Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

Du jazz de haute volée !

Annoncé en France pour le 08 septembre 2023, l’album « Shades Of Rainbow » permet de découvrir la pianiste japonaise Miki Yamanaka. En compagnie du saxophoniste Mark Turner, du contrebassiste Tyrone Allen et du batteur Jimmy Macbride, elle présente un album remarquable où se télescopent swing et inventivité. Tout au long de ses huit compositions, ses solos laissent pantois. Du jazz de haute volée !

Visuel de l'album Shades of Rainbow de Miki YamanakaMiki Yamanaka a enregistré « Shades Of Rainbow » (Cellar Records) le 06 février 2023 aux Monarch Studios de Vancouver avec le contrebassiste Tyrone Allen, le batteur Jimmy Macbride et le saxophoniste Mark Turner.

Originaire de Kobe, au Japon, la pianiste Miki Yamanaka a déménagé à New York en 2012. Elle a étudié le piano avec Jason Lindner, Jeb Patton et Fred Hersch, et l’orgue avec Sam Yahel et Larry Goldings.

Fascinée par Chick Corea, Randy Weston et Benny Colson, Miki Yamanaka interprétait leurs œuvres en solo sur les scènes de New York où elle a très vite été reconnue comme l’une des pianistes majeures de sa génération. Elle a enchaîné les résidences dans les clubs du West Village, le Smalls et le Mezzrow et est devenue incontournable. Le public est tombé sous le charme de son jeu expressif et ancré dans la tradition.

En 2015, elle a été l’une des trois pianistes sélectionnées pour participer à « Betty Carter’s Jazz Ahead », une résidence de composition intensive au Kennedy Center. Durant la pandémie, elle avait instauré une série hebdomadaire de « concerts à la maison » en streaming intitulés « Miki’s Mood » dans lesquels elle invitait de nombreux talents du jazz new-yorkais.

Miki Yamanaka a déjà enregistré sept albums sous son nom et est très demandée comme « sidewoman » par les musiciens les plus connus de la scène new new-yorkaise. Elle a travaillé avec des personnalités du jazz comme le saxophoniste alto Antonio Hart qui loue son talent. Son mentor Larry Goldings vante ses qualités musicales et le magazine « Downbeat Jazz » ne tarit pas d’éloges à propos de sa musique. Avec son album précédent en tant que leader, « Stairways to the Stars » (Outside In Music), dans lequel elle joue avec Mark Turner et Orlando le Fleming, elle a acquis une reconnaissance internationale.

Sur « Shades Of Rainbow » (Cellar Records) à sortir le 08 septembre 2023, Miki Yamanaka est entourée de Tyrone Allen (contrebasse), de Jimmy Macbride (batterie) et de Mark Turner (saxophone ténor).

« Shades Of Rainbow »

Tyrone Allen et Jimmy Macbride sont deux musiciens très actifs de la scène jazz de new York. Diplômé de la Juilliard School, où il a étudié avec Carl Allen, Billy Drummond et Kenny Washington, Jimmy Macbride a tourné à travers l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord et s’est aussi produit dans de célèbres festivals, notamment le Monterey Jazz Festival, le North Sea Jazz Festival et le Newport Jazz Festival, entre autres. À ce jour, il apparaît sur plus de 40 albums.

Avec une parfaite maîtrise, Mark Turner développe sur son saxophone ténor des lignes mélodiques à la fois fluides et complexes. Imprégné de la tradition West Coast, son jeu moderne et vigoureux est aussi porteur d’influences coltraniennes.

A travers ses huit compositions, Miki Yamanaka développe l’étendue de sa vision du jazz sur l’album « Shades Of Rainbow » (Cellar Records).

Au fil des titres

C’est sur les accords de Along Came Betty de Benny Golson, que Miki Yamanaka a écrit That Ain’t Betty. Sur un tempo rapide, cette composition originale met en évidence le jeu effervescent de la pianiste et le souffle fluide du saxophoniste. Le répertoire se poursuit avec une des plus anciennes compositions de la pianiste, Early Morning, une ballade au climat onirique. De sa sonorité souple et sans vibrato, le saxophoniste adopte des cheminements harmoniques complexes et développe un discours tendu dans le registre supérieur de l’instrument comme si l’énergie alimentait son expressivité.

Shades Of Rainbow qui donne son nom à l’album, a été écrit quelques semaines seulement avant la tournée, alors que Miki Yamanaka savait que Mark Turner allait rejoindre le trio. Tonique, le saxophoniste explore la musique dans une dynamique hard bop alors que le jeu de la pianiste se fait frénétique. Le quartet s’envole sur des tangentes bouillonnantes.

C’est ensuite sur un tempo d’enfer qu’advient Uh Oh. Sur ce blues, les musiciens débordent de vitalité. Après le jeu jubilatoire de la pianiste au wurlitzer, le ténor volubile déborde de puissance et de virtuosité et propose un chorus éblouissant.

Song For Mary Lou rend hommage à Mary Lou Williams. Sur ce titre, la pianiste séduit par son jeu sensible, le saxophoniste affirme son sens aigu de la mélodie et le contrebassiste explore avec sobriété et sérénité les registres grave et médium de son instrument lors d’un court chorus.

L’ambiance change du tout au tout avec le tempo médium et l’ambiance ellingtonnienne de Clam que la pianiste avait écrit avant d’aller manger des ramen à base de bouillon de palourdes. Tout comme dans le Mood Indigo d’Ellington, l’ambiance est à la relaxation. Le thème est joué à l’unisson par le wurlitzer et le ténor qui rivalisent d’élégance.

Écrit pour Horace Silver, GIN est une des plus anciennes compositions de la pianiste. Sur son improvisation, Miki Yamanaka embellit la mélodie jusqu’au sublime… bouquets de notes chatoyantes, digressions déconcertantes. Sur le tempo rapide, le saxophoniste éblouit par sa décontraction. Le morceau se termine après un superbe échange contrebasse/batterie.

Écrit pendant la pandémie alors que Miki Yamanaka se moquait de Jimmy Macbride et de son frère mangeant des flocons d’avoine, Oatmeal résonne d’accents bluesy et soul. Au discours incisif du saxophone ténor répond le jeu ludique et piquant du wurlitzer. Avant les dernières mesures du titre, c’est le batteur qui a le dernier mot avec un solo polyrythmique éclatant.

« Shades Of Rainbow », un album incontournable !

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

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Pour sa septième et dernière soirée au Théâtre les Arts, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 affiche complet. Le compositeur, saxophoniste et clarinettiste Louis Sclavis vient en quintet présenter son projet « India ». Fusion entre son jazz toujours inventif et des réminiscences mélodiques issues en droite ligne de l’Inde. De Madras à Cluny en passant par Calcutta… les notes vagabondent.

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Néon & Unfolding

Pour sa cinquième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 accueille deux quartets sur la scène du Théâtres Les Arts de Cluny. Au programme, « Néon » puis « Unfolding – Baccarini/Melville ». Leurs univers différents déclenchent l’enthousiasme du public. Les contraintes formelles sont oubliées au profit d’une expression musicale libre et inventive.

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lions

Le 22 août 2024, la scène du Théâtre les Arts de Cluny accueille un groupe déjà venu en 2015, le trio qui réunit le violoncelliste Vincent Courtois et les deux saxophonistes Daniel Erdmann et Robin Fincker. Le trio présente son nouveau projet Line for lions, une musique fluide et complexe à la fois.

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Disparition de Mario Stantchev

Disparition de Mario Stantchev

Son piano résonne désormais au Paradis du Jazz

Le pianiste et compositeur Mario Stantchev s’est éteint le 14 juillet 2023 à l’âge de 75 ans. De la Bulgarie à la France, la carrière de Mario Stantchev s’est distinguée par son intensité et ses développements variés. A l’origine de la création du Conservatoire National de Région de Lyon, il a partagé sa vie entre pédagogie et concerts. Son piano résonne désormais au Paradis du Jazz.

Disparition de Mario StantchevAvide de rencontres humaines, doté d’une grande curiosité, d’une large ouverture d’esprit et d’un enthousiasme toujours renouvelé, Mario Stantchev a ouvert sa musique à de nombreuses influences. Il a diversifié sa vie musicale entre classique et jazz avec des escapades du côté des musiques contemporaines et ethniques.

Mario Stantchev a mené une vie musicale intense, riche et variée, de Sofia et la Bulgarie où il est né en 1948 à Lyon où il s’est installé en 1982. Au fil des années il a fait coexister avec bonheur une carrière de pédagogue, de compositeur et d’instrumentiste où il a concilié musique classique, jazz et de nombreuses autres expressions musicales vers lesquelles le porte sa curiosité insatiable.

Disparition de Mario StantchevPendant 30 ans, il a enseigné le piano au Conservatoire National de Région de Lyon où, en 1984, il a fondé le département « Jazz et Musiques contemporaines ».

Après 1984, il enchaîné les concerts et les enregistrements tout en continuant à composer sur commande ou pour lui-même. Il a joué sur les scènes de France, d’Europe, d’Amérique et de Chine, en solo ou dans des formations de formats variés, du duo au big band, avec des musiciens comme Ron Carter, Enrico Rava, Michel Perez, Jay Anderson et aussi avec . Il affectionnait les musiques de Duke Ellington, Monk, Bartok, Debussy, Copin, Brahms et Monpoue.

Ses derniers albums sont sortis sur le label Cristal et sur le label lyonnais de Lionel Martin Ouch Records :

Disparition de Mario StantchevLe 10 janvier 2023, il a donné son dernier concert à l’Amphi de l’Opéra de Lyon avec Dimitar Karamfilov à la contrebasse et Hristo Yotsov à la batterie devant une salle comble et un public comblé.

Comme lors de chacune de ses prestations, on a pu apprécier, son expression concise et contrastée, son articulation précise et son phrasé aérien. Entre force et finesse, Mario Stantchev mettait toujours de côté sa virtuosité au profit d’une approche dynamique où se combinent le lyrisme et un certain romantisme issus de ses influences classiques. Très expressif, il maîtrisait à la perfection la ligne mélodique et invitait toujours le silence dans sa musique.

Au-revoir Mario, tu demeures avec nous et l’on garde un souvenir ému des échanges humains et musicaux dont tu as gratifié tes amis et ton public.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

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Pour sa septième et dernière soirée au Théâtre les Arts, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 affiche complet. Le compositeur, saxophoniste et clarinettiste Louis Sclavis vient en quintet présenter son projet « India ». Fusion entre son jazz toujours inventif et des réminiscences mélodiques issues en droite ligne de l’Inde. De Madras à Cluny en passant par Calcutta… les notes vagabondent.

