20 ans après… Seu Jorge revient avec « Cru »

20 ans après… Seu Jorge revient avec « Cru »

Samba Pop dépouillée et réjouissante

​Nul besoin de présenter Seu Jorge, chanteur et acteur brésilien au succès international. En 2004, l’album « Cru » l’avait consacré comme « roi » de la musique brésilienne. Annoncé pour le 16 juin 2024, l’album « Cru » fête ses 20 ans. Constitué de reprises, de compositions originales de Seu Jorge et de ceux qui étaient de jeunes auteurs-compositeurs dans les années 2000, l’album n’a rien perdu de sa saveur. De la samba pop dépouillée et réjouissante. L’idéal pour bien commencer la saison estivale.

Seu Jorge revient avec Cru20 ans après sa sortie, « Cru » (Believe) s’impose comme un album indémodable qui éblouit encore par le talent de tous les artistes engagés autour de Seu Jorge parmi lesquels on note particulièrement Pretinho da Serrinha (percussions, arrangements, voix, cavaquinho) présent sur la plupart et en charge de nombreux arrangements. On apprécie par ailleurs la qualité du mixage réalisé par Renaud Letang, un travail raffiné qui met en valeur une épure musicale bien éloignée des habituels poncifs rattachés à la samba brésilienne.

Issue d’une même logique esthétique la pochette est créditée au plasticien Vik Muniz.

« Cru », un album dépouillé aux mélodies charmeuses. Pleine de nuances et de sensibilité, la voix légèrement éraillée de Seu Jorge se déploie au fil des neuf plages avec une grâce inouïe dans les aigus, une plénitude absolue dans les médiums et une grande profondeur dans les graves.

Seu Jorge

Plus connu sous son nom de scène de Seu Jorge que lui a donné son ami et batteur Marcelo Yuka, Jorge Mário da Silva est né le 08 juin 1970 et a grandi dans une favela de Belford Roxo dans la région de Baixada Fluminense, région de l’État de Rio de Janeiro. Après une enfance difficile, il apprend la guitare sous le parrainage de Paulo Moura clarinettiste et chef d’orchestre puis intègre la troupe de théâtre de son neveu Gabriel Moura.

Au début des années 1990, il rejoint en tant que chanteur le groupe Farofa Carioca avec lequel enregistre « Moro No Brasil » sorti en 1998 et commercialisé au Brésil, au Portugal et au Japon. Il intègre ensuite la formation hip-hop « Planet Hemp ».

Il se lance ensuite dans une carrière solo et sort son premier disque en 2001 « Samba Esporte Fino » produit par Mario Caldato. Cet album aux sonorités pop influencés par la musique de Jorge Ben, Gilberto Gil ou Milton Nascimento ne sort en 2002 qu’à l’extérieur du Brésil sous le nom de « Carolina ». Il signe un second opus « Cru », salué par les professionnels qui considèrent Seu Jorge comme une figure marquante de la nouvelle génération de la samba-pop brésilienne.

Sorti après le film brésilien culte « La cité de Dieu » (2002) de Fernando Meirelles, dans lequel il interprétait le rôle du chauffeur de bus « Mané Galinha », l’album « Cru » est enregistré en France après une rencontre entre Seu Jorge et le producteur français Jérôme Pigeon. Matthieu Chedid participe à l’enregistrement d’un titre de l’album, Tive razão et invite ensuite Seu Jorge en première partie d’un concert à Bercy. Ils se retrouveront ensuite à de nombreuses reprises en France et au Brésil. L’album « Cru » reçoit un franc succès.

Wes Anderson propose ensuite à Seu Jorge un rôle dans son film « Life Aquatic » (2004) aux côtés de Bill Murray, William Defoe, Cate Blanchett et Anjelica Houston, dans lequel il joue le rôle d’un musicien, Pelé Dos Santos. Pour l’occasion, il interprète plusieurs chansons de David Bowie en portugais. Récemment Seu Jorge a tourné dans le film « Marighella  » tourné en 2019 et sorti en 2021.

Devenu vedette internationale, l’ancien enfant des favelas est aujourd’hui un ambassadeur de la culture brésilienne et un artiste très engagé contre le racisme encore très présent au Brésil.

« Cru »

« Cru », un album de neuf titres d’une grande sobriété au niveau de l’orchestration, ce qui permet d’apprécier le chant et la sonorité de chacun des instruments utilisés.

L’album commence avec un thème d’amour, l’hypnotique et dansant Tive razão de Seu Jorge.

Plus loin, le chanteur interprète une deuxième composition de son cru, São Gonça, un morceau beaucoup plus dénudé qu’il exprime avec une grande tendresse, seul avec sa guitare acoustique.

Pris sur un rythme plus rapide que l’original de Serge Gainsbourg, la reprise de Chatterton ne respire pas la joie de vivre et distille un malaise certain, ce d’autant plus que la liste des « suicidés » ou « fous à lier » inclut plus de personnages que dans le morceau de référence parmi lesquels apparaissent des personnalités du XXème siècle comme le président brésilien Getulio Vargas ou Kurt Cobain, tous deux suicidés par balle.

Après ce titre rythmiquement enlevé advient le plus intimiste Fiore de la Città de Robertinho Brant. Entouré de Robertinho Brant (guitare acoustique), Pretinho Da Serrinha (cavaquinho et percussions) et Fabio Fonseca (synthétiseur), le chanteur est à la basse.

Le répertoire se poursuit avec le plus tonique Bem Querer de Carlos Da Fé et Dom Mita où le chanteur tient la guitare électrique accompagné par la basse de Marcelo Aube et les percussions de Pretinho Da Serrinha. Le titre balance au rythme des claquements de mains et des chœurs qui lui confèrent de douces couleurs. Avec les mêmes musiciens, Seu Jorge reprend le titre de Jerry Leiber et Mike Stoller, Don’t, au climat intimiste et délicat.

