Omer Klein trio revient avec « Personal Belongings »

Omer Klein trio revient avec « Personal Belongings »

Emotions sensibles & vibrations énergiques

Omer Klein Trio est de retour avec « Personal Belongings » annoncé pour le 17 septembre 2021. Sur son neuvième album, le musicien a enregistré six pièces en piano solo et quatre titres en trio. Ecrites durant le contexte pandémique de l’année 2020, ces dix morceaux naviguent entre émotions sensibles et vibrations énergiques. Riche de ces contrastes, la musique révèle la richesse de l’univers de ce compositeur dont l’univers palpite entre jazz et influences moyen-orientales.

Deux ans après « Radio Mediteran » inspiré par les cultures des peuples de la Méditerranée, le pianiste Omer Klein sort « Personal Belongings », son troisième album pour Warner Music et le neuvième de sa discographie.

Eprouvé comme l’ensemble des artistes par la première vague de la pandémie et contraint de cesser les concerts durant cette période de 2020, Omer Klein a mis à profit son temps libre pour composer neuf des dix titres de l’album « Personal Belongings ».

De bout en bout, « Personal Belongings » enchante par la fluidité et le raffinement de son propos musical, les nuances sensibles de son expression expressives et une vitalité sans faille.

Omer Klein

Omer Klein est né en Israël en 1982 et a grandi à Netanya. Fils de parents nés en Israël et petit-fils d’immigrants venant de Tunisie, de Libye et de Hongrie, Omer Klein a commencé à jouer du clavier à l’âge de 5 ans, puis s’est tourné vers le piano à 13 ans, tout en composant et en improvisant dès son plus jeune âge. Il a étudié à la Thelma Yellin High School of the Arts à Givatayim, avant de s’installer aux États-Unis en tant que bénéficiaire d’une bourse du New England Conservatory à Boston, où il a étudié le piano jazz avec Danilo Perez et Ran Blake, et le piano classique avec Alexander Korsantia. En 2005, Klein s’est installé à New York, où il a poursuivi ses études en privé avec Fred Hersch. Depuis 2009, il est basé en Allemagne. Il vit actuellement à Francfort avec sa compagne, l’actrice Viola Pobitschka, et leurs trois enfants.

Compositeur prolifique, Omer Klein a publié plus de 100 compositions originales. Il a collaboré avec le virtuose de la mandoline Avi Avital et a notamment improvisé de nouveaux mouvements pour des pièces de J.S.Bach interprétées par Avital. Il a aussi collaboré avec le NDR Big Band en 2019. Il s’est produit en tant que soliste et chef d’orchestre au North Sea Jazz Festival, Nice Jazz Festival, Jazz at Lincoln Center, Queen Elizabeth Hall à Londres, Swing Hall Tokyo, Elbphilharmonie, Alte Oper Frankfurt, Bremen Musikfest, Dresdner Musikfestspiele, Schleswig-Holstein Musik Festival et bien d’autres encore.

De 2007 avec « Duet » à 2019 avec « Radio Mediteran » Omer Klein a sorti 8 albums en tant que soliste. Il est artiste exclusif Warner, label pour lequel il a réalisé deux enregistrements, « Sleepwalkers » (2017) puis « Radio Mediteran ». Annoncé pour le 17 septembre 2021, l’album « Personal Belongings » constitue son troisième opus pour Warner Music et le neuvième de sa discographie.

« Personal Belongings »

visuel de l'album Personal Belongings d'Omer KleinComposé de dix titres, le répertoire compte six pièces jouées en piano solo, ce qui confirme l’attachement du musicien à son instrument. Omer Klein interprète les quatre autres morceaux de l’album avec ses partenaires du Omer Klein Trio formé en 2013, Haggai Cohen-Milo (basse) et Amir Bresler (batterie), déjà présents à ses côtés sur « Fearless Friday » (2015), « Sleepwalkers » (2017) et « Radio Mediteran » (2019).

Les titres du répertoire reflètent le point de vue de Omer Klein sur le monde contemporain en tant que pianiste, compositeur et leader de formation certes mais aussi comme être humain, père de famille et artiste multiculturel. Aux neuf titres de de sa composition, le pianiste a ajouté le sublime standard What a Wonderful World.

Sur « Personal Belongings » se mêlent influences romantiques issues de la musique classique, atmosphères moyen-orientales et ambiances jazz.

Au fil des titres

Tel un tableau contemplatif, Kavana ouvre l’album en piano solo. Habité de calmes vibrations, le morceau vibre d’un romantisme aux accents orientaux. A la toute fin du titre, le pianiste est rejoint par ses compagnons et le trio enchaîne Baghdad Blues sans transition. Tendu et énergique, le climat musical ancré dans la culture moyen-orientale fusionne avec le jazz. Le piano improvise avec fougue mais son discours demeure empreint d’un spleen bluesy.

The Magnets mêle avec délice les inflexions classiques de Brahms et une pulsation brésilienne tout en retenue. Joué en piano solo, le titre prend les accents d’une chanson d’amour éperdu et réserve la surprise d’un tendre final bucolique. Plus loin, une légère insouciance se dégage de The Flower and the Seed jouée en trio et dédié par le pianiste à ses enfants. Une douce allégresse teintée de tendresse émane de cette mélodie gracieuse que dynamisent les changements de tempo.

Sur Good Hands, le pianiste joue solo une mélopée qui balance entre mélancolie et gaieté. Avec une grande maîtrise, le piano volubile entraîne les notes dans un mouvement tourbillonnant que l’on imagine volontiers comme une danse fraternelle qui réunirait les peuples du monde entier pour honorer les ancêtres du Nord de l’Afrique auxquels Omer Klein dédie ce titre.

Le trio propose ensuite Sun Girl, un morceau au climat intimiste dont le titre fait référence à la compagne du leader. Sur de belles harmonies, les notes ciselées du piano évoquent l’amour et le bonheur. Solo, le piano interprète ensuite Najara, une composition dont l’écriture est inspirée par les vers du poète liturgique juif Israel ben Moses Najara (1555-1625). Empreint d’un profond recueillement, la vibrante mélodie évoque une prière lumineuse et pourrait tout autant célébrer la paix que l’amour.

Le pétillant Shake It contraste avec le titre précédent. Son style funky en diable, envoute par le groove rythmique que le trio fait régner sur les presque sept minutes de ce morceau lancinant qui mérite tout à fait son titre. Sur Quarantined with you où le compositeur évoque la réalité de la vie lors de la quarantaine imposée par la pandémie, le piano solo offre une respiration musicale syncopée dans le style ragtime. Le répertoire se termine avec une reprise intimiste et mélancolique du standard universel What a Wonderful World que le piano chante solo, comme une note finale porteuse d’espoir et de beauté.

RV avec Omer Klein Trio le 08 novembre 2020 à 20h30 au Festival Jazz ‘N’ Klezmer de Paris pour écouter live le répertoire de Personal Belongings.

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Saison 2021/22 – Auditorium de Lyon

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M. Portal, G. Porter, C. Valdès & S. Kent

Pour la saison 2021/22 de l’AO, l’Auditorium-Orchestre national de Lyon accueille d’immenses stars du jazz. Main dans la main avec Jazz à Vienne, l’institution lyonnaise programme Michel Portal, Gregory Porter, Chucho Valdès et Stacey Kent. Ces affiches alléchantes laissent augurer d’intenses moments de jazz. De quoi réjouir le public !

Auditorium-Orchestre National de Lyon_Logo_Mars 2019 à l'Auditorium de LyonAprès un an et demi d’une vie entre parenthèses, et dans le contexte actuel de la crise sanitaire, Aline Sam-Giao, directrice générale et Nikolaj Szeps-Znaider, directeur musical et les équipes de l’Auditorium de Lyon continuent cette saison encore à ouvrir leur programmation en direction du jazz.

Le dialogue artistique entre l’Auditorium-Orchestre national de Lyon et « Jazz à Vienne » se poursuit avec cinq concerts coproduits par les deux structures :

  • Michel Portal
  • Gregory Porter
  • Chucho Valdés
  • Fatoumata Diawara
  • Stacey Kent

Michel Portal

Jazzman défricheur, brillant concertiste des répertoires classique et contemporain, compositeur pour le cinéma. Michel Portal est l’une des personnalités musicales françaises les plus singulières de notre temps. De Mozart à Piazzolla, de Boulez au free jazz, il imprime son style personnel à tous les répertoires, faisant fi de toute frontière musicale.

