Poème musical intime
Le saxophoniste Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.
Sacré révélation jazz aux Victoires de la musique en 2020, le saxophoniste Christophe Panzani revient avec son nouveau projet « Mères Océans » (The Drops Music/L’Autre Distribution). Il invite à le suivre dans le monde de ses souvenirs d’enfance qu’il évoque avec des notes de musique.
C’est en hommage à sa mère disparue que Christophe Panzani intitule son album « Mère Océans ». Alors qu’elle était malade, il a composé pour « lui parler… lui dire tout »… « avant qu’elle n’entende plus, qu’elle ne voit plus, qu’elle ne ressente plus ». Il « n’avai[t] rien d’autre que la musique pour essayer de lui dire… ». Il a envoyé la musique à son père pour qu’il fasse écouter à sa mère.
Ainsi, sans les mots, par la musique, il accompagne sa mère, lui parle, évoque des souvenirs comme le gâteau aux noix, les baies sauvages la mer et les plages. Après sa disparition, il a décidé que cette musique deviendrait un disque et l’a enregistrée en studio accompagné dans ce processus par son ami Tony Paeleman.
Christophe Panzani
Poly-instrumentiste (saxophone ténor, clarinette, flûte), compositeur et arrangeur, Christophe Panzani ne se réclame vraiment d’aucune chapelle, ne se limite à aucun style et transgresse les frontières des genres, n’hésitant pas à se remettre en question.
Très jeune, il a joué dans le Big Band de Carla Bley et élaboré des projets avec Michael Rodriguez, Dan Tepfer, Aaron Parks et Keith Witty avec qui il fonde le groupe Thiefs.
Musicien très demandé de la scène jazz française, le saxophoniste s’est produit aux côtés de Anne Pacéo, Hugh Coltman, Matthis Pascaud, Florian Pelissier, Jean-Pierre Como. Il a aussi été très présent sur la scène hip-hop française auprès entre autres de Gaël Faye et Hocus Pocus et a par ailleurs collaboré avec Yaël Naïm.
Comme leader, Christophe Panzani s’est produit sur les grandes scènes françaises et internationales. Il a enregistré des albums en tant que leader ou co-leader parmi lesquels, « Les âmes perdues » sorti en 2016 chez Jazz&People et « Les Mauvais Tempéraments » (Jazz&People/PIAS) paru en 2019.
Le 29 mars 2024, il publie « Mères Océans » (The Drops Music/L’Autre Distribution) qu’il enregistre au saxophone ténor avec aux claviers Tony Paeleman, au piano Enzo Carniel sur Tempus Fugit et À Pas Lents et à la batterie Guilhem Flouzat et Antoine Pierre sur Tempus Fugit et Les Corps Chauds. Claviers et batteries, sons électroniques et synthétiseurs contribuent à impulser une belle dynamique à l’album.
Au fil des titres
Piano et saxophone ténor exposent à l’unisson la mélodie de la ballade A Pas Lents. Elle résonne tel un cantique. Épurée, la musique se fait intime et mystérieuse. Puis les caresses des ballets sur la batterie interviennent en douceur. Sans mots, l’émotion s’installe à l’écoute de la sonorité ronde, lisse et chaleureuse du ténor qui dialogue avec les notes perlées du piano lyrique de Enzo Carniel.
Plus loin, les arpèges du piano de Tony Paeleman sous-tendent le phrasé morcelé et le timbre acéré du ténor qui tisse un motif itératif. L’atmosphère sautillante suggère tout à fait une promenade bucolique dans les sous-bois pour ramasser Les Baies Sauvages.
Après une cloche qui résonne sur l’introduction du titre Les Corps Chauds, la musique s’élève et enfle. Sur le motif répétitif joué au piano le ténor souffle avec puissance. L’oreille est touchée par son chant riche en émotions.
A partir d’un motif de piano, le saxophone ténor et son écho content Le Gâteau Aux Noix, une berceuse à la mélodie apaisante sur laquelle le ténor se fait voluptueux.
Sans Les Mots met en exergue la tendresse et la nostalgie des propos du ténor aux accents élégants au-dessus des arabesques du piano. D’une grande pureté, sa sonorité lisse et aérienne laisse planer une fêlure.
Tel un souffleur de rêves accompagné par les sonorités électroniques, Christophe Panzani poursuit sa quête à la recherche de l’émotion Sur What Matters, il livre un univers onirique intemporel au-dessus des frappes de la batterie et des notes que le piano délivre en cascade.
Sur un rythme soutenu, Tempus Fugit donne à écouter en boucle les arpèges du piano puis les nappes sonores du synthé. Les sonorités stratosphériques du ténor étoffent ensuite les envolées du piano de Enzo Carniel.
Étrange atmosphère que celle de Rouges, Petites, Taches. Plusieurs enregistrements des sons du ténor résonnent en contrepoint sur la ritournelle sans fin du piano. L’album se termine par un dernier chant épuré, Regarder la Mer S’Éloigner. Sorte de Requiem qui ne dit pas son nom, le morceau est riche d’une spiritualité qui célèbre l’universel éclairé par le scintillement des cymbales.
Pour écouter live la musique de « Mères Océans » et retrouver Christophe Panzani (saxophone ténor), Tony Paeleman (clavier), Enzo Carniel (piano) et Guilhem Flouzat (batterie), deux rendez-vous se profilent : à Millau le 20 avril 2024 à 20h30 au Théâtre de la Maison du Peuple dans le cadre du Millau Jazz Festival et à Paris, le 06 juin 2024 à 20h au Son de la Terre, Port Montebello.
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