Dans un registre tout aussi délicat, Seu Jorge propose ensuite une version acoustique de Bola de Meia de Duani simplement accompagné par la guitare acoustique de Robertinho Brant. On écoute avec délice cette triste histoire d’amour que la voix et la guitare content avec une tendre mélancolie. C’est ensuite avec Una Mujer de Murilo Antunes et Robertinho Brant que se poursuit le répertoire. Tout aussi nostalgique que le précédent, il évoque lui aussi l’amour, la mer, le soleil… la vie.

« Cru » se termine avec une reprise de Eu Sou Favela de Noca Da Portela et Sergio Mosca. Seulement accompagnée de la cuica et des percussions de Pretinho Da Serrin, la voix du chanteur évoque avec une douce langueur le réel problème de société que constituent les favelas. Un dernier titre bluesy et entêtant qui engage à remettre l’album au début pour l’écouter encore et encore.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lions

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Le 22 août 2024, la scène du Théâtre les Arts de Cluny accueille un groupe déjà venu en 2015, le trio qui réunit le violoncelliste Vincent Courtois et les deux saxophonistes Daniel Erdmann et Robin Fincker. Le trio présente son nouveau projet Line for lions, une musique fluide et complexe à la fois.

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Elina Duni & Rob Luft Band

A l’occasion de sa cinquième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 investit de nouveau la scène du Théâtre les Arts de Cluny et accueille Elina Duni & Rob Luft Band. Accompagnée de son orchestre cosmopolite, la chanteuse vient présenter un répertoire multilingue qui mêle chansons traditionnelles albanaises et kosovares, chansons françaises, standards de jazz et compositions personnelles écrites avec le guitariste Rob Luft. Musique envoutante entre évanescence et effervescence.

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Adèle Viret 4tet & Les jours rallongent

La quatrième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 investit de nouveau la scène du Théâtre Les Arts. Au programme de la soirée, le quartet d’Adèle Viret puis « Les Jours rallongent ». Les atmosphères contrastées et les propos singuliers proposés par les deux groupes interpellent et ravissent l’auditoire.La quatrième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 investit de nouveau la scène du Théâtre Les Arts. Au programme de la soirée, le quartet d’Adèle Viret puis « Les Jours rallongent ». Les atmosphères contrastées et les propos singuliers proposés par les deux groupes interpellent et ravissent l’auditoire.

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« Life is a Movie » par Laurent de Wilde Trio

« Life is a Movie » par Laurent de Wilde Trio

Un projet musical gorgé de vie et de swing

En trio avec le contrebassiste Jérôme Regard et le batteur Donald Kontamanou, le pianiste et compositeur Laurent de Wilde présente « Life is a Movie » et ses ambiances éclectiques irriguées de groove et de liberté. La vie d’un musicien narrée comme un film, au fil des rencontres et des imprévus de la vie. Un album élégant gorgé de vie et de swing.

visuel de l'album Life is a movie de Laurent de Wilde TrioSorti le 28 avril 2023, « Life is a Movie » (Gazebo/L’Autre Distribution) résonne comme la bande-son d’un voyage musical proposé par Laurent de Wilde Trio, au cœur du jazz et des émotions.

Pour le leader, ces émotions de la vie transparaissent à travers un éventail de morceaux « très différents, des morceaux gais des morceaux tristes, des morceau rapides, des morceaux lents, dans le film de sa vie il y a tellement d’influences différentes qu’on ne peut pas lui donner une tonalité particulière ».

« La vie c’est comme dans un film, parfois un film de Godard, parfois un film de Kubrick, parfois un film d’action, parfois un film d’amour, un film qui finit bien, un film qui finit mal. On a parfois l’impression d’habiter dans sa propre histoire sans en être vraiment l’acteur. On est plutôt le spectateur de sa propre vie et parfois on se retrouve bombardé à l’intérieur même de l’histoire et puis de temps en temps l’histoire vous laisse de côté, on s’aperçoit que c’est sa propre vie. » Laurent de Wilde

Laurent de Wilde

Musicien, producteur, écrivain et animateur radio multi-récompensé pour ses albums jazz et électro, Laurent de Wilde, né en 1960 à Washington, s’installe en France en 1964. Il fait ses études à Paris jusqu’à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, qu’il intègre en 1981. Il repart ensuite aux États-Unis en 1983. Il apprend le piano jazz à New York où il réside durant huit ans et se produit professionnellement.

Pianiste et compositeur

A la fin des années 80, il y enregistre en trio « Off the Boat » (1987) puis « Odd and Blue » (1989) avec Ira Coleman (contrebasse) et Jack DeJohnette (batterie) puis « Colors of Manhattan » (1990) en quartet avec Eddie Henderson (trompette), Ira Coleman (contrebasse), Lewis Nash (batterie).

Il revient à Paris en 1991 où il poursuit sa carrière de musicien. Il obtient le Prix Django Reinhardt en 1993 pour son album Open changes (1992) puis enregistre « The back burner » (1995) puis « Spoon-a-rythm » (1997) pour lequel il obtient la Victoire du Jazz de « Révélation de l’année ».

Durant les années 2000, il s’immerge dans l’électronique et produit 6 albums, « Time 4 change » (2000), « Stories » (2003), « Organics » ‘2004’, « PC Pieces » (2007), « Fly » (2010), puis « Fly Superfly » (2014). Puis il mène des projets plus variés, la poursuite de son trio jazz, la collaboration avec des artistes tels que Jacques Gamblin (Ce que le djazz fait à ma jambe, lectures musicales autour de textes de Gamblin) et Abd Al Malik (Gibraltar), la co-réalisation de deux documentaires pour Arte sur Monk (2010) et Mingus (2011) et une collaboration avec le conteur Souleymane Mbodj (Contes d’Afrique, 10 albums pour les éditions Milan).