A 85 ans et après dix ans de silence discographique, Michel Portal signe « MP85 », un nouvel album résolument tourné vers le futur et la jeunesse. Un retour discographique à l’énergie juvénile et aux élans audacieux.

Après la sortie de l’album, le compositeur et clarinettiste part en tournée. Entouré du pianiste serbe Bojan Z, son éblouissant partenaire de duo qui signe également la direction musicale et des jeunes pointures de la scène européenne que sont Nils Wogram (trombone), Julien Herné (basse) et Lander Gyselinck (batterie), Michel Portal est attendu sur la scène de l’Auditorium à 20h, le 18 octobre 2021. Un concert où Michel Portal va célébrer une fois encore le jeu collectif et la liberté.

Gregory Porter

Encore inconnu il y a une décennie, Gregory Porter fait partie aujourd’hui des plus grandes voix du jazz actuel. Repéré par Wynton Marsalis, engagé par le prestigieux label Blue Note, récompensé aux Grammy Awards, le chanteur baryton au timbre profond et enveloppant connaît une ascension irrésistible depuis ses débuts. Depuis l’immense succès de « Liquid Spirit », qui lui a valu le Grammy Award du meilleur album de jazz vocal, le digne héritier de Marvin Gaye et de Nat King Cole triomphe sur les scènes et enchaîne les succès discographiques.

Après son triomphe à Jazz à Vienne, le 12 juillet 2018 où il avait partagé le plateau du Théâtre Antique de Vienne avec l’Orchestre national de Lyon pour un hommage à Nat King Cole et après la sortie de son septième album « All Rise » en avril 2020 chez Blue Note Records, l’éclatant Gregory Porter est annoncé à 20h sur la scène de l’Auditorium le 01 novembre 2021 pour un concert à n’en pas douter inoubliable avec à ses côtés Chip Crawford (piano), Ondrej Pivec (orgue), Jahmal Nichols (basse), Emanuel Harrold (batterie) et Tivon Pennicott (saxophone).

Chucho Valdés, « La creación »

Chucho Valdès©OCP Photography

A lui seul, Chucho Valdés représente la puissance et la richesse de la fusion musicale des traditions cubaines et africaines. Fils du musicien Bebo Valdés, il a fondé le groupe Irakere en 1973 et mène depuis plus de cinquante ans une carrière internationale. Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus grands pianistes de jazz.

A l’Auditorium le 17 novembre 2021, à partir de 20h, le pianiste et compositeur Chucho Valdés fête ses 80 ans avec un concert exceptionnel au cours duquel il va présenter deux facettes de sa personnalité musicale.

Après une première partie de soirée en piano solo, Chucho Valdés présente une nouvelle composition, La creación (Olodumare), conçue en hommage à Oludumare, le Créateur suprême, l’une des trois manifestations de l’Être suprême des Yorubas. Cet oratorio afro-cubain célèbre l’arrivée de la culture yoruba dans les Caraïbes et la richesse de la fusion entre ces deux traditions. Pour l’occasion, Chucho Valdes est accompagné de Hilario Durán et John Beasley (claviers et arrangements), Yunior Terry (basse), Abraham Mansfaroll (percussions), Erick Barberia (batás et voix), Roman Diaz et Diosvany Valladares (batás), Yeni Valdés (voix) et en invité spécial, Dafnis Prieto à la batterie.

Fatoumata Diawara

Porte-parole d’une Afrique en constante mutation, la chanteuse, compositrice et guitariste malienne Fatoumata Diawara pare les rythmes et mélodies de la tradition wassoulou de couleurs jazz et funk, avec un talent inouï et un charisme renversant.

Voix incontournable de l’Afrique d’aujourd’hui, la chanteuse malienne exalte les traditions musicales de son pays et les conjugue au futur.

Avec sa guitare, Fatoumata Diawara sera sur la scène de l’Auditorium de Lyon le 19 mars 2022 à 20h. L’occasion pour le public de retrouver sur la présence charismatique et le talent incontestable de cette voix incontournable de l’Afrique d’aujourd’hui.

Stacey Kent

Interprète d’exception, la chanteuse Stacey Kent aborde avec justesse et élégance tous les répertoires, des standards à la bossa nova, du Great American Songbook à la chanson française. Sans fioritures ni démonstration technique, son jazz sophistiqué possède le charme d’une caresse Sa voix délicate révèle et délivre l’essence mélodique des titres qu’elle s’approprie, avec une calme intensité qui constitue sa signature vocale.

Née aux États-Unis mais installée en Europe, la chanteuse francophile aux deux millions d’albums vendus arpente les scènes internationales depuis une quinzaine d’années avec son époux et partenaire musical Jim Tomlinson, mais aussi avec des quatuors à cordes ou des orchestres symphoniques.

Le 16 mai 2022 à 20h, à l’Auditorium de Lyon, Stacey Kent vient présenter son nouvel album, « Song from Other Places ».

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Robin Nicaise, architecte de « Building & Piano studies »

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Projet original, sensible et élégant

Le nouveau projet de Robin Nicaise fascine par la richesse de ses couleurs sonores et par l’originalité de sa forme. Annoncé pour le 09 septembre 2021, l’album « Building & Piano studies » juxtapose en effet deux esthétiques musicales. D’une part, un concerto pour saxophone ténor de quatre titres où le quintet jazz du leader dialogue avec le quatuor à cordes, String Quartet. D’autre part, des études composées et interprétées en piano solo par le leader lui-même. Un opus ambitieux qui accroche l’oreille par son élégance et sa fluidité.

Robin Nicaise est de retour avec « Building & Piano studies » à paraître le 09 septembre 2021. Certes, le saxophoniste a gravé « Tabasco: The last blues » (2015) et « Tabasco, The very last blues » (2019) avec le groupe Tabasco dont il est co-fondateur. Il a par ailleurs participé à « Moon River » de Fred Pasqua et à « ONE. » de Simon Martineau, deux albums parus en 2018, mais le musicien n’avait pas sorti de nouvel album sous son nom depuis « Nouvel air » (2010) sorti après « Hommage à Art Pepper » (1999), « La flamme et la fumée » (2001), et « Lumière » (2005).

Pour son cinquième album, le compositeur, saxophoniste et pianiste Robin Nicaise a conçu un projet à contre-courant de la tendance actuelle friande d’énergie. Il propose un opus plein de fraîcheur, plutôt contemplatif avec des climats intimes et peu de tempi rapides… « Building & Piano studies », un album acoustique original, sensible et élégant.

« Building & Piano studies »

visuel de l'album Building & Piano studies de Robin NicaiseConstruit en deux parties, « Building & Piano studies » est de facto la synthèse de deux projets.

En effet, l’album ouvre avec une suite de quatre pièces où, à la tête de son quintet qui réunit autour de lui Sandro Zerafa (guitare), Clément Simon (piano, Fender Rhodes), Yoni Zelnik (contrebasse) et Fred Pasqua (batterie), Robin Nicaise échange au ténor avec le String Quartet composé de Youri Bessières (premier violon), Fanny Lévèque (second violon), Alain Martinez (alto) et Consuelo Uribe (violoncelle). Après ce concerto pour saxophone enregistré en mai 2013 à la Buissonne et construit comme une suite en quatre mouvements, se profilent les « Piano studies », treize études écrites, interprétées et enregistrées par Robin Nicaise en piano solo, en avril 2021 au studio Prado.

Un réel équilibre se dégage de l’album « Building & Piano studies ». Sa construction musicale peu conventionnelle combine deux esthétiques où cohabitent des ambiances très écrites, proches du classique et d’autres plus jazz.

Au fil des pistes

On ressort détendu de l’écoute de « Building & Piano studies » dont la pochette minimaliste aux couleurs pastel fait écho au contenu musical apaisant. Les titres eux-mêmes résonnent avec ce climat de sérénité. En effet, après avoir évoqué en début de répertoire l’attente de jours meilleurs avec Waiting for others time, le compositeur termine le projet avec The happiness we share et la promesse d’un bonheur que l’on partage. Tout un programme !

