« Brighlight », le nouvel album du contrebassiste Avishai Cohen

« Brighlight », le nouvel album du contrebassiste Avishai Cohen

A écouter sans retenue

Virtuose de la contrebasse, Avishai Cohen revient le 25 octobre 2024 avec « Brightlight », un album lumineux et inspiré. Il est entouré d’un ensemble de jeunes talents parmi les plus brillants de la nouvelle scène du jazz qui étoffent son trio habituel composé au piano de Guy Moskovich et à la batterie de Roni Kaspi. Avec un large éventail de compositions originales, de standards de jazz et d’un morceau vocal, Il repousse les limites du jazz et explore de nouveaux paysages sonores tout en restant ancré dans la tradition qui l’a toujours inspiré. Un album à écouter sans retenue.

Avant d’acquérir son statut actuel d’icône internationale du jazz, le contrebassiste Avishai Cohen a parcouru les scènes du monde entier sur lesquels il a captivé les publics avec ses mélodies complexes mais toujours très accessibles. Son indéniable virtuosité sur l’instrument et son sens aigu du rythme font merveille mais au-delà de ses prouesses instrumentales, le musicien fait preuve d’une grande sensibilité tout au long de ses improvisations qui captivent les auditeurs par leur richesse narrative. Compositeur dans l’âme il crée des morceaux, véritables histoires qui déclenchent surprises et émotion chez le public qui repart des concerts en fredonnant les mélodies écoutées.

Avishai Cohen revient avec son nouvel album, « Brightlight » (Naïve/Believe) dont la sortie est annoncée pour le 25 octobre 2024.

« Brightlight » témoigne de l’éclectisme du contrebassiste Avishai Cohen. Dynamique et riche en climats émotionnels variés, l’album accroche l’oreille de bout en bout. Absolument irrésistible !

L’album

Sur « Brightlight » (Naïve/Believe) le contrebassiste Avishai Cohen transcende les frontières du jazz entouré des membres de son trio de base, le pianiste Guy Moskovich et la batteuse Roni Kaspi auxquels se joignent un ensemble de jeunes musiciens parmi les plus talentueux de la nouvelle génération du jazz actuel, le saxophoniste Yuval Drabkin, le guitariste Yosi Ben Tovim, le trompettiste Lars Nilsson, le bugliste Hilel Salem, le tromboniste Jakob Sollerman, le flûtiste Ilan Salem et la chanteuse Jenny Nilsson.

Enregistré pour partie aux studios Kicha à Tel-Aviv en Israël et au studio Nilento à Göteborg en Suède, l’album « Brightlight » a été mixé et mastérisé par Lars Nilsson & Joar Hallgren au Nilento Studio.

Toutes les compositions sont d’Avishai Cohen hormis Liebestraum n°3 de Franz Liszt interprété en trio contrebasse/piano/batterie, Summertime de George Gershwin dont le groupe donne une interprétation peu traditionnelle et Polka Dots And Moonbeams de Jimmy Van Heusen. Tous les arrangements sont d’Avishai Cohen sauf Liebestraum n°3 crédité au pianiste Guy Moskovich. 

Au fil des pistes

Onze morceaux enregistrés en trio, avec l’orchestre entier ou en duo constituent le répertoire de « Brightlight », un album irrigué d’un fluide vital inouï.

Trio

On retrouve Avishai Cohen en trio sur cinq pistes de l’album.

Courage ouvre l’album avec une mélodie entêtante construite en boucle, avec de subtils dégradés harmoniques et rythmiques. Après avoir délicatement exposé la mélodie, la contrebasse cède la parole au pianiste dont on peut apprécier le touché raffiné dont les accents classiques sont teintés de couleurs moyen-orientales. Le propos de Guy Moskovich s’intensifie au fil des mesures avant que n’intervienne Roni Kaspi. Son groove hypnotise autant qu’il impressionne. 

Sur Brightlight, titre éponyme de l’album, Guy Moskovich pose des accords lumineux qui complètent tout à fait les lignes de basse d’Avishai Cohen. Il s’envole ensuite dans une improvisation au climat idyllique. La batterie insuffle un vigoureux accompagnement qui magnifie la musique. Un véritable ravissement.

Plus loin, le trio expose le thème du morceau Humility, telle une variation en contrepoint. Le jeu du pianiste se fait limpide et cristallin. De ce titre se dégage une sensibilité harmonique qui abreuve avec bonheur tant le corps que l’esprit.

On peut ensuite écouter Roni’s Swing, titre dédié par le leader à Roni Kaspi. Soutenu par le groove implacable de la batteuse, le piano tonique dialogue avec elle et développe à la fois swing et lyrisme. Le solo du contrebassiste est d’une virtuosité éblouissante et d’une justesse remarquable. Du jazz qui pulse on ne peut mieux.

Plus tard, le son solide et enveloppant de la contrebasse introduit une version romantique et élégante du Liebestraum n°3 de Franz Liszt. Chargé d’expressivité, le jeu du pianiste se fait majestueux avant le solo de contrebasse qui révèle encore une fois la dextérité technique du leader et la richesse de ses timbres. Sur un rythme ternaire l’oreille valse avec plaisir et en redemande.

Orchestre entier

Cinq autres titres permettent d’écouter Avishai Cohen entouré des membres de son trio et des autres musiciens invités, soufflants, chanteuse et guitariste.

Avishai Cohen débute Hope par une ligne de basse chantante qui annonce la mélodie reprise ensuite par le piano et l’ensemble des soufflants. Au mitan du morceau, la guitare de Yosi Ben Tovim se greffe sur le motif avec des notes percutantes et une sonorité qui hésite entre rock et blues. Un pur moment de bonheur et d’espoir. Le groupe enchaîne avec The Ever and Ever Evolving Etude qui évolue à partir d’un motif de basse répétitif. Le piano rejoint la contrebasse et la mélodie se déploie. Ce sont prouesses rythmiques, accords éclatants, chorus virtuose de la contrebasse et notes étincelantes du piano porté par le groove impressionnant de la batterie. Le groupe raconte une véritable histoire qu’il est vraiment plaisant d’écouter sans discontinuer.

Plus loin, Drabkin met en lumière le chant mélancolique du saxophone ténor de Yuval Drabkin dont la sonorité douce et feutrée transporte l’oreille dans un climat onirique. Deux titres après, l’orchestre interprète Hitragut, une autre composition du leader. Son climat empreint de nostalgie et de délicatesse met en valeur le souffle voilé du saxophone de Yuval Drabkin et la délicatesse du jeu pianistique de Guy Moskovich.

Plus tard, le groupe interprète Summertime dont il donne une version originale, mâtinée de ska et d’afrobeat. Le morceau est introduit par la contrebasse et la voix d’Avishai Cohen. Piano et contrebasse accentuent le tempo alors la batterie éblouit par sa maîtrise rythmique. L’orchestre reprend le thème avec force puis le piano improvise avec brio. Une version envoûtante de ce standard de jazz que le groupe décoiffe et redimensionne.

