Autour de Chet et Erik Truffaz Jazz à Vienne

Autour de Chet et Erik Truffaz Jazz à Vienne

Des larmes de pluie pour Chet Baker

Le 29 juin, « Jazz à Vienne » honore la trompette. D’abord hommage à Chet Baker avec le projet « Autour de Chet ». Puis quartet d’Erik Truffaz avec Oxmo Puccino. En invités trouble-fêtes, pluie et coupure d’électricité.

L’album « Autour de Chet » (Decca/Universal) chroniqué en avril dans ce blog a réuni voix et trompettes d’aujourd’hui pour un hommage au trompettiste et chanteur Chet Baker. Un opus plutôt sensible et réussi dont les plages soignées donnent à entendre les grands standards que jouait Chet Baker interprétés par des musiciens d’aujourd’hui.

La tentative était légitime de transposer le projet en version scénique. La chose paraissait osée et difficile. L’effort est louable mais le résultat mitigé… il est vrai que la demi-teinte sied à un hommage.

La présence de Riccardo Del Fra en maître de cérémonie a contextualisé le projet. Le contrebassiste qui a accompagné Chet Baker durant des années a esquissé avec délicatesse les traits marquants du trompettiste chanteur. Riccardo Del Fra et Stéphane Belmondo à la trompette ouvrent le set avec un très sobre I’m a fool to want you. Le ballet des voix et trompettes L-Aquino-P-Faccini_JAV_290616_NVa ensuite commencé avec pratiquement la totalité des participants de l’album. Camelia Jordana, Yael Naim, Sandra Nkaké, Jose James, Piers Faccini et Hugh Coltman pour les voix, Airelle Besson, Stéphane Belmondo, Luca Aquino et Erik Truffaz pour les trompettes.J-James-E-Truffaz_JAV290616_NV

Chaque intervenant a apporté sa touche à l’hommage avec plus ou moins d’inspiration. Sur scène, à la différence d’un enregistrement en studio, pas possible de refaire une prise, pas de mixage pour magnifier une voix ou un instrument et atténuer la rythmique. L’écrin orchestral a quelquefois manqué de nuance du côté de la rythmique un peu trop appuyée. Quelques duos ont marqué le set.

Fêlure et émotion sur The thrill is gone avec la voix voilée de Camélia Jordana et la trompette d’Erik Truffaz. Sensibilité  feutrée du duo Camélia Jordana Luca Aquino. Ambiance blues pour Born to be blue interprété par Hugh Coltman et Erik Truffaz. Option crooner-soul du duo Jose James Erik Truffaz. Spiritualité impressionniste de Taste of Honey avec la voix de Piers Faccini et le buggle de Luca Aquino. La voix grave et chaude de Sandra Nkake sied à l’univers de la musique de Chet Baker.

Malgré les larmes de pluie qui ruissellent, les spectateurs sont restés attentifs à cet hommage rendu à Chet Baker.

Après ses interventions fort appréciées durant la partie « Autour de Chet », Erik Truffaz prend la main pour une seconde partie de soirée où il présente le répertoire de son album « Doni Doni » en quartet. Musique musclée, haute en couleur, en rythme et en électricité. La pluie est encore de la partie et les éclairs rodent autour de la scène. Une coupure pourtant très brève de l’électricité contrarie visiblement le trompettiste.

L’ambiance du set s’adoucit avec la venue d’Oxmo Puccino. Un peu de poésie est bienvenue et adoucit l’énergie furieuse de la musique d’Erik Truffaz.

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

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Avec « Zeitgeist » Laurent Cugny livre sa définition du jazz : un langage musical universel qui traverse les époques et transcende les mélodies. Le pianiste dirige ici la fine fleur des musiciens hexagonaux réunis dans un tentet où chaque instrumentiste s’exprime avec une grande liberté. Électricité et mélodie font bon ménage. Un album jubilatoire.

