Erik Truffaz revient en quartet avec « Lune Rouge »

Erik Truffaz revient en quartet avec « Lune Rouge »

Poésie sidérale aux accents cosmiques

En recherche perpétuelle, Erik Truffaz continue ses explorations musicales et une fois encore il renouvelle sa musique sur l’album « Lune Rouge » sorti le 11 octobre 2019. Entouré de Benoit Corboz, Marcello Giuliani et Arthur Hnatek, le trompettiste façonne une rêverie musicale lunaire aux accents cosmiques. Un album captivant de poésie sidér(ante)ale.

Couverture de l'album Lune Rouge de Erik Truffaz QuartetTrois ans après « Doni Doni », le trompettiste Erik Truffaz est de retour en quartet avec « Lune Rouge » (Foufino Productions/Warner Music France) sorti le 11 octobre 2019.

Sur cet album le leader est entouré des fidèles, Marcello Giuliani (basse) et Benoît Corboz (claviers) et du batteur Arthur Hnatek qui a intégré le quartet depuis « Doni Doni ». D’ailleurs, c’est  lui qui a assuré la direction artistique de « Lune Rouge », comme le précise Erik Truffaz… « Nous avons confié les clés à Arthur Hnatek et lui avons demandé de composer le matériel de base sur lequel le quartet a pu travailler le son, arranger puis déranger les éléments. »

Aux frontières du jazz, de la pop instrumentale et de la musique électronique, « Lune Rouge » explore de nouveaux territoires sonores où se croisent mélodie et groove. Une superbe alchimie s’opère entre le timbre assez doux de la trompette et les sonorités synthétiques issues des années 70. Improvisations maîtrisées, envolées vibrantes et polyrythmies complexes se côtoient pour le meilleur. Après l’écoute de « Lune Rouge », le retour à la gravité terrestre est difficile car avec Erik Truffaz Quartet on marche sur la lune !

Erik Truffaz Quartet

La carrière sur les scènes françaises du trompettiste a commencé en 1993, année où Erik Truffaz obtient le prix du jury au concours de la Défense de la ville de Paris. Après 1996 où il signe sous le label Blue Note et sort « Out of a Dream », le succès du musicien ne cesse de croître.

Même si tout au long de sa carrière le trompettiste et compositeur Erik Truffaz s’est engagé avec succès dans de nombreuses collaborations (musiques de cinéma, écriture pour orchestre symphonique, musiques électroacoustiques, concerts graphiques avec Enki Bilal et bien d’autres rencontres), c’est avec Erik Truffaz Quartet qu’il conquiert le public.

1996-2008 avec Marcello Giuliani, Patrick Muller & Marc Erbetta

Entre 1996 et 2008, Erik Truffaz publie douze albums sous le label Blue Note parmi lesquels quatre sont à porter au crédit de son quartet avec Marcello Giuliani (basse), Patrick Muller (claviers) et Marc Erbetta (batterie). Après « The Dawn » (1998) et « Bending New Corners » (1999) où le poète rappeur Nya est invité, la musique du quartet acquiert une renommée internationale. Sortent ensuite le plus rock « The Walk of the Giant Turtle » (2003) et le superbe « Arckhangelsk » (2007) qui accueille les voix de Christophe et Ed Harcourt.

Depuis 2010, Benoit Corboz aux claviers

En Juin 2010 Benoît Corboz, ingénieur du son du groupe depuis « The Dawn », passe aux claviers du quartet. La nouvelle formule du groupe entre en studio sans tarder et en 2010 sort « In Between » (Blue Note/Universal) avec la voix de Sophie Hunger sur deux titres.

Après 2015, Arthur Hnatek à la batterie

En 2015, le batteur historique du quartet, Marc Erbetta cède la place à Arthur Hnatek, jeune batteur suisse-américain domicilié en Suisse. C’est avec lui qu’Erik Truffaz Quartet enregistre « Doni Doni » sorti en 2016 avec les voix de Rokia Traoré et Oxmo Puccino.

2019, sortie de « Lune Rouge »

Après avoir célébré l’album « Bending New Corners » au cours d’une tournée de concerts où le batteur historique Marc Erbetta a repris du service pour jouer cette musique « qui n’a pas pris une ride vingt ans après sa création », Erik Truffaz réunit Corboz, Giuliani et Hnatek et avec eux, il investit le studio suisse du Flon, à Lausanne.

C’est là que Benoît Corboz assisté par Alix Gauthier enregistre en avril 2019 le 19ème album du trompettiste, « Lune Rouge » (Foufino Productions/Warner Music France) sorti le 11 octobre 2019.  Aux sonorités des synthétiseurs de Benoît Corboz s’ajoutent celles de la batterie qu’Arthur Hnatek a branchée sur un synthétiseur modulaire, en prenant garde à conserver la dynamique des peaux grâce à des capteurs.

Fidèle à une tradition établie Erik Truffaz Quartet invite aussi deux voix. Il s’agit cette fois de celle de Jose James avec qui le trompettiste a tourné pour des concerts en hommage à Chet Baker. Le trompettiste a composé le morceau Reflections qu’il a envoyé au chanteur lequel a enregistré sa voix à New York… et les ingénieurs du son ont fait le reste. La seconde voix posée sur She’s the Moon est celle d’Andrina Bollinger. Elle évolue, avec la chanteuse Marena Whitcher dans le duo Eclecta qui mêle jazz, électro et pop.

Tous les titres de « Lune Rouge » sont écrits et composés par Arthur Hnatek, Marcello Giuliani, Benoît Corboz et Erik Truffaz, hormis Reflections auquel José James et Talia Billig ont apporté leur contribution.

« Lune Rouge »… voyage musi-cosmique

Au fil des douze titres de « Lune Rouge », Erik Truffaz Quartet propose un voyage musical lyrique où la trompette poétique incite à une rêverie électro-groovy irriguée de sonorités électroniques vintage. L’oreille oscille entre hallucinations pulsatiles et apesanteur flottante.

Le terme lune rouge recouvre une réalité astronomique, celle d’une éclipse totale quand lune, terre et soleil sont parfaitement alignées alors que la lune frôle l’orbite de la terre. Sidéral et tellurique, le titre qui donne son nom à l’album résulte de 45 minutes d’improvisation qui ont été enregistrées puis découpées et montées. Le morceau de presque douze minutes propose des ambiances très différentes. La trompette propulse une ligne mélodique sur des bidouillages électroniques et une rythmique incandescente. La trompette semble dilater le son et le porter au rouge.

