Goran Bregovic, éternel pourvoyeur de fête
Le 01 juillet la musique musarde entre le « bluegrass » de Sanseverino et les musiques des Balkans proposées par Goran Bregovic et son Orchestre des Mariages et des Enterrements. Si les styles musicaux diffèrent, un point commun relient les sets. En effet, les deux leaders évoquent les difficultés auquel sont confrontés les Gitans vis à vis desquels ils appellent à la tolérance
Sanseverino est venu présenter les chansons de son livre-disque « Papillon ». Il conte l’histoire d’Henri Charrière et de titre en titre fait découvrir la vie de celui qui a pris perpèt’ sur l’île du Diable, au bagne de Cayenne. Tout y passe, son procès, ses évasions, ses cavales jusqu’à sa dernière évasion réussie. Quoi de mieux qu’un chanteur tatoué pour chanter la vie de Papillon dont le nom tient à un tatouage de papillon gravé sur la poitrine. Celui qui a popularisé le swing manouche a changé de contexte musical. Musiciens vêtus dans le style de la bande à Dillinger. Formation bluegrass dans la pure tradition, guitare, banjo, mandoline, violon, contrebasse. Ce style de musique au croisement du folk américain, du blues et des apports irlandais se serait développé au moment où se déroule l’histoire du bagnard.
Si la forme musicale a changé, la verve demeure. A la guitare, Sanseverino fait claquer ses rimes avec son aplomb et son insolence habituelle. Le public est lui aussi peu regardant de la forme. Il est définitivement acquis après le titre La jambe de bois. rythmé par Sanseverino à l’aide d’un magnum d’eau empli de capsules de bouteilles et transformé en percussion il entraine tout les gradins dans « l’histoire d’un homme que l’on dévora en le faisant rôtir avec sa propre jambe de bois ». Après quelques piques pour contester l’ordre établi, ici ou ailleurs, ce qui est plutôt conforme au personnage, Sanseverino change de braqué et termine le set, comme « un rockeur qui aime la java » avec du rock bluesy plutôt pêchu. C’est sur ce mode qu’il présente une version atypique mais réussie du poème d’Aragon qu’avait immortalisé Léo Ferré, « L’étrangère ». Un set surprenant mais attrayant.
En seconde partie Goran Bregovic et son Orchestre des Mariages et des Enterrements. Sur scène l’ancienne rock star a soigné son look. Tout de blanc vêtu comme à son habitude, il affiche paillettes aux pieds et au revers du veston et des coccinelles sur son col de chemise. Exit la guitare bleue on le retrouve avec une nouvelle guitare plus ramassée. Sur scène, les deux sœurs Radkova (solistes des voix bulgares), 5 chanteurs, 5 cuivres, 4 cordes et le percussionniste chanteur habituel.
Le leader a promis de jouer les musiques qu’il aime. Son dernier opus, « Champagne For Gypsies » date en effet de 2012 et c’est pour lui l’occasion de proposer un répertoire qui se promène entre nostalgie et fête. Tout y passe, les musiques de films, « Arizona Dream », « Le temps des gitans » et ses grands succès de scène. L’attention règne lors de l’interprétation de la musique du film, « La Reine Margot » de Patrick Chéreau qui ouvre la soirée. On écoute aussi avec plaisir Ausencia en hommage à Cesaria Evora. Après quelques titres il est rejoint sur scène par Stephan Eicher avec qui il a déjà travaillé. Quatre titres. Deux titres de l’album « Champagne for Gypsies » en référence aux origines gitanes du chanteur et deux titres du répertoire de Stephan Eicher, »Envolées » et « Déjeuner sur l’herbe » repris en chœur par le public.
Après cette parenthèse, la folie gagne la scène avec les grands standards de Goran Bregovic, Edelerzi, Gas Gas, Quantum Utopia de la star. C’est bien ce que le public attend et il reprend avec enthousiasme les grand refrains jusqu’au bout de la nuit. Un grand moment de scène festive. La tradition bregovienne est respectée.
Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »
Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »
Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.
Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988
Le label Storyville Records prévoit la sortie d’un double-album inédit de Michel Petrucciani, « Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 ». Annoncé pour le 15 novembre 2024, cet opus inédit permet d’écouter le pianiste entouré de Gary Peacock et de Roy Haynes. Du jazz intemporel qui allie lyrisme, sensibilité et virtuosité.