Keith Jarrett sort « Live in Budapest »

Keith Jarrett sort « Live in Budapest »

Maître absolu de l’impro piano solo

A 75 ans, le pianiste Keith Jarrett sort un opus inédit intitulé « Live in Budapest ». Publié chez ECM, ce double album restitue la teneur d’un récital capté en 2016 au Béla Bartók National Concert Hall lors d’un récital donné dans la capitale hongroise. Une plongée dans le monde unique de Keith Jarrett devenu le maître absolu de l’improvisation en piano solo.

Sorti le 30 octobre 2020, le double album de Keith Jarrett, « Live in Budapest » (ECM/Universal) amortit par son indicible beauté l’impact de la nouvelle annoncée au New York Times par le pianiste, en l’occurrence, son potentiel retrait de la scène suite à deux accidents vasculaires cérébraux intervenus en février et en mai 2018.

Depuis 45 ans Keith Jarrett a contribué à redéfinir la place du piano dans la musique contemporaine en alliant dans son expression jazz, classique et traditions ethniques. En 2020, son légendaire enregistrement « The Köln Concert » (ECM/Universal) a célébré son 45ème anniversaire et figure au sommet des enregistrements de piano solo vendus dans l’histoire du jazz.

Après avoir annoncé en 1998 qu’il était atteint du « syndrome de fatigue chronique », le pianiste a ensuite repris des forces et enregistré dans son home studio de superbes ballades gravées sur le sublime « The Melody at Night, With You ». Tel un phœnix, en 1998, il a ensuite retrouvé sur scène son légendaire trio avec le batteur Jack DeJohnette et le contrebassiste Gary Peacock, récemment disparu (04 septembre 2020). En mars 2018, le label ECM a sorti le lyrique et sensible « After the Fall » (ECM/Universal) enregistré à Newark (New Jersey) le 14 novembre 1998 au New Jersey Performing Art Center.

« Live in Budapest »

couverture de l'album Budapest Concert de Keith JarrettAvant le concert de 2016 gravé sur « Live in Budapest », Keith Jarrett s’était produit quatre fois au Béla Bartók National Concert Hall de Budapest. La grand-mère maternelle du pianiste était hongroise, il a joué la musique de Bartók dès son plus jeune âge et, comme il l’explique au public, il lui a toujours voué une vive admiration. Les conditions étaient réunies pour que le concert se présente sous les meilleurs auspices.

Sur « Live in Budapest », quelques pièces sont empreintes des atmosphères sombres propres à Bartók et à d’autres compositeurs hongrois. Part VI irradie par la fougue de son toucher alors que Part IX et Part X convoquent un registre plus contemporain aux résonances ombrageuses et interrogatives.

D’autres ballades comme Part V, Part VII et Part XI touchent par leur dimension sensible et lyrique. Après un Part XII blues « bien tempéré » improvisé dans la plus pure tradition de ce style, le pianiste déploie son talent et offre en rappel It’s A Lonesome Old Town et Answer Me, deux titres que Keith Jarrett transfigure en rêveries délicates et poétiques.

Keith Jarrett a confié qu’il considérait « Budapest Concert » comme l’étalon-or de ses performances actuelles, l’œuvre de référence par rapport à laquelle tous ses autres enregistrements en solo devaient être mesurés. De fait, ce double album constitue une réussite absolue à écouter pour s’immerger dans le monde de cet improvisateur unique.

Simone Prattico présente « Oriundo »

Simone Prattico présente « Oriundo »

Au fil des huit pistes de l’album « Oriundo », le batteur italien Simone Prattico pratique un art qui navigue entre dynamisme et romantisme. Métissage réussi entre sa culture méditerranéenne et la musique afro-américaine, son jazz moderne cultive tout à la fois intensité, souplesse et élégance. Une musique qui génère de tendres émotions.

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Clin d’œil à « Hope » de Kevin Norwood

Clin d’œil à « Hope » de Kevin Norwood

Le chanteur et compositeur Kevin Norwwod revient avec « Hope », un second opus fort réussi. Entouré de trois musiciens d’exception, il présente un nouveau répertoire où sa voix au timbre singulier se déploie au-dessus du jeu dynamique et nuancé du trio. Un album élégant aux ambiances magiques.

