Pierrick Pedron sort « Fifty/Fifty (1) New York Sessions »

Pierrick Pedron sort « Fifty/Fifty (1) New York Sessions »

Virtuosité flamboyante & lyrisme sensible

Le 05 mars 2021, le saxophoniste altiste Pierrick Pedron sort « Fifty/Fifty (1) New York Sessions ». Premier volume d’un duo d’albums, cet opus acoustique a été enregistré en 2020 à New York avec trois maîtres du jazz américain. Une musique jubilatoire où règnent tour à tour virtuosité flamboyante et lyrisme sensible. A découvrir absolument !

visuel de l'album Fifty/Fifty (1) New York Sessions de Pierrick PedronPierrick Pedron a fêté de belle manière ses cinquante ans. Accompagné dans son projet par le producteur Daniel Yvinec, le saxophoniste altiste a traversé l’Atlantique en janvier 2020 pour enregistrer à New York avec trois pointures du jazz américain, le batteur Marcus Gilmore, le pianiste Sullivan Fortner et le contrebassiste Larry Grenadier.

Annoncé pour le 05 mars 2021 et intitulé « Fifty/Fifty (1) New York Sessions » (Gazebo/L’Autre Distribution), cet opus constitue la moitié d’un « faux » double album ou plutôt la première partie d’un duo d’albums dont le second volume sortira à l’automne 2021.

En neuf plages, « Fifty/Fifty (1) New York Sessions » propose un jazz acoustique bluffant d’énergie dans lequel éclatent le souffle virtuose et l’inspiration lyrique du talentueux saxophoniste Pierrick Pedron.

« Fifty/Fifty »

Pierrick Pedron aime plusieurs formes de musique. Avec ses deux facettes, le projet « Fifty/Fifty » représente une sorte de condensé des musiques chères au saxophoniste. En effet, le duo d’albums condense à sa manière une synthèse de l’histoire que Pierrick Pedron a entretenu dans le temps avec le jazz… « Fifty/Fifty » résonne comme la somme des « désirs de musique » du saxophoniste

Le projet « Fifty/Fifty » comprend deux albums, « Fifty/Fifty (1) New York Sessions », un volume très jazz capté à New York et « Fifty/Fifty (2) Paris Sessions », un disque plus groove enregistré à Paris dans l’esprit motown c’est à dire inspiré de la musique noire américaine des années 60/70. Un premier opus acoustique avec des musiciens américains renommés et un deuxième électrique avec des musiciens de la jeune scène du jazz français.

Dans la perspective de ce projet, Pierrick Pedron est accompagné dans ce projet par le producteur Daniel Yvinec, ancien directeur de l’ONJ. Le saxophoniste s’engage dans un travail d’écriture qu’il peaufine avec l’arrangeur Laurent Courthaliac.

Ainsi, après une session studio captée à Paris en décembre 2018 avec trois musiciens français de la jeune garde du jazz, Malo Mazurié (trompette), Elie Martin-Chariière (batterie) et Thibault Gomez (claviers), le saxophoniste altiste Pierrick Pedron envisage l’enregistrement à New York. Les séances se profilent les 05 et 06 janvier 2020 à Manhattan avec des musiciens de premier plan que le saxophoniste connait de réputation mais avec lesquels il n’a pas joué, Sullivan Fortner (piano), Larry Grenadier (contrebasse) et Marcus Gilmore (batterie).

Quatre ans après le projet acoustique « Unkown » (Crescendo/Caroline), « Fifty/Fifty (1) New York Sessions » et « Fifty/Fifty (2) Paris Sessions » sortent en 2021 sur le label Gazebo dirigé par Laurent de Wilde, le 05 mars pour le premier et à l’automne pour le second.

« Fifty/Fifty (1) New York Sessions »

@JacquesOllivier

L’altiste Pierrick Pedron rejoint les studios Sear Sound de New York où il retrouve le pianiste Sullivan Fortner récemment écouté aux côtés de la chanteuse Cécile McLorin Salvant, le contrebassiste Larry Grenadier, partenaire historique de Brad Mehldau et le batteur Marcus Gilmore, petit-fils du batteur Roy Haynes. L’enregistrement des onze titres de l’album est confié à l’ingénieur du son James Farber.

