Une vie musicale riche et diversifiée
Mario Stantchev
Né en 1948 à Sofia (Bulgarie)
De la Bulgarie à la France, la carrière du pianiste Mario Stantchev se distingue par son intensité et ses développements variés. A l’origine de la création du Conservatoire National de Région de Lyon, il a partagé sa vie entre pédagogie et concerts. Avide de rencontres humaines, doté de curiosité et d’une grande ouverture d’esprit, il a ouvert sa musique à de nombreuses esthétiques. Une vie musicale diversifiée entre classique et jazz avec des escapades du côté des musiques contemporaine et ethnique.
De 1948 à 1979, en Bulgarie
Le pianiste Mario Stantchev a grandi à Sofia où il est né en 1948 en Bulgarie dans une famille de musiciens entre son père Tinko, pianiste classique et sa mère Micheline, chanteuse lyrique. Il suit un enseignement classique de haut niveau avec Anna Ilievska et obtient le premier prix au Conservatoire National de Sofia.
A l’âge de 15 ans il découvre le jazz à travers le pianiste Thelonious Monk à la suite de quoi il forme son premier quartet puis, au milieu des années 70, intègre le Simeon Shterev Quartet où il remplace son fondateur, Milcho Leviev qui a quitté la Bulgarie pour rejoindre les USA en 1970. Mario Stantchev pratiquait alors un jazz entre tradition bulgare et jazz moderne. Ses prestations aux festivals de Sofia entre 1977 et 1979 sont couronnées de succès
De 1980 à 1994, nouvelle carrière en France et en Europe
En 1980 il est invité par le Festival Nancy Jazz Pulsations auquel il ne peut se rendre, empêché par le gouvernement bulgare de l’époque qui lui interdit de quitter le pays. Il décide alors de s’enfuir et de quitter la Bulgarie avec un faux passeport pour rejoindre sa mère française qui vivait à Nancy où elle chantait à l’Opéra. Il ne reverra pas son père décédé avant l’effondrement du mur de Berlin.
Mario Stantchev arrive à Lyon où il s’installe en 1982. Il se fait remarquer sur les scènes de la ville et gagne le premier prix du Concours International de la ville de Lyon. Repéré, il est invité à jouer le 11 juillet 1985 sur la scène du Théâtre Antique de Jazz à Vienne où il aura par la suite l’occasion de rejouer le 01 juillet 2005.
Parallèlement à sa carrière de musicien, il enseigne le piano au Conservatoire National de Région de Lyon où, en 1984, il fonde le département « Jazz et Musiques contemporaines » où il exercera une activité pédagogique pendant 30 ans. De sa classe sortiront de nombreux pianistes parmi lesquels Franck Avitabile, Laurent Assoulen, Olivier Truchot, Camille Thouvenot et bien d’autres qui ont depuis fait leurs preuves. Il enseigne aussi à Metz et à l’IMFP de Salon-de-Provence et publie trois méthodes originales sur le jazz en collaboration avec Armand Reynaud. Invité par le saxophoniste Dave Liebman, il animera des master class à la New School de New-York.
En 1984, il enregistre son premier album sous son nom en France, « Un certain Parfum » (Instant Présent) sorti en 1985 avec à ses côtés rien moins que Daniel Humair (batterie) et Mike Richmond (contrebasse).
Au fil des années Mario Stantchev mène une vie intense. Il fait coexister avec bonheur une carrière de pédagogue, de compositeur et d’instrumentiste où il concilie musique classique, jazz et de nombreuses autres expressions musicales vers lesquelles le porte sa curiosité. Il en résulte de nombreuses rencontres entre les années 80 et 90 qui le font se produire en trio avec Riccardo Del Fra et Peter Gritz, en quartet avec Daniel Humair, Riccardo Del Fra et Enrico Rava. Il forme aussi « Mario Stantchev Quartet » avec Laurent Blumenthal, Gil Lachenal et Alain Dumont et une formation peu conventionnelle « Ayodhya », axé sur les musiques traditionnelles de Bulgarie qui réunit piano acoustique, guitare acoustique, saxophone soprano et nombreuses percussions classiques et traditionnelles. En 1997 il joue en duo avec le guitariste Michel Perez avec lequel il enregistre l’album « Duo » (Dymusic).
Durant cette même période, Mario Stantchev répond à des commandes de musique et de créations pour des ensembles de musique contemporaine parmi lesquels 2e2m de Paul Méfano et Claude Ballif et l’Ensemble Intervalles avec le trio de voix féminines corses Donninsulana.
Après 1989 et la chute du mur de Berlin, Mario Stantchev a l’occasion de retourner en Bulgarie où depuis, il joue régulièrement.
Entre 1994 et 2007
En 1996 suite à plusieurs sessions d’enregistrements sous l’égide de l’AIMRA et avec la collaboration de François Lubrano et Jacques Helmus, entre Paris et New-York est gravé l’album « Kaléidoscope » (Instant Présent) avec Michel Perez, Ron Carter, Billy Drummond, Jean-Louis Almosnino, Jay Anderson, Adam Nussbaum…
Durant cette période, le pianiste concentre son activité autour du Mario Stantchev Sextet qui réunit autour de lui nombre de musiciens issus de l’IMFP de Salon-de-Provence, Michel Barrot (trompette et bugle), Roger Nikitoff (saxophones), Francesco Castellani (trombone), Gérard Guérin ou Didier Del Aguila (basse) et Alain Couffignal ou Jean-Luc Di Fraya (batterie).
