Clin d’œil à RP3 & « In Odd We Trust »

Clin d’œil à RP3 & « In Odd We Trust »

Étrange rêve groovy

En 2020, Rémi Panossian Trio fête ses dix années d’existence et saisit l’occasion pour sortir un cinquième opus. Le titre, « In Odd We Trust », et la pochette annoncent la couleur. Étrange, vous avez dit étrange ?… en fait, pas si étrange que cela de la part de ce trio RP3 inventif et espiègle. Cet album anniversaire aurait tout aussi bien pu s’intituler « Dream & Groove ».

Depuis 10 ans, Rémi Panossian Trio, ou plus simplement RP3, n’a eu cesse de se démarquer dans le très dense univers des trios jazz piano-(contre)basse-batterie. De « Add Fiction » (2011) à « Morning Smile » (2017), en passant par « RP3 » (2015) puis « Bbang » (2016), le pianiste Rémi Panossian, le contrebassiste Maxime Delporte et le batteur Frédéric Petitprez ont élaboré leur musique. Elle évolue dans un périmètre dont les limites semblent extensibles et dont les codes sont en prise avec le monde actuel.

RP3 a construit sa musique en référence à une recette savamment dosée dont le trio préserve le secret. En effet, dans leur shaker les trois bartenders mixent en toute liberté impros jazz et riffs pop, rythmique rock et mélodies lyriques, le tout pimenté d’un zeste de folie et d’un soupçon d’étrangeté. « In Odd We Trust » (Add Fiction/L’Autre distribution), le cinquième album du trio annoncé pour le 31 janvier 2020 ne déroge pas à sa cuisine savante et son écoute ne laisse pas indemne.

Étrange, vous avez dit étrange ?

couverture de l'album In Odd We Trust de RP3A dire vrai, la pochette de l’album affiche plus d’étrangeté que la musique. Au recto comme au verso coexistent absurde, fantaisie, imaginaire et surréalisme.

Sur le recto on trouve des rappels de titres de l’album, un clou et une panthère, des collines avec le Christ d’Ipanema et la statue de la Liberté, un auto portrait de Van Gogh qui aurait avalé une pieuvre, des animaux farceurs. Dans le ciel, des oiseaux en vol, une soucoupe volante, des dirigeables, des ballons en baudruche et un astronaute fou. Sur un banc trois vieillards grimés assis sur un banc avec à leurs pieds un téléphone rouge (!), une bouteille (vide?) après une partie de bowling et en arrière-plan, trois silhouettes dans le sable occupées à jouer ou à plonger dans une baignoire (vide sans doute)… quant au verso, on y devine des champignons (hallucinogènes), Autant dire que ça plane!

On l’aura compris, pour le trio tout est possible, rien n’est inimaginable.

« In Odd We Trust »

Sur les dix plages de l’album le trio en communion propose un jazz contemporain contrasté. La musique navigue entre énergie et poésie, légèreté et facétie, fluidité et groove. On est frappé par la mise en place rythmique, les riffs mélodiques entêtants et la liberté des improvisations.

En ouverture, la rythmique binaire rock de Seven Hills devient organique et le piano fait tourner en boucle la mélodie métronomique qui n’en finit pas de groover. Le trio continue avec Vengeance tardive, une mélodie élastique et sautillante qui se densifie sans pour autant perdre sa bonne humeur que le piano espiègle insuffle.

Plus loin, le piano déambule paisiblement sur After Van Gogh, une ballade mélancolique qui inspire à la contrebasse un solo poétique et au piano un jeu sensible. Advient ensuite Dr Vincent, une composition au climat funky que n’aurait pas renié Horace Silver. Riche en contrastes, le thème donne à entendre des ruptures fort maîtrisées dans les cadences rythmiques et les développements mélodiques. Ce morceau porte en lui l’essence même de l’art de ce trio acoustique.

Habile à distiller les contrastes, RP3 continue avec Bye Bye Tristesse qui se métamorphose en bain de jouvence après un court solo ensoleillé de contrebasse et une méditation pianistique. Après une telle plénitude, le climat de Junkie Babies assombrit le paysage musical. Les arpèges répétitifs du piano instillent d’abord une dose d’étrangeté puis la tension monte sur le clavier jusqu’à atteindre une transe radieuse.

Songe éveillé, Walking Trees évoque une randonnée musicale au-dessus de laquelle plane le fantôme d’un trio mythique, celui d’E.S.T. La promenade continue avec Wind Memories où la tristesse rêveuse du piano ruisselle tout au long du motif continu de contrebasse que soutiennent les balais mousseux de la batterie. RP3 excelle de complicité sur Think One Thing and Sing dont la ligne mélodique réitérative permet au piano virtuose de groover en totale symbiose avec la rythmique tendue.

L’album se termine avec le très singulier Le Clou et la Panthère. Après un début pseudo laborieux se développe une ligne de basse continue puis un chorus étincelant du piano, un solo ardent de la batterie et après une tension extrême, le trio facétieux fait se dégonfler la (panthère) musique.

« In Odd We Trust », un album/cocktail savamment dosé et addictif en diable. Après une première gorgée du mélange on est tenté par une deuxième puis on en redemande une troisième avant de se jeter sur la piste suivante et d’écluser les dix titres jusqu’à plus soif !

Pour retrouver RP3 et les ambiances contrastées de l’album « In Odd We Trust », plusieurs RV se profilent. Le 05 février 2020 au Metronum de Toulouse, le 21 février 2020 à La Maison du Savoir de Tarbes et le 10 mars 2020 à Paris au New Morning. ICI, pour plus de détails sur la tournée de RP3

Obradović-Tixier Duo – « A Piece of Yesterday »

Obradović-Tixier Duo – « A Piece of Yesterday »

Après le silence musical imposé par la pandémie, la batteuse Lada Obradović et le pianiste David Tixier présentent leur quatrième album, « A Piece of Yesterday ». Avec neuf compositions originales, le Obradović-Tixier Duo met un conte en musique pour se souvenir d’hier, pour vivre au temps présent et se projeter afin de construire de nouveaux lendemains.

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Laurent Coulondre propulse « Meva Festa »

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Avec « Meva Festa », Laurent Coulondre livre un album explosif. Au fil des pistes, Laurent Coulondre communique sa vision de la musique, de la vie et du partage. Chaque titre constitue une promesse d’évasion. L’album respire la joie de vivre et communique l’envie d’exulter. Placé placé sous le signe du soleil et de l’exotisme, « Meva Festa » porte bien son nom, un mélange de catalan et de brésilien qui se traduit par « Ma Fête »…. tout un programme !

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André Minvielle revient avec « Ti’bal Tribal »

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Sur « Ti’bal Tribal », André Minvielle mène le bal avec la verve, l’humour et l’inventivité qui lui appartiennent en propre. Il propose un bal euphorique et effervescent où se téléscopent valse et cumbia, cha-cha et fandango. Avec sa fille Juliette et son complice de longue date, Fernand « Nino » Ferrer, le batteur et chanteur gascon fait danser la vie et le jazz. La frénésie affleure !

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Coup de cœur pour François Ripoche & « Happy Mood! »

Coup de cœur pour François Ripoche & « Happy Mood! »

Jazz pêchu & Bonne Humeur à revendre

Il était une fois… un saxophoniste nantais, François Ripoche qui réunit autour de lui six pointures du jazz d’aujourd’hui pour célébrer l’énergie et l’improvisation collective, Steve Potts, Glenn Ferris, Louis Sclavis, Geoffroy Tamisier, Darryl Hall et Simon Goubert. La fin de l’histoire…  se nomme « Happy Mood! », un album réjouissant et généreux, joyeux et plein d’allant qui retrouve l’esprit populaire du jazz des origines. Du jazz pêchu qui met de bonne humeur !

C’est un all-stars de musiciens parmi les plus inventifs et exigeants des improvisateurs jazz d’aujourd’hui que le saxophoniste et compositeur nantais François Ripoche a convié autour de lui pour enregistrer l’album « Happy Mood! » (Black & Blue/Socadisc) à sortir le 31 janvier 2020.

Couvertue de l'album Happy Mood! de François RipocheLe projet réunit du beau monde, Américains et Français, jeunes et moins jeunes. Tous se connaissent, certains ont joué ensemble mais jamais tous les sept n’ont été réunis, François Ripoche (saxophone ténor), Steve Potts (saxophones soprano et alto), Glenn Ferris (trombone), Louis Sclavis (clarinettes), Geoffroy Tamisier (trompette), Darryl Hall (contrebasse) et Simon Goubert (batterie). Au final une grande cohésion les réunit et l’album témoigne de l’entente hors pair de ce groupe.

Autour de ses compositions et de deux reprises, François Ripoche et six personnalités du jazz actuel célèbrent l’improvisation collective. « Happy Mood! » résonne comme un hymne joyeux évocateur des fanfares originelles. Une musique tonique et généreuse qui donne du ressort et engendre la bonne humeur !