Dès la première écoute de « Fifty/Fifty (1) New York Sessions », on capte l’osmose qui règne entre les quatre musiciens. Grâce à une section rythmique hors pair, les solistes rivalisent de liberté dans leurs dialogues improvisés. Sur les tempi rapides, les musiciens font preuve d’une virtuosité insolente alors qu’ils développent un souffle poétique délicat sur les ballades. Du fait d’un équilibre parfait qui règne entre morceaux bouillonnants d’énergie et pièces délicates, l’album possède une dynamique fort stimulante pour l’écoute.

Au fil des onze plages

Sur Bullet, la section rythmique se lance sur un tempo ultra rapide. Très vite émergent le solo énergique et inspiré du pianiste puis l’improvisation généreuse et flexible du saxophone alto alors que le batteur impétueux soutient le tempo sans faillir. Plus loin, piano et alto exposent à l’unisson le thème de Be Ready puis, dans son improvisation, le swing indéfectible du pianiste se double d’une insolente liberté dans le placement rythmique. Le solo de l’altiste bouillonne d’énergie. Avec frénésie il zigzague sur le fil du rythme et déclame sa plainte.

Le quartet invite ensuite à le suivre dans Sakura, une rêverie musicale dont on aimerait que les sept minutes enregistrées se prolongent à l’infini. Après une introduction solo du piano, l’alto développe son chant subtil qui allie chromatisme et glissandos, attaque souple et articulation subtile. La contrebasse chante et l’oreille se délecte de l’écoute de cette ballade délicieuse qui évoque les cerisiers en fleur au Japon, au mois de mai.

C’est alors qu’advient Boom dont les décalages rythmiques et les phrasés font des clins d’œil à l’univers monkien. Cette composition sert de terrain de jeu au quartet dont le plaisir de jouer est palpable.

Après l’introduction singulière du piano dont le jeu évoque la chute de milliers gouttes de d’eau, l’alto s’exprime sur Trevise avec des accents vibrants d’émotions. Une ballade qui navigue entre douceur de vivre et romantiques questionnements. Plus tard, alto et piano déroulent à l’unisson le thème fragmenté de Unknown 2 sur une ligne de basse continue puis alternent des interventions très libres du piano et le jeu remarquable de fluidité de l’alto au phrasé tourbillonnant.

Le contraste est grand avec la pièce suivante. Saxophone et piano glissent sur les vagues amples du morceau Origami. Volubiles, ils dialoguent, flirtent librement avec les harmonies et se retrouvent comme deux acrobates habiles. Sur l’exaltant Takagi, piano et alto jouent à l’unisson sur les brisures de la ligne mélodique puis le piano fait part de surprenantes interrogations qui font alterner des phrases étirées et d’autres plus contractées. La contrebasse stimule l’alto qui se lance alors dans un solo anguleux qui se joue des décalages rythmiques.

L’album se termine avec Mizue, une ballade au climat onirique. Son suave de l’alto, chorus inspiré de la contrebasse, accompagnements délicats des balais sur les cymbales, piano pointilliste, tout concourt à faire de ce dernier titre un moment d’une délicatesse extrême.

Après « Cherokee » (2001), « Classical Faces » (2004), « Deep in a Dream » (2007), « Omry » (2009), « Cheerleaders » (2011), « Kubic’s Monk » (2012), « Kubic’s Cure » (2014), « And The » (2016) et « Unknown » (2017), le saxophoniste Pierrick Pedron revient le 05 mars 2021 avec l’époustouflant « Fifty/Fifty (1) New York Sessions ». Il faudra bien six mois pour le savourer sans se lasser avant de découvrir « Fifty/Fifty (2) Paris Sessions », la deuxième facette du projet.

Jazz à Vienne 2022 – Trois nouvelles soirées dévoilées

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Le Festival Jazz à Vienne lève le voile sur trois nouvelles soirées 2022 au Théâtre Antique. Le 29 juin 2022 avec MC Solaar accompagné d’un big band jazz et le pianiste Alfa Mist. Le 02 juillet 2022, Bachar Mar-Khalifé et son père Marcel Khalifé rendent hommage au poète Mahmoud Darwich et Dhafer Youssef présente son projet « Digital Africa » avec Ballaké Sissoko et Eivind Aarset. Le 06 juillet 2022, Marc Rebillet et Louis Cole avec cinq de ses compagnons de musique. Nouvelles dates, nouvelles promesses de réjouissances musicales.