C’est du motif répétitif de Cycle by Cycle réitéré sans fin par la basse et le synthé qu’émerge la trompette poétique et lumineuse. Poussée par le jeu coloriste de la batterie, elle s’envole ensuite en quête du cosmos, telle une fusée triomphante. Le voyage continue et plus tard le motif obsédant de Five on The Floor pose la lumière sur la trompette. Porté par sa sonorité stratosphérique et les nappes du synthé, on se laisse embarquer vers les espaces infinis. On flotte ensuite en apesanteur sur ET Two où la trompette élève une ode à la science-fiction sur un tempo électro-jazz lunaire.

Le voyage du quartet n’est vraiment pas de tout repos comme le laisse entendre Tiger in the Train. Le vaisseau des musiciens frôle un astéroïde et les polyrythmies de la batterie tellurique font vibrer la musique. Les rythmes décalés reviennent ensuite sur Nostalgia qui frissonne entre nostalgie et énergie stimulante.

L’épopée spatiale est ponctuée par des improvisations enregistrées en une seule prise et insérées dans le répertoire qu’elles dynamisent… atmosphère  fantastique de Tanit du nom d’un cratère de Ganymède (lune de Jupiter), timbre brisé de la trompette et mugissement sidéral d’Algol ainsi dénommée en référence à une étoile de la constellation de Persée, effets captivants des synthés sur Alhena dont le nom fait référence à une étoile située dans la constellation des Gémeaux.

Les deux titres chantés apportent quant à eux de douces flottaisons durant le voyage cosmique. Sur Reflections la voix profonde de Jose James et la trompette oscillent sur un tempo hip-hop poussées par la section rythmique. Plus tard, sur She’s The Moon, c’est la voix caressante d’Indrina Bollinger et le contrechant séduisant de la trompette qui met le vaisseau sur une orbite pop.

Le répertoire se termine avec le poétique Houlgate. Piano et bugle jouent une évanescente mélodie d’où se dégage une sensation de grande sérénité. Le vaisseau spatial du quartet est parvenu à destination… calme lunaire et lumière angélique baignent les cinq dernières minutes de l’album.

Pour écouter Erik Truffaz Quartet en concert la date du 25 novembre 2019 au Café de la Danse à Paris annonce COMPLET.

Par contre qu’on se le dise, Erik Truffaz revient à Paris en quartet avec Benoit Corboz (Rhodes, synthétiseurs, piano), Marcello Giuliani (basse) et Arthur Hnatek (batterie & électroniques) le 27 mai 2020 à 19h30 à La Gaîté Lyrique.

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Jazz à Vienne Saison 19/20#3 – Novembre 2019

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Forum Jazz 2019, du 27 au 30 novembre 2019

Jazz à Vienne Saison 19/20#3 présente la troisième édition du Forum Jazz. A la fois rendez-vous professionnel et évènement culturel, cette manifestation organisée du 27 au 30 novembre 2019 dans l’agglomération de Vienne Condrieu est placée sous le marrainage de la contrebassiste et compositrice Sarah Murcia. Cerise sur le gâteau, la soirée de clôture du 30 novembre 2019 réserve une surprise. Avant les concerts de EYM Trio et The Amazing Keystone Big Band, seront dévoilés le visuel et les premiers noms de la 40ème édition du Festival Jazz à Vienne 2020.

Forum Jazz du 27 au 30 novembre 2019_Jazz à Vienne Saison 19/20#3Plateforme des acteurs du Jazz en Auvergne Rhône-Alpes, JAZZ(s)RA rassemble tous les protagonistes qui œuvrent à la vie du jazz dans la région Auvergne-Rhône-Alpes où cette musique est fort implantée. Ainsi, depuis 2015, JAZZ(s)RA organise le Forum Jazz, une manifestation conçue comme la vitrine du dynamisme régional commun à tous les adhérents de l’association.

Au fil des ans ce Forum Jazz  a pris la forme d’une biennale itinérante qui présente des ateliers professionnels et des concerts dont certains sont ouverts au public, un programme d’activités à destination des professionnels et des actions d’éducation artistique.

En 2019, le troisième Forum Jazz  en Auvergne-Rhône-Alpes est accueilli du 27 au 30 novembre sur le territoire de Vienne Condrieu Agglomération.

JAZZ(s)RA & Forum Jazz

De nombreux artistes, collectifs, producteurs, scènes, festivals et écoles adhèrent à l’association régionale, JAZZ(s)RA, véritable plateforme des acteurs du Jazz en Auvergne Rhône-Alpes. L’association contribue à valoriser l’ensemble des initiatives de la scène jazz régionale, à participer à la structuration et à la professionnalisation des acteurs du jazz, à inciter au renouvellement des publics et à instaurer une dynamique territoriale nouvelle à travers le principe de l’itinérance de l’événement comme des coopérations inter-régionales en France et en Europe.

Conçu comme un évènement biennal et itinérant dans la région Auvergne Rhône-Alpes, Forum Jazz  est devenu à la fois un rendez-vous pour les professionnels et un évènement culturel pour le public.

Forum Jazz du 27 au 30 novembre 2019

Jazz à Vienne Saison 19/20#3 - Forum Jazz du 27 au 30 novembre 2019Après Annecy en 2015 puis Saint-Etienne en 2017, en 2019, le Conseil d’Administration de JAZZ(s)RA a retenu la candidature impulsée par le Festival Jazz à Vienne - adhérent historique de JAZZ(s)RA - en coopération avec le Théâtre de Vienne, le Musée de Saint Romain en Gal, la MJC de Vienne et le Conservatoire de Vienne.

Ainsi, la troisième édition du Forum Jazz va faire rayonner la richesse de la scène jazz régional sur le territoire de Vienne Condrieu Agglomération. Du 27 au 30 novembre 2019, il est placé sous le marrainage de la contrebassiste et compositrice Sarah Murcia,

Le programme de Forum Jazz 2019 est prometteur :

  • plus de 30 concerts ouverts au public
  • un parcours de 6 concerts chez les producteurs viticoles et fruitiers de l’agglomération le samedi en journée
  • 12 show-cases pour étudiants et professionnels.
  • plus de 200 artistes musiciens.nne.s et de nombreux professionnels
  • un programme d’invitations de plus de 120 professionnels nationaux et internationaux
  • un programme de conférences, ateliers et master-class construit autour de trois thématiques (les publics, l’économie et nouvelles sources de financement)
  • des actions d’éducation artistique avec la chorale « Le Grand Collectage Métissé » et des concerts pour les enfants.

Concerts du Forum Jazz 2019

Depuis la soirée d’ouverture le 27 novembre 2019 jusqu’à la soirée de clôture le 30 novembre 2019, les concerts ouverts au public de ce Forum Jazz 2019 sont accueillis dans plusieurs structures culturelles du territoire de Vienne Condrieu Agglomération : Le Manège, le Théâtre de Vienne, le Musée de Saint-Romain-en-Gal, l’Auditorium Le Trente et la MJC de Vienne.

