ce premier album de Trombone Shorty paru sous le label légendaire Blue Note, Troy Andrews s’est adjoint les services du producteur Chris Seefried et a collaboré avec des compositeurs et des musiciens aussi différents que ceux d’Edward Sharpe & The Magnetic Zeros, des Meters, de Better Than Ezra ou encore de Dumpstaphunk. A ses côtés sur l’album, on écoute Leo Nocentelli (guitariste du groupe The Meters) et Tony Hall (de Dumpstaphunk qui remplaçait pour l’occasion le bassiste du groupe) ainsi que les membres de son groupe « Orleans Avenue », le guitariste Pete Murano, les saxophonistes Dan Oestreicher (sax baryton) et BK Jackson (sax ténor), le bassiste Mike Bass-Bailey et le batteur Joey Peebles. Le disque compte 2 reprises et dix titres dont certains co-écrits par Aloe Blacc, Ethan Gruska et Alex Ebert. 

Il a fallu attendre 4 ans après « Say That to say This », le précédent album de Trombone Shorty paru en 2013, pour que sorte ce quatrième album « Parking Lot Symphony ». En effet en raison d’une activité soutenue, Trombone Shorty a différé le moment d’entrer en studio pour enregistrer « Parking Lot Symphony ».

On peut d’ailleurs dire qu’il n’a pas pris le temps de souffler entre son cinquième passage à la Maison Blanche, sa présence à la cérémonie des Grammy Awards aux côtés de Madonna, ses interventions sur les albums de She & Him, Zac Brown, Dierks Bentley et Mark Ronson, les premières parties de Dary Hall & John Oates et celle des Red Hot Chili Peppers, les enregistrements des voix de plusieurs personnages du film d’animation « The Peanuts Movies », sans omettre le concert de clôture du »  New Orleans Jazz & Heritage Festival ». Troy Andrews plus connu sous le nom de Trombone Shorty a aussi publié « Trombone Shorty » un livre pour enfant retraçant son parcours. Toutes ces activités lui ont permis de murir son nouveau projet.

Né dans le quartier de Trémé à la Nouvelle-Orléans en 1986, le jeune Troy Andrews a reçu son surnom de ses parents à l’âge de 4 ans lorsqu’il choisit le trombone plutôt que la trompette comme son frère aîné. A 8 ans il est à la tête d’un groupe avec lequel il se produit dans les bars et les salles des fêtes. Ado, il joue avec les Neville Brothers et rejoint ensuite la section de cuivres du groupe de Lenny Kravitz à sa sortie du lycée. Après ces expériences il s’investit aux côtés des musiciens qui ont soutenu la reconstruction de sa ville dévastée en 2005 par l’ouragan Katrina. Le jeune tromboniste enregistre ensuite trois albums. En mai 2010 il sort Backatown (Verve/Universal), du « suprafunkrock » où jazz, funk, soul et rock se mélangent.  En 2011 c’est « For True » (Verve/Universal) et ensuite en 2013 « Say That to Say This » (Verve/Universal).

Comme le titre de l’album l’indique, « Parking Lot Symphony » prend plusieurs directions et propose des sonorités variées. On passe de la fanfare au funk le plus torride, du blues déchirant au hip-hop insolent. La seule unité qu’on puisse trouver sur ce disque réside dans l’interprétation de Troy Andrews toujours soucieux de servir la musique et de mettre en évidence la diversité des influences qui l’ont nourri.

L’album ouvre avec Laveau Dirge N°1 et se termine avec Laveau Dirge Finale, un chant funèbre. Le jeune Troy Andrews tromboniste, songwriter et chanteur n’entame pourtant pas « Parking Lot Symphony » comme une complainte. Ce morceau de soul néo-orléanaise honore ses racines à travers un hommage rendu à une des plus célèbres prêtresses vaudou de l’histoire de la Nouvelle-Orléans. Le son de la trompette et les contrechants des autres cuivres colorent de nostalgie une ouverture recueillie et respectueuse. Dans le final plus électrique on suit la trompette et les chœurs pour une marche dans la foule réunie pour une ultime célébration.

Sur « Parking Lot Symphony », deux reprises. Sur It Ain’t No Use des Meters, on plonge dans une folle atmosphère de jazz soul. Avec beaucoup de respect le jeune Troy Andrews interprète une version optimiste de Here come The Girls d’Allen Toussaint.

Le titre Parking Lot Symphony qui donne son nom à l’album résulte d’une co-écriture de Troy Andrews avec Alex Ebret (d’Edward Shape & The Magnetic Zeros). Une musique stimulante propre à remonter le moral quand on l’a perdu. On a aussi repéré Familiar co-écrit avec Aloe Blacc, du funk qui emprunte au RnB et à la soul. Co-écrit avec Kevin Griffin, Where It at ? rappelle la pop des années 2000.

Porteur d’une nostalgie désabusée, No Good Time regarde du côté du blues. L’âme de James Brown rôde sur l’instrumental Tripped Out Slim nommé ainsi en hommage à un ami de la famille disparu. Dirty Water apparaît comme le titre le plus apaisé de l’album. Porteur de mélancolie, il encourage pourtant à croire en la vie.

« Parking Lot Symphony ». On prend grand plaisir à écouter les douze titres de l’album. Un concentré du talent de Troy Andrews qui allie virtuosité et énergie, brillance et tonus. Le chant de l’artiste sonne mieux que jamais même quand il  prend sa voix de fausset sur Dirty Water. On se laisse imprégner des ambiances variées de cet album dont l’unité réside dans la personnalité du leader. Qu’il évoque l’amour, la tristesse, le dépit, la foi, l’espoir, le plaisir… il honore la vie sous tous ses aspects. Les cuivres triomphent du désespoir.

 

Après avoir écouté les douze titres de l’album « Parking Lot Symphony » de Troy Anders on se réjouit de pouvoir l’écouter live durant le festival Jazz à Vienne 2017 le 08 juillet 2017 sur la scène du Théâtre Antique de Vienne. La prometteuse Soirée Funk propose un triple plateau avec Juan Rozoff le « petit Prince », Trombone Shorty & Orleans Avenue et pour finir le fameux bassiste Larry Graham & Graham Central Station en compagnie de Marco Prince et de la chanteuse Jeanne Added réunis pour un « Hommage à Prince », trop tôt disparu en 2016.
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