A chacun son Disney au rythme du jazz
« Jazz Loves Disney 2 » annoncé pour le 10 novembre 2017 fait suite au premier volet paru en 2016. Les chansons des films de Disney sont comme des « madeleines » qui éveillent les souvenirs magiques d’images précieuses. Un casting international de voix renouvelle l’exercice avec gourmandise.
« Jazz Loves Disney 2 » (Verve/Universal) poursuit le premier volet « Jazz Loves Disney » paru en 2016 et ce deuxième album fait plus qu’exploiter un simple filon. Certes le catalogue des productions Disney est immense et le premier album est loin d’avoir épuisé ces mélodies inscrites dans la mémoire collective. Par ailleurs le vivier des chanteurs talentueux est vaste et l’éventail des voix est large. Le concept une mélodie Disney/une nouvelle voix demeure mais évolue.
Ce nouvel enregistrement supervisé par Jay Newland est arrangé par Rob Mounsey et, l’on s’en réjouit, par The Amazing Keystone Big Band, avec l’Appassionato Orchestra dirigé par Mathieu Herzog pour les cordes.
On a tous en mémoire un dessin animé de Disney dont le souvenir revient dès les premières notes des mélodies qui ont accompagné les images. Évocation d’un moment de sa propre enfance, bonheur d’un temps partagé en famille qui ravive ces histoires magiques où l’on croit que tout est possible même l’impossible. « Jazz Loves Disney 2 » propose une promenade dans les mélodies de « La Belle et la Bête », « Blanche-Neige et les Sept Nains », « La petite Sirène », « Dumbo », « Cendrillon », les « Silly Symphonies », « Tarzan », « Mary Poppins » ou le plus récent « Zootopie ». Chacun devrait y trouver son bonheur.
Présent sur la plupart des plages, The Amazing Keystone Big Band conduit par David Enhco, prend les commandes du bateau à moteur. A l’écoute des 2’23 de Steamboat Willie on imagine Mickey sifflotant à la barre dans le dessin animé du même nom, le premier en son post-synchro et le premier vrai film avec Mickey et Minnie en vedette. Un moment de magie musicale.
Pur délice aussi que le calypso Under The Sea qu’interprète le prodigieux Jacob Collier, chanteur et multi-instrumentiste prodige. Une version chorale et percussive qui projette « La Petite Sirène » dans un jazz électrique et funky du meilleur cru qui n’est pas sans évoquer le monde d’un certain Al Jarreau. C’est craquant d’innovation.
C’est aussi un plaisir de retrouver l’éternel ado Jamie Cullum qui fait équipe avec un partenaire tout à fait improbable en la personne d’Eric Cantona. Le duo fait merveille. La voix de stentor de Cantona et celle plus acidulée de Cullum s’entendent à ravir pour théâtraliser Be Our Guest extrait de la « La Belle et la Bête » arrangé par Tom Richard. Les accompagnements sont somptueux, l’on se croirait à Broadway. Une superbe reprise qui devrait réunir tous les suffrages.
Le thème Beauty and The Beast de « La Belle et la Bête » est repris par Bebel Gilberto sur un rythme de bossa lente avec la guitare indolente de Romero Lubambo et des cordes de l’Appassionato Orchestra. Cette version réinvente le romantisme des versions déjà gravées par Céline Dion (1991) et Ariana Grande (2017). Une friandise pleine de fraîcheur.
George Benson se prête aussi au jeu et reprend You’ll Be In my Heart que chantait Phil Collins dans « Tarzan ». Plus de guitare que de voix et l’on ne s’en plaint pas. Laura Mvula interprète un Stay Awake un peu sirupeux que Julie Andrews avait pourtant su rendre magique dans « Mary Poppins ». Peut-être les versions les plus conventionnelles de l’album.
Chapeau bas à Thomas Dutronc pour sa version burlesque et entraînante de J’ai vu voler un éléphant de l’inoubliable « Dumbo ». Jazzy et tonique avec Rocky Gresset à la guitare et The Amazing Keystone Big Band qui orchestre la scène avec maestria. Des notes et du rire !
Au fil des pistes on découvre avec gourmandise la voix grave d’Imany sur One Day My Prince Will Come, celle d’Angelique Kidjo dans une version flamboyante et rythmique de Try Everything qui incite à la danse. Dans la pure tradition de Broadway, la jeune chanteuse belge Selah Sue interprète la romance de « Cendrillon » attendant le prince charment … un So This is Love que n’aurait pas renié Marylyn. Madeleine Peyroux libère sa voix et propose une interprétation enjouée de The Golden Touch, extrait de l’une des soixante-quinze « Silly Symphonies », ces courts métrages de Disney parus entre 1929 et 1939.
Un album à partager et à faire découvrir pour retrouver de douces sensations enfantines.
Dans le cadre du Blue Note Festival, le samedi 18 novembre 2017, un concert exceptionnel « Jazz Loves Disney » est présenté par André Manoukian à 20h30 à Paris, Salle Pleyel. Au programme sur scène, Imany, Hugh Coltman, China Moses, Myles Sanko, Raphaël Gualazzi, Sarah McKenzie. Quelques interprètes du premier album rejoignent Imany et The Amazing Keystone Big Band dirigé par Bastien Ballaz, Jon Boutellier, Fred Nardin et David Enhco.
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »
Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.
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« Django! »… Baptiste Herbin en trio sans guitare
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