2021… Ultimes « Coups de coeur »

2021… Ultimes « Coups de coeur »

Quatre pépites de jazz français

​Riche en surprises, 2021 a permis de découvrir de nouveaux talents et de se régaler de la musique d’artistes confirmés qui ne cessent de renouveler leurs projets. Pour terminer l’année, quoi de mieux que quatre ultimes « Coups de cœur » pour découvrir les quatre véritables pépites que sont « Twofold Head », « Miss Kiss », « Porgy and Bess » et « L’âme des poètes ». Du jazz français en duo, trio et quartet. Du rêve, des surprises, du swing stimulant et de la poésie musicale.

Ultimes Coups de coeur 2021_Twofold Head-Miss Kiss-Porgy and Bess-L'âme des poètesLa dernière rubrique Chorus de l’année 2021 propose un dernier focus sur « Twofold Head » de Sophia Domancich et Simon Goubert, « Miss Kiss » de Jean-Christophe Chollet, Vincent Mascart et Quentin Cholet, « Porgy and Bess » de André Ceccarelli, Pierre-Alain Goualch et Diego Imbert et « L’âme des poètes » de Guillaume de Chassy avec Elise Caron, Thomas Savy et Arnault Cuisinier.

Il n’est pas trop tard pour découvrir et apprécier la musique de ces ultimes « Coups de cœur ».

« Twofold Head »

visuel de l'album Twofold head de S Domancich & S Goubert, Ultimes "Coups de coeur"Sorti le 05 novembre 2021, « Twofold Head » (Pee Wee/Socadisc) est un album issu, comme l’indique son nom, d’une « double tête », celle qui réunit la pianiste Sophia Domancich et le batteur Simon Goubert.

Bouclé en deux jours dans les conditions du live, cet enregistrement propose une rencontre entre musique et cinéma, une conversation musicale imaginée à deux pour dialoguer avec les films de David Lynch. Hypnotisé par la batterie picturale et inventive, les balais caressants et les baguettes toniques, on est aussi captivé par le piano tantôt solennel, tantôt inquiet.

Au fil des sept plages alternent des atmosphères contrastées, empreintes de tension ou de délicatesse. On est transporté sur un écran où le duo fusionnel projette des espaces musicaux brumeux et ténébreux.

« Twofold Head », un album onirique, mystérieux et envoûtant.

« Miss Kiss »

visuel de l'album Miss Kiss de Jean-Christophe Cholet-Vincent Mascart-Quentin Cholet, Ultimes "Coups de coeur"La liberté habite chacun des onze titres de « Miss Kiss » (Infingo/L’Autre Distribution) que le pianiste Jean-Christophe Cholet a enregistré en trio avec Vincent Mascart (saxophones) et Quentin Cholet (batterie).

Créé durant le confinement, ce volume sorti le 10 décembre 2021 présente onze improvisations collectives du trio.

On apprécie l’alchimie complexe mais fort équilibrée qui règne entre les musiciens. Il en découle un alliage sonore hors norme, traversé des fureurs incandescentes de la batterie, des envolées furieuses du ténor, des sons distordus du soprano et des phrasés oniriques du piano.

Un jazz audacieux profilé comme une toile d’Art Contemporain.

« Miss Kiss », un disque riche en surprises et en contrastes.

« Porgy and Bess »

Visuel de l'album Porgy & Bess de André Ceccarelli, Pierre-Alain Goualch et Diego Imbert, Ultimes "Coups de coeur"Depuis plus de dix ans, André Ceccarelli (batterie), Pierre-Alain Goualch (piano, claviers) et Diego Imbert (contrebasse) jouent ensemble. Ils reviennent le 12 novembre 2021 avec « Porgy and Bess » (Trebim Music/L’Autre Distribution), un album qui rend hommage à l’oeuvre de George Gershwin. Le chanteur David Linx est invité sur un des treize titres de l’opus.

Reprendre cet opéra de Broadway constitue en soi un véritable challenge car il a déjà été immortalisé par de nombreux autres musiciens.ne.s de jazz. Au final, les trois complices ont réussi la prouesse de s’affranchir de tous les poncifs et de se réapproprier avec brio « Porgy and Bess » dont ils livrent une version très personnelle.

