Un album effervescent qui comble les sens
La sortie de l’album « Cooking » de Géraldine Laurent constitue un incontournable des sorties discographiques de l’automne 2019. Pour ce quatrième opus en leader, la saxophoniste revient avec l’équipe déjà à ses côtés en 2015 sur l’opus « At Work ». Après plusieurs années de connivence, Géraldine Laurent, Paul Lay, Yoni Zelnik et Donald Kontomanou ont élaboré un disque effervescent qui comble les sens. On en redemande jusqu’à plus faim !
Attendu pour le 18 octobre 2019, « Cooking » (Gazebo/L’autre distribution), le quatrième album en leader de Géraldine Laurent propose un répertoire composé en grande partie de titres originaux avec cette fois, une seule reprise.
La pochette où la saxophoniste se présente entourée de piments, restitue tout à fait la chaleureuse gamme des couleurs sonores de l’alto. Hommage au disque « Cookin' » (1956) de Miles Davis, l’album « Cooking » a été enregistré au Studio Ferber par Dominique Poutet aka Dume assisté par Matthieu Lefèvre. Il est produit par Laurent de Wilde.
Sur son nouvel opus, la saxophoniste retrouve ses complices déjà présents à ses côtés sur l’album « At Work » (Gazebo/L’autre distribution) sorti en 2015. Avec le pianiste Paul Lay, le contrebassiste Yoni Zelnik et le batteur Donald Kontomanou, l’altiste concocte un repas hot en saveurs. Un savant mélange d’alliages qui mettent l’oreille en appétit et stimulent l’envie d’écouter.
Avec « Cooking », Géraldine Laurent grave un quatrième album savoureux et addictif qui accroche les sens, déclenche appétit et les émotions. Son alto libère un flux ardent et maîtrisé. Dans la musique incandescente alternent cris déchirés irradiés de lumière et phrasés sensibles et lyriques sur les ballades. On dévore le menu du disque toutes oreilles ouvertes, on est comblé mais pas rassasié… et après une première écoute sans retenue l’on se laisse tenter par une deuxième, pour se délecter de toutes les nuances de cette musique savoureuse.
« Cooking », un menu musical qui comble les oreilles
En 2019, sur son album « Cooking », la saxophoniste continue à inscrire son discours musical dans la grande tradition du jazz qu’elle continue à renouveler.
Dans le répertoire de l’album figure une seule reprise, You And The Night And The Music, à la différence des opus précédents qui comptaient plus de standards revisités par l’altiste. Comme des anecdotes musicales, les dix compositions de Géraldine Laurent constituent l’un après l’autre des prétextes à l’improvisation, cette prise de risque perpétuelle dans laquelle excelle la saxophoniste.
A huit mains, Géraldine Laurent et ses complices élaborent un menu savoureux. Ils s’emparent des thèmes, se les approprient et déversent tout à tour leurs propres ingrédients dans la marmite bouillonnante de « Cooking ». Derrière les fourneaux, ils font monter la sauce et chauffer la musique, mitonnent des mets incandescents pimentés de saveurs lyriques auxquelles se mêlent les douces couleurs de délicates ballades. Au final, une cuisine musicale puissante et nuancée qui déclenche l’envie irrépressible d’y goûter de nouveau.
La cheffe Géraldine Laurent et sa brigade complice proposent un menu de onze plats d’une teneur classique revisitée de modernité…
… A table !
Le menu commence avec un apéritif éblouissant. Après le phrasé découpé de l’introduction qui expose le thème de Cooking, arrive un chorus flamboyant de l’alto. Géraldine Laurent déborde d’un lyrisme qui n’est pas sans rappeler celui d’Eric Dolphy ou de Gigi Gryce. Le piano n’est pas en reste avec une improvisation étincelante.
No More Waltz advient ensuite comme une mise en bouche qui valse sur un tempo à 6/8. Le morceau met en évidence la symbiose du quartet. Le chorus de l’alto déroule son propos lyrique sur une rythmique ajustée. Une riche trame harmonique enrobe le flux des improvisations de l’alto et du piano. Sur le tempo ultra rapide de Next, l’alto s’exprime par fulgurances et surfe avec agilité sur le flot rythmique soutenu. Épicée par un superbe chorus de batterie, cette entrée tonique aiguise l’appétit.
En guise de premier plat, Boardwalk séduit alors l’oreille. Sur cette ballade aux douces nuances, la sonorité moelleuse de l’alto évoque des teintes crépusculaires. Le saxophone papillonne autour du ruban que le piano étire en pointillés sur une rythmique aux nuances délicates. Le morceau n’est pas sans évoquer les ambiances d’un certain Maiden Voyage Construit à partir d’un simple motif soul bluesy, le deuxième plat, The Call, restitue l’univers musical singulier de l’altiste. Après l’improvisation éloquente du piano, l’alto élève avec sensibilité une sorte d’incantation sur laquelle plane le fantôme d’Art Pepper.
Frénétique et flamboyant, Room 44 fait office de trou normand. Son tempo très rapide déclenche chez l’alto un flot flamboyant de cris aux sonorités colorées que la rythmique stimule avec furie. Le piano inspiré puis exulté répond au saxophone qui a le dernier mot. L’appétit est stimulé pour découvrir la suite du menu.
Early Bass Master, le troisième plat a de l’étoffe. Il débute par un riff qui précède la mélodie présentée à l’unisson par le piano et l’alto. Le saxophone développe ensuite un chorus quelque peu contemplatif avant de devenir plus bouillonnant puis d’inviter la contrebasse à chanter sur le riff qu’elle continue à souffler. Le menu se poursuit avec Day off, un entremets sensible et délicat. Ballade à l’atmosphère musicale flottante, ce morceau pourrait fort bien accompagner les images d’un film en noir et blanc comme le faisait la musique de Miles Davis sur le film de Louis Malle, « Ascenseur pour l’échafaud ». Sous la virtuosité, transparaît chez l’alto une fêlure révélatrice d’une sensibilité à fleur de peau.
Après ce doux intermède, advient As It, qui n’est pas sans évoquer la force de certains fromages. Le thème musclé de la composition donne toute latitude aux solistes pour s’exprimer. Il en ressort un climat fiévreux et exalté. La rythmique qui n’est pas en reste contribue au climat organique de ce morceau envoutant. Comme les très bons cuisiniers revisitent les recettes du terroir en des recettes innovantes, le quartet métamorphose la composition d’Arthur Schwartz, You and the night and the music. Sur ce dessert où harmonies et rythmes explosent, les solistes diversifient leurs expressions.
Le repas se termine avec Minus One, une mignardise nimbée de douces couleurs. Le son caressant de l’alto se fait alors charmeur et convoque une rêverie lumineuse dont on se délecte.
« Cooking » de Géraldine Laurent, déclenche le plaisir et l’envie d’écouter encore et encore. A la tête d’un quartet fusionnel, la saxophoniste perpétue la tradition en la revisitant de manière moderne et fort personnelle.
Pour déguster live le menu de « Cooking », des rendez-vous se profilent. D’abord le concert de sortie de l’album à Paris, le 25 Octobre 2019 au New Morning dans le cadre d’une nouvelle opération [Sunset Hors les Murs]. Géraldine Laurent (saxophone alto sera entourée de ses fidèles complices, Paul Lay (piano), Yoni Zelnik (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie). C’est ensuite D’Jazz Nevers Festival qui invite Géraldine Laurent le 14 novembre 2019. Pour l’occasion le piano est confié à Baptiste Trotignon.
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