Par ailleurs, le samedi 30 novembre, des concerts sont aussi programmés au fil des étapes d’un « parcours producteurs » qui compte le Maison Colombier, le Domaine de Gorneton, le Domaine Gerard, Ogier Fruits et le Domaine Yves Cuilleron. Ainsi, des groupes de la région Auvergne-Rhône-Alpes, La bête à sept têtes et We want our money back, et deux autres groupes issus de la région Occitanie, Anticyclone, et de la région Centre Val- de-Loire, KAPLAA, sont invités à se produire dans des espaces plus habitués à la production viticole ou fruitière qu’au jazz. 

La programmation exhaustive des concerts ouverts au public est à consulter ICI.

Concert d’ouverture

Le 27 novembre 2019, Le Manège accueille le concert d’ouverture avec un double plateau qui voit se succéder deux groupes invités. De 20h à 21h, Livi’zz & Big Band du Conservatoire puis de 21h30 à 23h, Pierre Drevet invite le Brussels Jazz Orchestra.

Signe du succès du Forum Jazz, le Théâtre de Vienne affiche complet le 28 novembre 2019 pour les concerts de WASL avec Sarah Murcia et Kamilya Jubran puis Imperial Orpheon ainsi que le 29 novembre 2019 pour les prestations de Jean-Paul Hervé puis du Very Big Experimental Toubifri orchestra.

Au Musée de Saint-Romain-en-Gal

On se propose de découvrir le Musée de Saint-Romain-en-Gal, ce superbe lieu qui accueille des concerts durant toute la durée du Forum Jazz. Plusieurs rendez-vous se profilent :

  • le jeudi 28 novembre 2019 dès 20h pour une escapade entre Moyen-Orient, Afrique et Maroc avec Sarab, B.L.U. et Arbaa Experimental Chaabi.
  • le vendredi 29 novembre dès 20h pour assister aux propositions musicales de trois groupes aux esthétiques diversifiées, Equinox Trio, Kairos et Seba Kaapstad, quartet multinational de neo-soul venu d’Allemagne.
  • le samedi 30 novembre 2019, à 14h pour entrer dans le monde du MN Bigband de Matthieu Notargiacomo, à 15h15 pour voyager dans le monde subtil du projet « Vind » de Loïs Le Van en trio avec Sandrine Marchetti (piano) et Paul Jarret (guitare), à 16h45 pour accéder aux paysages du Gaspard Baradel quartet, à 18h15 pour s’immerger dans la musique sans frontières du Zaza Desiderio Trio.

Concert de clôture

Jazz à Vienne Saison 19/20#3 - AKBB & EYM TrioLe Manège présente aussi la soirée de clôture du 30 novembre 2019 qui débute à 20h30 par quelques surprises. En effet, le Festival Jazz à Vienne a prévu de présenter son visuel 2020 et de lever le voile sur les premiers noms de sa quarantième édition.

La soirée se poursuit avec un double plateau. En ouverture, EYM Trio se produit avec la chanteuse Varijashree Venugopal.

C’est ensuite à The Amazing Keystone Big Band qu’il revient de tirer le rideau de fin du Forum Jazz 2019. Lauréat des Victoires du Jazz 2018 dans la catégorie « Groupe de l’année » et co-dirigé par Bastien Ballaz, Jon Boutellier, David Enhco & Fred Nardin, le big band régional vient présenter son dernier projet « We Love Ella » qui réinvente quelques grands succès de la légendaire Ella Fitzgerald.

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Christophe Panzani revient avec « Les Mauvais Tempéraments »

Christophe Panzani revient avec « Les Mauvais Tempéraments »

Intime climat d’estompe musicale

Trois ans après « Les âmes perdues » Christophe Panzani revient avec « Les Mauvais Tempéraments », un album sur lequel il réitère son intérêt pour les duos saxophone ténor-piano(s). Pour renouveler le concept, il a recours aux tempéraments anciens qui modifient l’accordage des pianos sur quatre titres. Les tempéraments proposent des jeux de pistes qui brouillent les repères de l’oreille laquelle les déjoue pourtant. Elle se laisse captiver par un intime climat d’estompe musicale.

Christophe Panzani revient avec Les Mauvais tempéramentsAprès avoir capté des duos saxophone-piano auprès de sept pianistes « Les Âmes perdues » sorti en 2016 chez jazz&people, le saxophoniste Christophe Panzani revient le 08 novembre 2019 (pour la sortie digitale) avec « Les Mauvais Tempéraments » (jazz&people/PIAS).

Ce deuxième album approfondit les alliages de son saxophone avec le piano ou plutôt les pianos. Il explore par ailleurs d’autres pistes plus techniques pour renouveler les spectres sonores et diversifier l’inspiration.

Cette fois encore, Christophe Panzani parvient à ouvrir des fenêtres sur de nouveaux paysages musicaux.

Christophe Panzani

Curieux et ouvert à de nombreux univers musicaux, le poly-instrumentiste (saxophone, clarinette, flûte) Christophe Panzani fait partie de ces musiciens très sollicités de la scène française.

  • En effet celui qui fut Membre du Big Band de Carla Bley de 2002 à 2011, participe aussi à de nombreuses formations de jazz français, « Circles » et « Bright Shadows » d’Anne Paceo, Florian Pellissier 5tet, « Square One » de Matthis Pascaud, sans oublier le groupe du jeune pianiste Gauthier Toux.
  • Par contre cet ancrage jazz ne l’a pas empêché pas de regarder vers d’autres horizons musicaux. Ainsi il a été actif dans d’autres groupes aux esthétiques diverses, musique africaine avec Ousmane Danedj) ou oriental avec Fayçal Salhi, électro jazz et hip-hop avec ElectroDeluxe, Hocus Pocus, C2C, Gaël Faye, Milk Coffee & Sugar, Guts.
    Christophe Panzani revient

    Christophe Panzani © E. Lavin

  • Son ouverture musicale l’a aussi conduit à fonder et à s’impliquer dans trois groupes majeurs de l’underground parisien. The Drops, avec le guitariste italien Federico Casagrande avec quatre albums à leur actif, « Thiefs » dont il est co-leader avec le contrebassiste américain Keith Witty, un projet jazz hip-hop crédité de deux albums et le collectif « The Watershed » avec trois figures majeures de la nouvelle scène Jazz française, Karl Jannuska (batterie), Pierre Perchaud (guitare) et Tony Paeleman (claviers).
  • Il convient par ailleurs d’évoquer le LARGE Ensemble présenté sur la scène nationale de l’Arsenal à Metz après une résidence (2015/16). Le groupe a associé son quintet de jazzmen avec Vincent Peirani et Pierre Perchaud au quintet à vent Arte Combo et au quatuor à cordes Voce. Un projet à la confluence du jazz etde la musique contemporaine.
  • Enfin, c’est sous nom qu’en 2016 le saxophoniste sort « Les Âmes Perdues », un projet qui l’a conduit à recueillir chez sept pianistes des duos saxophone-piano enregistrés sur le piano personnel d’Edouard Ferlet avec lui-même, Leonardo Montana, Guillaume Poncelet, Tony Paeleman, Yonathan Avishai, Laia Genc et Dan Tepfer.

