Entre nu-jazz, pop, folk et soul
Avec « Love leaves traces », son deuxième album, la chanteuse, auteure et compositrice, Stéphanie Lemoine navigue entre nu-jazz, pop, folk et soul. Son univers éclectique explore des espaces poétiques où son chant aérien alterne entre français et anglais. Un voyage musical sans frontières entre les genres.
Après- « Sweet Talk », Stéphanie Lemoine revient le 05 mars 2021 avec « Love leaves traces » (Mix up Jazz/Inouïe Distribution), un second opus où la chanteuse ouvre sa musique à différents genres, nu-jazz, pop, folk, et soul.
Elle prend ainsi le parti de mêler les expressions, de fusionner les genres. Au final, son répertoire gagne en consensus ce qu’il perd en identité. Ce choix de l’éclectisme devrait sans doute lui permettre de s’adresser à un public élargi où les puristes du jazz ne font pas la loi.
Avec tendresse, force et souplesse, la chanteuse Stéphanie Lemoine signe « Love leaves traces », un album aux climats sonores changeants où se distinguent de superbes arrangements de cuivres, cordes et chœurs.
Les musiciens
Pour cet album enregistré à Paris en 2020, Stéphanie Lemoine a réuni autour d’elle Pierre-Antoine Clamadieu (piano, Fender Rhodes), Laurent Salzard (basse) et Jeff Ludovicus (batterie).
Sur quatre plages elle s’adjoint la participation de Hamza Touré (saxophone ténor) et de Vincent Echard (trombone, trompette). Jérémie Tepper (guitare) et Laurian Daire (orgue Hammond) qui la rejoignent chacun sur deux titres. Constitué d’Aurélien Guyot (violon I), Pauline Hauswirth (violon II), Sophie Dutoit (violon alto) et Julien Grattard (violoncelle), le String Quartet intervient sur quatre pièces. L’ensemble des participants se retrouvent sur Sunset Town à la pulsation funky. Sur six thèmes de l’album, les prestations instrumentales et la voix sont renforcés par des chœurs.
Après avoir participé au premier album de Stéphanie Lemoine, la compositrice et pianiste Leïla Oliveisi contribue cette fois à l’arrangement de deux titres du deuxième opus de la chanteuse.
Le répertoire
Stéphanie Lemoine signe les paroles de neuf titres originaux figurant sur « Love leaves traces ». Elle en compose aussi la musique accompagnée en cela par Pierre-Antoine Clamadieu sur Love leaves traces, Sunset Town et Song for Paule. Le pianiste du groupe participe aussi à l’arrangement de deux morceaux.
Le répertoire compte par ailleurs quatre reprises de morceaux fameux parmi lesquels trois standards de jazz, Just one of those things (Cole Porter), My Romance (Lorenz Hart & Richard Rodgers), Body and Soul (Edward Heyman, Robert Sour, Frank Eyton et Johnny Green) et le fameux I can’t help it dont Susaye Green a écrit les paroles et Stevie Wonder composé la musique.
Impressions
Avec générosité et chaleur la voix aérienne de la chanteuse déploie son énergie au fil des treize titres du répertoire.
Parmi les reprises gravées sur « Love leaves traces », on est touché par la version très maîtrisée de My Romance. Après une introduction romantique des cordes du String Quartet, Stéphanie Lemoine revient poser son timbre chaleureux. Sur cette romance au tempo jazz cool, la chanteuse fait preuve d’une grande maîtrise des nuances.
Plus loin, sa voix oscille en demi-teinte entre légèreté et force sur une version du titre I can’t help it qui trouverait fort bien sa place sur la grille d’une radio où le jazz n’aurait pas de créneau exclusif.
L’album ouvre et se termine avec deux compositions originales, l’endiablé Somehow et le mélancolique Song For Paule. Sur le premier morceau, la vocaliste développe un chant puissant et souple à la fois. Mâtinée de jazz modal, la musique de ce titre permet d’apprécier un scat frénétique de la voix et un solo musclé du ténor. Par contraste, les accents pleins de tristesse de la dernière romance de l’album donnent à entendre une voix plutôt mate à la justesse infaillible.
Sur une pulsation binaire, c’est la fuite du temps et l’urgence qu’il y a à vivre et à aimer qu’évoque J’préfère t’aimer. Sensible et délicat, Morning possède une dimension intimiste et la voix aux accents folk n’est pas sans évoquer les ambiances de titres anciens de Joni Mitchell. Au mitan de l’album, l’oreille est cueillie sur Love leaves traces par la voix groovy et sensuelle de la chanteuse soutenue par le Fender Rhodes dont on peut apprécier une improvisation précise et enlevée.
On ne peut retenir un vrai « coup de cœur » pour Rive Sauvage où cuivres rutilants et chœurs ardents mettent en valeur le parlé-chanté que la chanteuse déploie en français
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