Echo#1-Nuits de Fourvière 2021

Echo#1-Nuits de Fourvière 2021

Emotions et flamboyances italiennes

Le 15 Juin à 20h00, le Grand Théâtre de Fourvière accueille la « Nuit du Jazz italien ». En raison du contexte sanitaire, le trompettiste Enrico Rava n’est pas présent. Il est remplacé par le duo formé du pianiste Giovanni Guidi et le trompettiste Luca Aquino. La seconde partie de soirée a permis de s’immerger dans le projet hommage à Ennio Morricone rendu par le saxophoniste Stéfano Di Battista et ses compères. Cette soirée italienne entre sensibilité et flamboyance a conquis un public enthousiaste.

Cet Echo#1-Nuits de Fourvière 2021 fait un clin d’œil à la « Nuit du Jazz Italien ».

Pour son 75ème anniversaire, la programmation des Nuits de Fouvière 2021 avait prévu la venue du trompettiste Enrico Rava empêché en raison du contexte sanitaire. L’absence de cette figure essentielle et historique du jazz italien a été regrettée par les amateurs de jazz italien.

Nuits de Fourvière 2021_Nuit du Jazz italien

©Jean-Pierre Jacquot

Cependant, la nouvelle affiche proposée par l’équipe du festival leur a permis d’écouter en première de partie de soirée, deux autres grands représentants du jazz transalpin, le pianiste Giovanni Guidi et le trompettiste Luca Aquino. Les jazzophiles friands de jazz italien en étaient réjouis par avance, les autres ont découvert avec bonheur le jazz sensible et inventif du duo.

La deuxième partie de soirée a comblé l’ensemble du public avec une prestation flamboyante et lyrique du quartet du saxophoniste Stéfano Di Battista entouré comme sur son album « Morricone Stories » du pianiste Fred Nardin, du contrebassiste Daniele Sorrentino et du batteur André Ceccarelli.

Le jazz sensible et inventif de Giovanni Guidi & Luca Aquino

Sous un ciel bleu serein, le duo constitué de Giovanni Guidi (piano) & Luca Aquino (trompette et bugle) commence son concert devant le public des gradins du Grand Théâtre et celui de l’orchestre aménagé comme la salle d’un club de jazz, avec petites tables et chaises à dossier sur les marches basses de marbre et tables hautes et tabourets de bar devant la scène.

Echo#1-Nuits de Fourvière 2021_Giovanni Guidi & Luca Aquino_Nuit du Jazz italien_2021-06-15©JP Jacquot

Giovanni Guidi & Luca Aquino©JP Jacquot

Le duo complice invite spectateurs et spectatrices à le suivre tout au long des 45′ d’une une suite qui enchaîne joutes soutenues et ballades délicates.

Les musiciens les entraînent dans leur Wonderful World et escaladent Over The Rainbow. Ils empruntent chemins escarpés ou sentiers romantiques et convoquent l’astre solaire avec des citations du thème des Beatles, Here come The Sun.

Piano tumultueux, lyrique ou cristallin. Fulgurances de la trompette, bruitisme du bugle. Les moments se succèdent, les lignes musicales du piano et de la trompette/du bugle se croisent. Les ambiances varient et le dialogue est riche. Soli intenses et poignants, prouesses techniques ou comptines délicates, tempo étiré ou rythme soutenu.

Une osmose parfaite s’établit entre le public attentif et le jazz d’atmosphère proposé par le duo dont les échanges modernes débordent d’inventivité. Une escapade italienne qui tient le public en haleine. Une suite sensible qui fait respirer le silence.

Le jazz virtuose, lyrique et flamboyant de Stefano Di Battista 4tet

La chaleur est tombée et un climat serein règne sur le Grand Théâtre quand le quartet de Stefano Di Battista s’installe sur scène dans un format resserré. Côté jardin, le piano tenu par Fred Nardin. En milieu et sur le devant de scène, le saxophoniste joue en avant de la contrebasse de Daniele Sorrentino et en grande proximité de la batterie du maître André Ceccarelli situé côté cour.

Moitié français moitié italien, le quartet va revisiter en jazz, dix thèmes d’Ennio Morricone et reprendre la majeure partie du répertoire de l’album « Morricone Stories » enregistré en hommage au grand Maestro italien et sorti en avril 2021 chez Warner Music.

Echo#1-Nuits de Fourvière 2021_Stefano Echo#1-Nuits de Fourvière 2021_Stefano Di Battista 4tet-02_2021-06-16©JP Jacquot

Stefano Di Battista 4tet©JP Jacquot

Le concert commence avec une brève version de Cosa avete Fatto a Solange ? qui permet d’apprécier la souplesse du soprano et le phrasé délié du piano. L’atmosphère s’alourdit ensuite avec une version du thème principal de Peur sur la ville. Après avoir sifflé le thème, Stefano Di Battista embouche le soprano alors que la section rythmique et le piano martèlent le rythme avec force. Le saxophone virtuose fait naître une impression de course éperdue dans la nuit sombre. Le registre grave du piano suggère la prégnance du danger mais le saxophone véloce explore le registre aigu et calme le jeu. Le quartet enchaîne avec La Cosa Buffa. Avec souplesse, le soprano rejoint le piano dont le toucher délicat et un solo inspiré déclenchent une salve d’applaudissements. Accompagné par le jeu tout en suspension des balais sur fûts et cymbales de la batterie, le chant désespéré du soprano sait se faire caressant et après un retour au thème le morceau se termine sur une fin interrogative.

Le groupe enchaîne avec Veruschka sur lequel le leader embouche son alto. Très concentré, Stefano Di Battista s’évade dans un chorus riche en nuances et d’une virtuosité inouïe. Il engage le quartet dans un tourbillon de notes puis passe le relais à Fred Nardin dont le chorus enflammé est porté par une rythmique imperturbable. Stimulé par ses échanges avec le piano, l’alto s’envole dans de voluptueuses flamboyances qui l’entraînent au firmament et déclenche chez l’audit.eur.rice une sensation vertigineuse.

Après les quatre premiers morceaux du concert, Stefano Di Battista fait part au public de son bonheur de le retrouver et exprime son émotion de remonter sur scène… « on est content d’être ici, ça fait plaisir, je me sens comme un bambino, grazie a tutti ! » Il expose ensuite le tribut que son groupe rend à Ennio Morricone, sans oublier de présenter son « quartet démocratique » composé pour moitié de Français et d’Italiens. Le soleil de Naples porté par Daniele Sorrentino, l’intelligence musicale d’André Ceccarelli et loue Fred Nardin pour ses talents d’interprète et d’arrangeur… « un pianiste incredibile qui sait aussi très bien cuisiner ! « 

Echo#1-Nuits de Fourvière 2021_Stefano Echo#1-Nuits de Fourvière 2021_Stefano Di Battista & Fred Nardin_2021-06-15©JP Jacquot

Stefano Di Battista & Fred Nardin©JP Jacquot

Le concert reprend avec Deborah’s theme, superbe ballade écrite pour le film « Il était une fois en Amérique ». L’alto expose la mélodie douce et soyeuse accompagné par le jeu aérien des balais et celui tout en délicatesse du piano. Porté par son inspiration, le saxophoniste développe un chorus chargé d’émotion et empreint d’une infinie tendresse. Un délice musical absolu !

Sur les traces de l’alto, le quartet s’élance alors dans la course éperdue de Metti, una sera a cena. Les notes virevoltent et tournoient puis s’assagissent avant de reprendre leur rythme éperdu. Le public demeure pantois devant les glissandos soyeux du saxophone acrobate et les sautillements joyeux des notes sur le clavier qui chavire littéralement de joie. Le piano entame ensuite l’introduction de Apertura della Caccia, très vite suivi par le soprano. Rejoints par la contrebasse et la batterie, les musiciens entament une douce promenade. Après un chorus lyrique du piano, les solistes rivalisent de délicatesse, soprano dans les aigus et clavier dans les médiums au-dessus du chatoiement feutré des balais et de la contrebasse sereine.

Alors que tombe la nuit sur Fourvière, le groupe entame Il grande silencio et le climat s’assombrit. Lumineux et exalté, l’alto déploie un chorus flamboyant qui inspire au pianiste un solo éblouissant salué par les clameurs du public. Le morceau se termine en douceur et se résout dans la tendresse. Le public ne cache pas son plaisir avec des applaudissements fournis et des cris d’enthousiasme.

Avec La donna della domenica, retour au soprano. Piano et basse créent la tension avec un schéma répétitif et l’ambiance se tend plus encore avec les roulements soutenus de la batterie et les graves entêtants du piano. Les musiciens rivalisent d’invention. Solo tourbillonnant du saxophone, basse ronflante, batterie entraînante, piano férocement tonique évocateur de la puissance du jeu d’un certain McCoy Tyner. La tension monte puis revient le rythme obsédant du thème initial avant que tout ne s’apaise.