François Ripoche

A l’initiative du projet « Happy Mood! », le Nantais François Ripoche se définit lui-même comme « Saxophoniste, bricoleur (claviers, batterie, électronique) et jazzman ». Musicien improvisateur dans l’âme, il est engagé dans de nombreuses aventures musicales et artistiques parmi lesquelles « Francis et ses Peintre »s, « Francis et ses Peintres + Katerine », « La Tête et les Jambes » avec Hélena Noguerra et des ciné-concerts.

Le saxophoniste François Ripoche, album Happy Mood!

François Ripoche©Richard Dumas

Avant de découvrir le jazz, de suivre ensuite un cursus au conservatoire de Nantes puis des stages auprès de Jo Lovano, Dave Liebman ou Lee Konitz, et de collaborer avec Steve Potts, Sarah Lazarus, John Betsch, Jean-Jacques Avenel, Georges Arvanitas, Alain Jean-Marie ou Simon Goubert, François Ripoche a débuté l’apprentissage du saxophone dans l’harmonie municipale de sa commune.

Avec en mémoire le son des fanfares déambulant dans les rues et les clubs de la Nouvelle-Orléans, il se souvient que le jazz a été une musique de fête. Sur ces bases, il conçoit sept compositions originales auquel il associe deux reprises, Auprès de mon arbre de Georges Brassens et Music Matador d’Eric Dolphy élément fondateur de son projet. Il décide ensuite de donner une grande part à l’improvisation polyphonique propre au jazz des origines, cette forme de jazz où l’ensemble du groupe improvise en même temps autour du thème exposé par un soliste. Pour ce faire, il envisage de convoquer une « fanfare » de vents avec cuivres (trompette et trombone) et bois (clarinette et saxophones) que soutient une section rythmique (contrebasse et batterie).

Il lui reste alors à inviter les musiciens profilés pour le projet, d’excellents improvisateurs rompus à l’invention collective.

Le septet Happy Mood

Pour François Ripoche l’équation est simple, s’adresser à de fins improvisateurs qui soient désireux de jouer ensemble. Il en réfère aux musiciens avec lesquels il a échangé depuis 25 ans ou à d’autres avec qui il a plus récemment partagé des moments musicaux… autour de lui il réunit donc du beau monde, un casting prestigieux qui regroupe :

  • Steve Potts (saxophones soprano et alto), compagnon de Charles Lloyd, Eric Dolphy, Roy Ayers, Richard Davis, Joe Henderson, Dexter Gordon, Johnny Griffin, Ben Webster, Hal Singer ou encore l’Art Ensemble of Chicago et surtout du batteur Chico Hamilton et de Steve Lacy pendant 26 ans.
  • Glenn Ferris (trombone), a croisé Stevie Wonder, Philly Joe Jones, Billy Cobham, Tony Scott, Michel Petrucciani, Jack Walrath, Martial Solal, Chris Mc Gregor, Archie Shepp et bien d’autres.
  • Louis Sclavis (clarinettes), figure majeure de la musique improvisée européenne dont la liste des rencontres musicales est longue de Michel Portal à Marc Ducret en passant par Henri Texier, Aldo Romano, Didier Levallet, Dominique Pifarély, François Merville sans omettre Evan Parker, Antony Braxton, Cecil Taylor et tant d’autres encore
  • Simon Goubert (batterie), premier batteur à recevoir le Prix Django Reinhardt de l’Académie du Jazz, maitre ès baguettes toujours en recherche d’expériences, de Christian Vander à Abbaye Cissoko avec des aventures partagées auprès de Dave Liebman, Bernard Lubat, Martial Solal, René Urtreger, Ricardo Del Fra, Steve Grossman, Sonny Fortune, Alain Jean-Marie, Christian Escoudé, Jacky Terrasson, Eric Watson, Lee Konitz,.
  • Darryl Hall (contrebasse), auréolé du prestigieux Prix Theloulious Monk, apprécié pour son groove et son swing par Hank Jones, Tom Harrel, Howard Johnson, Robert Glasper, Christian McBride, Geri Allen, Dianne Reeves, Stefon Harris, Benny Golson ou encore Laurent de Wilde et Christian Escoudé
  • Goeffroy Tamisier (trompette), tricoteur de sons recherché pour sa musicalité, créateur de l’ensemble OLH Acoustic, présent aux côtés du groupe indian jazz music MUKTA, membre de l’ONJ de Claude Barthélémy, auteur de compositions pour pour Kenny Weelher.

Certes « Happy Mood! » regroupe sept figures du jazz contemporain connues pour leur exigence et leur inventivité et dont la réputation d’improvisateur n’est pas usurpée mais de fait, le septet sonne vraiment comme un groupe. Entre contrebasse et batterie, la « mini fanfare » invente une musique puissante et décoiffante, explosive et généreuse.

Au fil du répertoire

A la croisée des styles et des genres, François Ripoche écrit sept compositions originales aux titres évocateurs et peu anodins.auxquels s’ajoutent deux reprises.

Brassens et Dolphy

C’est avec délicatesse que le leader a réarrangé Auprès de mon arbre écrit en 1965 par Georges Brassens. Sur un tempo de ballade, ténor, trombone, clarinette basse et trompette soufflent leurs phrases nostalgiques évocatrices du regret. L’album se termine avec Music Matador d’Eric Dolphy que le combo revitalise. Trompette et trombone se câlinent, ténor et alto se courtisent.

Compositions originales

D’emblée propulsé dans la cour de récré de la Moyenne section, on rejoint les enfants qui égrènent leurs mélodies. Air festif de l’alto qui dialogue avec la batterie puis chant plus rugueux du trombone organique. On se prend à danser avant que ne sonne la fin de la récré. Ce sont ensuite des musiciens enthousiastes qui dessinent la Funky Town de François Ripoche. Sur une ligne de basse funky, la mélodie joyeuse se déploie dans la ville. La clarinette limpide et boisée dit le plaisir de se promener les mains dans les poches alors que la batterie pirouette dans les rues.

Le décor change plus tard quand d’un magma sonore chaotique émerge une histoire mingusienne et furieuse en diable où soprano et clarinette basse n’en finissent pas de courir alors que le collectif en osmose accompagne Le mièvre et la tordue.

Engagé via le collectif Philomélos pour soutenir de jeunes migrants isolés réfugiés à Nantes, François Ripoche inclut dans le répertoire le titre Lampedusa où les souffles des instruments errent comme les âmes de naufragés échoués. Climat ellingtonnien, trombone aux inflexions bluesy, alto mélancolique. On ne ressent guère d’espoir au sein de ce cauchemar.

Stone renvoie ensuite à Milestones de Miles Davis dont on perçoit des échos. Les instruments courent sans fin et font valser leurs improvisations successives, trombone effervescent, alto fiévreux, clarinette en ébulition et trompette exaltée. On en ressort essouflé pour succomber à Ivresse Urbaine et ses arrangements cafardeux. Le collectif met en valeur le chorus enivrant de la contrebasse, le solo grisant de la trompette et ses fulgurances, les élucubrations et les grognements de la clarinette basse qui évoque la phraséologie d’Eric Dolphy. On a la tête qui tourne et le pas peu sûr.

Plus loin, les musiciens épinglent « les puissants » dont les discours politiques affichent des Convictions à géométrie variable. Le climat musical évoque celui d’une foire d’empoigne où se succèdent les envolées tourbillonnantes de l’alto, de la clarinette, du ténor et du trombone. Leurs échos volubiles rappellent l’ambiance des fêtes néo-orléanaises et même si le débat tourne à la cacophonie joyeuse. Après ce titre on demeure conforté dans l’idée qu’il vaut mieux fréquenter les salles de concert que les meetings politiques pour être sûr de demeurer de bonne humeur !

Porté par un septet prestigieux, le vitaminé « Happy Mood! » célèbre l’improvisation. Il tire son inspiration de jazz des origines dont il retrouve l’esprit et offre une musique généreuse dont les accents dynamiques insufflent la joie de vivre. De ses neuf plages coulent des flots de bonne humeur à écouter sans modération et à partager largement en attendant d’écouter le septet en concert.

Obradović-Tixier Duo – « A Piece of Yesterday »

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André Minvielle revient avec « Ti’bal Tribal »

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Jazz à Vienne 2020 – Swing XXL le 09 juillet

Jazz à Vienne 2020 – Swing XXL le 09 juillet

Wynton Marsalis & Jazz At Lincoln Center-Count Basie Orchestra

Le festival « Jazz à Vienne » lève le voile sur la programmation de la soirée du 09 juillet 2020. Elle s’annonce « Swing » avec Wynton Marsalis & Jazz at Lincoln Center et The Legendary Count Basie Orchestra avec Patti Austin pour un hommage à Ella Fitzgerald. Du Swing XXL avec deux big bands sur la scène du Théâtre Antique !

