Samy Thiébault revient avec « Symphonic Tales »

Samy Thiébault revient avec « Symphonic Tales »

Jazz modal, tablas et cordes symphoniques dialoguent

Après son incursion dans les musiques caribéennes sur « Carribean Stories » en 2018, Samy Thiébault revient le 20 septembre 2019 avec « Symphonic Tales » où le leader réussit le challenge d’intégrer avec bonheur son saxophone ténor dans un écrin musical innovant, entre jazz, cordes classiques et musique indienne. Un album somptueux.

A travers ses huit albums, Samy Thiébault n’en finit pas de renouveler sa musique et son inspiration sans pour autant perdre le fil de ses influences. Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, le saxophoniste revient un an après l’envoutant « Carribean Stories » avec le splendide « Symphonic Tales » (Gaya Music/l’Autre Distribution) qui concilie avec brio un quartet de jazz modal, un orchestre symphonique et un joueur de tablas.

Nouveau format musical

Samy Thiébault revient avec l'album Symphonic TalesSur « Symphonic Tales », le saxophoniste Samy Thiébault propose un nouveau format musical retrouve Adrien Chicot (piano), Sylvain Romano (contrebasse) et Philippe Soirat ( batterie), le trio avec lequel il a enregistré « Clear Fire » en 2013, « A Feast of Friends » en 2015 et « Rebirth » en 2016″. Par contre le leader renouvelle la géométrie orchestrale qui entoure son saxophone. En effet, il adjoint au quartet les tablas de Mossin Kawa et invite à les rejoindre l’Orchestre Symphonique de Bretagne que dirige Aurélien Azan Zielinsky.

Pourtant, que l’on ne s’y trompe point, le symphonique breton n’a pas pour vocation d’accompagner les solistes. Avec ses cordes et ses instruments à vent, l’orchestre devient le cinquième membre du quartet. Les masses orchestrales s’allient à la paire contrebasse-batterie qui croise quant à elle les rythmes avec les tablas. Le substrat musical ainsi fondé permet au piano et au saxophone ténor de dérouler leur dialogue fécond.

Une symphonie à l’énergie spirituelle

Sur « Symphonic Tales », la musique de Samy Thiébault sonne comme une symphonie qui mêle de manière originale arrangements classiques, jazz modal et ragas indiens. L’héritage spirituel de Coltrane flirte avec les rythmes indiens et émerge de la densité orchestrale. De cet opus admirable émane une énergie spirituelle perceptible à chaque instant.

Une identité singulière

Samy Thiébault réussit le challenge de surprendre son public au fil d’albums qui jamais ne se ressemblent. Pourtant un même fil traverse toutes les réalisations discographiques du musicien, celui de son identité singulière qui demeure intangible et reconnaissable. Ancrée dans le monde coltranien, elle s’incarne sur « Symphonic Tales » dans le son unique de son saxophone ténor.

Sous-tendu par une inspiration transcendante, le musicien élève ailleurs son propos musical, vers un monde où la spiritualité fait loi.

Lévitation en sept titres

En ouverture, Samy Thiebault annonce la couleur. The Flame propose un voyage musical aux confluences des cordes symphoniques, des rythmiques indiennes et du jazz q’uincarne son ténor coltranien en diable. Au- dessus de la riche masse orchestrale, les inflexions du saxophone procurent une sensation proche de la lévitation.

Samy Thiébault revient avec Symphonic Tales

Samy Thiebault©Youri Lenquette

Avec Elevation, la sensation de planer se poursuit. Dès l’introduction, une ligne musicale ravélienne met d’abord en lumière le basson et les cordes puis sur la rythmique incandescente animée par les tablas, la batterie et la contrebasse, le ténor expose la mélodie comme une célébration. Il prend un chorus brûlant chargé d’une énergie spirituelle puis sur des arrangements rutilants, l’orchestre prend le relais et l’on plane entre ciel et terre alors que les accords du piano stimulent le saxophone. Affleurent alors les échos suprêmes de McCoy Tyner et John Coltrane.

Paré de lumière, le titre Diva and Shiva fait dialoguer les deux divinités incarnées pour la première par l’orchestre apaisant et pour la seconde par le ténor qui restitue à travers son discours la puissance du dieu hindou Shiva. Le motif réitératif de la mélodie de Jahân Jog Joy devient psalmodie dès que le saxophone fait entendre sa voix inspirée. Le piano chante ensuite une improvisation qui se greffe avec bonheur sur une superbe orchestration. En réponse, le ténor déclame sa joie avec énergie.

Après la flamboyance de l’orchestre qui retrouve les influences de Ravel, le ténor expose le thème du titre Adana. Le ténor n’en finit pas de dialoguer avec l’orchestre et embrase le titre jusqu’à l’incandescence. Sur le plus fiévreux Ajurna, ténor et tablas dialoguent avec fougue et inspirent au piano une improvisation musclée.

L’album se termine avec Diwali qui fait écho à la fête des lumières en Inde. Sur ce titre, un métissage presque parfait réunit jazz modal, tradition indienne et musique symphonique. Piano et saxophone échangent en toute sérénité au-dessus de la puissance orchestrale.

Le 24 octobre 2019, Samy Thiébault propose aux spectateurs présents à l’Opéra de Rennes d’assister à la création de « Symphonic Tales » avec l’Orchestre Symphonique de Bretagne dirigé par Aurélien Azan Zielinsky.