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« Healing rituals » de Naïssam Jalal

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​Loin des colères et de la frénésie du monde, la flutiste et compositrice Naïssam Jalal met le cap sur la profondeur et la douceur avec « Healing rituals ». Elle a imaginé et créé huit rituels de guérison qui résonnent comme huit rituels de sérénité où se mêlent harmonies du Moyen Orient et lyrisme modal. Une musique acoustique et vibrante aux atmosphères apaisantes, intenses et lumineuses.

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« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

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​Trois ans après son premier album « Dream Jobim », la saxophoniste Virginie Daïdé poursuit son voyage musical avec « Moods ». Malgré sa pochette en noir et blanc, l’album ne manque de couleurs, celles des émotions qu’elle célèbre en quartet. Neuf tableaux, neuf ambiances, neuf humeurs, la vie en quelque sorte.

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Ibrahim Maalouf Jazz à Vienne

Ibrahim Maalouf Jazz à Vienne

L’ouverture triomphale d’Ibrahim Maalouf à Vienne

28 juin, ouverture de Jazz à Vienne. Ibrahim Maalouf est le maitre d’œuvre. Célébration triomphale de la musique de Maalouf. Pour son cinquième passage consécutif à Vienne, le trompettiste développe un triptyque musical pour 6000 enfants le matin et des gradins complets avec un double plateau en soirée.

En matinée, la Création jeune Public. En soirée, sur la scène du Théâtre Antique, deux hommages faits aux femmes par Ibrahim Maalouf et ses musiciens, en référence à ses deux albums, « Kalthoum » en première partie puis « Red & Black Light » en second set.

Depuis maintenant 12 ans, Jazz à Vienne ouvre le festival avec un spectacle à destination des enfants du pays viennois pour sensibiliser le jeune public à la musique jazz. Cette année la commande a été passée à Ibrahim Maalouf.

6000 enfants des classes primaires sur les gradins du Théâtre Antique, avec cette année le soleil en prime. Si le spectacle des gradins est impressionnant, celui de la scène ne l’est pas moins. Introduction musicale avec Ibrahim Maalouf, Eric Légnini au keyboards, François Delporte à la guitare et Stéphane Galland à la batterie, la Maîtrise de Radio France dirigée par Sofi Jeannin et des enfants des écoles viennoises.Création-jeune-public_JAV_280616_NV

Après cela, le trompettiste explique aux enfant ce qu’est l’improvisation : « jouer ce qui n’est pas prévu… la première fois qu’on écrit un thème, c’est toujours de l’improvisation ». Il propose aux enfants de « faire ensemble un morceau de musique ». Chose rare, le silence se fait sur les gradins. Ibrahim Maalouf interpelle successivement Tamara, Sarah, Lucas et Yasmine pour leur demander de fredonner quelques notes. Le « chef d’orchestre » fait reprendre alternativement ces thèmes » aux enfants des gradins. Les notes devenues refrain et couplet sont reprises avec les musiciens, la Maîtrise de Radio et les 6000 enfants. Ibrahim Maalouf propose ensuite aux musiciens en herbe de « donner du sens au morceau en créant une introduction …et une fin ». Une petite répétition avec Ibrahim Maalouf au piano et les enfants.

Après une dernière mise en place avec le trompettiste, l’orchestre, la maîtrise et les enfants. Ça marche à la perfection. Les enfants chantent, agitent les bras et sourient. La démarche pédagogique d’Ibrahim Maalouf a fonctionné. Avec l’aide du trompettiste ils ont composé et chanté du jazz.

Chaque enfant a ainsi compris qu’il est capable d’accéder à la musique. Il reste aux éducateurs et aux parents à prendre la suite pour que la musique fasse partie de la vie de tous ces enfants.

La soirée du 28 juin consacrée tout entière à la musique d’Ibrahim Maalouf est  divisée en deux parties. Première partie consacrée à la musique de son projet Kalthoum qui célèbre la figure emblématique d’Oum Kalthoum. Seconde partie conçue comme une ode à la femme d’aujourd’hui

En première partie de soirée, le projet « Kalthoum »  réunit sur scène autour d’Ibrahim Maalouf, le pianiste Franck Woeste, le saxophoniste Mark Turner, le contrebassiste Scott Colley et le batteur Clarence Penn.