En 2016, Laurent de Wilde sort « Riddles » (Gazebo). En 2017, l’année du centenaire de la naissance de Thelonious Monk, il crée le New Monk trio dédié aux compositions de Monk. En 2018, il reçoit Prix du meilleur disque français de L’Académie du Jazz pour son album « New Monk Trio ». Cette même année, il reçoit le titre d’Artiste de l’année aux Victoires du Jazz et le Grand prix du Jazz Sacem pour l’ensemble de sa carrière.

En 2019, il publie « Three Trios », un coffret qui réunit les trois albums « Odd & Blue » (1989), « Open Changes » (1993) et « The Present » (2006). En 2021, il publie « Whells », enregistré en duo avec Ray Lema.

Producteur

Sur le label Gazebo qu’il a fondé en 2010, il met en avant d’autres artistes du monde de jazz :

Animateur radio

En 2016, il entame sur TSF Jazz une carrière d’animateur radio avec « Portrait in jazz », une série d’émissions hebdomadaires où il invite des personnalités non musiciennes à parler de leur rapport personnel au jazz. Depuis 2020, il anime « On The Wilde Side », du lundi au jeudi (19h à 20h) sur Radio Classique.

Ecrivain

En tant qu’auteur, Laurent de Wilde a publié « Monk », un essai consacré à Thelonious Monk publié en 1997 puis en livre de poche Folio en 2017. En 1996, l’ouvrage a reçu le prix Charles-Delaunay du meilleur livre de jazz et en 1997 le prix de littérature musicale Pelléas. L’ouvrage a ensuite été porté à l’écran par Arte.

En 2016, chez Grasset paraît « Les fous du son. D’Edison à nos jours » qui est ré-édité chez Folio en 2019. Cette saga historique retrace les origines de la musique électronique et permet de découvrir les inventeurs et les inventions à l’origine des machines à produire du son avec de l’électricité, les synthés.

En 2023, avec l’auteur de bande dessinée Yvan Guillo alias Samplerman, il co-signe « Robert Moog », un ouvrage sur l’inventeur du synthétiseur modulaire, Robert Moog (1934-2005). Le livre est paru en mars dans la collection Supersoniques aux Éditions de la Philharmonie.

…. 2023, « Life is a Movie »

Laurent de Wilde trio©Leo Ouazan

Après un accident de moto qui l’a privé de l’usage de ses jambes juste après la crise du covid, Laurent de Wilde est de retour sur ses deux jambes, prêt à se remettre à danser et le 28 avril 2023, il sort « Life is a Movie » (Gazbo/L’Autre Distribution), avec le contrebassiste Jérôme Regard et le batteur Donald Kontomanou.

Toutes les compositions de l’album sont créditées à Laurent de Wilde sauf Easy come easy Go co-écrit avec Donald Kontomanou. « Life is a Movie » a été enregistré au Studio Gil Evans de la Maison de la Culture d’Amiens les 14 et 15 septembre 2022 par Dominique « Dume » Poutet assisté de Bertrand Hardi. L’album a été mixé et mastérisé par Dume.

Au fil des titres

Après les arpèges de l’introduction suggérant un flot incessant de vaguelettes, le trio joue la mélodie de La vague. Baignée d’allégresse, elle développe un élan vital inouï et génère des images de film jusqu’au final du morceau qui se termine sur un clapotis de marée basse.

Changement de climat avec Back on the beat et son riff groovy que le leader a écrit en pensant à Ramsey Lewis, disparu quelques jours avant l’enregistrement de l’album « Life is a movie ». Le jeu enthousiaste du pianiste, son sens de l’accentuation, du phrasé et la mise en valeur du thème le rattachent à grande tradition du trio piano/contrebasse/batterie.

Advient alors, comme en flottaison, le titre qui donne son nom à l’album. Quelque peu étonnante, l’atmosphère de Life is a movie suscite l’incertitude, comme si la musique hésitait avant de prendre une direction.

Le répertoire se poursuit avec Les paradis perdus, une composition nostalgique. Des pastilles adhésives appliquées sur les cordes du piano rendent le son de l’instrument proche de celui de la kora. Le batteur Donald Kontomanou ouvre Easy come easy go par des roulements percutants de caisse claire puis, avec une exubérante éloquence, le pianiste expose le riff de la mélodie. Son jeu effervescent au toucher percussif développe des fulgurances jusqu’au final bluesy en diable.

Le pianiste convie ensuite l’oreille à le suivre sur Inners Roads, les routes du lent voyage qu’il a fait à l’intérieur de lui-même, lorsqu’il était cloué au lit après son accident. Musique minimaliste, jeu de piano fluide, longues tresses de notes fluides et cristallines, jeu souple de la contrebasse, légèreté de la batterie. Get up and dance contraste avec le titre précédent par son climat explosif évocateur de la musique de Fela Kuti auquel Laurent de Wilde rend hommage. C’est avec ferveur que Donald Kontomanou déploie son solo sur un rythme d’Afrobeat évocateur de celui de Tony Allen.

Le trio interprète ensuite Liane et Banian, composition écrite par Laurent de Wilde pour son duo de piano avec le pianiste franco-congolais Ray Lema. Mélodie romantique et jeu aérien du piano, délicatesse du toucher du batteur sur peaux et cymbales, contrebasse mélancolique.

L’album se termine avec Mes insomnuits. Dans un contexte musical crépusculaire évocateur de l’atmosphère d’une série noire, le pianiste scande les paroles de son texte à la manière de Claude Nougaro. Il dédie ce titre à tous ceux et celles qui comme lui « peuvent avoir parfois du mal à dormir et pensent, à tort, qu’ils sont seuls dans leur cas »… on se promet de le mettre sur la platine en cas d’insomnies prochaines.