Andy Emler MegaOctet dévoile « No Rush ! »

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« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

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Pour son septième album en tant que leader, Catali Antonini invite à plonger avec elle dans « L’Océan Sonore ». A la tête d’un quartet qui réunit à ses côtés le pianiste Stéphane Pelegri, le bassiste Greg Théveniau et le batteur Hervé Humbert, la chanteuse s’exprime tour à tour en français, italien ou anglais. Rêverie aquatique en eaux tour à tour sensibles et énergiques.

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Nos Amériques#22 – Festival Villes des Musiques du Monde

Nos Amériques#22 – Festival Villes des Musiques du Monde

Du 11 octobre au 10 novembre 2019 en Île de France

Du 11 octobre au 10 novembre 2019, le festival sans frontière, « Villes des Musiques du Monde », fait résonner la pluralité des voix des Amériques. Cinq semaines de diversité culturelle à vivre dans Paris, en Seine-Saint-Denis et dans le Grand Paris avec Nos Amériques#22.

visuel du Festival Villes des Musiques du Monde_ Nos Amériques#22Pour sa 22ème édition, le festival « Villes des Musiques du Monde » fait résonner « ses » Amériques dans toute l’Ile-de-France et déploie son imaginaire du 11 octobre au 10 novembre 2019 pour faire entendre la diversité culturelle des Amériques. Des artistes engagés et passionnés, des figures emblématiques de leurs pays mais également des découvertes réjouissantes, de belles rencontres artistiques et humaines !

Nos Amériques#22 propose de découvrir les Amériques des métissages. Il programme des RV avec de doux rêveurs, des inventeurs de mélodie, des forgeurs de rythmes. L’occasion rêvée pour découvrir un hip hop créatif et conscient, de multiples incarnations de la cumbia et des musiques populaires qui essaiment bien au-delà de leurs terres, celles du si fertile héritage africain, réprimé, effacé, mais qui refleurit sans cesse, des squares de La Nouvelle-Orléans, aux faubourgs de São Paulo en passant par les solares de la Havane.

Nos Amériques#22 - Ouverture avec deux temps forts

Le Brésil et l’Argentine sont à l’honneur et ouvrent le festival les 11 et 12 octobre 2019.

  • Le 11 octobre 2019, RV à 20h30 au Théâtre équestre Zingaro (Aubervilliers) pour la création « Jacaranda » avec Fernando DelPapa qui propose un conte écologiste entre transe afro-brésilienne, réalités amazoniennes et ouverture au monde et  avec La Roda Do Cavaco qui invite João Cavalcanti.
  • Le 12 octobre 2019, il faut choisir entre trois options. D’une part la grande parade « Nos Amériques » qui part du métro Fort d’Aubervilliers pour rejoindre le Fort d’Aubervilliers où se prolonge la soirée avec la soirée « Soul Train Party ». D’autre part, deux doubles plateaux. Celui proposé au Pan Piper (Paris) où se produisent le duo Aguamadera puis les jumelles Las Hermanas Caronni. Un autre programmée par Le Sax (Achères) avec le groupe de musique Capverdienne Djêu et la chanteuse brésilienne Flavia Coelho qui présente son quatrième album « DNA ».

Nos Amériques#22 - Hip Hop East, West & South

  • RV le 18 octobre 2019 au Fort d’Aubervilliers (Aubervilliers) avec un plateau entièrement féminin qui présente en première partie, Billie Brelok, rappeuse franco-péruvienne de Nanterre et Ëda, contrebassiste et chanteuse franco-colombienne puis Ana Tijoux une des MC’s les plus respectées du Chili et Shadia Mansour, artiste palestinienne basée à Londres.
  • Le 31 octobre 2019, dans le cadre du Festival Hip Hop de Saint-Denis, RV avec deux « cadors » de la scène rap indépendante, Dino Killabizz et 2spee Gonzales, qui ouvrent la soirée sur la scène de Ligne 13 (Saint Denis) et précèdent Jordan Caceres aka « Rêverie« .
  • Deux rendez-vous se profilent pour écouter un grand nom de la scène hip hop, le rappeur Raashan Ahmad. Il se produit le 17 octobre 2019 (Le Deux Pièces Cuisine, Le Blanc-Mesnil) avec Fang The Great en première partie puis le 19 octobre 2019 (Le Tamanoir, Gennevilliers) avec en ouverture de soirée, le septet parisien Chlorine Free feat Mattic

  • Le 18 octobre 2019, le Pôle Musical d’Orgemont (Epinay-Sur-Seine) accueille The Souljazz Orchestra, originaire d’Ottawa. Le sextet vient faire entendre sa musique explosive et incandescente qui invite à la fois à la danse et à la réflexion.
  • D’autres RV groovy à ne pas rater. Le 28 octobre 2019 au Studio de l’Ermitage (Paris) avec The Bongo Hop, une formation au groove chaloupé et inclassable pour une musique transatlantique punchy. Le 30 octobre 2019 avec le trio Dowdelin à la Péniche Metaxu (Pantin). Le 07 novembre 2019 au Cabaret sauvage (Paris) avec un monstre sacré de la musique jamaïcaine, le chanteur, danseur et compositeur Lee Scratch Perry.
  • Des promesses de groove se profilent à Paris le 15 octobre 2019 à La Cigale avec les jeunes musiciens assidus et passionnés du brass band Trailblazers qui précèdent Abraham Inc. le groupe multiculturel piloté par le clarinettiste klezmer virtuose David Krakauer, le rappeur canadien Socalled et le légendaire tromboniste Fred Wesley, légende du funk.