Echo#1-Nuits de Fourvière 2021_Stefano Di Battista 4tet-02_2021-06-15©JP Jacquot

Stefano Di Battista 4tet©JP Jacquot

Stefano Di Battista salue le public auquel il exprime de nouveau son émotion « formidable » et le « plaisir d’être là ». Il remercie encore le Maestro pour les 550 compositions qu’il a écrites tout en regrettant de n’en jouer que dix. Le leader propose de terminer le concert avec Le thème du film « Le Bon, la Brute et le Truand » et il se demande aussi où est le truand sur scène. A vrai dire, ce 15 juin sur la scène du Grand Théâtre de Fourvière, ce sont quatre merveilleux musiciens de jazz qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes et offert un concert éblouissant empreint d’émotion et de passion.

Le quartet attaque Le Bon, la Brute et le Truand sur un tempo très rapide et installe un climat modal qui débouche sur une chevauchée éperdue. Poussé par le jeu percutant de la batterie, l’altiste entame un chorus foudroyant qui explore toute la palette sonore de son instrument avant de céder la place au piano dont le toucher percussif fait merveille et chauffe l’atmosphère à blanc. La transe coltranienne n’est pas loin et les applaudissements explosent.

Les contraintes horaires du couvre-feu semblent oubliées par le public qui réclame un rappel et se voit exhaussé par une reprise imprégnée de poésie et de douceur du thème Gabriel’s oboe du film « Mission ». Moment court mais précieux. Une « Nuit du Jazz italien » intense et sensible à la fois dont le public présent ce 15 juin 2021 dans le Grand Théâtre se souviendra avec émotion.

Avec tous nos remerciements à Jean-Pierre Jacquot et Jazz-Rhône-Alpes pour leurs photos qui restituent les ambiances de cette « Nuit du Jazz italien » dans le Grand Théâtre de Fourvière, le 15 juin 2021.
Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Pour la troisième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 au Théâtre des Arts de Cluny, le pianiste et compositeur Paul Lay vient présenter son projet « Deep Rivers » en trio. Avec la chanteuse suédoise Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu, le pianiste et compositeur rend hommage à 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone. Une soirée placée sous le signe de la subtilité, de l’élégance et de la sensibilité.

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Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Jazz Campus en Clunisois 2023 – L’Arbre Rouge

Le 22 août 2023, la scène du Théâtre des Arts de Cluny accueille L’Arbre Rouge, un quintet à l’instrumentation atypique à la lisière de la musique de chambre et du jazz. Porté par des musicien.ne.s à la technique instrumentale redoutable, le groupe transcende les styles et crée un univers onirique et atypique.

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Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Jazz Campus en Clunisois 2023 – The Source

Pour sa troisième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 retrouve le Théâtre Les Arts de Cluny. Au programme, « The Source », le projet du contrebassiste Arnault Cuisinier. Au carrefour du jazz et de la chanson, la musique se profile entre célébration incantatoire et songe poétique.

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Jazz à Vienne 2021 – Modifications de la programmation

Jazz à Vienne 2021 – Modifications de la programmation

Malgré l’adversité, le jazz triomphe

Depuis plusieurs mois, Jazz à Vienne fait tout pour maintenir sa 40ème édition. Dans le contexte sanitaire actuel les difficultés sont nombreuses et des tournées d’artistes sont annulées. La programmation de certaines soirées du Théâtre Antique en est donc modifiée. Cependant toute l’équipe du festival demeure mobilisée pour faire face aux changements et proposer de nouveaux concerts. Le jazz va vivre live à Vienne !

Après Marcus Miller, c’est au tour de Jamie Cullum, Portico Quartet, Seu Jorge et Maceo Parker d’annuler leurs tournées. Devant cette série de contre-temps, les organisateurs de Jazz à Vienne se démènent et réorganisent la programmation du festival pour que le jazz vive au Théâtre Antique en 2021.

Après la réorganisation de la soirée 04 du juillet 2021 qui voit le guitariste Raul Midón ouvrir la soirée puis le batteur Manu Katché recréer sa célèbre émission « One Shot Not » sur la scène du Théâtre Antique de Vienne, le festival Jazz à Vienne annonce de nouvelles modifications de sa programmation.

23 juin : : soirée annulée

En raison de l’annulation de la tournée européenne du pianiste et chanteur britannique Jamie Cullum, son concert du 23 juin est annulé. Il est reporté à 2022.

Les festivaliers ayant réservé des billets pour cette soirée peuvent le conserver pour 2022 ou demander le remboursement.

24 juin : soirée annulée

Le groupe londonien Portico Quartet ayant annulé sa tournée, la soirée du 24 juin est annulée. En revanche, le concert de Tigran Hamasyan est décalé au 06 juillet.

Les festivaliers ayant réservé des billets pour le 24 juin ont la possibilité de conserver leur billet pour le 06 juillet 2021 ou de demander le remboursement.

26 juin : Chico César en 2ème partie de soirée

Chico Cesar - Jazz à Vienne 2021-ModificationsA la suite de l’annulation de tournée européenne de Seu Jorge, c’est Chico César qui se produira durant la deuxième partie de la soirée du 26 juin.

Lucas Santtana avec João Selva & Baptiste Herbin assureront toujours la première partie de soirée.

Les festivaliers ayant réservé des billets pour cette soirée ont la possibilité de conserver leur billet ou de demander le remboursement.

01 juillet : De Luxe / Bokanté

- Jazz à Vienne 2021-ModificationsNubiyan Twist annule sa tournée européenne.

Pour la soirée du 01 juillet, c’est Bokanté avec ses invités Mailka Tirolien & Michael League qui remplace le groupe au pied levé.

Après leur prestation, place aux six compères de Deluxe qui ne manqueraient ce rendez-vous pour rien au monde !

03 juillet : Soirée Funk avec Brooklyn Funk Essential & Martha High

Brooklyn Funk Essentials - Jazz à Vienne 2021-ModificationsMaceo Parker annule sa tournée européenne. Il est remplacé par le groupe Brooklyn Funk Essentials.

La chanteuse américaine Martha High, choriste de James Brown, ouvrira cette grande soirée funk.

Les festivaliers ayant réservé des billets pour cette soirée ont la possibilité de conserver leur billet ou de demander le remboursement.

06 juillet : Youn Sun Nah & Ulf Walkenius duo - Anne Pacéo - Tigran Hamasyan trio

Virtuose et improvisatrice hors pair, la chanteuse coréenne Youn Sun Nah est devenue ces dernières années l’une des figures majeures de la scène jazz actuelle et elle a déjà fasciné le public viennois lors de sa venue en 2017. Le légendaire guitariste suédois Ulf Wakenius, dernier guitariste d’Oscar Peterson, est un musicien capable aussi bien de créer les climats les plus intimistes que de faire sonner les six cordes de son instrument comme un orchestre. Ensemble, ils composent un duo unique, explorant un répertoire au-delà des frontières musicales et développant une complicité quasi télépathique sur scène.

Initialement annoncée le 23 juin, la batteuse cheffe d’orchestre et compositrice, Anne Pacéo, est programmée le 06 juillet sur la scène du Théâtre Antique. Cette musicienne solaire a déjà développé de multiples projets artistiques qui ont marqué les esprits et ouvert des perspectives inouïes d’aujourd’hui et de demain. Elle vient accompagnée des vocalistes Ann Shirley et Florent Mateo, du guitariste Pierre Perchaud, du saxophoniste Christophe Panzani et du claviériste Tony Paeleman.

Le pianiste Tigran Hamasyan, à l’origine programmé le 24 juin, complète la programmation de ce 06 juillet qui devrait ravir les jazzophiles amateurs de musiques créatives. Le public va pouvoir découvrir ce musicien devenu un maître de son instrument et aujourd’hui au sommet de sa maturité artistique. Avec à ses côtés, le bassiste Marc Karapetian et le batteur Arthur Hnatek, le pianiste va présenter le répertoire de son dernier album « The Call Within ».           

La levée du couvre-feu dès le 20 juin permet à tous les concerts de retrouver leurs horaires habituels. Les festivaliers vont pouvoir vibrer au rythme de tous les jazz !

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Pour la troisième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 au Théâtre des Arts de Cluny, le pianiste et compositeur Paul Lay vient présenter son projet « Deep Rivers » en trio. Avec la chanteuse suédoise Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu, le pianiste et compositeur rend hommage à 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone. Une soirée placée sous le signe de la subtilité, de l’élégance et de la sensibilité.

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Le 22 août 2023, la scène du Théâtre des Arts de Cluny accueille L’Arbre Rouge, un quintet à l’instrumentation atypique à la lisière de la musique de chambre et du jazz. Porté par des musicien.ne.s à la technique instrumentale redoutable, le groupe transcende les styles et crée un univers onirique et atypique.

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Pour sa troisième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 retrouve le Théâtre Les Arts de Cluny. Au programme, « The Source », le projet du contrebassiste Arnault Cuisinier. Au carrefour du jazz et de la chanson, la musique se profile entre célébration incantatoire et songe poétique.

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Jazz à Vienne 2021 – Modifications de la programmation

Jazz à Vienne 2021 – 04 juillet

Manu Katché recrée One Shot Not au Théâtre Antique

Suite à l’annulation de la tournée européenne de Marcus Miller, les deux concerts du bassiste programmés les 04 et 06 juillet 2021 dans le cadre de Jazz à Vienne 2021 sont annulés. Les organisateurs du festival communiquent à propos de la soirée du 04 juillet. La soirée ouvre avec le guitariste Raul Midón puis le batteur Manu Katché recrée sa célèbre émission « One Shot Not » sur la scène du Théâtre Antique de Vienne.

