Du jazz ouvert et généreux, libre et créatif
En Bourgogne du Sud, du 17 au 24 août 2024, le festival « Jazz Campus en Clunisois » donne rendez-vous à un large public pour vivre au rythme du jazz et des musiques improvisées. Fidèle aux valeurs de ses origines, le festival demeure toujours aussi vivace et ancré dans ses racines. Dans des lieux patrimoniaux de Cluny et du Clunisois, il propose un large panorama de la diversité d’expressions que recouvre le mot jazz aujourd’hui, cette musique ouverte, généreuse, libre et créative. En perspective, de nombreuses émotions à partager dans la bonne humeur.
Créé en 1977 par le contrebassiste et compositeur Didier Levallet (ancien directeur de l’Orchestre National de Jazz), le festival « Jazz Campus en Clunisois », privilégie depuis 47 ans, le rapport entre la création la plus actuelle et les pratiques amateurs ou pré- professionnelles. En effet, chaque année à la fin de l’été, « Jazz Campus en Clunisois » regroupe un stage de jazz et un festival qui présente un bouquet de concerts alléchants. Cerise sur le gâteau, les réjouissances artistiques sont compatibles avec l’exploration du patrimoine, des paysages verdoyants et des nombreuses richesses gastronomiques et œnologiques du sud de la Bourgogne.
Destiné à un large public, ce festival de jazz et de musique improvisée, un plus anciens de l’hexagone, propose une programmation musicalement indiscutable. Inscrit dans le vaste champ des musiques de jazz d’aujourd’hui, « Jazz Campus en Clunisois » fait la part belle à ce qui se fait de plus innovant et inventif, espiègle ou impertinent. Aujourd’hui, comme le précise Didier Levallet, directeur artistique du festival, « d’anciens stagiaires voient leurs talents reconnus et soutenus nationalement par la profession… qui font la scène créative d’aujourd’hui ». En 2024, une ancienne stagiaire sera présente, la violoncelliste Adèle Viret.
Du 17 au 24 août 2024,, le festival « Jazz Campus en Clunisois » dure 8 jours et propose 13 concerts, 9 ateliers de stage et 5 soirées de Jam.
Didier Levallet a pris en compte » l’accroissement remarquable de la présence féminine dans les ensembles de cette musique. » Il a d’ailleurs depuis longtemps « anticipé - et favorisé - cette significative évolution, qui aujourd’hui se vit comme une évidence ».
En 2024 :
- 11 jazzwomen figurent dans la programmation du festival :
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- 3 chanteuses, Laura Tejeda, Elena Duni et Maria-Laura Baccarini
- 1 tromboniste et chanteuse, Christiane Bopp
- 2 pianistes, Anne Quillier et Sophia Domancich
- 1 violoncelliste, Adèle Viret
- 1 hautboïste, Ariane Bacquet
- 1 accordéoniste, Julia Sinoimeri
- 1 saxophoniste, Camille Maussion
- 1 contrebassiste, Sarah Murcia
- 3 musiciennes animent des ateliers de stage :
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- Lisa Cat-Berro : Jazz et musique folk
- Camille Maussion : L’improvisation, terrains de jeux
- Laura Tejeda : Lâcher de voix.
Les stages
Outre les concerts, Jazz Campus en Clunisois 2024 propose des stages qui se déroulent du 17 au 24 août 2024 offrent aux jeunes instrumentistes, musiciens amateurs et futurs professionnels, une ouverture sur la pratique d’ensemble : classe d’orchestre, improvisation et création collectives, jeu de groupe, exploration d’un répertoire, fanfare.
Les Stages…. Une invitation à faire de la musique ensemble
Les ateliers 2024 sont animés par Pascal Berne (Campus Arkestra), Lisa Cat-Berro (Jazz et musique folk), Pierre Durand (Groove et harmonie), Camille Maussion (L’improvisation, terrains de jeux), François Merville (Déployer sa créativité) et Laura Tejeda (Lâcher de voix), sans oublier l’atelier Fanfare animé par Michel Deltruc et Etienne Roche, l’atelier « Jeune Public » (Minimalisme et musique répétitive) animé par Benoît Garnica du 20 au 23 août 2024 sous forme d’un camp “Jazz”, en direction des jeunes de 06 à 10 ans.
A l’issue de ces stages sont prévus des concerts de restitution dans le Parc Abbatial, le vendredi 23 août 2024 de 14h à 18h.
La programmation
Samedi 17 août
Le festival ouvre à 20h30 au Farinier de l’Abbaye avec « Black is the colour » proposé par le trio formé de Laura Tejeda (voix), Pascal Berne (contrebasse) et François Raulin (piano).
En référence aux petites formes poétiques des Haïkus japonais, des Folk songs de Luciano Berio, du travail de Carla Bley autour des hymnes révolutionnaires, ou simplement des chants du monde, le trio revisite des mélodies d’origines diverses, souvent ancrées dans la mémoire, consciente ou enfouie de chacun, qui toutes nous ont touchées et émues à leurs découvertes.