Toujours très pédagogue, Ibrahim Maalouf explique au  public en quoi consiste le projet. Le trompettiste et le pianiste ont traduit en écriture jazz l’un des plus grands succès de la diva égyptienne Alf Leila Wa Leila (les mille et une nuits) conçu à l’origine comme une symphonie. Une succession de tableaux balisent une « suite » d’environ une heure avec une introduction, une ouverture découpée en deux couplets et quatre mouvements.

Pour ouvrir le concert, Ibrahim Maalouf propose au oudiste syrien Samir Homsi d’interpréter le refrain dans la pure tradition musicale arabe. Suivent les deux parties d’introduction avec le trompettiste au sein de la « section ». A partir du premier mouvement, Ibrahim Maalouf joue en solo, reprenant textuellement à la trompette le chant d’Oum Kalthoum. Sur des arrangements peaufinés, les douces mélopées s’élèvent comme des plaintes portées par l’orchestre qui, comme une chambre d’écho, magnifie le chant de la trompette. Du début à la fin du set, une mise en place précise laisse grande place aux improvisations des solistes et aux interactions entre les musiciens

Avec humour, le trompettiste propose en rappel … un morceau rajouté, un morceau « qui n’en finit pas, comme… les fins des symphonies ». Il s’agit pourtant d’une fausse fin puisque le trompettiste conclut le premier set au tambourin (la batterie de la musique arabe) avec Samir Homsi à l’oud. Un clin d’oeil au chant de Fairouz, la chanteuse libanaise.

Mark Turner, virtuose. Franck Woeste lyrique. Clarence Penn spectaculaire. Scott Colley précis. Alternativement incisif, étincelant ou classique, Ibrahim Maalouf termine le set à la trompette. Les spectateurs font  une ovation à « Kalthoum ». Une ode à  la musique arabe traditionnelle revisitée et catalysée par la trompette étincelante de Maalouf.

Le contraste sonore et visuel est grand avec la seconde partie de la soirée consacrée au projet « Red & Black Light »  pour lequel Ibrahim Maalouf est entouré de François Delporte à la guitare, Stéphane Galland à la batterie, Eric Légnini et Franck Woeste aux keyboards, Antoine Guillemette à la guitare basse, Yann Martin, Martin Saccardy et Youenn le Cam à la trompette 

Esthétique électro-rock, jeux de lumière sur une scène enfumée, mélopées faciles à chantonner reprises de manière réitérative. Le public très sollicité pour soutenir la musique apprécie aussi cette facette plus extravertie de la musique d’Ibrahim Maalouf. Durant ce set, le leader se met en position d’orchestrateur. Il dirige la musique, veille à la mise en place depuis ses claviers délaissant quelque peu son instrument. Il est vrai que le trompettiste a beaucoup joué, (matin, après-midi pour les balances, premier set) et il donne un peu de répit à ses lèvres très sollicitées.

La seconde partie est menée sur un tempo d’enfer. La frappe puissante de Stéphane Galland stimule le groupe. La tension monte encore avec la reprise de Nomad Slang gravé sur l’album « Illusions ». Riffs de la section de trompettes, claviers à fond, trompette de Maalouf à son acmé. Dans les gradins les mains s’agitent. Le public suit les préconisations de Maalouf : « Chantez et dansez comme des fous ».

Après la tornade, le répit. Red & Black Light, tel l’hymne de l’album éponyme arrive ensuite avec et la Maîtrise de Radio France dirigée par Sofi Jeannin. Un bijou de délicatesse dont la mélodie célèbre les « choses essentielles de la vie ».

Le public debout a succombé à la puissance de cette musique électrique  et métisse. Il en redemande. La force de « Red & Black Light » a triomphé.

Électrique ou délicate, puissante ou raffinée, la musique d’Ibrahim Maalouf est la grande gagnante de la soirée. Sous toutes ses formes elle comble le public.

