Jazz à Vienne – Ahmad Jamal présente « Marseille »

Jazz à Vienne – Ahmad Jamal présente « Marseille »

Musique rythmique et hypnotique

La soirée du 30 juin 2017 ouvre avec le pianiste Ahmad Jamal qui vient présenter le répertoire de son dernier album « Marseille ». Le maître du clavier rend un hommage à la ville solaire qui l’a séduit. Comme sur le disque il gratifie « Jazz à Vienne » de trois versions du thème éponyme.

Prévu à l’origine en seconde partie de soirée, le concert de ce géant du piano est avancé pour des raisons logistiques liées au transport du groupe de Christian Scott. Le public s’en accommode et applaudit l’entrée en scène des musiciens. D’emblée Ahmad Jamal présente le groupe. Alors que la soirée s’annonce tristement pluvieuse et froide, on se demande si la sorcellerie de la musique parviendra à faire rayonner sur scène le soleil de « Marseille », le dernier album du pianiste paru le 09 juin 2017.

C’est la version instrumentale de Marseille Part. 1 qui débute le set. Dès ce premier morceau on saisit que, comme l’album, le concert va privilégier la dimension percussive.

En effet le duo constitué du batteur Herlin Riley et du percussionniste Manolo Badrena va s’en donner à cœur joie aux côtés du pianiste qui n’aura cesse de mettre en évidence le côté dynamique de sa musique. Le contrebassiste James Cammack assume la charge d’impulser sur chaque morceau le riff d’accompagnement qu’il décline ostinato sans faillir. Cela octroie une grande liberté aux deux autres rythmiciens qui dialoguent de bout en bout du concert. Ahmad Jamal les encourage, prend plaisir à les écouter et s’arrête même parfois pour les regarder.

Le quartet interprète avec vigueur la version tonique et revisitée de Sometimes I Feel like A Motherless Child. Malgré ses 87 ans, Ahmad Jamal  assure avec brio sa part du travail et déploie tout son art. Sa main gauche omniprésente harmonise avec vigueur et laisse sa main droite se charger de séquences narratives virtuoses. 

Même si le troisième thème s’autorise une apparence de ballade, la rythmique demeure omniprésente. Les climats coloristes du percussionniste émargent du côté des rythmes latins alors que le batteur assume avec rigueur la dimension jazz du duo. Déclinés à peu près tous selon le même rituel, les morceaux proposent de longues montées en puissance qui donnent la parole au Maître du clavier. Cela accentue la dimension hypnotique de sa musique.

L’interprétation dynamique de Baalbeck ponctué d’un solo de contrebasse précède la venue de Mina Agossi tout de rouge vêtue. Celle qui a traduit en français les paroles écrites par Ahmad Jamal sur le thème Marseille rejoint le quartet pour chanter la version Marseille Part. 2. Le morceau prend l’allure d’une ballade sereine et bienfaisante dont les accents sensuels tranchent avec le climat rythmique appuyé du concert.

Après la sortie de scène de la chanteuse, le pianiste présente de nouveau les membres de l’orchestre avant de continuer.avec une version revue et latinisée du grand standard Les Feuilles Mortes. Ahmad Jamal décompose le thème pour le reconstruire et parvient encore à surprendre le public qui le gratifie d’applaudissements fournis malgré le froid humide qui s’ajoute à la pluie.

Entre alors sur scène le rappeur Abd Al Malik qui interprète Marseille Part. 3. Avant d’entamer la chanson, le slammeur salue le public de quelques rimes supplémentaires. « Vienne je t’aime, Vienne tu es belle sous la pluie » puis poursuit le déroulé du morceau porté par son flow si reconnaissable. Ahmad Jamal l’honore de congratulations appuyées auxquelles se joignent les spectateurs.

Le groupe revient pour un rappel ultime avant de quitter la scène sous les applaudissements nourris du public.