Équilibre parfait entre les trois instruments, jeu fluide et toucher de velours du piano, finesse de la contrebasse, délicatesse subtile des balais.

« Porgy and Bess », entre douce rêverie et swing somptueux.

« L’âme des poètes »

visuel de l'album L'âme des poêtes de Guillaume de Chassy, Ultimes "Coups de coeur"A l’intersection du jazz et du classique, avec des incursions sur les chemins de la chanson, Guillaume de Chassy refuse les étiquettes et multiplie les collaborations.

Sorti le 26 novembre 2021, « L’âme des poètes » (NoMadMusic/Pias) marque sa rencontre avec Élise Caron (voix). Avec elle et ses fidèles compagnons de route, Thomas Savy (clarinette) et Arnault Cuisinier (contrebasse), il rend hommage à l’art d’écrire de belles mélodies.

Trénet, Schubert, Evans, Misraki, Prokofiev et Frisell font partie de ceux qui, sans nul doute, ont reçu cette grâce poétique restituée à merveille par le jeu de piano sobre et pur de Guillaume de Chassy.

Plages instrumentales et mélodies chantées alternent. On se laisse émouvoir par la magie et la grâce de ces superbes mélodies qui ont traversé le fil du temps.

« L’âme des poètes », une poésie musicale mélancolique et délicate.

La production musicale de 2021 a réservé de belles surprises. On attend avec impatience les évènements musicaux de 2022 et l’on se réjouit par avance.

« Mères Océans » de Christophe Panzani

« Mères Océans » de Christophe Panzani

Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.

lire plus
Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Pour sa 43ème édition, du 27 juin au 12 juillet 2024 avec une soirée supplémentaire le 16 juillet, le festival, Jazz à Vienne propose 16 jours de concerts. Le célèbre les 20 ans de la disparition de Claude Nougaro, avec « NewʼGaro », une création hommage, en collaboration avec d’autres festivals. Vingt-huit nationalités seront présentes avec un focus européen sur la Suisse et Stracho Temelkovski en artiste associé. Pour plus de la moitié des artistes le Théâtre Antique constituera une première. Une programmation ouverte à tous les publics… à découvrir avec gourmandise.

lire plus
Monty Alexander présente « D-Day »

Monty Alexander présente « D-Day »

Swing virtuose et éloquence sensible Le 06 juin 2024, le débarquement de Normandie et Monty Alexander célèbreront leurs 80 ans. Le pianiste dont le prénom Montgomery, est un hommage au fameux général libérateur, présente son nouvel album « D-Day ». Il propose un...

lire plus
2021 Jazz sous le sapin#4… Christmas Celebration & First Noël

2021 Jazz sous le sapin#4… Christmas Celebration & First Noël

Amazing Keystone Big Band & Ibrahim Maalouf

​En cette fin d’année 2021, deux albums de jazz possèdent les atouts requis pour faire régner la magie des chansons de Noël tout au long de la soirée du 24 décembre et de la journée du 25. « Christmas Celebration » du Amazing Keystone Big Band avec 12 célèbres Christmas songs et « First Noël » d’Ibrahim Maalouf qui reprend les plus grands classiques de Noël auxquels le trompettiste ajoute trois compositions inédites. Du jazz pour célèbrer une véritable « ode à Noël » !

En cette fin d’année 2021, The Amazing Keystone Big Band et les voix de Célia Kameni et de Pablo Campos font swinguer les petits souliers déposés au pied du sapin. De son côté, Ibrahim Maalouf fait le choix de célébrer Noël avec un album très personnel où la sonorité de sa trompette se pare d’une d’une grande pureté.

« Christmas Celebration » et « First Noël », deux albums de jazz aux esthétiques fort différentes célèbrent les chansons de Noël. Parmi les quarante titres que proposent les disques, seulement trois chants de Noël sont communs  aux deux disques. A chacun ses préférences… rien n’oblige à choisir l’un ou l’autre opus. Il est en effet tentant d’écouter et d’offrir les deux.