Duo

Le répertoire de l’album se termine par le superbe Polka Dots and Moonbeams. Le saxophone ténor et la contrebasse à l’archet exposent en mode rubato, la musique de Jimmy Van Heusen. Le ténor déroule ensuite une improvisation sensible, colorée et chaleureuse avec un léger vibrato. Les inflexions nostalgiques de son phrasé, ses échappées dans les aigus, ses incursions dans les graves sont soutenues par l’accompagnement indéfectible de la contrebasse à la sonorité tellurique. Malgré le tempo lent, ça groove au rythme de la vie.

Pour vibrer à l’écoute du répertoire de « Brighlight », rendez-vous à 20h le 21 novembre 2024 à l’Olympia de Paris, où Avishai Cohen se produit en trio.

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Chocho Cannelle présente « Yo te cielo »

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Un univers coloré et lumineux

Le quartet de jazz Chocho Cannelle présente son premier album dont le titre « Yo te cielo » est inspiré par Frida Kahlo. Sorti le 29 septembre 2024, l’album propose un répertoire tout en nuances et en contrastes où alternent douceurs harmoniques et subtilités rythmiques. Un univers coloré et lumineux.

« Yo te cielo » (CVE prod / Modulor music) est le premier album du groupe Chocho Canelle. Yo Te cielo fait référence à une lettre de Frida Kahlo dans laquelle elle écrivait « je te ciel » pour embrasser l’univers, le monde, formule poétique employée comme un message d’amour.

Le groupe

Quartet de world-jazz à l’instrumentation singulière, Chocho Cannelle se nourrit des musiques du monde. Il s’inscrit dans la lignée des groupes de jazz contemporains qui ont aboli les frontières stylistiques.

Créé il y a 3 ans, Chocho Cannelle réunit Arthur Guyard (piano, claviers), Timothé Renard (clarinette, clarinette basse), Léo Danais (batterie) et Camille Heim à la harpe électro Ilanera, une harpe colombienne sur laquelle a été mis un système électrique.

Dans ce quartet atypique sans contrebasse, le clavier et la harpe assument alternativement le rôle de la basse. Ainsi harpiste et pianiste jouent-ils alternativement le rôle de soliste et d’accompagnateur-trice. Le drumming du batteur porte avec brio les arrangements électroniques des claviers, les clarinettes et le jeu très libre de la harpe. Les instrumentistes jouent de leur timbre et ponctuent par de superbes improvisations les compositions qui s’enchaînent.

Le groupe Chocho Cannelle a été Lauréat du Concours National de Jazz à la Défense en 2022, finaliste du Tremplin Rezzo Jazz à Vienne en 2023 et lauréats Occijazz en 2023. C’est après les différentes tournées de 2023 que le quartet a enregistré « Yo te cielo ».

L’album

Frida Kahlo a écrit “Peut-on inventer des verbes ? J’aimerais t’en dire un : Je te ciel, ainsi mes ailes s’étirent, énormes, pour t’aimer sans mesure”. C’est ce message d’amour de la poétesse et peintre mexicaine qui a inspiré « Yo Te Cielo », le premier album du quartet Chocho Cannelle.

Chocho Cannelle présente "Yo te cielo" - visuel de l'album Yo Te Cielo de chocho cannelle« Yo te cielo » a été enregistré durant l’hiver 2023 par Fabien Auguy au Funk You Studio.

Sur l’album figurent des compositions de chacun des artistes du groupe. Ainsi « Yo te cielo » se présente comme une synthèse de l’univers de compositions des quatre musiciens.

Dans un subtil équilibre, la musique « Yo te cielo » mêle de nombreuses couleurs, celles des influences latines sud-américaines, créoles, africaines mais aussi celles du jazz, de la musique classique et d’autres plus impressionnistes, plus calmes, plus douces. Sans oublier, la dimension dansante de la musique.

Au fil des titres

L’album ouvre avec Prélude suivi de High Point, polyrythmique à souhait. Les lignes de basse de la harpe et la batterie font corps. Lyrique, la Clarinette fait danser les montagnes.

Le voyage musical continue avec une virée du côté de Cinque Terre, la célèbre région italienne. Clarinette basse et piano improvisent avec brio soutenus par la rythmique harpe/batterie. Plus loin, l’Hystérie du mec débute par un solo de batterie déstructuré comme un clin d’œil au jeu de Stéphane Galland. Le morceau continue sur un mode tonique dans lequel la harpe, stimulée par la clarinette déchaînée, n’en oublie pas pour autant de faire résonner ses improvisations mélodiques.

Changement d’ambiance avec Nuotare qui installe une atmosphère plus calme et entraîne l’oreille dans les profondeurs de l’océan. La harpe et le Rhodes mêlent leurs notes qui parent la musique de reflets bleutés. C’est au flûtiste Magic Malick qu’est dédié le titre suivant, Asaralain qui signifie « le sorcier » en Gaélique. Une musique impressionniste qui entraîne l’oreille au rythme du balancement des pas d’un chameau sur les pentes des dunes des contrées sahariennes.

Una Piel Ardiente fait alterner moments lyriques et calmes avec passages plus ténébreux. Superbe improvisation du piano sur des relances de la harpe et le continuum rythmique de le batterie. Des frissons musicaux inspirés.

C’est une clarinette basse incantatoire qui souffle sur Mammas qui précède Valse à Jeanne, écrit par la harpiste, Camille Heim pour sa petite sœur. Douceur de l’introduction batterie/clarinette basse puis sonorité d’un piano d’enfant qui rappelle celle d’une boîte à musique. En contrepoint les instruments entremêlent leurs chants crescendo jusqu’au final intense. Le morceau se termine avec la harpe qui revient et égrène les dernières notes du thème. Une sorte de danse enfantine enchanteresse et malicieuse comme un hommage à l’enfance.

Nouveau contraste avec Industriel qui résonne comme un écho venu d’une dance-party. La batterie et la clarinette exultent poussées par une batterie triomphante. Une invitation à bouger sans limite sur la piste de danse.

La promenade musicale s’aventure ensuite dans les contrées apaisées de La Brume Dans Laquelle Mes Pensées Dansent. Un très court moment, semblable à celui où l’on ouvre les yeux au petit matin sur les volets ouverts, pour les poser sur les nuages qui dansent dans le ciel.

L’album se termine avec le très apaisant Yggdrasil où piano et clarinette échangent en toute sérénité. Délicieux !

Une grande force vitale se dégage de « Yo te cielo » dont la musique tour à tour dynamique, dansante, douce et émouvante stimule l’imagination.