La neuvième venue de Marcus Miller au Théâtre Antique de Vienne n’aura pas lieu… exit ses concerts des 04 et 06 juillet 2021. Le bassiste annule en effet sa tournée européenne en raison des incertitudes liées aux conditions de voyage Europe/Etats-Unis alors que sévit encore l’épidémie de coranovirus.

06 juillet : soirée annulée

Si Jazz à Vienne annule la soirée du 06 juillet (les spectateurs ayant déjà des billets pour ce soir-là seront remboursés), l’organisation propose une programmation pour celle du 04 juillet.

04 juillet : Raul Midón - Manu Katché

En première partie

Le vocaliste et guitariste Raul Midón ouvre la soirée. A n’en pas douter, cet adepte du fingerpicking va faire vibrer le public des gradins.

En seconde partie

Manu Katché à Jazz à Vienne 2021 - 04 juillet

Manu Katché©Arno Lam

Le batteur Manu Katché va recréer, sur la scène du Théâtre Antique, l’atmosphère conviviale et chaleureuse de son émission « One Shot Not » qu’il a présentée pendant plus de quatre ans sur la chaîne Arte.

Après avoir fait résonner son groove unique aux côtés de Michel Jonasz, Alain Souchon, Stephan Eicher, Laurent Voulzy ou encore Véronique Sanson, Manu Katché a participé à l’album culte de Peter Gabriel, « So ». A la suite de cela, il a côtoyé nombre de stars anglo-saxonnes puis Sting, Tears For Fears, Joni Mitchell, Joe Satriani, Robbie Robertson, et bien d’autres encore, l’invitèrent à jouer sur leur disque. Depuis, il est revenu au jazz et l’on ne compte plus ses participations sur le label ECM, tant sur des albums de Jan Garbarek, de Dominic Miller que sur les siens propres tels que Playground (2007), Third Round (2010), Manu Katché (2012), Touchstone for Manu (2014), Neighbourhood (2019). Sans oublier son dernier et dixième album, le très soul et groovy « The Scope » (Anteprima Productions /Bendo Music) sorti en 2019.

Autres changements : 09 & 10 juillet

Le 09 juillet, pour la « Soirée Blues », Zac Harmon est remplacé par Neal Black and The Healers & Fred Chapellier avec en spécial guest, Greg Zlap. Les deuxième et troisième parties de soirée restent inchangées avec la présence de Paul Personne et des Lowland Brothers.

Une autre modification concerne la All Night Jazz du 10 juillet. Miossec ne sera pas présent pour le concert hommage à Rachid Taha. C’est Rodolphe Burger qui assurera la prestation. Guitariste, chanteur et fondateur du groupe Kat Onoma, Rodolphe Burger a collaboré avec Rachid Taha et sera sur scène pour ce concert hommage à Rachid Taha aux côtés des autres invités, Amel Zen, Julien Jacob, Yegba Likoba, Sofiane Saidi, Habib Farroukh & Hamza Bencherif.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Pour la troisième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 au Théâtre des Arts de Cluny, le pianiste et compositeur Paul Lay vient présenter son projet « Deep Rivers » en trio. Avec la chanteuse suédoise Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu, le pianiste et compositeur rend hommage à 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone. Une soirée placée sous le signe de la subtilité, de l’élégance et de la sensibilité.

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Jazz Campus en Clunisois 2023 – L’Arbre Rouge

Le 22 août 2023, la scène du Théâtre des Arts de Cluny accueille L’Arbre Rouge, un quintet à l’instrumentation atypique à la lisière de la musique de chambre et du jazz. Porté par des musicien.ne.s à la technique instrumentale redoutable, le groupe transcende les styles et crée un univers onirique et atypique.

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Clin d’œil à Florian Pellissier Quintet & « Rio »

Clin d’œil à Florian Pellissier Quintet & « Rio »

Hard bop méditatif et douce poésie

Intitulé « Rio », le cinquième album du Florian Pellissier Quintet invite à un voyage vers des rivages apaisés, sensibles et élégants. Enregistré en quintet dans le New Jersey, dans le mythique studio de Rudy Van Gelder, l’opus navigue entre hard bop méditatif et douce poésie. Imprégné de groove et de musicalité, le répertoire enchante de bout en bout. La musique coule comme un fleuve, un rio, um rio

couverture de l'album Rio de Florian Pellissier QuintetAprès « Le diable et son train » (2012), « Biches bleues » (2014), « Cap de bonne espérance » (2016) et « Bijou Voyou Caillou » (2018), tous sortis chez Heavenly Sweetness, le Florian Pellissier Quintet change de label et annonce la sortie de « Rio » chez Hot Casa Records le 28 mai 2021.

Avec ce nouvel album, on fête les retrouvailles avec les Biches bleues découvertes en 2014 sur le disque au titre éponyme et retrouvées gambadant en 2016 dans une forêt de l’album « Cap de Bonne Espérance ».

En 2021, le pianiste voyageur propulse les biches dans l’espace et invite l’oreille à les suivre dans leur voyage sonore intersidéral. Irrésistible !

« Rio », un album moderne et coloré. Ancré dans la tradition et irrigué par une créativité de chaque instant, il s’évade vers des espaces musicaux contemporains.

« Rio »

En août 2019, le pianiste Florian Pellisier retrouve Maureen Sickler, la fidèle assistante de Rudy Van Gelder dans le légendaire studio dans le New Jersey où furent enregistrés nombre d’albums Blue Note, Verve, Prestige, Impulse et CTI et aussi le dernier en date, le superbe « Jazz Traficantes » (Favorite Recordings) gravé par Florian Pellissier avec le groupe Le Deal.

Ainsi, pour les vingt ans du quintet, Florian Pellissier a gravé les huit pistes de l’album « Rio » avec le saxophoniste Christophe Panzani, le trompettiste Yoann Loustalot, le contrebassiste Yoni Zelnik basse et la batteur David Goergelet.

Tout au long de « Rio », le Florian Pellissier Quintet déroule un jazz d’allégeance hard bop traversé par un groove puissant et imprégné d’une sensible rêverie.

Invitation à naviguer au fil des plages

Rio ouvre l’album par une atmosphère contemplative et une douceur tropicale brésilienne insufflée par la sonorité ouatée de la trompette et le son voilé du ténor. Dépaysement sonore, songe éthéré, on se laisse porter avec bonheur. Le climat se densifie avec Wildcards. A partir d’un motif de basse et de piano, saxophone et trompette tissent une mélodie percussive et sinueuse. Avec légèreté, ils instaurent un dialogue porté par une rythmique infaillible et entraînante.

Plus loin, Live at the Vanguard laisse planer un parfum de hard bop évoquant les enregistrements frappés du sceau Blue Note. Le jeu de piano assure un soutien harmonique inscrit dans la veine de ceux que prodiguait Herbie Hancock. Sur son bugle, le trompettiste développe une improvisation d’une musicalité pastel où se côtoient tradition et modernité. Le ténor se fait rageur et à travers sa flamme propose un spectre sonore qui laisse pantois.

Florian Pellissier Quintet

Florian Pellissier©Sasha Bezzubov

Sur Between the Bars, le quintet invite la chanteuse franco-brésilienne Agathe Iracema qui donne la réplique aux soufflants. Avec Baron Samedi, l’atmosphère se densifie. Vous avez dit vaudou ? Un vaudou-jazz aux couleurs modales qui met en évidence le jeu du ténor incandescent et de la trompette passionnée. Le piano n’est pas en reste et déverse des torrents de notes. Au cours de son chorus, proche de la transe, s’évadent des flots de phrases dignes de Don Pullen.

Le voyage continue avec Jungle de Guyane. A l’écoute de cette ballade, on ressent la touffeur accablante de la jungle tropicale et sa luxuriance que restituent les notes langoureuses des solistes qui semblent expirer d’épuisement. Le piano libère des cascades de notes perlées qui rafraichissent l’atmosphère. En guise de conclusion, l’album ressuscite les Biches chères au leader. L’introduction de Biches dans l’espace s’apparente à une procession musicale spritiual puis le tempo évolue. Trompette et saxophone dialoguent et la ligne de basse semble ensuite donner le départ du compte à rebours. Le piano tente une échappée puis un synthé futuriste esquisse les préludes d’une odyssée sonore intergalactique…

RV à partir du 28 mai 2021 avec « Rio » (Hot Casa Records/Big Wax) et Florian Pellissier Quintet pour suivre les musiciens dans leur voyage musical, entre hard bop et balades tropicales.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

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Coup de cœur pour « Kaboom » et Michel Meis 4tet

Coup de cœur pour « Kaboom » et Michel Meis 4tet

D’une singularité inouïe

Le quartet luxembourgeois du batteur Michel Meis annonce la sortie de son deuxième album, « Kaboom », avec en invité, le violoniste français Théo Ceccaldi. Le titre explosif de l’opus est en parfaite adéquation avec son contenu musical. Un jazz moderne, nerveux et dynamique où alternent mélodies accrocheuses et improvisations décapantes et inspirées. Avec un goût affirmé pour la diversité des ambiances et les structures complexes, la musique affirme son identité qui tranche avec les formats consensuels. A découvrir et à partager !

visuel de l'album Kaboom de Michel Meis QuartetAprès son premier album « Lost in Translation » (2019), le quartet du batteur luxembourgeois Michel Meis sort « Kaboom », un deuxième opus annoncé pour le 28 mai 2021 sur Double Moon Records.

