Voyage musical & Question existentielle
Après sa nomination comme « Voix de l’Année » aux Victoires du Jazz 2017 suite à « Shadows » enregistré en hommage à Nat King Cole, Hugh Coltman revient avec « Who’s Happy ? », son nouvel album enregistré à la Nouvelle-Orléans. Un voyage musical au terme duquel le chanteur pose une question existentielle.
Le 02 mars 2018, Hugh Coltman revient dans le feu de l’actualité discographique avec son nouvel opus « Who’s Happy? » (Okeh/Sony Music). C’est à la Nouvelle-Orléans qu’il a enregistré de nouvelles compositions avec ses compagnons de route, un brass-band de la ville louisianaise et le guitariste Freddy Koella, co-réalisateur de l’album
Après avoir chanté le blues en Angleterre pendant 8 ans (de 1991 à 1999) avec The Hoax (blues rock british), puis participé aux tournées de « The Vox » du pianiste Eric Legnini, il a enregistré à ses côtés en 2013 sur « Sing Twice », exercice qu’il renouvelle en 2017 sur « Waxx Up » Parallèlement en 2014 il retrouve The Hoax pour enregistrer « Recession Blues, A Tribute to BB King ».
En 2015, sous la direction artistique du pianiste Eric Legnini, il réalise l’éblouissant « Shadows - Songs of Nat King Cole » en hommage à Nat King Cole, le chanteur préféré de sa mère. L’album fait un tabac. Les concerts s’enchaînent et, en 2017, Hugh Coltman est nommé « Voix de l’année » aux Victoires de la musique Jazz.
Se pose alors pour lui la question de savoir s’il va consacrer sa carrière à enregistrer des hommages. En fait après avoir visionné la série « Treme » lui vient l’idée de plonger dans les racines de la musique de la Nouvelle-Orléans. Il réécoute Charles Sheffield, le chanteur de rhythm’n blues de Bâton-Rouge dans les années 60. Hugh Coltman réalise que cette musique ouvre un espace d’expression qui lui permettrait de concrétiser ses envies.
Pour réaliser son projet il fait appel au guitariste Freddy Koella qui a vécu à la Nouvelle-Orléans pendant une dizaine d’année et a travaillé avec Bob Dylan et Willy DeVille. Ils deviennent coréalisateurs de l’album. Hugh Coltman suit ses conseils et conçoit en deux semaines les chansons de l’album. Il va ensuite passer une semaine à la Nouvelle-Orléans pour rencontrer les musiciens du cru.
Avec le batteur Raphaël Chassin il y retourne ensuite pour six jours de studio avec des pointures néo-orléannaises pour dix chansons originales et une reprise de Charles Sheffield, It’s Your Voodoo Working.
Rythmes chaloupés, cuivres joyeux, guitare bluesy, orgue soul. Selon les ambiances, la voix toujours ronde, tendre et chaleureuse du chanteur sait se faire rocailleuse voire un peu grondeuse quand il hausse le ton pour exprimer sa colère.
L’album ouvre avec un titre plutôt accrocheur, Civvy Street avec son balancement un rien bluesy et ses riffs de cuivres chaleureux. Sur Hand Me Down sont abordées les questions de transmission avec une alternance d’anglais et de français. La voix de la chanteuse canado-haïtienne Mélissa Laveaux sur un petit air rythmé et tout simple, repris du début à la fin par la guitare, qui s’incruste dans la mémoire.
Sur certains titres l’environnement instrumental est allégé comme All slips away où la voix et la guitare cheminent de concert et Sleep in Late où le chant triste de la trompette de David Boswell s’élève au-dessus de l’ensemble guitare, basse, tambour/percussions. Sur d’autres morceaux, le climat se teinte de soul et de rhythm’n blues comme sur Resignation Letter où l’orgue entraîne les cuivres et la voix du chanteur.
Porté par le piano bastringue, la fanfare et la clarinette Sugar Coated Pill frise le désespoir mais l’évite de justesse. Sur la reprise plutôt dansante de Voodoo Working, la guitare bluesy donne de la voix et allume une rythmique un rien rockabilly alors que les cuivres et l’orgue s’en donnent à cœur joie et chantent leur désespérance autant que la voix éraillée de Hugh Coltman.
L’album se termine avec Little Big Man, une tendre berceuse que Hugh Coltman chante pour son fils, accompagné par les notes délicates d’un piano caressant et d’une douce guitare.
« Who’s Happy » ? La joie de vivre du chanteur traverse tout l’album ! Comme la Nouvelle-Orléans qui s’est relevée de l’ouragan Katrina, Hugh Coltman prend le dessus vis à vis des éléments que la vie pas toujours amène réserve à tous enfants. Guitares, chœurs, cuivres et tambours balancent entre blues, soul, R’N B et folk et entrainent Hugh Coltman et sa musique dans un voyage qui badine entre réjouissance alanguie et mélancolie rythmée.
Hugh Coltman est en tournée. Pour écouter en concert le répertoire de son nouvel album « Who’s Happy ? », rendez-vous le 12 avril 2018 à 20h au Bataclan à Paris et sur le site du chanteur pour découvrir les autres dates de sa tournée.
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »
Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.
Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988
Le label Storyville Records prévoit la sortie d’un double-album inédit de Michel Petrucciani, « Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 ». Annoncé pour le 15 novembre 2024, cet opus inédit permet d’écouter le pianiste entouré de Gary Peacock et de Roy Haynes. Du jazz intemporel qui allie lyrisme, sensibilité et virtuosité.
« Django! »… Baptiste Herbin en trio sans guitare
C’est un véritable défi que réussit le saxophoniste Baptiste Herbin avec « Django! » sur lequel il revisite l’univers de Django Reinhardt, en trio trio saxophone, contrebasse, batterie. Sans guitare, l’album restitue l’essence de la musique du fameux guitariste manouche. Échanges énergiques, fulgurances virtuoses, valses enivrantes, exubérances et silences, tout concourt à faire de cet album absolue une réussite qui allie innovation et tradition.