En ouverture de l’album, Building pose la première pierre du projet musical de Robin Nicaise. Sur ce morceau assez lent en 12/8, construit à partir d’une boucle jouée par le piano et l’archet au-dessus des nappes vibratoires des cymbales, le souffle soyeux du ténor caresse une lente mélodie céleste.

Sur Waiting for other times, le quintet jazz est rejoint par le String Quartet dont la musique se développe en contrepoint au chant fusionnel du ténor, de la guitare et du Fender Rhodes. Après l’exposition délicate du thème, la guitare sautillante improvise puis laisse place à l’élégant saxophone dont le timbre velouté et dénué de vibrato évoque les ambiances jazz west coast et laisse augurer la venue de jours meilleurs.

Sur La Source, les notes du String Quartet précèdent le souffle sensuel du ténor puis le duo guitare/Fender Rhodes dispense un moment d’une grande sérénité. Le titre prend fin avec une éloquente intervention du ténor à la sonorité feutrée. La première partie du répertoire se termine avec Inner Light, une pièce subtile incitant à la rêverie. Le nonet invite l’oreille à s’immerger dans sa musique envoutante et à pénétrer au cœur-même de sa lumière intérieure. Un jazz imaginaire et moderne où tel un orfèvre, le ténor jongle avec les couleurs sonores dont il explore toutes les nuances.

Jouées par le leader, les treize Piano studies se succèdent et constituent la deuxième facette du répertoire. Une seule étude dépasse les deux minutes… de huit secondes ! Tels de vrais tableaux musicaux, ces courtes « Piano studies » pianistiques s’écoulent comme des respirations musicales. Issues de l’imaginaire de Robin Nicaise, ces treize miniatures musicales se promènent à travers des paysages qui font référence aux épisodes de vie de l’auteur. Ambiance mystérieuse de Thriller, Bretagne, paysage sonore où résonne l’écho de la cornemuse bretonne, Venise, clairs-obscurs des reflets lumineux sur les eaux fluides de la lagune. Sur Jeux de quintes et jeux de quartes, le compositeur rend explicitement hommage à Claude Debussy. La musique emprunte le chemin qui la mène à la maison où le très sage et jeune Emile grandit puis folâtre sur les portées, Emile, trois ans après. L’album se termine avec The happiness we share, un morceau apaisé et lumineux, qui résonne comme une célébration du bonheur.

« Building & Piano studies », un album à partager largement pour les subtiles vibrations et les tendres émotions qu’il déclenche. Et… cerise sur le gâteau, flasher le QR code qui figure au dos du disque permet de télécharger gratuitement pendant un an, les partitions des « Piano studies » au format PDF. Une initiative originale qu’apprécieront les musiciens tombés sous le charme de ces études ludiques.

Pour écouter « live » la musique de « Building & Piano studies » de Robin Nicaise, rendez-vous à 21h au Sunset le 16 octobre 2021, dans le cadre du Festival Jazz sur Seine 2021.

Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – Trio Oliva/Abbuehl/Ber

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Poésie musicale en apesanteur

Pour sa dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le festival Jazz Campus en Clunisois 2021 invite Susanne Abbuehl, Stéphane Oliva et Samuel Ber qui présentent le projet « Princess ». Comme allégé de toute contrainte, le trio offre un art minimaliste qui flotte en apesanteur. Un moment de poésie crépusculaire hors du temps.

Le vendredi 27 août, c’est une encore autre facette du jazz que Didier Levallet, directeur artistique du festival Jazz Campus en Clunisois 2021  présente au public du Théâtre les Arts de Cluny. Sur des musiques de Susanne Abbuehl et Stéphane Oliva et sur des textes de Susanne Abbuehl, le programme de « Princess » évoque l’univers du clarinettiste, compositeur et arrangeur Jimmy Giuffre qui avait dans le début des années 60 monté un trio et expérimenté l’improvisation totale avec le pianiste Paul Bley et le contrebassiste Steve Swallow.

Pour ce projet, la chanteuse et compositrice Susanne Abbuehl au parcours très diversifié retrouve le pianiste et compositeur Stéphane Oliva avec lequel elle a sorti l’album « Princess » (Vision Fugitive/L’Autre Distribution) en 2017. Sur scène de Cluny, la batterie est tenue par le jeune batteur belge Samuel Ber.

Dès le début du concert, la voix irradiée de grâce de la chanteuse s’élève au-dessus des notes du piano, soutenue par les battements délicats des balais sur les cymbales. Après avoir présenté le projet « Princess », la chanteuse émue dit son plaisir d’être sur la scène pour son premier concert après le confinement.

Tout au long du set, la connivence qui unit les trois artistes est perceptible, regards attentifs et bienveillants, écoute et interaction de chaque instant. Leur dialogue collectif explore toutes les possibilités expressives. Le trio invite le bugliste Matthieu Michel à les rejoindre. Outre les thèmes de Jimmy Giuffre parmi lesquels on identifie Trance et Princess, le trio interprète Desireless / Mopti de Don Cherry, Jimmy composé par Stéphane Oliva en hommage à Paul Bley et une version éthérée de What a Wonderful World de Bob Thiele et George David Weiss.

Sans étalage de virtuosité, les trois musiciens pratiquent un art sensible où chaque note est choisie. Leurs broderies musicales planent en suspension au dessus-de la scène.

Abreuvé par les harmonies subtiles du piano, le souffle de la chanteuse possède la pureté du cristal et rivalise avec la transparence du silence. En réelle apesanteur, sa dentelle vocale déroule les paroles des poèmes ou improvise avec souplesse sur les accords du piano. Ses incantations sont soutenues par les contrechants du bugle. Le visage nimbé de lumière et d’un sourire bienveillant, la chanteuse danse littéralement entre le pianiste et le batteur qu’elle semble soutenir et encourager lors de leurs improvisations. Accompagnée de sa kalimba, elle transfigure la matière vocale et étire la mélodie. Tel un souffle céleste, sa voix diaphane caresse la nuit, tisse de tendres complaintes, accueille le silence et pour finir invite le soleil à briller au cœur de la nuit.

Sur le clavier, le pianiste égrène avec subtilité des notes légères ou plaque ses arpèges magiques comme des guirlandes évanescentes et lumineuses. Véritable coloriste, le batteur virtuose froisse l’air, le martèle, l’enflamme ou le découpe avec délicatesse, tendresse ou vigueur. Les contrechants du bugle accentuent la dimension éthérée du chant.

Avec subtilité, le trio a élaboré une véritable dentelle aérienne brodée de subtiles dynamiques. Après deux rappels, le public conquis par la pure beauté de la musique quitte la salle. Il gardera en mémoire le souvenir de la musique minimaliste du trio Oliva/Abbuehl/Ber qui est parvenue à exprimer l’indicible et à libérer la voix du silence.

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – Trio Oliva/Abbuehl/Ber

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel & Pierre Durand

Dépaysement entre forêt et groove

Le 25 août, Jazz Campus en Clunisois 2021 déroule une soirée en deux parties. Après le projet « Dans la Forêt » de Joce Mienniel, le « Roots Quartet » du guitariste Pierre Durand propose sa musique qui fusionne avec une grande cohérence les musiques qui ont forgé sa personnalité. Entre Forêt et Groove, le public a apprécié ces deux spectacles aux identités musicales différentes.

Double plateau au Théâtre les Arts de Cluny pour la soirée du 25 août 2021 du festival Jazz Campus en Clunisois. La soirée ouvre avec le projet « dans la Forêt » de Joce Mienniel auquel succède le « Roots Quartet » du guitariste et compositeur Pierre Durand

Joce Mienniel « Dans la Forêt »

Au fond de la scène du théâtre, derrière le voile tendu qui le masque ou le révèle et sur lequel sont projetées des images, Joce Mienniel évoque la forêt, urbaine ou végétale, ses reliefs et sa géométrie, sa verticalité et ses bruits.