Avec aplomb, un superbe et mystérieux chat blanc aux yeux verts illustre le visuel de l’album et son livret. Le blanc fait aussi consensus pour la pochette et la tenue des artistes.

Tout comme le félin, le quartet s’octroie la liberté de faire ce qu’il veut… une musique lumineuse à la singularité inouïe qui dépayse et réjouit l’oreille.

Sur « Kaboom », avec souplesse et sans aucun heurt, Michel Meis 4tet navigue entre vibrations rock et pulsations jazz, entre effets rythmiques et mélodies lyriques, entre improvisations éclatantes et expérimentations originales.

« Kaboom »

Pour « Kaboom » (Double Moon Records/DistrArt Music) du Michel Meis 4tet, enregistré en décembre 2020, Michel Meis a réuni la même équipe que celle de son premier album. La tromboniste Alisa Klein, le pianiste Cédric Hanriot et le contrebassiste Stephan Goldbach. Sur cinq titres, le quartet invite le violoniste Théo Ceccaldi. La cohésion du groupe ne se dément à aucun moment mais cette osmose n’altère en rien la singularité de l’expression de chaque artiste. Son chaleureux et chargé d’émotion du trombone, force et élégance de la contrebasse, piano plein d’assurance mais riche en surprises, fougue et impétuosité maîtrisées de la batterie, élan et flexibilité du violon.

Entre sept pièces longues de sa composition, Michel Meis intercale quatre miniatures, deux de sa plume, une à créditer à Théo Ceccaldi & Stephan Goldbach et une autre à Cédrick Hanriot. Dans ces interludes prévaut l’improvisation. Expression solo pour le piano et sur les autres, des conversations entre violon et contrebasse, contrebasse et piano, batterie et trombone.

Au fil des titres

L’album ouvre avec Full Pedal Jacket. Basé sur riff qui revient tout au long de ses 8’42, le morceau débute de manière impétueuse et le quartet sonne comme un big band, son puissant et ardent du trombone, martèlement des notes du piano, envolées lyriques du violon, vigueur de la rythmique. Le piano apaise le climat puis embrase de nouveau l’atmosphère. Plus loin, le violon envoutant déroule ses lignes musicales sinueuses chargées de mélancolie. Après ce premier titre qui fleure bon l’hommage à Stanley Kubrick, advient un interlude joué solo par le piano, un moment onirique et précieux.

Tout le groupe se retrouve sur State of Uncertainty, piste écrite par le leader en plein confinement. Le titre et l’atmosphère évoquent à n’en pas douter l’état d’incertitude dans lequel se trouve le monde, ce que restituent tout à fait les changements de rythme. Le climat sonore oscille entre rythmes effrénés et mélodies oniriques. Jeu éclatant du trombone, souplesse féline du violon, respirations vibrantes du piano, pure élégance de la contrebasse, riches ponctuations rythmiques de la batterie. Un dialogue s’instaure ensuite sur un très court interlude entre les cordes de la contrebasse et celles du violon. Sonorité boisée des premières, pizzicati acidulés des secondes.

Très éclectique dans sa structure qui fait alterner plusieurs formes musicales, Kaboom déborde de puissance et de lumière. Après une introduction explosive trombone/violon, piano, batterie/contrebasse, le solo du violon illumine l’espace sonore par sa flamboyance mise en valeur par le drive de la batterie. Le piano dompte son impétuosité puis la laisse éclater et rallie à sa cause l’ensemble orchestral fulgurant d’énergie. Au mitan de l’album, le titre qui donne son nom à l’album inclut les éléments clés de la musique du groupe.

Avec une introduction au bruitisme spatial, Coming Together transporte le quartet vers un voyage cosmique. L’archet de la contrebasse fait résonner des notes graves, le clavier égrène des perles aiguës qui entrent en vibration avec les sonorités médium soufflées par le trombone au-dessus des effleurements des balais sur les cymbales. Par un enchainement subtil et presque sans rupture, le quartet rallié s’achemine vers She, une ballade atmosphérique écrite par Michel Meis pour Alisa Klein dont il dit qu’elle représente « l’âme du groupe ». Le trombone à la sonorité ample et moelleuse égrène des notes dans le registre grave alors que le piano lui répond par de courtes impulsions dans les aigus. Après le chorus lyrique du soufflant, la contrebasse chante au-dessus des nappes du Rhodes puis le piano développe un solo lyrique qui ravit par ses surprises.

Après un interlude fondé sur les arabesques du piano accompagné par l’archet de la contrebasse, débute le dansant Red Desert Air. Le thème repose sur un motif joué en continuum jusqu’à en devenir hypnotique, par le trombone et la contrebasse, lesquels sont rejoints par le piano et la batterie. Suit alors une énergique et captivante improvisation du trombone. L’accompagnement rythmique qui fait alterner ruptures et salves est somptueux. Le titre restitue tout à fait la chaleur torride qui se dégage d’une désertique étendue de sable chauffée à blanc. On en sort décoiffé.e !

Après un déferlement fracassant de la batterie, le souffle du trombone tisse ensuite une complainte d’une mélancolie infinie au-dessus du déchainement incessant des baguettes sur les tambours. A la suite de ce dernier interlude, se profile Re:build, « composition commandée (à Michel Meis) sur la reconstruction économique et sociale du Luxembourg détruit après la Seconde Guerre mondiale ». Après introduction du piano solo, batterie, contrebasse, trombone, Rhodes et violon entrent en piste. Les instruments créent un climat dont l’effervescence ne va cesser de varier. Les frontières s’amenuisent entre écriture et improvisations portées par des riffs rythmiques incessants que développent trombone, contrebasse et batterie. Après une virulente intervention du trombone et une improvisation du Rhodes interrogatif, le violon développe un jeu tendu et explosif qui s’achemine vers un territoire sonore plus calme où il est rejoint par l’archet de la contrebasse et par le trombone. Cette pièce qui oscille incessamment entre montées et descentes dynamiques termine avec brio le répertoire de cet album remarquable.

« Kaboom, un concentré d’éclectisme qui allie avec bonheur lyrisme et énergie, élégance et émotion. Sur cet opus peu conventionnel qui cultive la diversité, les plages font alterner les rythmes, naviguent entre dynamisme et mélancolie, entre chaleur et fureur. Un jazz actuel qui préfigure celui de l’avenir.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Pour la troisième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 au Théâtre des Arts de Cluny, le pianiste et compositeur Paul Lay vient présenter son projet « Deep Rivers » en trio. Avec la chanteuse suédoise Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu, le pianiste et compositeur rend hommage à 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone. Une soirée placée sous le signe de la subtilité, de l’élégance et de la sensibilité.

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Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Jazz Campus en Clunisois 2023 – L’Arbre Rouge

Le 22 août 2023, la scène du Théâtre des Arts de Cluny accueille L’Arbre Rouge, un quintet à l’instrumentation atypique à la lisière de la musique de chambre et du jazz. Porté par des musicien.ne.s à la technique instrumentale redoutable, le groupe transcende les styles et crée un univers onirique et atypique.

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Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Jazz Campus en Clunisois 2023 – The Source

Pour sa troisième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 retrouve le Théâtre Les Arts de Cluny. Au programme, « The Source », le projet du contrebassiste Arnault Cuisinier. Au carrefour du jazz et de la chanson, la musique se profile entre célébration incantatoire et songe poétique.

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Dmitry Baevsky présente « Soundtrack »

Dmitry Baevsky présente « Soundtrack »

Album photo musical

Le saxophoniste Dmitry Baevsky présente son 9ème album, « Soundtrack ». En treize tableaux, l’altiste brosse l’album photo musical de son parcours de vie. Avec éclat et lyrisme, il parcourt l’histoire du jazz et délivre une musique au pouvoir narratif puissant.

A la tête d’un quartet à la cohésion inébranlable, le saxophoniste Dmitry Baevsky offre avec « Soundtrack », un album saisissant d’énergie et de lyrisme. Sorti le 21 mai 2021, ce neuvième album du leader a été enregistré à New York pour le label Fresh Sound New Talent. Autour de l’altiste sont réunis le pianiste Jeb Patton, le contrebassiste David Wong et le batteur Pete Van Nostrand.visuel de l'album Soundtrack de Dmitry Baevsky

L’album évoque Saint-Pétersbourg, les rives gelées de la Neva, les grandes avenues new-yorkaises, la difficulté d’être un étranger dans une grande ville, les clubs bondés de Greenwich Village, la nostalgie, la beauté de Paris, l’excitation des nouveaux départs. On passe d’une chanson populaire russe à un thème d’Ornette Coleman, de Sonny Rollins, d’une mélodie classique tirée de l’opéra « Le Prince Igor » d’Alexandre Borodine à une chanson de Michel Legrand écrite pour « Les Demoiselles de Rochefort », de compositions de sa plume à un standard qui narre l’automne à New York.