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Saison 2023/24 –  Auditorium Orchestre National de Lyon

Saison 2023/24 – Auditorium Orchestre National de Lyon

D’intenses moments musicaux en perspective

La saison 2023/2024 de l’Auditorium Orchestre National de Lyon promet d’intenses moments musicaux du côté du Jazz et des Musiques actuelles… Gilberto Gil, Mariza, Toumani Diabaté, Avishai Cohen et Macoto Ozone, Cecil Mc Lorin Salvant, Bertrand Belin et Nils Frahm, Tindersticks. De quoi réjouir le public !

Fermée en septembre 2023 pour des travaux d’acoustique, l’institution lyonnaise poursuit cette saison encore ses incursions en dehors des répertoires classiques. Auditorium-Orchestre National de Lyon affirme ainsi son ouverture vers d’autres univers musicaux tels ceux du Jazz et des Musiques actuelles.

L’Orchestre National de Lyon est bien sûr de la partie et collabore aux prestations de deux grands artistes, Toumani Diabaté et Cecil Mc Lorin Salvant.

Auditorium-Orchestre National de Lyon et « Jazz à Vienne

Cette saison encore, le dialogue artistique entre l’Auditorium-Orchestre National de Lyon et « Jazz à Vienne » se poursuit avec quatre concerts coproduits par les deux structures, Gilberto Gil, Mariza, Avishai Cohen & Makoto Ozone & Cécile McLorin Salvant.

Gilberto Gil - Saison 2023/24 -  Auditorium Orchestre National de LyonLes Musiques du Monde ouvrent la saison le 09 octobre 2023 à 20h avec un concert de Gilberto Gil.

À 81 ans et avec 60 ans de carrière, ce monument de la musique brésilienne promet un concert d’une belle teneur. Le compositeur chanteur guitariste sera sur scène entouré de sa famille avec à ses côtés Bem Gil (chant, guitare et basse), Jose Gil (chant et batterie) et João Gil (chant, guitare et basse).

Dans le même univers des Musiques du Monde, Mariza est invitée le 11 décembre 2023 à 20h.MAriza - Saison 2023/24 -  Auditorium Orchestre National de Lyon

Respectueuse de la tradition et héritière d’Amália Rodrigues, la fadista Mariza perpétue le genre du fado et au son de la guitare portugaise, propose un répertoire imprégné de la saudade, cette mélancolie si particulière, à la joie. Elle a ainsi popularisé le fado classique à travers le monde tout en lui apportant une touche de modernité. Elle sera accompagnée sur scène par Luís Guerreiro (guitare portugaise), Phelipe Ferreira (guitare acoustique), Adriano Alves (guitare basse), João Freitas (percussions) et João Frade (accordéon).

Avishai Cohen et Makoto Ozone - Saison 2023/24 -  Auditorium Orchestre National de LyonInscrits dans l’univers du Jazz, le contrebassiste et compositeur Avishai Cohen et le pianiste Makoto Ozone seront sur la scène de l’Auditorium de Lyon le 05 février 2025 à 20h.

Une profonde amitié musicale les réunit et ces deux légendes du Jazz international proposeront un concert qui on n’en doute pas séduira pas son harmonie et sa lumière.

Cecil McLorin Salvant - Saison 2023/24 -  Auditorium Orchestre National de LyonLe 10 mai 2024 à 20h, accompagnée au piano par Sullivan Fortner, c’est la chanteuse franco-américaine Cécile McLorin Salvant qui emmènera l’Orchestre National de Lyon dans le domaine du Jazz, à la rencontre de ses ballades favorites.

Véritable sensation du jazz vocal, la chanteuse franco-américaine saura émouvoir le public par la grâce de son chant qui ne manque ni de puissance ni d’élégance.

Toumani Diabaté

Toumani Diabaté - Saison 2023/24 -  Auditorium Orchestre National de LyonC’est dans la galaxie des Musiques du Monde que le virtuose de la kora, Toumani Diabaté, se produira le 26 avril 2024 à 20h.

Après avoir commencé le concert seul avec son instrument, il sera rejoint sur scène par l’ONL. L’orchestre symphonique et le musicien africain entameront alors un dialogue musical lumineux, véritable trait d’union entre la tradition ancestrale des griots et l’écriture orchestrale occidentale. Sur des arrangements de Ian Gardiner et Nico Muhly, l’ONL sera dirigé par Clark Rundell.

Tindersticks et Claire Denis

Inscrit dans le cadre d’un partenariat avec l’Institut Lumière et réalisé en collaboration par le groupe culte anglais Tindersticks et la réalisatrice Claire Denis, le Ciné Concert Tindersticks sera présenté le 02 novembre 2024 à 20h par le groupe culte qui revisite sa collaboration avec la cinéaste. Avec huit musiciens et des cordes, Tindersticks interagira en direct avec les scènes les plus mémorables de dix films (Nénette et Boni, Trouble Every Day, L’Intrus, 35 Rhums, White Material, Les Salauds, Un beau soleil intérieur, High Life, Avec amour et acharnement et Des étoiles à midi) dans un montage réalisé avec l’accord de la réalisatrice.

Ainsi avec Stuart A. Staples (chant, guitare) , David Boulter (vibraphone, claviers), Neil Fraser (guitare), Earl Harvin (batterie, percussions), Dan McKinna (guitare basse, claviers) et Terry Edwards (trompette et saxophone) se profilent les promesses d’atmopshères élégantes et de paysages sonores atmosphériques.

Scène minimaliste et chanson française

Par ailleurs, la saison 2023/24 n’oublie ni la chanson française, ni la scène minimaliste avec deux artistes qui brouillent les frontières entre musiques savantes et musiques populaires.

Nils Frahm

Nils Frahm - Saison 2023/24 -  Auditorium Orchestre National de LyonRetour de Nils Frahm le 17 novembre 2023 à 20h avec « Music for Lyon ».

À la croisée du minimalisme et de l’électro, le pianiste, producteur et compositeur électro berlinois présentera une nouvelle performance solo, contemplative, intime où se dessineront des paysages sonores évoluant entre rêve et transe.

Bertrand Belin

Bertrand Belin - Saison 2023/24 -  Auditorium Orchestre National de LyonLe chanteur, musicien, écrivain et acteur, Bertrand Belin viendra quant à lui pour la première fois le 06 novembre 2023 à 20h pour défendre « Tambour Vision ».

Avec Lara Oyedepo (percussions, claviers, choeurs), Thibault Frisoni (claviers, basses, choeurs), Jean-Baptiste Julien (claviers), Julien King Omé (guitares) et Sylvain Joasson (batterie, machines) son chant et ses guitares interrogeront avec élégance et liberté notre faculté à « être au monde ».

Les spectacles de Jazz et de Musiques Actuelles de la saison 2023/2024 à l’Auditorium-Orchestre National de Lyon laissent augurer des soirées prometteuses. Une fois encore, cette programmation manifeste le réel souci de diversification de cette institution qui conserve son ADN mais sait ouvrir sa programmation en direction de publics variés.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

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Pour sa septième et dernière soirée au Théâtre les Arts, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 affiche complet. Le compositeur, saxophoniste et clarinettiste Louis Sclavis vient en quintet présenter son projet « India ». Fusion entre son jazz toujours inventif et des réminiscences mélodiques issues en droite ligne de l’Inde. De Madras à Cluny en passant par Calcutta… les notes vagabondent.

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Pour sa cinquième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 accueille deux quartets sur la scène du Théâtres Les Arts de Cluny. Au programme, « Néon » puis « Unfolding – Baccarini/Melville ». Leurs univers différents déclenchent l’enthousiasme du public. Les contraintes formelles sont oubliées au profit d’une expression musicale libre et inventive.

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Le 22 août 2024, la scène du Théâtre les Arts de Cluny accueille un groupe déjà venu en 2015, le trio qui réunit le violoncelliste Vincent Courtois et les deux saxophonistes Daniel Erdmann et Robin Fincker. Le trio présente son nouveau projet Line for lions, une musique fluide et complexe à la fois.

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Ricardo Izquierdo présente « Kikun Pelu Mi Wá »

Ricardo Izquierdo présente « Kikun Pelu Mi Wá »

Un jazz moderne et spirituel

Après « Ida » et « Ants », le saxophoniste Ricardo Izquierdo présente son nouvel album « Kikun Pẹlu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) sorti le 26 mai 2023. A l’écoute de cet opus, on plonge au cœur des premières influences de Ricardo Izquierdo, celles de son enfance dans le quartier de la Marina de la ville portuaire de Matanzas, l’un des principaux berceaux de la musique afro-cubaine.

Visuel de l'album Kikun Pelu Mi Wa de Ricardo IzquierdoSur « Kikun Pelu Mi Wá«  (MiRR/L’Autre Distribution) dont le titre signifie « Peindre avec mes racines » en Yoruba, le musicien rend un hommage très personnel aux forces spirituelles de la religion Yoruba.

De bout en bout de l’album, Ricardo Izquierdo inscrit son propos au croisement du jazz et de ses racines afro-cubaines. Qu’il embouche le saxophone ténor ou le soprano, Ricardo Izquierdo développe un son dont la puissance se pare de douceur. Son jeu fort expressif interpelle par sa fluidité et sa limpidité, son lyrisme et sa poésie.

« Kikun Pelu Mi Wá », un jazz moderne empreint de spiritualité.

Ricardo Izquierdo

Né en 1978 à Matanzas, Ricardo Izquierdo commence à étudier la musique par le violoncelle à l’âge de 8 ans puis quelques années plus tard, il se tourne vers le saxophone alto. En 1993, il finit ses études dans sa ville natale et rejoint la capitale de Cuba, La Havane. Il est admis à la prestigieuse « Escuela Nacional de Artes - E.N.A » où, pendant 4 ans, il approfondit ses connaissances et améliore ses qualités d’instrumentiste. Il se produit par ailleurs avec le groupe Diàkara auprès de Oscar Valdès.

Ricardo Izquierdo©Isabelle Saint Jean

Ricardo Izquierdo©Isabelle Saint Jean

Durant ses études à la E.N.A, il participe à des stages et des masterclass avec entre autres Herbie Hancock, Hilario Duran, Steve Coleman, Nicholas Payton et Antonio Hart… Il intègre le quintet du pianiste Alexis Bosch, avant de rejoindre Carlos Maza Quartet et se produit à ses côtés sur les scènes de nombreux festivals européens, parmi lesquels Jazz à la Villette, Nancy Jazz Pulsations, Jazz à Vienne.