« Dans la Forêt », poésie urbaine contemporaine

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Joce MiennielJazz Campus en Clunisois 2021 – Joce Mienniel« Dans la Forêt » est un spectacle conceptuel. Avec ses flûtes, sa voix, ses guimbardes et d’autres instruments de musique traditionnelle, l’artiste inscrit sa musique dans des images qui révèlent son imaginaire mais laissent peu de place à celui du spectateur devant lequel les projections vidéos sont projetées et s’imposent sans qu’il soit guère possible d’échapper au décor.

Alors que le musicien tout de noir vêtu souffle dans ses flûtes, les images défilent sur la toile à en donner le vertige, paysages urbains nocturnes, façades d’immeuble, usines désaffectées où la nature reprend le dessus, branches d’arbres, jeux d’enfants sur le bitume de la ville.. Les flûtes répondent aux oiseaux et l’instrumentiste devient danseur pour commander les pédales d’effet et générer des boucles sur lesquelles il improvise. Outre la guimbarde et la kalimba (piano à pouces), Joce Mienniel a aussi recours à de petites percussions de type maracas.

A la fin du spectacle, le flutiste remercie l’équipe du festival et le public d’avoir accepté de le suivre dans sa forêt et rappelle que ce spectacle solo a pris naissance durant l’enfermement imposé pendant le confinement.

Pierre Durand « Roots Quartet »

Au festival Jazz campus en Clunisois 2021, le guitariste Pierre Durand porte deux casquettes. D’une part il anime un stage dont le thème s’intitule « Du groove avant toute chose », d’autre part il se produit en seconde partie de la soirée du 26 août avec son « Roots Quartet ».Pierre Durand

En ouverture du set, il annonce clairement qu’il « n’est pas le musicien d’une seule culture », que sa musique plonge dans les racines de celles qui l’ont nourri, blues, gospel, rock, pop, hip hop et musiques traditionnelles d’Afrique, d’Amérique du Sud, d’Europe de l’Est sans oublier le jazz. Il précise d’ailleurs que pour lui, le jazz est la seule musique qui mélange les autres sans distinction de genre, comme Didier Levallet l’a fait tout au long des 44 ans d’existence du festival.

Très mobile sur scène, Pierre Durand est entouré du saxophoniste Hugues Mayot, du contrebassiste Guido Zorn et du batteur Joe Quitzke. Une grande complicité préside aux interactions musicales de ce set groovy et très dépaysant.

Durant What you want, what you choose, la guitare dialogue avec le saxophone. Leur conversation d’abord calme devient plus soutenue. Les fulgurances du ténor répondent aux riffs de la guitare et contrastent avec les lignes sereines que l’archet déploie sur les cordes de la contrebasse. Imprégné d’une profonde désespérance, le morceau suivant voit la tension monter d’un cran. La batterie tellurique stimule le chorus véhément du saxophone très libre et après un break, la guitare soutenue par une rythmique calypso pousse la musique à son paroxysme et l’engage dans une gigue aux accents irlandais.

Le début du thème suivant contraste par son ouverture tout en douceur. Saxophone et guitare jouent en suspension alors que la batterie se fait volcanique avant de s’arrêter pour laisser contrebasse et guitare gamberger à deux avant que le quartet ne se retrouve apaisé puis reprenne la mélopée lancinante à laquelle le groupe dote, pour le final du morceau, d’une belle énergie. Pierre Durand présente ensuite Le Regard Des Autres. Après une ouverture en fanfare, guitare et saxophone entreprennent un dialogue touffu alors que la vertueuse et solide contrebasse monte et descend ses lignes de basse au-dessus de l’expressive batterie. La musique s’arrête puis repart de plus belle. La tension rythmique stimule les délires inspirés du saxophone et le jeu groovy de la guitare.

Le set se termine et Pierre Durand qui a, au sens propre et au sens figuré mouillé le maillot, informe le public que Guido Zorn a joué sur la contrebasse de Didier Levallet qu’il remercie chaleureusement. Pour le rappel dont le leader dit qu’il s’inscrit dans la tradition tex-mex, le quartet interprète un thème joué sur un rythme de boléro et empreint d’une tendre nostalgie. Le public quitte la salle après une soirée dépaysante et ressourçante.

Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

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Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare »

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – Trio Oliva/Abbuehl/Ber

Jazz Campus en Clunisois 2021 – 60% de Matière Grave

Elégance, sensibilité et légèreté

Pour sa quatrième soirée, Jazz Campus en Clunisois 2021 propose « 60% de Matière Grave », un projet mené par le contrebassiste Jean-Philippe Viret avec Jean-Charles Richard au saxophone baryton et François Thuillier au tuba. Lors du concert du 25 août au Théâtre les Arts de Cluny, ces trois instruments imposants ont révélé au public combien la légèreté fait partie de leur vocabulaire. Leur musique élégante et sensible a fait l’unanimité.

Composé de trois instruments de familles différentes, cordes, bois à anche simple et cuivre, le trio acoustique réuni autour de Jean-Christophe Viret a offert aux spectateurs du festival Jazz Campus en Clunisois une musique d’une grâce sans pareille. En effet, le 25 août 2021, les trois musiciens ont exploré avec délice l’univers infini de la matière grave et offert au public du Théâtre les Arts de Cluny une musique exigeante mais accessible, inventive et savoureuse, radieuse et lyrique.

Relégués au fond de l’orchestre symphonique où ils sont appelés « les gros », la contrebasse, le saxophone baryton et le tuba assurent la fondation indispensable de toute harmonie. Lorsqu’ils sont confiés aux mains des jazzmen virtuoses que sont Jean-Philippe Viret (contrebasse), Jean-Charles Richard (saxophone baryton) et François Thuillier (tuba), ces instruments ont dispensé une musique élégante, sensible et d’une inouïe légèreté.

Tout au long du concert, les trois musiciens hors du commun font preuve d’une maîtrise technique sans faille et aux cours de leurs improvisations, ils développent des nuances harmoniques raffinées tout en assurant la dimension rythmique d’une musique chambriste légère et sensible. Sur les élégantes mélodies, la parole circule avec fluidité entre les trois instrumentistes. 

Lorsque le saxophoniste véloce et le tubiste virtuose explorent le registre aigu de leurs instruments respectifs, la contrebasse assure une solide assise rythmique. Les rôles s’inversent et à leur tour, tuba et baryton proposent un écrin rythmique aux cordes de la contrebasse boisée que caresse l’archet. Chants et contrechants se parent de délicatesse. Les molécules aériennes n’en finissent pas de vibrer, soumises tour à tour à une nostalgie délicate, à un swing débridé, une tendresse mélancolique ou un brin de gravité réflexive.

Les musiciens se permettent des fantaisies mélodiques, véritables merveilles de délicatesse. Les sons rebondissent et malgré ses phrasés complexes, la musique swingue de malice et réserve des moments surprenants… lorsque le tubiste chante dans l’embouchure en même temps qu’il souffle, quand la contrebasse endosse le rôle d’un surdo et entraîne les notes dans une procession dansante que ne renieraient point les Brésiliens.

Au fil de la soirée se succèdent les compositions de Jean-Philippe Viret, Entre deux rêves, Pour rire en Mai, Un Chinon, chinon, un nichon, Mon petit lapin (en hommage au violoniste Stéphane Grappelli qui affublait ses accompagnateurs de ce nom), De fil en aiguille, Choro devant.  C’est avec Lucullus, joué en rappel que se termine le concert, Sur cette composition de François Thuillier empreinte de nostalgie, les trois instruments font preuve de mordant autant que de velouté.

Le public a savouré les nuances harmoniques raffinées de ce concert qui s’est avéré un véritable concentré d’émotions. Finallement, contrebasse, saxophone baryton et tuba ne sont pas aussi graves qu’ils y paraissent.

Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – Trio Oliva/Abbuehl/Ber

Jazz Campus en Clunisois 2021 – Felsh! & Théo Ceccaldi Trio

Une soirée « Trio² »… deux facettes du jazz

Le 24 août 2021, Jazz Campus en Clunisois présente deux trios sur la scène du Théâtre Les Arts de Cluny. Le trio bourguignon Felsh! t précède Théo Ceccaldi Trio. Le public très attentif fait un accueil chaleureux au premier groupe très inventif et manifeste un enthousiasme unanime vis à vis de la deuxième formation dont la virtuosité n’a d’égale que son inventivité. Une soirée fort réussie qui présente deux facettes du jazz.

