Soirée XXL… musique grand format
20 mars 2019… date du printemps mais aussi date du lancement des concerts du festival A Vaulx Jazz sur la scène du Centre Culturel Communal Charlie Chaplin. La soirée XXL a tenu ses promesses. Deux ensembles grand format, deux moments musicaux réjouissants. Le public ne s’y est pas trompé et a accueilli avec autant de chaleur les deux performances.
Echo#1-A Vaulx Jazz 2019 propose un retour sur la « Soirée XXL » du 20 mars 2019 au Centre Culturel Communal Charlie Chaplin de Vaulx-en-Velin. Le festival Hors les Murs bat son plein depuis le 11 mars 2019 mais la venue de deux grandes formations, Eve Risser Red Orchestra & Kaladjula Band et Very Big Experimental Toubifri Orchestra, marque de belle manière le début du festival sur la scène du Centre Culturel Communal Charlie Chaplin.
Le public est au rendez-vous et les « fidèles » se réjouissent de retrouver l’ambiance conviviale de ce festival qui a fêté ses 30 ans en 2017 et revient en 2019 sur un rythme biennal.
Kogoba Basigui : Eve Risser Red Orchestra & Kaladjula Band
Le projet Kogoba Basigui rapproche le Red Desert Orchestra de la pianiste et compositrice Eve Risser et le Kaladjula Band de Naïny Diabaté. Le combat féministe de Naïny Diabaté au Mali rejoint celui que mène Eve Risser pour promouvoir la place des femmes dans le jazz.
Issue d’une famille de griots et elle-même griotte, Naïny Diabaté a donné à l’orchestre le nom de sa famille. Elle lutte depuis longtemps pour permettre aux femmes de son pays d’apprendre la musique et de la pratiquer. Naïny Diabaté a d’ailleurs créé un école qui compte aujourd’hui 40 élèves musiciennes d’où sont issues les six maliennes qui jouent à ses côtés.
Après son White Desert Orchestra, la pianiste et compositrice Eve Risser a réuni autour de son piano arrangé cinq instruments à vent, une basse, une guitare et une batterie et créé le Red Desert Orchestra. Elle a voulu rapprocher sa musique de celle de l’Afrique et est entrée en contact avec Naïny Diabaté. Les deux musiciennes ont travaillé ensemble entre la France et Bamako pour élaborer le répertoire et le spectacle du projet Kogoba Basigui.
Sur scène le résultat est édifiant. La musique du Mali et le jazz moderne fusionnent réellement en un langage plein de vie. Les rythmes riches et variés portent l’écriture complexe et soutiennent les improvisations audacieuses des solistes.
Les vives couleurs des costumes africains trouvent écho dans celles des musiciens du Red Orchestra. Lorsque les danseuses viennent sur le devant de la scène, la musique se pare elle aussi du jaune qui ensoleille les tenues. Les climats varient. Tonitruant et sombre pour évoquer la guerre quand l’alto exaspéré répond aux percussions déchaînées. Festif et léger pour évoquer la vie quotidienne.
Le répertoire se tisse au fil des mouvements musicaux que dirige Eve Risser entre piano, claviers et flûte. A tour de rôle la parole circule entre les voix, les instruments à vent, les instruments africains à corde, la rythmique qui réunit percussions, basse, guitare et batterie. Lorsque Naïny Diabaté rejoint Eve Risser et s’assied à ses côtés pour chanter, le public reste suspendu à la voix de la griotte.
Le projet Kogoba Basigui a déployé un répertoire magique où musique traditionnelle et jazz sont entrés en osmose.
Very Big Experimental Toubifri Orchestra
Les dix-huit musiciens du Very Big Experimental Toubifri Orchestra présentent leur tout nouveau répertoire qu’ils annoncent comme « dix-huit-céphale ». De facto, on retrouve les fondamentaux de ce big band qui soigne autant la musique que sa présentation volontairement théâtralisée.
Ça fonctionne toujours et le public bon joueur sourit aux mises en scène du début de spectacle et des divers mouvements qui vont animer le set.
Sans conteste, les séquences musicales sont convaincantes. Tout est sous contrôle. De nombreuses influences se croisent au sein du répertoire « de l’excellence à tout instant …sauf du reggae » annonce « Captain Sax » !
Sous des atours fantaisistes, le Toubifri Orchestra déploie une force de frappe de chaque instant. Des arrangements solides alliés à une écriture précise et complexe, des voix et des solistes virtuoses. Le groupe sait organiser à merveille un tohu-bohu bon enfant. Avec sourire le public apprécie cette musique complexe et décomplexée.
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »
Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.
Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988
Le label Storyville Records prévoit la sortie d’un double-album inédit de Michel Petrucciani, « Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 ». Annoncé pour le 15 novembre 2024, cet opus inédit permet d’écouter le pianiste entouré de Gary Peacock et de Roy Haynes. Du jazz intemporel qui allie lyrisme, sensibilité et virtuosité.
« Django! »… Baptiste Herbin en trio sans guitare
C’est un véritable défi que réussit le saxophoniste Baptiste Herbin avec « Django! » sur lequel il revisite l’univers de Django Reinhardt, en trio trio saxophone, contrebasse, batterie. Sans guitare, l’album restitue l’essence de la musique du fameux guitariste manouche. Échanges énergiques, fulgurances virtuoses, valses enivrantes, exubérances et silences, tout concourt à faire de cet album absolue une réussite qui allie innovation et tradition.