Avec le sextet, Mario Stantchev enregistre deux albums, « Priyatelstvo » (RDC Records) en 2001 ressorti en 2006 chez Cristal Records et « Kukeri » (Cristal Records) en 2006. Pendant treize ans le sextet reçoit un accueil chaleureux tant par le public que par la critique.
Entre 2007 et 2014
Mario Stantchev s’investit dans de nouveaux projets. « Mario Stantchev New Trio », avec Didier Del Aguila (basse) et Roland Merlinc (batterie) puis Mario « Stantchev Bulgarian Trio » avec Vesselin Vesselinov (basse) et Dimitar Semov (batterie). A l’automne 2013 avec le « New Bulgarian Trio » le pianiste réunit autour de lui, Dimitar Karamfilov (basse) et Hristo Yotsov (batterie) avec lesquels il enregistre l’album « Autumn Leaves in Sofia » (Gega).
En lien avec ses racines classiques il mène trois projets autour de la musique classique, « Duo complice » sur la musique de Chopin et Liszt, avec le pianiste-concertiste Alain Jacquon, « Goldberg… or not » autour des Variations Goldberg de Bach avec le pianiste-concertiste Samuel Fernandez avec lequel il enregistre et « Multidirectionnel Duo » avec le flûtiste Michel Lavignolle (édition chez Robert Martin de Quatre réminiscences d’après Gershwin et Trois pièces pour flûtes et piano, de Mario Stantchev).
Son activité musicale intense le voit aussi s’exprimer dans le « Trio Perfetto » avec Francesco Castellani (trombone) et Philippe Petrucciani (guitare), en duo piano-orgue avec Olivier Truchot. Il forme par ailleurs le superbe « Trio Origines » avec Lionel Martin (saxophones) et Jean-François Baëz (accordéon).
Depuis 2008, Mario Stantchev fait régulièrement SaLyon chez le facteur de piano, Yves Dugas (Lyon Music), ce qui donne l’occasion à un public fidèle de suivre son activité musicale.
Du 27 au 29 mars 2014, François Postaire et l’Amphi de l’Opéra de Lyon l’accueillent pour une résidence qui lui permet de présenter au public quelques-unes des différents facettes de son travail. A l’occasion il invite nombre de ses complices parmi lesquels Lionel Martin, Hristo Yotsov, Louis Sclavis, Stoyan Yankoulov, Laurent Blumenthal…
Fin 2014 voit la sortie de « Jazz before Jazz » enregistré sous le label Cristal. Il s’agit d’un projet original autour de la musique du compositeur américain Louis Moreau Gottschalk (1829-1869) qu’il a enregistré avec le saxophoniste Lionel Martin lequel a aussi publié l’album en vinyle sous le label lyonnais Ouch ! Records. Partant des mélodies pour piano de Gottschalk, les deux musiciens revisitent la musique du compositeur américain. Forts de leurs expériences et de leur connaissance du jazz, de la musique classique, des musiques traditionnelles bulgares et africaines, du rock, Lionel Martin et Mario Stantchev modernisent et réinventent la musique de Gottschalk.
2019, sortie de Música Sin Fin
Le 19 avril 2019, le pianiste Mario Stantchev sort « Música Sin Fin », un premier album solo. Le disque propose douze compositions du pianiste enregistrées le 27 octobre 2017 par Gérard de Haro aux Studios La Buissonne. Il est publié chez Cristal Records en CD et édité en 300 exemplaires vinyles chez Ouch ! Records, label dirigé par Lionel Martin qui a aussi assuré la direction artistique de l’album.
Une captation enregistrée le 04 avril 2019 par Yves Dugas à Lyon Music dans le cadre d’un SaLyon de Music permet de saisir l’identité musicale de Mario Stantchev à travers l’interprétation du thème qui donne son nom à l’album.
Sensible et lumineux l’opus « Música Sin Fin » invite le silence et témoigne de la maîtrise et de la sérénité musicale du pianiste Mario Stantchev qui n’en finit pas de renouveler son art.
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »
Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.
Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988
Le label Storyville Records prévoit la sortie d’un double-album inédit de Michel Petrucciani, « Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 ». Annoncé pour le 15 novembre 2024, cet opus inédit permet d’écouter le pianiste entouré de Gary Peacock et de Roy Haynes. Du jazz intemporel qui allie lyrisme, sensibilité et virtuosité.
« Django! »… Baptiste Herbin en trio sans guitare
C’est un véritable défi que réussit le saxophoniste Baptiste Herbin avec « Django! » sur lequel il revisite l’univers de Django Reinhardt, en trio trio saxophone, contrebasse, batterie. Sans guitare, l’album restitue l’essence de la musique du fameux guitariste manouche. Échanges énergiques, fulgurances virtuoses, valses enivrantes, exubérances et silences, tout concourt à faire de cet album absolue une réussite qui allie innovation et tradition.