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« Pensées Rotatives » de Théo Girard

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

Pour ses « Pensée Rotatives », le contrebassiste et compositeur Théo Girard est entouré du batteur Sebastian Rochford et du trompettiste Antoine Berjeaut. Autour d’eux, son Grand Ensemble, une couronne de douze soufflants. Enregistré sous le chapiteau du festival Jazz sous les Pommiers à Coutances, l’album restitue une musique en mouvement où foisonnent les notes. Entre les oreilles, ça tourne rond ! Un opus hypnotisant à écouter au casque pour s’enivrer sans risque.

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« Kissed by the mist » par Giorgio Alessani

« Kissed by the mist » par Giorgio Alessani

Crooner dans la brume

La voix embrumée de Giorgio Alessani swingue avec aisance sur les dix pistes de « Kissed by the Mist ». Une section rythmique et une section de cuivres issues de la scène jazz française actuelle, un orchestre symphonique… et le tour est joué, un nouveau crooner est né. Sans s’aventurer ni dans les aigus ni dans les graves, le chanteur façonne le registre médium avec souplesse et sans jamais forcer. Textes, mélodies et arrangements tissent la trame d’un délicieux album où vibrent les émotions.

Après « Semplici Parole » et « Sweet Innocence », Giorgio Alessani propose « Kissed by the mist » (Label Quart de Lune/Idol/UVM) sorti le 25 septembre 2020. Sur les textes du poète new-yorkais Cédric McClester, la voix du chanteur évoque et incarne tous les états d’âme qui fondent la vie… tristesse, désespoir, joie de vivre, amour.

Un savoureux album de jazz aux harmonies contemporaines, aux arrangements rutilants et au swing entraînant.

« Kissed by the Mist »

Avec la complicité de la coach vocale Michele Hendricks, le pianiste et chanteur Giorgio Alessani qui a quitté Rome à 22 ans pour s’établir à Paris, interprète ses propres compositions.Couverture de l'album Kissed By The Mist de Giorgio Alessani

Il est entouré du pianiste Cédric Hanriot, du contrebassiste Diego Imbert et du batteur André Ceccarelli, d’un superbe orchestre symphonique, le Star Pop Orchestra dirigé par Christophe Eliot et d’une section de cuivres composée de Bastien Ballaz (trombone), Cédric Ricard (saxophone et flûte) et David Enhco (trompette et bugle). Le guitariste Allen Hinds accompagne le chanteur sur 50 Shades of Blue et le saxophoniste Christophe Gauthier développe un solo lumineux et concis sur Nothing has Changed.

Tous les arrangements pour orchestre de cordes et cuivres ont été confiés à Jean Gobinet qui avait aussi réalisé ceux du film « The Artist », hormis ceux de A Place To Belong à créditer à Stefano Nerozzi et Giorgio Alesssani lui-même.

Au fil des plages

« Kissed by the Mist », un savoureux mélange de swing, soul et funk.

La voix de Giorgio Alessani se fait feutrée et énergique sur Blood In The Water. La voix au ton chaleureux rebondit sur l’arrangement ciselé de Not Much Has Changed et glisse sur les notes sans jamais les attaquer de front.

Sur la ballade Eventually à laquelle la trompette bouchée de Jean Gobinet insuffle un groove délicat, le timbre de la voix joue sur le velours et semble parfois gémir. Loin de celles du gris, les 50 Shades of Blue sont propulsées sur un tempo funk et la voix plus emphatique se plaît à rugir, soutenue par le big band rutilant où la flamme du ténor Cédric Ricard fait merveille. C’est dans le registre caresse et feeling que s’exprime le chanteur sur le (presque trop) lyrique How Many Ways Are There To Say I’m Sorry.

Ballade interprétée par la voix accompagnée du seul piano, I Now Regret suggère la peine et les remords. On se laisse convaincre par Do I Think About You Every Now And Then où la voix poignante gorgée de swing en suspension entre en osmose parfaite avec le piano au jeu délicat. Les arrangements de la section de cordes participent à créer un écrin harmonieux d’où émergent les aigus précis de la flûte de Cédric Ricard.