Nos Amériques#22 - Fêtes latines

  • Le 19 octobre 2019 dans le Fort d’Aubervilliers la cumbia révèle plusieurs aspects, une facette chilienne avec le groupe Chico Trujillo et la dimension péruvienne avec Los Wembler’s De Iquitos.
  • Le 01 novembre 2019 au Petit Bain, Paris accueille Jean-Paul Tamayo. Les fans de salsa vont se régaler et danser de son big band, le Paris Latin Orchestra.

Nos Amériques#22 - L’Amérique Indienne

  • Le 09 novembre 2019, le 360 Paris Music Factory convie deux voix de femmes. Elisapie, venue du grand nord québecois et Djuena Tikuna dont le chant arrive du cœur de l’Amazonie.
  • Les 09 et 10 novembre 2019, le centre FGO (Fleury Goutte d’Or-Barbara) de Paris accueille A Tribe Called Red. Un duo de DJS d’Ottawa qui a inventé la « powow-step ». Un duo unique qui revendique ses racines indiennes et célèbre les droits et les talents des peuples autochtones.

Nos Amériques#22 - À ne pas rater

  • Le 06 novembre 2019, l’enregistrement de l’émission Ocora - Couleurs du Monde au Carreau du Temple (Paris). Antoine Tato Garcia, Anissa Bensalah, Kalliroi & le Fado Rebetiko project, M’Toro Chamou, Rusan Filiztek, Perrine Fifadji, les six finalistes de la 3ème édition du Prix des Musiques d’ICI vont présenter leurs projets dans une émission qui sera diffusée les samedis 09 et 16 Novembre 2019 de 23h à minuit sur les ondes de France Musique.
  • En 2019, La Cité des Marmots a voyagé au Brésil avec Fernando DelPapa. En effet, 400 élèves de 18 classes (de CE1 au u CM2)  de Seine-Saint-Denis ont fait un bout dechemin avec le musicien et chanteur qui a partagé avec eux la culture de son pays. On les retrouve à l’Embarcadère (Aubervilliers) les 07 & 08 novembre 2019 et le 10 novembre 2019 à La Parole Errante (Montreuil). Voix et percussions vont se croiser en rythme sur samba, forró, choro,
  • Sans oublier les concerts de la Scène Jeune Public et Famille et Les Écrans du Festival au Cinéma Le Studio d’Aubervilliers.

RV du 11 octobre au 10 novembre 2019 dans toute l’Île de France, pour partager les musiques de Nos Amériques#22. Pour se préparer, rien de mieux que quelques titres à écouter pour mieux choisir ses soirées.

Andy Emler MegaOctet dévoile « No Rush ! »

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Dhafer Youssef présente « Street Of Minarets »

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« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

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Jacky Terrason en mode tendresse sur « 53 »

Jacky Terrason en mode tendresse sur « 53 »

53 ans, 15ème album en leader, 3 trios

Jacky Terrasson revient en trio sur un album intitulé « 53 », en référence à son âge. Avec trois rythmiques différentes, le pianiste livre plusieurs facettes de son talent. Outre son éblouissante virtuosité, il pratique avec réussite l’art de la retenue et de la douceur. Sensible, la musique respire mais n’oublie pas de groover. De quoi combler d’aise les oreilles éprises de nuances.

Après « Mother » sorti en 2016 en duo avec Stéphane Belmondo, Jacky Terrasson fait le choix du trio sur « 53 » (Blue Note/Universal) à sortir le 27 septembre 2019.

Pour ce quinzième album en leader qui marque la cinquante troisième année du pianiste, ce dernier fait appel à trois rythmiques différentes pour l’accompagner.

“Pourquoi 53 ? Tout simplement parce que j’aurai conçu et enregistré cette musique au cours de ma 53e année et qu’à cette occasion j’ai voulu faire un disque qui me ressemble vraiment. C’est un âge pour un homme où l’on se sent dans une forme de maturité, en pleine possession de ses moyens, avec en plus un léger recul sur la vie qui permet une certaine lucidité. Avec ce disque j’ai eu envie de me livrer totalement, de prendre des risques, tout en assumant mon parcours, mes choix artistiques, ma vie… et mon âge !” Jacky Terrasson

« 53 » révèle l’étendue de l’art du pianiste

A l’occasion de ses trente ans de carrière, le pianiste Jacky Terrasson distille plusieurs climats sur les seize plages de « 53 ». Cet opus cultive plus la sensibilité, la tendresse, la douceur et la subtilité que l’énergie et la virtuosité, sans pour autant les oublier. En effet, si le pianiste invite le silence au cœur des mélodies, pratique l’épure et la concision, il n’oublie pas pour autant de libérer sa fougue et son énergie jubilatoire.

Des compositions personnelles

A part un arrangement du Lacrimosa du Requiem de Mozart, les quinze autres titres du répertoire de « 53 » sont des compositions originales de Jacky Terrasson, ce qui constitue une première discographique pour le pianiste. Il a en effet toujours excellé dans les reprises de standards qu’il transforme, après les avoir déconstruits puis reconstruits.

Arrangements précis et formats ramassés

Arrangés avec précision, les quatorze titres originaux construisent un univers aux ambiances variés mais aux formats ramassés. Ainsi alternent pièces intimistes au climat sentimental (My Lys), nostalgique (Alma), romantique (Nausica) ou empreint de sérénité (Resilience), morceaux explosifs à tendance bop (Jump!) ou funky (Babyplum et This is mine), fantaisie bluesy (Blues en femmes majeures), brillant exercice de style (Palindrome), ballade au tempo suspendu (La part des Anges) en version instrumentale ou avec le poème de Baudelaire, « Enivrez-vous » (Le Spleen de Paris) que dit Stéphane Menut.

