Clin d’œil à Ismail Sentissi Trio & « Genoma »

Clin d’œil à Ismail Sentissi Trio & « Genoma »

Escapade musicale onirique

Premier album d’Ismail Sentissi, « Genoma » invite à suivre le pianiste et son trio au fil d’un voyage instrumental en douze étapes. Harmonies jazz et polyrythmies croisent blues et musiques traditionnelles marocaines. Il en ressort un album attachant où les mélodies balisent une escapade musicale onirique.

Pianiste et compositeur, Ismail Sensini explore les terres de sa mémoire en trio avec le contrebassiste Maurizio Congiu et le batteur Cedrick Bec. Construites autour de mélodies simples, les musiques de « Genoma » restituent des paysages envoûtants. Produit par Jazz Family, l’album est annoncé pour le 16 avril 2021.

« Mes morceaux sont des histoires qui me tiennent à cœur. Je ne me considère pas comme leur créateur, mais plutôt comme un humble conteur. Ces histoires racontent la vie, avec toutes ses surprises, sa beauté, et aussi les difficultés qu’elle nous réserve. Tout commence par une mélodie. Lorsque je trouve une mélodie qui me déchire le cœur, ou me fait sauter de joie, alors là je peux commencer un morceau. » Ismail Sentissi

Ismail Sentissi

Né en 1986 à Casablanca (Maroc), Ismail Sentissi a été bercé dès son plus jeune âge par les musiques traditionnelles, par les rythmes des percussions et des tambours. Adolescent, il apprend seul le piano puis la guitare et commence à composer. Après des études d’ingénierie à Paris il entreprend une carrière dans le développement international mais continue à composer, puisant son inspiration dans une grande diversité de genres qui comptent pour lui comme le jazz (EST, Avishai Cohen, Bojan Z, Majid Bekkas, Hadouk) et les Musiques du Monde (Ali Farka Toure, Feka Kuti).

Genoma veut dire génome en italien. Le génome, c’est notre patrimoine génétique. Et c’est probablement l’une des seules choses écrites à l’avance quand on commence une vie. Le reste va être une succession d’expériences, rythmées, douces, explosives, simplement joyeuses, attendrissantes. Il y aura des heures sombres et des éclaircies. Et quoi qu’il arrive, il y aura des choses qui ne changeront pas. » Ismail Sentissi

A travers les douze morceaux de « Genoma », le musicien explore ce que l’on est tenté de nommer son patrimoine musical inscrit entre musiques traditionnelles marocaines, musiques du Monde, blues et jazz. Les douze tableaux transportent l’oreille dans des paysages aux couleurs variées.

Les douze histoires de « Genoma »

La douce mélodie de Vent sourd tisse une mélodie charmeuse et charmante à la fois, début du voyage initiatique auquel invite le pianiste et son trio. Plus loin, après une introduction paisible, la mélodie de Semelle de plomb se transforme en une danse fougueuse et l’on se prend à rêver à la légèreté des derviches qui tournent sans fin. Les notes du piano chantent une mélopée orientale réitérative qui transforme Silence d’Oumma en une imploration spirituelle que prolonge le chorus de contrebasse. Après avoir mené un accompagnement évoquant les rythmes des qraqeb, la batterie termine le morceau dans une explosion frénétique.

Exit le trio, le piano joue solo sur Tuktuk dont la mélodie attendrissante alterne avec des phrasés percussifs et, comme à l’arrière d’un pousse-pousse, l’on découvre un paysage urbain où se disputent agitation et sérénité. Sur Genoma, le piano revient en trio. Après avoir débuté sur un mode confidentiel, le thème se répète à l’envi. Le phrasé percussif du piano, le thème réitératif et les syncopes rythmiques ne sont pas sans rappeler l’univers du contrebassiste Avishai Cohen.

Douce rêverie, Flocon opère comme une virgule qui suspend le temps. Le songe se prolonge par un voyage dans les paysages que parcourt Ethiopique, entre calme et volupté. De nouveau seul, le piano  fait sonner In Other Wise comme un interlude introspectif, comme une respiration intérieure. Le tempo se muscle sur Cafouillages où piano volubile et section rythmique énergique regardent du côté du rock. On continue ensuite le voyage avec le trio en direction de Ait Tamejjout. Après un début d’ascension calme et poétique, on gravit les montagnes du Haut-Atlas, soutenu par la ferveur rythmique du trio. Le jeu du piano et celui de la contrebasse deviennent enflammés et enivrants.

