Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

Modal, hors mode et radical

Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.

Enregistré en studio, « Le Sable et l’Écume » (Suraj/L’Autre Distribution) réussit la prouesse de restituer la dimension vivante de la musique que présentent sur scène les musiciens. De bout en bout des neuf plages du disque, Titi Robin Quatuor tisse un chant commun qui gomme la ligne entre improvisations et compositions modales.

La sortie de l’album, « Le Sable et l’Écume » (Suraj/L’Autre Distribution) est annoncée pour le 06 décembre 2024, en vinyle, CD et digital.

« Le Sable et l’Écume » transporte l’oreille dans un monde poétique et mystérieux. Une musique épurée dont l’écoute génère du recueillement et invite à la méditation.

Titi Robin

Multi-instrumentiste, compositeur, improvisateur et poète, Titi Robin est l’auteur exclusif de ses nombreux projets, mêlant régulièrement littérature et musique. Sur guitare, bouzouq et oud, il a enregistré son répertoire en Europe mais également en Inde, en Turquie et au Maroc et a tourné dans le monde entier, de l’Hollywood Bowl de Los Angeles au Tata Theater de Bombay. Il a collaboré régulièrement avec des artistes comme la danseuse indienne du Rajasthan Gulabi Sapera ou le qawwal de Lahore Faiz Ali Faiz.

Sa musique aux influences européennes, gitanes et orientales fait le tour du monde et séduit par son originalité. Elle doit beaucoup à l’admiration qu’il porte au cantaor flamenco, Camaron de la Isla et au maître irakien du oud, Munir Bachir.

« À rebours du cliché de l’ « artiste voyageur » qui irait ressourcer son inspiration au contact des « musiques d’ailleurs », Titi Robin explore en fait depuis 40 ans un matériau profondément intime. Modelé par les cultures gitanes, maghrébines et orientales qui l’entouraient dans son Anjou natal, son jeu de guitare, de bouzouq et de oud est d’abord le geste d’un peintre qui veut brosser au plus juste, au plus vif, la vérité de son ciel intérieur, sans cesse recomposé par les mouvements du coeur et les déchirements du monde. » Richard Robert, directeur de l’Opéra Underground de Lyon

« Le Sable et l’Écume »

visuel de l''album Le Sable et l'Ecume de Titi Robin Quatuor_Titi Robin Quatuor présente "Le Sable et l'Ecume"Six ans après la parution de Rebel Diwana (Molpe Music) gravé avec basse, batterie et claviers dont les sonorités électriques coexistaient avec l’âme gitane, Titi Robin revient avec une nouvelle formation et un nouveau projet, « Le Sable et l’Écume » (Suraj/L’Autre Distribution), son vingt-deuxième album.

Enregistré au Studio La Buissonne à Pernes les Fontaines par Manu Le Duigou assisté de Mattteo Fontaine, « Le Sable et l’Ecume » a été mixé au studio Tannhaüser par Manu Le Duigou et masterisé au Studio Lakanal par Pierre Vanderwaeter.

Le titre

Dans son second recueil de poésie « Là où tu dors dans la nuit » publié en 2022 par Riveneuve, Titi Robin rédige un poème en réaction aux chocs culturels subi par le monde méditerranéen : « Les grains de sable et l’écume ont dessiné sur sa peau tendre la carte d’un monde en feu… ». De cet écrit découle l’intitulé de son nouvel album, « Le Sable et l’Écume », pour lequel il compose un nouveau répertoire de titres inédits où la tradition est toujours présente et « dont le maître mot est le partage ».

Titi Robin enregistre « Le Sable et l’Écume » à la tête d’une nouvelle formation instrumentale d’improvisateurs et solistes émérites, Renaud-Gabriel Pion (cor anglais, clarinette basse, saxophone ténor), Chris Jennings (contrebasse) et Ze Luis Nascimento (percussions).

Le quatuor

« La réunion musicale que constitue ce quartette vise pour moi une forme d’idéal abandon en confiance entre des solistes qui, de par leurs parcours et leur approches esthétiques du discours improvisé, ont fait leurs classes dans un vaste monde créatif contemporain incluant amoureusement les modernités de l’univers méditerranéen, de l’Est de l’Europe et des riches écoles des Suds qui nous ont vu grandir. Cette maturité esthétique nourrit les échanges et l’invention, l’introspection, le partage, des timbres instrumentaux incarnés, au travers des cultures modales et des polyrythmies qui sont notre langage. Je me réjouis de convier la vibration virtuose des peaux frappées par Ze Luis Nascimento, la chaleur généreuse et le son boisé de la belle contrebasse de Chris Jennings, la sophistication sans limite des vents du subtil souffleur Renaud- Gabriel Pion à ce rendez-vous musical et je remercie ces trois amis fidèles de bien vouloir jouer à nouveau au jeu des retrouvailles artistiques. Nos mondes et nos vies, nos rêves et nos luttes, il y a tant à dire que seule une musique libre et radicale peut exprimer »… c’est ainsi que Titi Robin présente son quatuor et son projet.

Dans le livret, Titi Robin a partagé des poésies qui entremêlent les langues de son quotidien (français, anglais, hindi, persan, turc), comme « un écho de ce qui se dit dans le disque avec les notes et les rythmes ». Ainsi, le leader fait-il le parallèle entre le geste de l’improvisateur et celui du poète et l’on comprend que le quatuor entreprend une « joute poétique » dont les mots seraient les notes.

Le répertoire

Compositeur des neuf titres de l’album, Titi Robin présente un répertoire totalement original, à la fois modal et polyrythmique.

« Le Sable et l’Écume », un album envoûtant et magnétique.

Au fil des pistes

Le Goût de la Cerise Amère ouvre l’album. Le titre du thème fait allusion à celui du film du réalisateur iranien Abbas Kiarostami.Guitare, « Le goût de la cerise ». Guitare, contrebasse et cor anglais jouent une mélodie mélancolique et réitérative construite sur un seul mode majeur puis les percussions de Ze Luis Nascimento entrent en scène apportant une densité rythmique au propos et la musique du quartet nous entraine dans une danse joyeuse et enivrante.

« Rentre chez toi si tu peux, / je dormirai en pleine mer, / car seuls les abysses comprennent / le poids de mon amertume. // Ils sont loin les rivages, ils sont loin. » (texte présent en langue persane dans le livret de l’album)

Le répertoire se poursuit avec une autre composition de Titi Robin au titre turc, Aşıklar Bayramı için. Un dialogue aux consonances orientales s’installe entre la contrebasse de Chris Jennings au jeu à la fois élégant, souple et puissant et le riff pentatonique et méditatif de la guitare de Titi Robin. Ze Luis Nascimento rejoint ensuite le duo. Il installe alors une rythmique complexe tout en finesse puis la clarinette basse développe une improvisation empreinte de poésie. Titi Robin fait fusionner les deux significations du terme Aşık, d’une part la Fête des Amoureux et d’autre part une assemblée de poètes musiciens.

