« Be My Guest : The Duos Project » par David Linx

« Be My Guest : The Duos Project » par David Linx

15 duos, 15 climats, 15 états d’art… un album

David Linx revient avec « Be My Guest : The Duos Project ». Sur cet album, le chanteur, compositeur et parolier poursuit son exploration de l’art du chant. Il dialogue avec quinze invités talentueux croisés dans le monde au fil des ans. Ces duos inédits dessinent les états d’âme de quinze contrées musicales aux climats fort différents. Une œuvre à découvrir absolument !

Visuel de l'album Be My Guest : The Duos Project de David LinxSorti le 12 novembre 2021, un an après « Skin in the Game », l’album « Be My Guest : The Duos Project » (Cristal Records/L’Autre Distribution) étonne autant qu’il enchante. Sans s’embarrasser de frontières de styles, David Linx transcende tous les genres et révèle l’étendue des facettes de son art vocal. En anglais, en français, en portugais ou en espagnol, il dialogue avec quinze invités prestigieux, instrumentistes ou chanteurs : Trevor Baldwin, Gustavo Beytelmann, Ran Blake, Theo Bleckmann, Eric-Maria Couturier, Hamilton De Holanda, Marc Ducret, Tigran Hamasyan, Peter Hertmans, Nguyên Lê, Magic Malik, Bart Quartier, Or Solomon, Rani Weatherby et Diederik Wissels.

« Be My Guest : The Duos Project »… quinze duos, quinze climats, quinze états d’âme… quinze états d’art. Dans ces tableaux la poésie et la narration se croisent, l’overdubbing multiplie les effets de voix, le parlé-chanté flirte avec le scat. Les quinze duos restituent des paysages musicaux dont les frontières débordent celles du jazz… à moins qu’elles ne contribuent à mieux cerner cet art qui vit de rencontres et sublime la diversité en l’unifiant.

De 1990 à 2021

Depuis la fin des années 80, David Linx a imposé son chant qui fait aujourd’hui référence dans le monde du jazz vocal où il collectionne les récompenses : Chevalier des Arts et des Lettres (2005), Grand Prix du disque de l’Académie Charles-Cros pour le meilleur album Jazz de l’année avec « One Heart, Three Voices » (2005), Prix Bobby Jaspar du Musicien Européen de l’Académie du jazz (2005), Grand Prix de l’Académie du Jazz pour le projet dirigé par Laurent Cugny, « La Tectonique des Nuages » (2010), Victoire de Jazz au titre de l’artiste vocal de production française partagée avec Maria João (2011), Lauréat 2014 des Octaves de la musique catégorie Jazz avec Diederick Wissels, Octave d’honneur en Belgique pour l’ensemble de sa carrière (2017), Edison Jazz/World Awards (2017) pour l’album « Brel » avec le Brussels Jazz Orchestra, Victoire du jazz du meilleur artiste vocal (2019), Prix du Jazz vocal décerné par l’Académie du jazz (2021).

Originaire de Belgique, David Linx est aujourd’hui installé à Paris. Il parcourt le monde entier pour chanter et enseigner le jazz vocal, lors de master classe, ainsi qu’au conservatoire de Bruxelles et d’Amsterdam où il est professeur de chant. Tout au long de sa carrière, il n’a cessé de diversifier rencontres et projets et d’enregistrer de nombreux albums en tant que leader ou co-leader. En effet, en une trentaine d’année il a enregistré plus d’une vingtaine d’albums en leader ou co-leader et tout autant de participations sur les albums d’autres artistes.

C’est donc un long chemin musical qui a mené David Linx de ses débuts discographiques enregistrés sur l’album « A Lover’s Question » (1987) où il s’exprime aux côtés James Baldwin et Pierre Van Dormael (lequel album fut réédité chez label Bleu en 2000), puis de « Where Rivers Join » (1990) jusqu’à son dernier opus, « Be My Guest : The Duos Project » sorti le 12 novembre 2021. Après les superbes « Upclose » (1996) et « This time » (2003) gravés avec Diederick Wissels, le duo Linx-Wissels a croisé les notes avec de nombreux artistes et enregistré différents projets. « Heartland » (2001) avec Paolo Fresu, « One Heart, Three Voices » (2005) avec les chanteuses Fay Claassen et Maria Pia de Vito. « Changing Faces » (2007) marque la première collaboration du chanteur avec le « Brussels Jazz Orchestra ». 2010 voit la sortie de « Follow The Song Lines » qui réunit autour de David Linx, Diederik Wissels, Maria Joao, Mario Laginha et un orchestre symphonique. La même année il enregistre « La Tectonique des nuages », l’opéra-jazz composé par Laurent Cugny et créé au festival « Jazz à Vienne ».

Après « Rock my Boat » (2011) enregistré avec entre autres Rhoda Scott et André Ceccarelli, il sort « Winds Of Change » (2013) qui témoigne de la poursuite de l’association artistique du duo David Linx-Diederik Wissels. Sur « À NOUsGARO » (2013), David Linx rend hommage au chanteur toulousain avec André Ceccarelli, Diego Imbert et Pierre-Alain Goualch et poursuit sa collaboration avec le trio sur « 7000 Miles » (2018). En 2016, le chanteur retrouve le Brussels Jazz Orchestra sur l’album « Brel » qui rend hommage avec brio au chanteur dont il porte le nom.

Avant le sensible et énergique « Skin In The Game » (2020) enregistré avec Grégory Privat (piano), Chris Jennings (contrebasse), Arnaud Dolmen (batterie) et en invités, Manu Codjia (guitare) et Marlon Moore (slam), c’est dans la formule intimiste du duo que David Linx a enregistré « The Wordsmith » (2019) avec le bassiste (d’Aka Moon) Michel Hatzigeorgiou. En 2021, David Linx revient à la formule du duo avec « Be My Guest : The Duos Project », un album de quinze duos que David Linx a gravé avec quinze artistes différents rencontrés au cours de ses aventures musicales autour du monde.

« Be My Guest : The Duos Project »

« Ce projet est venu à moi très naturellement tel un inventaire qui se réclame, un peu comme si je retournais à l’école. Il est un hommage à la transmission, à l’esprit de curiosité indissociable et indispensable à cet apprentissage par soi-même. Ces duos sont une façon de continuer à évoluer encore et toujours et me rappellent ma jeunesse lorsque je me ruais sur tout ce que je ne connaissais pas, avec une curiosité qui est toujours intacte. » David Linx

David-Linx©Guillaume Saix

C’est en grande partie en raison de sa technique de chant unique que David Linx a pu s’adapter et personnaliser ses interventions à chacun des artistes avec lesquels il a gravé ses duos sur « Be My Guest : The Duos Project » (Cristal Recrods/L’Autre Distribution). Il y a ausi fort à parier que ce challenge d’enregistrer quinze duos avec quinze musiciens différents soit en lien avec la curiosité et le questionnement perpétuels qui habitent cet artiste soucieux de rester lui-même tout en étant à l’écoute du monde qui l’entoure.

Sur cet album, David Linx diversifie son expression artistique dans des paysages musicaux variés. Au-delà de la virtuosité et de la dextérité technique qui sont les siennes, il utilise les trois octaves de sa voix et son sens incomparable du rythme pour explorer tous les possibles. Véritable festival de duos, l’album est une réussite absolue et devrait dévoiler à ceux qui l’ignoreraient (mais cela est-il encore possible ?) le talent incontestable de cet artiste.

Quinze duos… un album

Chaque titre constitue une surprise bienheureuse. David Linx n’en finit pas de surprendre et d’enchanter les oreilles, en anglais, en brésilien, en français, en espagnol… avec des vocalistes, des guitaristes, des pianistes et d’autres instrumentistes.

C’est avec Letter to Trevor qu’ouvre l’album. Accompagné par le piano que tient David Linx, Trevor Baldwin lit la lettre que son oncle, James Baldwin, lui a adressée. Après avoir offert un écrin de délicatesse à la voix narrative, celle du leader s’élève et donne à la fin du morceau une esthétique gospel gorgée d’espérance. Plus loin, dans une parfaite osmose, le chanteur Theo Bleckmann et David Linx installent sur Waves, une composition de Bleckmann, un climat musical « baroque » et « éthéré » interprété dans un style de contrepoint qui n’est pas sans rappeler les chants des partitions baroques. A la fin du morceau, on se promène sur un bord d’océan où les voix des deux chanteurs évoquent les vagues qui s’échouent sur le rivage. La chanteuse Rani Weatherby et son ukulélé rejoignent plus tard le leader sur Tonight You Belong to Me qui baigne l’oreille dans une atmosphère un rien country.

S’il invite trois vocalistes, David Linx convie aussi trois guitaristes. Sur My Bee, règne un équilibre exquis entre la sonorité immatérielle et planante de la guitare de Nguyên Lê et la profondeur de la voix du chanteur. Quelques titres plus loin, David Linx invite le guitariste belge Peter Hertmans. Ensemble ils instaurent une plénitude musicale absolue sur l’élégante I Think It’s Going to Rain Today. On est saisi autant par le lyrisme de la voix. Sur le titre suivant de l’album, c’est le guitariste français Marc Ducret qui se joint à David Linx. Chanté en français sur les distorsions et variations de la guitare, le poème de Henri Michaux prend les allures d’un voyage imaginaire halluciné. Les deux musiciens parviennent tout à fait à restituer l’univers mystérieux et inquiétant du texte.