En 2001, il quitte Cuba et s’installe à Paris où il multiplie rencontres et collaborations avec des musiciens de renommées internationales tels que Frank Lacy, Orlando Poleo, Mayra Andrade, Michel Zenino, John Betsch, Nelson Veras, Mario Canonge, Philippe Soirat, Santi Debriano, Hamid Drake, Laurent Coq, Katy Roberts, Francesco Bearzatti, Orichas, Jean Jacques Elangué, Remi Vignolo, Napoleon Maddox, Mauro Gargano, Ichiro Onoe, Jason Palmer, Jeff Ballard, Bojan Z, Famoudou Don Moye et de nombreux autres encore.

En 2014, il enregistre « Ida » (Abeille Musique/Plus Loin Music), son premier album en tant que leader avec Sergio Gruz (piano), Juan Sebastien Jimenez (contrebasse), Mauro Gargano (contrebasse) et Lukmil Pérez (batterie). En 2017 il sort « Ants » (Label Gaya Music), un deuxième album, en co-leader avec Mauro Gargano et Fabrice Moreau (batterie). Ces deux albums sont très bien accueillis par la critique. Il joue et enregistre par ailleurs avec Mario Canonge et Michel Zenino au sein de Quint’Up puis avec Adrien Chicot.

En 2023, Ricardo Izquierdo présente un nouvel album « Kikun Pelu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution), en Yoruba.

« Kikun Pelu Mi Wá »

Sorti le 26 mai 2023, « Kikun Pelu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) se distingue par l’écriture musicale très personnelle de Ricardo Izquierdo qui formalise la rencontre entre ses origines et le jazz.

« Kikun Pelu Mi Wá » rend un vibrant hommage à Matanzas, ce haut lieu de la culture cubaine où cohabitent musique, danse et poésie en harmonie depuis des centaines d’années, dans un environnement qui a conservé toute son authenticité et sa ruralité, ancré dans les cultures africaines Yoruba et les cultes des sociétés secrètes ou confréries Abakùa.

Sur cet album issu d’une quête transculturelle afro-diasporique du musicien, le saxophoniste s’est entouré d’une nouvelle formation composée de musiciens avec lesquels il collabore depuis longtemps. Leur complicité et leur écoute mutuelle sous-tend leur subtil dialogue.

A ses côtés, on retrouve le pianiste Sergio Gruz, les contrebassistes Gildas Boclé et Juan Sebastien Jimenez, le batteur Fabrice Moreau et le percussionniste Javier Campos Martinez.

Au fil des plages

Dès le titre d’ouverture, Libellule, on tombe sous le charme de la sonorité douce et limpide du ténor qui murmure une musique lyrique, poétique et exigeante dont la richesse rythmique s’inscrit aux confluences du jazz et de la musique cubaine. Son jeu fluide est couronné par de douces spirales qui évoquent le vol gracieux de l’insecte qui zigzague dans les airs.

Sur Verde Y Negro, le ténor immerge l’oreille dans un monde musical en demi-teinte, un monde envoûtant.Le solo du pianiste Sergio Gruz crée une atmosphère qui flotte entre imaginaire et réel et invite à l’introspection. Si le saxophoniste ne s’interdit pas des escapades virtuoses, il évite tout bavardage superflu.

Le répertoire se poursuit avec Autour du Jardin (Jekua Baba). Après accords et harmoniques du soprano, le saxophoniste développe une mélodie mystérieuse soutenue par les percussions de Javier Campos, les subtiles friselis des cymbales de Fabrice Moreau et les souples envolées de la contrebasse de Gildas Boclé. Le soprano improvise avec délicatesse et déploie des arabesques totalement maîtrisées.

Adentro fait ensuite résonner un champ musical onirique où le ténor s’exprime avec fougue, entouré de Sergio Gruz, Gildas Bosclé et Fabrice Moreau, tous très inspirés. Les surprises musicales se succèdent au fil des portées et ravissent l’écoute.

Co-signé avec le percussionniste cubain Javier Campos Martinez, Pueblo Nuevo rend hommage à la société Abakuá, société secrète d’hommes venus du sud-est du Nigeria et du sud-ouest du Cameroun. Le chant du soprano, la voix et la percussion évoquent les ambiances sonores des rites initiatiques de cette société secrète, symbole avéré de résistance. Changement de climat radical avec Pa’Aggayu. En introduction, le jeu appuyé du ténor prend des inflexions très libres puis le discours devient incantatoire et la musique se pare de mystère. A savourer sans retenue.

Sur le très court Elle, le soprano se fait lyrique et chaleureux. Son chant fluide ne manque pas d’énergie mais sait éviter la frénésie. La musique respire, le bonheur est là encore de la partie.

De retour au ténor sur E.I.I.O. (Elerin Ikpin Ibikeji Olodumare), le saxophoniste souffle des lignes musicales nettes et élégantes où alternent raucité et douceur, ce qui n’est pas sans évoquer le souvenir du jeu du regretté Wayne Shorter.

L’album se termine avec Tún,Tún,Tún (Aggo Mi Padre,TraigoEl Papalote). Avec Juan Sebastien Jimenez, Ricardo Izquierdo et ses complices poursuivent leur exploration musicale et combinent avec raffinement les éléments du folklore afro-cubain avec ceux du jazz le plus contemporain. Le jeu éloquent et enflammé du ténor est soutenu par les riches harmonies du piano et la solide rythmique.

Rendez-vous le 29 juin 2023 pour le concert de sortie de l’album « Kikun Pelu Mi Wá » au Studio de l’Ermitage à Paris. Ricardo Izquierdo sera accompagné de Sergio Gruz (piano), Gildas Boclé (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie) et Javier Campos Martinez (percussions). Après l’été d’autres concerts se profilent, le 29 septembre 2023 au Jazz Club de Savoie à Chambéry, le 06 octobre 2023 aux Musiques au Comptoir à Fontenay-sous-Bois et le 07 octobre 2023 à La Sirène à Paimpol.

Après « Ida » et « Ants », le saxophoniste Ricardo Izquierdo présente son nouvel album « Kikun Pẹlu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) sorti le 26 mai 2023. A l’écoute de cet opus, on plonge au cœur des premières influences de Ricardo Izquierdo, celles de son enfance dans le quartier de la Marina de la ville portuaire de Matanzas, l’un des principaux berceaux de la musique afro-cubaine.

Visuel de l'album Kikun Pelu Mi Wa de Ricardo IzquierdoSur « Kikun Pelu Mi Wá«  (MiRR/L’Autre Distribution) dont le titre signifie « Peindre avec mes racines » en Yoruba, le musicien rend un hommage très personnel aux forces spirituelles de la religion Yoruba.

De bout en bout de l’album, Ricardo Izquierdo inscrit son propos au croisement du jazz et de ses racines afro-cubaines. Qu’il embouche le saxophone ténor ou le soprano, Ricardo Izquierdo développe un son dont la puissance se pare de douceur. Son jeu fort expressif interpelle par sa fluidité et sa limpidité, son lyrisme et sa poésie.

« Kikun Pelu Mi Wá », un jazz moderne empreint de spiritualité.

Ricardo Izquierdo

Né en 1978 à Matanzas, Ricardo Izquierdo commence à étudier la musique par le violoncelle à l’âge de 8 ans puis quelques années plus tard, il se tourne vers le saxophone alto. En 1993, il finit ses études dans sa ville natale et rejoint la capitale de Cuba, La Havane. Il est admis à la prestigieuse « Escuela Nacional de Artes - E.N.A » où, pendant 4 ans, il approfondit ses connaissances et améliore ses qualités d’instrumentiste. Il se produit par ailleurs avec le groupe Diàkara auprès de Oscar Valdès.

Ricardo Izquierdo©Isabelle Saint Jean

Ricardo Izquierdo©Isabelle Saint Jean

Durant ses études à la E.N.A, il participe à des stages et des masterclass avec entre autres Herbie Hancock, Hilario Duran, Steve Coleman, Nicholas Payton et Antonio Hart… Il intègre le quintet du pianiste Alexis Bosch, avant de rejoindre Carlos Maza Quartet et se produit à ses côtés sur les scènes de nombreux festivals européens, parmi lesquels Jazz à la Villette, Nancy Jazz Pulsations, Jazz à Vienne.

En 2001, il quitte Cuba et s’installe à Paris où il multiplie rencontres et collaborations avec des musiciens de renommées internationales tels que Frank Lacy, Orlando Poleo, Mayra Andrade, Michel Zenino, John Betsch, Nelson Veras, Mario Canonge, Philippe Soirat, Santi Debriano, Hamid Drake, Laurent Coq, Katy Roberts, Francesco Bearzatti, Orichas, Jean Jacques Elangué, Remi Vignolo, Napoleon Maddox, Mauro Gargano, Ichiro Onoe, Jason Palmer, Jeff Ballard, Bojan Z, Famoudou Don Moye et de nombreux autres encore.

En 2014, il enregistre « Ida » (Abeille Musique/Plus Loin Music), son premier album en tant que leader avec Sergio Gruz (piano), Juan Sebastien Jimenez (contrebasse), Mauro Gargano (contrebasse) et Lukmil Pérez (batterie). En 2017 il sort « Ants » (Label Gaya Music), un deuxième album, en co-leader avec Mauro Gargano et Fabrice Moreau (batterie). Ces deux albums sont très bien accueillis par la critique. Il joue et enregistre par ailleurs avec Mario Canonge et Michel Zenino au sein de Quint’Up puis avec Adrien Chicot.

En 2023, Ricardo Izquierdo présente un nouvel album « Kikun Pelu Mi Wá » (Mirr/L’Autre Distribution), en Yoruba.

« Kikun Pelu Mi Wá »

Sorti le 26 mai 2023, « Kikun Pelu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) se distingue par l’écriture musicale très personnelle de Ricardo Izquierdo qui formalise la rencontre entre ses origines et le jazz.

« Kikun Pelu Mi Wá » rend un vibrant hommage à Matanzas, ce haut lieu de la culture cubaine où cohabitent musique, danse et poésie en harmonie depuis des centaines d’années, dans un environnement qui a conservé toute son authenticité et sa ruralité, ancré dans les cultures africaines Yoruba et les cultes des sociétés secrètes ou confréries Abakùa.

Sur cet album issu d’une quête transculturelle afro-diasporique du musicien, le saxophoniste s’est entouré d’une nouvelle formation composée de musiciens avec lesquels il collabore depuis longtemps. Leur complicité et leur écoute mutuelle sous-tend leur subtil dialogue.

A ses côtés, on retrouve le pianiste Sergio Gruz, les contrebassistes Gildas Boclé et Juan Sebastien Jimenez, le batteur Fabrice Moreau et le percussionniste Javier Campos Martinez.

Au fil des plages

Dès le titre d’ouverture, Libellule, on tombe sous le charme de la sonorité douce et limpide du ténor qui murmure une musique lyrique, poétique et exigeante dont la richesse rythmique s’inscrit aux confluences du jazz et de la musique cubaine. Son jeu fluide est couronné par de douces spirales qui évoquent le vol gracieux de l’insecte qui zigzague dans les airs.