« J’ai cueilli ces graines sur le bord du chemin, afin qu’elles germent dans notre jardin commun, elles roulent pour l’instant dans le creux de ma main, l’une est violette, une autre dorée, et pour les autres, il n’y a pas de nom donné à leurs couleurs, si ce n’est les couleurs de la vie. Vagabond, toi qui marches nus pieds, que ton chemin se perde dans l’amour. » ( texte figurant en dialecte anglo-urdu, dans le livret de l’album)

Exprimé dans un dialecte anglo-turc, le titre suivant, Who drank yeni su ?, pose la question de savoir « Qui a bu l’eau nouvelle ? ». Il débute par un solo du percussionniste puis jouant sur une base mélodique servant de canevas. Le bouzouq de TitI Robin joue une mélodie modale. Il est rejoint par le cor anglais et la contrebasse sur une alternance, majeur/mineur de la tierce. Tel un poème lyrique, la musique du collectif s’écoule avec fluidité. L’écoute de ce titre incite à la rêverie.

« You will find kaynak in the palm of onun eli. / Whose tracks are on the shores? / Who drank yeni su? // My own question is dudağında . » (Tu trouveras la source au creux de sa main. A qui sont ces traces sur la rive ? Qui a bu l’eau nouvelle? Ma propre question est sur tes lèvres.)

Sur le morceau intitulé « Le lait cru de la vie », à partir d’une note modale tenue en continu par la guitare et la contrebasse à l’archet, la clarinette basse énonce le mode puis guitare et contrebasse échangent. La musique se densifie ensuite avec l’entrée des percussions et du saxophone ténor qui improvise avec fougue puis s’efface au profit d’un dialogue improvisé entre la guitare et de la contrebasse abreuvées des musiques de l’Inde.

« Humant dans la paume de ta main / le lait cru du poème qu’est ta vie. »

Sur Mast Pavan Gaae Lori qui signifie « le vent ivre chante une berceuse », clarinette basse et bouzouq interviennent simultanément sur un type de gamme mineure utilisée à la fois dans la musique arabe et dans la musique classique turque. Un morceau joué avec une grande liberté mais sans improvisation. L’émotion est de chaque instant.

« Il n’ y avait pas de fil / sur lequel tu ne t’étais posé, / sur lequel tu n’avais chanté. // Il y avait / une seule ligne de fuite, / ta vie. // On la devinait / rase / et coupante, / pur effleurement. »

Le répertoire continue avec Poisson ivre, un thème qui propose deux parties de rythmiques différentes. Ce morceau met en valeur la partie de la percussion jouée sur un rythme à 5 temps par Ze Luis Nascimento sur une cruche en terre. Guitare et saxophone ténor interprètent ensuite à l’unisson, un riff à six temps, ce qui contribue à intensifier le jeu énergique du percussionniste et du contrebassiste. Le ténor prend ensuite un solo au cours duquel il souffle des notes qui palpitent telles des braises. C’est le son frétillant de la cruche en terre qui évoque le mouvement d’un poisson ivre, ce qui donne son nom au morceau.

« Lorsqu’on touche / à la limite, / qu’on se tient debout / à la lisière, / le vent chaud / de nos braises intérieures / souffle / et fait vaciller, / souffle et fait vaciller. »

Composé par Titi Robin après la vision d’un entretien télévisé sur Arte entre Romy Schneider et Alice Schwarzer, Romy résonne ensuite comme une prière portée par le bouzouq inspiré et recueilli. Plus loin, lorsque cor anglais et rythmique rejoignent la musique, le morceau résonne tel un chaabi à la marocaine invitant à une danse lente.

« Et beaucoup de moi / existe là-bas / dans une ombre de mystère / qui n’éclaire rien. »

Hommage rendu à Hiba Abu Nada, jeune-femme morte sous les bombes à Gaza avec toute sa famille, La poétesse de Khan Younès s’élève tel un chant funèbre. Sur un son de bourdon tenu à l’archet par Chris Jennings, le oud pleure et, telle une complainte, son chant est porté par la rythmique lancinante des percussions. Empreint de gravité, le morceau invite au recueillement.

« Tu as d’abord été créé par amour, / alors ne porte rien d’autre que de l’amour / à ceux qui tremblent. Ô petite lumière en moi, dis : / Entrez dans mon cœur en paix. / Vous tous, / entrez ! » (extrait d’un poème de Hiba Abu Nada).

L’album se termine avec Café Malté. Accompagnés des percussions, guitare et ténor entonnent le thème plutôt méditatif puis la rythmique change et le quartet invite à la danse sur un rythme de rumba, cher à Titi Robin. Le solo de guitare conserve une dimension méditative puis le saxophone énergique s’élance dans une improvisation vigoureuse.

« Tu ouvres en pleine face / ton poing de lumière / dans l’espace / et le ventre du monde / encaisse le coup /comme il peut. »

« Le Sable et l’Ecume », à écouter en boucle pour voyager entre rives pacifiques, terres explosives et chemins apaisés. Émotions garanties.

Pour écouter « live » le projet de Titi Robin Quatuor, RV à 20h les 27 & 28 novembre 2024 à l’Amphi Underground de l’Opéra de Lyon et le 30 novembre 2024 à 20h au Café de la Danse à Paris après une première partie assurée par Saina Zamanian.

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Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988

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Un double album inédit à écouter …encore … et encore

Le label Storyville Records prévoit la sortie d’un double-album inédit de Michel Petrucciani, « Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 ». Annoncé pour le 15 novembre 2024, cet opus inédit permet d’écouter le pianiste entouré de Gary Peacock et de Roy Haynes. Du jazz intemporel qui allie lyrisme, sensibilité et virtuosité.

visuel de l'album Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988A l’écoute de « Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 » (Storyville Records), on retrouve avec bonheur le phrasé unique de Michel Petrucciani (1962-1999) soutenu par une rythmique de haut-vol en les personnes du contrebassiste Gary Peacock et du batteur Roy Haynes.

Chacun des douze morceaux de ce double album met en valeur l’immense talent de Michel Petrucciani. A chaque instant, l’oreille est enchantée par les improvisations virtuoses et inspirées du pianiste et par le lyrisme de son jeu dynamique.

Les vibrations musicales du double album « Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 » déclenchent étonnements et émotions.

Michel Petrucciani

Né à Orange en 1962 dans une famille musicienne, Michel Petrucciani est porteur d’une maladie incurable, l’ostéogénèse imparfaite, caractérisée par une grande fragilité osseuse. Sur sa demande, il apprend le piano très jeune et à 13 ans donne son premier concert professionnel au festival de Cliousclat. A l’âge de 16 ans, il rencontre le batteur d’Aldo Romano qui, avec la complicité de Mike Zwerin, lui permet de produire son premier disque « Flash ». Le batteur le présente aussi producteur d’OWL Records, Jean-Jacques Pussiau.