Plus loin, le piano aux couleurs modales transforme Aniss en un blues spirituel et nostalgique. Intitulé Absence, le dernier morceau de l’album se développe en trois mouvements. Après un début évasif où les mailloches répondent à quelques notes du clavier, le piano reprend, soutenu par de légères percussions et rejoint par la contrebasse. De cette atmosphère en quasi-apesanteur émerge une mélodie mélancolique à laquelle succède un long silence qui se résout par une reprise du piano. Il convoque cymbales et ligne de basse … et le trio fête ses retrouvailles et la fin du voyage.

Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Nouvelle voix du violon jazz, Èlia Bastida vient de sortir « Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio », un nouvel album enregistré avec le saxophoniste Scott Hamilton et le trio de Joan Chamorro. Dialogues lyriques, arrangements splendides. Un opus sensible et inspiré où swing et musicalité flirtent avec élégance.

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

Avec « Tissé », annoncé pour le 25 février 2022, la chanteuse et compositrice Marion Rampal propose un album qui rayonne d’une énergie sereine. Sa voix claire invite à la suivre dans un vagabondage intime où se croisent les multiples facettes de son inspiration. Elle invite Archie Shepp, Anne Pacéo et Piers Faccini à rejoindre son collectif de musiciens complices. Notes et mots vibrent en harmonie et tressent une rêverie sensible et poétique.

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« French Colors » de Christophe Lampidecchia

« French Colors » de Christophe Lampidecchia

L’accordéoniste Christophe Lampidecchia présente son nouvel album « French Colors » inspiré de différentes cultures musicales. Entouré de ses amis, il offre un véritable tour du monde émotionnel, explore de nouvelles sonorités et fait vibrer son instrument de ses mélodies chantantes. Il invite à le suivre dans un voyage aux riches couleurs où se côtoient musette, jazz, et bien d’autres influences. Neuf titres qui vibrent d’un groove coloré et joyeux.

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Edward Perraud signe « Hors Temps »

Edward Perraud signe « Hors Temps »

Évasion poétique et fluidité musicale

Trois ans après « Espaces », le batteur, percussionniste et compositeur Edward Perraud revient avec le captivant « Hors Temps » (Label Bleu /L’Autre Distribution). En trio avec le pianiste Bruno Angelini et le contrebassiste Arnault Cuisinier, il projette sa musique vers demain, loin des contraintes du temps. Un album comme une évasion poétique qui s’élève avec fluidité jusqu’au firmament.

Sorti le 02 avril 2021, « Hors Temps » (Label Bleu /L’Autre Distribution) a été enregistré du 02 au 12 septembre 2020, dans le Studio Gil Evans de la Maison de la Culture d’Amiens. Avec Bruno Angelini au piano et Arnault Cuisinier à la contrebasse, le batteur poète Edward Perraud convie le trompettiste Erik Truffaz sur deux titres.

En neuf escales, la musique transporte l’oreille dans des contrées où la musique suspend le temps.

« Hors temps » …

visuel de l'album Hors temps de Edward PerraudCertes le titre pourrait paraître paradoxal pour un batteur, mais Edward Perraud n’est pas seulement un batteur. Le musicien est aussi rêveur et inventeur car il faut l’être pour vouloir libérer la musique, tenter de l’extraire de la temporalité, imaginer « d’arrêter le temps, figer l’espace », de « partir, de s’échapper en restant vivant ». Un peu comme s’il envisageait la musique comme une monture à chevaucher pour s’évader « N’importe où ! n’importe où ! pourvu que ce soit hors de ce monde ! » comme l’écrivait Charles Baudelaire dans « Petits poèmes en prose, Les paradis artificiels ».

Tel un photographe, le musicien poète ouvre les horizons de son album avec un visuel où les eaux de l’océan et les nuages du ciel adoptent la verticale, loin des contraintes de la gravité.

« Voici comment je m’imaginais, avec mes mots, la musique que je souhaitais inventer : composer une musique à fleur de peau, méta sensuelle, une musique d’amour éternel, infini, un amour que l’on ressent au cœur de la nature et de l’art des humains, sans pour autant toujours en comprendre les sources. » Edward Perraud

Edward Perraud

Percussionniste, batteur, compositeur, improvisateur

Avec à son actif plus d’une cinquantaine de disques, Edward Perraud s’est exprimé avec de nombreux musiciens des scènes européennes et américaines. Il a joué au sein de nombreux groupes, en duo avec Elise Caron, avec le bassiste Frederick Galliay dans BIG, avec Philippe Torreton pour le spectacle « Mec » en hommage à Allain Leprest, en quartet avec le « Synaesthetic Trip » qui réunit autour de lui Benoit Delbecq, Bart Maris et Arnault Cuisinier, en quintet avec « Hubbub », sextet avec le Supersonic de Thomas de Pourquery.