Le 08 novembre 2019 (pour la sortie digitale) puis le 23 novembre 2019 (pour la sortie physique), le saxophoniste donne une suite à ce premier album et Christophe Panzani revient avec « Les Mauvais Tempéraments ».

Christophe Panzani va encore plus loin

Piano(s) et pianistes…

Le leader invite huit pianistes à partager avec lui la musique écrite pour cette occasion. Comme sur « Les âmes perdues », on retrouve, Edouard Ferlet, Leonardo Montana, Guillaume Poncelet, Tony Paeleman et Yonathan Avishai auxquels s’ajoutent Eric Legnini, Yael Naim et BIGYUKI. Cette fois encore, le disque est enregistré comme « à la maison », chez les pianistes (ou presque), sur leurs pianos ou ceux d’Edouard Ferlet. Pour diversifier les échanges, le ténor dialogue avec un, deux pianos, quatre mains sur un piano, des pianos différents.

… et une piste plus technique

De plus, le saxophoniste souhaite explorer d’autres horizons afin de diversifier l’inspiration. C’est ainsi que …

« En quête de moyens d’expression nouveaux, le saxophoniste a choisi une voie dans laquelle les jazzmen se sont rarement — sinon jamais — aventurés jusqu’à présent : celle des tempéraments anciens. Il n’est pas question ici de changer le diapason des instruments mais d’accorder le piano comme le font les clavecinistes et les spécialistes (notamment) de musique baroque, en respectant les rapports naturels entre les sons, ce qui permet d’éviter les « battements» entre harmoniques qui donnent parfois à l’oreille une sensation de fausseté ou de dureté. »

Sur quatre plages du répertoire Christophe Panzani fait donc le choix de délaisser l’accordage en tempérament dit égal des pianos et recourt à un accordage de sons anciens. Tout un programme, certes… et même un fort savant programme !

Certes, il s’agit d’un contexte pas forcément accessible d’emblée à une oreille novice. Pourtant, très vite elle saisit les nuances de cette musique ouverte et sensible. En effet, dans l’intimité des rencontres, se dégagent de surprenantes couleurs. Contrastes entre lumières tamisées et vifs éclats. Mystère émanant d’estompes sonores projetées en contre-jour. Ombres filtrées ou diffractées. Les émotions sont au rendez-vous.

Vous avez dit « tempéraments » ?

Au fil des siècles, les intervalles entre les notes ont été déterminés à partir de données purement mathématiques afin d’adapter clavecins, orgues puis piano aux autres instruments. Ainsi, différents systèmes de tempéraments se sont succédé au fil des époques faisant varier les accordages, les tonalités et les sons.

Aujourd’hui, par convention, règne en maître le tempérament dit égal qu’utilisent les accordeurs de piano. Ainsi les oreilles du 20ème et 21ème siècle se sont conditionnées et donc habituées aux effets sonores des pianos ainsi accordés… alors qu’à l’époque baroque les clavecins étaient accordés en tempérament Werckmeister III.

Christophe Panzani varie les accordages des pianos

Sur son album « Les Mauvais Tempéraments », Christophe Panzani varie les accordages des pianos et  ainsi les tempéraments créent des jeux de pistes en trompe l’oreille. En effet, le leader enregistre six pistes sur des pianos accordés en tempérament dit égal alors que pour les quatre autres plages, les pianos sont accordés en tempérament Werkmeister III.

A voir les réactions des pianistes Yonathan Avishai, Edouard Ferlet, Leonardo Montana et Tony Paeleman lorsqu’ils découvrent pour la première fois les pianos accordés en tempérament Werkmeister III, on comprend combien les variations d’accordage des sons transportent les pianistes et suscitent chez eux ces exclamations admiratives qui traduisent leur étonnement. Ils louent la beauté des couleurs magnifiques qui découlent de ce changement.

Tempérament Werkmeister III

Fréquemment utilisé à l’époque de Bach, le tempérament Werkmeister III (1691) sert de référence à l’accordeur des pianos que vont utiliser les pianistes les 28, 29 et 30 janvier 2019 au Studio d’Edouard Ferlet. C’est ainsi que les pianistes Yonathan Avishai, Edouard Ferlet, Leonardo Montana et Tony Paeleman enregistrent quatre morceaux.

  • Ahijado II avec Yonathan Avishai
  • Des âmes toutes faites (dédié à la mémoire d’Antoine de Saint-Exupéry) avec Tony Paeleman
  • Le Désordre des choses II (dédié à Tigran Hamasyan) joué à quatre mains par Yonathan Avishai et Leonardo Montana
  • Les Mauvais Tempéraments II joué à quatre mains par Edouard Ferlet et Leonardo Montana.
Tempérament dit égal

Les six autres titres du répertoire sont enregistrés sur des pianos accordés en tempérament dit égal.

  • L’Autre Miroir (dédié à Federico Casagrande) joué à deux pianos par Edouard Ferlet et Tony Paeleman
  • I Don’t Feel No Home (dédié à Daniel Romeo) enregistré avec Guillaume Poncelet dans son studio
  • Ravage (dédié à la mémoire de René Barjavel) enregistré avec BIGYUKI le 14 mai 2019 chez Keith Witty à Harlem, New York.

A ces trois compositions s’ajoutent des versions alternatives de trois titres :

  • Ahijado enregistré avec Eric Légnini, à son domicile
  • Le Désordre des choses avec Leonardo Montana et Yonathan Avishai sur deux pianos
  • Les Mauvais Tempéraments (dédié à Carla Bley) enregistré en mai 2019 avec Yael Naim, chez elle.

L’enregistrement, le mixage et mastering de l’album ont été assurés par Tony Paeleman.

Quelle écoute ?