En 1981, Michel Petrucciani se produit au festival de jazz de Paris où il se taille un franc succès. En 1982, à 18 ans, il décide de partir à la conquête de l’Amérique. Il quitte la France et débarque à New York puis, quinze jours après gagne la Californie où il rencontre le saxophoniste Charles Lloyd avec qui il grave trois albums au fil des cinq ans que dure leur aventure musicale. C’est le début de sa carrière internationale.

Au fil des années, le pianiste multiplie les rencontres et joue avec les meilleurs jazzmen du monde… on peut évoquer quelques noms, Jack DeJohnette, Al Foster, Roy Haynes parmi les batteurs, Stanley Clarke, Eddie Gomez, Charlie Haden, Cecil McBee et Gary Peacock du côté des bassistes sans oublier de citer John Abercrombie, Jim Hall et John Scoffield pour ce qui concerne les guitaristes et aussi Joe Henderson, Lee Konitz, Gerry Mulligan, David Sanborn et Wayne Shorter en tant que saxophonistes, sans oublier le trompettiste Dizzie Gillespie.

En 1985, à 23 ans, il signe avec le label Blue Note pour lequel il enregistre plusieurs albums :

  • « Pianism » premier album avec Palle Danielsson (contrebasse) et Eliot Zigmund (batterie) enregistré le 20 décembre 1985 et sorti en 1986.
  • « Power of Three » enregistré le 14 juillet 1986 avec Jim Hall (guitare) et Wayne Shorter (saxophones ténor et soprano) et sorti en 1987
  • « Michel plays Petrucciani » gravé avec Gary Peacock (contrebasse), Roy Haynes (batterie), Eddie Gómez (contrebasse), Al Foster (batterie), John Abercrombie (guitare), Steve Thornton (percussion) enregistré en 1987 et sorti en 1988
  • Les deux volumes de « Music » (1989) enregistrés avec Gil Goldstein (accordéon), Andy McKee (contrebasse), Eddie Gomez (contrebasse) Romero Lubambo (guitare), Lenny White (batterie) Victor Jones (batterie) Anthony Jackson (Basse) Crris Walker (basse), Franck Colon (percussions), Tania Maria (voix), Adam Holzman (synthétisuers), Eddie Gomez (contrebasse)
  • « The Manhattan Project » enregistré le 16 décembre 1989 avec Wayne Shorter (saxophones soprano et ténor), Gil Goldstein et Pete Levin (synthétiseurs), Stanley Clarke (conyrebasse et basse électrique), Lenny White (batterie) et Rachelle Ferrell (voix) et sorti en 1990.
  • « Playground » enregistré avec Adam Holzman (synthétiseurs), Omar Hakim (batterie), Steve Thornton (percussionx), Anthony Jackson (basse) et Aldo Romano (batterie) paru en 1991.

Treize ans après son départ aux États-Unis, Michel Petrucciani rejoint la France. Après sept ans avec le label Blue Note, il rencontre Francis Dreyfus. Il s’engage avec le label Dreyfus chez lequel il enregistre « Marvellous » sorti en 1994, avec Dave Holland et Tony Williams et le Graffiti Strings quartet, un quartet de cordes constitué de Nicolas Krassik (violon), Vincent Pagliarin (violon), Pierre Lemarchand (alto) et Vincent Courtois (violoncelle).

Durant cette même année 1994, il rencontre l’organiste Eddy Louiss avec il joue durant trois 3 soirées au « Petit Journal Montparnasse ». Avec lui, et chez Dreyfus il enregistre « Conférence de Presse » dont le premier volume sort en septembre 1994 et le second en octobre 1995. Durant cette même année 1995, il rencontre Stéphane Grappelli. Avec lui, Roy Haynes et George Mraz, ils enregistrent « Flamingo » paru en septembre 1995 chez Dreyfus Records.

Les années passent et la notoriété de Michel Petrucciani ne cesse de croître.

En 1997, il tourne solo en Allemagne, en Italie, en France où il rencontre un succès à la hauteur de son talent. Les 24, 25 et 26 Août 1997, sur des arrangements de Bob Brookmeyer, il enregistre « Both Worlds » à New York avec Anthony Jackson (basse), Steve Gadd (batterie), Bob Brookmeyer (trombone), Flavio Boltro (trompette) et Stefano di Battista (saxophones alto et soprano). L’album sort le 04 novembre 1997, toujours chez Dreyfus Records.

En 1997, Michel Petrucciani entame une tournée au Japon en trio avec Steve Gadd et Anthony Jackson. Le 4 novembre 1997, il sort « Solo Live » enregistré le 27 février à l’Alte Oper à Franckfort 1997 au cours de sa tournée en Allemagne.

L’année 1998 est, pour le pianiste, intense en concerts. Pour Dreyfus, il enregistre sur l’album de Steve Grossman, « Steve Grossman with Michel Petruccinani qui paraîtra en 1999. Le 19 décembre 1998, il donne un concert exceptionnel en l’honneur de Sa Sainteté Jean-Paul II à Bologne avec la participation de chanteurs italiens parmi lesquels entre autres Andrea Boccelli, Adriano Celentano ainsi que Bob Dylan et Joan Baez.

Après les fêtes de la fin d’année 1998 qu’il passe à New-York avec sa famille, Michel Petrucciani est affecté par des problèmes respiratoires et est admis à l’hôpital Beth Israel où il décède le 06 janvier 1999, à 36 ans, des suites d’une infection pulmonaire foudroyante. Le monde du jazz a perdu un immense artiste dont l’influence s’exerce encore aujourd’hui sur de nombreux musiciens.

Pour en savoir plus sur la vie de Michel Petrucciani, la lecture d’un ouvrage s’impose, « Michel Petrucciani, le pianiste pressé » écrit par Franck Médioni et paru chez L’Archipel pour les 25 ans de la mort du pianiste prodige.

L’album

Avec l’accord de la succession de Michel Petrucciani, Storyville Records annonce la sortie de « Jazz Club Montmartre - CPH 1988 », Michel Petrucciani Trio feat. Gary Peacock & Roy Haynes, un double album inédit enregistré en concert au Montmartre International Jazz le 03 juillet 1988.

Le visuel de l’album est crédité à Finn Nygaard. Outre des photos Jan Persson, le livret propose un texte d’Alex Duthil et un autre de Lars Thorborg.

Ébloui et enchanté, on écoute sans se lasser les douze titres de ce double album qui met en lumière l’immense talent de Michel Petrucciani.

Au fil des titres

Sur les deux albums se côtoient six compositions de Michel Petrucciani et six célèbres standards de jazz.