Le sourire aux lèvres, Didier Levallet présente la troisième soirée du festival Jazz Campus en Clunisois 2021. Une soirée qui aurait pu s’appeler « Trios² » puisque deux trios se produisent successivement dans la salle du Théâtre Les Arts de Cluny avec en première partie le trio Felsh! suivi du Théo Ceccaldi Trio. L’occasion rêvée pour le directeur du festival de présenter au public deux esthétiques différentes de cet art musical nommé jazz.

Felsh!

La soirée ouvre avec la prestation du groupe Felsh! constitué de deux chalonnais, le pianiste Clément Mérienne et le contrebassiste Jonathan Chamand et du clunisois pur jus, le batteur Loup Godfroy. Ce dernier confiera au public durant le concert combien cela est « fort » pour lui de jouer dans la salle du Théâtre es Arts de Cluny qu’il a fréquenté à l’âge de 13/14 ans, sans se douter qu’un jour il jouerait à son tour sur la scène de ce festival.

Les trois complices jouent leurs propres compositions et dispensent une musique dont la palette sonore se révèle très ouverte. La formation bourguignonne prête une attention particulière aux cadences et explore des territoires où la liberté est reine et où les idées circulent à profusion.

On est frappé par la fluidité des interactions, par les arrangements minutieux d’une musique à la dimension percussive indéniable dont il se dégage une fraîcheur vivifiante. Les moments se suivent sans jamais se ressembler. Au fil du répertoire alternent des textures très libres et d’autres plus conventionnelles quoiqu’inventives, des ambiances tendues et organiques, d’autres plus souples et lyriques, des moments volcaniques proches de la transe, des climats pulsatiles et nerveux, des propositions sombres, intrigantes ou drôles.

Sur le clavier les notes ruissellent alors que les baguettes martèlent les cymbales. Les riffs de contrebasse impulsent le rythme sur 2 cordes et les arpèges répétés à l’envi sur le clavier déclenchent des impressions inquiétantes. En perpétuelle recherche, les trois musiciens font preuve d’une écoute mutuelle qui leur permet une réactivité instantanée, des changements de rythme et d’intensité surprenants. Il en ressort une musique à la construction complexe où les lignes rythmiques s’interpellent, se croisent, se rattrapent ou s’enlacent.

Jazz Campus en Clunisois 2021_Felsh!La contrebasse terrienne, le piano volubile et la batterie volcanique parviennent à suspendre le temps et à captiver l’attention des spectateurs qui succombent au charme de la musique de Felsh!

Au fil d’un répertoire composé de morceaux aux titres évocateurs, Aroundfish, Tuyau, Estampe, Aride, Flocon, les trois interprètes bousculent les repères habituels et provoquent un dépaysement musical total. Ils s’aventurent sur de nouvelles terres musicales qu’ils défrichent et ensemencent de manière très décomplexée.

Derrière son patronyme qui interpelle, Felsh! se révèle un trio fusionnel qui ose, explore, intrigue et pour finir, embarque le public de Cluny conquis par leur prestation généreuse. Chaleureusement applaudi, le groupe a d’ailleurs offert un rappel fort apprécié.

Théo Ceccaldi Trio

Les quatorze cordes du violon de Théo Ceccaldi, de la guitare de Guillaume Aknine et du violoncelle de Valentin Ceccaldi s’unissent pour offrir au public clunisois un concert qui rend hommage à la musique de Django Reinhardt dont ils « respecte l’esprit, mais pas la lettre », comme le précise Didier Levallet lors de sa présentation. Le trio offre aux spectateurs une musique qu’il est difficile de qualifier tant elle s’éloigne des conventions. Entre tendresse et déchaînement, les trois virtuoses offrent un set où se succèdent envolées lyriques, subtiles caresses, tendresses oniriques et tension échevelés.

Visiblement heureux de retrouver Guillaume Aknine, absent des scènes pour raison de santé après une malencontreuse fracture du coude qui l’a empêché de jouer, les deux frères Ceccaldi encadrent sur scène le guitariste, Théo côté jardin et Valentin côté cour. Avec son humour habituel, le violoniste vêtu d’une superbe veste rouge précise d’emblée au public que le trio rend hommage au labrador de Guillaume récemment disparu et fan d’Elvis Presley et d’Igor Stravinsky, sans omettre de préciser plus tard qu’il s’agissait d’une « blague » et que leur musique célèbre bien celle de Django Reinhardt.

Le trio entame le set avec Balancelle & Chèvrefeuille. Changements de rythmes étonnants, prises de risque de chaque instant, virtuosité omniprésente Plus tard, sur Six pouces Sous Mer, le trio suspend sa musique au-dessus du rythme. Au fil de Rythme Futur, la guitare explose, les archets se démènent sur les cordes et déjouent les lois de la pesanteur, le tout saupoudré d’un peu de rock déjanté ! Sacrée entreprise que celle de ce trio démoniaque qui bouleverse tous les attendus, propulse les notes jusqu’aux cintres du théâtre sans jamais se départir de regards et de sourires complices.

Jazz Campus en Clunisois 2021_Théo Ceccaldi Trio_violoncelleJazz Campus en Clunisois 2021_Théo Ceccaldi Trio_guitare, violon & vesteDu début à la fin du set, on perçoit dans le jeu des trois compères des prises de risques insensées comme seuls savent les prendre et en triompher, les musiciens inventifs virtuoses. Envol de nappes planantes, guitare éthérée, profonde désespérance du violoncelle, complainte du violon, musique sautillante et vive, énergie frénétique, sons étirés, archets virevoltants, tensions extatiques, subtiles respirations hors du temps, envoûtantes sonorités. Avec une désinvolte bienveillance, la guitare arbitre le dialogue entre l’archet du violon et celui du violoncelle.

Après avoir tombé la veste, Théo Ceccaldi présente un nouveau morceau « sans nom » pour lequel il sollicite d’éventuelles suggestions au public. Puis, sur Brûle Roulette de Django, le trio étire les sons avant de s’emballer et de faire exploser tous les formats musicaux. Le concert se termine avec une sublime version de Manoir De Mes Rêves. Le thème est exposé avec une délicatesse inouïe et une tendresse éperdue par le violon. Ce sont ensuite les pizzicati volubiles du violoncelliste qui frappe rythmiquement la caisse de son instrument puis avec précision, la guitare égrène des notes perlées qui tissent des guirlandes de nostalgie.

Théo Ceccaldi Trio a sculpté une musique lyrique et virtuose dont le charme a opéré du premier morceau du set jusqu’à la dernière note rappel. Le public ne s’y est pas trompé et s’est laissé emporter en orbite dans le monde imaginaire des trois musiciens auxquels il a réservé un accueil plus qu’enthousiaste.

Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

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David Tixier Trio annonce « Because I Care »

David Tixier Trio annonce « Because I Care »

Effervescence musicale créative

Le pianiste compositeur et arrangeur français David Tixier présente « Because I Care », avec le chanteur David Linx invité sur trois titres. Enregistré dans le contexte de la pandémie et axé sur les compositions personnelles du leader, l’opus témoigne de la motivation et de la vivacité des artistes impliqués dans sa création. Traversée par un fluide vital palpable, la musique oscille entre tensions et légèreté, émotions fortes et tendresse. Une effervescence musicale bienvenue et rassurante en ces temps incertains.

Enregistré en 2020, dans le contexte particulier de la crise sanitaire, « Because I Care » (Cristal Records/Believe), le nouvel album du David Tixier Trio est annoncé pour le 27 août 2021. Le titre qui donne son nom au disque joue avec les mots. visuel de l'album Because I Care du David Tixier TrioIl fait référence au mythe d’Icare mais incite à prendre soin, I Care, pour éviter de se brûler les ailes et s’échapper du monde actuel en déroute.