Sur Verde Y Negro, le ténor immerge l’oreille dans un monde musical en demi-teinte, un monde envoûtant.Le solo du pianiste Sergio Gruz crée une atmosphère qui flotte entre imaginaire et réel et invite à l’introspection. Si le saxophoniste ne s’interdit pas des escapades virtuoses, il évite tout bavardage superflu.

Le répertoire se poursuit avec Autour du Jardin (Jekua Baba). Après accords et harmoniques du soprano, le saxophoniste développe une mélodie mystérieuse soutenue par les percussions de Javier Campos, les subtiles friselis des cymbales de Fabrice Moreau et les souples envolées de la contrebasse de Gildas Boclé. Le soprano improvise avec délicatesse et déploie des arabesques totalement maîtrisées.

Adentro fait ensuite résonner un champ musical onirique où le ténor s’exprime avec fougue, entouré de Sergio Gruz, Gildas Bosclé et Fabrice Moreau, tous très inspirés. Les surprises musicales se succèdent au fil des portées et ravissent l’écoute.

Co-signé avec le percussionniste cubain Javier Campos Martinez, Pueblo Nuevo rend hommage à la société Abakuá, société secrète d’hommes venus du sud-est du Nigeria et du sud-ouest du Cameroun. Le chant du soprano, la voix et la percussion évoquent les ambiances sonores des rites initiatiques de cette société secrète, symbole avéré de résistance. Changement de climat radical avec Pa’Aggayu. En introduction, le jeu appuyé du ténor prend des inflexions très libres puis le discours devient incantatoire et la musique se pare de mystère. A savourer sans retenue.

Sur le très court Elle, le soprano se fait lyrique et chaleureux. Son chant fluide ne manque pas d’énergie mais sait éviter la frénésie. La musique respire, le bonheur est là encore de la partie.

De retour au ténor sur E.I.I.O. (Elerin Ikpin Ibikeji Olodumare), le saxophoniste souffle des lignes musicales nettes et élégantes où alternent raucité et douceur, ce qui n’est pas sans évoquer le souvenir du jeu du regretté Wayne Shorter.

L’album se termine avec Tún,Tún,Tún (Aggo Mi Padre,TraigoEl Papalote). Avec Juan Sebastien Jimenez, Ricardo Izquierdo et ses complices poursuivent leur exploration musicale et combinent avec raffinement les éléments du folklore afro-cubain avec ceux du jazz le plus contemporain. Le jeu éloquent et enflammé du ténor est soutenu par les riches harmonies du piano et la solide rythmique.

Rendez-vous le 29 juin 2023 pour le concert de sortie de l’album « Kikun Pelu Mi Wá » au Studio de l’Ermitage à Paris. Ricardo Izquierdo sera accompagné de Sergio Gruz (piano), Gildas Boclé (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie) et Javier Campos Martinez (percussions). Après l’été d’autres concerts se profilent, le 29 septembre 2023 au Jazz Club de Savoie à Chambéry, le 06 octobre 2023 aux Musiques au Comptoir à Fontenay-sous-Bois et le 07 octobre 2023 à La Sirène à Paimpol.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

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Pour sa septième et dernière soirée au Théâtre les Arts, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 affiche complet. Le compositeur, saxophoniste et clarinettiste Louis Sclavis vient en quintet présenter son projet « India ». Fusion entre son jazz toujours inventif et des réminiscences mélodiques issues en droite ligne de l’Inde. De Madras à Cluny en passant par Calcutta… les notes vagabondent.

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Pour sa cinquième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 accueille deux quartets sur la scène du Théâtres Les Arts de Cluny. Au programme, « Néon » puis « Unfolding – Baccarini/Melville ». Leurs univers différents déclenchent l’enthousiasme du public. Les contraintes formelles sont oubliées au profit d’une expression musicale libre et inventive.

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lions

Le 22 août 2024, la scène du Théâtre les Arts de Cluny accueille un groupe déjà venu en 2015, le trio qui réunit le violoncelliste Vincent Courtois et les deux saxophonistes Daniel Erdmann et Robin Fincker. Le trio présente son nouveau projet Line for lions, une musique fluide et complexe à la fois.

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20 ans après… Seu Jorge revient avec « Cru »

20 ans après… Seu Jorge revient avec « Cru »

Samba Pop dépouillée et réjouissante

​Nul besoin de présenter Seu Jorge, chanteur et acteur brésilien au succès international. En 2004, l’album « Cru » l’avait consacré comme « roi » de la musique brésilienne. Annoncé pour le 16 juin 2024, l’album « Cru » fête ses 20 ans. Constitué de reprises, de compositions originales de Seu Jorge et de ceux qui étaient de jeunes auteurs-compositeurs dans les années 2000, l’album n’a rien perdu de sa saveur. De la samba pop dépouillée et réjouissante. L’idéal pour bien commencer la saison estivale.

Seu Jorge revient avec Cru20 ans après sa sortie, « Cru » (Believe) s’impose comme un album indémodable qui éblouit encore par le talent de tous les artistes engagés autour de Seu Jorge parmi lesquels on note particulièrement Pretinho da Serrinha (percussions, arrangements, voix, cavaquinho) présent sur la plupart et en charge de nombreux arrangements. On apprécie par ailleurs la qualité du mixage réalisé par Renaud Letang, un travail raffiné qui met en valeur une épure musicale bien éloignée des habituels poncifs rattachés à la samba brésilienne.

Issue d’une même logique esthétique la pochette est créditée au plasticien Vik Muniz.

« Cru », un album dépouillé aux mélodies charmeuses. Pleine de nuances et de sensibilité, la voix légèrement éraillée de Seu Jorge se déploie au fil des neuf plages avec une grâce inouïe dans les aigus, une plénitude absolue dans les médiums et une grande profondeur dans les graves.

Seu Jorge

Plus connu sous son nom de scène de Seu Jorge que lui a donné son ami et batteur Marcelo Yuka, Jorge Mário da Silva est né le 08 juin 1970 et a grandi dans une favela de Belford Roxo dans la région de Baixada Fluminense, région de l’État de Rio de Janeiro. Après une enfance difficile, il apprend la guitare sous le parrainage de Paulo Moura clarinettiste et chef d’orchestre puis intègre la troupe de théâtre de son neveu Gabriel Moura.

Au début des années 1990, il rejoint en tant que chanteur le groupe Farofa Carioca avec lequel enregistre « Moro No Brasil » sorti en 1998 et commercialisé au Brésil, au Portugal et au Japon. Il intègre ensuite la formation hip-hop « Planet Hemp ».

Il se lance ensuite dans une carrière solo et sort son premier disque en 2001 « Samba Esporte Fino » produit par Mario Caldato. Cet album aux sonorités pop influencés par la musique de Jorge Ben, Gilberto Gil ou Milton Nascimento ne sort en 2002 qu’à l’extérieur du Brésil sous le nom de « Carolina ». Il signe un second opus « Cru », salué par les professionnels qui considèrent Seu Jorge comme une figure marquante de la nouvelle génération de la samba-pop brésilienne.

Sorti après le film brésilien culte « La cité de Dieu » (2002) de Fernando Meirelles, dans lequel il interprétait le rôle du chauffeur de bus « Mané Galinha », l’album « Cru » est enregistré en France après une rencontre entre Seu Jorge et le producteur français Jérôme Pigeon. Matthieu Chedid participe à l’enregistrement d’un titre de l’album, Tive razão et invite ensuite Seu Jorge en première partie d’un concert à Bercy. Ils se retrouveront ensuite à de nombreuses reprises en France et au Brésil. L’album « Cru » reçoit un franc succès.

Wes Anderson propose ensuite à Seu Jorge un rôle dans son film « Life Aquatic » (2004) aux côtés de Bill Murray, William Defoe, Cate Blanchett et Anjelica Houston, dans lequel il joue le rôle d’un musicien, Pelé Dos Santos. Pour l’occasion, il interprète plusieurs chansons de David Bowie en portugais. Récemment Seu Jorge a tourné dans le film « Marighella  » tourné en 2019 et sorti en 2021.

Devenu vedette internationale, l’ancien enfant des favelas est aujourd’hui un ambassadeur de la culture brésilienne et un artiste très engagé contre le racisme encore très présent au Brésil.

« Cru »

« Cru », un album de neuf titres d’une grande sobriété au niveau de l’orchestration, ce qui permet d’apprécier le chant et la sonorité de chacun des instruments utilisés.

L’album commence avec un thème d’amour, l’hypnotique et dansant Tive razão de Seu Jorge.

Plus loin, le chanteur interprète une deuxième composition de son cru, São Gonça, un morceau beaucoup plus dénudé qu’il exprime avec une grande tendresse, seul avec sa guitare acoustique.

Pris sur un rythme plus rapide que l’original de Serge Gainsbourg, la reprise de Chatterton ne respire pas la joie de vivre et distille un malaise certain, ce d’autant plus que la liste des « suicidés » ou « fous à lier » inclut plus de personnages que dans le morceau de référence parmi lesquels apparaissent des personnalités du XXème siècle comme le président brésilien Getulio Vargas ou Kurt Cobain, tous deux suicidés par balle.

Après ce titre rythmiquement enlevé advient le plus intimiste Fiore de la Città de Robertinho Brant. Entouré de Robertinho Brant (guitare acoustique), Pretinho Da Serrinha (cavaquinho et percussions) et Fabio Fonseca (synthétiseur), le chanteur est à la basse.

Le répertoire se poursuit avec le plus tonique Bem Querer de Carlos Da Fé et Dom Mita où le chanteur tient la guitare électrique accompagné par la basse de Marcelo Aube et les percussions de Pretinho Da Serrinha. Le titre balance au rythme des claquements de mains et des chœurs qui lui confèrent de douces couleurs. Avec les mêmes musiciens, Seu Jorge reprend le titre de Jerry Leiber et Mike Stoller, Don’t, au climat intimiste et délicat.

Dans un registre tout aussi délicat, Seu Jorge propose ensuite une version acoustique de Bola de Meia de Duani simplement accompagné par la guitare acoustique de Robertinho Brant. On écoute avec délice cette triste histoire d’amour que la voix et la guitare content avec une tendre mélancolie. C’est ensuite avec Una Mujer de Murilo Antunes et Robertinho Brant que se poursuit le répertoire. Tout aussi nostalgique que le précédent, il évoque lui aussi l’amour, la mer, le soleil… la vie.