Après avoir dévoilé son affiche et annoncé les quatre premiers noms de la programmation de sa 40ème édition en décembre 2019, le festival Jazz à Vienne met l’eau à la bouche aux amateurs de big bands en révélant l’intitulé et la teneur de la soirée du 09 juillet 2020.

Cette « Soirée Swing » XXL va rassembler deux big bands mythiques du jazz, Jazz at Lincoln Center avec Wynton Marsalis et The Legendary Count Basie Orchestra avec Patti Austin.

Jazz At Lincoln Center avec Wynton Marsalis

Wynton Marsalis Soirée Swing XXL l 09 juillet 2020 à Jazz à Vienne

Wynton-Marsalis©Frank Stewart

Natif de la Nouvelle Orléans et membre illustre de la famille Marsalis du pianiste Ellis Marsalis, le trompettiste Wynton Marsalis a été révélé dans les années 80 alors qu’il tournait avec les Jazz Messengers d’Art Blakey.

Aujourd’hui il inscrit son travail dans la tradition du jazz originel et dans ce cadre assure la direction musicale du Lincoln Center Jazz Orchestra, big band. Cet orchestre figure au sommet de la hiérarchie mondiale des plus célèbres big bands.

La dernière venue du Lincoln Center Jazz Orchestra dont Wynton Marsalis remonte à 2009 et son retour sur la scène du Théâtre Antique de Vienne est un évènement réjouissant.

Count Basie Orchestra dirigé par S. Barnhart avec Patti Austin

 Dirigé par le trompettiste Scotty Barnhart, le légendaire Count Basie Orchestra renoue lui-aussi avec le Théâtre Antique de Vienne.

Count Basie Orchestra Soirée Swing XXL le 09 juillet 2020 à Jazz à ViennePatti Austin avec Count Basie Orchestra Soirée Swing XXL le 09 juillet 2020 à Jazz à VienneSa dernière prestation à Vienne remonte en effet à 1997 et nul ne se plaindra du retour de ses 18 musiciens. Pour l’occasion le mythique big band va interpréter des morceaux de son tout dernier album « Ella 100 », annoncé pour le 02 août 2020 sur le label Concord Jazz. L’orchestre accueille la chanteuse Patti Austin qui interprète d’ailleurs plusieurs morceaux sur l’opus que le big band a enregistré en hommage à Ellla Fitzgerald.

Avec la chanteuse, le Count Basie Orchestra fera la part belle à l’album phare « Ella and Basie », sorti en 1963 et à n’en pas douter, interprètera Baby Come to Me, How Do You Keep the Music Playing, Satin Doll, Honeysuckle Rose ou encore Ain’t Misbehavin et aussi quelques pièces du trio de Patti Austin

RV avec « Jazz à Vienne » le 09 juillet 2020 pour vivre une Soirée Swing XXL avec deux des plus prestigieux Big Bands sur la Scène du Théâtre Antique de Vienne

Obradović-Tixier Duo – « A Piece of Yesterday »

Obradović-Tixier Duo – « A Piece of Yesterday »

Après le silence musical imposé par la pandémie, la batteuse Lada Obradović et le pianiste David Tixier présentent leur quatrième album, « A Piece of Yesterday ». Avec neuf compositions originales, le Obradović-Tixier Duo met un conte en musique pour se souvenir d’hier, pour vivre au temps présent et se projeter afin de construire de nouveaux lendemains.

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Laurent Coulondre propulse « Meva Festa »

Laurent Coulondre propulse « Meva Festa »

Avec « Meva Festa », Laurent Coulondre livre un album explosif. Au fil des pistes, Laurent Coulondre communique sa vision de la musique, de la vie et du partage. Chaque titre constitue une promesse d’évasion. L’album respire la joie de vivre et communique l’envie d’exulter. Placé placé sous le signe du soleil et de l’exotisme, « Meva Festa » porte bien son nom, un mélange de catalan et de brésilien qui se traduit par « Ma Fête »…. tout un programme !

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André Minvielle revient avec « Ti’bal Tribal »

André Minvielle revient avec « Ti’bal Tribal »

Sur « Ti’bal Tribal », André Minvielle mène le bal avec la verve, l’humour et l’inventivité qui lui appartiennent en propre. Il propose un bal euphorique et effervescent où se téléscopent valse et cumbia, cha-cha et fandango. Avec sa fille Juliette et son complice de longue date, Fernand « Nino » Ferrer, le batteur et chanteur gascon fait danser la vie et le jazz. La frénésie affleure !

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Xavier Desandre Navarre signe « In-Pulse 2 »

Xavier Desandre Navarre signe « In-Pulse 2 »

Groove subtil et pulsation vitale

Six ans après l’album « In-Pulse », le percussionniste-batteur Xavier Desandre Navarre signe « In-Pulse-2 ». Sur ce deuxième opus, il grave avec In Pulse Quartet, une musique où une pulsation vitale abreuve mélodies et improvisations. Une musique ouverte et lumineuse pourvoyeuse d’images et de sensations

Couverture de l'album In-Pulse 2 de Xavier Desandre NavarreSurnommé « Le Sorcier » par ses pairs, Xavier Desandre Navarre donne une suite à l’album « In-Pulse » sorti en 2014. A l’image de la pochette joyeuse et colorée, la musique de l’album « In-Pulse 2 » (Cristal Records/Sony Music Entertainment) se pare de contrastes.

Annoncé pour le 31 janvier 2020, l’opus réunit autour du batteur-percussionniste l’équipe déjà présente sur le disque précédent, Stéphane Guillaume (saxophones ténor & soprano, clarinette basse), Emil Spanyi (piano) et Stéphane Kerecki (contrebasse).

« In-Pulse 2 » délivre une musique généreuse dont les couleurs et les climats ne manquent ni d’énergie ni de nuances. Les pulsations rythmiques font circuler une force vitale qui irrigue les mélodies et stimule les improvisateurs. Lumineuse, souple et nuancée, la musique génère images et sensations dont la teneur évolue au fil du répertoire.

Xavier Desandre Navarre

Percussionniste et batteur français, Xavier Desandre Navarre associe instruments traditionnels et effets électroniques. Il utilise une multitude de sonorités différentes qui colorent son langage musical et nourrissent son inventivité. Pour lui, « Le jazz est un creuset où toutes les influences musicales et impressions peuvent se donner rendez-vous ».

Imprégné de jazz et de musiques du monde, ce rythmicien émérite a collaboré avec des artistes issus de courants différents, musiques actuelles avec les Rita Mitsouko, world music avec Manu Dibango, électro avec Laurent Garnier, jazz aux côtés de Michel Portal, de Laurent Cugny, de l’ONJ de Denis Badault, Youn Sun Nah (sur les albums « Lento », « Voyage » et « Same Girl »). Très apprécié des musiciens nordiques, Xavier Desandre Navarre a l’occasion de se produire et d’enregistrer avec Lars Danielsson, Ulf Wakenius, Caecilie Norby et Nils Peter Molvaer.

Sideman apprécié, il est aussi compositeur et leader. Ainsi il joue ses propres compositions en solo (Beat Body Soul solo concert) ou avec In Pulse Quartet, le quartet de jazz acoustique avec lequel il a enregistré « In-Pulse » (2014) et « In-Pulse-2 » à sortir le 31 janvier 2020 chez Cristal Records.

« In-Pulse 2 »

Le répertoire de quinze titres compte un morceau de Don Cherry, Guinea, neuf compositions de Xavier Desandre Navarre et autres cinq plages signées des quatre musiciens.

Pourvoyeur d’images et de sensations, l’album coloré propose une alternance de morceaux aux climats oniriques et d’autres plus exultants. Ce contraste se retrouve même quelquefois au sein d’un même morceau comme Grass Valley qui débute par un climat pastoral qu’enflamme ensuite le solo lumineux du piano et le chorus flamboyant du saxophone ténor.

Dialogue entre la contrebasse chantante et le steel drum, What a Cool Day prolonge son atmosphère chimérique dans Cool B où le soprano dessine des arabesques shortériennes. Les couleurs rythmiques de Mandingo dépaysent la musique du côté de l’Afrique et inspirent le ténor impétueux et la contrebasse organique. La même africanité rythmique parcourt Guinea qui met en lumière la clarinette basse et évoque l’univers d’Henri Texier.

Plus loin, Raoul entraîne la musique au-delà des genres et des frontières musicales en créant une tension collective qui donne à percevoir l’entente du quartet. Au jeu enthousiaste du piano se rallient palmas, castagnettes, chants et batterie bouillonnante. Entre souples phrasés et fulgurances, le ténor chante le blues sur Coquelicot puis devient coloriste, volubile et flamboyant pour déployer avec allégresse une tempête de notes In The Garden. Sur l’éloquent Belly Button et le musclé Smoking Tree, le quartet s’aventure sur les sentiers d’un jazz véhément et moderne où la trame rythmique confine à la transe.