Retour au trio piano-basse-batterie

Jacky Terrasson©Marc Obin

Jacky Terrasson©Marc Obin

Hormis, son arrangement de Lacrimosa que le pianiste interprète seul et le titre Résilience qui conclut l’album avec un hommage émouvant à sa mère disparue, où Jacky Terrasson s’exprime en duo avec la contrebasse de Géraud Portal, le leader joue en trio sur les quatorze autres titres.

Pour qui a écouté Jacky Terrasson dans les années 90, avec son trio d’alors qui réunissait Leon Parker à la batterie et Ugonna Okegwo à la basse, le retrouver de nouveau en trio est un grand plaisir. En fait le bonheur est triple car le leader ne craint pas le risque. En effet, il ne se contente d’un seul trio mais diversifie les approches avec trois rythmiques différentes.

Le bassiste Géraud Portal rejoint le batteur Ali Jackson sur quatre titres tout en légèreté The Call, Alma, Kiss Jannett for me, La part des anges instrumental, sur un cinquième morceau bluesy, Blues en femmes majeures et un sixième plus groovy avec la basse électrique, This is mine.

Le bassiste Sylvain Romano et le batteur Gregory Hutchinson sont réunis sur des morceaux habités par l’énergie, les survoltés Mirror et Jump!, les plus toniques Babyplum et What happens au 6ème et aussi le tendre Nausica.

La paire rythmique composée du contrebassiste Thomas Bramerie et du batteur Lukmil Perez intervient sur My Lys pris sur un tempo de bossa rapide et sur le savant et ludique Palindrome. Les deux rythmiciens accompagnent aussi le pianiste sur la reprise de la Part des Anges sur laquelle Stéphane Menut dit « Enivrez-vous » de Baudelaire.

Clins d’œil à quelques titres

  • The Call ouvre l’album sur un tempo léger, tout en suspension et riche en ruptures. Le titre rend un hommage au style d’Ahmad Jamal. Jacky Terasson est accompagné subtilement par Gérauld Portal (contrebasse) et Ali Jackson (batterie).
  • Avec la même rythmique, le pianiste tire aussi une révérence à un autre de ses maîtres, Keith Jarrett, sur le bien-nommé Kiss jannett for me. Une douce mélancolie imprègne cette mélodie raffinée et délicate.
  • Composée pour le film « La sincérité » de Charles Guérin Survielle (2017), Alma sonne comme une confession musicale intime empreinte de mélancolie. Jacky Terrason fait preuve d’une grande maitrise dans son expression avec des notes jouées avec retenue mais avec un grand naturel. Le contrebassiste Gérauld Portal et le batteur Ali Jackson sont en totale symbiose avec le maitre de cérémonie.
  • Jacky Terrasson reprend Babyplum, une de ses compositions sur l’album « What it is » enregistré en 1999. Le pianiste était alors au Fender Rhodes accompagné par Michael Brecker (saxophone ténor), Richard Bona (basse electrique) et Mino Cinelu (batterie et percussions). Sur « 53 », le pianiste propose une version acoustique du même thème, avec de riches arrangements harmoniques. Il est accompagné par Gregory Hutchinson à la batterie et Sylvain Romano dont le chorus ciselé enchante.
  • On a aussi vibré à l’écoute de la somptueuse ballade Nausica dont les notes choisies avec précision par le pianiste font respirer la mélodie. Par leur soutien rythmique délicat, Sylvain Romano et Gregory Hutchinson contribuent au climat évanescent du thème.

Entre confession et libération, l’album « 53 » révèle toute l’étendue du talent de Jacky Terrasson. L’énergique pianiste se double d’un tendre poète. Sa musique navigue entre intimité, tendresse, mélancolie et vitalité, dynamisme et ardeur. Difficile de ne pas succomber au charme subtil de cet opus sensible.

Pour baigner dans les splendides climats de l’album « 53 », quelques rendez-vous à venir prochainement avec Jacky Terrasson en trio. Il se produira le 04 octobre 2019 dans le cadre de Jazz entre les deux Tours à La Rochelle (avec Sylvain Romano et Ali Jackson), le 31 novembre 2019 à Ermont dans le cadre de Jazz au Fil de l’Oise avec (avec Sylvain Romano et Ali Jackson), le 07 déembre 2019 à l’Auditorium de l’Opéra de Bordeaux dans le cadre du Festival l’Esprit du Piano à Bordeaux (avec Sylvain Romano et Ali Jackson), le 12 décembre 2019 à Paris au New Morning (avec Géraud Portal et Lukmil Perez) et à Paris les 27, 28, et 29 décembre 2019 au Sunside (avec Géraud Portal ou Thomas Bramerie et Lukmil Perez).

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« Mirror », reflet de l’art de Felipe Cabrera

« Mirror », reflet de l’art de Felipe Cabrera

Entre musique classique, jazz et tradition cubaine

Après plus de trente-cinq ans de carrière, le contrebassiste Felipe Cabrera se penche sur le chemin parcouru entre les deux rives de l’Atlantique. « Mirror », son quatrième album, reflète ses multiples facettes musicales. Si les racines classiques constituent le fondement de son écriture, le jazz et la musique cubaine irriguent son inspiration. Douze plages à écouter en boucle.

cuverture de l'album Mirror du contrebassiste felipe CabreraAprès « Made In Animas », « Evidence from El Cayo » et « Night Poems », Felipe Cabrera sort « Mirror » (3D Family/MDC/PIAS) à sortir le  27 septembre 2019. Sur ce quatrième album, le contrebassiste croise les fils de sa vie. Sur la pochette de l’album, le leader se mire sur trois miroirs tout comme l’album vibre entre musique classique, jazz et musique cubaine.

