Le pianiste, compositeur et arrangeur Martial Solal est mort

Le pianiste, compositeur et arrangeur Martial Solal est mort

Maître de l’improvisation et géant du jazz

Le 11 décembre 2024, le pianiste, compositeur, arrangeur et chef d’orchestre Martial Solal est mort à l’âge de 97 ans. Le monde de la musique est en deuil et pleure la disparition de ce prodigieux artiste considéré comme un maître de l’improvisation. Son empreinte demeure à jamais inscrite dans l’univers du jazz français et international.

Le pianiste, compositeur et arrangeur Martial Solal est mortNé à Alger, Martial Solal étudie le piano classique puis découvert le jazz avant de devenir musicien professionnel en 1945. Installé à Paris en 1950, il accompagne de nombreux solistes jouant dans les clubs de jazz de la capitale puis en 1956, forme son premier big band avec lequel il enregistre ses propres compositions. Il compose ensuite pour le cinéma. C’est en effet à lui que l’on doit la bande originale du film de Godard « A bout de souffle » (1959).

Sa carrière le mène dans le monde entier et entre autre lieu au festival de Newport (1963). Malgré cette consécration, il préfère vivre en France plutôt qu’aux USA. Il a fait ses adieux à la scène en 2019 après un mémorable concert en solo salle Gaveau.

En 1998 la Ville de Paris a créé un concours international de piano jazz portant son nom rendant ainsi hommage à son talent de son vivant. En 1999, il reçoit le Jazzpar Prize, prix danois récompensant les meilleurs musiciens de jazz internationaux.

Riche et variée, la biographie de ce libr’explorateur du piano met en évidence la diversité de ses activités et ses nombreux talents. Outre ses compositions musicales, il a aussi écrit des ouvrages passionnants : « Martial Solal, Compositeur de l’Instant » - Entretien avec Xavier Prévost aux Editions Michel de Maule/Institut National de l’Adiovisuel paru en 2005, « Ma vie sur un tabouret » - Autobiographie de Martial Solal (en collaboration avec Franck Médioni) chez Actes Sud sorti en 2008 et le très récent « Mon siècle de jazz. L’autobiographie de Martial Solal » chez Frémeaux et associés - Préface Alain Gerber publié en 2024 dans lequel il rend hommage à ses compagnons de route.

Le départ de Martial Solal au firmament des étoiles du jazz attriste toutes et tous celles et ceux qui ont joué avec lui, l’ont écouté et plus encore ses proches, parents, amis et musiciens à qui sa présence va manquer.

2024… CD à ne pas rater !

2024… CD à ne pas rater !

Riche en surprises, l’année 2024 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés qui n’ont cesse de se renouveler. Quelques albums parus au second semestre interpellent et charment l’oreille. Elle se régale avec des CD à ne pas rater.

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Disparition de Mario Stantchev

Disparition de Mario Stantchev

Son piano résonne désormais au Paradis du Jazz

Le pianiste et compositeur Mario Stantchev s’est éteint le 14 juillet 2023 à l’âge de 75 ans. De la Bulgarie à la France, la carrière de Mario Stantchev s’est distinguée par son intensité et ses développements variés. A l’origine de la création du Conservatoire National de Région de Lyon, il a partagé sa vie entre pédagogie et concerts. Son piano résonne désormais au Paradis du Jazz.

Disparition de Mario StantchevAvide de rencontres humaines, doté d’une grande curiosité, d’une large ouverture d’esprit et d’un enthousiasme toujours renouvelé, Mario Stantchev a ouvert sa musique à de nombreuses influences. Il a diversifié sa vie musicale entre classique et jazz avec des escapades du côté des musiques contemporaines et ethniques.

Mario Stantchev a mené une vie musicale intense, riche et variée, de Sofia et la Bulgarie où il est né en 1948 à Lyon où il s’est installé en 1982. Au fil des années il a fait coexister avec bonheur une carrière de pédagogue, de compositeur et d’instrumentiste où il a concilié musique classique, jazz et de nombreuses autres expressions musicales vers lesquelles le porte sa curiosité insatiable.