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

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Avec « Zeitgeist » Laurent Cugny livre sa définition du jazz : un langage musical universel qui traverse les époques et transcende les mélodies. Le pianiste dirige ici la fine fleur des musiciens hexagonaux réunis dans un tentet où chaque instrumentiste s’exprime avec une grande liberté. Électricité et mélodie font bon ménage. Un album jubilatoire.

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« Healing rituals » de Naïssam Jalal

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​Loin des colères et de la frénésie du monde, la flutiste et compositrice Naïssam Jalal met le cap sur la profondeur et la douceur avec « Healing rituals ». Elle a imaginé et créé huit rituels de guérison qui résonnent comme huit rituels de sérénité où se mêlent harmonies du Moyen Orient et lyrisme modal. Une musique acoustique et vibrante aux atmosphères apaisantes, intenses et lumineuses.

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« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

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​Trois ans après son premier album « Dream Jobim », la saxophoniste Virginie Daïdé poursuit son voyage musical avec « Moods ». Malgré sa pochette en noir et blanc, l’album ne manque de couleurs, celles des émotions qu’elle célèbre en quartet. Neuf tableaux, neuf ambiances, neuf humeurs, la vie en quelque sorte.

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Mèmaké au Péristyle

Mèmaké au Péristyle

Mèmaké ou la transe transcendée

Du 26 au 28 juin le Péristyle accueille Mèmaké. Un trio qui réunit le batteur François Merville, le saxophoniste Lionel Martin et le contrebassiste Benoit Keller. Improvisation et échanges alimentent une musique énergique.

S’il est vrai qu’on écoute la musique, on peut aussi voir la voir se construire en direct, au fur et à mesure de l’avancée du concert de Mèmaké. Elle grandit sur scène.Francois-Merville_28062016_Peristyle Les thèmes écrits irriguent la pensée des musiciens. S’ensuit un développement de la mélodie qui se développe rebondit, s’amplifie et se cabre. Des échanges naissent entre les instrumentistes qui alimentent une musique instantanée. Les improvisations surgissent. Une ligne musicale émerge du saxophone. A ses côtés, des harmonies et des contrastes naissent sous les doigts ou l’archet de la contrebasse. La batterie soutient l’expression des deux instrumentistes déjà immergés dans l’échange. Baguettes, balais, mailloches ou doigts suivent et stimulent, coupent et relancent, sous-tendent et attendent les lignes musicales des solistes.Lionel-Martin_28062016_peristyle_NV

Avec Mèmaké la musique va sa vie, vit sa vie et s’enrichit. La musique circule entre trois pôles. Lyrique sur le saxophone soprano, Lionel Martin canalise son souffle et son énergie sur le saxophone baryton qui rugit ou barrit avec puissance. Avec finesse Benoit-Keller_28062016_Peristyle_NVBenoit Keller utilise toutes les possibilités de la contrebasse. Chant majestueux  à l’archet,  graves somptueux, son rond et chaleureux. Fin rythmicien et batteur des nuances, François Merville porte une attention extrême au jeu de ses compagnons avec lesquels il interagit de manière instantanée. Il met son talent de percussionniste au service des expressions délicates des solistes.

D’un titre à l’autre les musiciens tissent les fils de leur musique dont la trame nous saisit au vif. Incisive mais sans violence, elle est pénétrante. Le tempo des musiciens habite les spectateurs dont les corps oscillent au rythme impulsé par la musique.

Memake_28062016_Peristyle_NV 4Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas. De La grande boucle, celle de la vie, à La petite boucle, celle du quotidien, les musiciens jouent La pression du presseur. La vie de la vie en quelque sorte. Même la mécanique quantique s’invite au programme avec Le principe d’incertitude. On n’ose pas faire un raccourci et conclure q’un lien existe entre le Jazz et la Physique mais pourquoi pas ?

Mèmaké, un jazz physique qui apaise le corps et nourrit l’esprit.

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

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Avec « Zeitgeist » Laurent Cugny livre sa définition du jazz : un langage musical universel qui traverse les époques et transcende les mélodies. Le pianiste dirige ici la fine fleur des musiciens hexagonaux réunis dans un tentet où chaque instrumentiste s’exprime avec une grande liberté. Électricité et mélodie font bon ménage. Un album jubilatoire.