« Cru » se termine avec une reprise de Eu Sou Favela de Noca Da Portela et Sergio Mosca. Seulement accompagnée de la cuica et des percussions de Pretinho Da Serrin, la voix du chanteur évoque avec une douce langueur le réel problème de société que constituent les favelas. Un dernier titre bluesy et entêtant qui engage à remettre l’album au début pour l’écouter encore et encore.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

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« Life is a Movie » par Laurent de Wilde Trio

« Life is a Movie » par Laurent de Wilde Trio

Un projet musical gorgé de vie et de swing

En trio avec le contrebassiste Jérôme Regard et le batteur Donald Kontamanou, le pianiste et compositeur Laurent de Wilde présente « Life is a Movie » et ses ambiances éclectiques irriguées de groove et de liberté. La vie d’un musicien narrée comme un film, au fil des rencontres et des imprévus de la vie. Un album élégant gorgé de vie et de swing.

visuel de l'album Life is a movie de Laurent de Wilde TrioSorti le 28 avril 2023, « Life is a Movie » (Gazebo/L’Autre Distribution) résonne comme la bande-son d’un voyage musical proposé par Laurent de Wilde Trio, au cœur du jazz et des émotions.

Pour le leader, ces émotions de la vie transparaissent à travers un éventail de morceaux « très différents, des morceaux gais des morceaux tristes, des morceau rapides, des morceaux lents, dans le film de sa vie il y a tellement d’influences différentes qu’on ne peut pas lui donner une tonalité particulière ».

« La vie c’est comme dans un film, parfois un film de Godard, parfois un film de Kubrick, parfois un film d’action, parfois un film d’amour, un film qui finit bien, un film qui finit mal. On a parfois l’impression d’habiter dans sa propre histoire sans en être vraiment l’acteur. On est plutôt le spectateur de sa propre vie et parfois on se retrouve bombardé à l’intérieur même de l’histoire et puis de temps en temps l’histoire vous laisse de côté, on s’aperçoit que c’est sa propre vie. » Laurent de Wilde

Laurent de Wilde

Musicien, producteur, écrivain et animateur radio multi-récompensé pour ses albums jazz et électro, Laurent de Wilde, né en 1960 à Washington, s’installe en France en 1964. Il fait ses études à Paris jusqu’à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, qu’il intègre en 1981. Il repart ensuite aux États-Unis en 1983. Il apprend le piano jazz à New York où il réside durant huit ans et se produit professionnellement.

Pianiste et compositeur

A la fin des années 80, il y enregistre en trio « Off the Boat » (1987) puis « Odd and Blue » (1989) avec Ira Coleman (contrebasse) et Jack DeJohnette (batterie) puis « Colors of Manhattan » (1990) en quartet avec Eddie Henderson (trompette), Ira Coleman (contrebasse), Lewis Nash (batterie).

Il revient à Paris en 1991 où il poursuit sa carrière de musicien. Il obtient le Prix Django Reinhardt en 1993 pour son album Open changes (1992) puis enregistre « The back burner » (1995) puis « Spoon-a-rythm » (1997) pour lequel il obtient la Victoire du Jazz de « Révélation de l’année ».

Durant les années 2000, il s’immerge dans l’électronique et produit 6 albums, « Time 4 change » (2000), « Stories » (2003), « Organics » ‘2004’, « PC Pieces » (2007), « Fly » (2010), puis « Fly Superfly » (2014). Puis il mène des projets plus variés, la poursuite de son trio jazz, la collaboration avec des artistes tels que Jacques Gamblin (Ce que le djazz fait à ma jambe, lectures musicales autour de textes de Gamblin) et Abd Al Malik (Gibraltar), la co-réalisation de deux documentaires pour Arte sur Monk (2010) et Mingus (2011) et une collaboration avec le conteur Souleymane Mbodj (Contes d’Afrique, 10 albums pour les éditions Milan).

En 2016, Laurent de Wilde sort « Riddles » (Gazebo). En 2017, l’année du centenaire de la naissance de Thelonious Monk, il crée le New Monk trio dédié aux compositions de Monk. En 2018, il reçoit Prix du meilleur disque français de L’Académie du Jazz pour son album « New Monk Trio ». Cette même année, il reçoit le titre d’Artiste de l’année aux Victoires du Jazz et le Grand prix du Jazz Sacem pour l’ensemble de sa carrière.

En 2019, il publie « Three Trios », un coffret qui réunit les trois albums « Odd & Blue » (1989), « Open Changes » (1993) et « The Present » (2006). En 2021, il publie « Whells », enregistré en duo avec Ray Lema.

Producteur

Sur le label Gazebo qu’il a fondé en 2010, il met en avant d’autres artistes du monde de jazz :

Animateur radio

En 2016, il entame sur TSF Jazz une carrière d’animateur radio avec « Portrait in jazz », une série d’émissions hebdomadaires où il invite des personnalités non musiciennes à parler de leur rapport personnel au jazz. Depuis 2020, il anime « On The Wilde Side », du lundi au jeudi (19h à 20h) sur Radio Classique.

Ecrivain

En tant qu’auteur, Laurent de Wilde a publié « Monk », un essai consacré à Thelonious Monk publié en 1997 puis en livre de poche Folio en 2017. En 1996, l’ouvrage a reçu le prix Charles-Delaunay du meilleur livre de jazz et en 1997 le prix de littérature musicale Pelléas. L’ouvrage a ensuite été porté à l’écran par Arte.

En 2016, chez Grasset paraît « Les fous du son. D’Edison à nos jours » qui est ré-édité chez Folio en 2019. Cette saga historique retrace les origines de la musique électronique et permet de découvrir les inventeurs et les inventions à l’origine des machines à produire du son avec de l’électricité, les synthés.

En 2023, avec l’auteur de bande dessinée Yvan Guillo alias Samplerman, il co-signe « Robert Moog », un ouvrage sur l’inventeur du synthétiseur modulaire, Robert Moog (1934-2005). Le livre est paru en mars dans la collection Supersoniques aux Éditions de la Philharmonie.

…. 2023, « Life is a Movie »

Laurent de Wilde trio©Leo Ouazan

Après un accident de moto qui l’a privé de l’usage de ses jambes juste après la crise du covid, Laurent de Wilde est de retour sur ses deux jambes, prêt à se remettre à danser et le 28 avril 2023, il sort « Life is a Movie » (Gazbo/L’Autre Distribution), avec le contrebassiste Jérôme Regard et le batteur Donald Kontomanou.

Toutes les compositions de l’album sont créditées à Laurent de Wilde sauf Easy come easy Go co-écrit avec Donald Kontomanou. « Life is a Movie » a été enregistré au Studio Gil Evans de la Maison de la Culture d’Amiens les 14 et 15 septembre 2022 par Dominique « Dume » Poutet assisté de Bertrand Hardi. L’album a été mixé et mastérisé par Dume.

Au fil des titres

Après les arpèges de l’introduction suggérant un flot incessant de vaguelettes, le trio joue la mélodie de La vague. Baignée d’allégresse, elle développe un élan vital inouï et génère des images de film jusqu’au final du morceau qui se termine sur un clapotis de marée basse.

Changement de climat avec Back on the beat et son riff groovy que le leader a écrit en pensant à Ramsey Lewis, disparu quelques jours avant l’enregistrement de l’album « Life is a movie ». Le jeu enthousiaste du pianiste, son sens de l’accentuation, du phrasé et la mise en valeur du thème le rattachent à grande tradition du trio piano/contrebasse/batterie.

Advient alors, comme en flottaison, le titre qui donne son nom à l’album. Quelque peu étonnante, l’atmosphère de Life is a movie suscite l’incertitude, comme si la musique hésitait avant de prendre une direction.

Le répertoire se poursuit avec Les paradis perdus, une composition nostalgique. Des pastilles adhésives appliquées sur les cordes du piano rendent le son de l’instrument proche de celui de la kora. Le batteur Donald Kontomanou ouvre Easy come easy go par des roulements percutants de caisse claire puis, avec une exubérante éloquence, le pianiste expose le riff de la mélodie. Son jeu effervescent au toucher percussif développe des fulgurances jusqu’au final bluesy en diable.

Le pianiste convie ensuite l’oreille à le suivre sur Inners Roads, les routes du lent voyage qu’il a fait à l’intérieur de lui-même, lorsqu’il était cloué au lit après son accident. Musique minimaliste, jeu de piano fluide, longues tresses de notes fluides et cristallines, jeu souple de la contrebasse, légèreté de la batterie. Get up and dance contraste avec le titre précédent par son climat explosif évocateur de la musique de Fela Kuti auquel Laurent de Wilde rend hommage. C’est avec ferveur que Donald Kontomanou déploie son solo sur un rythme d’Afrobeat évocateur de celui de Tony Allen.

Le trio interprète ensuite Liane et Banian, composition écrite par Laurent de Wilde pour son duo de piano avec le pianiste franco-congolais Ray Lema. Mélodie romantique et jeu aérien du piano, délicatesse du toucher du batteur sur peaux et cymbales, contrebasse mélancolique.

L’album se termine avec Mes insomnuits. Dans un contexte musical crépusculaire évocateur de l’atmosphère d’une série noire, le pianiste scande les paroles de son texte à la manière de Claude Nougaro. Il dédie ce titre à tous ceux et celles qui comme lui « peuvent avoir parfois du mal à dormir et pensent, à tort, qu’ils sont seuls dans leur cas »… on se promet de le mettre sur la platine en cas d’insomnies prochaines.

Pour écouter le trio de Laurent de Wilde, deux rendez-vous se profilent. Le samedi 20 mai 2023 à 21h à Roskoff, dans le cadre de la 8ème édition du festival « Jazz in Rosko » dont le pianiste est l’invité d’honneur et le directeur artistique et le mardi 06 juin 2023 à 21h à Paris au New Morning pour le concert de sortie de l’album.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

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Jazz Campus en Clunisois 2023 – La Programmation

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Jazz et musiques improvisées durant huit jours !

À Cluny, en Bourgogne du sud, du 19 au 26 août 2023, le festival « Jazz Campus en Clunisois » donne rendez-vous à un large public pour vivre au rythme du jazz et des musiques improvisées. Fidèle aux valeurs de ses origines, il propose un large panorama de cette « musique en état perpétuel de création ». L’occasion de retrouver près de quarante artistes, six ateliers musique et chant, deux ateliers jeune public, des bœufs jusqu’au bout de la nuit. Des musicien.ne.s de renommée internationale, des artistes créatifs au long cours et aussi de nouveaux venus qui sont les enchanteurs de demain.

Jazz Campus en Clunisois 2023 - La Programmation_affiche du festivalInscrite dans le champ des musiques de jazz d’aujourd’hui, la programmation 2023 de « Jazz Campus en Clunisois » propose un tableau vivant de la diversité d’expressions que recouvre le mot jazz aujourd’hui.