Co-signées par les quatre musiciens, cinq autres plages réservent de beaux moments d’improvisation. Seeds of Memories, courte déambulation onirique à l’atmosphère nébuleuse, le méditatif In a Water Drop, le bucolique Clear Lake, le délicat Talking in the Moon illuminé par le jeu rayonnant du piano et la marche mystérieuse de Procession in The Mist où la caravan’quartet s’achemine sur un rythme lancinant.

Porté par la pulsation vitale et le groove subtil de Xavier Desandre Navarre, « In-Pulse-2 » invite à un voyage onirique et coloré.

Pour retrouver In pulse Quartet avec Stéphane Guillaume (saxophones, clarinette basse), Stéphane Kerecki (contrebasse) et Emil Spanyi (piano), RV à Paris le 04 mars 2020 à 21h au Studio de l’Ermitage.

Obradović-Tixier Duo – « A Piece of Yesterday »

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Carmen Souza célèbre Horace Silver – « The Silver Messengers »

Carmen Souza célèbre Horace Silver – « The Silver Messengers »

Du jazz pimenté de résonances cap-verdiennes

Dans son neuvième album « The Silver Messengers », Carmen Souza célèbre le pianiste Horace Silver disparu il y a cinq ans. Avec son indéfectible complice, le bassiste Theo Pascal, la chanteuse aux origines cap-verdiennes rend hommage au pionner du hard-bop. Elle reprend des titres du répertoire de son aîné auxquels s’ajoutent deux morceaux originaux. Le jazz pimenté de résonances créoles du Cap-Vert envoûte et séduit. Une belle réussite !

Pianiste emblématique et pionnier du hard bop, Horace Silver (1928-2014), a été une grande influence dans la carrière et le parcours musical de l’auteure-compositrice-interprète Carmen Souza.Carmen Souza célèbre Horace Silver

Tous deux partagent le même héritage capverdien transmis par leurs familles. Aujourd’hui, la chanteuse célèbre la musique du pianiste Horace Silver sur « The Silver Messengers » (Galileo/MDC/Pias) à paraître le 24 janvier 2020.

Entourée de Theo Pascal (basse/basse électrique), Elias Kacomanolis (batterie/Percussions) et Benjamin Burrell (piano), Carmen Souza (chant et guitare) a enregistré les onze plages de l’album, entre Londres et Lisbonne.

« The Silver Messengers »

« En grandissant, j’écoutais beaucoup les disques de mon père, qui étaient principalement de la musique instrumentale du Cap-Vert… Quand j’ai écouté Horace Silver pour la première fois, j’entendais la même vibration, le même swing, la même intention, la même harmonie et mélodie, des mouvements familiers, des cadences, des changements d’accords, je pouvais entendre le son de mon enfance, mais avec une texture et un parfum différents, c’est-à-dire du jazz ». Carmen Souza

Le titre de l’album, « The Silver Messengers », résonne par ailleurs comme un clin d’œil à la vie d’Horace Silver dont il reprend le nom, Silver, auquel est accolé Messengers, en référence au légendaire groupe de « Jazz Messengers », d’Art Blakey auquel le pianiste a participé et où il a élaboré hard-bop et jazz funky.

Indéniablement, « The Silver Messengers » célèbre Horace Silver avec un répertoire de onze titres parmi lesquels figurent neuf compositions du pianiste. La filiation revendiquée par la chanteuse Carmen Souza est donc très explicite. En effet, Carmen Souza et Theo Pascal ont retravaillé six morceaux auxquels ils ont ajouté de nouvelles paroles créoles. Trois autres pièces du pianiste déjà reprises par la chanteuse les côtoient, Song for My Father, Cape Verdean Blues et Pretty Eyes. Lady Musica et Silver Blues, deux chansons originales composées par Carmen Souza et Theo Pascal sont dédiées à Horace Silver, complètent le line-up.

Ainsi, en disciple convaincue, Carmen Souza continue à porter le message de la musique d’Horace Silver à laquelle elle croit et qu’elle honore avec brio. Elle parvient à demeurer fidèle à l’esprit de l’art d’Horace Silver tout en insufflant sa propre singularité dans l’œuvre du pianiste.

La voix singulière de Carmen Souza

Au fil des années, Carmen Souza a développé un chant singulier reconnaissable entre tous. Dès les premières notes on identifie sans aucune hésitation sa voix pétillante aux accents malicieux, ses vocalises périlleuses et son timbre tout à tour acidulé ou rugueux mais toujours chaleureux.

Après un premier album « Ess ê nha Cabo Verde » (2005) sans aspérité, la chanteuse développe petit à petit son chant si particulier dont on saisit déjà les accents en 2008 sur « Verdade ». « Protegid » marque une nouvelle étape, en proposant une World Musique originale où le jazz affleure avec une première version de Song for my Father d’Horace Silver.

En 2012, sur « Kachupada », le jazz s’invite de nouveau avec une version espiègle de Donna Lee et une autre de My Favorite Things. En 2015, dès la première écoute de l’album « Epistola », on identifie la voix de Carmen Souza sans aucun risque de se tromper. Sur l’album, elle reprend aussi Cape Verdean Blues d’Horace Silver et offre une version épique de Moonlight Serenade. Sur l’album « Creology » sorti en 2017, la chanteuse lance avec brio un pont entre musique créole capverdienne et jazz. Elle libère sa voix malicieuse et donne libre cours à son chant singulier.

Aujourd’hui, avec un contrôle inouï, le chant de Carmen Souza virevolte entre aigus et graves, caresse les notes avec langueur, crie avec espièglerie, chuchote ou se blottit entre les lacis rythmiques. Elle ponctue ses scats périlleux d’onomatopées pétillantes durant lesquelles la voix acidulée se perche très haut dans les aigus, se lâche et plonge dans les graves rugueux où elle se love avec une sensualité caressante. Au final, au grain unique de sa voix d’alto, la chanteuse allie une virtuosité vocale totalement maîtrisée.

Au fil des pistes

Pièces déjà au répertoire de la chanteuse

Hormis Song for my Father sur lequel on observe le même tempo que le titre original enregistré sur l’album au titre éponyme sorti en 1964 chez Blue Note et une grande proximité entre le chorus vocal de la chanteuse et celui du pianiste, Carmen Souza prend ses distances avec les tempi des versions d’origine qu’elle accélère ou ralentit à l’envi.

Sur Cape Verdean Blues, la chanteuse prend le parti d’insuffler un nouvel éclat à l’univers du pianiste. Sa voix singulière et envoutante impulse la joie de vivre en adoptant un tempo plus rapide que celui la version enregistrée en 1965 par Horace Silver. Par contre, le chant facétieux de la chanteuse ré-enchante un rythme composé, le titre Pretty Eyes enregistré par le pianiste en 1964. Elle en propose une version empreinte de délicatesse.

Nouvelles reprises

Carmen Souza métamorphose avec bonheur le célèbre Señor Blues (1957) dont elle étire la mélodie et… le blues devient psalmodie. Sur un rythme très ralenti par rapport à la version originelle de 1972 et habillée de paroles en créole capverdien, la mélodie de Kathy dégage une saudade où se mêlent joie et tendresse. De sa voix voilée, sensuelle et quelque peu espiègle, la chanteuse imprime un tempo de calypso à Soul Searching une composition de 1971. Avec souplesse, Benjamin Burrell s’envole dans un chorus funky salsa.

Pris sur un tempo moins rapide que l’original de 1966, Nutville propose des cadences rythmiques complexes sur lesquelles la voix mélancolique et sensuelle caresse. Le quartet s’amuse par contre à détricoter The Jody Grind auquel il impulse un tempo beaucoup plus enlevé que l’original de 1966. Le titre laisse percevoir la complicité extrême qui règne entre la chanteuse et le bassiste. En effet, soutenue par la solide ligne de basse et la batterie efficace, la voix agile impulse une énergie funky à la mélodie tout en conservant une incroyable légèreté.

On demeure pantois à l’écoute de la version que Carmen Souza propose de la composition d’Horace Silver, St Vitus Danse (1959). Durant quatre minutes, le morceau sert de tremplin à la voix qui exécute un scat acrobatique dont les écarts et les onomatopées bopisantes débordent d’enthousiasme. La section rythmique s’amuse et jongle avec le rythme sans aucun faux pas.

Compositions originales

Lady Musika permet à la chanteuse d’exprimer avec allégresse et légèreté son identité en créole cap-verdien, sans départir son expression de nostalgiques intonations. Silver Blues termine l’album sur une rythmique subtile qui permet à la voix de gagner en profondeur et en nuances et de poser l’empreinte d’un groove organique mais soyeux.

Dans « The Silver Messengers », Carmen Souza célèbre Horace Silver auquel elle rend un hommage brillant et singulier. Avec allégresse et espièglerie, la chanteuse épice un jazz riche en influences soul,latines et funky. Un album solaire, vibrant et pimenté.