« Christmas Celebration »

Sorti le 12 novembre 2021, « Christmas Celebration » propose une large palette de styles musicaux sur 12 arrangements originaux des plus beaux chants de Noël. Pour l’occasion, The Amazing Keystone Big Band a sorti de sa hotte quelques-uns des plus beaux et célèbres Christmas songs.

Au fil des 12 pistes de l’album, les voix de Célia Kameni et de Pablo Campos s’expriment aux côté des dix-sept instrumentistes de l’orchestre consacré meilleur groupe aux Victoires du Jazz 2018, Vincent Labarre, Thierry Seneau, Félicien Bouchot et David Enhco aux trompettes, Aloïs Benoit, Loïc Bachevillier, Sylvain Thomas et Bastien Ballaz aux trombones, Pierre Desassis, Kenny Jeanney, Eric Prost, Jon Boutellier, Fred Couderc et Ghyslain Regard aux saxophones, sans oublier la rythmique composée de Thibaut François (guitare), Fred Nardin (piano), Patrick Maradan (contrebasse) et Romain Sarron (batterie).

pour Noël visuel de l'album Christmas Celebration de The Amazing Keystone Big BandDans la plus pure tradition des grands orchestres de l’ère Swing des années 30/40, The Amazing Keystone Big Band inscrit son propos dans l’esthétique des comédies américaines et des albums enregistrés avec un big band par Ella Fitzgerald, « Ella Wishes You A swinging Christmas » (Verve) en 1960 et Diana Krall, « Christmas Songs » (Verve) en 2005. Avec éclat et énergie, l’orchestre accompagne les voix de Célia Kameni et de Pablo Campos.

En ouverture Let it Snow ! fait entendre la voix cajoleuse de Pablo Campos qui va restituer ensuite les paroles chargées d’humour de la chanson ‘Zat you Santa Claus ? Sur Frosty the Snowman le chanteur incarne un Père Noël que la fonte des neiges oblige à revenir chaque année. Relayée par les courts sol du trombone, de l’alto et les accords percutants des cuivres, sa voix de crooner bluesy se fait séductrice sur Far Away Christmas Blue. Il use de charme et d’humour sur la chanson de Bessie Smith, At The Christmas Ball, évocatrice des débuts du jazz à la Nouvelle-Orléans.

De son côté, Célia Kameni captive l’oreille de sa voix de mezzo voilée et sensuelle sur la mélodie de Christmas Song où elle évoque quelque peu Billie Holiday. On se laisse séduire par son chant aux accents soul sur la composition de John Legend, No Place Like Home dans lequel le pianiste Fred Nardin prend un court solo au Fender Rhodes. Avec emphase, la chanteuse invite au recueillement sur It Came Upon the Midnight Clear, un cantique traditionnel qui permet d’apprécier une improvisation ciselée du pianiste et un solo incisif de la trompette de David Enhco. De son timbre frais et quasi juvénile, Célia Kameni swingue avec souplesse sur un morceau immortalisé par Ella Fitzgerald, Santa Claus Got Stuck In My Chimney où le ténor de Jon Boutellier prend une improvisation virile.

Calinée par les spirales de notes du ténor d’Eric Prost, elle change encore de registre. Avec délicatesse et en français, elle chuchote le chant traditionnel Douce Nuit alors que le solo percussif de batterie de Romain Sarron conclut la mélodie superbement orchestrée par le big band. L’album se termine par l’incontournable Jingle Bells qui réunit les deux vocalistes. Un superbe arrangement et des riffs exubérants évoquent l’orchestre de Count Basie. On se régale de la joute explosive des saxophones et d’un solo fort efficace de la contrebasse de Patrick Maradan.

The Amazing Keystone Big Band, Célia Kaméni et Pablo Campos entraînent les 12 titres de l’album « Christmas Celebration » sur la piste de danse. Un album festif qui chante Noël avec une sage retenue… vive le vent et joyeux Noël !