Outre dans le groupe européen « Das Kapital » où le batteur est entouré du guitariste Hasse Poulsen et du saxophoniste Daniel Erdmann, il s’est aussi exprimé en trio avec le contrebassiste Bruno Chevillon et le pianiste Paul Lay sur le superbe « Espaces » (Label Bleu/L’Autre Distribution) sorti en 2018. Sur l’album « Hors Temps » (Label Bleu /L’Autre Distribution), Edward Perraud est entouré du pianiste Bruno Angelini et du contrebassiste Arnault Cuisinier et invite le trompettiste Erik Truffaz sur deux titres.

Créateur de Label

En 2005, il a créé son propre label « Quark-Records » qui compte aujourd’hui plus d’une vingtaine d’albums. C’est d’ailleurs avec l’album Supersonic « Plays Sun Ra » de Thomas de Pourquery qu’il obtient le prix de l’album de Jazz de l’année 2014 aux Victoires de la musique.

Evasion en neuf escales

Tour à tour énergique ou pleine de retenue, la musique joue avec l’énergie et se déploie dans une bulle protégée des contraintes du temps et de l’espace. Vivante, elle conjugue la liberté loin des chapelles musicales formatées, déjoue les conventions, se structure et s’organise, lévite et glisse, invente et invite au voyage.

L’album ouvre avec le méditatif Hors sol. Après une ligne mélodique jouée au piano comme en suspension, se profile un climat lunaire bercé par le feuilletage des balais et les larmes de la contrebasse. Ce thème pointilliste en trois mouvements prend au fil du temps une dimension spatiale.

Inspiré par l’astre des poètes, le trio brosse alors un univers poétique étrange parcouru de tensions frénétiques. Chien lune permet de goûter à l’éclectisme rythmique et mélodique du leader. Avec Hors piste, changement de décor musical. Après un motif enivrant qui procure une sensation de glissement sur les rythmes de J.S. Bach, le piano privilégie la facette aérienne de son style puis orne son propos cristallin et ses notes choisies de constructions harmoniques mystérieuses. Les ponctuations de la batterie impressionnent par la diversité de ses accentuations et sa spontanéité alors que la contrebasse séduit par son exploration aventureuse puis par son jeu d’archet sensible.

Plus loin, sur Flower of skin, la trompette d’Erik Truffaz génère une atmosphère éthérée. Comme un chant intemporel, la musique entre en lévitation. On s’abandonne et l’on flotte en apesanteur.

Fer de lance permet ensuite de saisir la parfaite alchimie du trio. Sur un motif réitératif de contrebasse, piano et batterie croisent les lignes au fil d’un échange stimulant. En osmose avec le son grave de la contrebasse et le piano expressif, la batterie accentue le tempo du très libre Hors la loi.

La trompette rejoint le trio sur Neguentropie. Si sur ce titre, sa sonorité se fait plus incisive, la connivence entre les quatre musiciens n’en est pas moins grande. Véritable concentré d’élégance, le titre fait alterner climat énigmatique et énergique chevauchée. D’emblée, Edukation interpelle par son propos contemporain et ses brisures de rythme. Avec une grande liberté, le collectif batterie-piano-contrebasse développe une musique aux accents jubilatoires.

L’opus se termine avec l’envoûtant Firmanent… mélancolie rêveuse du piano, vibrations sensibles des peaux et cymbales, sonorités graves de la contrebasse… dernière étape de cette salvatrice évasion poétique hors du temps qui aide à s’abstraire des contingences matérielles du quotidien.


Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Nouvelle voix du violon jazz, Èlia Bastida vient de sortir « Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio », un nouvel album enregistré avec le saxophoniste Scott Hamilton et le trio de Joan Chamorro. Dialogues lyriques, arrangements splendides. Un opus sensible et inspiré où swing et musicalité flirtent avec élégance.

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

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Avec « Tissé », annoncé pour le 25 février 2022, la chanteuse et compositrice Marion Rampal propose un album qui rayonne d’une énergie sereine. Sa voix claire invite à la suivre dans un vagabondage intime où se croisent les multiples facettes de son inspiration. Elle invite Archie Shepp, Anne Pacéo et Piers Faccini à rejoindre son collectif de musiciens complices. Notes et mots vibrent en harmonie et tressent une rêverie sensible et poétique.

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« French Colors » de Christophe Lampidecchia

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L’accordéoniste Christophe Lampidecchia présente son nouvel album « French Colors » inspiré de différentes cultures musicales. Entouré de ses amis, il offre un véritable tour du monde émotionnel, explore de nouvelles sonorités et fait vibrer son instrument de ses mélodies chantantes. Il invite à le suivre dans un voyage aux riches couleurs où se côtoient musette, jazz, et bien d’autres influences. Neuf titres qui vibrent d’un groove coloré et joyeux.