Pour s’immerger dans l’album « The Silver Messengers » et ses superbes ambiances, RV avec Carmen Souza (chant et guitare), Theo Pascal (basse et c.basse), Elias Kacomanolis (batterie) et Ben Burrell (piano) à Paris le 26 février 2020 à 21h30 au Sunside.

Obradović-Tixier Duo – « A Piece of Yesterday »

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Laurent Coulondre propulse « Meva Festa »

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André Minvielle revient avec « Ti’bal Tribal »

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Retour de Gregory Porter avec « Revival »

Retour de Gregory Porter avec « Revival »

Bientôt… la sortie de l’album « All Rise »

Le 17 janvier 2020 marque le retour de Gregory Porter avec « Revival », son nouveau single paru chez Decca/Blue Note. Cette bonne nouvelle en cache une autre et pas des moindres, puisque ce single annonce la sortie du sixième album studio du chanteur, « All Rise », attendu pour le 17 avril 2020.

retour de gregory Porter avec RevivalChanteur de jazz lauréat de deux Grammy Awards, Gregory Porter possède une des plus belles voix de sa génération. Le 17 janvier 2020 le baryton revient avec « Revival ».

Ce nouveau single est annonciateur de la sortie prochaine de son sixième album studio, « All Rise » à venir le 17 avril 2020 chez Decca Records/Blue Note.

De réjouissantes perspectives musicales !

Bientôt… « All Rise »

Gregory Porter avec Revival annonce la sortie de All Rise“All Rise” ponctue le retour de Gregory Porter en 2020 à son écriture originale avec des paroles imprégnées de détails de la vie réelle et pour le chant, un mélange de jazz, de soul, de blues et de gospel.

Produit par Troy Miller avec des crédits à Laura Mvula, Jamie Cullum et Emili Sande, l’album « All Rise » témoigne de l’évolution de l’art de Gregory Porter vers quelque chose de plus intime, plus universel mais toujours chargé d’émotion.

De 2010 à 2020

« All Rise » s’inscrit dans la continuation d’une histoire commencée en 2010 avec « Water » lequel album a été suivi de « Be Good » en 2012.

En 2013 le succès du chanteur se confirme avec l’album « Liquid Spirit » (Blue Note/Universal) qui a remporté le Grammy du meilleur album vocal. En 2016, « Take Me to the Alley », lui aussi récompensé d’un Grammy Award, met en évidence le talent inné du baryton pour transcender les genres, blues, soul, gospel, jazz. Sur cet album il se fait le porte-voix de son époque.

En octobre 2017, avec « Nat King Cole & Me » (Blue Note/Universal) le crooner rend un vibrant hommage à la figure mythique qui a influencé sa musique et sa vie, Nat King Cole.

La belle énergie de « Revival »

Pour patienter et attendre la sortie de l’album « All Rise » annoncé pour le 17 avril 2020, on se réjouit du retour de Gregory Porter avec « Revival » que l’on se propose d’écouter. La vidéo donne un aperçu de la tonalité joyeuse et optimiste de l’album à venir.

Porteur l’ADN de Gregory Porter, entre jazz et pop mais surtout profondément enraciné dans la soul et le gospel, « Revival » constitue une belle manière de commencer 2020 !

Obradović-Tixier Duo – « A Piece of Yesterday »

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André Minvielle revient avec « Ti’bal Tribal »

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Grégory Privat revient avec « Soley »

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« Spirituality, Optimism, Light and Energy for You »

Trois ans après « Family Tree », le pianiste Grégory Privat revient en trio avec Chris Jennings et Tilo Bertholo. Son album « Soley » est comme irradié de la lumière de l’étoile solaire. Chargé d’énergie, l’album navigue sans frontières entre jazz, musiques caribéennes, électroniques et chant. La musique invite à l’optimisme et à l’espérance.

Après l’envoutant et vibrant « Family Tree » (ACT/PIAS) paru en 2016, le pianiste Grégory Privat annonce la sortie de son album « Soley » (Buddham Jazz/L’Autre Distribution) attendu pour le 31 janvier 2020. Comme le promet son titre,l’opus propose une musique lumineuse et généreuse.

« Soley »… un concentré de lumière

C’est sur son propre label, Buddham Jazz, que Grégory Privat présente son cinquième album enregistré en février 2019 au Studio La Buissonne par Nicolas Baillard.

Grégory Privat revient avec SoleyLe pianiste a conçu son cinquième album comme un concept sous-tendu par son titre, « Soley », soleil en créole. Grégory Privat a en effet profilé son album comme un symbole, celui d’une « lumière porteuse d’espoir »« Spirituality, Optimism, Light and Energy for You« … et de fait, il ne s’agit pas de vaines promesses car une luminosité joyeuse et colorée se dégage des quinze titres de « Soley », tous composés par le leader.

Autour du pianiste sont réunis deux musiciens qui pour lui possèdent les qualités idéales. Le batteur Tilo Bertholo, déjà présent à ses côtés sur le précédent opus, possède les codes du jazz, mais aussi ceux de la musique martiniquaise et de la pop. Imprégné de musique classique et de jazz, le contrebassiste Chris Jennings est quant à lui « ouvert à toutes les expérimentations ».

Élégance, frénésie et poésie

Avec une liberté peu commune, le trio explore l’espace musical. Au-dessus des spirales polyrythmiques de la batterie et du solide soutien harmonique de la contrebasse, le piano comme libéré de la gravité, construit et déconstruit les mélodies. Les élans de la batterie stimulent les boucles entêtantes du piano et les vagues électroniques du clavier croisent les échos vibrants des nappes vocales éthérées.

« Soley » dispense une musique enveloppante, tour à tour élégante, frénétique ou poétique.

Au fil du répertoire

Après Intro et son atmosphère planante, le répertoire s’achemine dans un dynamisme ascensionnel vers le lumineux Soley où piano et voix s’élèvent avec légèreté au-dessus d’une rythmique solide et tonique. L’album se termine sur un titre au tempo ternaire et à la résonance très jazz, Waltz for M. P., un hommage sensible à Michel Petrucciani.

Le voyage musical proposé par le trio est ponctué par deux morceaux joués en duo. Le mélancolique Prélude où dialoguent piano et la contrebasse dont le jeu à l’archet laisse pantois. L’énergique Interlude riche des échanges de la batterie avec le piano et le clavier.

Sur Las, le pianiste chante ses difficultés à se lever chaque jour mais le titre résonne comme une incitation à se réveiller à la vie et à tout ce qu’elle offre. Ouvert par un riff lancinant de contrebasse, Le Pardon se développe entre nappes électroniques, mélodies mélancoliques aux accents orientaux et battements énergiques sur fûts et cymbales. A la toute fin, le piano largue les amarres. Comme libéré de la pesanteur, il s’élève au- dessus de la mêlée rythmique, comme pour atteindre le soleil.

Sur Sergueï, le piano se fait royal. Poussée par une main énergique gauche pulsatile, soutenue par la batterie explosive et la contrebasse tellurique, la main droite aérienne explore le clavier. Seducing The Rain advient ensuite comme un répit lumineux et salvateur. Une ballade en suspension dont la mélodie poétique jouée avec délicatesse par le piano, charme l’oreille. Les cymbales frissonnantes et la contrebasse terrienne contribuent pour beaucoup au climat rassérénant du morceau.

La complicité qui unit les trois musiciens génère de riches échanges comme dans Manmay où le vibrant chorus de contrebasse propulse le piano dans un superbe solo. Comme dopé par l’énergie de l’astre, le trio illumine Transfiguration, autre morceau phare de l’album où Grégory Privat confirme sa place parmi l’élite des pianistes de jazz.

Tout concourt à faire de « Soley » un album singulier qui cabote entre tradition et avant-garde sans vraiment se déterminer. Le trio complice offre un arc-en-ciel d’émotions où se mêlent joie et mélancolie.

Pour retrouver la musique de « Soley » et Grégory Privat (piano) en trio avec Chris Jennings (contrebasse) et Tilo Bertholo (batterie),  RV à Paris les 27 et 28 janvier 2020 à 19h30 et 21h45 au Duc des Lombards et au New Morning, le 21 avril 2020.

Obradović-Tixier Duo – « A Piece of Yesterday »

Obradović-Tixier Duo – « A Piece of Yesterday »

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André Minvielle revient avec « Ti’bal Tribal »

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Coup de Cœur pour « Cuban Jazz Report »

Coup de Cœur pour « Cuban Jazz Report »

Du Jazz cubain sans blabla et une descarga enflammée !

Sorti le 10 janvier 2020 sous le label Stunt, « Cuban Jazz Report » réunit une équipe de choc autour du percussionniste cubain Eliel Lazo. Avec le pianiste “Caramelo de Cuba”, le bassiste Yasser Pino et le batteur Raul Pineda, il développe une musique spontanée, ancrée dans les racines du jazz et celles de la musique afro-cubaine africaine. Avec créativité, les quatre musiciens explorent les rythmes et joignent leurs voix aux instruments. Un jazz cubain moderne et sans blabla qui enflamme une descarga festive !