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Youn Sun Nah signe « Waking World »

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Pour « Waking World », son onzième album, la chanteuse Youn Sun Nah propose un répertoire inédit. Onze titres aux climats fort différents dont elle signe paroles, musiques et arrangements. Sa voix de soprano invite à plonger dans son intimité. Un autoportrait introspectif où la noirceur des mots contraste avec la luminosité de la musique.

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Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

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Le pianiste et compositeur Fred Hersch signe « Breath by Breath », un album dont l’esthétique soignée s’inscrit entre musique classique et jazz raffiné. Le trio du pianiste instaure un véritable dialogue avec le Crosby Street String Quartet. Avec douceur et légèreté, la musique délicate respire et apaise.

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Stéphanie Lemoine signe « Love leaves traces »

Stéphanie Lemoine signe « Love leaves traces »

Entre nu-jazz, pop, folk et soul

Avec « Love leaves traces », son deuxième album, la chanteuse, auteure et compositrice, Stéphanie Lemoine navigue entre nu-jazz, pop, folk et soul. Son univers éclectique explore des espaces poétiques où son chant aérien alterne entre français et anglais. Un voyage musical sans frontières entre les genres.

Après- « Sweet Talk », Stéphanie Lemoine revient le 05 mars 2021 avec « Love leaves traces » (Mix up Jazz/Inouïe Distribution), un second opus où la chanteuse ouvre sa musique à différents genres, nu-jazz, pop, folk, et soul.

Elle prend ainsi le parti de mêler les expressions, de fusionner les genres. Au final, son répertoire gagne en consensus ce qu’il perd en identité. Ce choix de l’éclectisme devrait sans doute lui permettre de s’adresser à un public élargi où les puristes du jazz ne font pas la loi.

Avec tendresse, force et souplesse, la chanteuse Stéphanie Lemoine signe « Love leaves traces », un album aux climats sonores changeants où se distinguent de superbes arrangements de cuivres, cordes et chœurs.

Les musiciens

Pour cet album enregistré à Paris en 2020, Stéphanie Lemoine a réuni autour d’elle Pierre-Antoine Clamadieu (piano, Fender Rhodes), Laurent Salzard (basse) et Jeff Ludovicus (batterie).

Sur quatre plages elle s’adjoint la participation de Hamza Touré (saxophone ténor) et de Vincent Echard (trombone, trompette). Jérémie Tepper (guitare) et Laurian Daire (orgue Hammond) qui la rejoignent chacun sur deux titres. Constitué d’Aurélien Guyot (violon I), Pauline Hauswirth (violon II), Sophie Dutoit (violon alto) et Julien Grattard (violoncelle), le String Quartet intervient sur quatre pièces. L’ensemble des participants se retrouvent sur Sunset Town à la pulsation funky. Sur six thèmes de l’album, les prestations instrumentales et la voix sont renforcés par des chœurs.

Après avoir participé au premier album de Stéphanie Lemoine, la compositrice et pianiste Leïla Oliveisi contribue cette fois à l’arrangement de deux titres du deuxième opus de la chanteuse.

Le répertoire

couverture de l'album Love leaves traces de Stéphanie LemoineStéphanie Lemoine signe les paroles de neuf titres originaux figurant sur « Love leaves traces ». Elle en compose aussi la musique accompagnée en cela par Pierre-Antoine Clamadieu sur Love leaves traces, Sunset Town et Song for Paule. Le pianiste du groupe participe aussi à l’arrangement de deux morceaux.

Le répertoire compte par ailleurs quatre reprises de morceaux fameux parmi lesquels trois standards de jazz, Just one of those things (Cole Porter), My Romance (Lorenz Hart & Richard Rodgers), Body and Soul (Edward Heyman, Robert Sour, Frank Eyton et Johnny Green) et le fameux I can’t help it dont Susaye Green a écrit les paroles et Stevie Wonder composé la musique.

Impressions

Avec générosité et chaleur la voix aérienne de la chanteuse déploie son énergie au fil des treize titres du répertoire.

Parmi les reprises gravées sur « Love leaves traces », on est touché par la version très maîtrisée de My Romance. Après une introduction romantique des cordes du String Quartet, Stéphanie Lemoine revient poser son timbre chaleureux. Sur cette romance au tempo jazz cool, la chanteuse fait preuve d’une grande maîtrise des nuances.