Sur cet enregistrement, Felipe Cabrera retrouve ses compagnons de route de longue date, Leonardo Montana au piano, Irving Acao au saxophone ténor et Lukmil Perez à la batterie. Avec eux, il conte sa propre vision du monde via une suite dont les douze titres révèlent les faces multiples de ce musicien singulier à l’écriture inspirée.

Ancré dans son passé et ouvert sur l’avenir, abreuvé de culture populaire mais forgé par la musique classique, Felipe Cabrera se nourrit de cette dualité pour mieux projeter sa musique. Les mélodies irriguent son écriture savante dont les riches harmonies laissent pourtant la liberté creuser son sillon et s’épanouir.

« Mirror », comme le miroir d’une vie

« Cet album reflète les étapes de ma vie, depuis mon enfance à Cuba jusqu’à ma vie d’adulte entre Paris et la Havane. Il est le miroir des changements politiques et sociaux qu’ont connu mes deux Pays et des bouleversements que j’ai moi-même vécu durant ces années. Il représente ma famille, mon héritage, aussi bien caribéen que classique. Il est mon Cuba, mon Amérique et mon Europe. » Felipe Cabrera

Comme une autobiographie singulière, les douze plages musicales de « Mirror » déroulent ​le fil de la vie de Felipe Cabrera, de son enfance à aujourd’hui, de la musique classique au jazz en passant par les musiques dans lesquelles il a baigné.

De Cayó Hueso à l’Instituto Superior de Arte

Né à La Havane, aux premières heures de la Révolution, le 15 août 1961, le jeune Felipe vit à Cayó Hueso, quartier historique de La Havane, dans une famille de mélomanes. Son père est bassiste, sa mère aime chanter et danser. Son père lui a appris à lire la musique avant même de jouer d’un instrument et sa mère a soutenu son projet de devenir musicien, ce qui lui a permis de sortir de son quartier populaire.

Le 11 septembre 1973 il intègre l’école Amadeo Roldan où il n’a pu étudier la guitare (comme il le souhaitait) mais a dû choisir entre le basson, le cor et le hautbois. Il continue ensuite ses études de bassoniste à l’Instituto Superior de Arte de 1980 à 1986.

Comment un bassoniste concertiste devient contrebassiste de jazz

Felipe Cabrera a commencé à s’intéresser et à jouer de la basse en même temps qu’il pratiquait le basson dans l’orchestre symphonique national et dans un quintet à vent. Il a côtoyé le totémique Israel Cachao Lopez et a pris des cours avec Carlos Del Puerto de Irakere. Le 30 juin 1984, a commencé à jouer avec le pianiste Gonzalo Rubalcaba. Alors qu’il devait juste faire un remplacement d’un an, il est resté quatorze ans aux côtés du pianiste au sein du Grupo Proyecto devenu ensuite le Cuartet Cubano. Il impose sa carrure comme sideman aux côtés de Rubalcaba, de Julio Barreto et d’Horacio “El Negro” Hernández.

Sur les scènes, il a joué avec Tata Güines, Frank Emilio Flynn, Roberto Fonseca mais aussi avec Herbie Hancock, Wayne Gorbea, Ron Carter, Jack de Johnette, Wallace Ronnie, Wynton Marsalis, Michael Brecker, George Benson, entre autres. Il a aussi mis sa contrebasse au service d’autres projets dont le premier disque du groupe Orishas, Patato Valdés, Jimmy Sabater, José Mangual Jr., Eddy Palmieri, Chico Freeman, Chano Domínguez, le pianiste allemand Sebastian Schunke ou le groupe de salsa africain Africando.

De La Havane à Paris

Après quatorze années passées auprès de Gonzalo Rubalcaba et huit albums enregistrés, en 1999, alors qu’il vient d’enregistrer son premier album solo « Made in Animas », Felipe Cabrera plonge dans l’inconnu et traverse l ’Atlantique pour rejoindre Paris où il s’installe. Il intègre le milieu latino de Paris et les jams sessions. Il travaille avec Raul Paz puis avec Orlando Poleo et Miguel Anga Diaz et Alfredo Rodriguez.

En 2001 il crée le Felipe Cabrera Quintet avec Orlando Poleo aux percussions, Irving Acao au saxophone, Lukmil Perez à la batterie, Leonardo Montana au piano, En presque vingt ans il multiplie avec succès les collaborations, et impose son nom et sa sonorité dans les milieux les plus divers, dont celui du jazz.

« Mirror, l’album

le contrebassiste Felipe Cabrera

Felipe Cabrera©Karen Paulina Biswell

Felipe Cabrera enregistre « Mirror » en 2018 avec le pianiste Leonardo Montana, le saxophoniste ténor Irving Acao et le batteur Lukmil Perez, Le disque accueille aussi la voix de Javier Campos, le cor d’harmonie d’Antoine Philippe et le chant de Charlotte Wassy,

A l’écoute du monde, le leader reste connecté avec ses racines originelles et affirme son identité de compositeur dans ce quatrième album qui reflète le chemin parcouru depuis ses origines à aujourd’hui. Loin de lui la démarche qui préside à celle de la belle-mère de Blanche-Neige. Point de complaisance pour affirmer qu’il est le meilleur, seulement un regard qu’il porte sur sa propre trajectoire. Après écoute de l’album, il saute aux oreilles, que Felipe Cabrera fait partie des meilleurs, contrebassistes, ceux sur lesquels peuvent s’appuyer les musiciens mais aussi de ces compositeurs qui possèdent une identité.