Pour retrouver le quartet Chocho Cannelle et écouter en concert la musique de l’album « Yo te cielo », rendez-vous le 10 octobre 2024 à Annemasse, dans le cadre du Festival JazzContreBand Annemasse le 08 novembre 2024 à 20h30 à Annecy dans le cadre du Festival Jazz Aux Carrés, le 28 Novembre 2024 à 20h30 au Studio de l’Ermitage à Paris et le 29 novembre 2024 à 20h30 à l’ Auditorium de Cahors. Cliquer ICI (lien agenda) pour retrouver l’ensemble des dates de la tournée du groupe.

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Laurent Coq présente « Confidences »

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Sous le signe de la poésie, de la mélancolie et de l’allégresse

Le pianiste Laurent Coq propose « Confidences », son troisième album enregistré en trio piano-contrebasse-batterie. Un répertoire de huit compositions empreintes à la fois de poésie, de mélancolie et d’allégresse. Il serait dommage de se priver de ce jazz vibrant au lyrisme intense et à l’écriture singulière. Pas question donc que cette sortie se fasse sous le sceau du secret. « Confidences »… à partager largement !

En donnant à son album le titre de « Confidences », Laurent Coq fait-il référence au fait de « communiquer un secret » ou évoque-t-il le sens de « confiance intime » que lui prête aussi les dictionnaires ? Sans doute les deux options sont-elles à considérer mais quoi qu’il en soit, pas question de garder le secret quant à cet album car les émotions que son écoute procurent sont telles qu’il serait dommage d’en priver les oreilles des amateurs de musique.

« Confidences », un jazz sensible et puissant, lyrique et inspiré. Un secret à partager largement !

L’album

Visuel de l'album "Confidences" de Laurent Coq Trio - Laurent Coq présente "Confidences"Avec « Confidences » (jazz&people/Integral) sorti le 06 septembre 2024, le pianiste et compositeur Laurent Coq propose un jazz vibrant et lyrique.

Il s’agit du seizième disque du pianiste en leader et de son troisième opus en trio piano-contrebasse-batterie, après « Spinnin’ » en 2004 et « Kinship » (jazz&people/PIAS).

Sur « Confidences », Laurent Coq s’est entouré du contrebassiste Yoni Zelnik et du batteur Fred Pasqua. A l’écoute des huit plages de l’album, la grande osmose et la confiance qui règne entre les trois musiciens sont perceptibles.

Enregistré les 25 et 26 juillet 2023 par Philippe Gaillot dans le célèbre Recall Studio, à Pompignan, aux pieds des Cévennes, « Confidences » propose un répertoire dont toutes les compositions sont de Laurent Coq. Le mixage et mastering de l’album ont été confiés à Dave Darlington à New York.

« Confidences », des histoires, des moments de vie narrés par la plume de Laurent Coq et restitués par le trio. Des compositions à la fois complexes et mouvementées, généreuses et tendres, exubérantes et délicates. Un régal de chaque instant !

Au fil des titres

L’album ouvre avec Around the Corner. Dès ce premier titre, on perçoit la richesse et la subtilité du jeu du pianiste. Construit entre un ostinato tenu à la main gauche au piano et par la contrebasse, le morceau propose une mélodie alerte et saccadée, haletante et mouvementée. On arrive essoufflé au coin de la rue.

Plus loin, Confidences débute après une introduction aux accords interrogatifs joués au piano. Après le dense et très mélodique solo de Yoni Zelnik sur les cordes de sa contrebasse, Laurent Coq expose le thème au piano et génère un climat mélancolique. Un court chorus de batterie vient se greffer sur le motif d’introduction du piano et conclut la pièce. Une architecture complexe mais efficace.

Le répertoire se poursuit avec Nawari tout en délicatesse. Dans un climat chargé de quiétude, avec fermeté et un sens mélodique hors du commun, le piano expose le thème avec la contrebasse.

Sur Caprices, après une courte introduction du piano solo, la musique du trio se densifie puis l’improvisation du pianiste se déploie progressivement faisant alterner tensions et raffinement. Les accords élégants du piano soutiennent ensuite le chorus de la contrebasse suivi des roulements ondulants de la batterie pour conclure. Le morceau se termine avec le thème brièvement repris.

Le changement de dynamique est perceptible dès le début de Carrousel. Après une courte introduction du piano solo, la musique du trio se densifie. Après une improvisation raffinée, entre tensions et détente, le piano soutient le chorus de contrebasse d’accords élégants. Un dialogue s’installe entre le piano allègre et la batterie qui conclut par des battements ondulatoires pulsatiles.

Changement ambiance avec L’Ange Madidjè. Le piano joue une mélodie mélancolique sur une ligne de basse descendante. La contrebasse improvise seul à son tour et la fin du morceau s’étire tout en délicatesse. 26 Esplanade Nathalie Sarraute installe un climat swinguant. La section rythmique soutient le tempo sur lequel le piano développe un discours souple et agile. Batterie et contrebasse échangent avec complicité. Un moment savoureux et plein de surprises.

L’album se termine avec Mazurka pour Alain Jean-Marie. Hommage au talentueux pianiste Alain Jean-Marie, cette escapade musicale du côté de la Caraïbe et du continent africain appelle à la danse. Avec talent, Laurent Coq concilie héritage des anciens et sens de l’innovation.

Rendez-vous les 23 et 24 octobre 2024 à Paris, au Sunside pour écouter Laurent Coq Trio qui présente son nouvel album « Confidences », dans le cadre du Festival Jazz sur Seine.

Médéric Collignon présente « Arsis Thesis »

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

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Notes vagabondes… de Madras à Cluny

Pour sa septième et dernière soirée au Théâtre les Arts, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 affiche « complet ». Le compositeur, saxophoniste et clarinettiste Louis Sclavis vient en quintet présenter son projet « India ». Fusion entre son jazz toujours inventif et des réminiscences mélodiques issues en droite ligne de l’Inde. De Madras à Cluny en passant par Calcutta… les notes vagabondent.

Samedi 24 août 2024, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 se termine avec la venue de Louis Sclavis Quintet.

Jazz Campus en Clunisois 2024 - Didier LevalletPas un fauteuil vide sur les gradins du Théâtre les Arts. Après avoir remercié l’ensemble des contributeurs qui permettent au festival de vivre depuis 47 ans, les techniciens, l’équipe réunie autour de son administratrice Helène Jarry et les « 25 bénévoles sans lesquels, rien ne pourrait advenir », Didier Levallet dédie le concert à Alain Michalowicz, bénévole passionné de musique que la maladie a emporté cet été. Le directeur du festival évoque aussi le rôle de la SACEM et de la SPEDIDAM et insiste sur le rôle indispensable de l’Art et de la Culture dont il assimile le rôle à un véritable « Service Public ».