Cinq pianistes rejoignent le chanteur. Sur Hunter, les motifs réitératifs du piano de Or Solomon propulsent la voix gorgée d’énergie du chanteur dans une course où il est ensuite rejoint par les spoken words du pianiste. Le morceau impressionne par sa puissance. Avec le pianiste arménien Tigran Hamasyan, David Linx offre une version originale du fameux thème de Monk, Round Midnight. Le scat du chanteur et la voix du pianiste se croisent puis le leader chante le thème sur un tempo étiré. Ce titre permet d’apprécier la sensibilité à fleur de peau du  dont le chant raffiné navigue en étroite connivence avec les lignes sculptées par le piano. Ce sont mille facettes de jazz à fleur de peau qu’offre cette reprise. Sur The Bystander Effect, le chanteur retrouve Diederik Wissels qui délaisse le piano pour les claviers. Les effets électroniques multiplient la voix qui tourne en boucle. Bien loin de l’esthétique de leurs précédentes collaborations, ce morceau captive par son climat tendu et insécurisant. Sur Vanguard, c’est le pianiste Ran Blake que retrouve David Linx. La voix explore l’étendue de sa tessiture et joue avec le piano dont les notes résonnent comme suspendues au-dessus du temps. Un superbe moment musical irradié d’un mystère profond. Accompagné magistralement par le pianiste argentin, maître du tango, Gustavo Beytelman, David Linx combine technique et lyrisme sur la ballade Como la Cigarra dont les deux interprètes donnent une version élégiaque.

Sur Pagina De Dor, le chanteur invite un maître du choro et du bandolim, Hamilton De Holanda. Le musicien brésilien joue ici du cavaquinho et le chant mélancolique de David Linx résonne avec les pleurs des cordes de l’instrument. Dès les premières mesures de Close to You, la flûte de Magic Malik instaure un climat étrange d’où émerge la voix du chanteur. Une version singulière à mille lieux des climats sirupeux et sentimentalistes souvent projetés sur de morceau de Burt Bacharach et Hal David. Plus loin, David Linx convie le violoncelliste Eric-Maria Couturier (soliste à l’Ensemble Intercontemporain). Il en résulte une musique chambriste chargée de frissons que la voix habite avec une élégance inouïe. Au-dessus des arabesques du vibraphone de Bart Quartier, le chant de David Linx se déploie en toute liberté sur le titre By The Seine. Il atteint un sommet de souplesse et d’aisance.

Au fil des quinze duos de « Be My Guest : The Duos Project », David Linx donne à écouter toute l’étendue de son art vocal. Ces QUINZE duos reflétent autant d’esthétiques musicales. Cette diversité restitue la multiplicité des styles auxquels David Linx s’est confronté et transmet la perception qu’il a du monde dans lequel il évolue. Mis bout à bout, ces duos opèrent une synthèse de l’ensemble de sa carrière. C’est bien là que réside la force de l’artiste, unifier différences expériences pour qu’elles deviennent UN projet cohérent, conforme à sa vision du monde.

Rendez-vous à Paris, le vendredi 19 novembre 2021 à 21h30 au Sunside pour la présentation du projet « Be My Guest : The Duos Project » avec David Linx (voix) en duo avec Gregory Privat (piano).

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Simone Prattico présente « Oriundo »

Simone Prattico présente « Oriundo »

Entre dynamisme et romantisme

Au fil des huit pistes de l’album « Oriundo », le batteur italien Simone Prattico pratique un art qui navigue entre dynamisme et romantisme. Métissage réussi entre sa culture méditerranéenne et la musique afro-américaine, son jazz moderne cultive tout à la fois intensité, souplesse et élégance. Une musique qui génère de tendres émotions.

Visuel de l'album Oriundo de Simone PratticoAprès « Brooklyn Sessions » sorti en 2016, le batteur et percussionniste italien Simone Prattico présente son album « Oriundo » (Zamora Productions/L’autre Distribution) sorti le 22 octobre 2021 (digital) et le 12 novembre 2021 (physique).

Les visuels de la pochette s’inspirent de la peinture d’Elvira de Luca, mère de Simone Prattico, chorégraphe, scénographe, costumière et peintre italienne qui fut une figure de l’avant-garde romaine dans les années 70. Par son titre, « Oriundo », l’album fait référence aux descendants d’immigrants, à ceux qui vivent loin de leurs pays mais continuent à porter leur héritage qui témoignent de leurs racines… profil dans lequel s’inscrit tout à fait Simone Prattico.

Musicien au parcours éclectique et aux collaborations prestigieuses, Simone Prattico dispense sur « Oriundo » un jazz contemporain et sans artifice. Dans le respect de la tradition, il prodigue une musique à la fois sensible et dynamique où se combinent les rythmes complexes et délicats de sa batterie.

Simone Prattico

Né à Rome en 1970, Simone Prattico a commencé à jouer de la batterie à l’âge de quatre ans, bercé par la musique napolitaine de sa mère, par le groove des artistes de la Motown qui tournent en boucle dans la chambre du grand frère et par quelques grands maîtres du jazz qu’écoute son père (Art Blakey, Max Roach, Weather Report). Il se met à la batterie jazz à l’âge de quatre ans et prend des leçons avec Roberto Spizzichino, celui qui va devenir le fabricant mondialement réputé de cymbales, vénéré dans le cercle des batteurs jazz.

C’est à Paris, dans les années 1990 que Simone Prattico étudie les percussions avec les maîtres Guy Lefevre et Emmanuel Bourseault. Il obtient le « Certificat d’Aptitude au Professorat » (Licence d’enseignement) de l’École Supérieur de Batterie d’Emmanuel Bourseault en 1992. Déjà un musicien de scène et artiste reconnu, il poursuivit ses études à Nice, en 1997, avec Jean-Paul Ceccarelli au Conservatoire National de Musique.

Très sollicité, le jeune batteur s’adapte à une multitude de langages rythmiques et musicaux en participant à de nombreux projets pop, rock, funk, soul, musique brésilienne et jazz. C’est ainsi qu’il collabore avec de nombreux artistes parmi lesquels entre autres l’Orchestre de Chambre de Paris, Hindi Zahra et Jasser Haj Youssef. Il apparaît dans plus de 30 albums, comme ceux de Daniele Silvestri, Stefano Sabatini, Andrea Beneventano, Dario Deidda, Piers Faccini, Ibrahim Maalouf, Pierre Boussaquet et Cliff Korman et il joue sur les principales scènes internationales (Tokyo jazz Fest., Montreal jazz Fest., Philharmonie de Paris, Billboard live, Olympia, Womad …).

En 2005, Simone Prattico déménage à Paris et forme un trio avec Ricardo Feijao (basse) et Laurent de Oliveira (piano). Durant cette période il est à l’affiche de nombreux festivals de musique français et italiens. En 2011, à New York, le batteur forme un nouveau trio avec la contrebassiste Brandi Disterheft et le pianiste Klaus Mueller avec lesquels il enregistre l’album « Brooklyn Sessions » sorti en 2016. Un jazz aux rythmiques intenses et aux mélodies sophistiquées.

« Oriundo », les musiciens

Sur « Oriundo », Simone Prattico retrouve Klaus Mueller, le pianiste déjà présent à ses côtés sur « Brooklyn Sessions », un musicien qui fait partie intégrante de la scène new-yorkaise du jazz et de la musique brésilienne.

Hormis sur les deux titres où il joue solo (Village Debate & That’s it), Simone Prattico a confié la partition de basse à deux musiciens. Essiet Okon Essiet intervient sur quatre titres et Edward Perez sur deux morceaux (Push and Pull & Helene). Exposé très jeune à de nombreuses cultures, le premier dirige son propre groupe « IBO » (nom d’une tribu nigériane, du jazz nigérian qui mêle harmonies jazz et rythmes d’Afrique de l’Ouest. Le second a commencé sa carrière comme bassiste de jazz mais s’est orienté ensuite vers le latin-jazz et les styles traditionnels d’Amérique du Sud (Pérou, Colombie, Brésil, …) et codirige avec le saxophoniste Michael Thomas, le « Terraza Big Band », un groupe de jazz qui réunit dix-huit des meilleurs jeunes musiciens de la scène new-yorkaise).

Sur Bay Ridge et sur Push and Pull, le groupe est augmenté d’une section de cordes composée de Gregor Hubner (violon), Carrie Frey (alto) et Rubin Khodeli (violoncelle).

« Oriundo », l’album

Des Quartieri Spagnoli (les quartiers espagnols de Naples ou de Manhattan) à Tanger, en passant par Bay Risge (un quartier de Brooklyn), « Oriundo » propose un voyage international. Si énergie et dynamisme font partie du casting, élégance et poésie s’invitent aussi sur cet album.

Toutes les compositions de l’album sont signées de Simone Prattico et Klaus Mueller, hormis le titre Promise Me You’ll Remember crédité à Carmine Coppola.

Dès le morceau d’ouverture, Quartieri Spagnoli, on perçoit combien la musique résulte d’une savante et subtile alchimie entre la culture méditerranéenne du leader et l’empreinte de la musique afro-américaine. Après l’exposition par le piano de la mélodie, tantôt bondissante tantôt calme, le solo au toucher mordant et inspiré du pianiste évoque quelque peu le style du regretté Corea. Le batteur offre ensuite une improvisation gorgée d’un groove punchy. Après ce morceau aux teintes afro-funk, se profile Bay Ridge. Exposé par le pianiste qui effleure son clavier et le violoncelle joué en contrepoint, le thème rend hommage au quartier de Brooklyn. Les balais du batteur ponctuent avec délicatesse le propos musical de cette ballade romantique en diable.

Après un solo introductif de la batterie, c’est un riff énergique de la contrebasse qui propulse Push and Pull. Avec les cordes pour écrins, le piano reprend inlassablement le riff lancinant puis le climat change et se fait bluesy. Porté par la batterie pulsatile et la ligne de basse inspirée, le piano impétueux prend la parole puis le riff revient comme une obsession et pour finir… tout s’arrête net. C’est aux mailloches que le batteur entame Helene, une ballade délicate toute en suspension. Notes ciselées du piano, harmonies pleines de grâce, improvisation lyrique de la contrebasse… une douce rêverie.

Exit le piano sur Tanger, bienvenue au Fender Rhodes. La rythmique complexe fait de ce morceau enlevé un moment essentiel de l’album. Toute en légèreté, l’improvisation du Fender participe au climat aérien du morceau. Le solo incisif et énergique du batteur impressionne par sa souplesse et sa complexité.