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« Healing rituals » de Naïssam Jalal

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​Loin des colères et de la frénésie du monde, la flutiste et compositrice Naïssam Jalal met le cap sur la profondeur et la douceur avec « Healing rituals ». Elle a imaginé et créé huit rituels de guérison qui résonnent comme huit rituels de sérénité où se mêlent harmonies du Moyen Orient et lyrisme modal. Une musique acoustique et vibrante aux atmosphères apaisantes, intenses et lumineuses.

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« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

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​Trois ans après son premier album « Dream Jobim », la saxophoniste Virginie Daïdé poursuit son voyage musical avec « Moods ». Malgré sa pochette en noir et blanc, l’album ne manque de couleurs, celles des émotions qu’elle célèbre en quartet. Neuf tableaux, neuf ambiances, neuf humeurs, la vie en quelque sorte.

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Stracho Temelkovski trio au Péristyle

Stracho Temelkovski trio au Péristyle

Le jazz méditerranéen du Stracho Temelkovski trio

Du 23 au 25 juin, au Péristyle, le trio Nerazdeleni de Stracho Temelkovski a proposé  une musique où se mêlent jazz, musiques des Balkans, de l’Orient et de la Méditerranée. Vibrations colorées et ambiances nostalgiques.

300-200-01-Stracho-Temelkovski-trio_peristyle-23062016Durant trois jours au Péristyle, le guitariste et percussionniste Stracho Temelkovski a réuni autour de lui l’accordéoniste Jean-François Baez et le clarinettiste Jean-Pierre Sarzier.  Les compositions sont en grande partie celle du  leader mais on retrouve aussi des morceaux d’ Antonio Placer Les trois musiciens affectionnent et maîtrisent les rythmes impairs dont ils déjouent tous les pièges. Sur les six morceaux d’un set, un seul titre n’utilise pas ces rythmiques. Pas simple de battre la mesure sur un tango à 9 temps ! … et pourtant pour eux cela tient de la promenade de santé.300-200_jean-francois-baez_23062016

Les trois artistes jouent ensemble depuis plus d’un an et leur complicité leur permet de s’exprimer en toute confiance et de prendre tout à tour 01_300-200_jean-francois-baez_23062016 - Copiedes improvisations qui réservent de belles surprises. Si la mise en place est rigoureuse, les ambiances changent au sein de chaque morceau les. Jean-Pierre Sarzier sait se monter lyrique sur la clarinette basse sans trop d’étalage technique. Jean-François Baez assure une rythmique implacable et harmonise de belle manière durant les chorus de ses compagnons. Ses improvisations témoignent toujours de son attachement à la mélodie.

Stracho Temelkovski300-200_Stracho Temelkovski,_23062016 jongle entre viola, mandole, basse électro-acoustique et diverses percussions auxquelles il ajoute sa voix. Totalement immergé dans sa musique, il entraîne le public dans son monde. Un univers captivant et quelquefois envoûtant. Une musique en mouvement qui se promène dans des atmosphères variées. Sans reprendre aucun morceau traditionnel de la Macédoine où sont ses origines, ce musicien autodidacte restitue les atmosphères de ce pays et les mêle aux autres univers musicaux qu’il a croisés, jazz oriental, musique orientale, rock, musique de l’Inde et  musiques urbaines. Le miel de la vie témoigne tout à fait de ce qu’il nomme la « musique de l’âme ».

Le trio Temelkovski - Baez-  Sarzier constitue une unité musicale qui justifie tout à fait le nom du groupe « Nerazdeleni » qui signifie « non divisé ». Le site de Stracho Temelkovski permet de réécouter les atmosphères musicales du trio et celle du leader en solo.

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

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Avec « Zeitgeist » Laurent Cugny livre sa définition du jazz : un langage musical universel qui traverse les époques et transcende les mélodies. Le pianiste dirige ici la fine fleur des musiciens hexagonaux réunis dans un tentet où chaque instrumentiste s’exprime avec une grande liberté. Électricité et mélodie font bon ménage. Un album jubilatoire.