« First Noël »

Sur « First Noël » sorti le 05 novembre 2022 sous le label Mi’ster, Ibrahim Maalouf réinterprète 25 des plus grands classiques de Noël auxquels s’ajoutent trois titres inédits composés par le trompettiste. Pour l’occasion, il s’est entouré de trois fidèles amis et collaborateurs, le guitariste François Delporte, le pianiste Frank Woeste et de huit choristes dirigées par la cheffe de choeur Sofi Jeannin.

pour Noël visuel de l'album First Noël d'Ibrahim MaaloufTrompette, guitare et piano ont été captés en 2021 aux Studios Babel (Montreuil, France) par Vincent Joinville et Oscar Ferran alors que les chœurs ont été enregistrés à l’Église Saint-Julien-Le-Pauvre (Paris, France) par Oscar Ferran. Cette église, la plus vieille de Paris représente un lieu important pour le trompettiste. En effet, son père y a été sacristain dans les années 60, le musicien s’y est fiancé puis marié et c’est là qu’ont été célébrées les obsèques de sa grand-mère Odette et sa tante Hind.

Un lieu riche en symboles pour le musicien qui a souhaité « inscrire dans le temps [s]a version de ces grands classiques de Noël, à la fois en leur donnant une dimension moins enfantine et plus musicale, plus spirituelle aussi, mais tout en préservant leur nécessaire et subtile fragilité de musiques pour enfants ou de grands classiques mondialement connus et chantés. »
Ibrahim a souhaité que « First Noël » soit « un album pour tous les âges ». Il l’a réalisé pour son tout jeune fils Nael pour qui le Noël 2021 sera son tout premier Noël, ainsi que pour sa grand-mère Odette décédée cette année à l’âge de 99 ans. Un siècle les séparait, « un siècle de Noëls qui traversent le temps, les tempêtes, les guerres, les cataclysmes, mais un siècle de mélodies magnifiques et inoubliables qui embellissent nos vies depuis notre plus jeune âge »

Ibrahim Maalouf a conçu « First Noël » comme un album sans paroles où sa trompette chante littéralement. Sur cet album point de voix de crooner ni d’arrangements hollywoodiens. Sobrement jouée par les instruments et portée par la musique des voix, la mélodie occupe la place essentielle

Si Holly Jolly Christmas, Jingle Bell, Let it Snow et Santa Claus is coming to town respirent la joie, les deux versions de l’Ave Maria, celui de Gounod et celui de Schubert sont porteurs d’une douce mélancolie nimbée de spiritualité. Généreuse et brillante, la sonorité de la trompette évoque celle de Maurice André. Elle chante et baigne l’oreille dans une atmosphère angélique sur Silent Night et teinte de féérie la version planante de What a Wonderful World.

Magiques et délicats, Petit Papa Noël et Mon Beau Sapin devraient faire briller des paillettes dans les yeux des petits enfants et générer de belles émotions dans le coeur des plus grands.

Qu’importent la langue et la culture de celles et ceux qui écoutent les 28 titres de l’album, Ibrahim Maalouf et les musiques apaisantes de « First Noël » invitent au rêve et s’adressent à tous, petits ou grands, d’ici ou d’ailleurs.

« Mères Océans » de Christophe Panzani

« Mères Océans » de Christophe Panzani

Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.

lire plus
Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Pour sa 43ème édition, du 27 juin au 12 juillet 2024 avec une soirée supplémentaire le 16 juillet, le festival, Jazz à Vienne propose 16 jours de concerts. Le célèbre les 20 ans de la disparition de Claude Nougaro, avec « NewʼGaro », une création hommage, en collaboration avec d’autres festivals. Vingt-huit nationalités seront présentes avec un focus européen sur la Suisse et Stracho Temelkovski en artiste associé. Pour plus de la moitié des artistes le Théâtre Antique constituera une première. Une programmation ouverte à tous les publics… à découvrir avec gourmandise.

lire plus
Monty Alexander présente « D-Day »

Monty Alexander présente « D-Day »