Sur Village Debate, seul sur sa batterie, le leader propose une improvisation riche en couleurs et en figures rythmiques. Un moment plein de vie qui immerge l’oreille dans une atmosphère enivrante et fait naître des images de danses africaines et de réunions animées mais tout se termine dans le calme. Après un tel concentré d’énergie, Promise Me You’ll Remember tombe à pic. Piano, contrebasse et balais distillent une superbe ballade dont chaque note frémit d’élégance et de sensibilité. L’art de la romance propulsé au firmament !

L’album se termine par That’s It, un solo de percussions/batterie qui propose un voyage rythmique aux dimensions quasi initiatiques. Telle une incantation pacifique, la batucada fait naître un climat ensorcelant et évoque une procession paisible et enjouée.

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Clin d’œil à « Hope » de Kevin Norwood

Clin d’œil à « Hope » de Kevin Norwood

Un album élégant aux ambiances magiques

Le chanteur et compositeur Kevin Norwood revient avec « Hope », un second opus fort réussi. Entouré de trois musiciens d’exception, il présente un nouveau répertoire où sa voix au timbre singulier se déploie au-dessus du jeu dynamique et nuancé du trio. Un album élégant aux ambiances magiques.

visuel de l'album Hope de Kevin Norwood 4tetAprès son premier opus « Reborn » sorti en 2015, le chanteur et compositeur franco-anglais Kevin Norwood est de retour avec « Hope » (Onde/Inouïe Distribution) annoncé pour le 05 novembre 2021.

Formé du pianiste Rémi Ploton, du contrebassiste Sam Favreau, du batteur Cédrick Bec et du chanteur Kevin Norwood, le Kevin Norwood Quartet se distingue par un jeu moderne et un son électro-acoustique résolument jazz.

On est frappé par la maturité de ce groupe virtuose et par l’interaction permanente qui unit les trois musiciens complices au chanteur Kevin Norwood. L’émotion et la tendresse occupent une place essentielle au cœur de la musique inspirée de l’album « Hope ».

Kevin Norwood

Kevin Norwood a trouvé sa place dans l’univers du jazz. Le timbre singulier de sa voix est au service d’une musique inspirée et d’un sens subtil de l’improvisation. Il s’inscrit dans la lignée des « songwriters » tels que Joni Mitchell ou Gretchen Parlato.

Originaire d’Avignon, Kevin Norwood a étudié au conservatoire du Pontet et de la classe de Jazz du conservatoire d’Avignon. Sorti diplômé, il intègre en 2005 l’Institut Musical de Formation Professionnelle de Salon de Provence pour trois années.

Depuis 2008, il s’est investi dans différentes formations (Mild Dream Quartet, Tribute to Joni Mitchell Duo, Sun Light trio, Les Grandes Gueules A Capella et Celestial Q-Tips, sous la direction d’Hervé Aknin) et a aussi joué avec de nombreux musiciens parmi lesquels entre autres, Louis Winsberg , Fred Pasqua, Julien Alour, Vincent Strazzieri, Rémy Vignolo, Bruno lecossois, Laurence Ilous, Eric Surménian et Wim Welker.

En 2011, il enregistre « Real Brother », un album autour de la musique de Jeff Buckley. En 2015, sort « Reborn », son premier album en tant qu’auteur, compositeur et interprète. En 2016, le projet de Kevin Norwood évolue avec la recherche d’une couleur électro-acoustique confiée au pianiste Rémi Ploton. En 2021, il a été récompensé du deuxième prix du Concours du Crest Jazz Vocal Festival 2021 (prix FNAC).

Après avoir programmé Kevin Norwood une première fois en 2015 puis en 2018, la structure productrice et salle de concert du Petit Duc, située à Aix en Provence, décide d’accompagner le groupe dans son développement. Kevin Norwood Quartet entre alors en résidence au Petit Duc fin 2018. Il s’ensuit la création d’un nouveau répertoire, plusieurs concerts et l’enregistrement de l’album « Hope », à sortir le 05 novembre 2021.

« Hope »

A initiative de la création du projet « Hope », Kevin Norwood en a écrit paroles et musiques, hormis pour Both Sides Now de Joni Mitchell. Le quartet a ensuite arrangé collectivement les morceaux. Écrits en anglais, les textes de Kevin Norwood reflètent des idéaux sociaux et environnementaux ainsi que ses sentiments sur l’amour, sur les phases de confusion ou de désillusion en appelant à la joie et à l’espoir.

La voix chaleureuse et haut perchée du chanteur développe à la fois légèreté et énergie. Son chant embrumé sert une musique, parfois évanescente mais toujours inspirée et ses textes s’écoutent comme des poèmes.

Sur Shadows and Light, Anaïs, Released et Beloved Nature, le chanteur s’aventure avec vigueur sur le terrain du scat enflammé. Kevin Norwood travaille sa voix comme un instrument, notamment sur Ballade à deux qui n’est pas sans évoquer l’expression vocale des chanteurs du répertoire baroque privilégiant le son, l’élégance, la délicatesse et la puissance. Après une introduction sereine de la contrebasse, son chant aérien s’élève au-dessus des notes détachées du pianiste qui offre de superbes improvisations chargées de nuances esthétiques et émotionnelles. Un titre à la frontière du rêve et de la réalité.

Tel un poète sculpteur, Kevin Norwood distille les paroles de Both Sides Now de Joni Mitchell, avec un rien de lyrisme et un brin de fantaisie. On demeure saisi à l’écoute de Hope, le thème qui donne son nom à l’album. Cette ballade poignante met en évidence la sensibilité de la voix charnelle du chanteur accompagnée par le jeu de velours du pianiste. La dernière plage, Beloved Nature, permet d’apprécier la souplesse de la voix, son agilité au niveau des registres et sa très grande flexibilité rythmique. Son scat et ses percussions vocales font résonner le souvenir de celles de Bobby McFerrin. Le solo du pianiste est remarquable de sensibilité et brille de mille feux, soutenu par une section rythmique en totale synergie.

Pour écouter live Kevin Norwood Quartet, plusieurs rendez-vous se profilent. Le 05 novembre 2021, à 20h30, au Petit Duc, à Aix-en-Provence (13) pour le concert de sortie de l’album « Hope ». Le 07 décembre 2021 à 19h, dans le cadre de Salon de Musique à Salon-de-Provence (13).

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« Pensées Rotatives » de Théo Girard

« Pensées Rotatives » de Théo Girard

Tout est en mouvement… ça tourne rond !

Pour ses « Pensée Rotatives », le contrebassiste et compositeur Théo Girard est entouré du batteur Sebastian Rochford et du trompettiste Antoine Berjeaut. Autour d’eux, son Grand Ensemble, une couronne de douze soufflants. Enregistré sous le chapiteau du festival Jazz sous les Pommiers à Coutances, l’album restitue une musique en mouvement où foisonnent les notes. Entre les oreilles, ça tourne rond ! Un opus hypnotisant à écouter au casque pour s’enivrer sans risque.

visuel de l'album Pensées Rotatives de Théo GirardEnregistré en public le 31 mai 2019 à Coutances lors de la 39e édition de Jazz sous les Pommiers, l’album « Pensées Rotatives » du Grand Ensemble de Théo Girard sort sous le label indépendant Discobole Records que le contrebassiste a cofondé il y a 10 ans avec Stéphane Hoareau devenu co-directeur artistique et label manager.

Après s’être exprimé avec Bratsch, Macha Gharibian, Trans Kabar ou Le Deal, le contrebassiste français Théo Girard s’entoure, pour son projet « Pensées Rotatives », du batteur Sebastian Rochford et du trompettiste Antoine Berjeaut et de douze fougueux soufflants.

Annoncé pour le 05 novembre 2021, l’opus « Pensées Rotatives » explose de fulgurantes couleurs musicales captées en direct. Les expositions des thèmes alternent avec les improvisations des solistes qui fusent du Grand Ensemble de Théo Girard.

Le Grand ensemble de Théo Girard

Le cœur du Grand ensemble c’est le trio de Théo Girard avec le trompettiste Antoine Berjeaut et le batteur Sebastian Rochford. Autour du trio, les quatre trompettes avec Julien Rousseau, Simon Arnaud, Jérôme Fouquet et Nicolas Souchal, les quatre saxophones alto de Basile Naudet, Martin Daguerre, Adrien Amey, Raphaël Quenehen et les quatre saxophones ténor de Théo Nguyen Duc Long, Morgane Carnet, Nicolas Stephan, Sakina Abdou.

Le répertoire, c’est une partie de celui de « 30YearsFrom » (2017) qu’il a réarrangé pour son orchestre grand format.

L’enregistrement à Coutances

L’idée d’expérience sonique et scénique a germé dans l’esprit de Théo Girard suite à des ateliers menés pour l’association AERI qui aide à la redynamisation ou l’insertion de personnes en difficulté. En se retrouvant « au centre du son », ces néophytes se découvraient bien plus à l’aise avec les jeux musicaux.

Pour enregistrer ses « Pensées Rotatives » sous le Magic Mirrors de Coutances, Théo Girard a donc imaginé une mise en scène circulaire. Le cœur du Grand Ensemble se love au milieu des spectateurs la « couronne des soufflants » encercle le public.

La fanfare circulaire de saxophones et trompettes se promène dans l’espace entre et pendant les morceaux. Ainsi, les notes des cuivres baladeurs tournent autour des oreilles des spectateurs auxquels ils insufflent leur énergie. « Il n’y avait pas de consigne du tout » explique Théo Girard, « chacun.e est venu.e avec son énergie et sa personnalité. En concert, j’aime bien qu’il se passe des choses imprévues et là les interprètes ont foncé dans la proposition ».

Au final, c’est une réussite, les quinze musicien.ne.s s’emparent du répertoire et explorent les morceaux qu’ils font exploser de joie avec des envolées free et des virgules hip-hop… Tout est en mouvement, ça tourne rond !