Les compositions de Michel Petrucciani

Le premier disque ouvre avec 13th. Le jeu du pianiste apparaît d’une vitalité inouïe. Dans son improvisation, les idées musicales se succèdent et se bousculent sans répit. Son phrasé ciselé enivre littéralement l’oreille et procure une joie infinie. La section rythmique soutient son jeu avec brio. Le répertoire du premier CD se poursuit avec l’explosif She Dit It Again. Un thème modal dont le titre fait référence à la chienne de Charles Lloyd,laquelle ne cessait d’émettre des pets lors des voyages en voiture. Michel Petrucciani joue avec énergie et on perçoit des clins d’œil au jeu de McCoy Tyner. Roys Haynes adopte aux baguettes une sonorité très mate et un drumming très rapide sur la caisse claire. Une musique trépidante et sous haute tension, à l’image de la vie de l’artiste. Absolument prodigieux.

Avant dernier titre du premier CD, Mr KJ pulse furieusement et n’est pas sans évoquer l’univers et les couleurs du blues. Sur cette composition écrite par le pianiste en hommage à Keith Jarrett, les idées de Michel Petrucciani se bousculent. Après son solo exaltant parsemé de fantaisies étonnantes, il laisse la parole à une improvisation du batteur qui s’en donne à cœur joie.

Sur sa composition, One For Us, dernier titre du premier CD, Michel Petrucciani dégage une énergie solaire sur un tempo euphorique. Toujours en quête de perfection, il inscrit son propos dans la grande tradition du piano jazz. Les émotions sont de la partie. Au cours de son solo, Roy Haynes fait alterner superbes ponctuations sur la caisse claire et jeu frémissant sur les cymbales.

Deuxième morceau du second CD, It’s a Dance, déjà enregistré sur « Michel Plays Petrucciani » (Blue Note), permet de savourer le jeu de piano plus épuré qu’adopte Michel Petrucciani. Plus limpide, la substance sonore se fait presque cristalline, évoquant celle de Bill Evans une des influences majeures du pianiste natif d’Orange.

Tel un orfèvre, Michel Petrucciani cisèle son thème La Champagne qu’il joue avec lyrisme et sensibilité.

Les standards

Sur le premier CD, le pianiste interprète la ballade de Richard Rodgers, My funny Valentine sur un tempo rapide. Ardeur impétueuse, attaque puissante et traits incisifs parfois fulgurants coexistent avec toucher délicat. Michel Petrucciani a recours à toute la palette sonore du piano. Le solo de Gary Peacock met en évidence les aigus arrondis de sa contrebasse. Construite sur des séquences musicales percutantes et contrastées, l’improvisation de Roy Haynes fait ressortir la variété de son jeu de cymbales.

Le pianiste enchaîne avec la composition de Duke Ellington, In a Sentimental Mood sur laquelle il soigne son propos déroulé avec fluidité

Turnaround ouvre le second CD. Sur la composition du saxophoniste Ornette Coleman, Michel Petrucciani déroule avec brio un jeu plein de swing, un style aux accents bluesy et chaleureux. De sa main gauche, il ponctue la courbe mélodique jouée par sa main droite véloce.

Après une introduction, seul au piano, Michel Petrucciani expose avec flamboyance le célèbre thème de Joseph Kosma, Autumn Leaves. Son jeu virtuose et introspectif révèle un rare sens de l’urgence et son écoute procure une grande joie. Ses échanges en 4/4 avec le batteur se parent de grâce.

C’est un véritable hommage que le pianiste rend à John Coltrane en interprétant sa composition Giant Steps. Swing intense, jeu puissant, direct et fougueux. Le solo de Roy Haynes interpelle par son drumming précis et puissant qui n’omet pas de flirter avec les silences.

Le second disque se termine avec la composition de Frank Churchill, Someday My Prince Will Come, souvent jouée par Bill Evans, autre référence de Michel Petrucciani. Le jeu du pianiste éclate de couleurs variées. Une version jubilatoire non dénuée d’humour.

« Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 », figure sur la liste des albums indispensables parus en 2024.

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Innovant et réussi

C’est un véritable défi que réussit le saxophoniste Baptiste Herbin avec « Django! » sur lequel il revisite l’univers de Django Reinhardt, en trio saxophone, contrebasse, batterie. Sans guitare, l’album restitue l’essence de la musique du fameux guitariste manouche. Échanges énergiques, fulgurances virtuoses, valses enivrantes, exubérances et silences, tout concourt à faire de cet album absolue une réussite qui allie innovation et tradition. 

Après son quatrième album « Vista Chinesa » (Space Time Records/Socadisc) sorti en 2020 et « Symmetric » (Matrisse Production/L’Autre Distribution) publié en 2023 avec le trompettiste Nicolas Gardel, Baptiste Herbin revient avec « Django! » (Matrisse Productions/L’Autre Distribution) sorti le 11 octobre 2024.

Pour Baptiste Herbin : « Django c’est la liberté, l’émotion, l’invitation au voyage, l’Orient, l’Occident, c’est les montagnes, c’est la mer, il a une voix universelle. »

« Django ! »

Sur son nouvel opus intitulé « Django! », le saxophoniste Baptiste Herbin s’est entouré du contrebassiste Sylvain Romano et du batteur André Ceccarelli. C’est dans cette formation sans guitare que le saxophoniste investit l’univers de Django Reinhardt. L’esprit du célèbre guitariste et compositeur manouche est présent de bout en bout. Sans guitare, le pari était risqué et la réussite de ce projet innovant n’en est que plus criante.

« Django! »… un projet lyrique et virtuose, joyeux et entraînant, élégant et dynamique.

"Django!"... Baptiste Herbin en trio sans guitarePour la première fois, le saxophoniste a fait appel à un directeur artistique, en l’occurrence à Daniel Yvininec avec lequel il a élaboré un répertoire où cinq thèmes de Django Reinhardt coexistent avec d’autres standards connus et deux compositions du saxophoniste.

D’un titre à l’autre, le tempo ne fléchit guère et le swing constitue un élément essentiel de l’opus. Les échanges alternativement lyriques ou énergiques restituent la complicité qui règne au sein du trio. Entre le son profond de la solide contrebasse et le drive pulsatile de la batterie, le saxophoniste s’est libéré « de tous ses fards ». Sur son instrument il « chante les mélodies » et s’exprime avec finesse et profondeur.

« Django! » un album pour redécouvrir l’œuvre de Django Reinhardt avec le trio de Baptiste Herbin.

Au fil des titres.

Outre cinq thèmes de Django Reinhardt, le répertoire de « Django! » compte deux compositions de Baptiste Herbin, deux superbes valses musette, deux standards archi-connus et Django, la composition de John Lewis qui ouvre l’album. Après une introduction contrebasse/saxophone alto qui sonne comme un requiem, Baptiste Herbin offre un hommage émouvant à John Lewis. Sur son alto à la sonorité profonde, il fait preuve d’une volubilité étonnante avec des fulgurances dans les aigus.