Au fil des plages

Une mélodie parcourt tous les titres et revient comme un leitmotiv qui relie tous les titres et lui donne une cohérence inouïe.

L’Intro et le Final de l’album restituent l’ancrage de Felipe Cabrera dans la culture de Cuba par un dialogue profane que la voix mystique de Javier Campos tisse avec les ancêtres, une élégie offerte à Elegua. Comme une invocation. Le sphérique Circle évoque le cycle de la connaissance. Sur un motif réitératif martelé par le trio piano-contrebasse-batterie, le saxophone ténor volubile et musclé dessine une atmosphère étrange.

Le titre Hoy con Adobo livre la version que l’auteur a de la musique cubaine actuelle avec ses motifs incisifs, ses suspensions et la sonorité tantôt moelleuse tantôt véhémente du saxophone. Le riff joué en boucle par la contrebasse contribue au climat envoûtant du titre. Ballade élevée comme une prière mélancolique, Hilos invite au recueillement. Thème en deux parties, La Congo fait référence à la religion bantoue et à la congo, musique traditionnelle jouée dans les carnavals. Instrumentale La Congo 1, partie instrumentale puis La Congo 2, partie chantée où le saxophone ténor jaillit comme un cri au-dessus du chœur des amis du contrebassiste.

Mirror, comme le reflet de la formation classique de l’auteur. Les envolées lyriques du ténor sax et la voix de Charlotte Wassy apportent une respiration sereine soutenue par la contrebasse au son tellurique et par le piano enchanteur.

Guajira Loca invoque le rythme de la guajira qui incite à la danse. Le piano vif et coloré ensoleille le titre. Dans 211109 (date tragique de la vie du leader), résonne une relative violence. Après un solo introspectif de la contrebasse, la tonalité se fait coltranienne sur un tempo musclé. Les voix et le ténor créent un climat jubilatoire évocateur des ambiances qu’affectionnait Sun Ra. Le chorus du saxophone ténor et le solo de batterie contribuent pour beaucoup à la force du morceau.

Le climat change avec Lament qui rend hommage aux Africains décédés en mer après l’abolition de l’esclavage.Sur un tempo de ballade, la contrebasse enlace les accords évanescents du piano. La mélodie langoureuse du ténor étire ensuite ses pleurs jusqu’au bout du titre. Thème en plusieurs mouvements, Horns and Horses vit entre tension et détente, entre la frénésie du saxophone, le climat apaisant de la contrebasse, les accords baroques du piano et la voix incantatoire. Avec tambours et cor, le morceau évoque la guerre d’indépendance qui permit à Cuba de s’échapper de la tutelle de la couronne d’Espagne.

Certes « Mirror » met en évidence les qualités d’instrumentiste de Felipe Cabrera mais révèle aussi son talent de compositeur. Sa plume précise sculpte une musique sophistiquée empreinte de liberté et d’expressivité. Au fil des plages, l’émotion affleure sans débordement et sous-tend la ligne narrative de l’album qui relie petite et grande histoire, épisodes de vie personnelle et vision globale du monde d’hier et d’aujourd’hui.

Pour s’immerger dans la musique de « Mirror », rendez-vous à Paris le 19 novembre 2019 à 21h au New Morning. Felipe Cabrera, Irving Acao, Leonardo Montana et Lukmil Perez seront aussi le 21 novembre 2019 à 20h30 au Jazz Club de Tourcoing, Maison Folie Hospice d’Havré.

Andy Emler MegaOctet dévoile « No Rush ! »

Andy Emler MegaOctet dévoile « No Rush ! »

Neuvième enregistrement studio du Andy Emler MegaOctet, « No Rush ! » enchante de bout en bout…. solistes virtuoses, écriture innovante, groove flamboyant. Energique et sensible à la fois, la musique prend son temps, explose ou murmure. Un album essentiel et incontournable.

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Dhafer Youssef présente « Street Of Minarets »

Dhafer Youssef présente « Street Of Minarets »

En 2023, le maître du oud, vocaliste et compositeur, Dhafer Youssef revient avec l’album « Street Of Minarets ». Pour ce voyage musical entre orient et occident, il invite de prestigieux invités. Sans rien perdre de son identité, il élargit le périmètre de son art et son instrument se confronte avec brio à différentes facettes du jazz. Un audacieux projet qui ne manque ni d’énergie ni d’inspiration.

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« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

Pour son septième album en tant que leader, Catali Antonini invite à plonger avec elle dans « L’Océan Sonore ». A la tête d’un quartet qui réunit à ses côtés le pianiste Stéphane Pelegri, le bassiste Greg Théveniau et le batteur Hervé Humbert, la chanteuse s’exprime tour à tour en français, italien ou anglais. Rêverie aquatique en eaux tour à tour sensibles et énergiques.

