Duo Leïla Martial & Valentin Ceccaldi
Le « concert pique-nique » commence la journée du 25 août 2017 à Jazz Campus en Clunisois. Cette année, la nourriture spirituelle des festivaliers est offerte par Leïla Martial & Valentin Ceccaldi qui se produisent en duo dans le Parc du tilleul au Haras National de Cluny. Beau moment de poésie musicale.
Pour le « concert pique-nique » du quarantième anniversaire de Jazz Campus en Clunisois, Didier Levallet a invité deux improvisateurs de la nouvelle génération. La chanteuse Leïla Martial et le violoncelliste Valentin Ceccaldi. Ils présentent leur projet « Le Fil » à l’ombre du grand tilleul du Haras National de Cluny. Les festivaliers, les musiciens, les stagiaires et les organisateurs apprécient cette année encore de se retrouver pour savourer un moment magique. Chacun vient à 12h30 avec son panier-repas, le festival et les musiciens offrent la « nourriture spirituelle ». Le cadre bucolique et le temps clément favorisent l’écoute.
La musique improvisée représente le terrain de jeu favori de ces deux jeunes artistes. Leïla Martial a déjà donné un aperçu de son talent le 23 août 2017 au Théâtre les Arts lors du concert « Circles ».d’Anne Paceo et de son groupe dont la chanteuse fait partie. Deux jours après, le public curieux se presse pour découvrir plus avant les acrobaties vocales de cet électron libre de la voix. Outre son association en duo avec la chanteuse sur leur projet « Le Fil », le violoncelliste Valentin Ceccaldi est aussi impliqué dans le jeune collectif orléanais Tricollectif dont il est un des co-fondateurs. Il joue par ailleurs au sein de l’ONJ d’Olivier Benoît et dans de nombreux autres groupes.
En apéritif et en entrée, une pièce de Fauré puis une de Purcel sont revisitées par le duo. Il propose ensuite le plat de résistance, un morceau inspiré par le triptyque de Jérôme Bosch « Le Jardin des délices ». La chanteuse a écrit des paroles sur la pièce composée par le violoncelliste. Le propos du morceau cible la représentation d’Adam et Eve, avec un zoom plus précis sur Eve et plus encore sur le cas des femmes. Tout un programme qui engage la femme à se libérer et à vivre « Eve, lève-toi et danse avec la vie ». Après un dernier morceau en guise de dessert où les deux protagonistes dialoguent en symbiose le duo offre en gourmandise, une chanson d’amour, Oh My Love de John Lennon mais leur version est bien loin de l’originale.
Chaque morceau déroule son lot de surprises et de contrastes. Les couleurs sonores des climats se suivent sans se ressembler mais s’enchaînent de belle manière. L’alternance des ambiances réserve des surprises. Lignes évanescentes et flottantes, paroxysmes vocaux, douceurs et murmures, espiègleries acrobatiques, bruitisme, onomatopées.
Certes la chanteuse utile ses pédales d’effet mais son talent consiste (entre autre) à intégrer les effets de manière à ce qu’il soit une extension même de ses cordes vocales. Leila Martial explore toute l’étendue de sa tessiture. Sa voix très claire fait exploser les aigus les plus cristallins comme les graves les plus telluriques.
Fort d’une technique inouïe, Valentin Ceccaldi débride son énergie et laisse cours à sa sensibilité et son lyrisme. Il tresse des climats poétiques qui ouvrent l’espace pour accueillir les envolées de la chanteuse.
Le son est cette fois encore assuré par Boris Darley et bien que le concert se déroule en plein air, il bénéficie d’une sonorisation excellente, condition sine qua non pour percevoir l’essence même de la musique du duo et suivre le « Fil » sur lequel les deux funambules s’expriment.
Tendue sur le « Fil » du rêve la musique chambriste aux accents spirituels et envoûtants du duo a enchanté, amusé et impressionné le public. Le propos soigné, alternativement sérieux et déjanté du duo reçoit l’accueil chaleureux qu’il mérite.
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