Le saxophoniste se livre ensuite à une relecture stupéfiante du Night and Day de Cole Porter dont le trio donne une version très chantante. Porté par le drive incomparable d’André Ceccarelli, il reprend le solo original de Reinhardt harmonisé pour 2 saxophones avec un naturel et une élégante souplesse qui évoquent le style West Coast. A la contrebasse, Sylvain Romano lui répond par une improvisation d’une clarté harmonique inouïe.

Le trio enchaîne avec trois compositions de Django Reinhardt.

Une minute et dix-huit secondes suffisent au trio pour donner une version étourdissante de Montagne Sainte- Geneviève. L’alto invite à valser et phrase avec une telle limpidité qu’on pense entendre un accordéoniste. On a le tournis.

Les trois musiciens enflamment ensuite Nuits de Saint-Germain-des-Prés en le prenant sur un tempo bop rapide. Tel un acrobate des portées, l’alto s’envole avec virtuosité vers des sommets d’inspiration, stimulé par la vivacité et la puissance du jeu de balais d’André Ceccarelli. Vélocité et musicalité cheminent de concert. C’est sur un tempo ralenti que le trio joue ensuite Anouman, une ballade écrite en 1953 par Django Reinhardt. Les phrasés d’acrobate de l’altiste révèlent la richesse de sa pensée musicale.

La batterie entame un rythme de cha-cha-cha sur lequel l’alto développe Tea for Two, le thème de la chanson de Vincent Youmans avant que le saxophone ne s’envole dans un solo frénétique. Soutenu par le jeu volcanique du batteur aux baguettes magiques, l’altiste s’exprime dans un style hard-bop coloré, sonorité ample, virtuosité bondissante. Son discours explose tel un feu d’artifice.

De sa sonorité chatoyante et avec grand lyrisme, l’altiste étire le tempo et enchante tout au long du Troublant Boléro de Django Reinhardt. Comme transportée sur un tapis volant des Mille et Une Nuits, l’oreille entre en lévitation.

En seulement une minute et huit secondes, contrebasse et alto invitent à valser sur la mélodie de Valse de Wasso de Jimmy Rosenberg. Une prouesse épatante.

Soutenu par la batterie infaillible et énergique, Baptiste Herbin embouche le soprano et avec une virtuosité éblouissante interprète Choro Django, sa première composition dédiée au guitariste manouche. Sur Djangology Herbinologué, une autre composition du saxophoniste, ce dernier développe son phrasé vibrant et lumineux au fil d’un discours virtuose et bondissant. De sa technique irréprochable, il explore à fond la tessiture de l’instrument, des graves aux suraigus. Étonnant et prodigieux.

Plus loin, le trio offre une version admirable de la composition de Tony Murena, Indifférence. Maîtrise parfaite, lyrisme exubérant, inspiration absolue. Deux minutes cinquante de pur bonheur.

Baptiste Herbin termine l’album en solo sur Nuages. De son phrasé fluide, il offre une version singulière de la célèbre composition de Django Reinhardt. Sur l’alto dont il maîtrise toutes les possibilités, son propos inspiré constitue une véritable invitation au rêve. Inspiré et céleste.

Pour écouter, Baptiste Herbin, Sylvain Romano et André Ceccarelli interpréter le répertoire de « Django! », rendez-vous à 20h30 les 31 octobre, 01 et 02 novembre 2024 au Sunside à Paris.

Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »

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Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988

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Le label Storyville Records prévoit la sortie d’un double-album inédit de Michel Petrucciani, « Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 ». Annoncé pour le 15 novembre 2024, cet opus inédit permet d’écouter le pianiste entouré de Gary Peacock et de Roy Haynes. Du jazz intemporel qui allie lyrisme, sensibilité et virtuosité.

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« Django! »… Baptiste Herbin en trio sans guitare

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C’est un véritable défi que réussit le saxophoniste Baptiste Herbin avec « Django! » sur lequel il revisite l’univers de Django Reinhardt, en trio trio saxophone, contrebasse, batterie. Sans guitare, l’album restitue l’essence de la musique du fameux guitariste manouche. Échanges énergiques, fulgurances virtuoses, valses enivrantes, exubérances et silences, tout concourt à faire de cet album absolue une réussite qui allie innovation et tradition. 

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PianoForte… 40 doigts, 88 touches, 11 titres

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Du jazz vibrant et joyeux, fluide et énergique

Composé de Pierre de Bethmann, Éric Legnini, Baptiste Trotignon et Bojan Z, le groupe « PianoForte » propose son premier album. Au piano et sur les claviers électriques, les quarante doigts des pianistes interprètent onze titres composés par de grands noms du jazz et arrangés avec grand talent par les interprètes. Paru le 11 octobre 2024 chez Artwork/PIAS, l’opus met en évidence la complicité qui réunit ces quatre virtuoses du clavier. Du jazz vibrant et joyeux, fluide et énergique.

VIsuel de l'album PianoForte - PianoForte... 40 doigts, 88 touches, 11 titresSur chacune des onze pistes de l’album « PianoForte » (Artwork Records / [PIAS]), Pierre de Bethmann, Éric Légnini, Baptiste Trotignon et Bojan Z brillent par leur virtuosité et leur créativité.

Ils ré-écrivent littéralement les thèmes composés par des pianistes compositeurs qui balisent l’histoire du jazz, Nat Simon, Bud Bowell, Antonio Carlos Jobim, Keith Jarrett, Hans Zimmer, Billy Strayhorn, Bennie Maupin, Joe Zawinul, Lyle Mays, Horace Silver et Egberto Gismonti.

Vibrations musicales mélodieuses, improvisations originales et ludiques, échanges complices… « PianoForte » étonne autant qu’il séduit.

« PianoForte »

Sorti le 11 octobre 2024, « PianoForte » (Artwork Records/[PIAS]) constitue l’une des dernières œuvres du producteur Jean-Philippe Allard, décédé en mai 2024 en laissant derrière lui un héritage musical inoubliable.

PianoForte... 40 doigts, 88 touches, 11 titres - PianoForte_les 4 pianistes derrière le clavierNé d’une collaboration sur scène au Tourcoing Jazz Festival en 2019 sous l’impulsion du producteur Reno Di Matteo, « PianoForte » présente la trace phonographique studio des concerts que les quatre pianistes et compositeurs Éric Légnini, Bojan Z(ulfikarpasic), Pierre de Bethmann et Baptiste Trotignon avaient donnés sur scène depuis cette date.