Au fil des plages

Exposé par la contrebasse le thème de 1993 évoque d’abord une lente procession mais très vite le phrasé sautillant et découpé des soufflants impulse un groove irrigué de hip-hop. Après les volutes free du ténor de Morgane Carnet, ce sont les phrasés stridents et rugueux de Basile Naudet qui lui répondent. Ils déploient des trésors d’inventivité sur ce groove hip-hop des années 90.

Sur The 6th And The 7th Parts of The Cake, c’est la contrebasse qui fait office de point d’ancrage aux interventions de tous les soufflants. Ils entreprennent un véritable massage sonore des tympans. La trompette de Jérôme Fouquet triture ensuite la matière sonore dans une lente improvisation à laquelle l’orchestre réagit avec flamme. Les timbres déployés autour de la contrebasse évoquent les sonorités du Liberation Music Orchestra de Charlie Haden. Plus loin, l’alto exalté de Raphaël Quenehen s’envole dans des circonvolutions libres et enflammées. Le résultat est saisissant. L’orchestre riche en couleurs dynamise les prodigieux échanges des deux solistes alors que batterie et contrebasse arbitrent le round musical.

Tout au long d’Interlude, la contrebasse fait entendre un motif réitératif alors que les soufflants éructent et gargouillent avant le solo de la trompette virtuose d’Antoine Berjeaut. Il passe le relai aux quatre altistes qui engagent une improvisation collective splendide puis dialoguent, soutenus par le jeu subtil de la batterie et les lignes de basse sensuelles de la contrebasse. Sur La traversée du Pont par le Chameau, le motif musical est exposé par la trompette bouchée d’Antoine Berjeaut qui continue avec une impro dans le style néo-orléannais. Il est stimulé par les hoquets de l’orchestre et épaulé par la contrebasse et la batterie. C’est ensuite le ténor frénétique de Nicolas Stephan qui le remplace. Il déverse un flot de phrases fiévreuses ponctuées par l’orchestre d’où émerge le solo tumultueux de la batterie.

Roller Coaster débute par une ligne de basse rapide et continue au-dessus de laquelle la trompette acrobatique entonne une mélodie mélancolique. Elle cède l’espace au ténor de Théo Nguyen Duc Long qui fait retentir son jeu abrupt. Sa sonorité acérée domine le bain sonore grisant du collectif. De bout en bout, contrebasse et batterie énergiques n’ont cesse de soutenir les propos de l’ensemble et des solistes.

Après avoir exposé le thème de Tom & Jerry au sein du trio puis en synergie avec les soufflants, la trompette s’exprime en toute liberté. Advient ensuite le ténor de Sakina Abdou dont les arabesques et les fulgurances hypnotisent. Les traits free de son discours évoquent la liberté des phrases d’un certain Archie Shepp et débrident l’expression du collectif.

Sur Waiting For Ethiopia on a Bosphorus Bridge, on assiste à un échange ludique et musclé du quartet de trompettes avec les altos puis avec les ténors. Au-dessus du rythme scandé par la batterie et la ligne de basse incessante de la contrebasse, les échanges des soufflants sont ludiques et musclés. L’incandescent saxophone alto d’Adrien Amey clôt la dernière plage du voyage musical de cette fanfare peu banale dont les Pensées Rotatives étourdissent par leur originalité et leur intensité.

Il fait bon se laisser captiver par les « Pensées Rotatives » du Grand ensemble de Théo Girard , ça groove et ça swingue tout à la fois. Entre l’énergie du Collectif et les inventives improvisations individuelles, la musique foisonne de trouvailles. On en ressort étourdi et réjoui.

Affiche Jazz à Vienne 2024 & Premiers Noms

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Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues »

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Enrico Rava présente « Edizione speciale »

Enrico Rava présente « Edizione speciale »

En métamorphose continuelle

Le trompettiste Enrico Rava présente « Edizione speciale » son dix-huitième album pour ECM. Une musique en métamorphose continuelle enregistrée live en août 2019 au Festival Middelheim d’Anvers avec une équipe de talentueux improvisateurs transalpins réunis autour du doyen du jazz italien. Toujours connecté à la tradition, son jazz explore les chemins de la liberté mais conserve la mélodie au cœur de son discours.

visuel de l'album Edizione speciale du trompettiste Enrico RavaFigure tutélaire du jazz européen, le trompettiste octogénaire Enrico Rava publie le 29 octobre 2021, « Edizione speciale » (ECM/Universal), des enregistrements du concert de son sextet au Antwerp Jazz Middelheim Festival, en août 2019.

Entre sérénité et turbulences, le leader porte une attention particulière à la ligne mélodique des morceaux. Son groove syncopé met en orbite les solos joyeux de chacun des membres du groupe, le guitariste romain Francesco Diodati, le contrebassiste toscan Gabriele Evanlegista et le batteur romain Enrico Morello rejoints par le saxophoniste Francesco Bearzatti et le pianiste Giovanni Guidi.

Construite à partir du jazz, la musique d’Enrico Rava est aussi influencée par la musique classique et populaire italienne. Comme le précise le trompettiste, elle restitue « le sentiment de l’Amérique du Sud, en quelque sorte ma deuxième maison, avec le tango et la musique brésilienne… je mets toutes les musiques que j’aime ensemble pour faire quelque chose qui est encore essentiellement du jazz, mais aussi indubitablement ma musique. »

Enrico Rava

Doyen du jazz italien, mentor de générations de jazzmen italiens, le trompettiste a été la figure de proue de l’avant-garde du jazz européen.

Né à Trieste (Italie) en 1939, Enrico Rava a commencé par jouer du jazz dixieland au trombone, avant d’écouter Miles Davis en 1957. Il se convertit alors à la trompette et s’intéresse à de nouvelles expressions musicales. Son album « The Forest and the Zoo », enregistré en 1966, est considéré comme l’un des dix disques incontournables du free jazz.

En 1967, il s’installe à New York « où étaient [s]es idoles, toutes les personnes qu'[il] voulai[t] rencontrer » et il trouve alors sa direction musicale. Il mène ensuite une activité tourbillonnante qui le conduit à croiser le chemin de nombreux musiciens parmi lesquels Roswell Rudd, Cecil Taylor, Charlie Haden, Steve Lacy, Carla Bley et le Jazz Composer’s Orchestra.

Qu’il ait joué free ou romantico/lyrique, Enrico Rava a diversifié le format de ses groupes, duos, trios, quartets, avec ou sans piano, quintets, octet, orchestre symphonique.

Le trompettiste italien a enregistré plus de 30 albums en tant que leader parmi lesquels il convient de citer ses premiers enregistrements chez ECM, « The Pilgrim And The Stars » (1975) et « The Plot » (1976), avec son quartet international composé de John Abercrombie, Palle Danielsson et Jon Christensen.

Il a ensuite gravé « Rava l’Opéra Va » (Label Bleu) sorti en 1993 basé sur des adaptations d’airs de Tosca, Manon Lescaut ou du Stabat Mater. En 1999, il sort « Rava Plays Rava », en duo avec le pianiste Stefano Bollani.

En 2004, sur le superbe « Easy Living », il revient au quintet avec Gianluca Petrella (trombone), Stefano Bollani (piano), Rosario Bonaccorso (contrebasse) et Roberto Gatto (batterie). En 2007, il sort « The Words And The Days » où Andrea Pozza tient le piano aux côtés des mêmes musiciens. La même année il retrouve Stefano Bollani sur “The Third Man”. En 2009, Mark Turner (saxophone ténor), Larry Grenadier (contrebasse) et Paul Motian (batterie) rejoignent Stefano Bollani et Enrico Rava sur l’album « New York Days ». En 2011, paraît « Tribe » où Enrico Rava croise les notes avec Gianluca Petrella (trombone), Giovanni Guidi (piano), Giacomo Ancillotto (guitare) Gabriele Evangelista (contrebasse) et Fabrizio Sferra (batterie).

En 2012, il consacre « On the Dance Floor » au répertoire de Michael Jackson en collaboration avec le Parco della Musica Jazz Lab. En 2015, Gianluca Petrella revient à ses côtés sur l’album « Wild Dance » avec Gabriele Evangelista, Enrico Morello (batterie) et Francesco Diodati (guitare). Plus récemment, Enrico Rava a publié l’album « Roma » (2019) enregistré live à l’Auditorium Parco della Musica.  Avec Joe Lovano il co-dirige le quintet dans lequel les deux leaders sont rejoints par Giovanni Guidi (piano), Dezron Douglas (contrebasse) et Gerald Cleaver (batterie).

En mai 2020 est paru « For Mario Live » chez Accidental Records, un album que le trompettiste dédie à la figure de Mario Guidi, manager historique de Rava, avec qui il a eu une relation de travail de trente ans, décédé en décembre 2019. L’album, propose plusieurs performances live du trio Rava-Herbert-Guidi avec Matthew Herbert aux samples et effets électroniques.

Le 29 octobre 2021, est annoncée chez ECM la sortie de l’album « Edizione speciale », le dix-huitième opus d’Enrico Rava pour le label allemand.

Musique en métamorphose continuelle

Tout au long des 64 minutes de l’album, Enrico Rava prend les choses en main et dirige le sextet. Il pose une note ou un motif qui devien(nen)t point(s) de départ aux improvisations des uns et des autres. Fantaisie dotée d’une élégance de chaque instant, « Edizione speciale » propose des contrastes de tempo. Flottement, explosion, balancement, rock enfiévré, ondulation, fulgurance… ainsi va la musique au fil des six pistes, de la tendre cadence au tourbillon enrocké.

En ouverture, Infant propose un paysage vibrant des joyeuses interventions de tous les musiciens. Bugle et saxophone s’envolent à l’unisson puis la guitare dissonante, voire même grinçante, se mêle aux tourbillons incandescents du piano farouche qui triture les aigus avant de terminer dans les graves. Les improvisations se suivent et ne se ressemblent pas, ambiances flottantes, propos anguleux, lignes tendues, énergiques débordements, échanges entre bugle et saxophone, entre guitare et piano poussés par la rythmique insolente du couple batterie/contrebasse.