La pochette de l’album attire l’œil, un prototype de vaisseau semble posé sur terre en même temps qu’il déploie des ailes, prêt à s’envoler. « …Inspirée des premiers prototypes d’ailes mécaniques de Léonard de Vinci » elle est créditée à Hélène Berly. Elle « …attise la curiosité, stimule l’imagination“. Les ailes « symbolisent l’espoir, la technicité humaine, le champ des possibles au début de l’histoire d’Icare où le vol représente encore un projet de liberté. »

Véritable enjeu et réel défi pour les artistes impliqués dans sa création, « Because I Care » témoigne de la vitalité créatrice des trois musiciens et de leur écoute symbiotique. Véritable réussite, l’album voit le jour grâce au travail, à la motivation et à la détermination de David Tixier (piano, wurlitzer, compositions, arrangement), Lada Obradovic (batterie, arrangement) et Jérémy Bruyère (contrebasse). Leur art a triomphé de l’adversité.

David Tixier

Après avoir suivi des études musicales suivies de 2011 à 2018 entre le CRR de Paris, la HEMU de Lausanne, en Suisse et la HKB de Berne, en Suisse, le pianiste, compositeur et arrangeur français David Tixier mène de front plusieurs projets.

  • Depuis 2015, le pianiste mène un projet en piano solo, le David Tixier Piano Solo avec lequel il a enregistré l’album « Substantial Existence, The Giant Corners » (Label Unit Records), en Mars 2016 sur lequel est invité le chanteur américain Sachal Vasandani.
  • Il est par ailleurs co-leader du projet Obradovic-Tixier Duo aux côtés de la batteuse croate Lada Obradovic. Le dynamique duo a été lauréat du ReZZo Focal 2018 du festival Jazz A Vienne, Révélation 2018 du festival Jazz Au Phare sur l’Île de Ré, a remporté en 2018 le 1er Prix du Colmar Jazz Festival et en 2019 le Prix de groupe de Jazz A La Défense. Outre ses performances scéniques, le Obradovic-Tixier Duo a sorti en 2017, un premier EP de 5 morceaux puis « Professor Seek & Mister Hide », un vinyle deux titres (Cristal Records & Jazz Au Phare Revelations 2018) et en 2020, l’album « The Boiling Stories Of A Smoking Keetle » (Naim Records/Modulor).
  • Enfin, David Tixier est aussi leader du « David Tixier Trio », un trio acoustique créé en février 2016 avec Rafael Jerjen (contrebasse) et Lada Obradovic (batterie). Depuis sa création, le trio a joué sur les scènes de nombreuses salles et festivals européens. En 2017, le trio sort un premier album enregistré à New York au Bunker Studios, « Universal Citizen » (Label Neuklang) sur lesquels apparaissent Mike Moreno (guitare) & Sachal Vasandani (chant).

Les années passent et…

« Because I Care »… une création artistique à l’écoute du monde

…. en février 2020, juste avant le premier confinement, c’est à l’Alhambra Studios de Rochefort-sur-Mer, avec Jérémy Bruyère (contrebasse, basse électrique) et Lada Obradovic (batterie) que le trio de David Tixier enregistre son deuxième album, « Because I Care » (Cristal Records/Believe) sur lequel est invité le chanteur David Linx qui intervient sur trois morceaux. Avec son titre qui joue avec les mots et fait un clin d’oeil à Icare, l’album « Because I Care » s’inscrit dans une situation complexe, celle de la pandémie et de ses conséquences sur le monde dont climat social, politique et économique s’est détérioré et se fragilisé.

Sur les réseaux sociaux, au quotidien, les nouvelles, vraies ou fausses, se télescopent et les individus connectés ne trouvent pas forcément réponse aux questions qu’ils se posent. Faute d’écoute et de dialogue qui permettrait à tout individu d’échanger et d’exprimer son point de vue, il devient difficile aux utilisateurs des plateformes de réseaux sociaux d’adopter des positions ouvertes et d’accepter les différences d’opinion. Le monde est en quelque sorte devenu un dédale inextricable dont il est difficile de se libérer. C’est cette analogie entre le monde actuel et le labyrinthe dont Icare a tenté de s’échapper en volant que David Tixier évoque à travers le titre de son album mais le mythe rappelle qu’en s’approchant trop près du soleil, Icare a brûlé ses ailes de cire et la chute lui a été fatale.

C’est dans un tel contexte que naît « Because I Care », une création artistique dont le titre annonce la volonté du leader de se soucier du monde, de le faire dans le respect de l’autre, de sa (ses) différence(s), sans forcément prendre position mais en tentant de comprendre et de faire cohabiter les opinions. Avec ses morceaux aux titres explicites, cet album affiche le souci de David Tixier de proposer des idées pour mieux exister. Outre ses huit compositions personnelles, le musicien a intégré au répertoire le titre de Neil Young, Old Man, qui a bercé son adolescence lors de ses longues marches, depuis le collège pour rejoindre l’école de musique où il apprenait le piano.

Ainsi, est-il permis de penser que via la musique de l’album « Because I Care » David Tixier répond à la question Pourquoi créer ? De facto, il en va pour cet album comme pour toute création artistique, car depuis la nuit des temps, l’Art et ceux qui le pratique observent, écoutent, interrogent le monde puis proposent des pistes pour réfléchir, échanger, faire entre sa voix, chercher et (re)trouver sa propre voie au sein d’un monde ouvert sur l’Autre.

Libre à chacun.e d’adhérer ou pas, mais on est tenté de se laisser convaincre par les indications de David Tixier et de regarder le monde autrement pour… échapper aux menaces environnantes sans se laisser duper par le calme qui règne dans l’œil de l’ouragan, croire en la nature humaine et trouver l’énergie en soi et à travers les autres pour goûter de nouveau à la saveur de la vie sans jamais lâcher prise, devenir celui dont on dit que la vie était rêvée et comme lui vivre de nouveau dans une fraternité soucieuse de tout un(e) chacun(e). Belle préconisation que l’art comme fluide vital… difficile de ne pas adhérer à cette vision.

Au fil des titres

L’album ouvre avec Because I Care sur lequel le trio invite David Linx qui expose le thème à l’unisson avec le piano. Comme il sait si bien le faire, le chanteur déploie son art du chant, son placement rythmique si personnel ainsi que sa manière unique de moduler les sons. Les paroles du morceau sont à créditer au chanteur et au pianiste. Court interlude improvisé par Jérémy Bruyère, Because I Don’t, s’inscrit en contrepoint au titre de l’album. Le contrebassiste fait chanter le blues à son instrument « pour tous ces moments où il serait plus simple de ne pas se soucier des choses et de se libérer ainsi de ses dilemnes intérieurs ». (cf. livret de l’album)

Le thème Nutra, qui signifie « à l’intérieur » en croate, est dédié à Lada Obradovic. A partir d’un motif de basse, le piano déroule le thème en boucle et pose ses notes mordantes sur le tempo haché qu’insuffle la section rythmique. Plus loin, le solo du piano est irrigué d’une énergie maitrisée et celui de la batterie crépite sous un florilège de percussions.

Après une introduction de David Tixier au wurlitzer, David Linx chante Old Man. De son timbre voilé, son chant souple propulse avec une liberté infinie les paroles et la ligne mélodique du titre de Neil Young.

Le contraste est grand avec le titre suivant. En effet, le piano introduit seul Losing the Grip auquel il donne de premier abord une couleur pastorale. Le trio entre ensuite en scène et après un riff de basse, le clavier développe son discours en nappes sonores qui libèrent son lyrisme enflammé lequel laisse place à un solo aérien de la contrebasse inspirée. La batterie fait alterner caresses délicates et rythmes cadencés et percussifs. Dès l’introduction de In the Hurricane’s Eye, la batterie donne le ton et instaure un climat tendu que tempère ensuite le solo de la basse électrique mais le wurlitzer intervient et insuffle une effervescence que la batterie entretient avec flamme.

A Life’s Flavour emprunte ensuite le chemin de l’allégresse et du swing. Véritable « ode au renouveau », le morceau laisse percevoir la complicité qui règne entre les trois musiciens. Leurs échanges fournis permettent d’apprécier un superbe dialogue musical entre piano et contrebasse que soutient une batterie à la fois douce et entraînante.

Thème lumineux s’il en est, Human Dance est présenté par le piano vite rejoint par la voix acrobatique de David Linx qui, sur ce titre, se livre avec bonheur à une improvisation qui n’est pas sans rappeler l’art de Betty Carter. Entre chant et piano les notes dansent au rythme de la vie.