La sorcellerie de la musique n’est pas parvenue à vaincre les intempéries naturelles qui ont sans doute parasité le public dans son écoute mais n’ont pu les empêcher d’apprécier la superbe prestation d’Ahmad Jamal et de son groupe.

Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

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Richard Bona-Création Jeune Public Jazz à Vienne

Richard Bona-Création Jeune Public Jazz à Vienne

Le Théâtre Antique transformé en cour de récréation

Le 29 juin 2017 à 10h, la Création Jeune Public ouvre le festival Jazz à Vienne. C’est le bassiste et chanteur Richard Bona qui assure la douzième édition de cet évènement destiné à sensibiliser les enfants du pays viennois à la musique jazz.

Avant l’arrivée sur scène de Richard Bona, maître d’œuvre 2017 de la Création Jeune Public, les 6000 enfants des classes primaires du pays viennois prennent place sur les gradins du Théâtre Antique devenu très vite une grande cour de récréation. Les jeunes spectateurs manifestent bruyamment leur plaisir d’être là et réclament à grands cris la venue des artistes.

Dès que Richard Bona débute son set, la cour de récré se transforme en une salle de classe assidue. Les enfants écoutent avec attention le bassiste venu en trio. Très vite ils chantent avec lui Guantanamera et enchaînent sur la ballade composée par Henri Salvador, Une Chanson douce.

Richard Bona convoque ensuite sur le devant de la scène un premier groupe d’enfants vêtus de tee-shirts rouge, bleu et jaune et munis d’instruments de percussion. Les jeunes accompagnent le trio sur le célèbre Watermelon Man du pianiste Herbie Hancock. Le spectacle se poursuit avec un groupe de choristes invités à chanter une berceuse africaine que propose Richard Bona. Le Théâtre entier reprend et le chanteur amuse l’assistance avec des imitations de cris d’animaux.

Émérite maître de chœur de ces 6000 enfants, Richard Bona parvient ensuite à obtenir le silence. Il invite alors les enfants à écouter l’improvisation du pianiste Osmany Paredes sur une ballade dont le bassiste expose le thème. Conscient que la concentration d’écoute des enfants ne peut durer trop longtemps, Richard Bona les interpelle d’un vigoureux « Et maintenant on va danser ».

Réactifs et très au fait des mouvements attendus, les jeunes spectateurs, les professeurs des écoles, les instituteurs et les accompagnateurs réagissent et se lancent dans une danse cubaine sous la stimulation de l’orchestre. Ça bouge sur scène, dans le proscénium et sur les gradins. Le set se termine par un rappel demandé par le public.

Ce 29 juin 2017, le Spectacle Jeune Public a privilégié la dimension interactive, ludique et chaleureuse et Richard Bona est parvenu à associer les enfants à sa prestation musicale. Le bassiste à la voix de miel a réussi le challenge de conduire les jeunes dans son monde aux confins du jazz et des traditions africaines, cubaines et plus largement latines. Par contre on regrette qu’il n’ait pas poussé la pédagogie au-delà en contextualisant le cadre de référence des morceaux interprétés.

Visiblement l’ensemble des classes (maîtres et enfants) avaient préparé la séance. Tous semblaient connaître paroles, musiques et mouvements et c’est sans doute là que se tient l’essentiel de la dimension pédagogique de cette Création Jeune Public 2017. On a aussi compris que la mise en place scénique de la prestation a sans doute été précédée d’un temps de préparation entre Richard Bona, enfants et professeurs.

On a enfin observé que ces jeunes scolaires ont endossé très vite le rôle d’un certain type de spectateur. Celui qui répond aux sollicitations des musiciens, qui participe au spectacle et manifeste bruyamment son adhésion quand on lui demande. De cela on est certain.

Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

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Paolo Fresu explore les musiques d’hier et d’aujourd’hui

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Entre chant sacré et effets électroniques

Du 04 au 06 mai 2017, le musée des Confluences accueille Paolo Fresu pour une Carte Blanche. Le trompettiste de jazz propose trois concerts. Entre trompette, bugle et effets électroniques, Paolo Fresu explore musiques de Sardaigne, chants sacrés et jazz.