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Ibrahim Maalouf & « S3NS » – Album & Tournée

Ibrahim Maalouf & « S3NS » – Album & Tournée

Hommage à la culture latino-américaine

Ibrahim Maalouf donne une coloration latine à son onzième album, « S3NS », dont la sortie est annoncée pour le 27 septembre 2019 chez Mister Ibe. Dans la foulée, le trompettiste va sillonner les scènes de l’hexagone et même franchir les frontières. « S3NS », du métissage musical garanti avec Maalouf en mode latino !

couverture de l'album S3NS du trompetiste Ibrahim MaaloufOn se souvient de Missin’ Ya, une reprise de Night in Tunisia de Dizzy Gillespie gravé dans « Diasporas », le tout premier album du trompettiste Ibrahim Maalouf en 2007. Par ailleurs, de Lhasa, à Raul Paz, en passant par Tito Puentes ou Omar Sosa, le trompettiste a collaboré avec de nombreux artistes latins. Né au Liban, Ibrahim Maalouf a grandi en France. Pourtant, il revendique des influences latino-américaines qui font partie intégrante de sa culture familiale et musicale.

Ainsi, aujourd’hui, Ibrahim Maalouf pare de couleurs latines son onzième album, « S3NS », attendu le 27 septembre 2019 chez Mister Ibe.

Avec Ibrahim Maalouf & « S3NS » (à prononcer sens), place à un métissage musical rythmé par des sonorités cuivrées et des syncopes énergiques.

« S3NS », un album métissé

Trip latino avec cinq invités

Sur cinq des neuf plages, Ibrahim Maalouf accueille des invités parmi les plus prestigieux des grands noms actuels de la musique latine

Una Rossa Blanca ouvre l’album avec le trompettiste et le pianiste cubain Harold López-Nussa. Sur ce titre, on peut écouter la voix de Barack Obama lors de son discours du 22 mars 2016 à la Havane, un discours qui a marqué l’histoire pour toujours. « Cette musique est un hommage à ceux qui savent faire la paix en tendant la main à leurs ennemis d’hier, mais aussi une preuve par la musique que les cultures du monde sont toutes reliées par les 3 mêmes gènes : la mélodie, le rythme et les émotions. » Ibrahim Maalouf

On écoute avec bonheur le tonique et virtuose saxophoniste Irving Acao sur Harlem, la violoniste Yilian Cañizares sur Na Na Na, le pianiste cubain Alfredo Rodriguez révélé par Quincy Jones sur N.E.G.U.

De son phrasé unique, le pianiste Roberto Fonseca insuffle de superbes accents cubains à Gebrayel. Sur ce morceau on retrouve l’identité musicale du pianiste cubain qui exprime avec talent ses racines et son amour du rythme. Ibrahim Maalouf en oublie presque ses quarts de tons et cela ne manque guère.

Du Maalouf pur et dur sans invité

Sur les quatre plages sans invités, le « trip Maalouf » pur et dur reprend le dessus. Ainsi  All I can’t say, Radio Magallanes, S3NS et Happy Face (qui manque peut-être un peu de nuances) restituent l’idiome propre au trompettiste. Son énergie, sa nostalgie, ses breaks, ses riffs répétés à l’envi par la trompette et la rythmique toujours efficace.

Ni jazz, ni pop, ni rock, la musique d’Ibrahim Maalouf demeure certes toujours inclassable mais tout à fait identifiable.

Tournée S3NS dans toute la France

Paris, Marseille, Lyon

Pour découvrir le nouveau trip latino du trompettiste Ibrahim Maalouf, les rendez-vous sont nombreux dans l’hexagone. La tournée commence avec trois dates à Paris, à l’Olympia, les 23, 24, et 25 septembre 2019. Marseille accueille ensuite le projet le 01 décembre 2019 au Dôme. La tournée passe plus tard à la Halle Tony Garnier de Lyon, le 27 octobre 2019 avec un concert qui s’inscrit dans saison 2019/20 programmée par « Jazz à Vienne » où Ibrahim Maalouf a toujours fait un tabac.

Partout dans l’hexagone

Ibrahim Maalouf & « S3NS » poursuivent ensuite leur tournée en direction de la Bretagne, à Brest le 28 septembre 2019 (Brest Arena), Nantes le 29 septembre 2019 (Zénith Nantes Métropole) et Rennes le 06 octobre 2019 (Le Liberté). Crochet ensuite dans le Sud-Ouest à Toulouse le 12 octobre 2019 (Toulouse Métropole) et à Bordeaux le 13 octobre 2019 (Arkéa Arena). Puis les rendez-vous se poursuivent de Lille à Montpellier en passant par Dijon, La Rochelle, Nancy, Monte-Carlo… et plus encore. ICI pour tout savoir de la tournée « S3NS » du trompettiste Ibrahim Maalouf.

Pour se mettre en oreilles, on écoute Happy Face

Andy Emler MegaOctet dévoile « No Rush ! »

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Neuvième enregistrement studio du Andy Emler MegaOctet, « No Rush ! » enchante de bout en bout…. solistes virtuoses, écriture innovante, groove flamboyant. Energique et sensible à la fois, la musique prend son temps, explose ou murmure. Un album essentiel et incontournable.

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Dhafer Youssef présente « Street Of Minarets »

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« L’Océan Sonore » de Catali Antonini

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Pour son septième album en tant que leader, Catali Antonini invite à plonger avec elle dans « L’Océan Sonore ». A la tête d’un quartet qui réunit à ses côtés le pianiste Stéphane Pelegri, le bassiste Greg Théveniau et le batteur Hervé Humbert, la chanteuse s’exprime tour à tour en français, italien ou anglais. Rêverie aquatique en eaux tour à tour sensibles et énergiques.

