Une subtile alliance entre force et sensibilité
Avec plus de 30 albums et une carrière internationale, David Linx est devenu une référence en matière de jazz vocal masculin. En 2025, le chanteur revient avec « Real Men Cry », un projet musical poétique et chatoyant. Avec subtilité, l’opus allie force et sensibilité. Le répertoire lumineux comble autant l’âme que l’oreille.
Après « Skin In The Game » (Cristal Records/Sony Music Entertainment) paru en 2020, « And Still We Sing with Fay Claassen and the WDR big band » (Jazzline/Socadisc) et « Be My Guest/The Duos Project » (Cristal Records/L’Autre Distribution) sortis en 2021 et après « On Shoulders We Stand » (Enja/Yellowbird Records/L’Autre Distribution) publié en 2022, David Linx est de retour avec « Real Men Cry » (Cristal Records/L’Autre Distribution - Believe) dont la sortie est annoncée pour le 07 mars 2025.
« Real Men Cry »
30 ans après l’album « Up Close », enregistré en duo piano-voix avec Diederick Wissels, qui ouvrait avec I Tell My Heart, David Linx revient avec son nouveau projet « Real Men Cry » via lequel Il persiste et signe. Il choisit en effet d’affirmer que la sensibilité est une force : « Les vrais hommes pleurent » !
Le chanteur, a fait de sa voix un instrument à part entière et n’a eu cesse de s’inventer au fil des ans. Grâce à son talent et sa persévérance, il a acquis un véritable statut d’artiste innovateur du jazz vocal sur le continent européen. Un pionnier en quelque sorte !
« Être chanteur de jazz, c’est tout sauf confortable. La joie de chanter m’a permis de m’inventer pour ne pas être invisible. Pour ne pas être dans l’ombre des vocalistes américains. … Je ne remercierai jamais assez Kenny Clarke et James Baldwin dont la présence dans ma vie m’a aidé à prendre conscience de cela. Eux aussi ont eu à s’inventer… ». David Linx

L’équipe de « Real Men Cry » © Olivier Lhopez
Avec « Real Men Cry », ce nouvel opus qui marque ses 60 ans, David Linx retrouve une partie de l’équipe de « Skin in The Game » (Cristal Records/Sony Music Entertainment). En l’occurrence, le trio piano/contrebasse/batterie constitué de Grégory Privat, Chris Jennings et Arnaud Dolmen. Le quartet ainsi formé est rejoint par le trompettiste Hermon Mehari. Un quintet solide et de haute voltige.
Avec aisance et une grande liberté, celui qui a reçu une Victoire du Jazz en 2019 déploie sa technique vocale qu’il met au service des douze textes dont il est l’auteur. Non content de s’affirmer comme un songwriter accompli, David Linx a par ailleurs composé huit des douze titres du répertoire. Les quatre autres sont à créditer à ses amis Youceff Boukella (Stay In The Light), Diederik Wissels (This Saturday Song), Mario Laginha (Brooklyn) et Grégory Privat (I’m Breathing Out For The First Time).
Au fil des titres
Real Men Cry ouvre l’album. D’emblée, l’oreille est séduite par le morceau qui donne son titre à l’album. David Linx utilise l’entièreté de sa tessiture et fait entendre son jazz à fleur de peau. Le souffle chaleureux de la trompette offre un écrin à la voix du chanteur qui phrase avec profondeur, sensualité et élégance. L’association trompette/voix est mise en valeur par une prestation superbe du trio piano/contrebasse/batterie.
Le répertoire continue avec You’ll Always Be Tomorrow qui évoque James Baldwin. La voix de David Linx semble vagabonder sur le tapis volant que pilotent ses compagnons. Après l’intervention du chanteur, le chorus de trompette transcende la mélodie de sa sonorité majestueuse.
From Prince To King rend hommage à l’acteur américain Chadwick Boseman décédé à 43 ans. Climat mélancolique, timbre clair de la voix, sonorité rayonnante de la trompette. Superbe moment de poésie musicale à l’esthétique raffinée. Avec Chorinho Para Um Novo, advient un peu de légèreté. Rythme plus rapide, tonalité plutôt joyeuse, syncopes et contrepoints. Le solo de piano met en évidence la souplesse de toucher du musicien et sa parfaite maîtrise du flux musical.

David Linx « Real Men Cry » © Jeff Ludovicus
Dédié à Gladys M. Holt-Giles, It Ain’t Over Till It’s Done évoque les funérailles familiales aux États-Unis. Il se distingue des autres compositions de l’album puisque le morceau est interprété en duo piano/voix. David Linx adopte un chant aux accents gospellisants. Avec Half Past Gone, retour du quintet. L’expression du chanteur se fait sensuelle et sa voix brille de mille facettes. Le chorus de trompette résonne avec volupté et l’improvisation du pianiste est lumineuse. Le temps est comme suspendu.
Sur la composition de Youceff Boukella que David Linx a intitulée Stay In The Light, la mélodie exposée par le chant et la trompette est joyeuse. Ce chant résonne comme une ouverture à l’autre et apporte une couleur d’espérance. Introduite par le piano dans un style quelque peu romantique, The Growing Stone, porte le nom d’une nouvelle d’Albert Camus. Le souffle feutré de la trompette est imprégné de délicatesse et de mélancolie. Énergique, la voix de David Linx lui répond et rayonne avec énergie.
Sur le titre de Diederick Wissels, This Saturday Song, la voix de David Linx se fait caressante. La ballade se poursuit avec un court chorus de trompette puis l’instrument dialogue brièvement avec le chant. Un échange d’une fraîcheur étonnante.
Le chant de David Linx se pare de sensibilité sur le titre Brooklyn de Mario Laginha que le leader interprète en quartet, sans trompette et dédie à Brooklyn Moore. Le piano cristallin lui répond par un solo riche mais empreint de délicatesse. Changement de climat avec Resolution Chant, dont le tempo est plus rapide et le propos musical plus brut et moins sophistiqué que celui des autres titres du répertoire. La voix résonne avec plus de puissance et fusionne avec le chant de la trompette au timbre éclatant.
L’album se termine par I’m Breathing Out For The First Time, une composition de Grégory Privat. Voix et piano introduisent le titre puis sont rejoints par la batterie, la contrebasse et la trompette. L’élégance est de la partie de bout en bout… voix aux accents délicats, murmures de la section rythmique, expression raffinée de la trompette
Avec « Real Men Cry », David Linx propose un album très personnel, ancré dans la tradition qu’il réinvente et actualise. Un album tout en nuances et en contrastes que l’on se plaît à écouter en boucle.
Pour écouter David Linx, Grégory Privat, Chris Jennings, Arnaud Dolmen et Hermon Mehari interpréter live le répertoire de l’album « Real Men Cry », rendez-vous le 22 mars 2025 à Bruxelles (Belgique) au Jazz Station à 18h, le 27 mars 2025 à 20h30 à Paris (France) au Studio de l’Ermitage ou le 28 mars 2025 à 21h au Chorus de Lausanne (Suisse). Pour plus de dates, ICI.

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