Chacun des quatre artistes a été récompensé d’une Victoire du Jazz :

  • en 2003 pour Baptiste Trotignon, pianiste, claviériste, compositeur français né 1974 à Paris,
  • en 2008 pour Pierre de Bethmann, pianiste et compositeur de jazz français né en1965 à Paris,
  • en 2011 pour Éric Légnini, pianiste et compositeur de jazz belge né en 1970 à Huy, en Belgique,
  • en 2012 pour Bojan Z, pianiste, claviériste et compositeur de jazz franco-serbe né en 1968 à Belgrade en Serbie.

Le style et l’esthétique musicale des quatre cinquantenaires diffèrent mais, complices et généreux, les musiciens partagent leurs émotions via les touches des instruments. Leurs échanges énergiques mais parés de finesse magnifient l’art de l’improvisation sur laquelle se fonde le jazz.

Lors de l’enregistrement de « PianoForte » par Julien Bassères au Studio de Meudon, les quatre pianistes se partagent 2 pianos et 2 Fenders Rhodes. L’album a été mixé par Éric Légnini au MooGoo Studio à Paris puis masterisé par Pieter De Wagter au Equus, à Bruxelles.

Au final, grâce à leur écoute mutuelle, leur connivence et leur créativité tant individuelle que collective, les quatre complices ont réussi leur challenge, façonner une couleur instrumentale inédite pour chaque morceau de « PianoForte ».

Au fil des titres

A l’écoute de Poinciana de Nat Simon arrangé par Baptiste Trotignon et Bojan Z, on perçoit la grande connivence des pianistes qui mettent en place une scénographie joyeuse. Les improvisations de Baptiste Trotignon (piano), Pierre de Bethmann (fender), Éric Légnini (piano) et Bojan Z (fender) se succèdent. Interprétation incisive et phrases musicales précises.

Sur Celia, le thème bop de Bud Powell arrangé par Baptiste Trotignon, les quatre musiciens semblent se promener. Sans jamais surjouer, Bojan Z, Baptiste Trotignon, Pierre de Bethmann et Éric Légnini prennent des solos hauts en couleurs qui captivent par leurs nuances.

Vient ensuite la superbe composition d’Antonio Carlos Jobim, Águas de Março. Élégantes et éloquentes, les improvisations successives de Baptiste Trotignon, Pierre de Bethmann, Éric Légnini et Bojan Z qui siffle tout en jouant, invitent à fredonner. La conversation des pianos et fenders est d’une grande limpidité. Les arrangements de Baptiste Trotignon et Pierre de Bethmann valorisent la mélodie et contribuent à donner une profondeur inhabituelle à cette composition si souvent jouée.

Les quatre claviéristes s’en donnent à cœur joie sur The Windup. Sur ce thème de Keith Jarrett, Éric Légnini s’exprime au fender et Bozan Z au piano. Avec allégresse les musiciens jonglent entre les passages à l’unisson et les solos de piano de Baptiste Trotignon et Bojan Z. Une version ébouriffante.

Arrangé par Baptiste Trotignon, Cornfield Chase met en évidence l’intense communion qui règne entre les musiciens et va en s’intensifiant tout au long des mesures. Une grande énergie se dégage de cette version du thème de Hanz Zimmer.

C’est une version jubilatoire que restituent les 8 mains de Take the Train, arrangé par Pierre de Bethmann. Les solos d’Éric Légnini et de Pierre de Bethmann participent à dessiner une dimension surprenante à la composition de Billy Strayhorn. Mouture enthousiasmante qui renouvelle l’esthétique de ce standard tant et tant joué.

Sur la composition d’Herbie Hancock, Butterfly, on retrouve cette fois Pierre de Bethmann et Bojan Z au piano alors que Baptiste Trotignon et Éric Légnini se tiennent au fender. Les musiciens parlent d’une seule voix et balisent le thème de claquements de mains. Les solos successifs de Bojan Z, Baptiste Trotignon, Pierre de Bethmann et Éric Légnini interpellent par leur musicalité. L’oreille frémit de plaisir au fil des 5’25 de ce morceau.

Les quatre pianistes revitalisent ensuite le thème de Joe Zawinul, Mercy, Mercy, Mercy, arrangé par Bojan Z. Pierre de Bethmann et Bojan Z au piano et Éric Légnini et Baptiste Trotignon au fender insufflent une sacrée dose de groove et émaillent la version de fulgurances exaltantes. On en redemande.

Le quartet rend ensuite hommage au pianiste Lyle Mays disparu en 2020 en s’emparant de sa composition Chorinho. Les huit mains font virevolter le choro à un rythme rapide qui se pare d’un joyeux climat de danse. Les improvisations de Baptiste Trotignon (piano), Éric Légnini (fender), Pierre de Bethmann (piano) et Bojan Z (fender) se succèdent et brodent autour de la mélodie avec syncopes et contrepoints. Les notes virevoltent à tout va. Nul besoin de cavaquinho, de pandeiro ou d’instruments à vent.

Les glorieux improvisateurs restituent le climat envoutant du thème d’Horace Silver, Ecaroh, arrangé par Baptiste Trotignon. La musique oscille entre tonalités majeures et mineures. Le titre ouvre avec une improvisation de Pierre de Bethman au piano et se termine dans une ambiance latine avec Éric Légnini au fender.

Le répertoire se conclut avec Um Anjo composé en 1996 par Egberto Gismonti. Baptiste Trotignon (piano), Éric Légnini (piano), Bojan Z (fender), et Pierre de Bethmann (fender) adoptent un style mélancolique qui génère une atmosphère céleste, une ambiance propre à la rêverie.

« PianoForte », un album élégant et dynamique sur lequel le swing est omniprésent. De bout en bout, la musique allie la sonorité chaleureuse et profonde des pianos et celle plus percussive des fenders au timbre cristallin.

Pour écouter « PianoForte » sur scène avec Éric Légnini, Bojan Z, Pierre de Bethmann et Baptiste Trotignon, plusieurs rendez-vous se profilent. Le 22 novembre 2024 à 20h sur la scène nationale de Tarbes, Le Parvis, le 25 janvier 2025 à 20h à l’Auditorium de Lyon, le 06 février 2025 à 20h30 à Cénon sur la scène de Musique Actuelles, Le Rocher de Palmer, et le 04 avril 2025 à 20h sur la scène de la Grande Salle de L’Arsenal de Metz.

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« Brighlight », le nouvel album du contrebassiste Avishai Cohen

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A écouter sans retenue

Virtuose de la contrebasse, Avishai Cohen revient le 25 octobre 2024 avec « Brightlight », un album lumineux et inspiré. Il est entouré d’un ensemble de jeunes talents parmi les plus brillants de la nouvelle scène du jazz qui étoffent son trio habituel composé au piano de Guy Moskovich et à la batterie de Roni Kaspi. Avec un large éventail de compositions originales, de standards de jazz et d’un morceau vocal, Il repousse les limites du jazz et explore de nouveaux paysages sonores tout en restant ancré dans la tradition qui l’a toujours inspiré. Un album à écouter sans retenue.