Pour cette Carte Blanche, Paolo Fresu endosse en quelque sorte le rôle d’un directeur artistique ayant en charge de rapprocher les musiques polyphoniques sardes, les chants sacrés et le jazz. Il dit avec enthousiasme combien il apprécie de pouvoir voyager au sein des univers qu’il aime et qu’il souhaite partager avec le public de Lyon.

Faute d’avoir vu et écouté le concert du 05 mai, on évoque ici seulement les soirées des 04 et 06 mai. Au cours de ces deux spectacles le trompettiste tente de rapprocher, comme le ferait un couturier pour un patchwork, les différents idiomes qu’il connaît et affectionne, le jazz, les chants polyphoniques sacrés et profanes sardes, la musique chambriste et les effets électroniques, les musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Le jeudi 04 mai, Paolo Fresu se produit avec son complice de longue date, le pianiste Diederik Wissels. Le répertoire de la soirée permet au public d’apprécier les talents des deux musiciens qui présentent une alternance d’anciens morceaux et de nouvelles propositions que découvre le pianiste à cette occasion. Si le concert débute par deux thèmes plutôt teintés jazz, il se poursuit avec Ave donna sanctissima et Laude novella, deux titres proposés par le trompettiste et tirés du répertoire que chantaient les pèlerins d’Italie aux alentours des années 1200 sur le chemin de Compostelle.

Le public est prévenu, c’est une première pour le pianiste qui s’en tire plutôt bien, même si l’on perçoit chez lui une concentration extrême. Pourtant, malgré cela le dialogue entre les deux musiciens est convainquant. Entre trompette bouchée, bugle et effets électroniques délicats, Paolo Fresu fait le choix de la sobriété.

Les deux musiciens retrouvent sans hésitation leur complicité musicale autour des compositions du pianiste. Une grande connivence les unit et du bugle de Paolo Fresu s’élèvent d’élégantes mélodies que le clavier met en valeur. Leur dialogue fructueux se poursuit avec une ballade bretonne qui termine le concert et soulève l’enthousiasme du public. Avec générosité le duo revient pour trois rappels.

D’abord Fellini, un thème de 16 mesures composé dans le train de Bologne à Florence par Paolo Fresu en l’hommage au grand cinéaste. Il en profite pour faire l’éloge de « la lentesse », de cette époque (années 90) où le trajet entre les deux villes durait 1h25 et non 25 minutes comme aujourd’hui. Il loue les bienfaits de cette lenteur qui permet réflexion et création. A la toute fin du morceau, le micro de la trompette posée dans le corps du piano réverbère les harmoniques des cordes durant le superbe chorus du pianiste. Le troisième rappel reprend une chanson italienne de 1962 que chantait Mina, Le tue mani. Accompagné par un pianiste très sobre, le trompettiste gratifie la salle d’une interprétation acoustique très appréciée. Entre jazz, humour et musique sacrée la soirée a tenu toutes ses promesses.

La soirée du 06 mai propose « Il Rito e la Memoria ». Ce rite de la mémoire réunit trois entités, le duo Fresu/Wissels, le quatuor Albodora et le chœur de polyphonies sardes Cuncordu e Tenore de Orosei. Paolo Fresu annonce qu’ils vont jouer « ce qu’ils vivent, ce qu’ils aiment, ce qu’ils connaissent », une musique qui venue du passé peut « mener vers le monde de demain ».

Après quelques effets scénographiques, le trompettiste et les chanteurs entrent en scène après avoir descendu les escaliers de l’auditorium pour gagner la scène tout en jouant et en chantant un miserere. Le concert débute avec le quatuor et le duo. Clavier électrique pour le pianiste et nappes de son du bugle, le son des cordes enfle. Après le premier morceau, les chanteurs vêtus de costumes de velours noir quittent leurs chaises et se rejoignent en rond autour du micro, le bugle souffle et donne le départ au chant des cinq hommes. L’effet de ces cinq voix qui n’ont font qu’une est saisissant. Fragilité et simplicité d’un miserere qui restitue pourtant la puissance et la cohésion du chœur.