Disparition de Mario StantchevPendant 30 ans, il a enseigné le piano au Conservatoire National de Région de Lyon où, en 1984, il a fondé le département « Jazz et Musiques contemporaines ».

Après 1984, il enchaîné les concerts et les enregistrements tout en continuant à composer sur commande ou pour lui-même. Il a joué sur les scènes de France, d’Europe, d’Amérique et de Chine, en solo ou dans des formations de formats variés, du duo au big band, avec des musiciens comme Ron Carter, Enrico Rava, Michel Perez, Jay Anderson et aussi avec . Il affectionnait les musiques de Duke Ellington, Monk, Bartok, Debussy, Copin, Brahms et Monpoue.

Ses derniers albums sont sortis sur le label Cristal et sur le label lyonnais de Lionel Martin Ouch Records :

Disparition de Mario StantchevLe 10 janvier 2023, il a donné son dernier concert à l’Amphi de l’Opéra de Lyon avec Dimitar Karamfilov à la contrebasse et Hristo Yotsov à la batterie devant une salle comble et un public comblé.

Comme lors de chacune de ses prestations, on a pu apprécier, son expression concise et contrastée, son articulation précise et son phrasé aérien. Entre force et finesse, Mario Stantchev mettait toujours de côté sa virtuosité au profit d’une approche dynamique où se combinent le lyrisme et un certain romantisme issus de ses influences classiques. Très expressif, il maîtrisait à la perfection la ligne mélodique et invitait toujours le silence dans sa musique.

Au-revoir Mario, tu demeures avec nous et l’on garde un souvenir ému des échanges humains et musicaux dont tu as gratifié tes amis et ton public.

2024… CD à ne pas rater !

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Riche en surprises, l’année 2024 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés qui n’ont cesse de se renouveler. Quelques albums parus au second semestre interpellent et charment l’oreille. Elle se régale avec des CD à ne pas rater.

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Clin d’œil à « Hope » de Kevin Norwood

Clin d’œil à « Hope » de Kevin Norwood

Un album élégant aux ambiances magiques

Le chanteur et compositeur Kevin Norwood revient avec « Hope », un second opus fort réussi. Entouré de trois musiciens d’exception, il présente un nouveau répertoire où sa voix au timbre singulier se déploie au-dessus du jeu dynamique et nuancé du trio. Un album élégant aux ambiances magiques.

visuel de l'album Hope de Kevin Norwood 4tetAprès son premier opus « Reborn » sorti en 2015, le chanteur et compositeur franco-anglais Kevin Norwood est de retour avec « Hope » (Onde/Inouïe Distribution) annoncé pour le 05 novembre 2021.

Formé du pianiste Rémi Ploton, du contrebassiste Sam Favreau, du batteur Cédrick Bec et du chanteur Kevin Norwood, le Kevin Norwood Quartet se distingue par un jeu moderne et un son électro-acoustique résolument jazz.

On est frappé par la maturité de ce groupe virtuose et par l’interaction permanente qui unit les trois musiciens complices au chanteur Kevin Norwood. L’émotion et la tendresse occupent une place essentielle au cœur de la musique inspirée de l’album « Hope ».

Kevin Norwood

Kevin Norwood a trouvé sa place dans l’univers du jazz. Le timbre singulier de sa voix est au service d’une musique inspirée et d’un sens subtil de l’improvisation. Il s’inscrit dans la lignée des « songwriters » tels que Joni Mitchell ou Gretchen Parlato.

Originaire d’Avignon, Kevin Norwood a étudié au conservatoire du Pontet et de la classe de Jazz du conservatoire d’Avignon. Sorti diplômé, il intègre en 2005 l’Institut Musical de Formation Professionnelle de Salon de Provence pour trois années.