Pour écouter le trio de Laurent de Wilde, deux rendez-vous se profilent. Le samedi 20 mai 2023 à 21h à Roskoff, dans le cadre de la 8ème édition du festival « Jazz in Rosko » dont le pianiste est l’invité d’honneur et le directeur artistique et le mardi 06 juin 2023 à 21h à Paris au New Morning pour le concert de sortie de l’album.

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Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Électricité et mélodies font bon ménage

Avec « Zeitgeist » Laurent Cugny livre sa définition du jazz : un langage musical universel qui traverse les époques et transcende les mélodies. Le pianiste dirige ici la fine fleur des musiciens hexagonaux réunis dans un tentet où chaque instrumentiste s’exprime avec une grande liberté. Électricité et mélodie font bon ménage. Un album jubilatoire.

visuel de l'album Zeitgeist de Laurent Cugny TentetMaître avéré et reconnu de la direction de grands ensemble, Laurent Cugny a réuni en 2022 un all-star de musiciens de jazz français pour jouer un répertoire inédit enregistré sur l’album « Zeitgeist » (Label Frémeaux & Associés) dont la sortie est annoncée pour le 14 avril 2023.

Le tentet à l’instrumentation quelque peu inhabituelle compte trois claviers électriques, deux batteries, une guitare, une contrebasse, une trompette, un saxophone soprano et une clarinette basse. Dans la plus pure tradition du jazz, une grande part est laissée à l’improvisation et à l’initiative des musiciens.

Ancré dans la grande tradition du jazz et du blues, « Zeitgeist » groove de bout en bout. Timbres et couleurs harmoniques s’unissent, se télescopent et explosent. Une musique singulière qui développe une vision universelle du jazz. Un régal absolu… dans l’esprit du temps, de notre temps.

Laurent Cugny

Pianiste et claviériste, arrangeur, chef d’orchestre, auteur, professeur…  la longue carrière de Laurent Cugny est prestigieuse et difficile à résumer.

Celui qui a joué et enregistré avec Gil Evans (1987), a dirigé le Big Band Lumière pendant 20 ans de 1980 à 2000 et le Gil Evans Paris Workshop de 2014 à 2018, a aussi été directeur de l’Orchestre National de Jazz (ONJ) de1994 à 1997.

Il a écrit un opéra-jazz, « La Tectonique des nuages », à partir d’une pièce de José Rivera sur une mise en scène de François Rancillac. L’œuvre a été créée en version concert en 2006 et reprise au théâtre de la Ville (Paris) en 2007.

Il a aussi écrit des ouvrages parmi lesquels on peut citer sans être exhaustif, « Las Vegas Tango - Une vie de Gil Evans » (1989), « Électrique - Miles Davis 1968-1975 » (1993), « Histoire du jazz en France – Tome 1 : du milieu du XIXème siècle à 1929 » (2014), « Hugues Panassié – Le Jazz Hot et la réception de l’œuvre panassiéenne » (2017) », ​ »Recentrer la musique – Tome 1 : audiotactilité et ontologie de l’œuvre musicale » (2021). « Recentrer la musique - Tome 2 : New Musicology et Heméneutique, peur de la musique, analyse » est annoncé pour 2023.

On peut aussi noter en 2022 chez Frémeaux & Associés, la sortie de « Histoire du jazz - Une musique pour les XXe et XXIe siècles », 4 CD qui retracent l’histoire du jazz né il y a 120 ans et qui n’a cessé d’évoluer dans toutes ses dimensions, musicales, sociales, culturelles, politiques, économiques. 4 CD comme un cours particulier de Laurent Cugny : « Méthodologie et Origines », « L’intrigue Linéaire principale (1917-1976) », « L’Ère Postmoderne (après 1976) » et « Le Jazz Vocal », 4h45 d’écoute pour découvrir l’histoire globale du jazz, de l’esclavage au label ECM.

Après une thèse de doctorat consacrée à l’analyse de l’œuvre de jazz publiée en 2009 sous le titre « Analyser le jazz » aux éditions Outre Mesure, Laurent Cugny a exercé diverses activités d’enseignement, de pratique collective et de recherche et publié de nombreux articles. Il a été nommé professeur de musicologie en 2006 à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV).

Il a par ailleurs signé de nombreux arrangements pour Lucky Peterson, Abbey Lincoln, David Linx, Juliette Gréco, Ricardo Teté, Viktor Lazlo, et pour bien d’autres encore.

En janvier 2023, Laurent Cugny prend les rênes de l’Orchestre des Jeunes de l’ONJ pour sa quatrième saison. Il a pour l’orchestre de sérieuses ambitions : « Sur le plan musical, ce qui m’intéresse est de voir comment des instrumentistes qui n’étaient pas nés au moment de la création de cette musique vont pouvoir s’en emparer, avec leur formation et leur culture musicale, nécessairement différente. J’essaierai de leur laisser la marge de liberté nécessaire pour qu’elles et ils soient en mesure de livrer une version nouvelle de cette musique. »

Enfin en 2023, il va tourner sur les scènes françaises avec le « Laurent Cugny Tentet » pour présenter sur scène le répertoire de son nouveau projet « Zeitgeist ».

« Zeitgeist »

Outre les 10 photos en noir et blanc des musiciens du tentet, le livret définit la musique et l’esprit de » Zeitgeist » en 28 mots et quelques ponctuations. Un propos synthétique et fort juste qui cerne l’essence même de la musique de cet album enregistré en septembre 2022 au Studio Midilive de Villetaneuse par Ludovic lanen qui en a aussi assuré le mixage.