« Soundtrack » met en évidence éclectisme et le talent insolent de cet altiste au son unique. Avec élégance, Dmitry Baevsky inscrit son propos musical dans l’histoire du jazz. Sans forcer son art, il impressionne par son jeu technique exemplaire autant qu’il émeut par sa verve mélodique et son lyrisme inspiré.

Saint-Pétersbourg… New York… Paris

Saint-Pétersbourg

Fils unique d’un écrivain et d’une traductrice, Dmitry Baevsky grandit à Saint-Pétersbourg où il est né (la ville s’appelait alors Léningrad).

« Mon premier saxophone venait de Tchécoslovaquie. Je suis entré dans une école de musique à 14 ans et me suis inscrit pour faire partie du big band. Mon intention initiale était de jouer de la guitare, mais ils manquaient de saxophonistes dans la section des cuivres et je me suis retrouvé avec un alto… » Il se découvre alors une véritable passion pour la musique. En 1991, le jeune musicien intègre le Mussorgsky College of Music à Saint-Pétersbourg et étudie avec le brillant saxophoniste russe Gennady Goldstein.

Au Jazz Philharmonic Hall de Saint-Pétersbourg (l’un des principaux clubs de jazz de la ville), il rencontre Ann et Bob Hamilton, un couple américain qui assiste à son concert et lui propose de l’aider à se rendre à New York pour un stage de jazz de 2 semaines.

« J’ai manifesté mon intérêt et un an plus tard, ils avaient obtenu un visa pour moi et proposaient de me loger pendant mon séjour ».

New York

Dmitry Baevsky débarque à New York et « Le court voyage prévu s’est prolongé en un séjour de six mois chez les Hamilton. »

Il auditionne pour intégrer le département Jazz de la prestigieuse New School University de New York. Il obtient une bourse pour sa scolarité complète à la suite de quoi il quitte la Russie qu’il ne reverra que quinze ans plus tard. A la fin de ses études, il est un membre à part entière de la scène jazz locale et décide alors de s’installer à New York.

Avec son timbre sombre et chaleureux, sa technique redoutable et un sens évident du drive, Dmitry Baevsky est devenu l’un des saxophonistes incontournables de la scène jazz new-yorkaise. Parmi les musiciens avec lesquels il a joué ou enregistré, on peut citer Benny Green, Peter Washington, Willie Jones III, David Hazeltine, “Killer” Ray Appleton, David Williams, Peter Bernstein, Cedar Walton, Dennis Irwin, Jeremy Pelt, Joe Cohn, Steve Williams, Joe Magnarelli, Jesse Davis, Ryan Kisor, Gregory Hutchinson, Roger Kellaway, Leon Parker, Dena De Rose et bien d’autres encore.

« New York est une ville si contrastée ; accueillante et gratifiante un jour, cruelle et solitaire le lendemain. J’ai passé la plus longue partie de ma vie là-bas et je me considère toujours comme un New-yorkais. »

Paris

Dmitry Baevsky a découvert la capitale française au fil de ses tournées régulières en Europe. En 2016, il s’installe à Paris avec sa famille tout en maintenant une forte connexion professionnelle avec New York.

Nouvelle ville, nouvelle vie, nouvelles scènes. Les années passent et avec « Soundtrack », le saxophoniste livre un album très personnel où il offre des portraits musicaux de sa vie.

« Les treize morceaux de ce disque peuvent s’écouter comme on tourne les pages d’un album photo : la musique que j’ai choisie pourrait être la bande originale de ma vie. J’espère qu’en l’écoutant, vous pourrez entrevoir mon histoire. »

Au fil des pistes

Avec Evening Song, on imagine suivre le saxophoniste à travers les rues de sa ville natale. Dans un style West Coast, l’alto dessine sur la composition de Vasily Solovyov-Sedoi, une ligne mélodique empreinte de mélancolie qui serpente, irriguée de fulgurances. Le registre médium de l’alto évoque le souffle chaud d’un ténor mais le phrasé très vif de son solo ne laisse aucun doute quant à l’instrument. Sur Vamos Nessa de Joao Donato, le jeu saccadé de l’alto évolue en même temps que celui du piano. Haletant voire même convulsif, il n’en demeure pas moins fluide.

Sur sa composition Baltiyskaya, Dmitry Baevsky manifeste une grande affinité pour le blues mineur. Il fait preuve d’une virtuosité maitrisée et déconcertante pimentée de fulgurances qui ne sont pas sans évoquer celles d’Art Pepper. Dans ce style bop, le pianiste s’exprime avec une grande liberté harmonique. C’est avec souplesse que le saxophoniste adapte ensuite la composition de Sonny Rollins, Grand Street. La sonorité de l’alto est profonde et chaleureuse et son jeu explosif. Le solo du pianiste au toucher précis rappelle nombre de ses influences et la courte improvisation chantante du contrebassiste permet d’apprécier le son boisé de son instrument.

Dmitry Baevsky

Dmitry Baevsky©Capucine de Chocqueuse

Plus loin, le quartet restitue à merveille sur The Jody Grind, le style funky d’Horace Silver, compositeur du thème. Tel un acrobate, l’alto balance entre emphase et souplesse. Sans transition, le saxophone adopte ensuite une sonorité plus veloutée et un débit déconcertant de fluidité pour interpréter avec une belle élégance, La Chanson de Maxence, composée par Michel Legrand pour son film « Les Demoiselles de Rochefort ». C’est ensuite Over and out, un titre du leader que le quartet interprète. Sur ce morceau inscrit dans le plus pur style bop, l’alto saisit autant par sa fougue que par la souplesse de son discours articulé avec dextérité sur un tempo ultra rapide.

Avec délicatesse et sur une rythmique originale, le quartet réactualise Le Coiffeur. Sur ce thème de Dexter Gordon, l’alto s’exprime avec lyrisme et prouve combien il maîtrise l’art de l’accentuation tout au long de ses phrases développées avec souplesse et vélocité. Les quatre complices interprètent ensuite avec fidélité une reprise du thème d’Ornette Coleman, Invisible. Après le chorus fluide et agile de l’alto, le piano tranche par un propos plus insurrectionnel.

Le contraste avec la ballade qui suit, est saisissant. En effet, sur Autumn in New York, le saxophone adopte un son rond et moelleux et son jeu manifestement imprégné d’une influence West Coast, livre une autre facette de son expression. On se souvient alors de Benny Carter ou Johnny Hodges. Un pur délice !

Place ensuite à un autre grand standard avec une reprise de Stranger in Paradise sur lequel le saxophoniste balance entre douceur et énergie, avec une aisance rythmique renversante. Sur Tranquility, le quartet restitue tout à fait l’esprit serein de la composition d’Ahmad Jamal. Le piano groove avec un feeling remarquable puis le solo de l’alto ondule avec une vigueur à laquelle ne manque ni grâce ni nuance.

L’album se termine avec Afternoon in Paris. Après une introduction de l’alto à la sonorité cette fois plus tranchante, la contrebasse offre une improvisation chantante puis, saisit de fièvre, le saxophone se lance dans un solo aventureux plein d’agilité et d’inventivité accompagné par le duo rythmique avec qui il échange avec un plaisir palpable. Un superbe hommage à Paris.

Avec « Soundtrack », Dmitry Baevsky prouve qu’il fait partie de ces altistes avec lesquels le jazz doit compter. Brillant, véloce, élégant et émouvant.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

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Pour la troisième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 au Théâtre des Arts de Cluny, le pianiste et compositeur Paul Lay vient présenter son projet « Deep Rivers » en trio. Avec la chanteuse suédoise Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu, le pianiste et compositeur rend hommage à 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone. Une soirée placée sous le signe de la subtilité, de l’élégance et de la sensibilité.

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Jazz à Vienne 2021 – Modifications de la programmation

Jazz à Vienne 2021 – Infos covid

… le festival se met au diapason

Le festival Jazz à Vienne se met en conformité avec les mesures gouvernementales. Une quarantième édition avec jauge réduite, couvre-feu et pass sanitaire… du 23 juin au 10 juillet 2021, place au Jazz !

Covid oblige ! …. Jazz à Vienne prend en compte les impératifs fixés par le Gouvernement relativement au contexte sanitaire actuel.

Jauge

En temps normal, la jauge du Théâtre Antique est de 7500 personnes (assis/debout). Cette année, en assis et distancié (une place vide entre chaque spectateur ou groupe de spectateurs), la jauge est d’un peu moins de 4000 places.

Pass Sanitaire

En conformité avec les annonces gouvernementales, l’accès au Théâtre Antique sera conditionné sur toute la durée du festival à la présentation d’un pass sanitaire (test négatif, certificat de vaccination ou certificat d’immunité en format papier ou numérique, à partir du 09 juin 2021, via l’application TousAntiCovid.