Depuis 2008, il s’est investi dans différentes formations (Mild Dream Quartet, Tribute to Joni Mitchell Duo, Sun Light trio, Les Grandes Gueules A Capella et Celestial Q-Tips, sous la direction d’Hervé Aknin) et a aussi joué avec de nombreux musiciens parmi lesquels entre autres, Louis Winsberg , Fred Pasqua, Julien Alour, Vincent Strazzieri, Rémy Vignolo, Bruno lecossois, Laurence Ilous, Eric Surménian et Wim Welker.

En 2011, il enregistre « Real Brother », un album autour de la musique de Jeff Buckley. En 2015, sort « Reborn », son premier album en tant qu’auteur, compositeur et interprète. En 2016, le projet de Kevin Norwood évolue avec la recherche d’une couleur électro-acoustique confiée au pianiste Rémi Ploton. En 2021, il a été récompensé du deuxième prix du Concours du Crest Jazz Vocal Festival 2021 (prix FNAC).

Après avoir programmé Kevin Norwood une première fois en 2015 puis en 2018, la structure productrice et salle de concert du Petit Duc, située à Aix en Provence, décide d’accompagner le groupe dans son développement. Kevin Norwood Quartet entre alors en résidence au Petit Duc fin 2018. Il s’ensuit la création d’un nouveau répertoire, plusieurs concerts et l’enregistrement de l’album « Hope », à sortir le 05 novembre 2021.

« Hope »

A initiative de la création du projet « Hope », Kevin Norwood en a écrit paroles et musiques, hormis pour Both Sides Now de Joni Mitchell. Le quartet a ensuite arrangé collectivement les morceaux. Écrits en anglais, les textes de Kevin Norwood reflètent des idéaux sociaux et environnementaux ainsi que ses sentiments sur l’amour, sur les phases de confusion ou de désillusion en appelant à la joie et à l’espoir.

La voix chaleureuse et haut perchée du chanteur développe à la fois légèreté et énergie. Son chant embrumé sert une musique, parfois évanescente mais toujours inspirée et ses textes s’écoutent comme des poèmes.

Sur Shadows and Light, Anaïs, Released et Beloved Nature, le chanteur s’aventure avec vigueur sur le terrain du scat enflammé. Kevin Norwood travaille sa voix comme un instrument, notamment sur Ballade à deux qui n’est pas sans évoquer l’expression vocale des chanteurs du répertoire baroque privilégiant le son, l’élégance, la délicatesse et la puissance. Après une introduction sereine de la contrebasse, son chant aérien s’élève au-dessus des notes détachées du pianiste qui offre de superbes improvisations chargées de nuances esthétiques et émotionnelles. Un titre à la frontière du rêve et de la réalité.

Tel un poète sculpteur, Kevin Norwood distille les paroles de Both Sides Now de Joni Mitchell, avec un rien de lyrisme et un brin de fantaisie. On demeure saisi à l’écoute de Hope, le thème qui donne son nom à l’album. Cette ballade poignante met en évidence la sensibilité de la voix charnelle du chanteur accompagnée par le jeu de velours du pianiste. La dernière plage, Beloved Nature, permet d’apprécier la souplesse de la voix, son agilité au niveau des registres et sa très grande flexibilité rythmique. Son scat et ses percussions vocales font résonner le souvenir de celles de Bobby McFerrin. Le solo du pianiste est remarquable de sensibilité et brille de mille feux, soutenu par une section rythmique en totale synergie.

Pour écouter live Kevin Norwood Quartet, plusieurs rendez-vous se profilent. Le 05 novembre 2021, à 20h30, au Petit Duc, à Aix-en-Provence (13) pour le concert de sortie de l’album « Hope ». Le 07 décembre 2021 à 19h, dans le cadre de Salon de Musique à Salon-de-Provence (13).

2024… CD à ne pas rater !

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