Advient ensuite un heureux mélange du thème Once Upon a Summertime (La Valse des Lilas) de Michel Legrand avec Theme for Jessica Tatum d’Enrico Rava. La plage commence avec le bugle qui impulse un poétique tempo de ballade à Once Upon a Summertime. Le piano poursuit avec délicatesse avant de muscler son approche rythmique sur Theme for Jessica Tatum. Le saxophone lui répond en privilégiant une approche plus brute qui souffle un vent d’air frais. Les improvisations de tous les musiciens se succèdent ensuite, encouragés par un public vibrant.

Le trompettiste Enrico Rava

Enrico Rava©Andrea Boccalani-ECM Records

Sur Wild Dance, bugle et saxophone rivalisent de nostalgie et déroulent leurs phrasés contemplatifs avant que n’interviennent les distorsions sonores de la guitare. Le climat évolue et s’ensauvage alors que le bugle du leader s’élève vers d’aériennes contrées. De nuageuses ambiances électrisent le cosmos musical traversé de fulgurances sonores qui conduisent le groupe jusqu’aux portes de The Fearless Five. Sur un motif de basse réitératif, le bugle se manifeste avec légèreté puis chante à l’unisson avec le ténor. S’ensuivent des échanges jazz bop enflammées entre ténor, bugle et piano. Ce dernier se lance alors dans une improvisation tendue et anguleuse avec des paroxysmes et des effets d’accélération puis la batterie frénétique interpelle la guitare tumultueuse.

Le morceau suivant débute avec un clin d’œil à l’art de la fugue sur Le Solite Cose qu’interprètent bugle et saxophone. Après les chaleureuses ovations du public, le leader entame Diva. Les lignes suaves du bugle croisent celles de la contrebasse dont le solo brillant stimule la guitare fougueuse. Pour finir, le groupe se retrouve sur un tempo post bop. L’album se termine avec une reprise originale du populaire, Quizas, Quizas, Quizas. Chaque musicien expose son chorus et le sextet transfigure la chanson cubaine en un moment facétieux qui ne manque ni de groove ni de sensibilité.

Affiche Jazz à Vienne 2024 & Premiers Noms

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Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues »

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« Dracula » – Un livre-disque signé Adèle Maury/ONJ

« Dracula » – Un livre-disque signé Adèle Maury/ONJ

Conte musical jazz illustré en noir & blanc

Sous la direction artistique de Frédéric Maurin, l’Orchestre National de Jazz présente « Dracula », le premier livre-disque de l’ONJ pour les jeunes. Un conte musical dont la musique balance entre opéra-jazz et comédie musicale. L’univers graphique en noir et blanc de l’album est imaginé par Adèle Maury, une jeune artiste révélée en 2020 au Festival d’Angoulême. Un projet original et captivant pour les yeux et les oreilles de tous, parents et enfants.

visuel de la couverture du livre-disque Dracula de l'ONJSorti le 15 octobre 2021, le livre-disque « Dracula » (ONJ Records/L’Autre Distribution) de l’Orchestre National de Jazz, sous la direction artistique de Frédéric Maurin, s’inspire de la légende du plus célèbre des vampires, réinterroge le mythe et aborde des sujets essentiels comme l’amour, le bien, le mal, les désirs, la vie éternelle, la mort.

Après le roman « Dracula » (1897) de Bram Stocker, de nombreux arts se sont intéressés au vampire. La BD avec la série « Dracula » (2020) de Steven Moffat et Mark Gatiss pour la BBC, le cinéma avec « Nosferatu le Vampire » (1922) de Murnau, « Dracula » (1992) de Francis Ford Coppola, « Le cauchemar de Dracula » (1959), « Dracula », mort et heureux de l’être (1996), « Le cauchemar de Dracula » (1959) et bien d’autres réalisations cinématographiques.

En décembre 2019, c’est au tour de l’Orchestre National de Jazz (ONJ) sous la direction artistique de Frédéric Maurin d’inviter la créature maudite en créant sur scène le premier spectacle jeune public de l’histoire de l’orchestre, porté par deux comédiennes et neuf musiciens. Le guitariste, compositeur et directeur artistique Frédéric Maurin transpose le récit de la scène au livre-disque via le superbe « Dracula » (ONJ Records/L’Autre Distribution) sorti le 25 octobre 2021,.

Ainsi, après les deux albums « Dancing in Your Head(s) » & « Rituels » publiés le 21 août 2020, « Dracula » constitue le troisième projet discographique de Frédéric Maurin, un conte musical jazz illustré en noir et blanc par Adèle Maury.

Livre-disque « Dracula »

Les compositeurs, Frédéric Maurin et Grégoire Letouvet signent la partition à quatre mains. Les textes sont redevables à Milena Csergo, Estelle Meyer, Julie Bertin et Romain Maron.

L’histoire se déroule au fil des des 50 pages du livre et des 27 pistes du disque. Après avoir avoir été présenté sur scène, « Dracula », la musique du premier spectacle jeune public de l’histoire de l’ONJ est enregistrée par Philipp Heck aux Bauer Studios de Ludwigsburg (Allemangne) alors que les voix sont captées par Erwan Boulay au Studio Libretto, à Antony (France).

Illustrations…

Les superbes monotypes noir et blanc, grand format, sont à créditer à Adèle Maury, lauréate du 1er prix du Concours Jeunes Talents en 2020 au Festival d’Angoulême. Très expressifs, les dessins sont imprégnés d’un dynamisme étonnant et d’une grande force émotionnelle. Oniriques, ils intriguent, questionnent et balisent les étapes d’une histoire d’amour que les enfants comprendront car le récit inédit adapte l’histoire du comte Dracula sous forme d’une narration plutôt burlesque qui ne met en avant ni la peur, ni le cauchemar.

L’histoire fait de Mina, une jeune femme vagabonde, l’héroïne de l’histoire. Partie sur les traces de sa mère disparue, elle se perd dans la forêt et se réfugie dans le château de Dracula. La quête de la jeune-fille croise alors celle du vampire, créature maudite à la recherche de l’amour pour se libérer de la damnation qui pèse sur lui.

…. et histoire en musique !

Le récit commence par une nuit, une nuit d’orage (il fallait au moins cela) !

Perdue dans la forêt, Mina/Milena Csergo, est accueillie par Dracula/Estelle Meyer dans un château étrange où une table regorge de mets dans les tonalités du rouge, vin rouge, jus de tomate, betterave rouge sur cœur saignant de bœuf aux fraises écrasées… La voix du narrateur, Pierre-François Garrel, conte à merveille les épisodes de l’histoire.

Dirigés par Frédéric Maurin, les neuf musiciens de l’ONJ incarnent les valets-animaux de Dracula. La contrebasse de Raphaël Schwab et la batterie de Rafaël Koerner marquent le déroulement des heures pendant que les saxophones et clarinettes de Fabien Debellefontaine et Guillaume Christophel dansent à qui mieux mieux. Les flûtes de Fanny Ménégoz incarnent la légèreté alors que la guitare de Christelle Séry fait résonner des accents dramatico-métalliques. L’orchestre des neuf musiciens de l’ONJ ménage de superbes moments de suspense. La trompette de Quentin Ghomari valse avec le cor de Mathilde Fêvre après que le trombone basse de Judith Wekstein ait pleuré avec tristesse niché contre la peau froide du vampire alchimiste. La complainte de Mina et Tu pleures sont interprétées avec grande conviction par Pauline Deshons.

On frémit de bonheur à l’écoute du Misty d’Erroll Garner que trompette et guitare jouent avec sensualité.

On se prend à avoir envie de danser sur La valse sanglante moment superbe où les timbres de tous les instruments s’unissent en une parfaite alchimie.

Les oreilles frissonnent de plaisir à l’écoute de la dernière danse/mambo que la guitare électrise alors que Mina échappe à l’emprise du vampire quand retentissent les douze coups de minuit (cela rappelle un autre conte, non ?). Désespéré, Dracula réalise alors qu’il restera vampire « condamné à vivre comme un damné »« à errer sans aimer » . C’est alors qu’avec amour, Mina célèbre les premiers pleurs du vampire à qui elle déclare son amour.

Le vampire adouci revit Comme un humain et libère ses valets-animaux. Au final, l’histoire prétend que Mina et Dracula coulent des jours heureux.

De bout en bout, la musique de l’ONJ convoque nombre d’expressions propre au jazz (swing, free) et flirte avec la musique contemporaine et le rock progressif. Elle pare l’histoire de couleurs subtiles où transparaissent les mille nuances d’un récit où se mêlent séduction, espoir, interrogation, doute, tristesse et amour.

Transposé de la scène au livre-disque, le « Dracula » de l’Orchestre National de Jazz ouvre les portes du château du comte Dracula et donne vie à un conte succulent qui fait trembler… de bonheur grand.e.s et les petit.e.s. A écouter et à lire, avec ou sans enfant. Le plaisir est garanti pour les yeux et les oreilles. Rien n’interdit d’ailleurs de l’écouter en savourant un jus de tomate ou un verre de vin rouge.

En 2021, quelques représentations du « Dracula » de l’ONJ se profilent dans l’hexagone. Pour fêter la sortie du livre-disque, rendez-vous le 05 décembre 2021 à 17h à l’Espace Sorano de Vincennes (92) avec un concert tous publics et une exposition des monotypes d’Adèle Maury. A la Ferme du Buisson de Noisiel (77), le festival Tout’Ouïe propose une représentation tous publics, le 08 décembre 2021 à 10h et des séances scolaires le 07 décembre 2021 à 10h et 14h30.