Considérant la démarche de Christophe Panzini, musicien ouvert à nombre de formes artistiques, on décide de se distancier des données savantes communiquées. De facto, pour le musicien, ces variations d’accordage ne sont ni plus ni moins qu’une piste de plus pour interroger la musique, trouver de nouveaux arguments pour travailler plus encore le dialogue de son saxophone ténor avec le(s) piano(s).

On se questionne ensuite pour savoir ce qu’une oreille lambda va percevoir après l’écoute de l’album. Faute d’être celle d’un.e musicien.ne, est-elle en capacité de mesurer les différences qu’entraîne le nouvel accordage ? On prend donc le parti d’écouter en total lâcher prise pour mettre à distance les éléments techniques pas forcément accessibles aux non intiée.e.s.

Pourtant on demeure attentif aux trois titres qui se font écho comme en miroir, avec des pianos accordés en tempérament dit égal sur les trois premières plages l’album et des pianos accordés en tempérament Werkmeister III sur les trois dernières pistes.

Impressions musicales

Sur Les Mauvais tempérament I, le tendre souffle du saxophone s’étire au-dessus du piano (en tempérament égal) de Yael Naim dont le phrasé haché et hésitant fait planer un fort climat de doute avant de retrouver une douce tranquillité. Sur le piano (en tempérament Werkmeister III) les quatre mains de Yonathan Avishai & Leonardo Montana habillent d’un voile assez désespéré leur réponse au saxophone inquiet sur Les Mauvais Tempéraments II. Les spirales de notes soufflées semblent finalement rassurées par les tendres caresses du piano.

Difficile de déterminer une préférence pour l’un ou l’autre des deux Ahijado. Le dialogue entre le saxophone et le piano (accordé en tempérament dit égal) d’Eric Légnini invite à une tendre mélancolie porteuse d’interrogations qui se résolvent joyeusement sur un tempo ternaire alors que le ténor et le piano (en tempérament Werkmeister III) de Yonathan Avishai ouvrent des trouées bluesy, comme les respirations pointillistes d’un climat d’espérance.

Sur I Don’t Feel No Home les échanges entre le piano Guillaume Poncelet et le saxophone font évoluer le dialogue entre doute existentiel et rassurantes mélopées. On est saisi par la force des interactions des deux pianos entre lesquels le saxophone essaie de s’immiscer avec succès sur L’autre miroir. Le saxophone élève sa lamentation interrogative entre les deux pianos de Tony Paeleman et Edouard Ferlet. Magique échange !

Le piano énervé de BIGYUKI stimule le ténor et tous deux font de Ravage un morceau atypique qui réveille l’album par des couleurs que pimentent des effets électriques et électroniques. L’écoute de ce titre déclenche une déstabilisation de l’oreille déshabituée aux climats toniques.

De fait cela est plutôt salvateur et permet de mieux s’immerger ensuite dans les quatre titres enregistrés avec les pianos accordés en tempérament Werkmeister III. C’est le cas sur Des âmes toutes faites II qui balance entre les fêlures des interrogations du ténor et les réponses rassurantes du piano de Tony Paeleman avec des passages où règne une inconditionnelle entente. Le duo nourrit un inventif et bouleversant dialogue.

Avec une force très affirmée, les deux pianos (accordés en tempérament dit égal) tenus par Leonardo Montana et Yonathan Avishai conversent avec le saxophone qui calme le jeu et répond par de douces spirales. Le ténor ne s’en laisse pourtant pas compter sur Le Désordre des choses I qui se termine sur un climat plutôt tendu.

Par contre les quatre mains de Yonathan Avishai et Leonardo Montana sur un piano accordé en tempérament Werkmeister III s’amusent avec les dissonances et la rythmique sur Le Désordre des choses II, ce qui met le saxophone en ébullition, même si à la toute fin, le climat s’apaise, s’éclaire même. Piano et saxophone devisent alors plus gaiement.

Au final on se laisse captiver de bout en bout par les ambiances qui se succèdent et font varier les teintes musicales. Mystère et mélancolie s’invitent au fil de lentes processions et de douces promenades. Saxophone et pianos croisent propos questionnant et intimes confidences. Les atmosphères oscillent entre certitudes et interrogations. Pourtant rien de trop schizophrénique car l’ensemble de la musique distille une bienveillante tendresse… qui rend difficile le sevrage et engage à écouter en boucle les dix plages de l’album « Les Mauvais Tempéraments ».

Pour vivre les « Les Mauvais Tempéraments », rendez-vous à Paris le 27 janvier 2020 à 21h au Studio de l’Ermitage avec Christophe Panzani (saxophone ténor) et les pianistes Yonathan Avishai, Edouard Ferlet, Eric Legnini, Leonardo Montana et Tony Paeleman. En attendant, on ne se prive pas d’écouter encore et encore l’album et de le partager largement autour de soi.

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Coup de cœur… pour Yes! Trio & « Groove du Jour »

Coup de cœur… pour Yes! Trio & « Groove du Jour »

Swing, Vitalité et Modernité

Pas question en cet automne 2019 de passer à côté de « Groove du Jour ». Porteur de bout en bout d’un groove vibrant, d’un swing élastique et d’une modernité étonnante, cet opus est le fait du Yes! Trio qui réunit le batteur Ali Jackson, le contrebassiste Omer Avital et le pianiste Aaron Goldberg. Un grand « OUI » à cet album plein de vitalité qui donne la pêche et le sourire !

couverture de l'album Groove du Jour du Yes! TrioAu début des années 1990, Ali Jackson (batterie), Aaron Goldberg (piano) et Omer Avital (contrebasse) se sont connus à New-York où ils ont appris et pratiqué un jazz plein de vitalité et de swing. Chacun a ensuite mené avec brio sa propre carrière.

Après « Yes ! », un premier disque gravé par Yes! Trio en 2009, les talentueux musiciens se sont de nouveau réunis en studio en 2018 pour enregistrer le tonique « Groove du Jour » (jazz&people/PIAS).

De bout en bout des dix titres de « Groove du Jour », Yes! Trio propose une musique joyeuse et exaltante que l’on ne se lasse pas d’écouter. Avec enthousiasme on dit « Oui » à ce jazz vibrant qui porte haut l’esprit et les couleurs du swing.

Yes! Trio

Avant de devenir les pointures internationales qu’ils sont aujourd’hui, le pianiste Aaron Goldberg, le contrebassiste Omer Avital et le batteur Ali Jackson se sont rencontrés à New-York au début des années 1990. Animés d’un même esprit et de l’envie de jouer, ils ont alors appris de leurs aînés et ont capté la vitalité du swing qui depuis figure dans leur ADN.