Couvre-feu

Pour les soirées du 23 juin au 29 juin, le couvre-feu est maintenu à 23h. Jazz à Vienne adapte donc les horaires de ces concerts pour que les festivaliers puissent rentrer chez eux à temps. Les soirées des 23, 26, 27, 28 & 29 juin débuteront à 19h pour finir à 22h. Les soirées des 24 & 25 juin débuteront à 18h40 pour finir à 22h.

Jazz à Vienne 2021 - Infos covidAu final, les soirées du 23 au 29 juin se profilent ainsi :

  • 23 juin : 19h Anne Paceo / 20h30 Jamie Cullum
  • 24 juin : 18h40 Gauthier Toux & Nils Petter Molvær / 19h40 Tigran Hamasyan / 21h Portico Quartet
  • 25 juin : 18h40 Julia Sarr / 19h40 Keziah Jones & Qudus Onikeku / 21h Salif Keita
  • 26 juin : 19h Lucas Santtana / 20h30 Seu Jorge & Rogê
  • 27 juin : 19h Laurent Bardainne / 20h30 Ibrahim Maalouf
  • 28 juin : 19h Erik Truffaz / 20h30 Ibrahim Maalouf
  • 29 juin : 19h Brad Mehldau solo / 20h30 Hommage à Michel Petrucciani

A partir du 30 juin, retour à la normale ! Les horaires des concerts sont inchangés avec ouverture des portes du Théâtre Antique à 20h30 et début des soirées à 20h30. Masqué.e.s certes mais oreilles grande ouvertes… le public se prépare à vivre Jazz à Vienne live du 23 juin au 10 juillet 2021.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

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Pour la troisième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 au Théâtre des Arts de Cluny, le pianiste et compositeur Paul Lay vient présenter son projet « Deep Rivers » en trio. Avec la chanteuse suédoise Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu, le pianiste et compositeur rend hommage à 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone. Une soirée placée sous le signe de la subtilité, de l’élégance et de la sensibilité.

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Jazz Campus en Clunisois 2023 – The Source

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Le contrebassiste Mauro Gargano signe « Feed »

Le contrebassiste Mauro Gargano signe « Feed »

Musique, nourriture de l’âme

En 2021, le contrebassiste et compositeur Mauro Gargano propose « Feed », un nouvel album enregistré en trio avec le pianiste italien Alessandro Scobbio et le batteur français Christophe Marguet. Huit plages d’un jazz moderne et exigeant dont les vibrations poétiques nourrissent l’âme et irriguent l’imaginaire de rêveries singulières.

visuel de l'album Feed de Mauro GarganoAprès le fort raffiné et poétique « Nuages » sorti en 2020, le contrebassiste Mauro Gargano revient le 07 mai 2021 avec « Feed » (Diggin Music Prod/Absilone Socadisc). Composé entre avril et septembre 2020, le répertoire de l’album reflète les réflexions du leader lors de la première vague de la pandémie.

En trio avec le pianiste Alessandro Sgobbio et le batteur Christophe Marguet, le compositeur et contrebassiste Mauro Gargano propose huit pistes d’une musique sans concession où alternent tensions collectives et expressions individuelles. Son écoute réactive le souvenir de ces moments étranges où regarder par la fenêtre était le seul voyage possible et où la musique nourrissait les rêves d’évasion vers un monde libéré des contraintes imposées par le virus.

Enregistré à Paris où réside Mauro Gargano depuis des années, « Feed » délivre des sonorités chargées d’énergie, de surprises et d’espoir.

En ouverture de l’album, Feed se donne à découvrir au fil de 7’26 d’une musique ondulatoire pleine de surprises. A partir d’un motif répétitif de la contrebasse, le piano soutenu par une batterie au jeu tellurique déverse des torrents d’arpèges vibratoires. Après un début tout en hésitation, le titre offre une structure solide dont les débordements rythmiques stimulent l’oreille et enchantent l’écoute. Telle une nourriture mentale apéritivante, Feed ouvre l’envie de découvrir l’album plus avant.

Full Brain installe ensuite une étrange atmosphère. Débutée sur un tempo lent avec des volutes pianistiques tout en suspension et un accompagnement rythmique déstructuré sur des mesures impaires, cette seconde plage musicale s’enflamme en un crescendo rythmique. Contrebasse et piano rivalisent de puissance et réitèrent chacun de son côté un thème trituré inlassablement presque jusqu’à la saturation. Étrangement, cela fait écho à ces pensées redondantes et presque obsessionnelles qui ont pu envahir l’esprit de nombre de personnes confinées.

Plus loin sur l’album, Keep Distance déploie une structure hypnotique imprégnée d’une mélancolique beauté. Le jeu dépouillé du piano et l’accompagnement minimalisme des balais sur les peaux des tambours évoque l’introspection et suggère cette distanciation qui coupe les liens si l’on n’y prend pas garde. Après les tonalités plutôt sombres du début, on se laisse enivrer par les fluctuations du rythme et de l’intensité musicale induite par le jeu répétitif du piano porté par les impulsions de la rythmique. Sur Look Beyond the Window, le titre suivant, le trio engage à porter le regard plus loin. Il instaure d’abord un climat sonore pastoral puis fait évoluer l’atmosphère vers un groove où les synthés sont stimulés par une pulsation rythmique aux accents enrockés. Sans doute le compositeur veut-il ainsi augurer ainsi des ailleurs et des lendemains porteurs d’espoirs… on veut y croire avec lui.

Outre ces propositions musicales en lien avec le contexte sanitaire actuel, Mauro Gargano dédie deux pièces au désastre sanitaire, écologique et social qui touche la région des Pouilles dont il est originaire. Il reprend le thème Pasolini gravé sur « Nuages » et le renomme Ilva’s Dilemma en hommage au peuple de Tarente où l’aciérie d’Ilva a engendré une pollution source d’une catastrophe environnementale. Aujourd’hui ni le repreneur ni l’état italien ne consentent à sécuriser la production pour relancer l’économie tout en préservant la santé de la population. Après une introduction morose, le trio dessine une atmosphère singulière et la musique va crescendo. Le piano éloquent s’enflamme stimulé par le jeu sombre et réitératif de la contrebasse et celui et par celui de la fougueuse batterie. Pour Mauro Gargano, cette composition évoque « la musique des processions des « Mystères » jouées par les “bande municipali” de [s]a région pendant Pâques ». Dans la même veine, The Red Road fait référence à la poussière mortelle qui a pollué et coloré de rouge Tarente. Le morceau se termine par le chant désespéré de la contrebasse après que piano et batterie font résonner un chant qui évoque un tocsin funèbre. Mauro Gargano a composé ce morceau 2 heures en travaillant une étude basée sur les intervalles de neuvième et treizième à la contrebasse. Le titre est dédié à Lorenzo Zaratta, enfant de 5 ans mort d’un type de cancer du cerveau provoqué par la pollution.

En préambule de Lost Wishes, la contrebasse à la sonorité boisée développe une mélopée bluesy sur laquelle se greffe le jeu harmonieux du piano et le drive espiègle et inventif de la batterie. Le contrebassiste confie avoir « essayé d’écrire une chanson de Noël pour ces moments très spéciaux ». Ce thème lent souligné par le chant profond de contrebasse ménage des échappées très libres au piano.

L’album se termine avec le titre Secret Garden dédié au pianiste Gianni Lenoci (1963-2019). Composition originale, le morceau porte le même nom que celle gravée par pianiste disparusur l’album éponyme sorti en 2011. Sur la contrebasse l’archet développe une mélodie évanescente alors que le piano s’exprime comme en flottaison sur un continuum d’accompagnement des balais. Une improvisation collective se développe sur « une série de petits Haiku mélodiques » combiné « dans le cadre d’une improvisation collective plus étendue » avec répétition de « petits motifs rythmiques, toujours répétés avec de petites variations ». … climat épuré, notes raffinées du piano, sombre sonorité de la contrebasse. Une conclusion intime et poétique.

Après avoir apprécié l’album, on espère pouvoir se nourrir très vite de la musique du trio avec la réouverture prochaine des clubs et salles de concert. En conclusion, cette vidéo enregistrée à l’Institut Culturel Italien de Paris constitue une belle mise en oreille et … en appétit.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

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Echo#1-Nuits de Fourvière 2021

Nuits de Fourvière 2021 – La programmation

Le festival fête son 75ème anniversaire

​Malgré le contexte sanitaire particulier, les Nuits de Fourvière 2021 donnent rendez-vous à leur public du 1er juin au 30 juillet. Pour son 75ème anniversaire, le festival international de la Métropole de Lyon annonce 60 jours, 9 créations, 8 coproductions, 2 premières françaises. Une affiche prometteuse !

Affichedes Nuits de Fourvière 2021Avec ses gradins en plein air et ses places assises, le festival international de la Métropole de Lyon répond aux exigences gouvernementales pour accueillir des spectacles publics en cette période particulière. Toute l’équipe des Nuits de Fourvière est restée mobilisée pour travailler à l’adaptation du festival au contexte sanitaire.

Après l’annulation de son édition 2020, le festival des Nuits de Fourvière 2021 annonce une programmation alléchante dont le contenu a été dévoilé le 03 mai à partir de 11 heures.