Plus loin, sa voix oscille en demi-teinte entre légèreté et force sur une version du titre I can’t help it qui trouverait fort bien sa place sur la grille d’une radio où le jazz n’aurait pas de créneau exclusif.

L’album ouvre et se termine avec deux compositions originales, l’endiablé Somehow et le mélancolique Song For Paule. Sur le premier morceau, la vocaliste développe un chant puissant et souple à la fois. Mâtinée de jazz modal, la musique de ce titre permet d’apprécier un scat frénétique de la voix et un solo musclé du ténor. Par contraste, les accents pleins de tristesse de la dernière romance de l’album donnent à entendre une voix plutôt mate à la justesse infaillible.

Sur une pulsation binaire, c’est la fuite du temps et l’urgence qu’il y a à vivre et à aimer qu’évoque J’préfère t’aimer. Sensible et délicat, Morning possède une dimension intimiste et la voix aux accents folk n’est pas sans évoquer les ambiances de titres anciens de Joni Mitchell. Au mitan de l’album, l’oreille est cueillie sur Love leaves traces par la voix groovy et sensuelle de la chanteuse soutenue par le Fender Rhodes dont on peut apprécier une improvisation précise et enlevée.

On ne peut retenir un vrai « coup de cœur » pour Rive Sauvage où cuivres rutilants et chœurs ardents mettent en valeur le parlé-chanté que la chanteuse déploie en français

 

Jazz à Vienne 2022 – Trois nouvelles soirées dévoilées

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Fred Hersch dévoile « Breath by Breath »

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Le trio Reis-Demuth-Wiltgen revient avec « Sly »

Le trio Reis-Demuth-Wiltgen revient avec « Sly »

Puissance rythmique & élégantes mélodies

Avec « Sly », le trio Reis-Demuth-Wiltgen continue à explorer le format traditionnel du trio jazz piano acoustique/contrebasse/batterie. Alliée à d’élégantes narrations musicales, la puissance rythmique du groupe ne se dément pas. Ce quatrième album reflète l’identité musicale du groupe et rend hommage à ses racines luxembourgeoises à travers la figure du Renard dont la ruse inspire son titre à l’album.

visuel de l'album Sly du trio Reis–Demuth–WiltgenAprès trois albums, le trio luxembourgeois Reis-Demuth-Wiltgen revient avec un « Sly », un quatrième opus annoncé pour le 02 avril 2021 chez Cam Jazz.

Les trois musiciens ont participé à l’écriture de cet album enregistré les 02, 03 et 04 mai 2019 à l’Artesuono Recording Studio de Cavalicco.

Le titre du disque fait référence à la ruse si souvent prêtée au Renard dont la figure orne la pochette. C’est ainsi que le trio ancre plus encore son identité dans la tradition luxembourgeoise puisque l’écrivain et poète Michel Rodange a consacré « Le Roman de Renart », une œuvre épique et satyrique adaptée du “Reineke le Renard” de Goethe et publiée en 1872.

Le trio Reis-Demuth-Wiltgen

Composé du pianiste Michel Reis, du contrebassiste Marc Demuth et du batteur Paul Wiltgen, le trio s’est formé pour la première fois en 1998, retrouvé en 2002 puis s’est vraiment reformé en 2011. Après la sortie de son premier album « Reis Demuth Wiltgen » en 2013 sur le label français Laborie Jazz, le groupe a beaucoup tourné en Europe et à l’international. Les trois musiciens ont ensuite sorti un deuxième album, « Places In Between » enregistré à New York et sorti chez Double Moon Records en 2015 puis un troisième intitulé « Once In A Blue Moon » sorti en 2018 chez Cam Jazz.

L’instrumentation classique du trio luxembourgeois Reis-Demuth-Wiltgen ne fonde en rien l’originalité du groupe. C’est ailleurs que se trouve l’identité du groupe, dans ce jeu dont l’esthétique allie puissance rythmique, mélodies élégantes et climats subtils.

En 2021, le trio présente « Sly » avec de nouvelles compositions.

« Sly »

En treize morceaux au format concis, le quatrième album du trio Reis-Demuth-Wiltgen captive l’oreille par l’équilibre musical de ses climats musicaux. Irrigué d’énergie, « Sly » présente un jazz moderne qui navigue entre les couleurs nuancées d’un romantisme mélancolique et celles plus contrastées d’une rythmique vigoureuse.