En 2014, le percussionniste cubain Eliel Lazo introduit la musique cubaine sur les scènes du Danemark où il réside. Il lance les « Cuban Nights » où il invite artistes locaux et cubains pour des soirées musicales qui connaissent un succès grandissant.couverture de l'album Cuban Jazz Report Pour monter plus haut la barre  et célébrer plus encore le jazz cubain, il décide de réunir autour de lui une dream-team inouïe, le légendaire pianiste Javier “Caramelo de Cuba” Masso, le bassiste organique Yasser Pino et le batteur incroyable Raul Pineda.

Les quatre musiciens entrent en studio en 2019 et enregistrent « Cuban Jazz Report » (Stunt Records/Una Volta Music).

Sorti le 10 janvier 2020, l’album « Cuban Project » possède une fraîcheur et une spontanéité rarement présentes en studio et fort éloignées des formats compassés et rabâchés que proposent nombre d’albums étiquetés latin jazz. Entre les quatre musiciens s’opère une osmose incroyable qui génère une musique festive et authentique.

« Cuban Jazz Report »… une pure réussite qui engendre un plaisir sans réserve. Écouter l’album, c’est pénétrer dans un univers musical intense où coexistent explosions rythmiques et tendres nostalgies. Congas, piano, basse, batterie et voix s’allient pour animer une descarga euphorique où vibrent tous les sens !

« Cuban Jazz Report », l’équipe

L’alchimie qui règne entre les quatre membres de l’équipe de « Cuban Jazz Report » repose en grande partie sur l’expérience de chacun des musiciens et leur maîtrise des fondamentaux de la musique qui les a nourris.

Eliel Lazo, polyrythmicien et compositeur

Eliel Lazo a commencé à jouer très tôt et a étudié à l’école de percussion d’Oscar Valdés, ancien chanteur et percussionniste, du groupe Irakere. En 2003, à 19 ans, Eliel Lazo remporte le prestigieux Percuba International Percussion Prize. Après une première invitation au Danemark en 2014, il y retourné et s’y installe en 2007.Cuban Jazz Report avec Eliel Lazo

Il a joué avec Michel Camilo, Chucho Valdés, Changuito, Herbie Hancock, Oscar Valdés, Airto Moreira. Il a collaboré avec les groupes cubains Diakara et Habana Ensemble et a travaillé avec le Danish Radio Big Band, Blanco Y Negro, WDR Bigband d’Allemagne et BBC Bigband du Royaume-Uni.

Après son premier album « Art Ensemble of Habana » il a sorti « Blanco Y Negro », son premier enregistrement avec Stunt Records, puis « El Conguero » sous le même label et a participé à de nombreux autres albums dont « Cuban Flavor » et « Spirituals » avec The Danish Radio Big Band. Son album de 2015, « Eliel Lazo and the Cuban funk Machine » avec le saxophoniste ténor américain Bob Mintzer et une brochette de musiciens cubains, danois et suédois rend hommage au funk des années 70 et au songo cubain. Eliel Lazo est reconnu aujourd’hui comme un maître des congas.

Yasser Pino, souple et organique

Né à La Havane, Yasser Pino réside aujourd’hui à Copenhague, au Danemark. Diplômé en tant que concertiste et professeur de guitare classique du Conservatoire « Amadeo Roldan » à La Havane en 1995, il est également diplômé de contrebasse et professeur du Conservatoire rythmique de Copenhague où il enseigne la contrebasse, la guitare et la basse électrique depuis 2006.

À Cuba, il a joué entre autres avec Chucho Valdés et Roberto Fonseca. Son assise très solide fait de lui un bassiste recherché. Actuellement, il collabore à de multiples projets et groupes parmi lesquels entre autres, Jonas Johansen, Steen Rasmussen, Calixto Oviedo, Eliel Lazo, The Afrocuban All Stars, Cubanismo, Harold Lopez-Nussa Trio. En 2014 il a sorti l’album « Natura » son projet de jazz latin « The Latin Syndicate » dans lequel intervient Eliel Lazo.

Raul Pineda, solide et élégant

Né et élevé à La Havane, ce batteur figure parmi les meilleurs et les plus novateurs batteurs latins. Raul Pineda a combiné les techniques de la batterie moderne à la nature complexe de la musique afro-cubaine. Son style très technique et élégant résulte de cet alliage unique et lui vaut d’avoir été lauréat d’un Grammy Award et d’avoir joué ou enregistré avec Chucho Valdés, Michel Camilo, Mike Stern, Arturo Sandoval, Bob Mintzer, Kazumi Watanabe, Claudio Roditi, Miguel Anga Diaz, David Sanchez, Omar Sosa et bien d’autres encore.

“Caramelo de Cuba”, brillant et expressif

Né à La Havane, Javier “Caramelo de Cuba” Masso a étudié le piano classique et cubain, les percussions classiques et cubaines, la composition, l’orchestration et la direction d’ensembles musicaux, à l’école de musique « Amadeo Roldon » et à l’Escuela Nacional de Art de La Havane. Il est remarqué sur les scènes de Cuba dès l’âge de 15 ans et entreprend une tournée internationale à 17 ans. Il enregistre ensuite avec le pianiste Gonzalo Rubalcaba. Après une carrière acclamée par tous les critiques musicaux, il est devenu aujourd’hui l’un des pianistes les plus reconnus de Cuba, sur l’île mais aussi à l’international. Honneur suprême, il a été reconnu par le maestro Chucho Valdés comme l’un de ses favoris.

Au fil des titres de « Cuban Jazz Report »

Havana Chants ouvre l’album par un superbe mélange de chants, de rythmes afro-cubains et de jazz. Après le chœur des musiciens qui chantent la rumba sur un mode yoruba, le piano s’enflamme sur la rythmique endiablée menée par les congas et la batterie puis le quartet adopte un tempo jazz soutenu avant de revenir dans la dynamique cubaine… impossible de résister à cette fête dionysiaque qui invite à la transe.

Le piano mène ensuite le jeu sur Cromason qui invite à danser au rythme d’un mambo. Le clavier brode une ode au bonheur, la contrebasse profonde prend le relai et après un pur moment de délice, le climat tourne à l’euphorie collective. On tombe ensuite sous le charme de la Caminadora, une complainte tapissée de rumba et portée par le chant mélancolique du percussionniste.

les musiciens de l'album Cuban Jazz ReportTrès vite, la nostalgie disparait dès que débute A Cuban Blues. Chorus enfiévré de contrebasse, piano exalté convoquant le bebop, rythmique incroyable impulsée par la batterie et les percussions qui rivalisent d’énergie. Le quartet change ensuite de registre avec Nuevo Amanecer, un blues fulminant articulé sur des rythmes de cha-cha-cha. Un bain de jouvence qui fait de l’œil à Weather Report.

Après l’euphorie on savoure le brin de romantisme qu’insuffle Para Luisa sur un tempo de bolero. Une ballade bienvenue qui incite à la rêverie. Plus loin, un dialogue de congas et batterie ouvre One night one song, après quoi le groupe vocalise à l’unisson. Le chorus flamboyant du piano transporte la musique sur un danzon qu’un solo de batterie porte à l’incandescence jusqu’au final où batterie et percussions rivalisent en un feu d’artifice rythmique.

La fête continue avec Monday Evening. Son climat effervescent et ses voix évoquent la musique de Chick Corea et portent des échos de flamenco. Le piano survolté ne manque quant à lui ni de subtilité, ni d’inspiration. Entrainé ensuite par le rythme et le chant du percussionniste, le quartet invite à marcher avec lui en direction d’une cérémonie incantatoire où voix et instruments se mêlent avec bonheur. Avec Yo Soy, l’album se termine en un feu d’artifice. Tel un bouquet final, ce dernier morceau porte à son paroxysme rythmes et chants cubains alors que le son électrique du clavier relie la tradition à la modernité.

De bout en bout des dix plages de « Cuban Jazz Report », on reste saisi par l’originalité de cette musique qui allie avec un naturel inouï, rythmes de claves afro-cubains, force émotionnelle des chants traditionnels aux harmonies et improvisations du jazz. Sous le charme de la musique et pour ne pas quitter le quartet fusionnel, on laisse tourner en boucle la musique jusqu’au bout de la nuit…

Obradović-Tixier Duo – « A Piece of Yesterday »

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Paul Lay revient avec « Deep Rivers »

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Hommage musical riche en émotions

Le pianiste Paul Lay revient en trio avec la chanteuse Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu déjà présents à ses côtés sur le splendide « Alcazar Memories ». « Deep Rivers » résonne comme un voyage autour de 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone. Le trio rend hommage aux musiques populaires de la fin du 19ème et du 20ème siècle. Le répertoire s’enrichit de quatre compositions du pianiste rejoint par quatre invités. Les émotions sont au rendez-vous.