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Stefano Di Battista crée l’évènement avec « Morricone Stories »

Stefano Di Battista crée l’évènement avec « Morricone Stories »

Lyrisme, flamboyance et virtuosité

​Le saxophoniste Stefano Di Battista revient sur le devant de la scène avec « Morricone Stories », un projet dédié à son compatriote Ennio Morricone. En quartet, il rend hommage à l’un des plus grands auteurs de musiques de film. L’opus propose quelques thèmes devenus légendaires et d’autres plus confidentiels, avec, en prime, une composition inédite que le Maestro Morricone a offert à Stefano di Battista. Avec talent, l’altiste s’empare des thèmes du compositeur et les restitue avec lyrisme, flamboyance et virtuosité.

visuel de l'album Morricone Stories de Stefano Di BattistaDans la liste des hommages à Ennio Morricone, après « Play Morricone 1 » (2001) et « Play Morricone 2 » (2002) enregistrés par Enrico Pieranunzi avec Joey Baron et Marc Johnson, après  la compilation « Morricone Segreto » (Decca/Cam Sugar) et « More Morricone » (Bonsaï Music/L’Autre Distribution/Idol) de Ferrucio Spinetti et Giovanni Ceccarelli parus en 2020, c’est au tour du saxophoniste alto Stefano Di Battista de saluer en 2021 la mémoire du grand compositeur et arrangeur Ennio Morricone disparu le 6 juillet 2020. Pour son projet « Morricone Stories » à sortir le 02 avril 2021 chez Warner Music, l’altiste a réuni André Ceccarelli à la batterie, Fred Nardin au piano et Daniele Sorrentino à la contrebasse.

Avec ce groupe de haute volée, il réinterprète de célèbres thèmes gravés dans l’inconscient collectif, comme ceux des films de Sergio Leone mais aussi d’autres moins connus (Veruschka, La cosa buffa…) du compositeur Ennio Morricone (1928-2020). L’album recèle aussi un thème inédit intitulé Flora, offert par le Maestro au saxophoniste, en hommage à sa fille.

« Morricone Stories », une plongée délicieuse au cœur de la musique du Maestro Ennio Morricone.

Stefano Di Battista

De Rome à Paris

Parmi ses influences, le saxophoniste romain Stefano Di Battista compte entre autres musiciens, les altistes Art Pepper et Cannonball Adderley. Après sa rencontre avec le saxophoniste alto Massimo Urbani (1957-1993) qui devient son mentor, il s’oriente vers le jazz. Il s’installe ensuite à Paris et participe aux groupes du batteur Aldo Romano puis, avec Flavio Boltro (trompette, bugle) il intègre l’Orchestre National de Jazz sous la direction du chef d’orchestre Laurent Cugny (1994-1997).

De nombreux albums

S’il joue beaucoup en France, il conserve alors aussi des liens étroits avec la communauté jazz italienne et enregistre avec nombre de ses compatriotes parmi lesquels entre autres, le trompettiste Enrico Rava (1996), la pianiste Rita Marcotulli sur « The Woman Next Door » (1998), le saxophoniste Daniele Scannapieco (2003) et le contrebassiste Dario Rosciglione (2004).

Après avoir enregistré avec Flavio Boltro « Volare » sorti en 1997 chez Label Bleu, il grave ensuite plusieurs albums chez Blue Note, « A Prima vista » (1998 ), « Stefano Di Battista » (2000), « Round About Roma » (2002) avec à ses côtés, le pianiste Belge Éric Legnini, le batteur français André Ceccarelli et le bassiste italien Rosario Bonaccorso, accompagnés par un orchestre symphonique dirigé par Vince Mendoza puis enregistre Parker’s Mood (2004), en hommage à Charlie Parker et « Trouble Shootin’ » (2007) avec Fabrizio Bosso à la trompette et Baptiste Trotignon à l’orgue Hammond.

Après « La Musica di Noi » (2010) et Woman’s Land (2011) parus sur le label italien Alice Records, il enregistre « Giù la Testa » (2014) avec le guitariste Sylvain Luc et poursuit sa collaboration avec la chanteuse Nicky Nicolai sur « Mille bolle blu » sorti la même année chez Jando Music. C’est aussi avec elle et l’écrivain Erri De Luca qu’il grave « La Musica Insieme », un projet à la frontière entre littérature napolitaine et performance musicale.