L’album se termine dans climat plus organique avec One Whose Life Was Told to Be Dreamt. Après une introduction où l’archet développe une ligne sombre et profonde sur les cordes de la contrebasse, la batterie impulse le rythme et le solo du piano monte en intensité. Le clavier libère ensuite son expression de toute contingence et ouvre l’espace à la contrebasse qui tisse une improvisation volubile. Avec une rythmique que la batterie tisse avec subtilité, le final laisse entrevoir apaisement et sérénité .

RV le 05 octobre 2021 à 21h au Sunside (Paris) avec David Tixier Trio pour le concert de sortie de l’album. ICI pour suivre l’ensemble des concerts à venir du David Tixier Trio.

Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

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Simon Moullier trio présente « Countdown »

Simon Moullier trio présente « Countdown »

Virtuosité, groove & lyrisme

Sur « Countdown », son deuxième album, le vibraphoniste français Simon Moullier retrouve le contrebassiste Luca Alemanno et le batteur Jongkuk Kim. Le trio acoustique revisite dix standards. Virtuosité, groove et lyrisme irriguent le répertoire de bout en bout. Un opus enchanteur à écouter encore et encore… !

Consacré aux standards, « Countdown » ouvre avec le titre de Coltrane qui donne son nom au disque et figurait sur « Giant Steps » (1961).visuel de l'album Count Down de Simon Moullier trio

Par un travail rythmique, mélodique et harmonique très maîtrisé, Simon Moullier trio rend hommage « aux grands compositeurs et aux piliers du jazz ». Avec décontraction et une grande cohésion, Simon Moullier (vibraphone), Luca Alemanno (contrebasse) et Jongkuk Kim (batterie) font varier les climats. Ils développent un jeu subtil qui ne manque pas d’énergie et de groove. Leur relecture apporte un vent de fraîcheur au répertoire.

Dans leur jeu collectif coexistent finesse, rondeur, souplesse et fluidité. Ainsi, le patrimoine que représentent ces standards de John Coltrane, Thelonious Monk, Charles Mingus, Cole Porter, Eden Ahbez, Bill Evans, Jerome Kern, Tadd Dameron et Toninho Horta, s’en trouve résolument actualisé.

Les mailloches tournoient pendant que les cordes de la contrebasse vibrent en parfaite symbiose avec les peaux des fûts et les cymbales de la batterie.

Simon Moullier

Aujourd’hui basé à New-York, Simon Moullier est né en France. Après avoir suivi à Nantes des études de percussions classiques et de batterie il a poursuivi son cursus aux États-Unis où il est sorti diplômé du Berklee College of Music et du Thelonious Monk Institute. Il a partagé la scène à l ‘international avec de nombreuses sommités du jazz parmi lesquelles figurent Herbie Hancock, Danilo Perez, Gerald Clayton, Logan Richardson. Il intervient sur de nombreux albums aux côtés de Mark Turner, Kendrick Scott, Miguel Zenon, Alex Hahn, Dayna Stephens et bien d’autres encore.

Herbie Hancock parle ainsi de lui : « Sa musique est fraîche, elle parle à tout le monde. Je n’ai jamais entendu quelqu’un jouer du vibraphone comme ça. »

S’il s’inscrit dans la lignée de Lionel Hampton, Milt Jackson, Bobby Hutcherson et Gary Burton, le jeune Simon Mouiller développe un langage très personnel où modernité et liberté font bon ménage. Il essaie « de trouver comment tordre les notes sur [s]on instrument pour obtenir une qualité plus vocale dans [s]on phrasé. Puis [il a] commencé à incorporer de nouvelles techniques pour développer d’autres possibilités d’expression sur l’instrument et aborder un langage personnel”.

En plus de son travail d’interprète, Simon Moullier est un éducateur actif et a passé de nombreuses heures à faire de la sensibilisation communautaire à Cuba, en Indonésie, au Panama et en Inde.

En 2020 il a sorti son premier opus « Spirit Song » (Outside In Music) sur lequel I’ll remember April figurait seul comme seul standard parmi huit compositions de Simon Moullier, le vibraphoniste revient avec « Countdown » (Fresh Sound New Talent) enregistré pour neuf titres durant la pandémie de 2020, en mai, au Sear Sound Studio de New York et paru le 11 juin 2021.

Au fil des pistes

Pris sur un tempo alerte, Countdown résonne avec légèreté et ses lignes mélodiques rebondissent avec bonheur. A l’écoute du thème de Monk, Work, on demeure saisi par la fluidité de l’expression du vibraphoniste et on perçoit la profonde complicité du trio.

I Concentrate On You permet de percevoir le jeu raffiné et coloré du leader. Sa sonorité très ronde met en valeur son sens du toucher… on ferme les yeux et on imagine les maillets danser en douceur au-dessus des lames du vibraphone. Le morceau restitue l’entièreté de l’art de Cole Porter.

Sur Goodbye Pork Pie Hat, le trio restitue des vibrations chargées de fraîcheur qui vivifient la superbe mélodie de Mingus. Plus loin, le trio métamorphose la composition de Eden Ahbez, Nature Boy, en une version chaloupée qui invite à la danse. La contrebasse fait vibrer ses cordes avec lyrisme alors que la sonorité du vibraphone n’est pas sans évoquer celle du marimba.

Avec subtilité, le vibraphoniste décompose Turn Out The Stars avant de laisser s’écouler les sonorités cristallines de son instrument avec un groove infini. Un concentré de musicalité dénué de toute mélancolie. Du très grand art !

Plus loin, c’est au tour de la chanson de Jerome Kern, The Song Is You, d’être magnifiée par le vibraphone dont les lignes musicales swinguent. Le trio raconte une histoire musicale délicieuse et gorgée d’effets polyphoniques inouïs. Un véritable ravissement.

Avec délicatesse, le trio offre ensuite une version solaire de la samba Beijo Partido de Toninho Horta. Dans un climat harmonique sophistiqué, les modulations renforcent l’atmosphère mystérieuse de la composition originale. Le contraste est grand avec le tempo fulgurant qu’adoptent les trois musiciens sur Hot House, le thème de Tadd Dameron. Le vibraphoniste phrase bop avec ferveur sur un train d’enfer et ouvre l’espace au batteur dont le chorus foudroyant laisse pantois.

Le répertoire se termine avec un hommage à Thelonious Monk dont le titre Ask Me Now est magnifié. L’accompagnement cadencé de la contrebasse soutient le sautillement des mailloches qui parent de lumière le thème. De superbes vibrations dansantes et décontractées pour rêver sans fin.

Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

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Avec 3Le Jardin des Rêves3, deuxième album du quintet Oni Giri, le pianiste Rémi Denis signe un répertoire inspiré et exigeant. Il invite à le suivre dans son monde singulier où l’excellence musicale rencontre l’exigence poétique. Un jazz contemporain où subtilité et énergie cheminent en bonne entente, un univers musical où mélodie rime avec poésie.

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Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare »

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Trompettiste mélodiste à la sonorité unique, Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare », un projet musical très personnel avec piano et cordes. Au fil des plages règne une atmosphère sonore riche, sensible et intime qui émerveille l’oreille. Un album unique, sensible et riche en sensations. A découvrir et à savourer sans retenue.

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Du 01 au 22 octobre 2023, le Rhino Jazz(s) Festival 2023 reste fidèle à la recette qui a fait son succès… exigence, coexistence de nouveaux artistes et de talents déjà reconnus, propositions musicales variées, lieux d’accueil multiples. Cette 45ème édition mèle tous les genres musicaux constitutifs du jazz… un soupçon de blues, une pincée de rock, un brin de soul, une larme de pop, une pointe d’émotion… sans oublier du groove à gogo !

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Jazz Campus en Clunisois 2021 – Trio Oliva/Abbuehl/Ber

Jazz Campus en Clunisois 2021 – La Programmation

Du jazz ouvert, libre et inventif

En Bourgogne du Sud, du 21 au 28 août 2021, le festival « Jazz Campus en Clunisois » donne rendez-vous à un large public pour vivre au rythme du jazz et des musiques improvisées. Fidèle aux valeurs de ses origines, le festival demeure toujours aussi vivace et ancré dans ses racines. Dans des lieux patrimoniaux de Cluny et du Clunisois, il propose un large panorama de la diversité d’expressions que recouvre le mot jazz aujourd’hui. Du jazz ouvert, libre et inventif.

visuel du festival Jazz Campus en Clunisois 2021Créé en 1977 par le contrebassiste et compositeur Didier Levallet (ancien directeur de l’Orchestre National de jazz), le festival « Jazz Campus en Clunisois » privilégie, depuis 44 ans, le rapport entre la création la plus actuelle et les pratiques amateurs ou pré- professionnelles. « Jazz Campus en Clunisois » regroupe chaque année à la fin de l’été un stage de jazz et un festival qui présente un bouquet de concerts alléchants.