Cette année les Nuits de Fourvière associent leur image au photographe Ken Hermann.

Avec 75 ans au compteur, les Nuits de Fourvière comptent parmi les plus anciens festivals de France. Du 1er juin au 30 juillet 2021, le festival international de la Métropole de Lyon propose 35 spectacles de théâtre, danse, musique, opéra, cirque et 66 représentations.

Danse

Prévue initialement en septembre 2020, la Biennale de la Danse 2020 a été reportée au mois de juin 2021. Dominique Delorme (directeur des Nuits de Fourvière) et Dominique Hervieu (directrice de la Biennale de la danse) associent les deux évènements. Ainsi, le festival des Nuits de Fourvière 2021 ouvre les 01 et 02 juin avec Alarm clocks, spectacle de la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin avec la chanteuse Camille, une chorégraphie réalisée en coproduction avec la Biennale de la danse. Sans oublier le fameux défilé de la Biennale de la Danse organisé dans le cadre de la Saison Africa2020. Contexte sanitaire oblige, il quitte les rues de Lyon pour la scène du Grand Théâtre, les 05 & 06 juin.

La collaboration des deux festivals se poursuit avec Josef Nadj qui présente pour la première fois en France, Omma (09 & 10 juin) et elle se termine, entre danse et musique, avec Room With A View (13 & 14 juin) de RONE et (LA)HORDE en compagnie des danseurs du Ballet national de Marseille.

Entre opéra, tango, cirque et danse

En collaboration avec l’Opéra National de Lyon, la compagnie Circa présente « María de Buenos Aires », l’opéra tango du compositeur Astor Piazzolla. Sur un livret écrit par Horacio Ferrer, la mezzo-soprano Wallis Giunta et le baryton Luis Alejandro Orozco seront soutenus par un orchestre de tango renforcé par l’Orchestre national d’Auvergne et entourés de dix acrobates et de danseurs.

Théâtre

Les élèves de la 80ème promotion de l’ENSATT proposent « Leurs enfants après eux » de l’écrivain Nicolas Mathieu dans une mise en scène de Simon Delétang (25 juin au 06 juillet). Les Comp. Marius font partie de la grande famille d’artistes associés au festival. Ils reviennent à l’Odéon (du 18 au 20 juin) pour faire renaître Les Enfants du Paradis de Jacques Prévert.

Sans oublier Antigone à Molenbeek et Tirésias, créé par Guy Cassiers avec le Quatuor Debussy (du 11 au 13 juin) au théâtre de la Renaissance. On note aussi la venue des tg STAN avec Poquelin II (du 12 au 14 juillet), d’après Molière. Au Théâtre du Point du Jour, Sonia Bester est aussi de la partie, avec Comprendre, une création théâtrale et musicale avec restitution de son immersion à l’hôpital des Massues (du 17 au 20 juin).

Musique

Au regard de la situation sanitaire internationale, les têtes d’affiche internationales se font rares. On note parmi eux Asaf Avidan (01 juillet), quelques autres et le groupe écossais Mogwaï avec qui se termine l’édition 2021 (30 juillet).

En revanche, les artistes français et francophones sont nombreux. Auréolés de leurs récentes Victoires de la musique sont annoncés Benjamin Biolay (06 et 07 juillet) et Pomme (27 & 28 juillet). Il faut aussi compter avec Alain Souchon (28 & 29 juin), Catherine Ringer (19 juillet), Woodkid (20, 21 & 22 juillet), Philippe Katerine (03 juillet), Stephan Eicher (11 juillet), Jane Birkin et Louis Chedid (02 juillet).

Sans oublier plusieurs propositions orchestrales dont la Symphonie n°9 de Beethoven avec l’Orchestre National de Lyon sous la direction de Ben Glassberg (09 juillet) ainsi que François Morel et son complice Antoine Sahler avec l’orchestre du Conservatoire à rayonnement régional (04 juillet).

Musiques du Monde & Jazz

Plusieurs rendez-vous vont faire le bonheur des amateur.trice.s de Musiques du Monde et de Jazz.

Musiques du Monde

  • le 07 juin à 18h30 au Grand Théâtre, l’ensemble Al-Kindî et les derviches tourneurs de Damas sont précédés du trio 3MA (MAli, MAroc, MAdagascar) qui réunit Ballaké Sissoko (kora), Driss El Maloumi (oud), Rajery (valiha),

  • le 25 juin à 19h30 au Musée des Confluences, est proposé Polyphonie-Polyfolie, un opéra d’Afrique Centrale de Camel Zekri (composition, guitare) entouré de Chœurs des Pygmées Aka de la Lobaye et Trompes Ensemble Ongo-Brotto de Bambarile. Cette création est prolongée par la projection de Makongo, du cinéaste centrafricain Elvis Sabin Ngaï,
  • le 10 juillet à 20h30, dans une soirée avec Orange Blossom, la joueuse de kora Sona Jobarteh va mêler les styles musicaux, tout en restant fidèle à la culture mandingue,
  • le 24 juillet, pour les 30 ans du CMTRA, le Carioca João Selva, récemment installé à Lyon, ouvre la soirée et présente le répertoire de son nouvel album  » Navegar ». Place ensuite au sextet turco-néerlandais Altin Gün qui mêle, sonorités pop-rock et éléments de musique traditionnelle turque.

Jazz

  • le 15 Juin à 20h00, le Grand Théâtre accueille la « Nuit du Jazz Italien ». Figure légendaire du jazz depuis cinquante ans, le trompettiste Enrico Rava vient à la tête d’un sextet composé de Giovanni Guidi (piano), Francesco Diodato (guitare), Francesco Bearzatti (saxophone, clarinette), Gabriele Evangelista (contrebasse) et Enrico Morello (batterie). Autour de son projet « Morricone Stories », le saxophoniste Stéfano Di Battista rend quant à lui hommage au Maestro Ennio Morricone avec à ses côtés, Fred Nardin (piano), Daniele Sorrentino (contrebasse) et André Ceccarelli (batterie),

  • le 30 juin à 20h30, au Grand Théâtre, c’est le retour d’un habitué du festival, le vocalchimiste André Minvielle, (chant, percussions, objets divers…). Dans un premier temps il retrouve ses compagnons Bernard Lubat - Malpoly instrumentiste (piano, accordéon, batterie, chant…) et Fabrice Vieira (guitare). Place ensuite au Valletti Quinteto qui réunit autour de Serge Valletti (voix), André Minvielle (percussions, voix, arrangements), Raphaël Imbert (saxophones, clarinette basse, arrangements), Vincent Beer-Demander (mandoline, mandole, arrangements) et Grégory Daltin (accordéon, arrangements) sur des compositions d’Elisabeth Valletti,
  • le 05 juillet à 21h30, la chanteuse, pianiste et guitariste Mélody Gardot va venir présenter le répertoire de son nouvel opus « Sunset in the Blue » (Decca Records) au Grand Théâtre. Sur la même scène, va se produire la pianiste, chanteuse, auteure et compositrice Macha Gharabian dont la musique méditative est chargée d’allégresse,

  • le 11 juillet à 19h30, à 19h30, à l’Amphi de l’Opéra de Lyon, une soirée en deux parties rend hommage au guitariste Henri Crolla. Elle propose d’abord de découvrir le guitariste en visionnant « Le bonheur est pour demain », un film d’Henri Fabiani de 1960 qui réunit Crolla et le jeune Jacques Higelin. Puis c’est un concert présenté par Dominique Cravic (guitare, chant) et Les Primitifs Du Futur avec Claire Elzière (chant), Fay Lovsky (scie musicale, thérémine, vibraphone, violoncelle, instruments divers), Christophe Lampidecchia (accordéon) et Mathilde Febrer (violon),
  • le 18 juillet à 20h30, le Grand Théâtre accueille Stefano Bollanni. Après son succès de 2017 à l’Odéon, le pianiste revient en piano solo pour revisiter l’opéra « Jesus Christ Superstar ». La soirée voit aussi le retour de Thomas de Pourquery, déjà accueilli à l’Odéon en 2018 pour un hommage à Nougaro avec Minvielle et Babx. Cette fois, le saxophoniste, compositeur et chanteur vient à la tête de son Supersonic qui réunit ses fidèles compagnons Arnaud Roulin (piano, synthétiseur), Fabrice Martinez (trompette, bugle, voix), Laurent Bardainne (saxophone ténor, chant), Frederick Galiay (basse, chant) et Edward Perraud (batterie, chant). Vibrations explosives en perspective !

Tous les spectacles des Nuits de Fourvière 2021 sont annoncés en format assis et la programmation reste soumise à l’évolution de la situation sanitaire. La billetterie des Nuits de Fourvière 2021 ouvre le 04 mai à partir de 12h. Plus d’informations ICI concernant le protocole sanitaire et ICI pour la programmation exhaustive du festival.

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Pour la troisième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 au Théâtre des Arts de Cluny, le pianiste et compositeur Paul Lay vient présenter son projet « Deep Rivers » en trio. Avec la chanteuse suédoise Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu, le pianiste et compositeur rend hommage à 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone. Une soirée placée sous le signe de la subtilité, de l’élégance et de la sensibilité.