« Zeitgeist
L’esprit du temps. Signes du temps.
De Louis Armstrong et des états d’âme indigo ?
Du swinging London, de Woodstock et Mister Foster
De notre temps ? »

Sur « Zeitgeist » on découvre avec bonheur l’essentiel de Laurent Cugny, son sens de la mélodie, sa vision intellectuelle de l’histoire du jazz et son goût du partage avec les musiciens qu’il a réunis autour de lui pour enregistrer les neuf pistes de l’album.

Le tentet réunit quelques-uns des musiciens les plus en vue dans le paysage actuel du jazz français. Autour de Laurent Cugny (piano électrique, Fender Rhodes) on retrouve Pierre de Bethmann (piano électrique Fender Rhodes), Laurent Coulondre (orgue Hammond B3), Manu Codjia (guitare), Quentin Ghomari (trompette), Martin Guerpin (saxophone soprano), Stéphane Guillaume (clarinette basse), Jérôme Regard (contrebasse), Clément Daldosso (contrebasse), Stéphane Huchard (batterie), Antoine Paganotti (batterie), Élie Martin-Charrière (batterie). On note que Stéphane Huchard et Stéphane Guillaume faisaient partie de l’ONJ que dirigea Laurent Cugny de 1994 à 1997.

Dans « Zeitgeist », dissonance et harmonie coexistent avec bonheur. Les textures acoustiques s’allient à l’énergie des instruments électrifiés. Les formules rythmiques alimentent le tissu collectif d’où se détachent les interventions inspirées des solistes. Tout concourt à faire de cet album un opus aux atmosphères « bleutées », raffinées, exaltantes et jubilatoires.

Au fil des pistes

C’est Liviore, une composition de Laurent Cugny qui ouvre l’album. Elle place au premier plan le saxophone soprano. Au gré d’une atmosphère évanescente et stratosphérique installée par les Fender Rhodes, la guitare et la section rythmique, le soprano élève des arabesques circulaires et s’envole. C’est ensuite la trompette à la sonorité embrumée dans les graves mais incisive dans les aigus qui génère un environnement trépidant avant de céder la parole à la clarinette basse dont les sons éclatants transportent la musique dans une sorte de jungle urbaine.

A partir de la version de Woodstock écrite en 1969 par Joni Mitchell, le tentet de Laurent Cugny invite à un voyage musical spirituel. Jouée par la trompette au timbre mélancolique puis par la guitare, l’orgue et les Fender Rhodes, la mélodie résonne comme un hymne éphémère.

Changement de dynamique et de climat avec Boogie Woogie Waltz écrit par Josef Zawinul en 1973 pour l’album « Sweetnighter ». La reprise proposée par le tentet met en orbite l’improvisation virtuose de la clarinette basse et le dialogue percussif de Stéphane Huchard et Antoine Paganotti. L’oreille est saisie par le chorus ébouriffant du Fender Rhodes soutenu par l’orchestre sur un jazz fusion bigrement funky et évocateur de la musique des années 70. Le répertoire se poursuit avec une version singulière de L’air que l’on respire, titre de Michel Jonasz sorti en 1996. Le tentet développe le morceau comme une ritournelle soul et mélancolique jouée sur un tempo de reggae électro-futuriste.

Avec Pyramidal Vision, Laurent Cugny rend hommage au pianiste, organiste et chanteur Delmar Brown disparu le 01 avril 2017 à New York. Il a été musicien régulier du big band de Gil Evans. Les arrangements de Laurent Cugny octroient une dimension apaisée à la composition qui groove pourtant avec allégresse au fil des chorus des deux Fender Rhodes.

On craque littéralement pour la version délicieuse et malicieuse du titre I want you des Beatles sortie en 1969 sur l’album « Abbey Road ». On est esbroufé par l’improvisation exaltante et inspirée de la guitare déchaînée et frénétique de Manu Codja. Du rock blues jazzy à se damner !

Composée par Laurent Cugny, Salamero laisse une grande part à l’improvisation jubilatoire de la guitare, met en valeur le soprano voltigeur et l’orgue Hammond enflammé de Laurent Coulondre et se termine avec le dialogue polyrythmique effréné de Stéphane Huchard et Élie Martin-Charrière.

La reprise de Mr Foster, composition de Miles Davis qui rend hommage au grand batteur, met en lumière les arabesques musicales de la clarinette basse de Stéphane Guillaume soutenue par le tempo rythmique indéfectible de la rythmique.

L’album se termine avec une délicieuse version de Mood Indigo, à partir des arrangements de 1931 de ce grand standard écrit par Edward « Duke » Ellington. En sourdine, la trompette tisse un phrasé mélancolique, la clarinette basse ronfle tel un trombone, le Fender Rhodes égrène des grappes de notes rayonnantes, la contrebasse de Clément Daldosso chuchote son chant boisé, la guitare s’envole avec lyrisme alors que l’orchestration transcende la mélodie. Un réel enchantement !

Pour écouter live la musique de « Zeitgeis » et retrouver sur scène le Laurent Cugny Tentet avec Pierre de Bethmann (piano électrique Fender Rhodes), Laurent Coulondre (orgue Hammond B3), Manu Codjia (guitare), Jérôme Regard (contrebasse), Stéphane Huchard (batterie), Antoine Paganotti (batterie), Sylvain Gontard (trompette), Martin Guerpin (saxophone soprano) et Stéphane Guillaume (clarinette basse), rendez-vous pour la soirée de clôture du festival « Jazz à Saint-Germain des Près », le 17 Mai 2023 à 20h30 à l’Amphithéâtre Jussieu Sorbonne Université, le 04 août 2023 au La Londe Jazz Festival (83) et à 19h le 16 décembre 2023 à Paris, au studio 104 de la Maison de la Radio et de la Musique.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lions

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Elina Duni & Rob Luft Band

A l’occasion de sa cinquième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 investit de nouveau la scène du Théâtre les Arts de Cluny et accueille Elina Duni & Rob Luft Band. Accompagnée de son orchestre cosmopolite, la chanteuse vient présenter un répertoire multilingue qui mêle chansons traditionnelles albanaises et kosovares, chansons françaises, standards de jazz et compositions personnelles écrites avec le guitariste Rob Luft. Musique envoutante entre évanescence et effervescence.