Une quintessence de l’aventure clunisoise.
Dimanche 18 août
À 20h30 au Farinier de l’Abbaye, est annoncé le pianiste François Couturier.
Pour lui, « Ne rien s’interdire…La musique que je joue est inclassable. Un thème très mélodique, une chanson, et ensuite une partie improvisée, déstructurée et atonale.J’écrivais, il a plusieurs années : je suis aussi attiré par le foisonnement de Cecil Taylor que par la “note” de Monk, j’ai appris d’eux qu’il faut tenter d’atteindre le seuil où ce que l’on joue, avec ses propres moyens,devient une nécessité. Phrase toujours d’actualité même si l’esthétique de ma musique est en perpétuel mouvement… ».
Sans effet de style, son art « sublime l’esprit du jazz ».
Lundi 19 août
À 20h30 au Théâtre les arts, la pianiste, compositrice et cheffe d’orchestre Anne Quillier présente son nouvel opus « Hirsute », un univers musical onirique. À ses côtés le saxophoniste Damien Sabatier, le clarinettiste Pierre Horckmans, le contrebassiste Michel Molines et le batteur Guillaume Bertrand.
« HIRSUTE c’est un microcosme, un voyage musical intérieur, qui témoigne des péripéties d’un quotidien troublé tout en gardant les pieds dans les étoiles. Chaque composition est une petite histoire dans laquelle on peut se réfugier pour faire ce que l’on veut…il s’agit juste d’un petit cri de liberté. »
Une très convaincante déclaration sensible du pouvoir de l’imagination.
Mardi 20 août
C’est à partir de 20h30 au Théâtre Les Arts de Cluny que se déroulent les deux concerts de la soirée.
- En ouverture, le Adèle Viret quartet, avec elle-même au violoncelle, Oscar Viret à la trompette, Wajdi Riahi au piano et Pierre Hurty à la batterie. Musicienne multi- diplômée de conservatoires internationaux et ancienne stagiaire du festival, la violoncelliste présente ainsi son projet :
« L’instrumentation de ce quartet se veut singulière, et elle nous emmène au creux d’une atmosphère toute chambriste où le partage des rôles, les relais, les permutations, sont aussi indispensables qu’une généreuse dose de malice et d’audace. On navigue en tendresse entre des horizons qu’on dirait parfois baignés de rivages méditerranéens, et d’autres où le ciel se fait plus incertain, tempétueux peut-être, comme un orage inondant les Flandres, à moins qu’il ne s’agisse déjà là de préludes à la rêverie, ou d’invitations à la fugue. Au gré des éclats, des pas de deux, puis trois puis quatre, on embarque, et chemin faisant résonnent en nous marées d’équinoxe, grands espaces, et autres roulez-jeunesse ! »
- La soirée se poursuit avec le projet « Les jours rallongent » présenté par Christiane Bopp (trombone, voix), Denis Charolles (batterie) et Sophia Domancich (piano). Les voix singulières de ces trois instrumentistes de haut vol naviguent entre emballements et douceurs. Avec maîtrise le trio délivre son chant aventureux dans un équilibre parfait.
Une soirée à ne rater sous aucun prétexte.
Mercredi 21 août
- À 10h00, à la ludothèque la LudoVerte, Ariane Bacquet (hautbois) et Julia Sinoimeri (accordéon) présentent « Noms d’oiseaux », un concert de 30 minutes pour les bébés.
Les deux instrumentistes explorent leurs instruments de façon inédite et partent à la recherche de nouveaux sons et mélanges de timbres.
- En soirée, à 21h, la chanteuse d’origine albanaise Elina Duni se produit avec le guitariste Rob Luft, le contrebassiste Patrice Moret, le batteur Viktor Filipovski et le trompettiste Matthieu Michel. Chanteuse de l’universalité des exils, elle chante avec aisance en neuf langues. Un programme qui mélange chants folkloriques albanais et méditerranéens, ballades de jazz intemporelles, chansons françaises, airs folks américains et d’autres surprises encore.
L’émotion sera de la partie.
Jeudi 22 août
- À 19h, le saxophoniste flamand Robin Verheyen investit les Écuries Saint-Hugues où il présente son projet « Playing the room », une déclinaison de son dernier disque, enregistré à Bruges.
Promesses d’une immersion sensorielle au sein des couleurs musicales qu’aime à créer le musicien.
- À partir de 21h, la soirée se poursuit au Théâtre Les Arts avec le trio Vincent Courtois (violoncelle) / Daniel Erdmann (saxophone) / Robin Fincker (saxophone clarinette). Le trio revient à Cluny où il s’est produit en 2015. Au programme « Lines for lions », une nouvelle création dont le titre fait référence à une composition de Gerry Mulligan. Le trio confronte son expérience commune, sa complicité et surtout son son unique à ses naturelles réminiscences de jazz West-Coast.