Un peu trop chargée en mélancolie, A Place to Belong pourrait accompagner la projection d’une série larmoyante. On préfère le tempo plus soul du titre I Used to Play Around qui conte une belle romance. L’album se termine par le titre éponyme Kissed by the Mist et que l’on aurait volontiers écouté en ouverture. Avec une orchestration riche en couleurs et un piano volubile, la voix du crooner développe l’ensemble de ses atouts dont le charme n’est pas le moindre.

Simone Prattico présente « Oriundo »

Simone Prattico présente « Oriundo »

Au fil des huit pistes de l’album « Oriundo », le batteur italien Simone Prattico pratique un art qui navigue entre dynamisme et romantisme. Métissage réussi entre sa culture méditerranéenne et la musique afro-américaine, son jazz moderne cultive tout à la fois intensité, souplesse et élégance. Une musique qui génère de tendres émotions.

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Clin d’œil à « Hope » de Kevin Norwood

Clin d’œil à « Hope » de Kevin Norwood

Le chanteur et compositeur Kevin Norwwod revient avec « Hope », un second opus fort réussi. Entouré de trois musiciens d’exception, il présente un nouveau répertoire où sa voix au timbre singulier se déploie au-dessus du jeu dynamique et nuancé du trio. Un album élégant aux ambiances magiques.

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« Pensées Rotatives » de Théo Girard

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

Pour ses « Pensée Rotatives », le contrebassiste et compositeur Théo Girard est entouré du batteur Sebastian Rochford et du trompettiste Antoine Berjeaut. Autour d’eux, son Grand Ensemble, une couronne de douze soufflants. Enregistré sous le chapiteau du festival Jazz sous les Pommiers à Coutances, l’album restitue une musique en mouvement où foisonnent les notes. Entre les oreilles, ça tourne rond ! Un opus hypnotisant à écouter au casque pour s’enivrer sans risque.

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Dexter Gordon – « Montmartre 1964 » (Storyville Records)

Dexter Gordon – « Montmartre 1964 » (Storyville Records)

Lyrisme et audace

Le 06 novembre 2020, le Label Storyville Records propose « Montmartre 1964 », un album inédit de Dexter Gordon capté en direct en juillet 1964 au Jazzhus Montmartre. Le saxophoniste joue avec le trio composé du contrebassiste Niels-Henning Ørsted Pedersen, du batteur Alex Riel et du pianiste Tete Montoliu. Ce merveilleux opus témoigne de la maîtrise du jeu de ce géant du ténor au lyrisme confondant et à l’expression audacieuse. Un souffle de félicité venu de l’âge d’or du jazz danois.

Montmarte 64 - Storyville RecordsÉcouter « Montmartre 1964 » (Storyville Records) offre le privilège d’accéder aujourd’hui à la musique savoureuse dispensée par Dexter Gordon (1923-1990) en juillet 1964 au Jazzhus Montmarte de Copenhague. Installé au Danemark de 1962 à 1965, le saxophoniste ténor américain Dexter Gordon, occupait alors une place phare sur la scène jazz danoise de l’époque.

Durant l’été 1964, le saxophoniste faisait salle comble tous les soirs avec le pianiste catalan Tete Montoliu et les Danois Niels-Henning Ørsted Pedersen (NHOP) à la contrebasse et Alex Riel à la batterie. Le 06 novembre 2020, le label Storyville Records propose un album inédit capté en direct 1964 le 20 et 28 juillet 1964 au club Jazzhus Montmartre.

Dexter Gordon

Géant au propre, il mesurait 1m98, comme au figuré, avec une carrière studio et sur les scènes internationales étendue sur plus de 50 ans, ce maître de la ballade fut l’un des premiers saxophonistes ténor à adapter le langage bop de Charlie Parker, Dizzy Gillespie et Bud Powell.

Son lyrisme prodigieux s’abreuve aux sources de la musique de Lester Young mais sa sonorité puissante et son discours audacieux alimentent des improvisations ébouriffantes qui avaient un impact énorme, tant sur les musiciens que sur le public. En 1962, son arrivée sur la scène jazz danoise a fait grande impression. Au cours de l’été 1964, NHOP, Alex Riel et Tete Montoliu jouaient avec Dexter Gordon tous les soirs. « Montmartre 1964 » se compose d’enregistrements inédits captés en direct les 20 et 28 juillet 1964.