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Fay Claassen & David Linx – « And Still We Sing »

Fay Claassen & David Linx – « And Still We Sing »

Jazz vocal au sommet

L’artiste néerlandaise Fay Claassen s’associe avec David Linx sur « And Still We Sing ». Le duo vocal collabore avec le WDR Big Band, dirigé par Magnus Lindgren. Fay Claassen & David Linx rivalisent d’élégance sur cet album dont le titre paraphrase le titre de l’un des poèmes les plus célèbres de Maya Angelou, « And still I rise ». Dix plages gorgées de swing et d’émotions font de ce splendide opus un sommet de l’art vocal.

visuel de l'abum And Still We Sing de Fay Claassen & David LinxSorti le 10 septembre 2021, l’album « And Still We Sing » (Jazzline/Socadisc) réunit Fay Claassen & David Linx. La chanteuse de jazz des Pays-Bas et l’auteur-compositeur-parolier belge, parisien de longue date sont accompagnés par le WDR Big Band de Cologne, sous la direction de Magnus Lindgren.

Produit par le saxophoniste ténor (et mari de Fay Claassen) Paul Heller, l’opus « And Still We Sing » présente des arrangements du big band de Paul Heller, Magnus Lindgren, Bob Mintzer et Michael Abene.

« And Still We Sing », un album lumineux imprégné d’énergie, de lyrisme et de nuances où les voix s’expriment en parfaite harmonie sur les arrangements somptueux de l’un des plus grands big bands du jazz, le WDR Big Band de Cologne dirigé par Magnus Lindgren. La voix limpide au phrasé clair et précis de Fay Claassen se fond avec bonheur avec le chant enflammé et virtuose de David Linx.

Retrouvailles

Après avoir été invitée avec Maria Pia De Vito, sur le projet de David Linx et Diederik Wissels, « One Heart, Three Voices » (e-motive Records/Nocturne) sorti en 2005 et honoré du Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour le meilleur disque de jazz de l’année, la chanteuse Fay Claassen s’associe à David Linx sur les dix titres de « And Still We Sing ».

Ainsi, sur ce nouvel album, Fay Claassen & David Linx se retrouvent sur un répertoire qui mêle nouvelles et anciennes compositions parmi lesquelles figurent Sum it Up, Along Goes Betty et Will Build Myself A Nation, morceaux déjà gravés sur « One Heart, Three Voices ».

Au fil du répertoire

« And Still We Sing » ouvre avec les voix de Fay Claassen & David Linx qui résonnent à l’unisson sur Sum it up, la composition de Diederik Wissels. Les deux protagonistes interviennent ensuite l’un après l’autre puis se relaient en spoken word et déclinent les vers du poème de David Linx, Disturbing the peace. Avant que les deux artistes ne reprennent ensemble Sum it up, le tromboniste Andy Hunter expose un brillant chorus au-dessus de la masse orchestrale chatoyante.

C’est ensuite le sensible Along Goes Betty qu’interprètent les deux artistes. Écrit et composé par David Linx, ce titre rend hommage à Betty Carter que le chanteur revendique comme une de ses inspirations essentielles. Sur ce morceau chargé d’émotion, David Linx met en orbite son art unique de moduler le son et son placement rythmique si singulier. Le chant de Fay Claassen se fait sensuel sur les arrangements luxuriants du big band puis la flûte de Magnus Lindgren irradie de romantisme avant que les deux chanteurs ne se retrouvent en parfaite osmose.

Fay Classen & David Linx se retrouvent sur la composition du pianiste belge Ivan Paduart, Waterfalls. Leurs chants fougueux croisent ensuite les lignes musicales exposées par les instruments de l’orchestre avant le chorus lyrique et puissant du saxophoniste ténor Paul Heller. Avec les cascades vocales lumineuses des deux interprètes, le morceau se termine en un feu d’artifice passionné.

Plus loin, sur Good Times, on demeure saisi par la voix gorgée d’émotion de la chanteuse. Elle brille de mille éclats sur les arrangements rutilants de Bob Mintzer. On apprécie ensuite avec délice le solo incisif de l’alto de Karolina Strassmayer et le chorus éloquent et musclé du ténor de Paul Heller auxquels la voix de Fay Claassen répond avec intensité.

Sur des arrangements de Magnus Lindgren, David Linx interprète avec conviction, Tackle and Dabble, thème du compositeur Thijs van Leer sur lequel le chanteur a mis des paroles. Il se lance ensuite dans un florilège de scats inouïs de virtuosité et d’inventivité. Ses acrobaties vocales permettent autant de mesurer l’étendue de sa tessiture que la puissance tout à fait maîtrisée de sa voix. Après une improvisation majestueuse de Ruud Breuls et de sa trompette insolente, le chanteur reprend le poème. Le morceau éblouit par le raffinement mélodique de chaque instant et par la clarté du timbre du chanteur.

La composition de Duke Ellington, In a sentimental Mood, met en lumière la voix radieuse et planante de Fay Classen. De son interprétation se dégage un climat étrange et modal auquel contribue le solo sidérant du saxophone soprano de Johan Hörlén. La souplesse de la masse orchestrale du WDR Big Band de Cologne est mise en valeur de belle manière par les arrangements de Michael Abene.

Fay Classen entame ensuite, Feel The Beat, sa composition (paroles et musique). Arrangé par Paul Heller, le morceau est un concentré absolu de swing. Constitué de prouesses vocales absolues, le dialogue des deux artistes est sidérant. Leurs scats ébouriffants se croisent sur un tempo soutenu. Les improvisations des deux complices représentent de véritables challenges rythmiques où leur virtuosité n’a d’égale que leur créativité. Ils pratiquent littéralement de la haute voltige vocale… un pur moment de magie !

Sur J’me Prépare, David Linx pose ses mots en français sur la composition d’Ivan Lins. Les arrangements raffinés de Magnus Lindgren mettent en lumière la sonorité lumineuse de sa flûte dont le solo éblouit. Au sommet de son art, le chanteur s’exprime sur cette ballade, avec une grâce rayonnante de sérénité. Après cette chanson poignante, Fay Claassen & David Linx se rejoignent sur I will Build Myself a Nation, un morceau plus alerte déjà gravé sur « One Heart Three voices ». Le rythme impair dote le titre d’une pulsation rebondissante au-dessus de laquelle les deux voix brillent de mille feux. Après le solo virtuose du pianiste Billy Test, David Linx pose les spoken words de son poème Biding My Time puis il reprend son chant auquel se joint celui de Fay Claassen.

Le répertoire se termine avec Rebirth, le titre le plus court de l’album. Fay Classen & David Linx interprètent cette ballade majestueuse où la sensualité affleure à chaque instant. Le big band offre un écrin somptueux aux deux voix dont la puissance monte jusqu’au paroxisme en un crescendo sublime soutenu par le battement énergique de la batterie de Hans Dekker.

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Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues »

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Legraux Tobrogoï, énergique et enflammé

Legraux Tobrogoï, énergique et enflammé

« Pantagruel Résolu »

Avec huit plages de musique instrumentale, « Pantagruel Résolu » ouvre l’appétit des amateurs de musique vigoureuse et réjouissante. Le sextet Legraux Tobrogoï n’en finit pas de faire résonner ses vociférations énergiques et enflammées. Déterminé à faire bouillonner les notes et à asticoter les portées, les loustics toulousains stimulent les oreilles qui auraient eu le malheur de s’endormir ! Pas question de résister à ce « Pantagruel Résolu ». C’est furieux et ça groove de toute part à qui mieux mieux !

visuel de l'album Pantagruel Résolu par Legraux Tobrogoï« Pantagruel Résolu » (Alfred Production/Inouïe Distribution), c’est le titre du nouvel album de Legraux Tobrogoï sorti le 17 septembre 2021.

De bout en bout, ça barrit, ça bouillonne, ça explose, ça vocifère, ça coulisse, ça électrise, ça déborde de vie… en synthèse ça fait grand bien aux oreilles et au moral qui s’en trouve boosté. En ces temps tristounets, c’est plutôt réjouissant !

Legraux TobrogoÏ est…

« … un sextet,
Vigoureux et réjouissant,
Culotté et entrainant,
Acharné et turbulent ». Nicolas Poirier (guitariste de la formation)

Le groupe

Issu de la bouillonnante scène Toulousaine, Legraux Tobrogoï est un sextet de jazz populaire acharné. Le groupe réunit six vifs improvisateurs qui s’obstinent à faire taper du pied par leurs pulsations frénétiques (plutôt rock) tout en excitant les oreilles les plus averties. C’est frénétique, beau et surtout très réjouissant.

Les Tobrogoï sont une version orchestrale issue d’une fameuse fanfare à mobylette née en 2000 à “Jazz sous les pommiers”. Sur des rythmiques afro-américaines (afro-beat, jazz…) qui constituent leur culture commune, ils ont ensuite ajouté la vivacité et la fougue des mélodies de l’est et de l’orient pour créer le « tziganafreecansound » : un répertoire instrumental ouvert, énergique, toujours axé sur la danse, où règne un esprit d’improvisation jubilatoire. Cette phase sera gravée sur un album « Nikalitipoï » (Sunset/Crossing records) en 2003.

Mis en sommeil pendant presque une décennie, l’orchestre se reforme en sextet à Toulouse en 2014, reprend la route et, fort de nouvelles compositions, sort un nouvel album, “Volume 1”, en 2018 en partenariat avec Alfred productions. Cette sortie marque le renouveau du groupe désormais nommé “Legraux Tobrogoï”, en égard à sa taille et au caractère affirmé des fortes personnalités qui le composent.

Le sextet se propose alors de faire taper du pied autour de rythmiques énergiques et d’arrangements sulfureux basés sur des compositions de plus en plus originales.

De chorus incendiaires en improvisations collectives débridées, on pourra croiser les ombres du jazz des 60/70’ et son esprit libertaire, ainsi que certain emprunts rythmiques ou harmoniques à l’Est ou encore à l’afro-beat. Malgré une palette stylistique un peu disparate, le sextet veille néanmoins à ce que la cohérence soit de rigueur. Les concerts de Legraux Tobrogoï, renouent en effet aussi, avec l’esprit des “hots” clubs, où le contrebassiste, master of ceremonies, Colin Jore, donne toute son énergie et sa démesure, et invite le public à partager et à participer à l’enthousiasme de cette équipe d’improvisateurs pugnaces … chaud devant !