Avant d’acquérir son statut actuel d’icône internationale du jazz, le contrebassiste Avishai Cohen a parcouru les scènes du monde entier sur lesquels il a captivé les publics avec ses mélodies complexes mais toujours très accessibles. Son indéniable virtuosité sur l’instrument et son sens aigu du rythme font merveille mais au-delà de ses prouesses instrumentales, le musicien fait preuve d’une grande sensibilité tout au long de ses improvisations qui captivent les auditeurs par leur richesse narrative. Compositeur dans l’âme il crée des morceaux, véritables histoires qui déclenchent surprises et émotion chez le public qui repart des concerts en fredonnant les mélodies écoutées.

Avishai Cohen revient avec son nouvel album, « Brightlight » (Naïve/Believe) dont la sortie est annoncée pour le 25 octobre 2024.

« Brightlight » témoigne de l’éclectisme du contrebassiste Avishai Cohen. Dynamique et riche en climats émotionnels variés, l’album accroche l’oreille de bout en bout. Absolument irrésistible !

L’album

Sur « Brightlight » (Naïve/Believe) le contrebassiste Avishai Cohen transcende les frontières du jazz entouré des membres de son trio de base, le pianiste Guy Moskovich et la batteuse Roni Kaspi auxquels se joignent un ensemble de jeunes musiciens parmi les plus talentueux de la nouvelle génération du jazz actuel, le saxophoniste Yuval Drabkin, le guitariste Yosi Ben Tovim, le trompettiste Lars Nilsson, le bugliste Hilel Salem, le tromboniste Jakob Sollerman, le flûtiste Ilan Salem et la chanteuse Jenny Nilsson.

Enregistré pour partie aux studios Kicha à Tel-Aviv en Israël et au studio Nilento à Göteborg en Suède, l’album « Brightlight » a été mixé et mastérisé par Lars Nilsson & Joar Hallgren au Nilento Studio.

Toutes les compositions sont d’Avishai Cohen hormis Liebestraum n°3 de Franz Liszt interprété en trio contrebasse/piano/batterie, Summertime de George Gershwin dont le groupe donne une interprétation peu traditionnelle et Polka Dots And Moonbeams de Jimmy Van Heusen. Tous les arrangements sont d’Avishai Cohen sauf Liebestraum n°3 crédité au pianiste Guy Moskovich. 

Au fil des pistes

Onze morceaux enregistrés en trio, avec l’orchestre entier ou en duo constituent le répertoire de « Brightlight », un album irrigué d’un fluide vital inouï.

Trio

On retrouve Avishai Cohen en trio sur cinq pistes de l’album.

Courage ouvre l’album avec une mélodie entêtante construite en boucle, avec de subtils dégradés harmoniques et rythmiques. Après avoir délicatement exposé la mélodie, la contrebasse cède la parole au pianiste dont on peut apprécier le touché raffiné dont les accents classiques sont teintés de couleurs moyen-orientales. Le propos de Guy Moskovich s’intensifie au fil des mesures avant que n’intervienne Roni Kaspi. Son groove hypnotise autant qu’il impressionne. 

Sur Brightlight, titre éponyme de l’album, Guy Moskovich pose des accords lumineux qui complètent tout à fait les lignes de basse d’Avishai Cohen. Il s’envole ensuite dans une improvisation au climat idyllique. La batterie insuffle un vigoureux accompagnement qui magnifie la musique. Un véritable ravissement.

Plus loin, le trio expose le thème du morceau Humility, telle une variation en contrepoint. Le jeu du pianiste se fait limpide et cristallin. De ce titre se dégage une sensibilité harmonique qui abreuve avec bonheur tant le corps que l’esprit.

On peut ensuite écouter Roni’s Swing, titre dédié par le leader à Roni Kaspi. Soutenu par le groove implacable de la batteuse, le piano tonique dialogue avec elle et développe à la fois swing et lyrisme. Le solo du contrebassiste est d’une virtuosité éblouissante et d’une justesse remarquable. Du jazz qui pulse on ne peut mieux.

Plus tard, le son solide et enveloppant de la contrebasse introduit une version romantique et élégante du Liebestraum n°3 de Franz Liszt. Chargé d’expressivité, le jeu du pianiste se fait majestueux avant le solo de contrebasse qui révèle encore une fois la dextérité technique du leader et la richesse de ses timbres. Sur un rythme ternaire l’oreille valse avec plaisir et en redemande.

Orchestre entier

Cinq autres titres permettent d’écouter Avishai Cohen entouré des membres de son trio et des autres musiciens invités, soufflants, chanteuse et guitariste.

Avishai Cohen débute Hope par une ligne de basse chantante qui annonce la mélodie reprise ensuite par le piano et l’ensemble des soufflants. Au mitan du morceau, la guitare de Yosi Ben Tovim se greffe sur le motif avec des notes percutantes et une sonorité qui hésite entre rock et blues. Un pur moment de bonheur et d’espoir. Le groupe enchaîne avec The Ever and Ever Evolving Etude qui évolue à partir d’un motif de basse répétitif. Le piano rejoint la contrebasse et la mélodie se déploie. Ce sont prouesses rythmiques, accords éclatants, chorus virtuose de la contrebasse et notes étincelantes du piano porté par le groove impressionnant de la batterie. Le groupe raconte une véritable histoire qu’il est vraiment plaisant d’écouter sans discontinuer.

Plus loin, Drabkin met en lumière le chant mélancolique du saxophone ténor de Yuval Drabkin dont la sonorité douce et feutrée transporte l’oreille dans un climat onirique. Deux titres après, l’orchestre interprète Hitragut, une autre composition du leader. Son climat empreint de nostalgie et de délicatesse met en valeur le souffle voilé du saxophone de Yuval Drabkin et la délicatesse du jeu pianistique de Guy Moskovich.

Plus tard, le groupe interprète Summertime dont il donne une version originale, mâtinée de ska et d’afrobeat. Le morceau est introduit par la contrebasse et la voix d’Avishai Cohen. Piano et contrebasse accentuent le tempo alors la batterie éblouit par sa maîtrise rythmique. L’orchestre reprend le thème avec force puis le piano improvise avec brio. Une version envoûtante de ce standard de jazz que le groupe décoiffe et redimensionne.

Duo

Le répertoire de l’album se termine par le superbe Polka Dots and Moonbeams. Le saxophone ténor et la contrebasse à l’archet exposent en mode rubato, la musique de Jimmy Van Heusen. Le ténor déroule ensuite une improvisation sensible, colorée et chaleureuse avec un léger vibrato. Les inflexions nostalgiques de son phrasé, ses échappées dans les aigus, ses incursions dans les graves sont soutenues par l’accompagnement indéfectible de la contrebasse à la sonorité tellurique. Malgré le tempo lent, ça groove au rythme de la vie.

