Rêverie singulière et enchanteuse
Après « Ripples », Sofie Sörman dévoile « Vindarna », son deuxième album chanté en suédois. Servie par un trio jazz du meilleur cru, la voix limpide et claire de la chanteuse semble enracinée dans les traditions populaires de son pays d’origine. Porteuse à la fois de fragilité et de force, la musique respire la fraîcheur et creuse un sillon singulier et enchanteur.
Le 27 avril 2018, la chanteuse Sofie Sörman sort « Vindarna » (21Lab - Socadisc) son deuxième album. Dans son pays de naissance le chant fait partie intégrante de la vie. Sa condition d’artiste expatriée loin de sa terre native ajoutée à la naissance de sa fille, a sans doute contribué au choix que fait Sofie Sörman de s’exprimer uniquement dans sa langue d’origine.
La dimension acoustique de la musique et l’articulation propre au Suédois participent à la singularité de cet album de jazz dont on est tenté de dire qu’il s’agit de jazz suédois estampillé français.
Servie par un trio acoustique de musiciens attentifs et réactifs Sofie Sörman promène son chant entre les frontières des musiques traditionnelles de son pays, la pop musique et le jazz sensible et poétique que tissent Armel Dupas au piano, Joan Eche-Puig contrebasse et Karl Jannuska à la batterie. La pureté de la voix tisse de délicates lignes de chant qui explorent toutes les dimensions de l’univers ouvert par le trio.
Sur Vindarna souffle un léger vent chargé d’allégresse et de poésie qui fait respirer la musique. La voix lumineuse et sereine fait vibrer Visa fran jarna, dalarna d’une souple mélancolie.
On tournoie sur Horgalaten, ritournelle swinguante et poignante dont le motif répétitif tourne sans fin comme un diable joueur. Sur Din angels sang, la chanteuse incarne la voix des anges qui inspirent une improvisation délicate et poétique au pianiste. Visa i molom invite à la rêverie alors que I skogens djupa stilla ro incite au recueillement et à l’émotion.
La pulsation binaire et métronomique de la batterie sur Leva nu permet à la chanteuse de se promener sur les accords suspendus du pianiste. De sa douce voix la chanteuse caresse la mélodie de Tystare an natten accompagnée par le jeu dépouillé du piano et de la contrebasse. Le sautillant Under ronn och syren célèbre les éléments naturels.
Après une note répétée par le piano et la contrebasse, la voix pure et sans artifice cède l’espace au jeu spirituel du piano qui transforme Grimasch om morgonen en méditation. Vals till Sia, la tendre mélodie écrite par Armel Dupas, se transforme en une berceuse romantique qui célèbre la naissance de la fille de Sofie Sörman. Fragile et pure, la voix vibre d’une tendre émotion.
Loin des standards habituels, « Vindarna » interpelle par sa singularité. La voix vibrante de Sofie Sörman. expose sa fragilité mais affirme sa force soutenue par le jazz délicat d’un trio minimaliste.
Rendez-vous à Paris le 22 mai 2018 à 21h au Sunside dans le cadre du Festival Vocal 21ème édition pour écouter live Sofie Sörman (chant), Armel Dupas (piano), Joan Eche-Puig (basse) et Karl Jannuska (batterie).
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