La soirée se poursuit et l’on entend de nouveau les deux chants de 1200, Ave donna sanctissima et Laude novella. Les interventions des chanteurs apportent des respirations qui tranchent avec l’énergie presque désordonnée que dégagent les sons appuyés des cordes mêlés aux effets électroniques que le trompettiste utilise avec moins de parcimonie que de coutume. Le contraste est vraiment saisissant entre ces voix issues de la tradition et l’ensemble musical aux sonorités qui hésitent entre modernité et divertissement italien.

De facto on demeure un peu réservé quant à la prestation de cet ensemble qui ne restitue pas vraiment une musique groupale mais met plutôt en évidence la distance qui demeure, malgré les tentatives du trompettiste, entre la musique du passé et celle d’aujourd’hui. Les interventions des cordes auraient gagné à être moins appuyées et l’on aurait volontiers privé Paolo Fresu durant quelques moments de son jouet électronique pour qu’il offre au public ce qu’il fait avec tant de brio et de sensibilité… laisser son souffle chanter la mélodie avec sensibilité et sobriété.

La Carte Blanche offerte par le Musée des Confluences à Paolo Fresu a permis au public de découvrir ou de retrouver ce trompettiste de jazz lyrique et créatif. Les concerts ont mis en évidence l’intérêt qu’il porte à la musique, le souci qu’il a de relier les époques et sa volonté de participer à l’écriture de la musique de demain.

Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

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Jazz Day 2017 par-ci, par-là… Jazz Day au Sirius

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La fougue de Gaël Horellou enflamme le Sirius

Faute de posséder le don d’ubiquité, impossible de profiter de la totalité des évènements du Jazz Day 2017 à Lyon même si tous sont attractifs. Le Jazz Day au Sirius enflamme la péniche et enchante son public. Gaël Horellou porte le message d’un jazz multiculturel et ouvert.

Comme annoncé, le Jazz Day 2017 à Lyon, Saint-Étienne et Vienne, augurait des réjouissances prometteuses pour le 30 avril. 24h de jazz à vivre un dimanche laissait envisager la possible participation de familles à cet évènement. Ce fut le cas et l’on a observé de nombreux jeunes enfants aux côtés de leurs parents durant les évènements diurnes de ce Jazz Day 2017 à Lyon.

Faute de pouvoir se transporter dans l’espace et le temps pour profiter de tous les spectacles proposés pour cette Journée Internationale du Jazz, on choisit d’entreprendre une déambulation le long des fleuves de la métropole des Gaules.

On se dirige du côté du Bémol5, 01 rue de la Baleine sur les quais de Saône, dans ce lieu qui a ouvert ses portes le 21 avril avec la venue de David Linx et de « InLab 4tet ». Ce 30 avril 2017, Yves Dorn et son équipe propose un Brunch au Bémol5 à partir de 13h30 avec la promesse d’une double programmation.

Lorsqu’on arrive, la salle affiche « complet ». Le concert de Magnetic Orchestra a commencé depuis 13h30. Il s’agit en fait du Magnetic Orchestra « augmenté ». En effet, le trio est devenu quartet avec la participation du saxophoniste ténor Stephan Moutot qui a rejoint le contrebassiste François Gallix, le pianiste Benoît Thévenot et le batteur Nicolas Serret. On découvre à l’occasion que l’orchestre présente son nouvel album « June ». Le public applaudit à tout rompre et visiblement le plaisir est de mise tant sur la scène que dans la salle. Après la courte mais énergique prestation du Magnetic Orchestra s’installent les 17 musiciens du Limonest Swing Band dirigés par Stéphane Rivero.