Didier Levallet annonce le concert de Louis Sclavis venu jouer pour la première fois à Cluny le 01 septembre 1979 avec le Workshop de Lyon (groupe de l’ARFI) et revenu ensuite à de nombreuses reprises sur la scène du festival. Il le présente comme « un vrai leader de projet qui ne triche jamais ni avec son instrument, ni avec la scène ».

Louis Sclavis (clarinette, clarinette basse, saxophone soprano) entre en scène accompagné de Benjamin Moussay (piano), Sarah Murcia (contrebasse), Christophe Lavergne (batterie) et Olivier Laisney (trompette).

Louis Sclavis - Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis quintetTrente-six ans après « Chine » sorti en 1987 chez ECM, Louis Sclavis va interpréter avec son quintet le répertoire de son nouveau projet « India »… des « mélodies et ambiances soutenues par des pulsations et rythmes obstinés » issus de ses « souvenirs d’un théâtre sur les docks de Calcutta, d’un long train dans la campagne, d’une nuit à Kali Temple, d’une fanfare pendant les fêtes de Ganesh »… le concert commence.

Avec aisance et virtuosité, Louis Sclavis ouvre le concert avec Mousson suivi d’Un théâtre sur les docks. Il improvise, des flots de notes s’envolent librement de la clarinette basse comme des nappes sonores. A la trompette, Olivier Laisney délivre un déluge de notes puis Benjamin Moussay prend un chorus dissonant soutenu par Christophe Lavergne. Après quelques riffs, la contrebasse improvise en grande complicité avec la batterie avant que le piano ne se déchaîne jusqu’à la reprise du thème par les soufflants et la fin du morceau.Olivier Laisney - Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis quintet

Le répertoire se poursuit avec Kali Temple. Clarinette basse et contrebasse débutent. Notes détachées, longues lignes musicales, entre les deux instruments, le dialogue est orageux avant que n’advienne la mélodie doucement exposée comme une prière. Changements de rythme, de tonalité, sons filés, retour au quintet et fin de la pièce qui déclenche une ovation à tout rompre.

Benjamin Mousay - Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis quintetSoutenus par la contrebasse et la batterie, clarinette et trompette exposent le thème de Montée au K2. Martial, le piano les rejoint et l’ascension débute. La contrebasse ronfle, les notes de la trompette sont soufflées avec force, la marche se fait plus laborieuse. Après un début tranquille, la contrebassiste prend un chorus furieux, tire les cordes avec vigueur stimulée par le martèlement de la batterie. La musique entre en fusion, clarinette et trompette reviennent comme pour répondre aux frappes ardentes du batteur sur la cloche.

Après ce morceau tonique, le quintet continue avec Long train sur un rythme soutenu. Riffs de contrebasse, frappes paroxystiques et syncopes abruptes de la batterie, long chorus exaspéré de la clarinette basse dont les hurlements paroxystiques sont soutenus par la section rythmique. Le propos se fait ensuite plus calme avant la reprise du thème. Benjamin Moussay entame un solo très percussif, lignes courtes et interrogatives, phrasé moderne, accords plaqués et répétés avec force. Retour au thème puis place à la clarinette qui tisse une mélodie à l’ambiance champêtre avant de souffler des spirales de notes intenses dont le vibrato induit un climat de transe. La scène s’embrase littéralement avant que la pièce ne s’achève.Sarah Murcia - Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis quintet

Le quintet continue. Entre clavier et cordes, le pianiste débute très lentement. Notes détachées, phrasé interrogatif, incursions de phrases rapides puis délicat retour au thème et entrée de la clarinette basse. Phrases sinueuses et ascendantes qui répondent à celles de la trompette, glissandos, chorus d’abord délicat puis véhément, envol puis solo de trompette avant retour au thème puis fin du morceau et du concert

Rappelé avec force par le public, le quintet revient. Louis Sclavis remercie avec chaleur Didier Levallet, ce « compagnon de route depuis 50 ans dont l’amitié et la confiance nous porte… c’est vital ». Ils jouent Madras Song à partir d’une musique que « tout le monde chante à Madras le matin ».Christophe Lavergne - Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis quintet

Exposé tonique et puissant par les cinq musiciens, décalage des rythmiciens qui dynamisent le propos, breaks, dialogue clarinette/trompette, chorus de piano, ronflement de la contrebasse, quelques dissonances. Les notes tournent et bruissent, la musique est dense, le rythme s’alanguit, le quintet se retrouve pour terminer la pièce.

Avec « India » et Louis Sclavis Quintet, se termine en apothéose l’édition 2024 de Jazz Campus en Clunisois, ce festival soutenu depuis 47 ans par Didier Levallet, toujours fidèle aux valeurs du Jazz.

Avec nos remerciements à Yves Dorison pour les photos des artistes du Louis Sclavis Quintet

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Néon & Unfolding

Deux quartets, deux univers

Pour sa cinquième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 accueille deux quartets sur la scène du Théâtres Les Arts de Cluny. Au programme, « Néon » puis « Unfolding - Baccarini/Melville ». Leurs univers différents déclenchent l’enthousiasme du public. Les contraintes formelles sont oubliées au profit d’une expression musicale libre et inventive.

Le vendredi 23 août 2024 à 20h30 le public emplit avec empressement les fauteuils du Théâtre Les Arts de Cluny. Au programme, deux quartets, deux projets, deux esthétiques.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Néon - Camille Maussion - Mathias LevyLa soirée ouvre avec « Néon », quartet qui regroupe Mathias Lévy (violon), Camille Maussion (saxophones ténor & soprano), Pierre Tereygeol (guitare, voix) et Eric Perez (batterie, sampler, human bass). Le concert débute avec L’odeur du Café, une composition de Pierre Tereygeol, prise sur un rythme soutenu avec de virtuoses prouesses des instrumentistes. Après un grand moment d’improvisation collective, le groupe installe une atmosphère dramatique et torturée. Un séisme sonore caractérise le début de la pièce ultérieure où les sons se dilatent, se contractent jusqu’au paroxysme.

Intitulé On ne se comprend pas, le morceau suivant s’inspire des Duos de Bartok pour deux violons. L’oreille titube au sein d’un magma sonore, délire et feulements de la guitare, slaps du soprano, grincements du violon. Lignes et formes s’entremêlent sans qu’il soit facile de les repérer.

En rappel le quartet propose un morceau volcanique joué à fond, comme pour convoquer la tempête.

Néon revendique un jazz libéré des contraintes, une musique qui aspire à la transe.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Unfolding - Maria-Laura BaccariniEn deuxième partie de soirée la scène du Théâtre Les Arts accueille le quartet composé de Maria-Laura Baccarini (chant), Bruno Ruder (piano, synthétiseur), Bruno Ducret (violoncelle) et François Merville (batterie). Le groupe présente « Unfolding », une création musicale de François Merville et Maria Laura Baccarini, composée sur des extraits de Fast-changing bodies (Corps à mutation rapide) de Dorothée Zumstein. Il s’agit de la deuxième représentation de ce spectacle.