Après avoir retrouvé les scènes new-yorkaises, en 1976, Dexter Gordon a campé le rôle principal du film « Autour de Minuit » (1986) de Bertrand Tavernier et a été nommé membre et officier de l’Ordre des arts et des lettres par le ministère de la Culture de France.

Au fil des pistes

Avec le solo virtuose du tout jeune NHOP tout juste âgé de 18 ans sur King Neptune, on est transporté dans la nuit du 28 juillet 1928. L’ambiance effervescente du club est palpable d’emblée et cela s’amplifie encore après une puissante intervention de Dexter Gordon au ténor. En pleine possession de son art, Dexter est bien le Roi Neptune des lieux.

C’est ensuite la voix de Dexter Gordon qui ouvre Big Fat Butterfly de Eddie Barefield et Saunders King. Le leader continue au ténor. De son timbre acéré, il développe son discours musical impérieux empreint de bop dans un style direct qui coule avec limpidité et va en crescendo. Il galvanise le pianiste Tete Montoliu dont le style inspiré de Tatum et Powell possède un toucher percussif et une articulation très nette. Il truffe ses phrases de traits rapides. Après un solo nourri de Niels-Henning Ørsted Pedersen, Dexter Gordon reprend son chant et termine le morceau.

Le répertoire se poursuit avec Manha de Carnival, la superbe bossa nova écrite par Luiz Bonfa pour le film « Orfeo Negro ». La sonorité chaleureuse et virile du ténor fait merveille. Son phrasé se développe avec ses accentuations typiques et de beaux glissandos dans les aigus. Sur le tempo latin, Dexter Gordon toujours en arrière du temps, impulse un swing constant. Le piano truffe son discours de citations et fait des escapades hors champ mais aucun risque de sortie de route car le magistral contrebassiste balise le tempo avec une assurance peu commune.

Dexter Gordon attaque ensuite le thème de Sonny Stitt, Loose Walk. Il empoigne ce morceau de bop avec un phrasé plus tendu, une sonorité plus rude et maintient la tension par un solo crescendo de 3’54. Avec véhémence, il anime son improvisation et la truffe de citations et de growls rugissants. Stimulés, piano et contrebasse s’en donnent à cœur joie et offrent des solos somptueux soutenus par le beat solide qu’assure Alex Riel sans faillir.

Après avoir présenté les musiciens de sa voix grave et nonchalante, Dexter Gordon ouvre la séance du 20 juillet 1964 avec son thème I Want More. Toujours au sommet de son art, le saxophoniste déroule le thème avant de s’investir dans une improvisation de 2’24 où, avec une grande intelligence mélodique et harmonique, il développe son discours hard bop imparable. Il crée une tension palpable et jubilatoire qui imprègne l’inspiration du piano, du contrebassiste et alimente la vigueur des 4/4 échangés avec le batteur.

Le contraste est grand avec le titre suivant, Misty. L’occasion pour le saxophoniste de démontrer son talent d’interprète sur cette ballade voluptueuse. A l’écoute de sa sonorité langoureuse, on se prend à rêver aux volutes de fumée de sa cigarette qui s’enroulaient autour de son ténor, tout au long de son interprétation chargée d’une douce mélancolie et d’une grâce absolue. L’opus se conclut avec Cheese Cake, une composition originale de Dexter Gordon. Sur un rythme tonique, le discours musical du saxophoniste imprégné de hard bop développe avec ardeur une improvisation audacieuse portée par le swing imparable qu’impulsent les talentueux accompagnateurs et improvisateurs inscrits dans la dynamique lumineuse du leader.

« Montmartre 1964 » (Storyville), un album inédit à découvrir pour pénétrer par la grande porte dans le monde de ce géant du jazz que fut le saxophoniste Dexter Gordon.

Simone Prattico présente « Oriundo »

Simone Prattico présente « Oriundo »

Au fil des huit pistes de l’album « Oriundo », le batteur italien Simone Prattico pratique un art qui navigue entre dynamisme et romantisme. Métissage réussi entre sa culture méditerranéenne et la musique afro-américaine, son jazz moderne cultive tout à la fois intensité, souplesse et élégance. Une musique qui génère de tendres émotions.