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Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Jazz Campus en Clunisois 2023 – L’Arbre Rouge

Le 22 août 2023, la scène du Théâtre des Arts de Cluny accueille L’Arbre Rouge, un quintet à l’instrumentation atypique à la lisière de la musique de chambre et du jazz. Porté par des musicien.ne.s à la technique instrumentale redoutable, le groupe transcende les styles et crée un univers onirique et atypique.

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Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Jazz Campus en Clunisois 2023 – The Source

Pour sa troisième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 retrouve le Théâtre Les Arts de Cluny. Au programme, « The Source », le projet du contrebassiste Arnault Cuisinier. Au carrefour du jazz et de la chanson, la musique se profile entre célébration incantatoire et songe poétique.

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Retour de Sébastien Texier & Christophe Marguet 4tet

Retour de Sébastien Texier & Christophe Marguet 4tet

« We Celebrate Freedom Fighters ! »

Trois ans après « For Travellers Only », Sébastien Texier & Christophe Marguet reviennent avec leur deuxième album, « We Celebrate Freedom Fighters ! ». Avec Manu Codjia et François Thuillier, ils célèbrent des combattants qui ont lutté pour la liberté. Un hommage musical rendu à ces femmes et hommes engagés contre toute forme d’obscurantisme, de discrimination, d’exclusion et d’injustice. En cette période perturbée, cet hymne à la liberté résonne avec une grande force.

Sur leur nouvel album « We Celebrate Freedom Fighters ! », le saxophoniste et clarinettiste Sébastien Texier et le batteur Christophe Marguet reviennent avec leurs fidèles compagnons, le guitariste Manu Codjia et le tubiste François Thuiller. Après un voyage imaginaire proposé en 2018 sur « For Travellers Only » (Cristal/Sony Music Entertainment), le quartet invite cette fois à célébrer dix « Freedom Fighters », cinq femmes et cinq hommes qui se sont distingués pour leur engagement et leur lutte pour la liberté.

Deux compositeurs et un quartet

Le programme de « We Celebrate Freedom Fighters ! » (Cristal Records/Believe) sorti le 30 avril 2021, rend hommage au courage et à la dignité de dix fortes personnalités.

Sébastien Texier & Christophe Marguet 4tet

Sébastien Texier & Christophe Marguet 4tet©Jérôme-Prebois

Dix combattants engagés contre l’esclavagisme, le fascisme, la ségrégation raciale, pour la liberté d’expression, la défense des droits de l’homme, des femmes, le droit à l’avortement, combat contre l’asservissement au travail, pour les peuples premiers, pour la vérité : Claudia Andujar, Aimé Césaire, l’inconnu de Tian’anmen, Louis Coquillet, Gisèle Halimi, Rosa Parks, James Baldwin, Sitting Bull, Olympe de Gouges et Simone Adolphine Weil.

Pour raconter et exprimer la force et l’engagement de ces héros, le répertoire intégralement composé par Sébastien Texier & Christophe Marguet conserve les couleurs singulières déjà appréciées sur « For Travellers Only », le premier album du quartet.

Sur « We Celebrate Freedom Fighters ! » la clarinette et l’alto s’envolent, la batterie donne le rythme et caractérise les atmosphères, la guitare brille par ses chorus expressifs et le tuba insuffle son énergie.

Au fil des combats

Quatre compositions de Sébastien Texier et cinq autre de Christophe Marguet célèbrent les soldats de la Liberté.

Sur un riff du tuba débute Yanomami’s Dance dédié à la photographe brésilienne Claudia Andujar (née en 1931) qui, depuis les années 1970, voue sa vie à la photographie et à la défense des Yanomami, peuple amérindien de l’Amazonie brésilienne. Sur un rythme soutenu, alto et guitare déroulent le thème puis l’alto densifie son expression et élève ses phrases sinueuses auquel répond un chorus atmosphérique et fluide de la guitare. La dynamique rythmique rappelant les battements des tambours indiens s’allège durant le solo enchanteur du tuba.

Le répertoire continue avec Aime ces airs, un pamphlet musical joyeux dédié à Aimé Césaire. Sur un rythme de calypso, alto et guitare chantent en hommage à l’inventeur du concept de la négritude qui prône l’identité noire et sa culture. Après un chorus glorieux du tuba et un court solo de batterie, le quartet invite à suivre la parade derrière lui. Dédicacé à l’Inconnu de Tian’Anmen posté seul devant les chars de l’armée chinoise venus réprimer le mouvement du peuple chinois, Elégie résonne comme une complainte recueillie. Les solistes font succéder leurs chants poignants et sobres.

Plus tard, le ton change du tout au tout avec le blues funky tout droit inspiré des années 70 et intitulé Another Country. Cet hommage à l’écrivain James Baldwin (1924-1987) engagé aux États-Unis dans le mouvement contre le racisme et pour les droits civiques et réfugié en France à Saint-Paul de Vence. La guitare fulmine d’étincelles de révolte et l’incandescent alto le rejoint alors que le tuba explose de colère sur un tempo groovy. P’tit Louis célèbre ensuite Louis Coquillet (1921-1942), le cheminot communiste parisien fusillé par l’occupant nazi. La clarinette à la sonorité de velours illumine le morceau de sa virtuosité mélancolique alors que la guitare se fait plus incisive, comme pour signifier l’engagement du résistant.visuel de l'album We Celebrate Freedom Fighters! de Sébastien Texier & Christophe Marguet

C’est sur un bruissement de cymbales que débute Liberté farouche dédié à Gisèle Halimi (1927-2020), infatigable combattante pour la cause des femmes et le droit à l’avortement. Empreinte d’une tendresse nostalgique, la ballade étire le chant de l’alto et les pleurs de la guitare.

Pour honorer la mémoire de Rosa Parks (1913-2005), égérie non violente du mouvement national de défense des droits civiques, Serenade for Rosa se charge de délicatesse et d’émotions. Alto et guitare conjuguent leur sensibilité musicale et offrent une interprétation dont les nuances enchantent. Avec Tatanka Iyotake, le quartet adopte un langage plus tourmenté qui témoigne de la vigueur de Sitting Bull (1831-1890), le fameux chef de tribu et médecin sioux qui demeure une des principales figures de la résistance amérindienne face à l’armée américaine au 19ème siècle et qui a défait le général Custer à la célèbre bataille de Little Big Horn. Le jeu orageux de l’alto et la guitare enflammée chevauchent le tempo débridé impulsé par le tuba et la batterie qui évoquent les charges musclées des combattants.

Avec L’insoumise à mort, le quartet fait ensuite une révérence musicale à Olympe de Gouges (1748-1793) qui a revendiqué la liberté de la femme, soutenu mouvement de défense des droits de la femme et payé son combat de sa vie sur l’échafaud. Alto et tuba lui élèvent une douce prière qui, avec le solo de guitare se transforme en un manifeste énergique. Le répertoire se poursuit avec L’obsession de la vérité dont la relative pesanteur restitue l’engagement politique dont n’a eu cesse la philosophe Simone Weil (1909-1943) dans son combat contre tous les totalitarismes. Alors que le battement incessant des baguettes sur les cymbales évoque la persévérance inouïe de cette combattante humaniste, la mélodie lumineuse jouée par l’alto et la guitare caressante laisse entrevoir une lumière d’espérance.

L’album se termine avec Freedom Fighters, véritable dédicace à tous les combattants de la liberté. Un vent musical organique souffle sur cet hymne groovy qui balance entre spleen et blues.

Section rythmique redoutable d’efficacité, solistes lyriques et inspirés, interprétation riche en nuances, tout concourt à sublimer un propos dont la force narrative est indéniable. Sébastien Texier & Christophe Marguet honorent avec Manu Codjia et François Thuillier, les combattants de la liberté. Une musique lumineuse qui glorifie la lutte pour la liberté, invite à ne pas oublier celles et ceux qui ont combattu pour elle et engage à poursuivre leur combat.


Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Jazz Campus en Clunisois 2023 – Deep Rivers

Pour la troisième soirée du Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 au Théâtre des Arts de Cluny, le pianiste et compositeur Paul Lay vient présenter son projet « Deep Rivers » en trio. Avec la chanteuse suédoise Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu, le pianiste et compositeur rend hommage à 100 ans de chansons américaines, de la guerre de sécession à Nina Simone. Une soirée placée sous le signe de la subtilité, de l’élégance et de la sensibilité.

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Le 22 août 2023, la scène du Théâtre des Arts de Cluny accueille L’Arbre Rouge, un quintet à l’instrumentation atypique à la lisière de la musique de chambre et du jazz. Porté par des musicien.ne.s à la technique instrumentale redoutable, le groupe transcende les styles et crée un univers onirique et atypique.

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Pour sa troisième soirée, le Festival Jazz Campus en Clunisois 2023 retrouve le Théâtre Les Arts de Cluny. Au programme, « The Source », le projet du contrebassiste Arnault Cuisinier. Au carrefour du jazz et de la chanson, la musique se profile entre célébration incantatoire et songe poétique.

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