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« Healing rituals » de Naïssam Jalal

« Healing rituals » de Naïssam Jalal

​Loin des colères et de la frénésie du monde, la flutiste et compositrice Naïssam Jalal met le cap sur la profondeur et la douceur avec « Healing rituals ». Elle a imaginé et créé huit rituels de guérison qui résonnent comme huit rituels de sérénité où se mêlent harmonies du Moyen Orient et lyrisme modal. Une musique acoustique et vibrante aux atmosphères apaisantes, intenses et lumineuses.

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« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

​Trois ans après son premier album « Dream Jobim », la saxophoniste Virginie Daïdé poursuit son voyage musical avec « Moods ». Malgré sa pochette en noir et blanc, l’album ne manque de couleurs, celles des émotions qu’elle célèbre en quartet. Neuf tableaux, neuf ambiances, neuf humeurs, la vie en quelque sorte.

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Benjamin Biolay aux Nuits de Fourvière

Benjamin Biolay aux Nuits de Fourvière

La magie du sorcier Biolay a ensorcelé Fourvière.

Le 17 juin, Benjamin Biolay offre aux Nuits de Fourvière, une création somptueuse lors d’une date estivale unique à l’occasion de la sortie de son album « Palermo Hollywood » réalisé entre Paris et Buenos-Aires.

Sur scène son groupe habituel et une rythmique argentine, un orchestre à cordes et son chef d’orchestre, des chanteurs lyriques et des invités.

benjamin-biolay-biolayph02-7.73-moDans un Grand Théâtre qui affiche complet, les musiciens s’installent. Section de cordes dirigée par Nicolas Guiraud. Section rythmique argentine avec Minino Garay aux percussions, Fernando Samalea à la batterie. Bandonéon et charango. La soprano Valérie Gabail et le ténor Jérémy Dufau. Benjamin Biolay entre en scène tout de noir vêtu, jean, polo à manches courtes, gilet de costume.

Le spectacle ouvre avec le titre éponyme de l’album « Palermo Hollywood ». Une somptueuse première partie propose la chronologie intégrale de l’album.

Biolay arpente la scène pour trouver ses marques et attaque. Voix grave ajustée dès le deuxième titre. Un Miss Miss endiablé où il est rejoint par la chanteuse argentine Sofia Wilhelmi court vêtue. Le public lyonnais réagit au quart de tour et la chaleur latino gagne le proscénium… la partie est bien engagée. Le public se déhanche au rythme de ce qui va sans doute devenir le tube le l’album. Petit temps de détente avec l’instrumental Borges Futbol (plutôt d’actualité en ces temps d’Euro 2016) puis retour du chanteur sur scène. Il enchaîne l’ensemble des titres de l’album avec à ses côtés la plupart de ses compagnons de l’album dont Chiara Mastroianni et Melvil Poupaud, tous deux acclamés.

Entre vie et mort, émotion et sensualité, mélancolie et tendresse, chaleur et exubérance, énergie et spleen, Benjamin Biolay décline les titres phares de l’album. La voix grave de Benjamin Biolay a trouvé ses marques. Le show continue de plus belle. La débandade est acclamée à tout rompre L’ambiance sombre installée par les cordes et bandonéon fait mouche sur Tendresse année zéro. Sur Palermo Spleen, la voix du ténor lyrique contraste avec le murmure de Biolay. Avec La Noche Ya No Existo et Sofia Wilhelmi, l’ambiance cumbia se déchaîne, la folie gagne la fosse et les gradins. Avec Palermo Soho, le tempo se fait langoureux, presque érotique. Pas sommeil fait retomber la pression mais le public qui n’a pas sommeil en redemande. La musique enfle. Avec Pas d’ci la nuit se fait épaisse. L’enthousiasme ne cède pas au court morceau instrumental Yokoonomatopea. La merveilleuse Ballade française plonge un instant les gradins dans une nostalgie embrumée. Le public applaudit à tout rompre.