En 2021, Stefano Di Battista revient avec « Morricone Stories », un album hommage à Ennio Morricone, avec qui il a travaillé. Sur cet album annoncé pour le 02 avril 2021, le saxophoniste revisite des thèmes d’Ennio Morricone à la tête d’un quartet qui réunit le batteur André Ceccarelli, le pianiste Fred Nardin et le contrebassiste Daniele Sorrentino. Avec eux, Stefano Di Battista transporte la musique de Morricone dans un nouveau monde musical, celui du jazz, c’est à dire un monde bien éloigné de celui des bandes originales.

Douze Morricone Stories

Le résultat est sidérant, les thèmes d’Ennio Morricone résonnent comme des standards de jazz. Une réussite absolue !

En ouverture, le quartet fait virevolter la musique du thème Cosa avete Fallo a Solange ? du film éponyme de Massimo Dallamo (1972). Sur la ligne mélodique ondulatoire, l’on perçoit d’emblée combien le saxophoniste fait preuve d’une maîtrise absolue de la sonorité de son soprano. Le climat change du tout au tout avec le thème du même nom que Peur sur la ville, le film de 1975 d’Henri Verneuil. Stefano Di Battista siffle avec justesse inouïe puis s’envole au soprano où il exprime fureur et crainte. Le quartet restitue à merveille la tension cinématographique et l’angoisse que fait régner le tueur psychopathe poursuivi par Bébel;

En l’interprétant comme une ballade romantique, le quartet conserve à La Cosa Buffa les couleurs sonores nostalgiques de la B.O. originale du film italien d’Aldo Lado de 1974. Le lyrisme du soprano fait merveille. C’est ensuite sur un tempo de latin jazz que le groupe interprète Veruschka, un des thèmes du film éponyme de Franco Rubartelli de 1971. Avec une fluidité et une fougue sans pareilles, l’alto déploie des fulgurances qui ne sont pas sans évoquer celles d’Art Pepper, après quoi le piano développe un solo souple et chatoyant d’un charme infini. L’album se poursuit avec Deborah’s Theme. Sur ce thème de la B.O. du film « Il était une fois en Amérique » (1984) de Sergio Leone, le coulé du phrasé de l’alto possède la douceur des envolées des violons.

Plus loin, sur Metti, una sera a cena, l’alto et le piano déroulent une ligne mélodique qui fonce à grande vitesse et fait swinguer un des thèmes de la BO du film « Metti, una sera a cena » (1969) de Giuseppe Patroni Griffi. C’est ensuite d’une douce mélancolie aux accents bucoliques que piano et soprano teintent le thème Apertura della Caccia de la BO du film « 1900 » de Bernado Bertolucci sorti en 1976. Changement de climat avec l’interprétation du thème Il grande silencio où l’alto éploré se pare de flamboyance. Porté par les accents percussifs du piano et une section rythmique étonnante de précision, le saxophone restitue les chevauchées des chasseurs de prime qui traquent les paysans et bûcherons devenus hors-la-loi dans le western de Sergio Corbucci « Le Grand Silence » (1968).

Flora se distingue des autres titres de l’album. En effet, cette courte ballade a été composée par Ennio Morricone et offerte à Stefano Di Battista qui la dédiée à sa fille. Les envolées célestes du soprano sont évocatrices d’une douce tendresse. Avec La donna della domenica, les musiciens sont de retour dans l’univers des B.O. de films, en l’occurence celle de « La Femme du dimanche » (1975) de Luigi Comencini. La ligne mélodique est métamorphosée par les césures et les éclats étincelants du soprano.

Sur Gabriel’s oboe, le soprano élève son souffle tout aussi bien que le faisait le hautbois qui jouait sur la B.O. de « Mission » (1986) de Roland Joffé. Trois minutes trente d’une grâce musicale absolue.

L’album se termine avec une version écarlate de The Good,the Bad and the Ugly. En effet, l’alto s’embrase et sa sonorité rutilante embrase de volutes de jazz modal un des thèmes de la B.O. du film de Sergio Leone « Le Bon, la Brute et le Truand » sorti en 1966. Peut-être plus encore que dans la version originale, perçoit-on dans cette interprétation, l’audace de l’écriture d’Ennio Morricone.

Avec « Morricone Stories », Stefano Di Battista rend un hommage inspiré au grand compositeur Ennio Morricone. A la tête de son quartet il colore de flamboyance et de lyrisme les musiques du « Maestro ».

Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Nouvelle voix du violon jazz, Èlia Bastida vient de sortir « Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio », un nouvel album enregistré avec le saxophoniste Scott Hamilton et le trio de Joan Chamorro. Dialogues lyriques, arrangements splendides. Un opus sensible et inspiré où swing et musicalité flirtent avec élégance.