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lions

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Adèle Viret 4tet & Les jours rallongent

La quatrième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 investit de nouveau la scène du Théâtre Les Arts. Au programme de la soirée, le quartet d’Adèle Viret puis « Les Jours rallongent ». Les atmosphères contrastées et les propos singuliers proposés par les deux groupes interpellent et ravissent l’auditoire.La quatrième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 investit de nouveau la scène du Théâtre Les Arts. Au programme de la soirée, le quartet d’Adèle Viret puis « Les Jours rallongent ». Les atmosphères contrastées et les propos singuliers proposés par les deux groupes interpellent et ravissent l’auditoire.

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« Healing rituals » de Naïssam Jalal

« Healing rituals » de Naïssam Jalal

Rituels de sérénité

​Loin des colères et de la frénésie du monde, la flutiste et compositrice Naïssam Jalal met le cap sur la profondeur et la douceur avec « Healing rituals ». Elle a imaginé et créé huit rituels de guérison qui résonnent comme huit rituels de sérénité où se mêlent harmonies du Moyen Orient et lyrisme modal. Une musique acoustique et vibrante aux atmosphères apaisantes, intenses et lumineuses.

Après le double album « Un Autre Monde  » (Les Couleurs du Son//L’Autre Distribution) paru en février 2021, Naïssam Jalal est de retour avec « Healing rituals » (Les Couleurs du Son & L’autre distribution) sorti le 31 mars 2023.

Pour ce neuvième album en neuf ans, la flûtiste s’exprime au sein d’un quartet acoustique qui évolue entre orchestre de jazz contemporain et quatuor de chambre. Elle est entourée du violoncelliste Clément Petit, du contrebassiste Claude Tchamitchian et du batteur Zaza Desiderio.

« Healing rituals »… une musique très moderne, inspirée des traditions et de la transe, riche en énergie.

Le projet

Suite à une hospitalisation, la musicienne a pu mesurer la puissance curative de la musique qui l’a soulagée plus qu’aucune parole : « J’ai dû, à un moment douloureux de ma vie, passer quelques semaines à l’hôpital. Un ami musicien, est venu jouer dans ma chambre. L’impact de la musique a été très fort d’un point de vue moral, intérieur, mais aussi physiologique. Par souci de rendre à d’autres ce que j’ai eu la chance de recevoir, j’ai souhaité aller jouer en chambre. »

Elle affirme que « le corps et l’esprit en souffrance ont besoin d’une musique simple, belle, vrai, intense et répétitive pour retrouver un certain bien être… ces caractéristiques que l’on retrouve dans la plupart des musiques destinées à la guérison comme dans le zar en Egypte, le gnawa au Maroc, et dans de nombreuses musiques qui soignent. »

Visuel de l'album Healing Rituals de Naïssam JalalPour Naïssam Jalal, ces huit rituels de guérison « répondent aux trois impératifs du corps en souffrance : le silence, la transe et la beauté. Le silence pour l’apaisement. La transe pour l’oubli des douleurs et des angoisses. La beauté dont l’esprit a besoin de se nourrir pour retrouver l’espoir et l’envie de vivre face à la laideur du corps qui souffre. »

Elle a imaginé et composé ces huit rituels « en dehors de toute tradition » mais en lien avec « les éléments de la nature ». La rivière, la lune, le soleil, les collines, la brume, la forêt, le vent et la terre l’ont inspirée. Elle a tenté de « retranscrire en musique l’énergie puissante de chacun de ces éléments » pour recréer les sensations qu’ils ont créé en elle… calme, plénitude, émerveillement. Pour elle, « le lien aux éléments de la nature inscrivait [s]es rituels dans une filiation avec les autres musiques de guérison qui sont toutes liées, plus ou moins, à des croyances animistes. Même lorsqu’elles prennent place dans des sociétés musulmanes, ces musiques sont le fruit du syncrétisme entre l’islam et les croyances animistes ancestrales des populations qui les ont produites. »

« Healing rituals »

Nassam Jalal a choisi de s’exprimer en quartet au sein d’une formation acoustique composée de deux instruments à cordes, le violoncelle de Cément Petit et la contrebasse de Claude Tchamitchian et d’une batterie, celle de Zaza Desiderio.

Enregistré en septembre 2022 au Studio Gil Evans, « Healing rituals » propose une musique chambriste aux accents très contemporains dont le vocabulaire emprunte à de nombreuses traditions musicales qui l’inspirent parmi lesquelles entre autres, jazz modal, musiques du Sahara, gnawa, arabe classique, hindoutanie.

Au fil des titres

Rituel du vent invite à un voyage hypnotique. Chant de la voix en écho à celui de la flûte et du nay, son de l’archet sur les cordes du daf, jeu mystérieux et sombre de la contrebasse, batterie obsédante. Le répertoire se poursuit avec Rituel du soleil inspiré par l’astre éblouissant. Après le rif introductif de la contrebasse et du daf, le nay déploie ses volutes au-dessus des cordes et de la batterie. La transe gnawa est proche. On est éblouit par le contraste qui règne entre les sons aigus de la flûte et ceux de la rythmique. La partition est comme irradiée par la chaleur du Sahel.