Pour vibrer à l’écoute du répertoire de « Brighlight », rendez-vous à 20h le 21 novembre 2024 à l’Olympia de Paris, où Avishai Cohen se produit en trio.

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Chocho Cannelle présente « Yo te cielo »

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Un univers coloré et lumineux

Le quartet de jazz Chocho Cannelle présente son premier album dont le titre « Yo te cielo » est inspiré par Frida Kahlo. Sorti le 29 septembre 2024, l’album propose un répertoire tout en nuances et en contrastes où alternent douceurs harmoniques et subtilités rythmiques. Un univers coloré et lumineux.

« Yo te cielo » (CVE prod / Modulor music) est le premier album du groupe Chocho Canelle. Yo Te cielo fait référence à une lettre de Frida Kahlo dans laquelle elle écrivait « je te ciel » pour embrasser l’univers, le monde, formule poétique employée comme un message d’amour.

Le groupe

Quartet de world-jazz à l’instrumentation singulière, Chocho Cannelle se nourrit des musiques du monde. Il s’inscrit dans la lignée des groupes de jazz contemporains qui ont aboli les frontières stylistiques.

Créé il y a 3 ans, Chocho Cannelle réunit Arthur Guyard (piano, claviers), Timothé Renard (clarinette, clarinette basse), Léo Danais (batterie) et Camille Heim à la harpe électro Ilanera, une harpe colombienne sur laquelle a été mis un système électrique.

Dans ce quartet atypique sans contrebasse, le clavier et la harpe assument alternativement le rôle de la basse. Ainsi harpiste et pianiste jouent-ils alternativement le rôle de soliste et d’accompagnateur-trice. Le drumming du batteur porte avec brio les arrangements électroniques des claviers, les clarinettes et le jeu très libre de la harpe. Les instrumentistes jouent de leur timbre et ponctuent par de superbes improvisations les compositions qui s’enchaînent.

Le groupe Chocho Cannelle a été Lauréat du Concours National de Jazz à la Défense en 2022, finaliste du Tremplin Rezzo Jazz à Vienne en 2023 et lauréats Occijazz en 2023. C’est après les différentes tournées de 2023 que le quartet a enregistré « Yo te cielo ».

L’album

Frida Kahlo a écrit “Peut-on inventer des verbes ? J’aimerais t’en dire un : Je te ciel, ainsi mes ailes s’étirent, énormes, pour t’aimer sans mesure”. C’est ce message d’amour de la poétesse et peintre mexicaine qui a inspiré « Yo Te Cielo », le premier album du quartet Chocho Cannelle.

Chocho Cannelle présente "Yo te cielo" - visuel de l'album Yo Te Cielo de chocho cannelle« Yo te cielo » a été enregistré durant l’hiver 2023 par Fabien Auguy au Funk You Studio.

Sur l’album figurent des compositions de chacun des artistes du groupe. Ainsi « Yo te cielo » se présente comme une synthèse de l’univers de compositions des quatre musiciens.

Dans un subtil équilibre, la musique « Yo te cielo » mêle de nombreuses couleurs, celles des influences latines sud-américaines, créoles, africaines mais aussi celles du jazz, de la musique classique et d’autres plus impressionnistes, plus calmes, plus douces. Sans oublier, la dimension dansante de la musique.

Au fil des titres

L’album ouvre avec Prélude suivi de High Point, polyrythmique à souhait. Les lignes de basse de la harpe et la batterie font corps. Lyrique, la Clarinette fait danser les montagnes.

Le voyage musical continue avec une virée du côté de Cinque Terre, la célèbre région italienne. Clarinette basse et piano improvisent avec brio soutenus par la rythmique harpe/batterie. Plus loin, l’Hystérie du mec débute par un solo de batterie déstructuré comme un clin d’œil au jeu de Stéphane Galland. Le morceau continue sur un mode tonique dans lequel la harpe, stimulée par la clarinette déchaînée, n’en oublie pas pour autant de faire résonner ses improvisations mélodiques.

Changement d’ambiance avec Nuotare qui installe une atmosphère plus calme et entraîne l’oreille dans les profondeurs de l’océan. La harpe et le Rhodes mêlent leurs notes qui parent la musique de reflets bleutés. C’est au flûtiste Magic Malick qu’est dédié le titre suivant, Asaralain qui signifie « le sorcier » en Gaélique. Une musique impressionniste qui entraîne l’oreille au rythme du balancement des pas d’un chameau sur les pentes des dunes des contrées sahariennes.

Una Piel Ardiente fait alterner moments lyriques et calmes avec passages plus ténébreux. Superbe improvisation du piano sur des relances de la harpe et le continuum rythmique de le batterie. Des frissons musicaux inspirés.

C’est une clarinette basse incantatoire qui souffle sur Mammas qui précède Valse à Jeanne, écrit par la harpiste, Camille Heim pour sa petite sœur. Douceur de l’introduction batterie/clarinette basse puis sonorité d’un piano d’enfant qui rappelle celle d’une boîte à musique. En contrepoint les instruments entremêlent leurs chants crescendo jusqu’au final intense. Le morceau se termine avec la harpe qui revient et égrène les dernières notes du thème. Une sorte de danse enfantine enchanteresse et malicieuse comme un hommage à l’enfance.

Nouveau contraste avec Industriel qui résonne comme un écho venu d’une dance-party. La batterie et la clarinette exultent poussées par une batterie triomphante. Une invitation à bouger sans limite sur la piste de danse.

La promenade musicale s’aventure ensuite dans les contrées apaisées de La Brume Dans Laquelle Mes Pensées Dansent. Un très court moment, semblable à celui où l’on ouvre les yeux au petit matin sur les volets ouverts, pour les poser sur les nuages qui dansent dans le ciel.

L’album se termine avec le très apaisant Yggdrasil où piano et clarinette échangent en toute sérénité. Délicieux !

Une grande force vitale se dégage de « Yo te cielo » dont la musique tour à tour dynamique, dansante, douce et émouvante stimule l’imagination.

Pour retrouver le quartet Chocho Cannelle et écouter en concert la musique de l’album « Yo te cielo », rendez-vous le 10 octobre 2024 à Annemasse, dans le cadre du Festival JazzContreBand Annemasse le 08 novembre 2024 à 20h30 à Annecy dans le cadre du Festival Jazz Aux Carrés, le 28 Novembre 2024 à 20h30 au Studio de l’Ermitage à Paris et le 29 novembre 2024 à 20h30 à l’ Auditorium de Cahors. Cliquer ICI (lien agenda) pour retrouver l’ensemble des dates de la tournée du groupe.

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