Benjamin Biolay et son équipe sont parvenus avec brio à restituer sur scène l’ambiance de l’album « Palermo Hollywood ».

Après une sortie de scène rapide, Benjamin Biolay revient sur scène. Souvent au piano pour la seconde partie du spectacle, il rejoue ses grands titres d’antan, ceux qui l’ont révélé, ceux qui l’ont confirmé, ceux qu’on a aimés.

Les Cerfs-volants font planer le temps et les années sur la colline. Le thème récurrent du temps habite le répertoire tout en entier du chanteur qui ne se contente pas de le regarder passer. En poète inspiré il le décline sous tous ses aspects et le chante à la perfection Clin d’oeil à ses débuts et à l’album « Rose Kennedy ». Hommage émouvant à Hubert Mounier décédé le 02 mai. Succès de larmes, Cabane en rondins, Voyager léger en duo avec Chiara Mastroinani, Mobilis in Mobile de l’affaire Louis Trio chanté avec les spectateurs. L’émotion règne jusqu’au bout de la soirée et les titres s’enchaînent. Sur Jardin d’hiver quelques notes de trompette. Négatif joué au piano. Ballade du mois de juin en duo avec Chiara. Ton Héritage toujours aussi sensible.

Benjamin Biolay visiblement ému présente un par un tous les acteurs de la soirée, ceux qui ont participé au spectacle et l’ont organisé, sans oublier le public à qui il s’est régulièrement adressé pour les remercier « infiniment ». Pour finir, le grand classique La Superbe repris par une grande partie du public à qui il offre ensuite Lyon Presqu’île comme un hymne à la ville. Le natif de Villefranche y a étudié la musique au Conservatoire et y reste très attaché. Dernier appel endiablé après une bouffée de cigarette volée en coulisses.

Cette seconde partie plus recueillie que la première avec l’hommage rendu à Hubert Mounier se termine après presque deux heures vingt de spectacle.

La soirée du 17 juin a confirmé que Benjamin Biolay chante avec nuances toutes les facettes du temps, celles de la vie et de la mort, l’amour, l’allégresse, la nostalgie, la mélancolie. Ce talent incontestable est magnifié par une attitude humaine respectueuse tant  vis à vis de ses musiciens que de son public. Point de pose apprêtée de star. Point de discours. Simplement l’art d’un musicien qui a fait briller le soleil sur la colline de Fourvière une nuit de juin menacée par l’eau du ciel. Tel un magicien il a ensorcelé les nuages et arrêté les gouttes mais n’a pu empêcher la pluie de coussins que lancent les spectateurs sur la scène en guide de remerciements. Remerciements plus que largement mérités il est vrai.

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

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« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

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« Blockbuster » aux Nuits de Fourvière

« Blockbuster » aux Nuits de Fourvière

Un « Blockbuster » explosif au Théâtre de la Renaissance

La première française de « Blockbuster » proposé par le Collectif Mensuel au Théâtre de la Renaissance a dépassé les promesses. Un mashup réjouissant était annoncé. La première représentation s’est terminée par des étincelles … suivies d’une ovation explosive et unanime.

Dominique Delorme, vient lui-même présenter le spectacle « Blockbuster » dont il vante la qualité et l’originalité. La troupe du Collectif Mensuel a prouvé avec brio la véracité de cette promesse.

Collectif mensuel_Blockbuster-NDF_5544D’emblée les protagonistes de la pièce, Sandrine Bergot, Quentin Halloy, Baptiste Isaia, Philippe Lecrenier et Renaud Riga instaurent une relation dynamique avec le public. Pour personnaliser le spectacle, ils se proposent d’enregistrer des boucles qu’ils intégreront dans la bande-son. Des « applaudissements enthousiastes » et des « slogans classiques scandés lors des manifs » sont repris avec conviction par un public pas forcément habitué aux défilés contestataires, bien que… entre les anciens soixante-huitards et les actuels contestataires la plupart ont bien dû crier le fameux « tous ensemble, tous ensemble….ouais ! »