Comme le précise Didier Levallet, directeur de « Jazz Campus en Clunisois » depuis 1977, cette « pratique multiforme qui dialogue et échange avec toutes les forces vives du fait musical » est « un formidable trait d’union entre les racines populaires, les conceptions savantes, les nouvelles technologies parfois, comme à une forme de tribalisme planétaire ».

Depuis 45 ans à Cluny, Didier Levallet propose stages et concerts. Pour lui, le jazz est la « musique qui parle de nous et à nous : une musique heureuse, certainement bienvenue en tous temps, mais sans doute plus particulièrement ceux que nous traversons ». et il fait sienne la devise du saxophoniste Albert Ayler (1936-1970), « La musique est la force guérisseuse de l’univers ».

Les stages

A Cluny, les stages invitent à faire de la musique ensemble avec des intervenants qui, depuis quarante ans, sont choisis parmi les musiciens qui font la scène du jazz et des musiques improvisées d’aujourd’hui en France et en Europe.

Étendus ces dernières années aux enfants (7-11 ans), puis à la génération suivante (12-16 ans), ils sont complétés depuis l’an dernier par des concerts destinés aux tout-petits (6 mois-3 ans). Ces actions destinées au jeune public, loin de vouloir imposer un modèle musical unique qui ne saurait être à l’ordre du jour dans ces moments successifs de développement des personnes, s’appuient sur les précieux outils (re)mis à jour par le jazz : improvisation, rapport entre l’expression individuelle et le collectif, apprivoisement de l’imprévu et tout simplement, éveil au sensible sonore.

En 2023, interviendront durant les ateliers musique et chant et la fanfare : la saxophoniste Camille Maussion, le contrebassiste Pascal Berne, le guitariste David Chevallier, le batteur François Merville, le saxophoniste Sylvain Rifflet, la vocaliste Laura Tejeda. Étienne Roche et Michel Deltruc sont en charge de l’atelier fanfare.

Les concerts

« Chaque concert, chaque groupe d’artistes, a sa propre couleur, comme il convient - sinon, quel ennui. Mais le tout est un tableau vivant de ce dont cette musique en état perpétuel de création peut offrir – et donc partager.  » Didier Levallet

Cette année, les concerts vont se tenir dans des lieux patrimoniaux de Cluny, théâtre Les Arts, Farinier de l’abbaye, parc abbatial, écuries Saint-Hugues et aussi dans les rues de la ville. Des concerts chez l’habitant sont prévus en amont du festival, les 10 et 11 juin 2023, avec le violoncelliste Bruno Ducret.

Samedi 19 août 2023

Le festival ouvre à 20h30 au Farinier de l’Abbaye de Cluny avec le duo Céline Bonacina (saxophones, voix) / Laurent Dehors (clarinette, saxophone, cornemuse). Figures tutélaires des stages et des concerts de Cluny, les deux saxophonistes partagent l’amour de la musique et se donnent à fond quand ils jouent.

Dimanche 20 août 2023

A 20h30, le Farinier de l’Abbaye de Cluny accueille le Noé Clerc Trio. Formé en 2018, ce trio composé de Noé Clerc (accordéon), Clément Daldosso (contrebassiste) et Elie Martin-Charrière (batterie) délivre une musique vivante et savante qui fait écho aux musiques classiques, traditionnelles, blues et jazz.

Lundi 21 août 2023

A 20h30, on retrouve le quartet « The Source » sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny.

Arnault Cuisinier (contrebasse, chœurs) s’est entouré de Élise Caron (voix, flûte), Paul Jarret (guitare) et Edward Perraud (batterie, percussion) pour présenter une magnifique épopée lyrique sur des textes de l’Indien Rabindranath Tagore (prix Nobel de littérature 1913) et des poèmes d’Amérindiens. Un projet au carrefour de la poésie chantée et du jazz.

Mardi 22 août 2023

Présenté au Théâtre les Arts de Cluny à 20h30, le projet « L’Arbre Rouge » se veut une tentative d’unification, au moins pour le temps d’une représentation, des cultures du nord et du sud. Un lien entre les traditions (racines) et la modernité (ramifications, feuillage).

Inspiré par la puissance symbolique de l’arbre, lieu de discussions, de résolutions de conflits (L’Arbre à palabres), il est joué par un quintet à l’instrumentation atypique, à la lisière de la musique classique et du jazz, avec trois instruments à cordes, le violon de Clément Janinet, le violoncelle de Bruno Ducret et la contrebasse de Joachim Florent ainsi que trois instruments à vents, le saxophone ou la clarinette de Hugues Mayot et le basson de Sophie Bernado. La voix y est aussi utilisée comme un instrument supplémentaire. Un casting enthousiasmant.

Mercredi 23 août 2023

  • A La Ludoverte, à 10h, concert gratuit (sur réservation) pour les 0-3 ans. Il s’agit du projet « Friselis » proposé par la flûtiste et compositrice Sylvaine Hélary. Un programme pour quatre flûtes avec utilisation des techniques dites « étendues »qui donnent à entendre des sons soufflés, bruits de clefs, sifflements d’harmoniques ou tout autre timbre inattendu et subtil. Ambiances sonores centrées autour de mélodies et arabesques qui interrogent la lenteur et le rapport au temps, et aussi des envolées, des sursauts, des mots.
  • A 20h30, le Théâtre les Arts de Cluny accueille le pianiste Paul Lay, la chanteuse suédoise Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu qui présentent leur projet « Deep Rivers ». Le trio s’approprie et rend hommage aux musiques populaires de la fin du XIXe et début du XXe siècle qui avaient bercé les jeunes années des soldats américains, qui débarquaient en France, alors âgés de 20 à 30 ans. Voyage autour de 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone .

Jeudi 24 août 2023

  • A 19h, rendez-vous au Farinier de l’Abbaye de Cluny avec le « Trio Rhizome » qui réunit Claudie Boucau (flûtes), Alain Blesing (guitare), et Richard Héry (percussions, clarinette basse). Un jazz folk intimiste et coloré.
  • A 21h, le tromboniste Daniel Zimmermann se produit sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny et présente son projet « L’Homme à la Tête de Chou in Urugay » accompagné par Pierre Durand (guitare), Jérôme Regard (contrebasse) et Julien Charlet (batterie). Les quatre complices proposent des relectures malicieuses et des arrangements décalés des musiques de Serge Gainsbourg.

Vendredi 25 août 2023

  • Rendez-vous à 14h, aux Écuries Saint-Hugues de Cluny avec les musiciens formateurs (Camille Maussion, Pascal Berne, David Chevallier, François Merville, Sylvain Rifflet et Laura Tejeda) et les stagiaires de leurs ateliers respectifs pour la restitution des Ateliers de stage, sans oublier les Ateliers jeune public pilotés par Benoît Garnica (atelier 7-11 ans) et Cyril Hernandez (atelier 12-16 ans).
  • A partir de 20h30, on se retrouve au Théâtre les Arts de Cluny pour une soirée en deux temps.
    • En première partie, place au batteur Simon Goubert qui présente « LE Matin des Ombres », son projet solo, libre adaptation inspirée de : Etude sur les mouvements rotatoires, opus 45a & 45c, Etude 1 sur les densités et les volumes op.39bis, et Dialogue opus posthume pour 2 pianos et 8 mains, œuvres composées par Ivan Wyschnegradsky. L’occasion idéale de savourer/découvrir le drumming unique de ce batteur inouï qui évolue entre surpuissance et nuances.
    • En deuxième partie, entouré de Yoann Loustalot (trompette), Philippe Gordiani (guitares) et Benjamin Flament (percussions), le saxophoniste et compositeur Sylvain Rifflet vient présenter son projet « Aux Anges ». Une ode à ses proches, ses « anges », et aux personnalités qui ont influencé et nourri le leader.

Samedi 26 août 2023

  • A 11h, concert gratuit de l’atelier fanfare en Centre-Ville.
  • A 12h30, rendez-vous avec « Roots Trio » pour le Concert pique-nique gratuit dans le parc abbatial. Eric Houdart (saxophone), Étienne Roche (contrebasse) et Stéphane Pardon (batterie) délivreront en plein air leur musique très actuelle mais ancrée dans une tradition immémoriale.
  • A 20h30, au Théâtre les Arts de Cluny, le festival se termine avec le concert de « Shabda ». Autour de Yves Rousseau (contrebasse), Géraldine Laurent (saxophone alto), Jean-Marc Larché (saxophone alto), Jean-Charles Richard (saxophones), Johan Renard (violon) et Christophe Marguet (batterie). Un répertoire lyrique aux carrefour des styles, entre douceur et fougue.

Une fois de plus, la programmation attractive et variée de « Jazz Campus en Clunisois » étonne et ravit. En 2023, cet évènement demeure un festival à dimensions humaines et continue à mettre en regard l’appropriation de l’improvisation et de la musique de jazz avec ses manifestations les plus abouties.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

Pour sa septième et dernière soirée au Théâtre les Arts, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 affiche complet. Le compositeur, saxophoniste et clarinettiste Louis Sclavis vient en quintet présenter son projet « India ». Fusion entre son jazz toujours inventif et des réminiscences mélodiques issues en droite ligne de l’Inde. De Madras à Cluny en passant par Calcutta… les notes vagabondent.

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Néon & Unfolding

Pour sa cinquième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 accueille deux quartets sur la scène du Théâtres Les Arts de Cluny. Au programme, « Néon » puis « Unfolding – Baccarini/Melville ». Leurs univers différents déclenchent l’enthousiasme du public. Les contraintes formelles sont oubliées au profit d’une expression musicale libre et inventive.

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lions

Le 22 août 2024, la scène du Théâtre les Arts de Cluny accueille un groupe déjà venu en 2015, le trio qui réunit le violoncelliste Vincent Courtois et les deux saxophonistes Daniel Erdmann et Robin Fincker. Le trio présente son nouveau projet Line for lions, une musique fluide et complexe à la fois.

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Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Laurent Cugny Tentet présente « Zeitgeist »

Électricité et mélodies font bon ménage

Avec « Zeitgeist » Laurent Cugny livre sa définition du jazz : un langage musical universel qui traverse les époques et transcende les mélodies. Le pianiste dirige ici la fine fleur des musiciens hexagonaux réunis dans un tentet où chaque instrumentiste s’exprime avec une grande liberté. Électricité et mélodie font bon ménage. Un album jubilatoire.

visuel de l'album Zeitgeist de Laurent Cugny TentetMaître avéré et reconnu de la direction de grands ensemble, Laurent Cugny a réuni en 2022 un all-star de musiciens de jazz français pour jouer un répertoire inédit enregistré sur l’album « Zeitgeist » (Label Frémeaux & Associés) dont la sortie est annoncée pour le 14 avril 2023.