Le Bémol5 ne désemplit pas et la fête du jazz continue mais on le quitte pour se diriger vers le Jazz Club Saint Georges du même côté de la Saône. Dans cette cave sympathique est programmé le Georges V Quintet et là encore la salle affiche « complet »… même les escaliers sont occupés. On écoute les derniers morceaux du groupe sur l’écran situé dans l’entrée alors qu’affluent les nouveaux spectateurs venus pour écouter le Jazz Club Quarte. Décidément, du côté de la Saône, le jazz attire le public. 

On poursuit le parcours du Jazz Day péri-fluvial en direction de la confluence du Rhône pour rejoindre le Musée des Confluences qui consacre le Jazz Day aux Racines du Jazz et on prend le parti de s’y rendre en avance pour pouvoir accéder au grand Auditorium du musée et à sa double programmation, conférence de Florent Mazzoleni puis concert de Lionel Martin & Mario Stanchev autour du répertoire de l’album « Jazz Before Jazz ». mais que nenni !  Impossible d’accéder aux gradins de la salle, là encore le lieu affiche complet pour les deux spectacles.

Déçus, on se réjouit malgré tout du succès que rencontre le Jazz Day tout au long des fleuves lyonnais. On en profite pour deviser avec d’autres spectateurs déçus que l’on engage à se rendre au Sirius.

On remonte le Rhône en direction de la péniche amarrée en face 04 quai Augagneur, le Sirius qui, pour ce jazz Day accueille le saxophoniste Gaël Horellou qui vient présenter son nouveau projet et  son album « Identité ». A 17h, il y a déjà foule pour un concert qui doit commencer à 18h et qui débute à 18h30 son premier set. Les rayons du soleil dardent leur lumière à travers les vitres de la péniche dont la température va très vite monter. Outre l’astre solaire, c’est aussi et surtout la musique de Gaël Horellou et de son groupe qui réchauffe l’ambiance.

C’est en effet la verve habituelle du saxophoniste alto qui déclenche l’enthousiasme du public massé dans tous les recoins du pont. Il y a certes des fidèles qui suivent le saxophoniste mais aussi des spectateurs venus profiter de ce moment festif proposé dans le cadre du Jazz Day. Ils font coup double et découvrent en même temps le lieu et les musiciens. D’emblée, ils adhèrent à cette musique chaleureuse et énergique que le groupe offre avec grande générosité.

 Sur scène le saxophoniste Gaël Horellou est entouré de Florent Gac (orgue) et du guitariste réunionnais Nicolas Beaulieu. Si les percussionnistes de l’album ne sont pas présents, Vincent Alyberil, Fredo Ilata, Zelito et David Dorisa assurent leur partie avec brio et l’on met bien au défi quiconque de faire la différence tant sont grands leur enthousiasme et leur talent.

La musique demeure live ce qu’elle est sur l’album. Elle oscille entre les caractéristiques du Jazz et ceux du Maloya, entre chaleur des percussions et improvisations du jazz. L’altiste navigue très bien entre les deux mondes dont il possède les codes. Avec lui coexistent modernité du jazz et tradition du maloya.

La mise en place de la musique est parfaite, l’altiste possède une présence scénique inouïe. L’orchestre tout entier s’investit et avec Saint Leu et Identité la pression monte à son paroxysme. Le premier set ébouriffant se termine par une romance poétique (dixit Gaël lui-même) issue du répertoire de Broadway, Nature boy gravé sur l’album « Identité ». Le saxophoniste change de registre sans effort et son discours se pare d’accents sensibles presque poétiques.

L’orchestre attaque le second set avec Grand Brillé ou d’emblée Gaël Horellou introduit une dimension quasi mystique au cœur de la musique. Les tambouyé tendent le rythme alors que Nicolas Beaulieu déclenche l’enthousiasme du public. La transe n’est pas loin lorsque l’altiste totalement libéré enflamme presque le pont de ses improvisations hypnotiques. Malgré l’effort, le saxophoniste ne se départ pas de son sourire. La musique coule et sa chaleur se répand dans l’assemblée qui reçoit avec un bonheur palpable cette musique où se marient la culture de la Réunion et celle du jazz. Après l’interprétation de Lonely Woman composition d’Ornette Coleman où l’émotion et la sensibilité sont perceptibles, le concert se termine avec des vibrations tout droit venues de la Réunion.