“Pantagruel Résolu”

En mars 2020, la contrainte liée aux conditions sanitaires que l’on connaît, stimule l’équipe qui en profite pour renouveler complètement son répertoire. En quelques semaines, les six loustics unissent leurs forces créatives pour concevoir et mettre en place un répertoire gonflé de sève, de joyeuses fureurs et d’une indéniable rage, proche de celles d’un certain jazz libéré que l’on a connu et que l’on est heureux de retrouver. La production de “Pantagruel Résolu” est lancée…

Place alors à la fanfare free enrockée des six Pantagruels que sont, Fabien Duscombs (batterie), Nathanaël Renoux (trompette), Colin Jore (contrebasse), Florian Nastorg (saxophone Baryton), Yvan, Picault (saxophone ténor), Nicolas Poirier (guitare). Ils se lancent dans une cavalcade turbulente et décochent leurs flèches électriques en directions des oreilles curieuses et enthousiastes à l’idée d’écouter leur musique enflammée qui parle à l’imaginaire de chacun.e.

Cinq compositions de l’album sont à créditer au guitariste Nicolas Poirier. Le contrebasse Colin Jore et le trompettiste Nathanaël Renoux ont aussi contribué à l’écriture du répertoire à raison de deux titres pour le premier et un pour le second. Sur l’ensemble des morceaux, l’on observe ce qui pourrait presque se nommer une marque de fabrique du groupe, ces ruptures qui surviennent au sein des morceaux et permettent au sextet d’apporter de belles nuances à la partition mais, pas question pour le collectif de s’attendrir trop longtemps, la vigueur reprend et ça repart de plus belle !

Au fil des pistes

En ouverture, ligne de basse omniprésente, batterie furibarde et cuivres vociférants unissent leur flamme pour conter l’histoire d’un Pitre provisoire. La guitare n’en finit pas de faire vibrer ses cordes au-dessus des plaintes des soufflants qui prennent le dessus et relancent la dynamique jusqu’à un break magique après lequel la fureur reprend jusqu’à l’explosion de la guitare

Riff de basse réitéré, batterie en goguette, baryton lyrique… ainsi démarre Un Slip et des bottes. La guitare exaspérée se branche ensuite sur la haute tension pendant que la batterie survoltée explose avec vigueur et unit son énergie avec celle de la basse. Les soufflants dialoguent avec vigueur et engagent le collectif dans un échange expressif et exponentiel. Sitôt après, après un allumage laborieux, Legraux Tobrogoï met les gaz avec Oil! Oil! Oil!, un morceau bien huilé que le groupe propulse avec humour. Riff de basse et de guitare se chevauchent pendant que les soufflants s’époumonent. La trompette se lamente avec des accents épiques, la guitare ressasse son riff jusqu’à l’usure. La cavalerie débarque et la musique reprend de plus belle après un mini break.

Plus loin, arrangements somptueux, rythmique énergique, le collectif s’engage sans retenue sur les virages des chemins agités de Turbulances.

Rabelais l’aurait sans doute conseillé, il convient toujours de garder Une poire pour la soif. Legraux Tobrogoï a bien compris le message et adopte sur un rythme binaire martial qui hésite entre rock et musique militaire. La contrebasse ne s’en laisse pas conter et tient tête à la batterie, aux soufflants et à la guitare. La trompette reprend le lead, tout semble prêt à exploser mais pour finir, le sextet se retrouve fédéré. Avec End of edmond, il semble qu’on suive un cortège funéraire dont la batterie impulse le rythme de marche. Entre soufflants et guitare, s’enchaînent ensuite les discours alors que la ligne de basse n’en finit pas de monter et descendre. Le saxophone baryton bavard déblatère, la trompette s’époumone à lui répondre et fait friser ses aigus alors que la guitare s’exaspère et pour finir la batterie martèle la fin d’une marche pas si funèbre que ça.

Après une intro vigoureuse, guitare, trompette et saxophones télescopent leurs discours vigoureux sur Arrête ton char, chacun engageant l’autre à s’arrêter alors que batterie et basse ronflent à qui mieux mieux… c’est jazz à fond.

Passpawtampon boucle le répertoire avec véhémence avec une rythmique qui n’a rien à envier à celles des musiques éthiopiennes. Après un riff de la guitare et l’énergique intro du groupe, trompette et baryton s’interpellent puis les rythmiciens furieux et la guitare les rejoignent bien décidés à propulser la musique vers une fin frénétique. Après une première écoute de « Pantagruel Résolu » , il ne reste plus qu’à laisser tourner le disque pour continuer à s’abreuver d’énergie…. pour une cure efficace qui recharge à fond les batteries, trois à cinq écoutes de l’album s’imposent.

Pour écouter live Legraux TobrogoÏ, rendez-vous le 27 novembre 2011 au Hel’s Kitchen Fest à Sarlat (24), du 06 au 09 décembre 2021, dans le cadre des Résidences Occijazz dans le cadre de Jazz à Junas (66). ICI pour accéder à l’agenda des concerts du groupe. Et en attendant d’aller au concert… on regarde une vidéo live pour prendre la mesure de la force de frappe musicale de Legraux TobrogoÏ.

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La musique antidépressive de Flukten

La musique antidépressive de Flukten

« Velkommen håp », entre tradition et avant-garde

Sur son premier album, « Velkommen håp », le groupe norvégien Flukten propose une musique stimulante et surprenante. Elle s’aventure dans les contrées de l’avant-garde où la liberté est reine mais demeure ancrée dans la tradition du jazz. Décapante et percutante, elle réveille les sens. Pourvoyeuse d’émotions, elle fait rêver. Un album énergique et joyeux dont les vertus antidépressives sont à louer.

visuel de l'album Velkommen Håp de FluktenAnnoncé pour le 08 octobre 2021, l’album « Velkommen håp » (ODIN) explore une large palette musicale où se croisent hip-hop, soul, rock, musique folklorique du monde entier. Avec ses joyeuses fantaisies musicales, le quartet Flukten souhaite « Bienvenue à l’Espoir » (titre de l’album).

Avec son homme nu qui pose de dos, face à un paysage nordique, bras et jambes écartés, avec un saumon qui pend entre les jambes, la pochette espiègle de « Velkommen håp » est en harmonie cet album réjouissant.

En accord avec son nom qui signifie « Evasion », Flukten propose une dépaysante escapade musicale entre réjouissantes mélodies et dissonantes harmonies.

Flukten

En mars 2020, alors que la pandémie a forcé la Norvège et le monde à se refermer sur eux-mêmes, quatre musiciens issus de certains des groupes de jazz les plus en vogue en Norvège ont fait de même. C’est ainsi que la saxophoniste Hanna Paulsberg (Hanna Paulsberg Concept, Trondheim Jazz Orchestra), le guitariste Marius Klovning (Moskus, Atomic), le contrebassiste Bárður Reinert Poulsen (Skakedyr) et le batteur Hans Hulbækmo (Hanna Paulsberg Concept, Espen Berg Trio) ont constitué le groupe Flukten.

Aux côtés du guitariste qui évolue entre soul, blues et musique folklorique norvégienne, la saxophoniste fait entendre les multiples facettes de son jeu. A leurs côtés le bassiste émaille de solos sensibles ses lignes à la fois percutantes et swingantes. Tous trois sont portés par l’art tout en nuance du batteur. Le quartet élabore une musique dont le propos passe d’un son rugueux qui engage au mouvement à un jazz doux et raffiné qui incite à la réflexion.

« Velkommen håp »

Six titres de « Velkommen Håp » sont à créditer à Hans Hulbækmo, deux autres à Marius Klovning, un à Hanna Paulsberg et un autre résulte de la collaboration des quatre membres du groupe.

Hormis deux ballades et un morceau d’improvisation libre, la pulsation rock irrigue les sept autres titres sur lesquels s’invite le jazz.

Évasion au fil des pistes

L’album ouvre avec Velkommen Håp. Un moment musical décapant où les musiciens conversent sans entrave et semblent s’amuser. Guitariste et saxophoniste s’éclatent sur la trame mélodique qui demeure en filigrane.

Le quartet enchaîne avec Budeie boogie dont le rythme n’est pas sans rappeler les compositions calypso de Sonny Rollins. Guitare et ténor entament le morceau à l’unisson. Après le phrasé mordant et syncopé des cordes de la guitare, le ténor jubilatoire fait entendre son souffle chaleureux dont la saxophoniste maîtrise l’énergie. La batterie lui répond par un chorus incandescent.

Sur le déstructuré Framsyning, on perçoit l’appétence qu’entretiennent les musiciens avec l’avant-garde musicale alors que plus loin, Barneblues évoque un climat musical bluesy qui serait redevable à John Scofield. Le dialogue guitare-saxophone est propulsé par une rythmique étincelante qui dynamise le morceau.

Au mitan de l’album, l’improvisation se pose en maître de céans sur Mellomspill alors que, plus loin, Jonas og Hvalen émeut par le jeu de guitare impressionniste et la sonorité diaphane du ténor. Après cette ballade mélancolique, Tennis med Torstein offre un moment délicieux de contrepoint entre ténor, guitare et contrebasse dont les lignes musicales évoquent des échanges de balles de tennis que ponctue la batterie. Un set gagnant, tout en douceur et rondeur.

Changement de dynamique et de climat avec Bleik myrk legg. Après l’introduction enlevée, la contrebasse émarge dans l’univers mingusien puis ouvre le champ au ténor rejoint plus tard par la batterie et la guitare déchaînées. L’expression très libre du saxophone déchire l’espace autour du thème ressassé à l’envi. La guitare rock prend le relais, stimulé dans ses délires par la batterie percutante.