François Merville dédie le concert à Alain Michalowicz, bénévole très actif du festival, récemment disparu.

La chanteuse contextualise les trois pièces qu’elle chante. Les instrumentistes illustrent musicalement les narrations contées en anglais à propos de faits divers tragiques vécus par de jeunes femmes. Ambiance tendue, atmosphère dramatique. La voix parlée ou chantée interagit avec les instruments.

Bruitiste, rageur et virtuose, Bruno Ducret triture son violoncelle. Main gauche sur le synthé, main droite sur le piano, Bruno Ruder improvise, tour à tour aérien, lyrique, insolent et incandescent. Sur toms et cymbales, les balais, mailloches et baguettes de François Merville se font pulsatiles ou caressants.

Après un court rappel très expressif, le quartet est ovationné par un public enflammé séduit par ce spectacle bien éloigné des normes habituelles.

Médéric Collignon présente « Arsis Thesis »

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Le cornettiste, chanteur et franc tireur du jazz, Médéric Collignon, propose avec « Arsis Thesis », un album hors-format. Il invite à voyager dans sa galaxie musicale singulière. Écriture complexe, richesse des arrangements, énergie et inventivité de chaque instant… tout concourt à faire de cet opus une pépite musicale aux allures de symphonie-jazz. L’oreille décolle et en redemande !

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Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

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Le 26 novembre 2024, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé le visuel de l’édition 2025 proposée par le dessinateur Jeremy Perrodeau. En attendant le 13 mars 2025, date d’annonce officielle de la programmation de la 44ème édition de « Jazz à Vienne », les concerts de six soirées sont déjà annoncés. Six rendez-vous à ne pas manquer ! Cet avant-goût réjouissant laisse augurer de sérieuses promesses de réjouissances musicales !

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Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

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Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Louis Sclavis Quintet

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lions

Jazz à fond… fluide et complexe à la fois

Le 22 août 2024, la scène du Théâtre les Arts de Cluny accueille un groupe déjà venu en 2015, le trio qui réunit le violoncelliste Vincent Courtois et les deux saxophonistes Daniel Erdmann et Robin Fincker. Le trio présente son nouveau projet Line for lions, une musique fluide et complexe à la fois.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lionsVincent Courtois précise avant le début du concert que la musique de Line for lions reflète le regard que le trio porte sur « la musique qu’ils aiment », le jazz West Coast. Au cours du concert, il rendra par ailleurs hommage à Didier Levallet pour sa programmation toujours attentive à la jeune génération du Jazz, comme ce fut le cas pour lui, invité à jouer à Cluny alors qu’il commençait tout juste sa carrière.

Après 12 ans d’existence, le trio constitué de Vincent Courtois (violoncelle), Daniel Erdmann (saxophone ténor) et Robin Fincker (saxophone ténor et clarinette) présente sa nouvelle création Lines for lions dont le titre fait référence à une composition de Gerry Mulligan. Ainsi, le groupe confronte son expérience commune à la mémoire du jazz West-Coast.

Lines for lions, par le trio Courtois/Erdmann/Fincker, une musique exigeante et maîtrisée, élégante et sophistiquée où mélodies et improvisations coexistent en grande liberté.

Le concert débute avec morceau typique du style West Coast. Les deux ténors exposent le thème aux inflexions bop puis déroulent leurs improvisations fluides et furieuses alors que le violoncelle monte et descend ses gammes.

Le trio enchaîne avec une deuxième pièce. Après un début très enlevé, se font entendre les notes effleurées de la clarinette de Robin Fincker et du ténor de Daniel Erdman. Vincent Courtois fait vibrer les cordes de son instrument en les tapotant à l’archet et installe un climat impressionniste. Dans un registre très contemporain, il se fait ensuite lyrique et grinçant à l’archet puis joue en pizzicati alors que les vents dessinent des arabesques et des phrases, insolites et énigmatiques. La clarinette miaule et souffle une petite mélodie interrogative qui flirte avec l’étrange. Le ténor lui répond dans les graves et éructe en improvisant, vite rejoint par la clarinette débridée. Le morceau s’oriente alors vers un blues singulier.

Vincent Courtois se lève pour présenter le morceau suivant, Finally Giovanni, dédié à un ami qui a toujours rêvé d’être italien et a récemment découvert que son grand-père était italien. Daniel Erdman entame la mélodie puis les chants des deux saxophones se font écho alors que le violoncelle joue en pizzicati. A la suite de ce très court morceau, le trio continue. Après l’exposition du thème, les lignes musicales décalées des deux vents s’entrecroisent, se télescopent, s’échappent dans les aigus puis le violoncelle offre un solo audacieux qui laisse pantois l’auditoire. Les deux saxophones croisent ensuite le fer dans un idiome cool apparenté à celui de Woody Herman. Sonorités de cloche, écho de corne de brume, interrogations grinçantes de l’archet, pizzicatis pulsatiles, rapides et délirants avant que les trois compères ne se retrouvent pour le final.

Après des applaudissement nourris, le trio reprend. Slaps et anches s’interpellent en contrepoint et claquent au-dessus et d’une mélodie esquissée par le violoncelle. S’installe alors une ambiance aux accents méditatifs et dramatiques. De graves en aigus, Daniel Erdman souffle une complainte tremblée et dissonante qui résonne comme une lamentation, une prière désespérée. Jazz Campus en Clunisois 2024 – Lines for lions - le trio_salutLa plainte s’exaspère puis Robin Fincker se lance dans un monologue déchirant et époustouflant d’énergie.

Le concert se poursuit. A partir d’un riff répétitif joué par les saxophonistes, le violoncelle brode des circonvolutions puis une mélodie aux accents mingusiens. Le rythme change, les saxophones décalent leurs expressions dans l’espace musical habité par le rugissement sourd et pulsatile du violoncelle. Après une montée en puissance dans les aigus, les deux vents jouent le même thème et vrombissent de nouveau alors que le violoncelle bourdonne. Un moment ludique fort réjouissant.

Après une ovation soutenue, le trio revient pour un rappel. Le violoncelle début Médiums seul par une mélopée sur laquelle les deux saxophones viennent se greffer. L’osmose qui règne entre les trois musiciens est palpable. Ils offrent au public un moment insolite et chargé d’humour puis enchaînent avec un deuxième rappel. Rythme de bossa-nova sur les cordes du violoncelle, entrée à pas feutrés des saxophones qui joignent leurs chants aigus au-dessus des accords. La soirée se termine sur ce flux et reflux de vagues musicales d’une tristesse éphémère.

Médéric Collignon présente « Arsis Thesis »

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Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025

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Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »

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Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Elina Duni & Rob Luft Band

Entre évanescence et effervescence.