Inscrite dans le vaste champ des musiques de jazz d’aujourd’hui, la programmation de « Jazz Campus en Clunisois » privilégie depuis toujours « ce qui se fait de plus innovant, espiègle ou impertinent, mais en tout cas musicalement indiscutable ». Cette année, une quinzaine de concerts vont se tenir dans des lieux patrimoniaux de Cluny (abbaye, théâtre, parc abbatial, haras) et du Clunisois.

Cerise sur le gâteau, les réjouissances artistiques sont compatibles avec l’exploration du patrimoine, des paysages verdoyants et des nombreuses richesses gastronomiques et œnologiques du sud de la Bourgogne.

Du 21 au 28 août 2021

Le festival ouvre le samedi 21 août à 21h dans le parc abbatial de Cluny avec concert en plein air de HradČany (en cas de pluie repli au Théâtre Les Arts de Cluny). Depuis 15 ans, le trio qui réunit Serge Adam (trompette), Pierre Botta (saxophone, ney) et David Venitucci (accordéon) puise son imaginaire dans les modes de jeux qui caractérisent les musiques populaires de l’Est méditerranéen. Une identité musicale construite sur l’héritage très riche des traditions issues des Balkans à la Turquie tout en demeurant ancré les pieds dans le jazz.

Jazz Campus en Clunisois 2021 - C. Delaunay & H. Labarriere

C. Delaunay - H. Labarriere©Laurent-Poiget & ©Eric-Legret

Lundi 23 août, à 21h00 au Lab71 de Dompierre-les-Ormes, la clarinettiste Catherine Delaunay et la contrebassiste Hélène Labarrière se produisent en duo. Après avoir participé à l’émission de France Musique « A l’improviste » à laquelle elles avaient été invitées, ces deux musiciennes essentielles de la scène jazz hexagonale ont décidé ensuite de poursuivre le chemin ensemble, en ajoutant leurs propres compositions à cette première expérience improvisée. A découvrir absolument.

C’est à partir de 21h au Théâtre Les Arts de Cluny que se déroulent les deux concerts de la soirée du mardi 24 août.

En ouverture, le trio « Felsh ! » constitué de Clément Mérienne (piano), Jonathan Chamand (contrebasse) et Loup Godfroy (batterie). Entre « Bach, les Beatles, le grincement d’une porte, des ronds dans l’eau, Ornette Coleman… » les deux chalonnais et le clunisois Loup Godfroy creusent leur trace avec légèreté et espièglerie. La soirée se poursuit avec le projet Django du Trio de Théo Ceccaldi. Les cordes de son violon, celles de la guitare de Guillaume Aknine et celles du violoncelle de Valentin Ceccaldi tirent une révérence affectueuse à la musique de Django Reinhardt et la transportent dans leur univers ludique aux ambiances contrastées. Un jazz qui oscille entre frénétiques envolées et délicates caresses. Une soirée à ne rater sous aucun prétexte.

Dans le cadre du marché d’été de la ville qui réunit artisans et producteurs locaux (de 17h à 22h), rendez-vous est donné aux festivaliers le mercredi 25 août, à 19h sur la place de l’Abbaye de Cluny pour écouter les premiers morceaux travaillés par la fanfare des stagiaires. En soirée, à 21h, entouré de François Thuillier (tuba), Jean-Charles Richard (saxophone baryton), le contrebassiste Jean-Philippe Viret promet « 60% de matière grave ». Tour à tour les trois musiciens se font soliste sur les élégantes mélodies du contrebassiste. Tout un programme en perspective, avec en définitive une musique qui allie audace et légèreté.

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Jeudi 26 août, un trio de Bourguignons investit le Farinier de l’Abbaye de Cluny à 19h. Le violoniste Clément Janinet (originaire de Beaune, la clarinettiste Elodie Pasquier (native de Tournus) et le violoncelliste Bruno Ducret (fils de Marc Ducret et d’Hélène Labarrière) au violoncelle. Trio chambriste, « La Litanie des cimes » promet des ambiances sereines et acoustiques.

A partir de 21h ce même jeudi 26 août, la soirée se poursuit au Théâtre Les Arts avec, en première partie, le projet « Dans la Forêt » de Joce Mienniel (flûtes, boucles, guimbardes, kalimba). Le flûtiste s’inspire de « la forêt aux deux sens du terme, urbaine et végétale, dans sa géométrie, dans sa verticalité, dans ses reliefs et dans ses bruits… » Une création autant visuelle que sonore et des promesses de dépaysements.

Jazz Campus en Clunisois 2021 - Pierre Durand

Pierre Durand©Sylvain-Gripoix

En deuxième partie de soirée, place au « Roots Quartet » de Pierre Durand. Avec Hugues Mayot (saxophone ténor), Guido Zorn (contrebasse) et Joe Quitzke (batterie), le guitariste propose sa une musique chatoyante. Elle vibre des échos de l’Afrique, du rock, de la pop, du folk et réconcilie tous les langages du monde dans un idiome singulier qui ne manque pas d’originalité.

A 12h15, on se retrouve le vendredi 27 août, pour le rituel concert en plein air (repli au théâtre en cas de pluie) dans le cadre du Haras national de Cluny.

La musique est offerte par le duo « NoSax NoClar » qui réunit Bastien Weeger (saxophone) et Julien Stella (clarinette). Le voyage musical onirique qu’ils proposent devrait dépayser le pique-nique dans l’herbe.

A 21h, le Théâtre les Arts accueille le Trio Oliva/Abbuehl/Hegg-Lunde constitué de Susanne Abbuehl (voix), Stéphan Oliva (piano) et Oyvind Hegg-Lunde (batterie). Les trois partenaires viennent présenter leur projet « Princess ». Le trio pratique l’art du trio en toute liberté et propose une musique que l’on peut situer « au-delà du jazz ». Un chant à trois voix, un projet collectif… la musique poétique, aérienne et éthérée d’un trio princier.

Le samedi 28 août de 10h à 14h, la musique va retentir dans le parc abbatial de Cluny avec la restitution des ateliers des stages du festival par les « jazz étudiants » des ateliers de Sophie Agnel, Guillaume Orti, Géraldine Keller, Pascal Berne, Sylvain Rifflet, Pierre Durand, ainsi que la fanfare animée par Etienne Roche et Michel Deltruc. A partager sans modération !

« Jazz Campus en Clunisois » boucle sa programmation 2021 avec la venue du Andy Emler Megaoctet dont la prestation est programmée à partir de 21h dans le parc abbatial (repli au théâtre en cas de pluie). Avec cet orchestre qui vient de fêter son trentième anniversaire, le festival se termine en apothéose avec la promesse d’une musique hors normes, à la fois festive et virtuose, turbulente et innovante, audacieuse et en perpétuel développement. La musique que le leader se plaît lui-même à qualifier de « musique européenne vivante de début de siècle… » sera jouée par l’équipe de choc des improvisateurs français que le pianiste et compositeur Andy Emler a réuni autour de lui, Claude Tchamitchian (contrebasse), Eric Echampard (batterie), François Verly (percussions), Guillaume Orti (saxophone alto), Laurent Blondiau (trompette et bugle), François Thuillier (tuba), Philippe Sellam (saxophone alto) et Laurent Dehors (saxophones, clarinettes, cornemuse). Un concentré de plaisir musical à nul autre pareil.

Une fois de plus, la programmation attractive et variée de « Jazz Campus en Clunisois » n’en finit pas d’étonner et de ravir. En 2021, cet évènement demeure un festival à dimensions humaines et continue à mettre en regard l’appropriation de l’improvisation et de la musique de jazz avec ses manifestations les plus abouties.

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