L’atmosphère se pare de dynamiques étincelles sonores sur Pave Toten Totten au rythme duquel on se laisse emporter vers l’extase. Un feu d’artifice musical enjôleur.

L’album se termine avec Blomstrene, une composition au style folk où le motif joué par le ténor installe une douce sérénité.

« Velkommen håp », ça danse, ça caresse, ça percute, ça dérange ! Des ambiances contrastées qui donnent l’envie d’écouter en boucle le premier album de Flukten.

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« Mary’s Ideas » par le Umlaut Big Band

« Mary’s Ideas » par le Umlaut Big Band

Hommage à Mary Lou Williams

Sur le double album intitulé « Mary’s Ideas » le Umlaut Big Band rend hommage à Mary Lou Williams. Conduit par Pierre-Antoine Badaroux, le big band français donne vie à de nombreuses pièces de cette compositrice, pianiste, arrangeuse et cheffe d’orchestre américaine que l’histoire du jazz a presque oubliée. A partir de manuscrits originaux, cet hommage réhabilite cette incontournable figure du jazz. Blues et swing, entre tradition et invention, 42 titres à savourer dès le 17 septembre 2021.

Visuel de l'album Mary's Ideas par le Umlaut Big BandDepuis 2011, le Umlaut Big Band fait revivre la musique des grands orchestres des premières décennies du jazz et rend hommage à des artistes occultés.ées. Après un travail sur Don Redman en 2018 (« The King of Bungle Bar : Umlaut Big Band plays Don Redman »), le big band mené par son directeur artistique Pierre-Antoine Badaroux s’intéresse à l’œuvre de la pianiste, compositrice et arrangeuse de jazz, Mary Lou Williams.

Annoncé pour le 17 septembre 2021 chez Umlaut Records et sous-titré « Umlaut Big Band plays Mary Lou Williams », le double album « Mary’s Ideas » donne vie à de nombreuses compositions écrites entre 1930 et 1981 et pour la plupart jusqu’ici inédites sur disque.

Umlaut Big Band apporte un éclairage nouveau sur la musique de Mary Lou Williams. Sur les 42 titres de « Mary’s Ideas » (Umlaut Records/L’Autre Distribution) l’orchestre esquisse un superbe portrait musical de la compositrice, pianiste et arrangeuse.

Mary Lou Williams (1910-1981)

Incontournable figure du jazz, Mary Lou Williams s’inscrit dans l’histoire du jazz. Dans les années 1920/30, le jazz était un milieu masculin où les femmes étaient pour la plupart cantonnées au chant. Malgré le racisme et le sexisme ambiants, elle a su s’imposer et figure parmi les premières musiciennes professionnelles de jazz.

Dès 6 ans, Mary Lou Williams joue dans les salles de jeux où l’entraîne son beau-père. A 12 ans elle est repérée par Duke Ellington et à 15 ans par Fats Waller. Dotée de l’oreille absolue, elle intègre à 19 ans l’orchestre d’Andy Kirk, « The Twelve Clouds Of Joy » comme pianiste et arrangeuse. En 1930, elle écrit et enregistre ses premiers morceaux en piano solo. Dans les années 1930, elle écrit pour Duke Ellington et Benny Goodman et devient une référence pour les musiciens phare du bebop, Thelonious Monk, Bud Powell et Dizzy Gillespie dans l’ombre desquels elle vivait.

Dans les années 1950/60, elle concilie sa foi catholique et la musique en composant et enregistrant chants religieux et messes. Jusque dans les années 1970, elle collabore avec Cecil Taylor et Buster Williams. En 1977, elle enseigne l’histoire du jazz à la prestigieuse Duke University, se consacrant ainsi à l’éducation des jeunes musiciens. Avant son décès en 1981, elle enregistre avec Cecil Taylor, « Free Spirits » en 1975 et « Embraced », enregistré avec le pianiste en 1978 au Carnegie Hall.

« Je suis la seule musicienne vivante qui ait participé à tous les courants. Les autres musiciens ont traversé les époques sans changer de style. » C’est ainsi que, durant cinq décennies, Mary Lou Williams a revendiqué avoir participé à toutes les évolutions du jazz, blues, ragtime, boogie, swing, bebop et « troisième courant ».

Umlaut Big Band

Umlaut Big Band©HerveGoluza

Fondé en 2011, le Umlaut Big Band poursuit inlassablement, un travail qui vise à mettre en avant les arrangeurs de la musique pour Big Band. Sous la direction de Pierre-Antoine Badaroux (saxophone alto), cet orchestre réunit Antonin-Tri Hoang (saxophone alto, clarinette), Pierre Borel (saxophone ténor, clarinette), Geoffroy Gesser(saxophone ténor, clarinette), Benjamin Dousteyssier (saxophone alto, baryton, basse), Brice Pichard (trompette), Pauline Leblond (trompette), Gabriel Levasseur (trompette), Alexis Persigan (trombone), Michaël Ballue (trombone), Romain Vuillemin (guitare, banjo), Matthieu Naulleau (piano), Sébastien Beliah (contrebasse) et Antonin Gerbal (batterie).

Sur History of jazz de l’album « Mary’s Ideas », l’orchestre est rejoint par Emil Strandberg (trompette), Robinson Khoury (trombone), Judith Wekstein (trombone basse) ainsi que Liselotte Schricke (flûte) et Sylvain Devaux (hautbois) 
Sur Roll ‘Em et les trois extraits de la Zodiac Suite, Taurus, Aquarius et Virgo, l’Umlaut Chamber Orchestra dirigé par Pierre-Antoine Badaroux réunit Geoffroy Gesser (clarinette, clarinette basse), Antonin-Tri Hoang (clarinette), Pierre Borel (saxophone ténor), Liselotte Schricke : flûte, Sylvain Devaux : hautbois, Ricardo Rapoport : basson, Nicolas Josa : cor, les violonistes Hugo Boulanger, Aliona Jacquet, Clémence Meriaux, Stéphanie Padel, Manon Philippe, Lucie Pierrard, Emilie Sauzeau, Léo Ullman, les altistes Issey Nadaud, Elsa Seger et les violoncellistes Félicie Bazelaire, Elsa Guiet.

Conservées à l’Institute of Jazz Studies de Newark, les archives personnelles de Mary Lou Williams témoignent de la trajectoire foisonnante de l’artiste. En 2019, Pierre-Antoine Badaroux et Benjamin Dousteyssier s’y sont rendus pour collecter ses manuscrits originaux, pour la plupart inédits, qui ont servi de source principale à ce projet qui s’appuie donc sur une recherche historique et conçoit de restituer le rapport qu’avait Mary Lou Williams à la musique.

Ainsi, sur le double album « Mary’s Ideas », le Umlaut Big Band donne vie à de nombreuses compositions écrites entre 1930 et 1981, jusqu’ici inédites sur disque. Pour la première fois, un projet considère l’œuvre de Mary Lou Williams dans son ensemble

Le répertoire de « Mary’ Ideas »

Les quarante-deux plages de « Mary’s Ideas » (Umlaut Records/L’Autre Distribution) ont été enregistrées les 23-27 janvier 2021, à la Philharmonie de Paris.

Trois versions sont proposées du titre Mary’s Ideas (composé en 1930) qui donne son nom à l’album du Umlaut Big Band :

  • Just an Idea (autre dénomination), un arrangement de 1947 dans la rubrique « Variations in the Blues » (CD 1)
  • un arrangement de 1930 dans la rubrique « Kaycee » (CD 1)
  • un arrangement de 1938 dans la rubrique « New Bottle, Old Wine » (CD 2).

L’écoute de ce ces 3 versions s’inscrit tout à fait dans la dimension historique et pédagogique qui caractérise cet opus indispensable.

Le répertoire des deux albums est conçu autour de thématiques spécifiques de la pratique musicale de Mary Lou Williams et présenté en 9 rubriques :

  • Variations in the blues (CD 1) en lien avec son rapport au blues
  • Kaycee (CD 1), 6 morceaux en rapport avec l’influence de Kansas City
  • Prelude to Duke, 11 titres répartis en 2 parties, une sur chacun des 2 CD
  • 63, Hamilton Terrace (CD 1), en référence à l’adresse de l’appartement qu’elle a occupé de 1944 à sa mort (1981). Dans cette division figurent 4 compositions dont Scorpio, le huitième mouvement de la « Zodiac Suite »
  • New Bottle, Old Wine (CD 2) souligne combien elle n’a eu cesse de revenir sans cesse sur ses propres compositions
  • Boogies (CD2) fait ressortir en 3 titres le travail qu’elle a fait sur le boogie
  • Zodiac Suite (CD 2) propose Taurus, Aquarius et Virgo, trois titres de sa « Zodiac Suite »
  • Eternal Youth (CD 2) met l’accent sur le souci qu’elle a eu de transmettre sa connaissance de l’histoire du jazz aux jeunes musiciens qu’elle a côtoyés.

Sur Chunka Lunk (CD 1), l’arrangement reprend celui qui avait été conçu en 1968 pour le Danish Radio Big Band. Les solos sont crédités à Matthieu Naulleau (piano) et Geoffroy Gesser (saxophone ténor).

Sur Fill The Cup (CD 2), l’orchestre reprend les arrangements à destination du Duke Ellington Orchestra, conçus en 1943/44 mais non termines et complétés par Pierre-Antoine Badaroux. Les solos sont crédités à Pierre-Antoine Badaroux (saxophone alto), Emil Strandberg (trompette), Geoffroy Gesser (clarinette) et Michael Ballue (trombone).

Pour 2021, deux dates se profilent pour écouter live le Umlaut Big Band. Le 09 octobre 2021 dans la Grande salle Pierre Boulez de la Philarmonie de Paris, lors du concert de sortie de l’album « Mary’s Ideas ». Pour cette occasion, le Umlaut Big Band se produit en première partie du Jazz At Lincoln Center Orchestra avec Wynton Marsalis. RV au Mac Orlan, à Brest, le 14 octobre 2021 dans le cadre de l’Atlantique Jazz Festival.

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