A l’occasion de sa cinquième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 investit de nouveau la scène du Théâtre les Arts de Cluny et accueille Elina Duni & Rob Luft Band. Accompagnée de son orchestre cosmopolite, la chanteuse vient présenter un répertoire multilingue qui mêle chansons traditionnelles albanaises et kosovares, chansons françaises, standards de jazz et compositions personnelles écrites avec le guitariste Rob Luft. Musique envoutante entre évanescence et effervescence.

Au Théâtre Les Arts de Cluny, la soirée du 21 août 2024 affiche « complet » pour la venue d’Elina Duni & Rob Luft Band. La chanteuse helvético-albanaise Elina Duni est entourée du compositeur et guitariste londonien Rob Luft, du contrebassiste Patrice Moret, du batteur Viktor Filipovski et du bugliste Matthieu Michel.

Avec eux elle présente un répertoire qui reprend quelques titres de son album « A Time To Remember » sorti en juin 2023 chez ECM.

Au programme de la soirée… générosité et partage, grâce et nostalgie, apaisement et ébullition.

Le concert débute par Absence, poème de l’écrivain Ismaïl Kadaré. Après la lecture du texte, la voix pure et aérienne de la chanteuse grimpe dans l’azur puis entame un scat en dansant, soutenue par la guitare qui enchaîne avec un solo. Le répertoire se poursuit avec un morceau traditionnel du folklore kosovare chanté dans les mariages. Une chanson du sud de l’Albanie évoque ensuite la paix trouvée dans la nature. Musique festive, rythmique composée, chorus enflammé de la guitare… les notes s’envolent !

« J’avoue j’en ai bavé pas vous, Mon amour… », le groupe propose une version d’abord langoureuse puis éruptive de La Javanaise de Gainsbourg. Souffle délicat du bugle qui gagne en puissance et échappe à la pesanteur au fur et à mesure de l’avancée du morceau, nappes de sons arpégés et réverbérés de la guitare, batteur aux balais puis scat sensuel de la chanteuse. Un moment musical riche en émotions.

Le répertoire se poursuit avec La fille des vagues auquel Elena Duni est très attachée. Il s’agit d’un « chant polyphonique du sud-ouest de l’Albanie chanté à 4 voix »… une jeune-fille regarde la mer en attendant son bien-aimé et demande aux oiseaux s’il se souvient encore d’elle ». Chorus virtuose de la guitare, chant expressif du bugle, le tempo évolue, la plainte délicate devient hymne martial.

« Mieux vaut ne penser à rien que de n’pas penser du tout… », Gainsbourg est de nouveau invité sur la scène. Chorus mélodieux et inspiré du bugle, impro bluesy de la guitare. La voix sensuelle de la chanteuse reprend ensuite le texte de Ces Petits Riens … « Je vous envie, je vous en veux, beaucoup… « . Conquis, le public sort de son envoûtement pour applaudir à tout rompre.

Sur scène, regard et sourires échangés témoignent de la complicité qui unit les cinq artistes, ce qui participe sans nul doute à la cohérence de musique. Soucieuse de partager avec l’auditoire, Elena Duni prend soin de conter l’histoire de chaque morceau. Cette contextualisation est visiblement appréciée par le public.

Elena Duni présente le morceau suivant, une autre chanson d’exil de l’Albanie du Sud. « Une femme reste et les hommes partent… un homme revient et parle à la maison, veut embrasser sa mère … ». Sur un rythme allègre elle chante et danse en ondulant. Sa voix pure s’élève avec de plus en plus de force au-dessus de l’environnement rythmique pulsatif. Contrebasse et batterie jouent en extrême symbiose. Le chorus de Rob Luft n’est pas sans évoquer les ambiances sonores de Pat Metheny. Alors que la batterie se déchaîne, les notes de la guitare s’envolent littéralement. Après de nombreuses nuances expressives, la musique s’apaise sans pour autant perdre de sa force.

Le répertoire se poursuit avec Évasion, une composition de Rob Luft sur un poème de la poétesse belgo-israélienne Esther Granek qui a échappé à la Shoah. En ouverture, la voix dramatise le propos sur une harmonisation lumineuse, les notes du bugle s’envolent avec éclat vers les étoiles, portées par la guitare et la section rythmique jusqu’à un final extatique. Le groupe continue avec Willow Weep for Me, un standard de jazz immortalisé par Nina Simone et Billie Holiday et arrangé par Rob Luft. Portée par une section rythmique tout en souplesse, la chanteuse scatte dans les aigus et pulse avec des accents souls, Patrice Moret tire avec vigueur les cordes de sa contrebasse puis la guitare aux accents hendrixiens se déchaîne avant un incandescent solo de batterie de Viktor Filipovski.

En duo, Elena Duni et Rob Luft interprètent Hier encore de Charles Aznavour. Notes délicates de la guitare, accords étirés, douceur de la voix, tout concourt à installer un climat d’intimité chargé de mystère et de mélancolie.

Après avoir célébré « la vie, le vin, la Bourgogne, Cluny et le festival », le groupe joue Couleur Café, un autre titre de Serge Gainsbourg « arrangé par Rob Luft sur un rythme de samba ». Grâce et volupté caractérisent cette interprétation. Après un début murmuré, la chanteuse se lance dans un scat décoiffant puis danse, toujours pieds nus, sur le solo du bugle. Après un véhément solo du guitariste, Elena Duni fait le chanter le public conquis qui applaudit à tout rompre.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Elina Duni & Rob Luft BandLes artistes reviennent. Rob Luft se saisit de sa guitare acoustique et s’assied pour une version jazzy de Black Trombone de Serge Gainsbourg. La musique swingue. Elina Duni improvise comme un saxophone, le bugle prend un chorus époustouflant de groove, la section rythmique accélère le tempo puis revient au swing manouche, la contrebasse improvise dans les graves avant un retour au thème. Avec générosité, les artistes offrent un deuxième rappel, une chanson kosovare des années 60. « Une femme demande à la lune de retrouver son mari car elle seule sait où elle se trouve… ». Chant plaintif et nostalgique, chorus planant du bugle, guitare électrique déchaînée, section rythmique tonique. De la nostalgie à l’extase, la musique est portée à son paroxysme.

A la fin du concert, le public quitte la salle sans hâte, comme envoûté par le voyage original proposé par Elina Duni & Rob Luft Band.

Médéric Collignon présente « Arsis Thesis »

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Le cornettiste, chanteur et franc tireur du jazz, Médéric Collignon, propose avec « Arsis Thesis », un album hors-format. Il invite à voyager dans sa galaxie musicale singulière. Écriture complexe, richesse des arrangements, énergie et inventivité de chaque instant… tout concourt à faire de cet opus une pépite musicale aux allures de symphonie-jazz. L’oreille décolle et en redemande !