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Clin d’œil à « Hope » de Kevin Norwood

Clin d’œil à « Hope » de Kevin Norwood

Le chanteur et compositeur Kevin Norwwod revient avec « Hope », un second opus fort réussi. Entouré de trois musiciens d’exception, il présente un nouveau répertoire où sa voix au timbre singulier se déploie au-dessus du jeu dynamique et nuancé du trio. Un album élégant aux ambiances magiques.

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« Pensées Rotatives » de Théo Girard

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

Pour ses « Pensée Rotatives », le contrebassiste et compositeur Théo Girard est entouré du batteur Sebastian Rochford et du trompettiste Antoine Berjeaut. Autour d’eux, son Grand Ensemble, une couronne de douze soufflants. Enregistré sous le chapiteau du festival Jazz sous les Pommiers à Coutances, l’album restitue une musique en mouvement où foisonnent les notes. Entre les oreilles, ça tourne rond ! Un opus hypnotisant à écouter au casque pour s’enivrer sans risque.

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Fonnesbæk & Kauflin – « Standards » (Storyville Records)

Fonnesbæk & Kauflin – « Standards » (Storyville Records)

Swing, musicalité et virtuosité

Le label Storyville Records annonce pour octobre 2020, la sortie de l’album « Standards » enregistré par Fonnesbæk & Kauflin. Le contrebassiste et le pianiste s’expriment dans un langage qui leur est commun et dialoguent de manière fusionnelle. Le répertoire compte neuf standards issus de l’héritage des grands compositeurs de jazz du XXème siècle. De l’album se dégage un swing irrésistible, une virtuosité absolue et une musicalité inouïe.

Standards par Fonnesbæk & KauflinL’album « Standards » publié en octobre 2020 par le label indépendant Storyville Recordsse compose de neuf thèmes composés par les légendaires Billy Strayhorn, Duke Ellington, Irving Berlin,Thelonious Monk, Bud Powell, McCoy Tyner, Benny Golson, Oscar Peterson et Cole Porter.

Enregistré au Studio Nilento à Gothenburg (Suède) les 14 et 15 juin 2017 par le contrebassiste Thomas Fonnesbæk et le pianiste Justin Kauflin, le disque reprend Nigerian Marketplace d’Oscar Peterson et All Right With Me de Cole Porter qui figuraient au répertoire de leur album « Synesthesia » (2017) lequel comptait principalement leurs compositions originales hormis For No One de Lennon-McCartney.

On est séduit d’emblée par le swing qui se dégage de l’album « Standards ». La conversation musicale des deux artistes revitalise, quelques standards, ces morceaux d’anthologies écrits par des musiciens et compositeurs du pantheon du jazz. Précis et bien articulé, le jeu du pianiste interpelle par son élégance et son discours enjoué. Avec une souplesse féline et une grande assurance rythmique, le contrebassiste mallaxe la matière sonore et fait preuve d’une grande agilité mélodique.

Thomas Fonnesbæk

Né en 1977, le contrebassiste et compositeur danois Thomas Fonnesbæk s’inscrit dans la droite ligne du légendaire Niels-Henning Ørsted Pedersen (NHOP). Sous son nom, chez Stunt Records il a gravé entre autres, « Eeg-Fonnesbæk » (2015) avec Sinne Eeg mais aussi « Groovements » avec Aaron Parks, « Blue Waltz - Live at Gustav’s » avec Enrico Pieranunzi et bien d’autres albums. Sous le label Storyville, il a enregistré avec Christian Sands et Alex Riel (batterie) l’album « Take One - Live at Montmartre » sorti en 2014.

Justin Kauflin

Né en 1986, à Silver Spring, le pianiste, compositeur et producteur de jazz new-yorkais, Justin Kauflin, a commencé à jouer du jazz professionnellement à l’âge de 15 ans. En 2004 il devient membre du « Clark Terry Ensemble » puis a suivi les enseignements de Mulgrew Miller et Harold Mabern. En 2008, il s’installe à New York et à 23 ans, il sort son premier album « Introducing Justin Kauflin ». En 2011 il est demi-finaliste au Concours international de piano jazz Thelonious Monk. Le talentueux pianiste est aujourd’hui signé chez Quincy Jones.