Le jeu rythmique de la batterie étoffe Rituel des collines et suggère les grands espaces. Les arabesques lyriques de l’archet sur les cordes du violoncelle évoquent les rayons du soleil couchant sur les hauteurs. Plus loin, le lancinant Rituel de la rivière saisit par sa magie. Boucles rythmiques et riff réitératif de la flûte qui enroule ensuite ses volutes mélodieuses et aériennes au-dessus de la batterie, profond chorus de contrebasse… fluide, la rivière coule.

Après l’introduction flûte-contrebasse à l’archet de Rituel de la terre, la batterie entre en jeu et ouvre l’espace à la flûte lumineuse puis au chant qui s’élève telle une prière. La voix de Naïssam Jalal s’envole dans les aigus et sa complainte enveloppe les sons de la contrebasse. Voix, contrebasse, baguettes et flûte invitent ensuite à les suivre dans Rituel de la forêt. On croit entendre les chants des oiseaux et leurs becs qui frappent les arbres. On tombe sous le charme du chorus/dialogue fécond batterie/flûte. Puissent toutes les forêts prodiguer pareille musicalité !

La nuit tombe et advient Rituel de la lune. Une ligne de basse veloutée troue le silence de la nuit et introduit le thème. La flûte suggère la lumière de la lune. La contrebasse la rejoint. Se crée alors un climat apaisant puis le rythme s’accélère et les sons se densifient. Tous les instruments font écho à la flûte et à la voix de Naïssam Jalal qui pratique le parler-souffler avec une maîtrise inouïe. Revient ensuite le calme lunaire.

Dernier morceau de l’album, Rituel de la brume interpelle par la douceur de son climat voilé et par la lenteur expressive de la voix et des instruments. La musique chuchote et invite au songe.

Pour écouter Naïssam Jalal et son projet « Healing rituals », rendez-vous le 13 mai 2023 à 20j30 au Cheval Blanc à Schiltigheim (67300) et le 08 juin 2023 à 20h au Café de la Danse (Paris) pour le concert de sortie de l’album.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lions

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lions

Le 22 août 2024, la scène du Théâtre les Arts de Cluny accueille un groupe déjà venu en 2015, le trio qui réunit le violoncelliste Vincent Courtois et les deux saxophonistes Daniel Erdmann et Robin Fincker. Le trio présente son nouveau projet Line for lions, une musique fluide et complexe à la fois.

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« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

Neuf tableaux, neuf respirations

​Trois ans après son premier album « Dream Jobim », la saxophoniste Virginie Daïdé poursuit son voyage musical avec « Moods ». Malgré sa pochette en noir et blanc, l’album ne manque pas de couleurs, celles des émotions qu’elle célèbre en quartet. Neuf tableaux, neuf ambiances, neuf humeurs, la vie en quelque sorte.

Visuel de l'album Moods de Virginier Daïde, Visuel de l'album Moods de Virginier DaïdeLa saxophoniste et compositrice Virgine Daïdé revient en quartet avec « Moods » (DSY/L’Autre Distribution), sorti le 31 mars 2023.

Avec le pianiste Nicolas Dri, le contrebassiste Thomas Posner et le batteur Tony Rabeson, elle invite à voyager dans ses états d’âmes sur un album dont les ambiances évoquent la respiration de la vie. De multiples influences jazz traversent « Moods », « d’inspirations du hard bop aux harmonies modales »

« Moods »… entre rêve et réalité, entre ombre et lumière. Un jazz contemporain sensible et délicat, élégant et onirique.

Le projet

Nul n’est mieux placé que l’artiste pour parler de son projet et Virginie Daïdé l’évoque ainsi : « La musique est mon miroir d’humeurs, une boîte où retrouver les émotions passées et reconstruire celles à venir. Elle nous permet de vivre hier, d’imaginer demain, de voyager en restant immobile ou de remettre ses idées en ordre car un accord a provoqué l’équilibre. Dans « Moods », je recherche cette osmose de styles et de figures musicales qui, extraites de leurs socles, peuvent librement danser ensemble. »

« Moods » a été enregistré les 18 et 19 octobre 2022 au Studio Sextan à Malakoff (France) puis mixé et enregistré par Alban Sautour.

Il en résulte un album avec un répertoire de neuf titres parmi lesquels sept sont crédités à Virginié Daïdé, Castle à Thomas Possner et Paris Menthe à Nicolas Dri. L’opus illustre tout à fait les propos de Virginie Daïdé : « J’aime laisser vivre les notes. Partager les mélodies avec la rythmique, la contrebasse. Qu’il y ait de l’espace. Et comme me dit Tony, il faut entendre les oiseaux … »

Le saxophone ténor au jeu fluide et velouté, le piano inspiré et flamboyant, la contrebasse solide et charpentée et la batterie souple et dynamique partagent les notes, croisent les mélodies, brossent des ambiances, construisent des tableaux irradiés de soleil ou nimbés d’ombres.

Au fil des plages

En ouverture, Three On The Road ondule avec allégresse suivi de Seeing You dont les changements d’humeur musicale, enthousiasme ou calme, ne manquent pas de swing. Profilé dans la mouvance d’un jazz plus classique, One More swingue avec optimisme et les chorus de piano et de saxophone débordent de feeling.

Zig Zag sautille de joie et fait dialoguer en contrepoint piano et saxophone. Changement d’ambiance avec Castle. Voyage imaginaire au climat vaporeux où le saxophone étire les notes et raconte une histoire. Le solo de contrebasse lui répond et lui dit son étonnement. Promenade dépaysante et fort plaisante.

Véritable concentré de hard bop, Moods Up distille de la bonne humeur à revendre. Chorus flamboyants du ténor, piano volubile, contrebasse tonique, batteur tout en souplesse. On se régale de bout en bout. Paris Menthe contraste ensuite par sa douceur et sa nostalgie qui ondoient.