Swing virtuose et éloquence sensible Le 06 juin 2024, le débarquement de Normandie et Monty Alexander célèbreront leurs 80 ans. Le pianiste dont le prénom Montgomery, est un hommage au fameux général libérateur, présente son nouvel album « D-Day ». Il propose un...

lire plus
2021 Jazz sous le sapin#3… Murat Öztürk & « Aïna »

2021 Jazz sous le sapin#3… Murat Öztürk & « Aïna »

Lyrisme et élégance

Le pianiste Murat Öztürk revient au trio piano-contrebasse-batterie, sur l’album « Aïna ». Enregistré avec le contrebassiste Thomas Bramerie et le batteur Franck Agulhon, l’opus propose dix compositions originales du leader. Avec élégance et lyrisme son jeu ne manque pas d’énergie et les mélodies captivent l’oreille.

Après deux albums enregistrés chez Laborie Jazz, « Crossing My Bridge » et « Dün », le pianiste compositeur et arrangeur Murat Öztürk présente « Aïna » (Mözarts/Musea Records). Enregistré en avril 2021 au studio Downtown, à Strasbourg, l’opus est sorti le 03 décembre 2022.

« Aïna » permet d’apprécier le jeu raffiné du pianiste dont l’écriture révèle la sensibilité harmonique et le goût pour les mélodies captivantes et sophistiquées. Son phrasé délicat fait alterner minimalisme et lyrisme avec des ruptures de rythmes opérées en souplesse. Soutenu par une rythmique inspirée, Murat Öztürk fait respirer la musique.

Murat Öztürk

Né en Lorraine d’un père turc et d’une mère italienne, Murat Öztürk s’est immergé dans une culture européenne très large. C’est d’abord en autodidacte que Murat Öztürk étudie le piano. Son éclectisme culturel a favorisé la diversification de ses expériences (rock, salsa, composition de « jingles », pubs radio). A 19 ans, il découvre le jazz au détour des disques de Bill Evans, Oscar Peterson, Keith Jarrett …

Après un premier disque avec le saxophoniste Laurent Gianez, « Back Home » et ses premiers concerts dans les clubs de jazz, il ressent le besoin d’approfondir cette musique et suit des cours d’un an à la Bill Evans Piano Academy de Paris où il rencontre Bernard Maury, Michel Petrucciani ou encore Clare Fisher.

Il obtient le premier prix du concours musical de France dans la catégorie « Piano Jazz Solo » en janvier 2001 et est finaliste du premier « Concours du jeune compositeur de musique de film de Lunéville sur plus de quarante-cinq concurrents, en février de la même année. En 2002, il sort un premier album en trio « Soyle » où il présente ses propres compositions. Il auto-produit ensuite « Candies » (2005) sur son propre Label Hemiola Music.

En 2008, il reçoit le prix de la « Meilleure musique originale » par l’Union Méditerranéenne de Cinéma et Vidéo pour le film « La Promesse » réalisé par Jacques Roure.

Il faut attendre la rencontre avec le Label Laborie Jazz pour que l’artiste soit plus visible dans le monde du jazz avec la sortie de « Crossing My Bridge » (2009) gravé en quartet avec Gautier Laurent (contrebasse), Oliver Strauch (batterie), Jean Pascal Boffo (guitare) puis « Dün » (2014) enregistré avec Vincent Mondy (clarinette), Murad Ferhad Yegül (flûte neÿ), Sébastien Farge (accordéon), Bruno Schorp (contrebasse) et Zohar Fresco (percussions).

En 2021, Murat Öztürk choisit la formule du classique trio piano-contrebasse-batterie pour enregistrer « Aïna » avec le contrebassiste Thomas Bramerie et le batteur Franck Agulhon.

« Aïna »

Avec sensibilité et émotion, Murat Öztürk livre dix petites histoires. Ses compositions génèrent des climats crépusculaires, sereins et intimes. Son toucher délicat brosse des ambiances parfois mélancoliques parfois romantiques. Les notes du piano paraissent suspendues et convoquent parfois le fantôme de Satie.

visuel de l'album Aïna de Murat ÖztürkSur le titre d’ouverture, Spirales, le toucher subtil du pianiste combine une attaque incisive à un swing délicat et un éventail harmonique qui dotent ce morceau d’une atmosphère nocturne envoutante. Le jeu du leader est porté par une magistrale section rythmique.