La Journée Internationale du Jazz prône le dialogue interculturel. On termine ce Jazz Day péri-fluvial 2017 en adéquation avec cette philosophie. En effet, c’est bien ce qu’a offert la chaleureuse et solide musique jouée par Gaël Horellou et les musiciens qui l’accompagnent autour de son projet « Identité », un exemple absolu de musique multiculturelle et ouverte.

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¡Caramba!… Bigre au Périscope le 27 avril 2017

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Quelle histoire… c’est un Vrai Voyage à Cuba

Après avoir sorti le remarquable album « ¡Caramba! », le big band Bigre! obtient un franc succès pour son concert du 27 avril 2017 au Périscope. Feu d’artifice sur la scène, ambiance effervescente dans la salle.

Il est des concerts pour lesquels on ne regrette pas de s’être déplacés, celui de Bigre! au Périscope le 27 avril 2017 fait partie de ceux-là.

Le 27 avril 2017, c’est complet pour le concert de Bigre! au Périscope à l’occasion du lancement de l’album « ¡Caramba! ». Cela laisse déjà augurer d’un franc succès pour le big band Bigre! groupe fort prisé du  public lyonnais. Durant les deux sets les ¡Caramba ! fusent de partout. Dans la salle, nombreux sont celles et ceux dont le corps suit rythme de la musique. On voit même des couples danser dans le plus pur style « école de danse ». En fin de concert, l’ambiance de la salle est chauffée à blanc par un public dont l’enthousiasme est à la hauteur de la prestation de l’orchestre. Si on a été enthousiasmé par le dernier album du groupe, on a tout autant apprécié la prestation scénique de Bigre! qui a été de la meilleure facture.

Félicien Bouchot peut se louer de diriger Bigre!. Sur scène, les arrangements sont somptueux et précis et la mise en place du répertoire parfaite. Les improvisations des solistes démontrent, s’il est encore besoin que cela soit prouvé, la valeur de chacun des musiciens. Soutenue par l’ensemble orchestral, la chanteuse Célia Kameni, offre une prestation généreuse et fort soignée. Sa présence scénique fait montre d’un grand professionnalisme. Sa voix parvient à surmonter sans forcer la puissance du big-band qui joue à toute vapeur. Du jazz vivifiant et rutilant qui fait monter la température de la salle et déchaîne l’enthousiasme du public.

Sans doute les rythmes et les mélodies déclenchent l’adhésion des spectateurs car ils résonnent dans la conscience collective populaire qui n’a pas oublié les grands standards de la tradition cubaine des années 50. Par contre la musique de Bigre! n’oublie pas pour autant de s’inscrire dans la modernité du jazz orchestral contemporain.

Bigre! a depuis longtemps fait ses preuves dans des répertoires dont l’idiome est d’ordinaire fort loin de l’esthétique cubaine. On connaissait déjà la précision des arrangements, la puissance de de ce big band dont a coutume de dire « qu’il envoie » et sa capacité à faire preuve de nuances sans oublier la qualité individuelle des solistes.

En quittant le territoire musical habituel où il n’avait plus rien à prouver, le big band s’est lancé un défi. Sur l’album et aussi sur scène, Bigre! prouve qu’il maîtrise parfaitement la métrique compliquée des rythmiques cubaines. Les soufflants conservent leur puissance orchestrale et adaptent leur vocabulaire d’improvisateur à cette esthétique latine avec laquelle ils se sont tout à fait familiarisés. A vrai dire Félicien Bouchot peut se vanter d’avoir réussi son pari avec brio. Bigre! restitue tout à fait l’esprit des orchestres cubains d’antan.