Trois jeunes musiciens…

  • Né en 1976 d’un père contrebassiste de jazz, Ali Jackson a reçu durant son adolescence des conseils de Max Roach, Donald Byrd et Betty Carter. Avant de quitter Détroit pour s’installer à New-York, il avait déjà accompagné Aretha Franklin.
  • De son côté, Aaron Goldberg est issu de Boston. Né en 1974, il découvre le jazz au lycée et bénéficie ensuite de l’enseignement de Jerry Bergonzi.
  • Né en Israël en 1971 de parents d’origine marocaine et yéménite, Omer Avital fréquente le lycée Thelma-Yellin de Tel Aviv, véritable pépinière du jazz israélien avant de gagner New-York.

… se rencontrent à New-York…

Le batteur et le pianiste se sont croisés en 1991 lors d’auditions passées à la Manhattan School of Music. Le contrebassiste a quant à lui rencontré Aaron Goldberg en 1992 sur les bancs de la New School for Jazz and Contemporary Music et a connu Ali Jackson au cours d’une tournée en Europe. En 1995 Omer Avital joue régulièrement au Smalls Jazz Club au sein de différents groupes et c’est dans ce club que les trois musiciens se rapprochent vraiment.

… mènent leur carrière personnelle

Entre temps chaque membre du Yes! Trio a mené une brillante carrière personnelle comme sidemen et/ou leader.

  • Ali Jakson s’est illustré au sein du Jazz at Lincoln Center Orchestra sous la direction de Wynton Marsalis et a aussi joué avec Dee Dee Bridgewater, Kurt Rosenwinkel ou Jacky Terrasson.
  • De son côté, Aaron Goldberg a aussi travaillé auprès de Wynton Marsalis puis, à la fin des années 90, s’est illustré dans le quartet du saxophoniste Joshua Redman. Il a aussi collaboré avec Freddie Hubbard, Nicholas Payton, Kurt Rosenwinkel et a constitué plusieurs trios dont le dernier en date réunit à ses côtés le contrebassiste Matt Penman et le batteur Leon Parker.
  • Après avoir côtoyé Roy Haynes ou Jimmy Cobb lors de son arrivée à New-York, Omer Avital a développé un tempérament de leader. Après trois ans passés en Israël où il étudie le oud, il s’immerge dans les musiques traditionnelles du Proche-Orient et après avoir fondé Yemen Blues, il dirige plusieurs autres groupes où il mêle le jazz à la musique de ses racines. « Abutbul Music » (2016), « Avital meets Avital » (2017) et « Qantar » (2018), ses trois derniers opus témoignent de la richesse et de la diversité de son inspiration.

… et en 2019, sort « Groove du Jour »

S’il a fallu plus de quinze ans à Ali Jackson, Aaron Goldberg et Omer Avital pour graver « Yes » en 2009, leur premier disque sorti en 2012, les trois musiciens n’ont pas attendu pas aussi longtemps pour envisager leur deuxième album. En effet, riches de leurs origines et de leurs cultures différentes, ils se sont retrouvés en octobre 2018 au studio de Meudon où ils ont enregistré les dix pistes de leur deuxième album, « Groove du Jour » sorti le 11 octobre 2019 chez jazz&people.

Riche de vibrations inspirées et irrigué d’une joyeuse énergie, « Groove du Jour » baigne dans le swing du début à la fin de ses cinquante-neuf minutes. Le jazz de Yes! Trio ne se prend pas la tête et circule avec chaleur entre les trois musiciens.

Au fil des titres

Tradition et modernité font bon ménage sur « Groove du Jour ». Les dix plages sont habitées par un groove dynamique qui ne se dément à aucun moment.

Dès le premier titre composé par Ali Jackson, le décor est posé, on baigne dans un swing qui explose tout au long des marches de cet Escalier que le trio dévale et grimpe joyeusement. Un riff de contrebasse profile une élégante mélodie, la batterie propulse un groove à toute épreuve, le piano chante avec gaieté, Yes! Trio a posé le décor mais beaucoup reste encore à dire.

Le piano entame ensuite un motif musical qui libère C’est Clair et sa chatoyante mélodie composée par Omer Avital. On se prend à fredonner sur les harmonies bluesy et on en vient à marquer le tempo quand le batteur se saisit du tambourin pour accompagner un piano funky soutenu par la solide ligne de basse.

C’est ensuite avec une grande modernité que le trio se réapproprie Dr Jackle, la superbe composition du saxophoniste alto Jackie McLean reprise par Miles Davis sur l’album « Milestones » (1958) avec John Coltrane et Cannonball Adderley. Après un remarquable chorus, le piano éclate de joie sur un tempo bop de fou. La contrebasse voltige avec aisance et sensibilité avant que la batterie ne démontre son savoir et sa réactivité dans un 4/4 explosif.

Plus tard, Yes! Trio pose aussi son empreinte sur I’ll Be Seeing You, la très populaire composition de Samuel Fain. La ballade se teinte d’abord d’une tendre nostalgie avant de gagner en intensité dans la dernière partie que l’on peut sans hésiter qualifier de sublime. Vient alors le temps de se laisser transporter par les échos moyen-orientaux de Muhammad’s Market. La composition d’Omer Avital sonne plutôt funky et sert de tremplin au piano virtuose.

Le trio explore ensuite avec une grande liberté le très rythmique Claqué proposé par Ali Jackson. Sur le battement pulsatile de la batterie et le motif bluesy de la contrebasse, le piano métamorphose le thème de Claqué en un riff entêtant. Sur Tokyo Dream on prend toute la mesure de la virtuosité des trois protagonistes. Le solo inspiré et lyrique d’Omer Avital confirme que le contrebassiste fait partie des grands maîtres de la contrebasse jazz. Très à l’aise sur sa composition, Aaron Golberg truffe son discours de citations et tel un acrobate virtuose se promène avec souplesse sur le clavier et stimule la batterie qui donne le meilleur de lui-même.

Vient alors le moment de se laisser séduire par la fraîcheur de Groove du Jour, le thème d’Ali Jackson qui donne son nom à l’album. Stimulé par une rythmique énergique et en totale cohésion, le piano groove avec décontraction et humour.

A peine le temps de souffler, on est happé par la cadence de batucada que la batterie impulse à Flow. Le thème complexe d’Omer Avital est exposé à vive allure par le piano avant que la contrebasse ne s’envole dans un solo aérien et véloce où l’on capte des clins d’oeil à Giant Steps. Le piano prend la suite et fait circuler le swing à grand flot sur ce morceau d’Omer Avital avant que la batterie ne clôture la piste par un feu d’artifice de samba. On en ressort comme enivré !

L’album se termine par Bed Stuy, une autre composition du contrebassiste. Le piano au jeu éloquent colle au beat qu’impulsent les rythmiciens. Un parfait exemple de l’osmose qui règne au sein du Yes! Trio.