Dix ans après la sortie de son premier album « Unveiling » chez Laborie Jazz, Paul Lay revient avec « Deep Rivers » (Laborie Jazz/Socadisc/IDOL) sorti le 10 janvier 2020. L’album répond à une commande destinée à commémorer les 100 ans de l’arrivée du jazz en Europe. Le pianiste retrouve la chanteuse suédoise Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tallieu, partenaires avec lesquels il avait déjà enregistré « Alcazar Memories » (2017) dont on a pu apprécier la musicalité.

Paul Lay

Depuis ses débuts, le pianiste orthézien a développé une expérience très large qui lui a permis de s’exprimer en solo ou en leader à la tête de ses trios ou quartet, mais aussi dans les groupes de Riccardo Del Fra, Géraldine Laurent, Ping Machine et Eric le Lann avec lequel il a d’ailleurs enregistré « Thanks A Million » (2018) qui célèbre la mémoire et l’œuvre de Louis Armstrong. Parmi les nombreux prix prestigieux reçus par Paul Lay, on peut citer le Prix « Django Reinhardt » qui l’a distingué en 2016 meilleur artiste de jazz français de l’année.

Fin mélodiste doté d’une technique imparable au service d’une imagination impressionnante, Paul Lay demeure ancré dans la tradition qu’il renouvelle avec subtilité. Inspiré, le pianiste développe une expression très personnelle d’où est absente toute reproduction et tout étalage. Virtuose, il prend de la distance avec la technique et développe une identité singulière. Son jeu allie force et sensibilité, élégance et finesse, le tout exposé avec générosité, aisance et toujours un brin d’humour,

« Deep Rivers »

Pqul Lqy revient avec Deep RiversPaul Lay demeure fidèle au Label Laborie Jazz avec lequel il collabore depuis dix années. Après quatre opus, « Unveiling » en 2010, « Mikado » en 2014, « The Party » et « Alcazar Memories » en 2017, son cinquième album « Deep Rivers » sorti le 10 janvier 2020 plonge dans les musiques populaires de la fin du XIXème et début XXème siècle.

L’album fait suite à une demande que le pianiste a reçu de Matthieu Jouhan alors qu’il préparait les évènements liés au centenaire de l’arrivée du jazz en Europe, en 1918 et particulièrement le centième anniversaire du premier concert de jazz, le 12 février 1918 à Nantes.

Accompagné de la chanteuse suédoise Isabel Sörling et du contrebassiste Simon Tailleu, le pianiste Paul Lay reprend des chansons folkloriques américaines de la fin de la guerre de Sécession jusqu’aux années 60. A ces titres emblématiques, spirituals et folksongs, écrits tant au Sud qu’au Nord des USA scandent le droit à la dignité et à la liberté, s’ajoute Go to Hell, un titre de Nina Simone qui leur fait écho. Par ailleurs, quatre compositions personnelles du pianiste sont mises en miroir face à ces compositions historiques. Sur trois d’entre elles il est rejoint par quatre invités, le batteur Donald Kontomanou, le tromboniste Bastien Ballaz, le trompettiste Quentin Ghomari et le saxophoniste Benjamin Dousteyssier.

Au fil des titres

Nombre des morceaux du répertoire résonnent avec familiarité aux oreilles. Avec le trio et ses invités, tous prennent de nouvelles couleurs enchanteresses et chargées d’émotions.

Chansons populaires et traditionnelles

On découvre (ou redécouvre) avec plaisir quelques-uns des folksongs et spirituals qui ont jalonné un siècle d’histoire des USA de 1860 à 1960. Les musiciens en donnent des versions sensibles et puissantes.

En  solo, Paul Lay interprète deux courts morceaux, Sylvia d’Oley Speaks et le célèbre ragtime Maple Leaf Rag de Scott Joplin sur lequel son jeu facétieux semble animer un film muet où la silhouette de Charlot ponctue des scènes burlesques. Le pianiste développe une maîtrise inouïe du piano stride, sa main droite se fait volubile alors que sa main gauche articule un rythme de pompe syncopé.

Mené par le trio martial, Southern Soldier Boy de G. W. Alexander évoque le poids de la guerre alors que sur Rebel Soldier de Jamey Johnson, l’archet et la voix dialoguent avec émotion.

La musicalité sans faille de la contrebasse de Simon Tailleu et son efficacité rythmique constituent des atouts précieux et contribuent à la force du discours musical.

Accompagnée par le seul jeu singulier et très délicat du piano, Isabel Sörling donne une interprétation bouleversante du spiritual Deep River. On se laisse subjuguer par la puissance de son interprétation dont la force poignante émeut. Toujours en duo avec le piano, la voix se fait plus sensuelle et tendre sur Moonlight Bay de Percy Weinrich. Sur Chasing rainbows de Harry Carroll la voix céleste se pare de lumière et sublime la poésie que la contrebasse précise et le piano plein de grâce accompagnent.

Le chant d’Isabel Sörling habite corps et âme le titre Go to Hell de Nina Simone. C’est avec un enthousiasme et une expressivité peu commune que la chanteuse reprend Battle hymn of the Republic. Interprété par le trio enthousiaste renforcé par la batterie inventive, le chant prend la forme d’un hymne joyeux. Le chant puissant et fragile à la fois apporte une grande humanité à Follow the Drinking Gourd écrit en 1928 à la fin de la guerre civile. Le piano et la rythmique ponctuent d’un rythme effréné la fuite des esclaves en quête de liberté.

La tessiture étendue et la diversité de timbres de la voix véhiculent de nombreuses émotions qui vont du spleen au désespoir, de la rage à la bonne humeur. On reste suspendu à cet alliage vocal unique de fragilité et de force, de profondeur et de légèreté. Ses aigus célestes élèvent la musique dans de hautes sphères émotionnelles.

Compositions originales du pianiste

Cinq  compositions personnelles de Paul Lay émaillent l’album.

Sur Mister Morton au rythme syncopé et joyeux, le piano accompagné de la seule batterie, rend hommage au pianiste Ferdinand Joseph La Mothe, passé à la postérité sous le nom de « Jelly Roll Morton ».

Sur trois autres compositions originales, Paul Lay est rejoint par ses invités. Donald Kontomanou (batterie), Bastien Ballaz (trombone), Quentin Ghomari (trompette) et Benjamin Dousteyssier (saxophone alto). Horizons ouvre l’album avec une emphase solennelle aux couleurs cuivrées alors qu’une atmosphère empreinte de nostalgie teinte Blues, le dernier titre de l’opus. La chanteuse se joint aux instrumentistes sur To Germany, poème écrit au front en 1917 par C. H. Sorley, jeune officier britannique, juste avant de tomber sous les balles. La voix aérienne et vibrante d’Isabel Sörling élève une ode poignante à la paix et dédiée au peuple allemand. Un moment d’émotion indéniable.

Sur « Deep Rivers », Paul Lay et ses partenaires complices allient avec subtilité jazz, folk et blues dans un hommage musical riche en émotion.

RV avec Paul Lay (piano), Isabel Sôrling (voix) et Simon Tailleu (contrebasse) le 06 février 2020 à Paris dans le cadre de la 13e édition du festival Au Fil des Voix (du 20 janvier au 7 février 2020). Le concert de 20h est complet mais LE 360 Paris Music Factory propose un second set à 22h . Avis aux amateurs !

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Coup de Cœur pour GRIO – GRand Impérial Orchestra

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Tonique, Hypnotique & Addictif

Débuter l’année 2020 avec l’album « Music Is Our Mistress », c’est la garantie de faire le plein d’énergie car GRIO - GRand Impérial Orchestra n’a pas fait les choses à moitié. Il ne manque ni d’idées, ni d’invention. Étoffée de trois soufflants et d’un pianiste, la superbe équipe de l’Impérial Quartet est devenue octet. En concert, la musique de GRIO est atomique et l’album restitue tout à fait l’ardente puissance de l’orchestre. Après une première dégustation cochléaire, une seconde tournée est bienvenue pour s’enivrer de cette musique tonique, hypnotique et addictive. A consommer sans modération !

Improvisateurs actifs et novateurs, les musiciens de la Compagnie Impérial ont une approche contemporaine de la musique et l’improvisation collective constitue le cœur de leurs projets. L’énergie du rock habite la musique d’Impérial Quartet autant que le lyrisme et la liberté du jazz moderne. Au sein d’Impérial Orphéon, vibrent le lyrisme de l’opéra et la diversité des folklores. Le duo D&G invite les musiques traditionnelles et populaires. La musique mandingue imprègne celle d’Impérial Pulsar. Dans la famille de la Compagnie Impérial, le nouvel orchestre, GRIO – GRand Impérial Orchestra ne dépare pas.