A l’écoute de Travelling, on se laisse captiver par l’audace et la magie de trois atmosphères rythmiques qui se succèdent avec bonheur. Sur Intérieur Nuit, le trio ouvre les portes d’un voyage intérieur riche en émotions.

Sur le dernier titre du répertoire, le silence s’invite au cœur du trio. L’archet de la contrebasse et le piano étirent la mélodie de Call and Response par des effleurements comme des caresses ponctuées par les roulements raffinés des mailloches.

« Aïna », un disque à glisser sous le sapin de Noël pour tous ceux qui aiment le jazz… et pour les autres aussi !

« Mères Océans » de Christophe Panzani

« Mères Océans » de Christophe Panzani

Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.

lire plus
Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Pour sa 43ème édition, du 27 juin au 12 juillet 2024 avec une soirée supplémentaire le 16 juillet, le festival, Jazz à Vienne propose 16 jours de concerts. Le célèbre les 20 ans de la disparition de Claude Nougaro, avec « NewʼGaro », une création hommage, en collaboration avec d’autres festivals. Vingt-huit nationalités seront présentes avec un focus européen sur la Suisse et Stracho Temelkovski en artiste associé. Pour plus de la moitié des artistes le Théâtre Antique constituera une première. Une programmation ouverte à tous les publics… à découvrir avec gourmandise.

lire plus
Monty Alexander présente « D-Day »

Monty Alexander présente « D-Day »

Swing virtuose et éloquence sensible Le 06 juin 2024, le débarquement de Normandie et Monty Alexander célèbreront leurs 80 ans. Le pianiste dont le prénom Montgomery, est un hommage au fameux général libérateur, présente son nouvel album « D-Day ». Il propose un...

lire plus
2021 Jazz sous le sapin#2… Sébastien Joulie Group, Alexis Valet

2021 Jazz sous le sapin#2… Sébastien Joulie Group, Alexis Valet

« Split Feelings » & « Explorers »

​Riche en surprises, l’année 2021 a permis de se régaler de la musique d’artistes déjà reconnus et d’autres plus récemment révélés. « Jazz sous le sapin#2 » met en avant deux albums qui interpellent par leur singularité. « Split Feelings » du Sébastien Joulie Group et « Explorers » d’Alexis Valet. Ils allient modernité et tradition et contribuent à diversifier les couleurs du jazz. A découvrir sans tarder et à partager largement.

A la fois ancrés dans la tradition et inscrits dans le jazz d’aujourd’hui, « Split Feelings » (Fresh Sound New Talent/Socadisc) & « Explorer » (jazz&people/PIAS) se distinguent par leur écriture très personnelle et par la force de leur propos. A la tête de son quintet, le guitariste Sébastien Joulie confirme la qualité de son jazz énergique et inventif. En trio, le vibraphoniste Alexis Valet invite deux pointures du jazz international et avec eux propose un jazz lumineux et inventif.

Un autre point commun relie les deux albums qui incluent une composition de Wayne Shorter à leur répertoire.

« Split Feelings »

Après « Green Waves » (2014) puis « Résilience » (2017), deux albums parus chez Fresh Sound New Talent, le guitariste, compositeur, arrangeur, Sébastien Joulie a sorti « Split Feelings », son troisième opus sous label barcelonais de Jordi Pujol. L’album enregistré par le Sebastien Joulie Group en octobre 2020 aux Studios de l’Hacienda (Château de Sainte Colombe) est sorti le 10 octobre 2021.2021 Jazz sous le sapin#2 Visuel de l'album Split Feelings de Sébastien Joulie

Aux côtés du guitariste leader, se retrouve le trio déjà présent sur « Resilience » avec Stephan Moutot (saxophones tenor & soprano), compagnon avec lequel il a étudié à la New School University de New York (devenue la School of Jazz and Contemporary Music) et l’énergique rythmique constituée de François-Régis Gallix (contrebasse) et Charles Clayette (batterie). Au piano et fender Rhodes, exit Pierre de Bethman, bienvenue à Étienne Déconfin.

