Un album poétique, sensible et lumineux
Avec « LightSide », le clarinettiste Matteo Pastorino invite à un voyage musical au cœur de la lumière méditerranéenne. Le musicien propose un répertoire original conçu pour cette formation instrumentale singulière. Soutenue par le piano de Domenico Sanna et la batterie d’Armando Luongo, la clarinette basse du leader dialogue avec la basse semi-acoustique de Dario Deidda. Un album poétique, sensible et lumineux.
Après « V » (Absilone/Socadisc) sorti en 2014 et « Suite for Modigliani » (Challenge records/Bertus) paru, en novembre 2017, tous deux enregistrés en quartet, Matteo Pastorino exprime son désir de se reconnecter à ses racines et revient avec « LightSide » (A.MA Records/IRD) sorti le 21 mars 2025. Ce projet a vu le jour grâce à une commande du Festival Time in Jazz de Paolo Fresu en 2021.
Sur les neuf plages de « LightSide« , Matteo Pastorino a choisi pour la première fois de jouer exclusivement de la clarinette basse dont il explore la puissance expressive. On peut ainsi apprécier les multiples couleurs et facettes de cet instrument associé au piano de Domenico Sanna, à la basse de Dario Deidda et à la batterie de Armando Luongo.
Basée sur des formes épurées, la musique de « LightSide » prend la forme d’un récit musical nuancé qui joue avec le temps et ménage une place au silence. Chaque titre raconte une histoire. Un jazz captivant qui navigue entre intimité et universalité.
Matteo Pastorino
Clarinettiste aux origines sarde, Matteo Pastorino se consacre totalement à la clarinette qu’il a dans un premier temps apprise en autodidacte avant de suivre les workshops de Nuoro Jazz dirigés par le trompettiste Paolo Fresu. Il y obtient plusieurs bourses d ‘étude.
Durant Siena Jazz 2009, il étudie auprès de Kenny Werner, Clarence Penn, Aaron Goldberg, Miguel Zenon et gagne la bourse du « meilleur musicien » qui lui permet d’étudier avec Chris Potter l’année suivante. A Paris où il s’est installé en 2008, il suit le cycle spécialisé de jazz du Conservatoire de Paris et obtient son diplôme en 2012 avec la « mention Très Bien », à l’unanimité du jury.
De 2013 à 2020, il passe un mois par an à New York pour jouer et échanger avec les musiciens de la scène new-yorkaise. En 2016, il crée le San Teodoro Jazz Festival en Sardaigne.
Outre ses deux premiers albums « V » et « Suite For Modigliani » avec le guitariste Gilad Hekselman en invité du quartet, il s’est associé à Guillaume de Chassy et de David Linx, au sextet du batteur Francesco Ciniglo, au trio Arrulos avec Sélène Saint-Aimé et Ignacio Ponce ainsi qu’à la Compagnie « La Tempête » de Simon Pierre Bestion. Il a par ailleurs joué et/ou enregistré avec de nombreux jazzmen de renom parmi lesquels, Joe Sanders, Shai Maestro, Dario Deidda, Antonello Sardis, Raphaël Imbert, Federico Casagrande, Francesco Bearzatti, le groupe Sobre Sordos, l’ensemble Eshareh, l’ensemble Jupiter et Paolo Fresu.
En quelques phrases et avec justesse, Paolo Fresu évoque l’histoire, le travail de Matteo Pastorino et son projet « LightSide » :
“Une île n’est une île que si elle devient le point de départ pour mieux y revenir. C’est ce qu’a fait et continue de faire Matteo Pastorino dans sa tentative de délimiter les contours de sa pensée. Cela se produit depuis de nombreuses années, partant de sa Sardaigne natale, parcourant l’Europe contemporaine, jusqu’à Paris, où il rencontre des musiciens métissés venus des quatre coins du monde.
Une preuve que la richesse de l’avenir doit résider dans l’espoir des flux migratoires qui célèbrent la beauté de la diversité. « LightSide » est un retour d’un long voyage à travers la mémoire, le temps, et les latitudes.
Construit et vécu avec Domenico Sanna, Dario Deidda et Armando Luongo, ses anches dessinent un paysage imprégné des couleurs variées d’une Méditerranée dialoguant avec le Vieux Continent.
Un opus qui affirme l’importance et l’originalité du langage, ainsi que la fonction de l’archétype, capable de bâtir et de générer contraste et lumière dans une opposition entre merveilles solaires et brumes mélancoliques…
… LightSide », c’est cela. Une œuvre élastique en mouvement dynamique, qui dilate le temps et offre un espace au silence. Pour que l’on puisse encore imaginer ce qui n’existe pas. »
Au fil des titres
Matteo Pastorino signe les neuf compositions de « LightSide », un opus qui séduit par son élégance. Des interactions complices du quartet se dégagent des émotions dont la teneur évolue entre douce mélancolie et délicate gravité.
L’album ouvre avec Gorée, inspiré par une mélodie de kora entendue sur l’ile de Gorée. Bien loin des rivages de la Méditerranée, Gorée demeure un lieu symbolique de la traite négrière et est devenu un sanctuaire pour la réconciliation. Après l’hommage que Marcus Miller a rendu à Gorée dans son album « Renaissance » en 2012, Matteo Pastorino a lui aussi composé un morceau dont il donne une interprétation sensible. De grave et délicate au début du morceau, la clarinette basse se fait exubérante et sauvage, portée par le trio dont le jeu évolue en même temps et dans la même esthétique que celui du leader.
Plus loin, l’oreille est charmée par le jeu calme et nuancé de la clarinette basse de Matteo Pastorino sur LightSide, la plage qui donne son nom à l’album. La courte improvisation du pianiste Domenico Sanna brille par son élégance et son raffinement. Sur la clarinette basse, Matteo Pastorino explore toute la tessiture de son instrument.
Le répertoire se poursuit avec Les Années Folles. Le quartet tisse une mélodie limpide et mélancolique. La sonorité solaire de la clarinette basse dégage une énergie lumineuse aux multiples couleurs. Soutenu par la batterie tonique d’Armando Luongo, le pianiste adopte un jeu enflammé qui stimule le leader. Une osmose parfaite s’installe entre piano et clarinette basse.
Tigre débute par un duo entre batterie et clarinette basse. Il se transforme en un dialogue frénétique qui laisse place à l’intervention aérienne du pianiste. Le jeu voluptueux de la clarinette basse prend le relai et expose le thème. La pulsation élastique de la section rythmique accompagne les improvisateurs jusqu’à la fin du morceau.
Avec Coming Back, le quartet opère un retour à ce qui constitue une des bases du jazz, le swing. La clarinette basse brille de tous ses éclats. Sa parfaite maîtrise instrumentale permet à Matteo Pastorino de développer une improvisation au feeling puissant et plein de groove. Le piano lui répond par un chorus chaleureux et brillant. Ce morceau met en lumière la section rythmique qui assure un swing indéfectible du début à la fin du titre. L’oreille est interpelée par la basse ferme et agile de Dario Deidda qui fait preuve d’un lyrisme avéré dans son improvisation. Le batteur brille par son jeu frémissant sur les cymbales, la rigueur de ses ponctuations sur les peaux de la caisse claire et des toms basses. Un délice rythmique qui swingue de bout en bout !
A la fois message d’amour et célébration de la vie, résonne ensuite Elvira. Une douce et tendre mélodie que Matteo Pastorino dédie à sa fille. Malgré son titre, Scarabocchio, le morceau suivant ne ressemble en rien à des gribouillages. Le quartet tisse une toile sonore radieuse. Après une introduction délicate de la clarinette basse, les instruments prennent tour à tour la parole pour dessiner leur trace. Improvisation limpide et éblouissante d’assurance de la basse, chorus étincelant du piano, phrasé pétillant de la clarinette basse à la sonorité rutilante, accompagnement nuancé de la batterie. De tels gribouillages ravissent l’oreille qui en redemande volontiers.
Seulement accompagné par la basse et la batterie, la clarinette basse entame Interludio, une flânerie au swing voluptueux. Après ce court interlude, advient Marzo, une ballade à l’atmosphère plutôt mélancolique. La clarinette basse étire le temps avec sensualité, le piano génère un climat que n’aurait pas renié Bill Evans, les balais caressent les cymbales, la basse égrène ses notes avec une douceur empreinte de gravité. Si Mars est le mois annonciateur du printemps, la composition de Matteo Pastorino dont elle porte le nom, prend garde à ne pas brusquer le tempo. En guise de conclusion, le quartet offre un bouquet poétique irradié de lumière.
Pour écouter live le répertoire de « LightSide » et retrouver le clarinettiste Matteo Pastorino avec Domenico Sanna (piano), Dario Deidda (basse) et Armando Luongo (batterie), rendez-vous le 17 avril 2025 à 21h30 au Sunside à Paris et le 18 avril 2025, de 20h30 à 22h30, sur la scène de la Jazz Station, à Bruxelles (Belgique).