Dès Snowdrop, le titre d’ouverture, la magie du trio opère. La légèreté des accords plaqués sur le clavier du piano évoquent la chute des flocons de neige déclenchée par un puissant ostinato de basse conjugué au rythme vigoureux des baguettes. Avec le binaire No Storm Lasts Forever, le trio revient à une esthétique plus rock qui n’est pas sans évoquer le souvenir du légendaire EST.

Avec If You Remember Me, le trio revient à un climat plus classique, celui d’une ballade romantique où le piano dessine une mélodie nostalgique sur un motif de basse joué en boucle. Après ce morceau onirique, le trio entreprend de conter l’histoire de ce Fantastic Mr Fox dont les aventures sont dotées d’une puissante effervescence. Portée par une rythmique dynamique, la narration de Silhouettes on the Kura met en valeur un véloce chorus de contrebasse dont la gravité tranche avec le solo incisif du piano enflammé.

Sans doute le climat sonore étrange de Viral se veut-il en résonance avec le climat sanitaire actuel. Il suggère l’insécurité au fil d’atmosphères variées. Ainsi, musique pesante puis allégée, rythmique heurtée puis apaisée, notes dissonantes puis harmonies caressantes évoquent successivement accablement ou espoir. Plus loin sur Diary Of An Unfettered Mind, les musiciens habillent leur plume d’un lyrisme qui ne manque ni de souplesse ni de concision. La musique s’embrase au fil des montées en puissance des solos du pianiste porté par une rythmique vigoureuse.

Après ce concentré d’énergie, Let Me Sing for You advient comme une respiration dont le lyrisme captive. Empreint de romantisme, cet instant musical doit pour beaucoup aux envolées sensibles du piano. On se laisse plus tard aspirer dans le flux exaltant du gracieux Venerdi Al Bacio dont la mélodie fait un clin d’œil aux romances italiennes. Un moment ressourçant dont le tempo énergique n’est troublé par aucune fébrilité.

Avec une rare élégance, Nanaimo constitue ensuite un moment élégiaque. Le morceau se distingue par sa construction des autres thèmes de l’album. Point de développement crescendo, ni d’envol lyrique. Cette ballade élégante ponctuée de silences semble glisser sur le fil d’une eau calme. Avec une grâce infinie, la contrebasse chaleureuse développe un chorus d’une rare douceur.

De format court, The Last We Spoke sonne comme la bande son d’un clip au climat bucolique et l’ambiance un rien mélancolique. Après l’introduction délicate où contrebasse et piano dialoguent soutenus par un accompagnement délicat des baguettes sur les cymbales, la concorde disparaît au profit d’une effervescence groovy en accord avec le titre du morceau, The Rebellion. Unis dans une rythmique alchimique, le trio densifie son expression sans jamais se départir de son élégance. La promenade musicale se termine avec Home is Nearby, un épisode poétique au climat subtil chargé de sérénité.

Avec « Sly », le trio luxembourgeois Reis Demuth Wiltgen demeure ancré dans l’héritage de son pays. Il conserve ce son qui lui appartient en propre et constitue son identité.

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Nouveau RV avec Christophe Monniot & Didier Ithursarry

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« Hymnes à l’Amour - Deuxième chance » … un monde radieux

Plus de deux ans après la parution de leur album « Hymnes à l’Amour », le saxophoniste Christophe Monniot et l’accordéoniste Didier Ithursarry récidivent avec un deuxième opus éponyme sous-titré « Deuxième Chance ». Avec lyrisme et virtuosité, les deux musiciens complices tissent une musique à la fois tendre et sensible, intense et pétillante. « Deuxième Chance », un nouveau rendez-vous à ne pas manquer !

visuel de l'album Hymnes à l'Amour-Une deuxième chance de Christophe Monniot & Didier IthursarryBelle aubaine que « Hymnes à l’Amour - Deuxième chance », ce deuxième volet des « Hymnes à l’Amour » proposé par Christophe Monniot et Didier Ithursarry après .

Leur album « Hymnes à l’amour » (ONJ Records/L’Autre Distribution) sorti en novembre 2018 avait séduit par son discours musical sensible et inventif. Sur « Hymnes à l’Amour - Deuxième chance » à sortir le 26 février 2021 sur le label Emouvance, les deux compères présentent une nouvelle ode à l’amour.