De bout en bout du concert, ce 27 avril, Bigre! joue avec énergie. Au saxophone baryton Fred Gardette ouvre le bal des soufflants qui tous ont donné le meilleur d’eux-même sur le devant de la scène stimulés par le public, la puissance de la section rythmique et le soutien des cuivres. Vers la fin du second set, le guitariste ne boude pas son plaisir et rivalise sans rougir avec les cuivres lors d’un solo très bien construit qui déclenche un enthousiasme plus que débridé dans la salle.

On ne tarit point d’éloges non plus sur la puissance de feu de la section rythmique qui assure de bout en bout sans faillir. La présence efficace de Nicolas Frache à la basse contribue aussi à la solidité de cette rythmique qui sait pourtant adapter sa puissance lors des interventions de la chanteuse. Les trois trombones, quatre trompettes et cinq saxophones n’ont pas épargné leur souffle. Lors des tuttis, une lave rutilante sort de leurs pavillons et embrase la salle.

L’orchestre ne se pas contente de présenter les titres gravés sur l’album « ¡Caramba! », il ajoute aussi des morceaux des répertoires précédents. L’alternance entre les titres instrumentaux et les titres chantés est parfaite. Le public manifeste beaucoup d’enthousiasme vis à vis de Voyage à Cuba et de Quelle histoire mais sait écouter avec attention la Chanson des Vieux Amants.

Bigre a gardé Mea Culpa pour le rappel. ¡Caramba ! … le morceau déclenche un regain supplémentaire d’embrasement dans la salle où tous et toutes ont depuis longtemps tombé les pulls. Même après le concert on continue à répéter les paroles en boucle !  Édith Piaf ne se doutait sûrement pas que l’arrangement de cette chanson sur un tempo cubain déclencherait un tel accueil auprès du public le 27 avril 2017 au Périscope à la fin du concert de Bigre !

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David Linx au Bémol 5 pour l’ouverture du club

Le concert tient toutes ses promesses

Le 21 avril 2017, le public se presse pour écouter le groupe « InLab 4tet »et David Linx au Bémol 5, nouveau lieu du jazz lyonnais. Les spectateurs ont profité d’un concert généreux dans cet établissement rénové avec un goût très sûr.

L’attention des amateurs de jazz a été attirée sitôt l’annonce de l’ouverture de Bémol 5. Avec une affiche exceptionnelle, Yves Dorn, le maître de céans a mobilisé les fans de jazz vocal pour le concert d’ouverture du 21 avril et celui du 22 avril 2017. Stimulés par la venue du chanteur David Linx entouré par le groupe « InLab 4tet », les spectateurs sont venus nombreux pour le concert d’ouverture qui a affiché complet et dont la teneur a comblé l’assistance.

Dès leur arrivée au 01 rue de la Baleine dans le 5ème arrondissement de Lyon, les amateurs de jazz sont accueillis de manière tout à fait cordiale et professionnelle par la dynamique équipe du Bémol5. Ils découvrent alors l’ambiance cosy et chaleureuse des locaux rénovés avec goût par le propriétaire des lieux. Avant d’apprécier la musique, le public se restaure de produits gourmands et savoureux. Il est toujours de bon ton d’associer les plaisirs des sens et de faire palpiter les papilles avant que les vibrations de la musique ne comblent les oreilles.

Les musiciens du groupe « InLab 4tet » ouvrent le premier set par un titre de leur propre répertoire vite rejoints par David Linx qui interprète un premier morceau comme une « bénédiction » destinée au lieu. Après cette prière offerte à Bémol5, le concert continue et d’emblée on perçoit une belle alchimie entre le chanteur et les musiciens du groupe « InLab 4tet ».

Le saxophoniste Patrice Foudon, le pianiste Benoît Thevenot, le contrebassiste Alexandre Bès et le batteur Nicolas Serret ont totalement investi le répertoire proposé par le chanteur. David Linx reprend des morceaux de ses  albums « Changing Faces », « Rock my Boat », « Bandarkâh », « The Whistleblowers » et propose même de nouvelles pièces pas encore connues du public. Les titres se succèdent avec fluidité et les interactions musicales entre David Linx et ses accompagnateurs témoignent d’une réelle entente. De bout en bout du concert on perçoit entre les cinq musiciens une attention de chaque instant et une confiance mutuelle.