GRIO est né de l’association de l’Impérial Quartet constitué des saxophonistes Gérald Chevillon (saxophones basse, ténor et soprano) et Damien Sabatier (saxophones baryton, alto et sopranino), du bassiste devenu contrebassiste pour l’occasion, Joachim Florent et du batteur Antonin Leymarie avec d’autres brillants improvisateurs, le pianiste finlandais Aki Rissanen, le tromboniste Simon Girard et les trompettistes Fred Roudet et Aymeric Avice.

Initié en 2018 par ces improvisateurs hors pair, le projet de GRIO – GRand Impérial Orchestra invite à voyager dans un monde polyrythmique aux reflets cuivrés et chatoyants. Entre polyrythmies et jazz libertaire, GRIO réfute les contraintes et les formats pré-conçus et propose un jazz en constante réinvention, un jazz libre, de J à Z.

Annoncée pour le 17 janvier 2020, la sortie de « Music is our Mistress », le premier album de GRIO devrait faire bien des heureux. D’abord le public qui ne connait pas encore sa musique et va, après écoute de l’album, guetter le prochain concert du GRand Impérial Orchestra pour vibrer en direct. Par ailleurs, celles et ceux qui ont déjà eu le plaisir d’écouter GRIO live, pourront se ré-immerger dans l’univers fascinant de l’orchestre.

« Music is our Mistress »

En mai 2019, l’équipe du GRIO – GRand Impérial Orchestra entre au studio La Buissonne à Pernes-les-Fontaines où l’album « Music is our Mistress » (Compagnie Imperial/Inouie) est enregistré par Nicolas Baillard.couverture de l'album Music Is Our Mistress par GRIO - GRand Impérial Orchestra

Fascinés par les Banda Linda de Centrafrique, les musiciens du GRand Impérial Orchestra profilent leur musique du côté des polyphonies centrafricaines mais cette influence coexiste avec le jazz qui imprègne l’aventure musicale de l’orchestre.

En effet, GRIO hisse haut la bannière du jazz pour son premier opus dont le titre fait référence à « Music is my Mistress », l’autobiographie de Duke Ellington. Ainsi, le travail du groupe se situe sous le haut patronage du grand compositeur mais l’intitulé de l’album regarde aussi du côté d’Ornette Coleman et de son album « This Is Our Music » enregistré en 1960. Si la richesse des orchestrations évoque les textures orchestrales ellingtoniennes, il n’en ressort pas moins que la référence au jazz libertaire des années 60/70 saute clairement aux oreilles dès la première écoute.

Ainsi, « Music is our Mistress » de GRIO – GRand Impérial Orchestra s’abreuve des polyrythmies et polyphonies traditionnelles des Banda Linda de Centrafrique et du jazz libertaire des années 60/70.

Banda Linda de Centrafrique

D’emblée on ne peut s’empêcher de rapprocher le terme griot de l’acronyme GRIO. L’Afrique les relie. En Afrique de l’Ouest, le premier est garant de la tradition orale. Le second puise une partie de son inspiration dans les pratiques musicales orchestrales des Banda Linda centrafricaines, l’ethnie Banda Linda étant un sous-groupe ethnique du groupe Banda. GRIO assure donc en quelque sorte une transmission de cette tradition musicale comme ailleurs le font les griots.

Les racines évidées des kapokiers fournissent des cornes aux orchestres des Banda Linda. Chaque corne/trompe ne joue qu’une note. Les trompes se répartissent les mélodies divisées en plusieurs parties contrapuntiques. Ainsi, le « hoquet instrumental » constitue la base de la polyphonie Banda Linda. Duke Ellington dans sa jungle music avait d’ailleurs remis à l’honneur ce principe ainsi que les musiciens du free jazz qui l’avaient adopté dans leurs expériences musicales.

GRIO - GRand Impérial Orchestra - le 18 octobre 2019 - Opera Underground©NV

GRIO - GRand Impérial Orchestra - 18/1019 - Opera Underground©NV

Dans la trace de leurs célèbres aînés, les musiciens du GRIO empruntent eux-aussi à cette tradition africaine. D’ailleurs Damien Sabatier s’est inspiré de deux morceaux traditionnels. L’album ouvre avec Cult of Twins, morceau qui chez les Banda Linda célèbre la naissance des jumeaux. L’opus se termine avec Tchebou Ganza Tche Gate/Le Sommeil Droit joué en Centreafrique par les jeunes-hommes qui ont passé une journée bien remplie, titre avec lequel les musiciens ont terminé le concert du 18 octobre 2019 à l’Opera Underground de Lyon, avec une déambulation joyeuse dans la salle.

Dans une autre dynamique, le titre Gomorra Pulse, composé par Joachim Florent, débute aussi par cette répétition de note que chaque instrumentiste souffle rythmiquement et entremêle avec celle des autres vents. La musique, tourne, s’étoffe et se complexifie. On se laisse hypnotiser non sans penser aux boucles sonores de Steve Reich.

La section rythmique et le piano viennent ensuite ajouter leur grain de sel à la mécanique bien huilée des instruments à vent. La pâte sonore se densifie encore. Polyrythmies, enchevêtrements de riffs réitératifs, le chaudron bout jusqu’à ce qu’advienne un temps de répit durant lequel piano, et contrebasse jouée à l’archet dialoguent en toute intimité. Un climat digne des plus belles atmosphères ravelliennes advient et un vent rafraîchissant inspire à l’orchestre un jazz lyrique porté par la voix du piano jusqu’à ce que l’ensemble des soufflants revienne en force pour élever la musique jusqu’au sommet de la canopée. La musique enveloppante en vient à swinguer comme un big band ellingtonnien sans pour autant oublier des incursions insolentes dans les plus folles polyrythmies. Les sonorités flirtent entre les effluves d’un orchestre que le Duke n’aurait pas renié et les impertinentes envolées d’un Mingus Orchestra. Sauvage et lyrique à la fois, ce superbe moment suspend le temps et relie tous les genres.

Linda Linda du même Joachim Florent s’inscrit dans la même veine des polyrythmies traditionnelles.

Jazz libertaire des années 60/70

GRIO – GRand Impérial Orchestra puise aussi son inspiration dans le jazz libertaire. Anima porte bien nom. Cette composition d’Antonin Leymarie sonne comme un hymne et restitue l’âme de ce jazz libre des années 60/70. On y retrouve l’esprit du Liberation Music Orchestra de Charlie Haden et Carla Bley et on capte aussi des échos venus en droite ligne de l’Art Ensemble of Chicago. Les instrumentistes improvisent à cœur joie et mettent en valeur la richesse de l’écriture.

Quand un des soufflants improvise les autres soufflent en section, tous les instruments s’investissent au niveau rythmique, mélodique et harmonique ce qui donne à la musique une texture d’une richesse inouïe. GRIO fonctionne comme une machine bien huilée qui bouscule et stimule l’écoute.

Du même compositeur, A Cançao Do Grillo installe quant à lui un climat fait de contrastes. Après une intro orchestrale percutante, trompette et saxophone basse vocifèrent avec une énergie infernale… free jazz es-tu là ? … soprano et trombone s’en mêlent, le piano ponctue, la batterie pousse puis le climat change.

Solo, le pianiste muse alors sur les touches blanches et noires et instaure un climat musical éthéré qui tranche avec l’énergie et la pulsation du début du morceau. Plus tard il est rejoint par les vents puis par la batterie et l’archet de la contrebasse. La texture musicale se densifie et le sopranino guide le morceau vers sa fin.

Une alchimie orchestrale superbe et coloriste se dégage d’une autre composition du contrebassiste, Hillbrow. La musique émarge chez Mingus par la puissance et les interventions inspirées des instrumentistes, liberté du piano, présence exacerbée de la batterie et puissance de la contrebasse omniprésente. Sur un tempo plus lent Frida Kalho Song of Love, composé par Joachim Florent, résonne comme une solennelle procession où trompette et saxophone alto croisent leurs chants d’amour soutenus par le luxuriant orchestre.

Sacrément impertinent, carrément sauvage et un brin poétique, GRIO – GRand Impérial Orchestra propose sur « Music is our Mistress », une musique physique et tonique. Une musique hypnotique et organique qui invite à voyager dans un monde polyrythmique aux reflets cuivrées et chatoyants. Une musique qui parvient à combiner avec insolence et réussite les influences du jazz des années 60/70 et les polyrythmies des musiques centrafricaines de l’ethnie des Banda Linda. Ce croisement est une réussite absolue, c’est savant et captivant, foisonnant et libre, joyeux et trépidant, ça déménage !

Pour écouter live GRIO - GRand Impérial Orchestra, quelques RV se profilent après la sortie de l’album « Music Is Our Mistress ». Le 18 janvier 2020 à la SMAC 07–Théâtre de Viviers, le 19 janvier 2020 à Tournus dans la salle Le Galpon et à 20h le 20 janvier 2020 à Paris au Pan Piper.

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