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Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Adèle Viret 4tet & Les jours rallongent

Voix singulières et contrastées

La quatrième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 investit de nouveau la scène du Théâtre Les Arts. Au programme de la soirée, le quartet d’Adèle Viret puis « Les Jours rallongent ». Les atmosphères contrastées et les propos singuliers proposés par les deux groupes interpellent et ravissent l’auditoire.

Le 20 août 2024, le public se presse dans la salle du Théâtre les Arts de Cluny. Didier Levallet évoque avec une certaine émotion la présence d’Adèle Viret, ancienne stagiaire de Jazz Campus en Clunisois, venue à la tête de son quartet sans oublier d’annoncer la deuxième partie de soirée et le projet « Les jours rallongent ».

La venue du Adèle Viret 4tet s’inscrit dans le cadre de Jazz Migration. Autour de la violoncelliste sont réunis, Oscar Viret (trompette), Wajdi Riahi (piano) et Pierre Hurty (batterie). Le quartet « sans basse » d’Adèle Viret dispense une musique épurée, légère et onirique, lyrique et douce. Il s’en dégage une atmosphère chambriste aux atmosphères intimistes et minimalistes où se bousculent jeux rythmiques pulsatils et improvisations orageuses énergiques ou souples et aériennes.

Le concert débute. Notes dépouillées du piano, cordes du violoncelle frottées par l’archet, note soufflée par la trompette. Le violoncelle esquisse une mélodie évanescente en harmonie avec la trompette floconneuse. Les balais de la batterie tapissent le fond sonore de friselis. S’installe alors une atmosphère proche de la musique baroque avant que le groupe ne conduise la musique vers un climat aux accents orientaux. Après les douceurs du début, l’ambiance se fait plus tonique avec un chorus enflammé du pianiste et un solo incandescent de la trompette.

Après Novembre et Choral for the sea, les deux premiers morceaux, Adèle Viret dit son émotion de se retrouver à Cluny et ce à plusieurs titres. Elle évoque une histoire de famille. D’une part avec son père (Jean-Philippe Viret) qui était venu à Cluny lorsqu’il était jeune musicien, après avoir consulté un flyer qui évoquait le festival et avait été accueilli comme stagiaire par Didier Levallet. D’autre part, elle se souvient de ses workshops de Vincent Courtois et aussi d’avoir écouté le regretté Denis Badault dont un disque inédit vient de sortir.

Elle annonce qu’elle propose un projet musical « Autour de l’eau » et le concert reprend avec Close of The Water, qui oscille entre retenue et explosion sonores.

Adèle Viret reprend la parole et précise qu’un album du quartet intitulé « Close of The Water » va sortir à l’automne.

Le set se termine avec les couleurs chatoyantes et apaisantes du titre Horizon. Débuté très lentement le morceau évolue, l’énergie monte après un chorus véhément et véloce du piano très percussif. Une grande symbiose semble régner au sein du quartet. Adèle Viret explore tous les registres de son instrument (archet, pizzicato).

Sollicité chaleureusement par les applaudissements du public, le quartet revient et interprète en rappel, Pour ceux qui sont loin, une ballade en forme de rêverie.

La seconde partie de soirée est assurée par le trio constitué de Christiane Bopp (trombone, voix), Sophia Domancich (piano) et Denis Charolles (batterie) pour leur projet « Les jours rallongent ».

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Les jours rallongentLe set débute avec une composition de Denis Charolles, A la maison. Après l’introduction, la tromboniste prend un solo puis la pianiste se lance dans un dialogue intense avec le batteur. Autre composition du batteur, Wasabi évoque le Japon. Début martial piano/batterie alors que la tromboniste souffle dans l’embouchure de son instrument. Elle entame ensuite la mélodie de sa sonorité grave et large puis insère une sourdine dans le pavillon de l’instrument et joue sur les délicates interventions du batteur alors que la pianiste improvise avec une grande liberté.

Avec un couvercle de cuisine tenu sur le pavillon de son instrument, la tromboniste ouvre le troisième morceau qui débute sur un rythme lent. Le batteur souffle dans une trompette posée sur la caisse claire puis frotte les cymbales avec un archet, on se croirait dans une basse-cour. Puis sur les arpèges percussifs de la pianiste, le batteur frappe ses cloches et les autres percussions de ses mailloches et installe alors un climat étrange et malaisant. Le trombone résonne comme un cor de chasse à courre, l’improvisation de la pianiste évoque le galop des chevaux. Un dialogue tonique s’instaure entre la tromboniste qui frappe l’extérieur du pavillon tout en jouant et vociférant dans l’embouchure et le batteur qui frappe les peaux de ses toms avec les mains. Ambiance surprenante et enthousiasmante à la fois.Jazz Campus en Clunisois 2024 – Les jours rallongent

Le trio interprète présente ensuite une composition de Sophia Domancich au climat interrogatif. Le trombone et la batterie fantasque transportent l’auditoire dans les alpages suisses. Le batteur dialogue ensuite avec la pianiste qui se livre à une introspection musicale et improvise avec effervescence. Sur le piano les notes voltigent, caracolent, se bousculent et font résonner des échos monkiens avant que ne revienne la plénitude avec une ligne musicale apaisante que dessine le trombone.

Promenade sonore comme une complainte déchirée, le dernier morceau débute rubato, la tromboniste vocalise dans son instrument, les notes dissonantes du piano semblent étirées puis contractées, le batteur se déchaîne. Le public acclame avec vigueur la prestation originale du trio qui revient pour un rappel énergique dont les riffs saccadés font vibrer les cintres de la scène.

Surpris et bienveillant, le public quitte la salle visiblement enchanté par les contrastes musicaux de cette soirée singulière.

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – Hirsute

Un moment intense et libre

Pour la troisième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 le public retrouve le chemin du Théâtre les Arts. Au programme, le projet Hirsute proposé par la pianiste, compositrice et cheffe d’orchestre Anne Quillier. Un moment intense et libre. Véritable concentré d’énergie, la musique acoustique à l’écriture ébouriffée génère un univers farouche.

Jazz Campus en Clunisois 2024 – Hirsute - Anne QuillierLa talentueuse compositrice, arrangeuse et pianiste Anne Quillier n’en est pas à sa première venue à Cluny. Après 2015 et 2019, elle revient le lundi 19 août 2024 sur la scène du Théâtre les Arts à la tête d’un quintet qui réunit à ses côtés Pierre Horckmans (clarinette basse), Damien Sabatier (saxophone baryton), Michel Molines (contrebasse) et Guillaume Bertrand. Motifs répétitifs, montées en puissance, Le groupe délivre une musique complexe et énergique.

Hirsute, timbres et climats variés, mise au point très précise, tout est maîtrisé de bout en bout.