Sans passéisme complaisant, les trois musiciens du Yes! Trio mettent leur technique au service d’un jazz chaleureux qui swingue avec souplesse entre tradition et modernité. Porteur d’énergie, libre et inventif, « Groove du Jour », ne manque pas de nuance et s’écoute jusqu’au bout de la nuit.

Si l’on ne peut que se louer de la qualité de l’enregistrement qui met autant en valeur chacun des trois protagonistes du Yes! Trio il est vraiment tentant d’aller écouter live Ali Jackson (batterie), Aaron Goldberg (piano) et Omer Avital (contrebasse) le 03 décembre 2019 à Paris dans la salle du New Morning dans le cadre du Festival Jazz’N’Klezmer qui propose d’écouter Le Petit Mish-Mash en première partie dès 20h.

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David Bressat revient avec « True Colors »

David Bressat revient avec « True Colors »

Arc-en-ciel musical entre pastel et flamboyance

Toujours à la tête de son superbe quintet avec lequel il a sorti le vibrant « Alive ! » en 2017, le pianiste et compositeur David Bressat revient avec « True Colors ». Enregistré live en juin 2019 au Crescent, ce deuxième opus explore une harmonieuse palette de couleurs musicales. Entre flamboyance et pastel, un arc-en-ciel musical d’échappées lumineuses et de crépusculaires confidences.

Capté live au Crescent, l’album « True Colors » à sortir le 01 novembre 2019, confirme le choix de David Bressat de privilégier la dynamique et les interactions, ce dont témoignait déjà en 2017, le superbe « Alive ! » enregistré en direct dans le même club mâconnais avec le saxophoniste Eric Prost, le trompettiste Aurélien Joly, le contrebassiste Florent Nisse et le batteur Charles Clayette, déjà présents autour du pianiste et compositeur David Bressat.

Un quintet dynamique

Perceptible de bout en bout de l’album, la dynamique et l’enthousiasme qui règne au sein du quintet constitue en quelque sorte la toile de fond sur laquelle les musiciens peignent et font vibrer les couleurs de leur musique.

Selon la teneur des compositions, la palette de couleurs des artistes évolue. Au gré des mélodies, les traits des improvisations varient. De souples ils deviennent tendus, pointillistes ou épais. En fonction des harmonies, les teintes des accompagnements changent de dominante, se parent d’ombres ou de lumière. Changements de tempi et syncopes contribuent à pigmenter la musique de contrastes, à faire varier perspective et profondeur de champ.

Les sept plages de « True Colors » (Obstinato/Inouïes Distribution) témoignent de la complicité qui unit David Bressat, Eric Prost, Aurélien Joly, Florent Nisse et Charles Clayette. Comme des coloristes exaltés ou recueillis, les cinq compères teintent leur inspiration de couleurs musicales changeantes. En profonde harmonie, ils tissent des échanges lumineux adoucis de subtiles nuances ou zébrés d’effervescents contrastes. Le public ne s’y trompe pas et réagit au fil des cinquante-trois minutes de l’album.

Un répertoire arc-en-ciel

Après une courte introduction au piano, les deux soufflants exposent en contrepoint la mélodie bleu turquoise de Holi suivie d’un chorus de piano d’où émerge le solo flamboyant du ténor aux inflexions coltraniennes sur une spirale modale soutenue par la rythmique. Le chorus incandescent de la batterie déclenche les vivas du public avant un retour au thème et une fin qui rassemble le groupe

David Bressat revient avec l'album True ColorsTrès découpé, Triangulo se teinte de pourpre sous le souffle impétueux de la trompette. Le ténor plus velouté adoucit la couleur que le solo organique du piano contribue à raviver. De Soleil Doré émane une douce lueur crépusculaire; le piano mélancolique et bucolique inspire de douces lignes musicales aux soufflants. La pureté du chorus de contrebasse évoque la transparence d’un cristal autour duquel le piano esquisse un solo dont la texture tout en délicatesse évoque la lueur délicate du crépuscule.

Brodée par le piano, le saxophone et la trompette, la mélodie de True Colors projette une couleur dynamique, un bordeaux chaleureux que le piano illumine par un chorus aux harmonies latines. La trompette lyrique pose ensuite des reflets irisés que la section rythmique éclabousse de mille pointillés.

Ballade subtile, Daum Vole dévoile ses transparences après une introduction du piano au jeu délicat où se manifestent de subtiles influences classiques. le ténor ajoute de chatoyants reflets. Tel un oiseau coulé dans un cristal pastel, le bugle déploie un souffle inspiré d’une douce tendresse qui inspire à la contrebasse un chorus proche de la Grâce.

L’atmosphère change tout à fait avec Une Belle Virée dont le tempo hard bop vire au rouge, un rouge joyeux, vital et tonique que projette le ténor sur une improvisation frénétique qui engage le piano à poursuivre par un jeu exalté. Il n’en faut pas moins à la trompette pour se survolter durant un solo ardent lequel déclenche la fougue de la batterie. Le public adhère à cette dynamique éclaboussure colorée.

De bienveillantes vibrations orangées émanent de Flow. Sur ce dernier titre les musiciens dialoguent tour à tour et se retrouvent dans une dynamique groupale apaisée.

David Bressat revient de belle manière avec « True Colors ». L’album met en lumière un jazz contemporain au spectre coloriste mouvant. Comme des peintres inspirés, les musiciens explorent une palette de couleurs qui explosent ou se fondent au fil des sept titres du répertoire arc-en-ciel
… les couleurs évoquées dans cette chronique sont redevables à une perception tout à fait subjective. Libre à chacun.e d’y projeter ses propres pigments !

Pour vivre en direct la musique de « True Colors » et retrouve rDavid Bressat (piano), Eric Prost (saxophone ténor), Aurélien Joly (trompette, bugle), Florent Nisse (contrebasse) et Charles Clayette (batterie), quelques concerts se profilent avant la tournée du quintet en Inde. Rendez-vous le 01 novembre 2019 à 21h au Crescent à Mâcon, le 02 novembre 2019 à l’Embarcadère de Montceau-les-Mines, le 16 novembre 2019 au Théâtre de Roanne, le 23 novembre 2019 à 21h à Lyon au Périscope, le 04 décembre 2019 à 21h au Sunside à Paris et à Bourg-en-Bresse le 06 décembre 2019 à 21h à la Ferme à Jazz.