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

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« French Colors » de Christophe Lampidecchia

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Clin d’œil à Duo Fines Lames & « InTime Brubeck »

Clin d’œil à Duo Fines Lames & « InTime Brubeck »

Modernité sensible

​Sur « InTime Brubeck », le Duo Fines Lames explore le monde musical de Dave Brubeck à travers des relectures d’œuvres choisies ou des compositions personnelles inspirées de l’univers de cette figure essentielle du jazz West Coast que fut le pianiste. Les lames de l’accordéon chromatique de Florent Sepchat et celles du vibraphone et du marimba de Renaud Detruit dialoguent en interaction permanente. Entre hommage fidèle et création inventive, leurs échanges d’une modernité sensible créent des climats inédits.

Avec leur deuxième opus, « InTime Brubeck » (La Saugrenu /L’Autre Distribution) à paraître le 02 avril 2021, le Duo Fines Lames offre une relecture contemporaine et singulière des différentes facettes du monde musical de Dave Brubeck, dont on fêtait les 100 ans de la naissance en 2020.

Enregistré durant cette même année, après le premier confinement, « InTime Brubeck » rend un hommage singulier à Dave Brubeck, ce pianiste et compositeur qui a introduit de nouvelles métriques dans le jazz et a créé un style unique, au carrefour de la musique classique européenne et du jazz.

Sur « InTime Brubeck », les échanges féconds et complices de Florent Sepchat et Renaud Detruit émaillent les relectures de six pièces choisies de Brubeck et des compositions originales inscrites en droite ligne dans l’univers du pianiste.

Duo Fines Lames

Réunis dans le Duo Fines Lames, l’accordéon de Florent Sepchat et le vibraphone et le marimba de Renaud Detruit possèdent des similitudes : claviers et polyphonie et vibrations des lames même si le mode de cette vibration diffère, par le souffle de l’air pour l’accordéon ou par la percussion des mailloches pour marimba et vibraphone. Chaque instrument du duo explore les dimensions mélodique, rythmique et harmonique et le duo sonne comme un véritable orchestre.

Après « Fines Lames » sorti en 2017, le tandem récidive et revient en 2021 avec « InTime Brubeck », un nouvel album tourné vers la musique de Dave Brubeck.

« InTime Brubeck »

Par son titre, le deuxième album de Florent Sepchat (accordéon) et Renaud Detruit (vibraphone, marimba) fait écho à « Time Out » (1959), à « Time In » (1966) et plus largement à la série des Time enregistrés par Dave Brubeck (1920 -2012).

visuel de l'album InTime Brubeck du Duo Fines LamesAvec leur intitulé, Take Eleven de Florent Sepchat et Rondo de Pablo Pico se profilent aussi comme des clins d’œil à Take Five ou Blue Rondo à la Turk, ces fameux morceaux de Brubeck gravés sur l’album « Time out ». Fairy Blades, Ibericana et ELM sont à porter au crédit de Renaud Détruit. Les six autres titres du répertoire sont des reprises de compositions de Dave Brubeck, l’énergique Fast life, le nostalgique Bluette et le très rythmique Tritonis mais aussi le délicat Koto song, le dépaysant Tokyo traffic et l’aérien Fujiyama, trois morceaux gravés par Brubeck en 1964 sur « Jazz Impressions of Japan ».

Loin du format « piano-saxophone alto-contrebasse-batterie » du Dave Brubeck Quartet qui a regroupé autour du pianiste un groupe éphémère constitué du saxophoniste alto Paul Desmond et d’une section rythmique constituée du batteur Joe Morello et du contrebassiste Eugene Wright, le Duo Fines Lames devient trio sur quatre titres. Le tandem accordéon-marimba/vibraphone invite en effet le saxophone alto de Jean-Baptiste Réhault sur Bluette et Tokyo Traffic et accueille Yoann Loustalot et son bugle dont les spirales de notes émaillent de leur lumière poétique Rondo et ELM.

Impressions

Tels des équilibristes, l’accordéoniste Florent Sepchat et le vibraphoniste Renaud Detruit devisent avec fluidité et souplesse. Leur dialogue fusionnel, swinguant et ludique prend parfois des accents poétiques où allégresse et mélancolie jouent à cache-cache. Leur musique de format chambriste possède un rien de sophistication et se distingue par l’extrême virtuosité de chacun des interprètes. Tous deux sont au service d’une trame narrative mélodique qu’ils émaillent d’improvisations vertigineuses.