Avec beaucoup de retenue et de sensibilité Patrice Foudon et David Linx échangent sur Down on Lovers Lane, un titre que le saxophoniste avait arrangé pour l’album « Changing Faces » enregistré par David Linx & The Brussels Jazz Orchestra en 2007. C’est à Alexandre Bès qu’il échoie de commencer High Time, un nouveau morceau sur lequel le chanteur a écrit des paroles spécialement pour la soirée. Sur ‘Round About Midnight  David Linx fait un clin d’oeil à Claude Nougaro vis à vis duquel il manifeste une sincère admiration. Benoit Thevenot prend des chorus qui lui valent de vifs applaudissements. Le premier set se termine avec The Whistleblowers qui emporte l’enthousiasme du public.

« InLab 4tet » débute le second set avec Noré Linskignousurb - Oh Wotticabcha, un titre de leur dernier album qui fait monter le pression préparant ainsi le retour sur scène de David Linx qui revient interpréter une ballade de son prochain album. Il appelle ensuite deux représentants de la nouvelle génération des chanteurs qui ont travaillé avec lui dans sa classe au Conservatoire Royal de Bruxelles, Emmanuelle Duvillard et Loïs le Van. Les trois chanteurs commencent a capella et s’en donnent à cœur joie avant d’être rejoints par le quartet. La prestation inattendue mais ébouriffante ravit le public.

Le second set se déroule crescendo. La réaction du public a été très chaleureuse vis à vis de l’énergie dégagée par le groupe et le chanteur sur une nouvelle composition du saxophoniste Sylvain Beuf. On a aussi apprécié la version de Think About A Way to Stay, un titre de l’album « Bandarkâh » enregistré en1998 par David Linx et Diederik Wissels.

Comme on l’a précisé dans un article précédent, il convient de souligner le talent et l’engagement des musiciens du « InLab 4tet » qui ont préparé le répertoire spécialement pour les deux concerts du Bémol5 et ont contribué largement à la réussite de la soirée. La qualité de leurs interventions et leur accompagnement a permis au chanteur de s’exprimer en toute confiance et de faire montre de toute l’étendue du talent qu’on lui connaît.

Doté d’une tessiture de trois octaves, David Linx possède une identité musicale singulière et l’on peut dire qu’il a marqué le chant jazz de son ADN. Sur la scène du Bémol5, il offre, comme toujours, une prestation qui déclenche l’enthousiasme du public. Son approche stylistique mêle mélodie, harmonie et rythme d’une manière unique. Il explore avec inventivité la dimension rythmique de la musique, il embrasse l’harmonie et embrase avec impertinences les lignes mélodiques. Il propulse le son avec énergie ou murmure de délicats propos. Riche d’une musicalité lumineuse et d’une présence scénique charismatique, David Linx offre une prestation raffinée, élégante et généreuse. Il parvient à ménager un équilibre harmonieux entre sensibilité et énergie. Tel un instrumentiste il orne son chant de somptueuses onomatopées. Véritables acrobaties vocales maîtrisées, ses scats n’oublient pas d’être élégants.

On regrette que les contraintes horaires n’aient pas permis d’entendre un rappel mais on comprend tout à fait qu’il faille ménager les riverains. Le concert a ravi l’ensemble du public et c’est bien l’essentiel pour les spectateurs, les musiciens, l’organisateur et surtout pour le jazz.

Peut-être même certains spectateurs reviendront le 22 avril pour le second concert du groupe et pour les prochaines soirées dont il trouveront toutes les indications sur le site du Bémol 5. On rappelle aussi les spectacles programmés par Yves Dorn au Bémol 5 à l’occasion du Jazz Day.

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