Le concert débute sur un tempo soutenu par Irruption volcanique. Riffs et slaps des souffleurs stimulent la pianiste dont les notes détachées dessinent une mélodie alors que la section rythmique gronde et ronfle. Après un retour au thème le morceau se termine et soulève des salves d’applaudissements enthousiastes.

Le répertoire se poursuit avec Serviteur Ivre. Après les arabesques du baryton, la contrebasse improvise à l’archet. La batterie ponctue le climat volcanique créé par le baryton percussif et très libre et la clarinette basse plus mélodique. Sur le clavier du piano, Anne Quillier apaise quelque peu cette ambiance explosive.

Mouche Borgne démarre plus calmement par un solo du clarinettiste mais très vite, poussé par section rythmique, il libère des envolées toniques rejoint par le baryton puis par l’ensemble du groupe. Énergie musicale et tempo augmentent. Après quelques phrases aux dissonances palpables du piano, la batterie prend le relai avant un retour au thème qui annonce la fin du morceau.

Après les remerciements chaleureux qu’adresse Anne Quillier à Didier Levallet et au Festival Jazz Campus en Clunisois, le groupe interprète Longue Route. La pièce commence par une mélodie lumineuse exposé par l’ensemble des musiciens avant que le baryton effervescent et turbulent n’impulse d’insolentes syncopes. Le rythme s’accélère avant le retour au calme de la fin du morceau.

Le concert continue et les morceaux s’enchaînent. Sur scène règne une euphorie collective Mélodies ludiques segmentées de ruptures, décalages rythmiques, ambiance cinématographique. Chaque morceau est pourvoyeur de surprises, le batteur s’explose littéralement sur ses percussions, le clarinettiste exulte entre improvisations tour à tour énergiques ou ténébreuses, le saxophoniste porte son expression au paroxysme et entraîne le groupe dans ses délires, stimulé par les soufflants, le contrebassiste se fait véloce, la pianiste improvise en symbiose avec les vents.

Le répertoire se termine dans une ambiance bucolique par une ballade poétique au rythme étiré. Outre les chorus des instrumentistes, une improvisation collective très syncopée conduit la musique vers des contrées plus enflammées avant le retour au calme de la fin.

Le quintet répond aux applaudissements fournis du public et revient pour un rappel. La musique éthérée et lente du début évoque un songe mais très vite, le tempo s’accélère et avec furie, la musique tourbillonne comme embarquée sur un manège.

La musique sauvage et lumineuse d’Hirsute a invité l’auditoire dans son univers sans concessions où se côtoient énergie et complexité.

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Jazz Campus en Clunisois 2024 – François Couturier solo

Au-delà des conventions

La deuxième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2024 investit de nouveau la scène du Farinier de l’Abbaye. Au programme, un concert solo de François Couturier. Le public se mobilise pour écouter cet artiste dont l’art croise improvisations et mélodies et cultive la pureté.

Le 18 août 2024, l’auditoire attend avec impatience de retrouver François Couturier que Didier Levallet présente comme un artiste qui « symbolise cette osmose entre la pensée de la musique éternelle et la liberté que le jazz a apporté dans la musique du XXème et XXIème siècles ».

Tout de noir vêtu et souriant, François Couturier propose au public de présenter un « patchwork ésotérique de musique contemporaine et mélodique ».

Après de délicates notes aigües égrenées et entrecoupées de silences, le pianiste délivre des gouttes de musique interrogatives et dissonantes puis le morceau se densifie et des cascades d’arpèges plongent l’auditoire dans un monde féérique. Une mélodie fluide se dessine, imprégnée de nostalgie et incitant à la rêverie. Après une modulation subtile, la musique s’élève, comme porteuse d’espoir. Tels des chants d’oiseau ou des feuilles légères portées au fil du vent les notes s’envolent. Une plage de silence fugace précède un mouvement allegro. Après des nappes sonores impétueuses, advient un moment contemplatif. Après avoir joué le thème Alphonsina Y El Mar, François Couturier termine le morceau en caressant doucement les cordes du piano alors qu’au loin sonnent les cloches de l’église.

Suite à des applaudissements fournis, le pianiste reprend. Début orageux et dense, piano martelé, suite d’arpèges percussifs. Les mains parcourent le clavier qui vibre dans les graves et chante dans les aigus. Sitôt l’introduction terminée, le musicien accélère le rythme, densifie son discours, augmente le volume, fait des clins d’œil à Gershwin et s’achemine vers une fin subite.

Le concert continue sur un tempo plus lent. Une mélodie se dégage où les notes cristallines tranchent avec la gravité profonde des accords plaqués par la main gauche. Le mouvement se ralentit, accueille et intègre le silence qui intensifie la dimension interrogative du morceau.

Très concentré, François Couturier entame la pièce suivante. Les deux mains dialoguent avec vigueur. Phrases rapides dans les graves puis les médiums. Alternance de graves véhémentes et de médiums impertinents et martiaux. La densité musicale augmente avant que la légèreté ne soit explorée du côté des aigus. Retour au propos interrogatif et salves de notes. S’installe alors un climat lancinant, singulier et étrange et un réel séisme sur les touches donne une dimension tragique au propos musical. Échappée vers la clarté sur un rythme plus lent. Note après note, le morceau s’achemine doucement vers le silence. Une mélodie itérative se répète ensuite et convoque la lumière. Une autre mélodie évoque ensuite une promenade onirique mais l’incertitude revient, le morceau s’étire, se distend en notes éparses et éphémères pour finalement s’achever dans un climat ténébreux.

Après avoir remis ses lunettes, François Couturier se remet au clavier. Sur un même arpège répété dans les médiums, s’épanouit dans les aigus une mélodie souple et légère, sorte de ritournelle mélancolique avant que ne s’installe un climat inquiétant accentué par l’exploration des graves. Le rythme s’accentue, la densité musicale enfle puis s’apaise pour une courte durée. Tout s’accélère de nouveau, les mains parcourent le clavier. On est comme aspirés dans un songe méditatif évocateur du monde de Satie. Grands écarts, notes comme des gouttes de pluie…. le musicien se tourne vers le public… « on va finir comme ça ! ». Le pianiste quitte la scène mais, rappelé avec enthousiasme par le public, il revient très vite.

François Couturier esquisse une douce mélodie aux accents baroques empreinte de sérénité, solaire et lunaire à la fois. Applaudi par l’auditoire, il consent à une deuxième morceau de rappel. Quelques notes installent un climat plus sombre qui laisse une grande place au silence. Comme issu d’une constellation, un rayon de lumière vient éclairer la musique qui se laisse pourtant tenter par des échappées du côté sombre du clavier. Une ovation s’élève alors que le pianiste salue et remercie le public.

On demeure saisi par l’apparente simplicité de la musique de François Couturier qui transcende toutes les conventions et touche à l’indicible.

Avec nos remerciements à Yves Dorison pour les photos de François Couturier.

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