Il apparaît dans le film documentaire de Alan HIcks, « Keep On Keepin’ On » (2014). Tourné sur 5 ans, le film brosse le portrait intime de deux hommes remarquables, un jeune étudiant de 23 ans, Justin Kauflin, qui se bat contre sa singularité et son mentor, légende du jazz âge de 89 ans, Clark Terry, qui lutte pour sa survie.

Impressions

La tentation est forte de louer la musicalité du pianiste et la virtuosité du contrebassiste mais il importe tout autant d’évoquer la maîtrise du clavier et l’expressivité des cordes. Dans leur langage commun, Fonnesbæk & Kauflin dialoguent de manière fusionnelle Leurs improvisations s’inscrivent avec fluidité après l’exposition des thèmes, tout est joué avec souplesse. Ensemble, les deux musiciens devisent joyeusement sur les standards composés par leurs aînés dont ils honorent l’héritage.

Les différents thèmes choisis alimentent leur inspiration et leur permettent de sublimer la mélodie dans une quête de perfection qui laisse pantois.

Sur les titres de Bud Powell, Duke Ellington, Mc Coy Tyner, Monk, le discours de ce duo se fait complexe et se distingue par une densité et une brillance peu communes. A chaque improvisation, ils font preuve d’un feeling palpable, comme si la musique émergeait d’eux de manière irrépressible. Par leur toucher, ils transforment l’essence classique de ces standards qu’ils affectionnent et parviennent à transcender les modes et les styles successifs du jazz pour exploiter les richesses inépuisables du piano et de la contrebasse.

Leur dialogue véloce parvient à l’oreille comme à travers un jeu de miroirs sonores. Slaloms, dérapages, paraphrases, changements de vitesse, de tempo deux virtuoses rendent ces standards lumineux, joyeux et ludiques. Tout en respectant la structure traditionnelle des standards, Fonnesbæk & Kauflin font preuve d’une imagination intarissable et d’une palette harmonique inépuisable et contemporaine. Sur Take the A Train de Billy Strayhorn et sur Inception de McCoy Tyner, on perçoit leur goût pour la phrase bouillonnante. Sur les ballades, In a sentimental Mood et Round Midnight, leur toucher délicat fait merveille. Leur sensibilité se fait bluesy sur Nigerian Market d’Oscar Peterson.

Sur la contrebasse, Thomas Fonnesbæk combine une maîtrise technique et un sens du rythme peu communs avec une sensibilité mélodique et harmonique. Décontracté et élégant, le jeu de Justin Kauflin allie la simplicité à l’habileté, la finesse d’un toucher précis et élégant à une décontraction ludique. Une magnifique symbiose règne entre Fonnesbæk & Kauflin qui perpétuent et magnifient un jazz immortel.

Simone Prattico présente « Oriundo »

Simone Prattico présente « Oriundo »

Au fil des huit pistes de l’album « Oriundo », le batteur italien Simone Prattico pratique un art qui navigue entre dynamisme et romantisme. Métissage réussi entre sa culture méditerranéenne et la musique afro-américaine, son jazz moderne cultive tout à la fois intensité, souplesse et élégance. Une musique qui génère de tendres émotions.

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Clin d’œil à « Hope » de Kevin Norwood

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Le chanteur et compositeur Kevin Norwwod revient avec « Hope », un second opus fort réussi. Entouré de trois musiciens d’exception, il présente un nouveau répertoire où sa voix au timbre singulier se déploie au-dessus du jeu dynamique et nuancé du trio. Un album élégant aux ambiances magiques.

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« Pensées Rotatives » de Théo Girard

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Pour ses « Pensée Rotatives », le contrebassiste et compositeur Théo Girard est entouré du batteur Sebastian Rochford et du trompettiste Antoine Berjeaut. Autour d’eux, son Grand Ensemble, une couronne de douze soufflants. Enregistré sous le chapiteau du festival Jazz sous les Pommiers à Coutances, l’album restitue une musique en mouvement où foisonnent les notes. Entre les oreilles, ça tourne rond ! Un opus hypnotisant à écouter au casque pour s’enivrer sans risque.