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Clin d’œil à Line Kruse & « Invitation »

Clin d’œil à Line Kruse & « Invitation »

Musique orchestrale et jazz latin

Sur son cinquième album « Invitation », la violoniste et compositrice d’origine danoise, Line Kruse continue à se jouer des frontières musicales. Elle convie des pointures de la scène cubaine jazz actuelle à rejoindre une section de treize pupitres de cordes. Avec une aisance déconcertante son écriture et ses arrangements combinent musique orchestrale et jazz latin. Ce nouvel opus structure plus encore les frontières de l’identité musicale singulière de Line Kuse.

Après l’ambitieux et fort réussi « Hidden Stone » (Continuo Jazz/UVM) paru en 2018, la violoniste, compositrice, cheffe d’orchestre et arrangeuse Line Kruse poursuit sa démarche musicale innovante avec « Invitation » (Continuo Jazz/UVM) sorti le 25 octobre 2019.

Sur « Invitation » le violon de Line Kruse convie le trio du pianiste Harold López Nussa augmenté et le percussionniste Yaroldi Abreu Robles, sollicite treize pupitres de cordes et la voix de l’étoile montante du chant cubain Daymé Arocena, la flûte de Orlando « Maraca » Valle, la trompette de Nicolas Folmer et la guitare de Louis Winsberg.

En rapprochant les énergiques nappes harmoniques des cordes et la rythmique jazz développée par quelques-unes des pointures les plus inspirées de la scène jazz cubaine actuelle, Line Kruse déploie de nouvelles couleurs musicales. Au final l’écriture subtile et les arrangements somptueux tissent une musique aux drapés délicats et aux profondes nuances.

« Invitation »

couverture de l'album Invitation de la violoniste Line KruseRedevable à celui de la composition de Bronisław Kaper et Paul Francis Webster, le titre de l’album, « Invitation », fait aussi référence à ces invitations successives qui ont permis à Line Kruse de réunir des musiciens de Cuba et de France. En effet, Line Kruse s’est elle-même invitée à La Havane pour enregistrer en décembre 2018 au PM Studio avec la fine fleur du jazz Cubain et a aussi convié des musiciens français dans l’aventure. La violoniste a ensuite invité et dirigé en 2019, une section de treize pupitres de cordes (sept violons parmi lesquels celui tenu par Mathias Levy, trois altos et trois violoncelles) à Paris au Studio Saint-Germain.

Ainsi, après mixage et mastérisation, l’album « Invitation » propose l’écoute d’un répertoire de neuf titres au fil desquels la violoniste leader s’exprime entourée du pianiste Harold López Nussa qui réunit autour de lui les membres de son trio, le contrebassiste Gastòn Joya et le batteur Ruy Adriàn López Nussa rejoints par le percussionniste Yaroldi Abreu Robles. Le flûtiste virtuose et inspiré Orlando « Maraca » Valle et la chanteuse Daymé Arocena découverte en France aux côtés de Roberto Fonseca lors de sa tournée de l’été 2017. Le trompettiste Nicolas Folmer et le guitariste Louis Winsberg sont aussi de la fête sur quelques titres. On note aussi, au sein des chœurs, la participation de Joel Hierrezuelo friand lui-même de croiser les cultures comme il a l’a si bien fait sur « Zapateo Suite ».

Au fil des pistes

Le répertoire de l’album « Invitation » propose différentes ambiances sonores qui allient avec élégance les influences issues des rythmes cubains savants ou populaires, des compositeurs russes du début du XXe siècle et les fondamentaux du jazz. Tous les arrangements sont à porter au crédit de la violoniste laquelle a par ailleurs composé cinq des titres de l’album.

Le jeu effervescent et éclatant du violon céleste de Line Kruse illumine Canción d’un lyrisme vibrant. Les arrangements des cordes impressionnent par leur réactivité et leurs envols aériens tout au service des improvisations de Line Kruse. Après un prologue violon-piano qui coule sur Agua comme un hommage à l’Eau, l’ode se transforme en un chant passionné qu’élève le lyrique piano porté par une section rythmique véhémente.

Sur Ahora (Daymé Arocena/Line Kruse), on se laisse immerger avec bonheur dans les polyrythmies qu’instruments rythmiques et piano tressent avec les cordes. La voix chaude et puissante de Daymé Arocena, le violon stratosphérique de Line Kruse et la flûte insaisissable d’Orlando « Maraca » Valle s’en donnent à cœur joie et dynamisent ce morceau au groove indéniable. Truffé de ruptures rythmiques complexes, Wednesday propose une fantaisie jazz qui fait dialoguer trompette bouchée, violon et piano alors que la section rythmique s’amuse de belle manière.

Sur un tempo de tango peu académique, les cordes exposent la mélodie de Tres Cosas que le piano transforme ensuite en mambo sur lequel violon et flûte se livrent à d’audacieux jeux acrobatiques. On se laisse porter par ce morceau peu conformiste. Revisité par Line Kruse, le second mouvement du concerto pour violon de Prokofiev, Andante Assai, combine la guitare de Louis Winsberg, le violon de Line Kruse, les nappes des cordes et les accents rythmiques du trio. Un romantisme inattendu qui ne manque pas de charme.

L’écriture très orchestrale de Tema met en orbite la trompette de Nicolas Folmer. Denses et profondes, les ambiances suggèrent d’oniriques images. Métamorphosée par le chant voilé et grave de Daymé Arocena et par le violon translucide et interrogatif de Line Kruse, Invitation (Bronisław Kaper/Paul Francis Webster) se pare de mystère sur un tempo étiré comme en suspension. C’est par un contraste saisissant entre la profondeur du chorus de contrebasse et les sensibles aigus du violon que Line Kruse choisit de terminer l’album, avec une version de l’hymne national civil du Danemark, Det er et Yndigt Land qu’elle a arrangé en guise de clin d’œil plein de charme à son pays natal.

« Invitation », un collier de neuf perles musicales somptueuses dont les reflets allient l’héritage classique de Line Kruse, sa passion pour les compositeurs russes du début du XXe siècle et les rythmes populaires et savants de la musique cubaine. L’album développe de nouvelles couleurs aux effervescences dynamiques. Servi par la souplesse et la dynamique des cordes alliées à la polyrythmie cubaine, le violon céleste de Line Kruse accomplit des prouesses et vibre de lyrisme ou plane comme suspendu au firmament.

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Rendez-vous avec Line Kruse, à 20h30 le 26 octobre 2019 à Paris pour le concert de sortie de l’album sur la scène du Bal Blomet. La violoniste sera sur sur un scène avec Harold Lopez Nussa (piano), Ruy Adrian Lopez Nussa (batterie) , Daymé Arocena (voix), Christophe Wallemme (contrebasse), Abraham Mansfarroll-Rodriguez (percussions) et treize pupitres de cordes.

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