Spirales énergiques et souffles méditatifs
Sur son album “The Labyrinth Project”, le batteur mexicain Israel Varela s’entoure d’artistes de niveau international. Avec le pianiste allemand Florian Weber, le bassiste brésilien Alfredo Paixão et le saxophoniste new-yorkais Ben Wendel. La musique oscille entre des spirales effervescentes et des souffles méditatifs. L’album séduit par la diversité de ses ambiances aux couleurs sans cesse renouvelées.
Produit par Jando Music et Via Veneto Jazz, le neuvième album du batteur, compositeur et chanteur mexicain Israel Varela s’intitule « The Labyrinth Project ». Avec huit compositions originales du leader, l’album propose un voyage sinueux dans un espace aux dynamiques et aux couleurs variées.
Dans un mouvement complexe et maîtrisé, “The Labyrinth Project” navigue entre des atmosphères contemplatives, des univers bouillonnants et des moments de pure improvisation. Avec fluidité et maîtrise, Israel Varela et ses compagnons ne perdent pas le fil et cheminent dans ces paysages alternatifs sans jamais s’égarer.
Israel Varela
Originaire de Tijuana au Mexique, Israel Varela est issu d’une famille de quatre générations de musiciens et grandi dans un environnement musical où prédominent musiques classique et sacrée. Après avoir étudié aux Etats-Unis avec Alex Acuna et Dave Weckl, en 2000? il gagne l’Italie.
Le batteur ancre à la fois sa musique dans sa culture latine mais aussi dans le flamenco, le jazz, la musique contemporaine et dans les traditions des différentes musiques qu’il a croisées. En effet, ce lauréat du Prix Euro Latin, a joué dans plus de trente pays et a collaboré avec entre sommités Pat Metheny, Pino Daniele, Charlie Haden, Bireli Lagrène, Andrea Bocelli, Diego Amador, Bob Mintzer, Mike Stern, Yo Yo Ma, Joaquin Cortez, Jorge Pardo, Rita Marcotulli.
Pour enregistrer “The Labyrinth Project”, Israel Varela fait appel à trois artistes internationaux.
Autour du leader
Au piano…
Le pianiste allemand Florian Weber a travaillé avec Tomasz Stashko, Michael Brecker, Pat Metheny et Albert Mangelsdorff. Récompensé du prix Steinway du piano au Festival de Montreux, il a enregistré deux albums chez ECM, « Alba » en 2016 avec Markus Stockhausen et « Lucent Waters » en 2018 avec Ralph Alessi, Linda May Han Oh et Nasheet Waits.
A la basse…
Natif de Rio de Janeiro, le bassiste brésilien Alfredo Paixão vit à Rome depuis vingt-trois ans. Il a appris à lire les notes avec son oncle, le célèbre compositeur Moacir Santos et a collaboré avec Rosa Passos, Alex Acuna et Pino Daniele avec qui il a enregistré douze albums.
Invité spécial, au saxophone ténor…
Israel Varela a ajouté un invité spécial, le saxophoniste et compositeur, Ben Wendel. Né à Vancouver, il a grandi à Los Angeles et mène sa carrière à New-York. Connu pour son appartenance au très innovant groupe « Kneebody », en 2015 il a sous son nom sorti l’album “The Seasons” où il a dialogué en duo avec quelques figures majeures du jazz contemporain, dont Joshua Redman, Aaron Parks, Gilad Hekselman, Eric Harland, Matt Brewer, Julian Lage et Ambrose Akinmusire. Dans d’autres contextes il a joué et/ou enregistré avec Ignacio Berroa, Gerald Clayton, Eric Harland, Snoop Dog, Prince, Antonio Sanchez et Tigran Hamasyan et fait partie des saxophonistes ténor avec lesquels le jazz compte.
Au fil du labyrinthe
L’album ouvre avec Flowing Wind où saxophone ténor et piano exposent à l’unisson une mélodie aux accents orientaux. Le chant du leader et un motif réitératif installent un climat magnétique qui inspire au piano un chorus débordant d’élan vital. Le voyage devient ensuite méditatif et entraîne le groupe vers une prière collective propulsée par la batterie.
Après le très court intermède du mélancolique Shadow interprété solo par la basse, le piano entame la mélodie lancinante de All Directions d’où le chant du saxophone. Gémissant et volcanique à la fois, le ténor explose de créativité soutenu par la section rythmique que la batterie propulse dans des territoires colorés.
Le piano entame ensuite une courte méditation et se recueille seul sur Ascended Soul avant d’ouvrir l’espace à une ligne mélodique exposée par le chant cristallin du leader très vite recentré sur ses fûts et cymbales. Saxophone et piano génèrent ensuite sur Heliopolis une atmosphère étrange qui inspire au piano une improvisation tumultueuse et au ténor un flot irrépressible de notes poussées dans un crescendo effervescent et explosif. Le jeu complexe et segmenté de la batterie et la basse ronflante propulsent la musique qui canalise son énergie et se termine en un chant chargé d’espérance.
En duo, piano et voix entament Azul, une chanson nostalgique imprégnée d’une forte charge spirituelle. S’y ajoutent des pointillés subtils que souffle le ténor et ponctue la basse;
Après cette escapade bleutée, Nueve Secretos sert de prétexte à un dialogue effréné entre la frappe éclatée et scintillante de la batterie et le souffle incandescent du ténor qui réveille le fantôme du regretté Michael Brecker. Paroxystique et énergique, cet échange permet à la batterie et au saxophone de rivaliser de créativité.
L’album se termine avec Cuatro le bien nommé où les quatre protagonistes rivalisent d’invention et d’énergie. Un morceau dont les références sont explicitement ancrées dans les traditions latine et flamenca. La solide ligne de basse soutient les envolées lyriques du ténor à l’inventivité intarissable alors que la batterie frénétique encourage et soutient le flamboyant solo du piano toujours très inspiré. A la toute fin, la basse calme le jeu et engage la musique dans des eaux empreintes de sérénité.
“The Labyrinth Project”, une respiration colorée où vents méditatifs et souffles énergiques s’allient pour le meilleur.
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