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Storyville Records

Storyville Records

Le label relie jazz d’hier et d’aujourd’hui

Nommé d’après le quartier notoire de la Nouvelle-Orléans où le jazz est né, Storyville Records est un label de jazz européen indépendant créé en 1952 à Copenhague.  Le label développe une dynamique éditoriale qui préserve son identité. Dans cette perspective sont publiés des inédits de grands jazzmen du XXème siècle et des enregistrements d’artistes contemporains. Ainsi, sont annoncées les sorties des albums « Montmartre 1964 » de Dexter Gordon et « Standards » de Fonnesbæk & Kauflin. Se souvenir du jazz d’hier et s’immerger dans le jazz d’aujourd’hui, une belle manière de relier tradition et actualité.

Storyville Records est une maison de disque internationale basée à Copenhague, au Danemark, spécialisée dans le jazz et le blues. Fondée en 1952 à Copenhague par Karl Emil Knudsen, un amateur de jazz éclairé. Logo Storyville RecordsA l’origine le label a réédité sous licence des disques américains qui figuraient sous les labels Paramount Records, American Music Records et Southland Records puis après la guerre, K.E. Knudsen a enregistré les artistes de jazz américains en tournée en Europe et en Scandinavie.

Il a joué un rôle déterminant dans le lancement de la carrière de certains des artistes danois les plus influents du jazz parmi lesquels on peut citer Niels-Henning Ørsted Pedersen, Alex Riel et Niels Lan Doky. De nos jours, Storyville Records soutient les projets d’artistes contemporains dont la musique s’inscrit dans la tradition qui est celle du label depuis presque 70 ans.

Entre tradition…

Outre des enregistrements originaux, Storyville Records a réédité sous licence de nombreux enregistrements qui figuraient auparavant sur des labels tels que Paramount Records, American Music Records et Southland Records. Beaucoup de disques Storyville ont été pressés au Japon. En 2005, Editions Wilhelm Hansen, une société danoise avec plus de 150 ans dans la musique l’édition et une partie du Wise Music Group ont acquis Storyville. 

Les producteurs Anders Stefansen et Mona Granager, Montmarte 1964 - Storyville Recordsdeux associés de longue date qui ont travaillé avec Knudsen à construire le label, ont continué à travailler avec Storyville pour préserver l’identité unique de la marque.

Aujourd’hui, Storyville est reconnu comme l’étiquette peut-être la plus importante pour Duke Ellington Orchestre avec environ 50 sorties. Storyville est aussi étroitement associée aux successions de Ben Webster et Dexter Gordon afin de sortir des enregistrements non publiés. C’est le cas de l’album « Montmartre 1964 » de Dexter Gordon à paraître le 06 novembre 2020.

… et actualité

Standards par Fonnesbæk & KauflinChristian Brorsen, qui a été directeur musical du Jazzhus Montmartre à Copenhague de 2011 à 2016, travaille maintenant avec la directrice générale Mona Granager à promouvoir une nouvelle génération d’artistes qui jouent dans la tradition qui est celle de Storyville depuis près de 70 ans.

Parmi les nouveaux artistes sortants avec qui Storyville travaille, figurent entre autres Enrico Pieranunzi, Lars Jansson, Carsten Dahl, Christian Sands, Heine Hansen, Mathias Heise, New Orleans Jazz Orchestra, Adonis Rose et Thomas Fonnesbæk. En prise avec l’actualité, en octobre 2020, Storyville Records publie « Standards » enregistré par le contrebassiste danois Thomas Fonnesbæk & le pianiste américain Justin Kauflin.

Chez Storyville Records, de grands artistes contemporains suivent les traces des géants d’hier. Storyville Records, The Best In Jazz Since 1952.

Simone Prattico présente « Oriundo »

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Au fil des huit pistes de l’album « Oriundo », le batteur italien Simone Prattico pratique un art qui navigue entre dynamisme et romantisme. Métissage réussi entre sa culture méditerranéenne et la musique afro-américaine, son jazz moderne cultive tout à la fois intensité, souplesse et élégance. Une musique qui génère de tendres émotions.

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