Le tentet à l’instrumentation quelque peu inhabituelle compte trois claviers électriques, deux batteries, une guitare, une contrebasse, une trompette, un saxophone soprano et une clarinette basse. Dans la plus pure tradition du jazz, une grande part est laissée à l’improvisation et à l’initiative des musiciens.

Ancré dans la grande tradition du jazz et du blues, « Zeitgeist » groove de bout en bout. Timbres et couleurs harmoniques s’unissent, se télescopent et explosent. Une musique singulière qui développe une vision universelle du jazz. Un régal absolu… dans l’esprit du temps, de notre temps.

Laurent Cugny

Pianiste et claviériste, arrangeur, chef d’orchestre, auteur, professeur…  la longue carrière de Laurent Cugny est prestigieuse et difficile à résumer.

Celui qui a joué et enregistré avec Gil Evans (1987), a dirigé le Big Band Lumière pendant 20 ans de 1980 à 2000 et le Gil Evans Paris Workshop de 2014 à 2018, a aussi été directeur de l’Orchestre National de Jazz (ONJ) de1994 à 1997.

Il a écrit un opéra-jazz, « La Tectonique des nuages », à partir d’une pièce de José Rivera sur une mise en scène de François Rancillac. L’œuvre a été créée en version concert en 2006 et reprise au théâtre de la Ville (Paris) en 2007.

Il a aussi écrit des ouvrages parmi lesquels on peut citer sans être exhaustif, « Las Vegas Tango - Une vie de Gil Evans » (1989), « Électrique - Miles Davis 1968-1975 » (1993), « Histoire du jazz en France – Tome 1 : du milieu du XIXème siècle à 1929 » (2014), « Hugues Panassié – Le Jazz Hot et la réception de l’œuvre panassiéenne » (2017) », ​ »Recentrer la musique – Tome 1 : audiotactilité et ontologie de l’œuvre musicale » (2021). « Recentrer la musique - Tome 2 : New Musicology et Heméneutique, peur de la musique, analyse » est annoncé pour 2023.

On peut aussi noter en 2022 chez Frémeaux & Associés, la sortie de « Histoire du jazz - Une musique pour les XXe et XXIe siècles », 4 CD qui retracent l’histoire du jazz né il y a 120 ans et qui n’a cessé d’évoluer dans toutes ses dimensions, musicales, sociales, culturelles, politiques, économiques. 4 CD comme un cours particulier de Laurent Cugny : « Méthodologie et Origines », « L’intrigue Linéaire principale (1917-1976) », « L’Ère Postmoderne (après 1976) » et « Le Jazz Vocal », 4h45 d’écoute pour découvrir l’histoire globale du jazz, de l’esclavage au label ECM.

Après une thèse de doctorat consacrée à l’analyse de l’œuvre de jazz publiée en 2009 sous le titre « Analyser le jazz » aux éditions Outre Mesure, Laurent Cugny a exercé diverses activités d’enseignement, de pratique collective et de recherche et publié de nombreux articles. Il a été nommé professeur de musicologie en 2006 à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV).

Il a par ailleurs signé de nombreux arrangements pour Lucky Peterson, Abbey Lincoln, David Linx, Juliette Gréco, Ricardo Teté, Viktor Lazlo, et pour bien d’autres encore.

En janvier 2023, Laurent Cugny prend les rênes de l’Orchestre des Jeunes de l’ONJ pour sa quatrième saison. Il a pour l’orchestre de sérieuses ambitions : « Sur le plan musical, ce qui m’intéresse est de voir comment des instrumentistes qui n’étaient pas nés au moment de la création de cette musique vont pouvoir s’en emparer, avec leur formation et leur culture musicale, nécessairement différente. J’essaierai de leur laisser la marge de liberté nécessaire pour qu’elles et ils soient en mesure de livrer une version nouvelle de cette musique. »

Enfin en 2023, il va tourner sur les scènes françaises avec le « Laurent Cugny Tentet » pour présenter sur scène le répertoire de son nouveau projet « Zeitgeist ».

« Zeitgeist »

Outre les 10 photos en noir et blanc des musiciens du tentet, le livret définit la musique et l’esprit de » Zeitgeist » en 28 mots et quelques ponctuations. Un propos synthétique et fort juste qui cerne l’essence même de la musique de cet album enregistré en septembre 2022 au Studio Midilive de Villetaneuse par Ludovic lanen qui en a aussi assuré le mixage.

« Zeitgeist
L’esprit du temps. Signes du temps.
De Louis Armstrong et des états d’âme indigo ?
Du swinging London, de Woodstock et Mister Foster
De notre temps ? »

Sur « Zeitgeist » on découvre avec bonheur l’essentiel de Laurent Cugny, son sens de la mélodie, sa vision intellectuelle de l’histoire du jazz et son goût du partage avec les musiciens qu’il a réunis autour de lui pour enregistrer les neuf pistes de l’album.

Le tentet réunit quelques-uns des musiciens les plus en vue dans le paysage actuel du jazz français. Autour de Laurent Cugny (piano électrique, Fender Rhodes) on retrouve Pierre de Bethmann (piano électrique Fender Rhodes), Laurent Coulondre (orgue Hammond B3), Manu Codjia (guitare), Quentin Ghomari (trompette), Martin Guerpin (saxophone soprano), Stéphane Guillaume (clarinette basse), Jérôme Regard (contrebasse), Clément Daldosso (contrebasse), Stéphane Huchard (batterie), Antoine Paganotti (batterie), Élie Martin-Charrière (batterie). On note que Stéphane Huchard et Stéphane Guillaume faisaient partie de l’ONJ que dirigea Laurent Cugny de 1994 à 1997.

Dans « Zeitgeist », dissonance et harmonie coexistent avec bonheur. Les textures acoustiques s’allient à l’énergie des instruments électrifiés. Les formules rythmiques alimentent le tissu collectif d’où se détachent les interventions inspirées des solistes. Tout concourt à faire de cet album un opus aux atmosphères « bleutées », raffinées, exaltantes et jubilatoires.

Au fil des pistes

C’est Liviore, une composition de Laurent Cugny qui ouvre l’album. Elle place au premier plan le saxophone soprano. Au gré d’une atmosphère évanescente et stratosphérique installée par les Fender Rhodes, la guitare et la section rythmique, le soprano élève des arabesques circulaires et s’envole. C’est ensuite la trompette à la sonorité embrumée dans les graves mais incisive dans les aigus qui génère un environnement trépidant avant de céder la parole à la clarinette basse dont les sons éclatants transportent la musique dans une sorte de jungle urbaine.

A partir de la version de Woodstock écrite en 1969 par Joni Mitchell, le tentet de Laurent Cugny invite à un voyage musical spirituel. Jouée par la trompette au timbre mélancolique puis par la guitare, l’orgue et les Fender Rhodes, la mélodie résonne comme un hymne éphémère.

Changement de dynamique et de climat avec Boogie Woogie Waltz écrit par Josef Zawinul en 1973 pour l’album « Sweetnighter ». La reprise proposée par le tentet met en orbite l’improvisation virtuose de la clarinette basse et le dialogue percussif de Stéphane Huchard et Antoine Paganotti. L’oreille est saisie par le chorus ébouriffant du Fender Rhodes soutenu par l’orchestre sur un jazz fusion bigrement funky et évocateur de la musique des années 70. Le répertoire se poursuit avec une version singulière de L’air que l’on respire, titre de Michel Jonasz sorti en 1996. Le tentet développe le morceau comme une ritournelle soul et mélancolique jouée sur un tempo de reggae électro-futuriste.

Avec Pyramidal Vision, Laurent Cugny rend hommage au pianiste, organiste et chanteur Delmar Brown disparu le 01 avril 2017 à New York. Il a été musicien régulier du big band de Gil Evans. Les arrangements de Laurent Cugny octroient une dimension apaisée à la composition qui groove pourtant avec allégresse au fil des chorus des deux Fender Rhodes.

On craque littéralement pour la version délicieuse et malicieuse du titre I want you des Beatles sortie en 1969 sur l’album « Abbey Road ». On est esbroufé par l’improvisation exaltante et inspirée de la guitare déchaînée et frénétique de Manu Codja. Du rock blues jazzy à se damner !

Composée par Laurent Cugny, Salamero laisse une grande part à l’improvisation jubilatoire de la guitare, met en valeur le soprano voltigeur et l’orgue Hammond enflammé de Laurent Coulondre et se termine avec le dialogue polyrythmique effréné de Stéphane Huchard et Élie Martin-Charrière.

La reprise de Mr Foster, composition de Miles Davis qui rend hommage au grand batteur, met en lumière les arabesques musicales de la clarinette basse de Stéphane Guillaume soutenue par le tempo rythmique indéfectible de la rythmique.

L’album se termine avec une délicieuse version de Mood Indigo, à partir des arrangements de 1931 de ce grand standard écrit par Edward « Duke » Ellington. En sourdine, la trompette tisse un phrasé mélancolique, la clarinette basse ronfle tel un trombone, le Fender Rhodes égrène des grappes de notes rayonnantes, la contrebasse de Clément Daldosso chuchote son chant boisé, la guitare s’envole avec lyrisme alors que l’orchestration transcende la mélodie. Un réel enchantement !

Pour écouter live la musique de « Zeitgeis » et retrouver sur scène le Laurent Cugny Tentet avec Pierre de Bethmann (piano électrique Fender Rhodes), Laurent Coulondre (orgue Hammond B3), Manu Codjia (guitare), Jérôme Regard (contrebasse), Stéphane Huchard (batterie), Antoine Paganotti (batterie), Sylvain Gontard (trompette), Martin Guerpin (saxophone soprano) et Stéphane Guillaume (clarinette basse), rendez-vous pour la soirée de clôture du festival « Jazz à Saint-Germain des Près », le 17 Mai 2023 à 20h30 à l’Amphithéâtre Jussieu Sorbonne Université, le 04 août 2023 au La Londe Jazz Festival (83) et à 19h le 16 décembre 2023 à Paris, au studio 104 de la Maison de la Radio et de la Musique.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

Pour sa septième et dernière soirée au Théâtre les Arts, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 affiche complet. Le compositeur, saxophoniste et clarinettiste Louis Sclavis vient en quintet présenter son projet « India ». Fusion entre son jazz toujours inventif et des réminiscences mélodiques issues en droite ligne de l’Inde. De Madras à Cluny en passant par Calcutta… les notes vagabondent.

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« Healing rituals » de Naïssam Jalal

« Healing rituals » de Naïssam Jalal

Rituels de sérénité

​Loin des colères et de la frénésie du monde, la flutiste et compositrice Naïssam Jalal met le cap sur la profondeur et la douceur avec « Healing rituals ». Elle a imaginé et créé huit rituels de guérison qui résonnent comme huit rituels de sérénité où se mêlent harmonies du Moyen Orient et lyrisme modal. Une musique acoustique et vibrante aux atmosphères apaisantes, intenses et lumineuses.