On se laisse captiver par le grand naturel et la maîtrise du dialogue de Florent Sepchat (accordéon) et Renaud Detruit. Si leur musique à la texture délicate mérite à n’en pas douter le qualificatif de raffinée, elle possède par ailleurs une dimension d’espièglerie qui apporte fraîcheur et modernité à la relecture que font les deux complices de l’univers brubeckien.

Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio

Nouvelle voix du violon jazz, Èlia Bastida vient de sortir « Èlia Bastida meets Scott Hamilton & Joan Chamorro Trio », un nouvel album enregistré avec le saxophoniste Scott Hamilton et le trio de Joan Chamorro. Dialogues lyriques, arrangements splendides. Un opus sensible et inspiré où swing et musicalité flirtent avec élégance.

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« Tissé », le nouvel album de Marion Rampal

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« French Colors » de Christophe Lampidecchia

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Michel Portal présente « MP85 »

Michel Portal présente « MP85 »

Un voyage musical radieux

Après un silence discographique de 10 ans, Michel Portal revient avec un nouvel album aux accents joyeux, « MP85 ». Si les initiales du titre reprennent celles de son identité, le nombre associé évoque les 85 bougies soufflées le 27 novembre 2020 par le leader. Avec son nouveau groupe, le clarinettiste restitue la vision qu’il a du monde. Il invite à le suivre dans un voyage musical radieux qui commence en Afrique et se termine au pays basque. Dix paysages sonores sublimes.

Avec une carrière menée avec brio à la confluence de plusieurs univers, musiques classique et contemporaine, bandes originales de films, jazz et musiques improvisées, le clarinettiste Michel Portal inspire le respect. Dix ans après « Balaïdor » (2011) enregistré en New York, l’album « MP85 » couverture de l'album MP85 de Michel Portalmarque les retrouvailles de l’artiste avec Label Bleu, label avec lequel il avait collaboré dans les années 90 pour trois albums dont le dernier, « Dockings » (1998), réunissait déjà à ses côtés, Bruno Chevillon et Bojan Zulfikarpašić plus connu sous le nom de Bojan Z.

Enregistré après le premier confinement, entre le 25 et le 30 juin 2020, par l’ingénieur du son Philippe Teissier du Cros, au Studio Gil Evans de la Maison de la Culture d’Amiens, « MP85 » (Label Bleu/L’Autre Distribution) est sorti le 05 mars 2020. Michel Portal évoque lui-même cet enregistrement comme une sorte de retour à ce qui fonde pour lui la musique… la joie des échanges et du partage.

« Ce disque s’est fait dans des conditions très particulières, au sortir de deux longs mois de confinement. Avec les membres de mon nouveau quintet, nous nous sommes retrouvés dans les studios de Label Bleu, avides de musique mais animés d’un sentiment mêlé de joie, de crainte du virus et de méfiance involontaire envers l’autre soudain renvoyé à son statut d’“étranger menaçant”. Comme s’il s’agissait pour chacun d’entre nous de rétablir la bonne distance par rapport au monde et aux autres, la musique durant ces quelques jours d’enregistrement s’est inventée au présent en circulant de l’un à l’autre avec une vraie intensité collective. C’est ce mouvement fondamental d’ouverture qui, je crois, donne à la musique de ce disque sa couleur et sa direction — comme un retour progressif à la vie. Ce que nous avons cherché là tous ensemble, c’est de retrouver l’élan et l’insouciance du jeu, la joie simple de partager l’instant dans ce qu’il a de plus vif et explosif : cette faculté qu’a la musique, quand on la prend au sérieux avec suffisamment de légèreté, d’abattre tous les murs qui peuvent s’ériger entre nous ! »  Michel Portal.

Un groupe transgénérationnel

Michel Portal quintet

Michel Portal 5tet©Stella D

Depuis toujours le musicien et compositeur Michel Portal parcourt les scènes et affectionne les rencontres musicales. En effet, ce précurseur du free jazz a joué avec les plus grands noms de la scène jazz européenne et internationale et n’hésite pas à rencontrer les jeunes pointures de la scène actuelle du jazz.

Ce fut le cas en 2018, où Michel Portal s’entoure d’un nouveau groupe pour honorer une commande de l’Europa Jazz Festival du Mans. Pour l’occasion, il étoffe le duo de ses fidèles compagnons de scène Bojan Z (piano, claviers) et Bruno Chevillon (contrebasse) de deux complices plus récents, le batteur belge Lander Gyselinck et le tromboniste allemand Nils Wogram, un familier du pianiste avec lequel il joue souvent en duo. Après la réussite scénique de ce groupe transgénérationnel réuni autour d’un nouveau répertoire, le quintet se retrouve en juin 2020 dans le Studio Gil Evans de la Maison de la Culture d’Amiens, pour enregistrer les dix pistes de « MP85 » produit par Label Bleu.