« Deuxième chance » suggère le renouveau possible de l’amour après qu’il se soit affaibli. On ne peut s’empêcher de recevoir cet opus, de le concevoir comme un deuxième rendez-vous, celui qui procure la chance de retrouver ces deux poètes de la musique libre, de partager avec eux une bouffée d’espoir et d’émotions… mais n’est-ce pas là le propre de l’amour qu’évoque Sylvie Gasteau en avant-propos du livret ? De facto, il s’agit bien d’une « Deuxième Chance » que le saxophoniste et l’accordéoniste offrent à leur public.

Toujours complices, Christophe Monniot & Didier Ithursarry rivalisent de tendresse et d’humour, de nostalgie et de folie dans ce deuxième volet des « Hymnes à l’Amour » sous-titré « Deuxième chance ». L’écoute des huit hymnes à l’Amour de cet album transporte dans un monde radieux où se croisent passion, énergie, sensibilité et poésie.

Label Emouvance

Après avoir été appelé en 2019 par Claude Tchamitchian pour faire partie de son trio « Poetic Power » avec la batteur Tom Rainey, Christophe Monniot enregistre avec eux l’album éponyme sorti en 2020 sur le Label Emouvance créé et dirigé par le contrebassiste. Ce dernier lui propose de produire le deuxième volet des « Hymnes à l’Amour » sur Emouvance. Stimulés par cette proposition et par l’attention que la directrice de production, Françoise Bastianelli porte à leur projet, Christophe Monniot & Didier Ithursarry se lancent dans l’écriture de nouveaux morceaux. Ils travaillent « chacun de leur côté » puis se réunissent et répètent ensemble de répertoire original pour « entendre ce qui sonnait, ce qu’il fallait reprendre, plusieurs fois, jusqu’à être tous les deux satisfaits ».

Ainsi après avoir été enregistré les 02, 03 et 04 septembre 2020 aux Studios la Buissonne, l’album « Hymnes à l’Amour - Deuxième chance » entre au catalogue de la maison de Disques Emouvance.

Le répertoire

Dans ce deuxième projet discographique, chacun des deux artistes apporte trois compositions originales et un morceau issu de leurs origines géographiques familiales, basque pour l’accordéoniste, et « pas du tout bulgare pour |le saxophoniste] dont les origines sont situées un peu plus haut sur la mer noire, en Ukraine, mais l’esprit slave » est présent dans ce titre.

Morceaux issus de la tradition

A l’origine, Christophe Monniot avait conçu les arrangements du traditionnel bulgare, Vetcherai Rado (« Soupons ensemble, Rada ») à la demande de Ilia Mihaylov, chef de chœur des fameuses grandes voix bulgares avec lesquelles le saxophoniste a partagé la scène aux côtés du pianiste et compositeur François Raulin et de contrebassiste Brunon Chevillon. Ils ont été repris avec talent par l’accordéoniste.

A l’origine, Banako est la musique d’une danse traditionnelle basque emblématique joué habituellement sur un tempo plutôt rapide. Didier Ithursarry l’a choisi mais a pris le contre-pied et l’a transformé en une ballade lente et sensible.

Les autres titres

Parmi les trois morceaux composés par Christophe Monniot, Pierre qui vole rend hommage à un ami prénommé Pierre qui « s’est envolé », Oláh Là fait un clin d’œil à ses « formidables amis jazzmen tziganes de Hongrie » et Lilia est une ballade dédicacée à sa belle-fille.

Pour sa part, Didier Ithursarry a été inspiré par Leonard Bernstein pour composer East Side et dédie Dede à un ami prénommé Didier.

On demeure en questionnement quant au « ? » du dernier titre de l’album, Une dernière danse ? Peut-être ce signe augure-t-il du doute qui étreint tous les artistes en cette période compliquée où les concerts se sont annulés les uns après les autres et où l’avenir des musiciens se profile comme très incertain ? A moins qu’il n’ouvre la perspective d’un troisième volet…. ce qui ne serait pas pour déplaire au public et aussi aux deux musiciens qui envisageraient volontiers « de faire appel à des compositeurs extérieurs [qu’ils aiment et admirent] et écriraient pour [eux] et un quatuor à cordes ». L’avenir réserve quelquefois de belles surprises et c’est cette dernière option que l’on se plaît à choisir

Impressions

L’album ouvre avec Vetcherai Rado où l’accordéon souffle des accords mélancoliques et le sopranino fait tournoyer ses arabesques. On tombe sous le charme du lyrisme et de l’ardeur de son improvisation où la mélodie se renouvelle à chaque instant, comme le ferait un amour idéal. Sur Dede, le dialogue des deux musiciens permet d’apprécier leur maîtrise technique qui soutient un échange énergique et sensible à la fois. Plus loin, l’alto souffle un brin de folie sur East Side au tempo effervescent.