Après le double album « Un Autre Monde  » (Les Couleurs du Son//L’Autre Distribution) paru en février 2021, Naïssam Jalal est de retour avec « Healing rituals » (Les Couleurs du Son & L’autre distribution) sorti le 31 mars 2023.

Pour ce neuvième album en neuf ans, la flûtiste s’exprime au sein d’un quartet acoustique qui évolue entre orchestre de jazz contemporain et quatuor de chambre. Elle est entourée du violoncelliste Clément Petit, du contrebassiste Claude Tchamitchian et du batteur Zaza Desiderio.

« Healing rituals »… une musique très moderne, inspirée des traditions et de la transe, riche en énergie.

Le projet

Suite à une hospitalisation, la musicienne a pu mesurer la puissance curative de la musique qui l’a soulagée plus qu’aucune parole : « J’ai dû, à un moment douloureux de ma vie, passer quelques semaines à l’hôpital. Un ami musicien, est venu jouer dans ma chambre. L’impact de la musique a été très fort d’un point de vue moral, intérieur, mais aussi physiologique. Par souci de rendre à d’autres ce que j’ai eu la chance de recevoir, j’ai souhaité aller jouer en chambre. »

Elle affirme que « le corps et l’esprit en souffrance ont besoin d’une musique simple, belle, vrai, intense et répétitive pour retrouver un certain bien être… ces caractéristiques que l’on retrouve dans la plupart des musiques destinées à la guérison comme dans le zar en Egypte, le gnawa au Maroc, et dans de nombreuses musiques qui soignent. »

Visuel de l'album Healing Rituals de Naïssam JalalPour Naïssam Jalal, ces huit rituels de guérison « répondent aux trois impératifs du corps en souffrance : le silence, la transe et la beauté. Le silence pour l’apaisement. La transe pour l’oubli des douleurs et des angoisses. La beauté dont l’esprit a besoin de se nourrir pour retrouver l’espoir et l’envie de vivre face à la laideur du corps qui souffre. »

Elle a imaginé et composé ces huit rituels « en dehors de toute tradition » mais en lien avec « les éléments de la nature ». La rivière, la lune, le soleil, les collines, la brume, la forêt, le vent et la terre l’ont inspirée. Elle a tenté de « retranscrire en musique l’énergie puissante de chacun de ces éléments » pour recréer les sensations qu’ils ont créé en elle… calme, plénitude, émerveillement. Pour elle, « le lien aux éléments de la nature inscrivait [s]es rituels dans une filiation avec les autres musiques de guérison qui sont toutes liées, plus ou moins, à des croyances animistes. Même lorsqu’elles prennent place dans des sociétés musulmanes, ces musiques sont le fruit du syncrétisme entre l’islam et les croyances animistes ancestrales des populations qui les ont produites. »

« Healing rituals »

Nassam Jalal a choisi de s’exprimer en quartet au sein d’une formation acoustique composée de deux instruments à cordes, le violoncelle de Cément Petit et la contrebasse de Claude Tchamitchian et d’une batterie, celle de Zaza Desiderio.

Enregistré en septembre 2022 au Studio Gil Evans, « Healing rituals » propose une musique chambriste aux accents très contemporains dont le vocabulaire emprunte à de nombreuses traditions musicales qui l’inspirent parmi lesquelles entre autres, jazz modal, musiques du Sahara, gnawa, arabe classique, hindoutanie.

Au fil des titres

Rituel du vent invite à un voyage hypnotique. Chant de la voix en écho à celui de la flûte et du nay, son de l’archet sur les cordes du daf, jeu mystérieux et sombre de la contrebasse, batterie obsédante. Le répertoire se poursuit avec Rituel du soleil inspiré par l’astre éblouissant. Après le rif introductif de la contrebasse et du daf, le nay déploie ses volutes au-dessus des cordes et de la batterie. La transe gnawa est proche. On est éblouit par le contraste qui règne entre les sons aigus de la flûte et ceux de la rythmique. La partition est comme irradiée par la chaleur du Sahel.

Le jeu rythmique de la batterie étoffe Rituel des collines et suggère les grands espaces. Les arabesques lyriques de l’archet sur les cordes du violoncelle évoquent les rayons du soleil couchant sur les hauteurs. Plus loin, le lancinant Rituel de la rivière saisit par sa magie. Boucles rythmiques et riff réitératif de la flûte qui enroule ensuite ses volutes mélodieuses et aériennes au-dessus de la batterie, profond chorus de contrebasse… fluide, la rivière coule.

Après l’introduction flûte-contrebasse à l’archet de Rituel de la terre, la batterie entre en jeu et ouvre l’espace à la flûte lumineuse puis au chant qui s’élève telle une prière. La voix de Naïssam Jalal s’envole dans les aigus et sa complainte enveloppe les sons de la contrebasse. Voix, contrebasse, baguettes et flûte invitent ensuite à les suivre dans Rituel de la forêt. On croit entendre les chants des oiseaux et leurs becs qui frappent les arbres. On tombe sous le charme du chorus/dialogue fécond batterie/flûte. Puissent toutes les forêts prodiguer pareille musicalité !

La nuit tombe et advient Rituel de la lune. Une ligne de basse veloutée troue le silence de la nuit et introduit le thème. La flûte suggère la lumière de la lune. La contrebasse la rejoint. Se crée alors un climat apaisant puis le rythme s’accélère et les sons se densifient. Tous les instruments font écho à la flûte et à la voix de Naïssam Jalal qui pratique le parler-souffler avec une maîtrise inouïe. Revient ensuite le calme lunaire.

Dernier morceau de l’album, Rituel de la brume interpelle par la douceur de son climat voilé et par la lenteur expressive de la voix et des instruments. La musique chuchote et invite au songe.

Pour écouter Naïssam Jalal et son projet « Healing rituals », rendez-vous le 13 mai 2023 à 20j30 au Cheval Blanc à Schiltigheim (67300) et le 08 juin 2023 à 20h au Café de la Danse (Paris) pour le concert de sortie de l’album.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

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« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

« Moods », les émotions de Virginie Daïdé

Neuf tableaux, neuf respirations

​Trois ans après son premier album « Dream Jobim », la saxophoniste Virginie Daïdé poursuit son voyage musical avec « Moods ». Malgré sa pochette en noir et blanc, l’album ne manque pas de couleurs, celles des émotions qu’elle célèbre en quartet. Neuf tableaux, neuf ambiances, neuf humeurs, la vie en quelque sorte.

Visuel de l'album Moods de Virginier Daïde, Visuel de l'album Moods de Virginier DaïdeLa saxophoniste et compositrice Virgine Daïdé revient en quartet avec « Moods » (DSY/L’Autre Distribution), sorti le 31 mars 2023.

Avec le pianiste Nicolas Dri, le contrebassiste Thomas Posner et le batteur Tony Rabeson, elle invite à voyager dans ses états d’âmes sur un album dont les ambiances évoquent la respiration de la vie. De multiples influences jazz traversent « Moods », « d’inspirations du hard bop aux harmonies modales »

« Moods »… entre rêve et réalité, entre ombre et lumière. Un jazz contemporain sensible et délicat, élégant et onirique.

Le projet

Nul n’est mieux placé que l’artiste pour parler de son projet et Virginie Daïdé l’évoque ainsi : « La musique est mon miroir d’humeurs, une boîte où retrouver les émotions passées et reconstruire celles à venir. Elle nous permet de vivre hier, d’imaginer demain, de voyager en restant immobile ou de remettre ses idées en ordre car un accord a provoqué l’équilibre. Dans « Moods », je recherche cette osmose de styles et de figures musicales qui, extraites de leurs socles, peuvent librement danser ensemble. »

« Moods » a été enregistré les 18 et 19 octobre 2022 au Studio Sextan à Malakoff (France) puis mixé et enregistré par Alban Sautour.

Il en résulte un album avec un répertoire de neuf titres parmi lesquels sept sont crédités à Virginié Daïdé, Castle à Thomas Possner et Paris Menthe à Nicolas Dri. L’opus illustre tout à fait les propos de Virginie Daïdé : « J’aime laisser vivre les notes. Partager les mélodies avec la rythmique, la contrebasse. Qu’il y ait de l’espace. Et comme me dit Tony, il faut entendre les oiseaux … »

Le saxophone ténor au jeu fluide et velouté, le piano inspiré et flamboyant, la contrebasse solide et charpentée et la batterie souple et dynamique partagent les notes, croisent les mélodies, brossent des ambiances, construisent des tableaux irradiés de soleil ou nimbés d’ombres.

Au fil des plages

En ouverture, Three On The Road ondule avec allégresse suivi de Seeing You dont les changements d’humeur musicale, enthousiasme ou calme, ne manquent pas de swing. Profilé dans la mouvance d’un jazz plus classique, One More swingue avec optimisme et les chorus de piano et de saxophone débordent de feeling.

Zig Zag sautille de joie et fait dialoguer en contrepoint piano et saxophone. Changement d’ambiance avec Castle. Voyage imaginaire au climat vaporeux où le saxophone étire les notes et raconte une histoire. Le solo de contrebasse lui répond et lui dit son étonnement. Promenade dépaysante et fort plaisante.

Véritable concentré de hard bop, Moods Up distille de la bonne humeur à revendre. Chorus flamboyants du ténor, piano volubile, contrebasse tonique, batteur tout en souplesse. On se régale de bout en bout. Paris Menthe contraste ensuite par sa douceur et sa nostalgie qui ondoient.

Plus loin, Summer Moods permet d’apprécier l’élégance du ténor qui chante, les accents plein de ferveur du solo de piano. Le morceau invite à espérer le retour de l’été et de ses belles humeurs. L’album se termine sur un rythme ternaire avec la tendresse pleine de mélancolie de J&E dont la douceur ravit et engage à la rêverie.

Pour écouter Virginie Daïdé Quartet, rendez-vous le 07 juin 2023 à 21h au Jacques Pelzer Jazz Club de Bruxelles (Belgique), le 08 juin 2023 au Jazzclub Da Muze à Anvers (Belgique), le 09 juin 2023 au 27bflat à Bruges (Belgique). ICI, pour accéder à l’ensemble des dates de concerts de Virginie Daïdé.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lions

Le 22 août 2024, la scène du Théâtre les Arts de Cluny accueille un groupe déjà venu en 2015, le trio qui réunit le violoncelliste Vincent Courtois et les deux saxophonistes Daniel Erdmann et Robin Fincker. Le trio présente son nouveau projet Line for lions, une musique fluide et complexe à la fois.

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