« MP85 »

Avant même d’écouter les dix plages de l’album, on est captivé par le visuel de l’album crédité à Christophe Rémy (Links Création Graphique) qui donne à voir le profil de Michel Portal, pensif au centre d’une trouée nuageuse au bleu intense.

Pour ce projet, Michel Portal embouche clarinette basse, clarinette en si bémol et saxophone soprano. Au fil des titres, il conjugue lyrisme et virtuosité, romantisme et énergie. Il libère son inventivité et s’envole dans des improvisations où se croisent humour et poésie.

Autour du leader, Bojan Z se fait tour à tour explosif et enchanteur sur les claviers alors que le jeu Bruno Chevillon sur sa contrebasse ravit par sa subtilité, sa précision et sa justesse. La technique éblouissante du tromboniste Nils Wogram s’allie à un phrasé sans défaut où l’imagination prend toute sa part. Le groove très actuel du batteur Lander Gyselinck, originaire d’Anvers, possède une palette de sons nuancée et une subtilité rythmique qui contribuent à créer d’élégants climats sonores propices à la liberté d’expression des solistes.

De l’Afrique au Pays Basque…

De l’Afrique au Pays Basque en passant par l’Arménie, les Balkans et le désert, « MP85 » regarde largement sur le monde.

Toutes les compositions de « MP85 » sont de Michel Portal sauf Full Half Moon de Bojan Z, Split The Difference de Nils Wogram et le chant traditionnel basque Euskal Kantua.

En ouverture, African Wind résonne comme une mélopée africaine et invite à la danse. Les instruments teintent leur jeu de couleurs douces et leur expression semble témoigner d’une joie insouciante et d’un partage plein de générosité. La mélodie mélancolique de Full Half Moon évoque les musiques des Balkans que développent trombone et piano. La clarinette basse part dans une improvisation libérée et stimule le trombone dont le solo décapant est vivifiant.

Plus loin, en contrepoint avec le trombone et accompagné par le seul piano, la clarinette développe la superbe mélodie du titre Armenia. Son chant rêveur aux accents empreints de tristesse transporte dans un monde onirique au-dessus duquel plane l’âme du pays évoqué dans le titre. Dès le début de Jazzoulie, on est saisi par la dimension orchestrale rutilante de cette plage qui contraste avec la précédente et sonne comme un clin d’œil à l’univers de Miles Davis. L’arrangement explosif, la rythmique affranchie de toute limites, le jeu imprévisible de la clarinette et l’expression jubilatoire du trombone, tout concourt à faire de ce titre un moment fort, à la fois déroutant et réjouissant.

Hommage non dissimulé à Mino Cinellu et à Miroslav Vitous, Mino- Miro séduit par son riff que la contrebasse joue en intro avant d’être repris par la clarinette et le trombone à l’unisson. Après un chorus aérien du piano, la clarinette s’envole au pays des Balkans puis le trombone enracine son solo dans celui du blues. Très jazzy, la ligne mélodique de Split The Difference est exposée avec énergie et précision par les soufflants. Le piano enflammé leur répond puis le trombone se prend au jeu et développe une improvisation toute en vivacité alors que la clarinette n’est pas en reste. S’installe ensuite un échange exubérant entre tous les protagonistes propulsés par une rythmique tonique.

Le voyage continue ensuite dans des paysages désertiques avec Desertown où l’on s’attend à tout instant à croiser une certaine Caravan de Duke Ellington. La sonorité lumineuse de la clarinette peint des arabesques célestes auquel répond le chant empreint de sensualité du trombone. Les ruptures pulsatiles de la rythmique et les interventions du piano les rejoignent et contribuent à créer un climat poétique étrange qui évoque pour finir, un vent de sable. Sur le tempo vigoureux de Nu Hay, la clarinette au son réverbéré, le trombone au jeu explosif et le piano hyper-rythmique ébouriffent cette musique organique au groove charpenté.

Plus tard, Mister Pharmacy se métamorphose de bout en bout à partir d’un motif réitératif dont la répétition évoque un climat obsessionnel irrigué par un lyrisme joyeux. Comme un clin d’œil nostalgique à la jeunesse du leader, l’album se termine par la reprise d’un chant traditionnel basque, Euskal Kantua. Après une introduction de la contrebasse dont le jeu imprime une forte charge émotionnelle, clarinette basse et piano magnifient ce morceau qui résonne comme un hymne porteur d’espoir.

« MP85 », un album généreux aux couleurs sensibles. Des musiques se dégagent des ondes de joie de vivre. Une potion d’optimisme musical !

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