Tout un programme en perspective, avec une musique nourrie de ses multiples références.
Vendredi 23 août
À 14h00 aux Écuries Saint-Hugues, restitution des ateliers du stage : stagiaires et musiciens formateurs des ateliers présentent au public le résultat du travail accompli durant le stage.
Une fête de la musique (… au mois d’août) à partager sans modération et en toute convivialité.
Dès 20h30, le festival propose une soirée en deux parties au Théâtre Les Arts.
- En ouverture, « Néon » avec Mathias Lévy (violon, composition), Camille Maussion (saxophone), Pierre Tereygeol (guitare, voix, composition) et Eric Perez (batterie, sampler, human bass). Création librement inspirée de l’œuvre du peintre Paul Klee dans son approche de l’espace, de la symétrie, de la répétition et des formes géométriques. A la recherche de la transe, les quatre leaders-compositeurs développent avec énergie improvisations rythmiques, mélodies déjantées, séquences minimalistes.
Un jazz résolument tourné vers le futur et émancipé des chapelles et des dogmes.
En deuxième partie de soirée, place à « Unfolding », une création musicale de François Merville (batterie) et Maria Laura Baccarini (chant) avec Bruno Ruder (piano) et Bruno Ducret (violoncelle) inspirée par des textes poétiques de Dorothée Zumstein.
« Soit un engrenage mis en œuvre entre la voix et les instruments s’ajustant entre eux comme autant de roues dentées, sous le regard et les gestes du batteur-arrangeur qui, comme un horloger l’œil sur ses mécanismes, veille à la parfaite distribution et coordination des parties, d’homophonie en polyphonie, tout en improvisant sa propre partie avec un sens du trait et de la couleur digne de ce que l’on appelle Les Beaux-Arts »
Un jazz transversal qui croise chansons, ritournelles chantées ou parlées et improvisations.
Samedi 24 août
- Rendez-vous à 12h30 aux Écuries Saint-Hugues pour un concert pique-nique gratuit avec Laurent Clouet (saxophone), Loïc Vergnaux (clarinettes), François Gozlan (guitare), Teddy Moire (contrebasse) et Benoît Joblot (batterie) présentent leur projet « La pêche ». Le quintet d’inspiration balkanique débridée invite à le suivre dans un voyage tous azimuts, des bords de la Mer Noire aux rives mexicaines.
Avec leur musique jubilatoire… que la fête commence !
- « Jazz Campus en Clunisois » boucle sa programmation 2024 au Théâtre les arts avec le projet « India » du Louis Sclavis quintet programmée à partir de 21h. Avec Benjamin Moussay (piano), Christophe Lavergne (batterie), Olivier Laisney (trompette), Sarah Murcia (contrebasse), le saxophoniste/clarinettiste présente un jazz ponctué de réminiscences, d’influences d’Asie et de rythmes de la sono-mondiale.
« Le son de cet orchestre m’a permis d’aller chercher les thèmes aussi bien du côté du jazz que du monde des fanfares ou des ensembles de rue. J’ai appelé ce nouvel opus INDIA, en référence au titre de l’album enregistré avec mon premier groupe en tant que leader, CHINE. Cette musique est faite de mélodies, de danses et d’improvisations soutenues par des pulsations et des rythmes obstinés. J’ai de lointains souvenirs d’un théâtre sur les docks de Calcutta, d’un long train dans la campagne, d’une nuit à Kali temple, d’une fanfare pendant les fêtes de Ganesh… Je souhaite faire entendre les sons d’un lieu lointain qui serait plus un songe qu’une réalité. » Louis Sclavis.
Une aventure sonore enchanteresse.
Une fois de plus, la programmation attractive et diversifiée de « Jazz Campus en Clunisois » n’en finit pas d’étonner et de ravir. En 2024, cet évènement demeure un festival à dimensions humaines et continue à mettre en regard l’appropriation de l’improvisation et de la musique de jazz avec ses manifestations les plus abouties.
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »
Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.
Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988
Le label Storyville Records prévoit la sortie d’un double-album inédit de Michel Petrucciani, « Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 ». Annoncé pour le 15 novembre 2024, cet opus inédit permet d’écouter le pianiste entouré de Gary Peacock et de Roy Haynes. Du jazz intemporel qui allie lyrisme, sensibilité et virtuosité.
« Django! »… Baptiste Herbin en trio sans guitare
C’est un véritable défi que réussit le saxophoniste Baptiste Herbin avec « Django! » sur lequel il revisite l’univers de Django Reinhardt, en trio trio saxophone, contrebasse, batterie. Sans guitare, l’album restitue l’essence de la musique du fameux guitariste manouche. Échanges énergiques, fulgurances virtuoses, valses enivrantes, exubérances et silences, tout concourt à faire de cet album absolue une réussite qui allie innovation et tradition.