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Andy Emler & A Filetta au Musée des Confluences

Andy Emler & A Filetta au Musée des Confluences

Rencontre entre jazz et polyphonies corses

Dans le cadre des spectacles Vibrations du Monde, le Musée des Confluences offre une Carte blanche à Andy Emler et A Filetta. Échanges, conférence et concerts à vivre du 26 au 28 septembre 2019. Quatre jours pour découvrir les univers du pianiste de jazz et du chœur polyphonique corse.

Vibrations du Monde au Musée des Confluences, carte Blanche à Andy emlet et A FilettaLes spectacles Vibrations du Monde du Musée des Confluences invitent chaque année le public à faire escale au croisement des œuvres traditionnelles et de la scène contemporaine. Autant d’occasions pour vibrer au rythme des créations et découvrir la richesse artistique d’un monde en mouvement.

La saison 2019/20 des Vibrations du Monde ouvre avec une Carte Blanche à Andy Emler et A Filetta.

Ainsi, du 26 au 28 septembre 2019, deux univers de tradition orale vont de rencontrer. Celui du jazz incarné pour l’occasion par le pianiste Andy Emler et quelques-uns de ses compagnons d’aventure et celui des polyphonies corses que représente le chœur A Filetta.

Andy Emler

Compositeur, pianiste et arrangeur, Andy Emler se passionne depuis toujours pour le jazz et l’improvisation. Inventeur et innovateur il dirige depuis 1989 le MegaOctet, orchestre à nul autre pareil qui demeure une référence unique dans le monde de la musique improvisée. Virtuose et festif, le MegaOctet a vécu des mues successives mais demeure au fil de ses trente ans de vie, un laboratoire où toutes les audaces sont permises aux improvisateurs qui le constituent.

Andy Emler s’exprime aussi au sein du trio Emler - Tchamitchian  -Echampard et par ailleurs se produit en sol

A Filetta

Composé des voix de cinq chanteurs, Jean-Claude Acquaviva, François Aragni, Petr’Antò Casta, Paul Giansily et Maxime Vuillamier, le Chœur A Filetta perpétue depuis près de 40 ans la tradition orale insulaire tout en explorant des créations d’œuvres plus contemporaines.

Quatre jours entre jazz et polyphonies corses

« A’core datu » : A Filetta

A Filetta, Carte Blanche à Andy Emler et A Filetta au Musée des Confluences

A Filetta©Armand Luciani

Jeudi 26 septembre à 12h30 dans le Grand Auditorium, le Chœur A Filetta se propose de livrer les 40 ans de son histoire musicale au public au cours d’un échange, véritable exposé illustré vivant et chantant.

L’occasion de découvrir les différentes phases de l’évolution du groupe, les traditions qui ont influencé son parcours atypique.

« Le Cantu in Paghjella » : de l’héritage à l’apprentissage

Vendredi 27 septembre à 12h30 dans le Petit Auditorium (entrée libre), Philippe Salort, chercheur, chargé de l’inventaire du Patrimoine Culturel Immatériel - Direction du Patrimoine, Collectivité de Corse propose une conférence en français autour de la Paghjella.Inscrite sur la liste UNESCO du patrimoine culturel immatériel menacé, la Paghjella se transmet par imprégnation et immersion.

Cette tradition polyphonique corse fait l’objet de nouvelles réflexions pédagogiques sur son apprentissage oral.

“Nobody Knows…” : Andy Emler, piano solo

Andy Emler, Carte Blanche à Andy Emler et A Filetta au Musée des Confluences

Andy Emler©Marion Duhamel

Vendredi 27 septembre à 20h dans le Grand Auditorium, le pianiste Andy Emler invite le public à le rejoindre dans un voyage improvisé aux saveurs épicées et aux teintes chamarrées.

Seul avec son piano, il va promener son inspiration inouïe aux croisées des musiques du monde et du jazz avec des incursions dans les univers de Ravel, Stravinsky, les Beatles et bien d’autres portées habitées.

Polyphonies corses

Dans le cadre de la carte blanche à Andy Emler & A Filetta, les stagiaires du CFMI, dir. Association corse Citàdell’Anima proposent des concerts impromptus au niveau 1 du musée le samedi 28 septembre à 14h30, 15h30 et 16h30.

“The Wake Up call” : Quartet Andy Emler & A Filetta

Rendez-vous le samedi 28 septembre à 20h dans le Grand Auditorium avec une création hors-norme d’Andy Emler pour Quartet et A Filetta. Quatre improvisateurs de jazz au service de la polyphonie vocale. De grands chanteurs au service d’instrumentistes virtuoses.

Autour du piano d’Andy Emler qui a composé musique et textes, se retrouvent le contrebassiste Claude Tchamitchian, le saxophoniste et clarinettiste Laurent Dehors et le percussionniste François Verly. Les instrumentistes de jazz vont échanger avec Jean-Claude Acquaviva, François Aragni, Petr’Antò Casta et Maxime Vuillamier, chanteurs du Chœur A Filetta.

Des promesses de moments musicaux inédits.

Andy Emler MegaOctet dévoile « No Rush ! »

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Neuvième enregistrement studio du Andy Emler MegaOctet, « No Rush ! » enchante de bout en bout…. solistes virtuoses, écriture innovante, groove flamboyant. Energique et sensible à la fois, la musique prend son temps, explose ou murmure. Un album essentiel et incontournable.

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