Plus loin, Summer Moods permet d’apprécier l’élégance du ténor qui chante, les accents plein de ferveur du solo de piano. Le morceau invite à espérer le retour de l’été et de ses belles humeurs. L’album se termine sur un rythme ternaire avec la tendresse pleine de mélancolie de J&E dont la douceur ravit et engage à la rêverie.

Pour écouter Virginie Daïdé Quartet, rendez-vous le 07 juin 2023 à 21h au Jacques Pelzer Jazz Club de Bruxelles (Belgique), le 08 juin 2023 au Jazzclub Da Muze à Anvers (Belgique), le 09 juin 2023 au 27bflat à Bruges (Belgique). ICI, pour accéder à l’ensemble des dates de concerts de Virginie Daïdé.

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Adrien Chicot revient en quintet avec « Sound of Eymet »

Adrien Chicot revient en quintet avec « Sound of Eymet »

Hard bop sensible et poétique

Pour son cinquième album, « Sound of Eymet », le pianiste Adrien Chicot est de retour en quintet. Avec Julien Alour à la trompette, Ricardo Izquierdo au saxophone, Sylvain Romano à la contrebasse et Antoine Paganotti à la batterie déjà présents à ses côtés sur « Babyland », il présente un répertoire de titres inédits. A la fois énergique et tranquille, l’opus propose un hard bop sensible et inventif qui ne manque pas de poésie.

Après le fougueux « City Walk » (2018) et l’enchanteur « Babyland » (2021), le pianiste Adrien Chicot est de retour avec « Sound of Eymet » (Finger Snap Productions/L’Autre Distribution). Sorti le 03 mars 2023, l’album navigue entre tension et tranquillité. Il propose une musique sophistiquée dont la pluralité des climats surprend et enchante à la fois.

Phrases mélodiques et improvisations inventives des solistes se succèdent sur une assise rythmique solide. Un vrai son du groupe émerge de cet album qui témoigne de la cohésion du quintet.

« Sound of Eymet »… empreint d’une musicalité sans faille, l’album rayonne d’énergie et de fougue et calme le jeu avec des douceurs poétiques.

« Sound of Eymet »

Adrien Chicot revient en quintet avec "Sound of Eymet"Enregistré à l’Espace culture d’Eymet en septembre 2022 par Christophe Dal Sasso qui a aussi assuré le mixage et la masterisation, l’album « Sound of Eymet » réunit autour du pianiste et compositeur Adrien Chicot, le trompettiste Julien Alour, le saxophoniste ténor Ricardo Izquierdo, le contrebassiste Sylvain Romano et le batteur Antoine Paganotti.

Entre une paire de souffleurs inspirés et un duo rythmique sans faille, le leader développe le large éventail de ses nuances expressives.

Le quintet présente neuf compositions inédites du leader.

Avec élégance, la musique groove. Elle s’adoucit puis s’assombrit avant de rebondir avec frénésie. Elle se libère comme en apesanteur pour voguer vers quelques détours passionnés. Un véritable concentré d’émotions.

Au fil des titres

Dans le plus pur style hard bop, l’album ouvre avec le flamboyant Chic o’clock. Le thème est exposé par les souffleurs. Le ténor improvise ensuite avec une fougue maîtrisée puis la trompette s’exprime avec frénésie, soutenue par le jeu tout en rondeur de la contrebasse. Tout en façonnant les accords avec subtilité, le piano accompagne puis part dans une improvisation lumineuse et ciselée.

Superbement arrangée, Room two est joué sur un tempo plus nuancé. Les solistes ne manquent pas d’ardeur sur leurs chorus qu’ils déroulent avec élégance. Empreinte d ‘une douce profondeur, If white keys were black révèle la délicate osmose qui règne entre les musiciens. Le piano harmonise avec délicatesse puis la trompette libère son propos et avec une relative frénésie, le groupe suspend la rêverie.

Singulier climat que celui de Rainy Day. Le titre semble flotter sur un océan de délicatesse. Il se dégage une atmosphère fusionnelle entre les musiciens qui s’expriment avec une délicatesse inouïe… osmose quasi absolue.

A partir d’un motif de contrebasse itératif et un climat de relative accalmie, l’ambiance de Searching the sound s’enfièvre. Les souffleurs se distinguent par un jeu très libre et endiablé. La contrebasse s’octroie un chorus qui bouscule la cochlée. Avec réussite, le titre conjugue les contraires.

Changement de décor avec le climat bucolique de Boubou’s bubble. La musique respire. Au-dessus des arpèges du piano, les souffleurs phrasent avec romantisme. Musique en suspension…

Au détour de la septième plage, le climat se teinte de nuances funky aux accents latino. Après l’exposition du thème qui oscille entre jazz moderne et modal, le ténor développe un jeu d’une fluidité saisissante. Son chorus virtuose étonne par sa qualité mélodique. Le solo de batterie évolue entre polyrythmie et mélodie percussive.

Une sombre mélancolie imprègne Die with the secret of the hidden treasure qui évoque une procession musicale recueillie. Après ce très court morceau, le disque se termine avec Funk for Slem. Un blues funk où le clavier dialogue avec la trompette… ça groove en diable.

Pour écouter la musique de « Sound of Eymet » présentée live par Adrien Chicot et ses comparses, rendez-vous le 01 juin 2023 à 20h30 au Studio de l’Ermitage à Paris.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lions

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Le 22 août 2024, la scène du Théâtre les Arts de Cluny accueille un groupe déjà venu en 2015, le trio qui réunit le violoncelliste Vincent Courtois et les deux saxophonistes Daniel Erdmann et Robin Fincker. Le trio présente son nouveau projet Line for lions, une musique fluide et complexe à la fois.

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