On plonge ensuite avec délice dans la tendre ballade Lilia, une véritable rêverie musicale où l’alto flamboyant dessine de tendres envolées lyriques. Sur le tempo de valse de Pierre qui vole, le jeu virevoltant du saxophone et de l’accordéon fait tourner la tête. Plus loin, le très touchant Banako sert de tremplin au sopranino qui s’exprime avec un lyrisme autant sensible qu’effervescent. Avec Oláh Là, on se trouve transporté dans une danse balkanique où les deux instruments s’expriment en parfaite symbiose, l’alto passionné stimulant la vigueur inventive de l’accordéon.

Une dernière Danse ? frémit du souffle de l’alto qui instaure un climat brumeux. Le jeu harmonique de l’accordéon évoque la richesse des atmosphères ellingtoniennes traversées par les envolées sinueuses d’un saxophone inspiré et dubitatif. Un délice sonore à savourer sans retenue.

Sur « Hymnes à l’Amour - Deuxième chance » les émotions sont au rendez-vous. Un jazz libéré et sensible qui enchante les tympans, réjouit le cœur et caresse l’âme.

Avec de chaleureux remerciements à Christophe Monniot pour ses amicaux éclairages.
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« Bigre ! » & Célia Kameni…  L’Etoile Filante

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Sa joie insolente illumine le firmament

La sortie du nouveau single de « Bigre ! » & Célia Kameni tombe à pic. Tel un élixir de joie, L’Etoile Filante va combler de plaisir les oreilles d’un public désespéré par les scènes vides et frustré de ne plus pouvoir partager la musique vivante avec celles et ceux qui la créent. Dans l’obscurité ambiante, la joie insolente de la musique illumine le firmament.

Après le chatoyant « ¡Caramba! » , le big band « Bigre ! » présente le single L’Etoile Filante sorti le 16 février 2021.

En ces temps chagrins, rien de mieux qu’une telle bonne nouvelle pour redonner du peps et attendre de pied ferme le prochain opus de l’orchestre, intitulé « Tumultes »…. ça promet !

L’Etoile Filante

Le titre recèle autant d’énergie que de poésie. L’ADN de Bigre ! demeure inchangé… cuivres chaleureux, rythmes enfiévrés et, cerise sur le gâteau, la voix lumineuse de Célia Kameni.

L'Etoile Filante par Bigre ! & Célia KameniAvec l’orchestre et la chanteuse, on se souvient de nuits estivales irradiées de poudre d’étoiles, on rejoint en rêve un amour perdu. Guidée par la voix rayonnante, la rythmique enflammée et les constellations cuivrées des sections de saxophones, trompettes et trombones, l’oreille s’immerge dans une galaxie sonore dont l’exotisme emprunte autant à la cumbia colombienne qu’à la timba afro-cubaine. On se laisse bercer au fil des rimes et des riches harmonies et pour finir, on se surprend à danser sur L’Etoile Filante.

Écrit et réalisé par Flipinne Berlue aka Laurent Vichard, le clip de présentation du titre met en valeur le texte et la musique de Sarah Mikovski et les arrangements de Félicien Bouchot.

Avec Célia Kameni (voix), Pierre Desassis, Julien Chignier, Thibaut Fontana, Romain Cuoq, Fred Gardette (saxophones), Vincent Labarre, Rémi Gaudillat, Yacha Berdah, Aurelien Joly, Thomas Leroux (trompettes), Jean Crozat, Loïc Bachevillier, Sylvain Thomas, Sébastien Chetail, Aloïs Benoît (trombones), Francis Larue (guitare), OlivierTruchot (claviers), Nicolas Frache (basse), Wendlavim Zabsonre (batterie), Jonathan Volson, Jorge Mario Vargas, Isel Rasua (percussions)

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