Entre théâtre, cinéma et musique « Blockbuster »  a en effet de quoi combler les attentes de tous. La troupe propose une fiction mise en image sur des scènes de films coupées et remontées, avec dialogues, musique originale et bruitages réalisés en direct sur un scenario original brillamment servi par le collectif belge. 1400 plans-séquences puisés dans 160 films hollywoodiens et détournés au profit d’un scénario inédit plein d’humour mis en action live sur la scène par cinq comédiens et musiciens. Bruitages « maison » à partir de matériaux de récupération savamment organisés sur scène, musique originale et doublages réalisés en direct tiennent en haleine de bout en bout.

La prise de risque existe à chaque instant mais tout s’enchaîne et ça marche. On pourrait presque dire « ça jazze » tant les syncopes marquent le rythme de la pièce qui swingue en diable.

On se laisse accrocher par cette fable pleine d’humour qui résonne quelquefois avec la réalité du monde actuel. Courses poursuites, explosions et personnages manichéens déclenchent des rires quelques fois un peu « jaunes ». Quelques scènes et dialogues ne sont pas sans rappeler des moments historiques. Les éclats de rire fusent mais la fiction grinçante rejoint une réalité que l’on se prend presque à imaginer… la révolte du peuple contre les inégalités sociales, l’austérité et la galère quotidienne imposées par une classe dirigeante sans pitié.

Mortier, le patron des patrons incarné par un Michael Douglas plus vrai que nature. Un gouvernement qui envisage de taxer les très hauts revenus avec en fusible un ministre sacrifié incarné par Judi Dench (à qui le MI6 doit manquer). Corinne Lagneau, journaliste incarnée par Julia Roberts (en Erin Brockovitch plus vraie que nature), se bat au péril de sa vie pour défendre les démunis et finit par se faire évincer de son journal avant d’être poursuivie par Sylvester Stalone (plus Rambo que jamais). Sean Penn (frère de Harvey Milk) en défenseur des démunis et des sans-papiers anime l’insurrection populaire. Al Pacino (sorti du film un « Après-midi de chien ») en chômeur désespéré qui réalise une prise d’otage pour retrouver son poste de gardien de nuit. En point d’orgue (ou presque) une manifestation non-violente encadrée par un service d’ordre organisé par un fantoche Brad Pitt. Enfin Tom Cruise en premier ministre dont la « Mission impossible » le conduit à décider d’une violente répression suivie… d’une issue qu’on ne narre pas pour éviter de déflorer la chute du spectacle et son ultime rebondissement.

Conquis et secoué par « Blokbuster », on acclame avec enthousiasme ce scénario inédit interprété par une troupe qui réalise une prouesse « hors normes » et fait exploser les schémas habituels du théâtre, au propre et au figuré.

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Avec « Zeitgeist » Laurent Cugny livre sa définition du jazz : un langage musical universel qui traverse les époques et transcende les mélodies. Le pianiste dirige ici la fine fleur des musiciens hexagonaux réunis dans un tentet où chaque instrumentiste s’exprime avec une grande liberté. Électricité et mélodie font bon ménage. Un album jubilatoire.

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« Healing rituals » de Naïssam Jalal

« Healing rituals » de Naïssam Jalal

​Loin des colères et de la frénésie du monde, la flutiste et compositrice Naïssam Jalal met le cap sur la profondeur et la douceur avec « Healing rituals ». Elle a imaginé et créé huit rituels de guérison qui résonnent comme huit rituels de sérénité où se mêlent harmonies du Moyen Orient et lyrisme modal. Une musique acoustique et vibrante aux atmosphères apaisantes, intenses et lumineuses.

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« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

​Trois ans après son premier album « Dream Jobim », la saxophoniste Virginie Daïdé poursuit son voyage musical avec « Moods ». Malgré sa pochette en noir et blanc, l’album ne manque de couleurs, celles des émotions qu’elle célèbre en quartet. Neuf tableaux, neuf ambiances, neuf humeurs, la vie en quelque sorte.

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