« Twenties » par The Hookup
Avec « Twenties », le groupe The Hookup explore l’idée d’un pont entre les années 1920 et les années 2020. Irrigué d’énergie, l’album séduit par les prestations inventives de Géraldine Laurent, François et Louis Moutin et Noé Huchard. Quatorze morceaux choisis parmi les standards des années 1920 sont réinterprétés par ces quatre musiciens français issus de générations différentes. Un pied dans le passé, un pied dans l’avenir… une belle réussite musicale.

Jazz à Vienne 2025 – La programmation
La programmation de la 44ème édition du Festival « Jazz à Vienne » laisse augurer de belles soirées dans le Théâtre Antique et sur les autres scènes de la ville iséroise. Du 26 juin au 11 juillet 2025 se profile la promesse de réjouissances musicales avec concerts et spectacles à la clef. Une grande diversité musicale, des propositions pour tous les publics. Jazz à Vienne 2025, 15 jours de musique avec du jazz ouvert sur le monde. À vivre à toute heure, seul(e), entre ami(e)s ou en famille !

Nuits de Fourvière 2025 – La programmation
Temps fort de l’été culturel de la métropole lyonnaise, les Nuits de Fourvière 2025 annoncent une programmation renversante. Du 02 juin au 26 juillet 2025, la 79ème édition des Nuits de Fourvière propose plus de 140 représentations de danse, cirque, théâtre, magie, cabaret et musique. Deux mois de fête à vivre aux théâtres antiques de Fourvière et dans la métropole.