Sébastien Joulie a composé quatre titres de l’album où chaque note semble avoir sa place et prendre tout son sens. Il a par ailleurs conçu les arrangements des autres morceaux. Ces derniers font des escales sur le littoral du jazz de Wayne Shorter, Dance Cadaverous, sur les rivages classiques de compositeur d’hier et d’aujourd’hui, Claude Debussy, Danseuses de Delphes/Épilogue et Leo Brouwer, Étude IV, avec pour finir un crochet du côté du rock de Jimmy Hendrix, Fire.

Tout au long des plages on demeure saisi par l’aisance des solistes qui exposent les thèmes avec fluidité, par leur cohésion harmonique et les improvisations de haut vol du saxophoniste, du pianiste et du guitariste qui contribuent à donner une dimension organique au jazz du Sébastien Joulie Group.

Sébastien Joulie se signale par un jeu de guitare dont la structure allie énergie et précision. Son phrasé limpide, sensible et subtil révèle un mélodiste raffiné, dans la lignée d’un Jim Hall pour la sensibilité ou d’un Peter Bernstein pour la fraicheur et la spontanéité. Le jeu fluide et groovy du guitariste s’écoule avec naturel et n’accable pas l’écoute par l’utilisation exubérante de patterns ou des plans trop prévisibles, Danseuses de Delphes/Épilogue… ça coule de source. Ses solos séduisent par leur éloquence singulière, Split Feelings, I Know the One.

Sur Cold P, le jeu inspiré et effervescent du pianiste Étienne Déconfin dessine des envolées débordantes de swing qui stimulent l’attention. Plus loin, le piano génère sérénité et lyrisme au fil de I Know the One. Alors que la section rythmique pulse à plein régime sur le thème hendrixien Fire, on est conquis par l’improvisation funky du Fender-Rhodes. Saxophoniste ténor à la sonorité puissante, Stephan Moutot se fait lyrique et ses improvisations saisissantes de liberté sonnent avec force sur Flack out où il s’exprime avec vivacité voire même avec frénésie. Son jeu développe une énergie sans violence et sa sonorité percutante sait se parer de souplesse. Il se fait mélancolique et charmeur sur Split Feelings. Au soprano, son jeu alerte sur I Know the One devient harmonieux et se pare de langueur sur Danseuses de Delphes/Épilogue. Très symbiotique, la section rythmique laisse percevoir une force tranquille dont l’énergie stimule les solistes et les poussent à se dépasser.

D’un bout à l’autre de « Split Feelings », la musique du Sébastien Joulie Group se pare d’audace et d’inventivité. Huit plages où modernité, musicalité, énergie et audace coexistent avec bonheur.

Pour écouter Sébastien Joulie Group, rendez-vous à 20h30 le dimanche 19 décembre 2021  à Saoû au restaurant « L’Oiseau sur sa branche » dans le cadre des soirées « Lune pleine de jazz ».

« Explorers »

2021 Jazz sous le sapin#2 visuel de l'album Explorers du vibraphoniste Alexis ValletAlexis Valet fait revenir le vibraphone sur le devant de la scène. Entouré du contrebassiste Lucca Fattorini et du batteur Antoine Paganotti, le vibraphoniste et compositeur propose son deuxième disque, « Explorers » (jazz&people/PIAS).

A son projet il a associé deux pointures du jazz européen, le pianiste Bojan Z natif de Belgrade et le saxophoniste altiste néerlandais Ben van Gelde.

Enregistré les 16 et 17 janvier 2021 au Studio Libretto en région parisienne par Erwan Boulay, l’album est sorti le 05 novembre 2021.

A la tête de son trio et avec ses invités, Alexis Valet explore les territoires d’un jazz contemporain captivant et inspiré où mélodies soignées et chatoyantes harmonies se côtoient dans un environnement rythmique inventif. Sans céder à la facilité, il propose un jazz lumineux dont la beauté des arrangements, la variété des formats et la richesse des interactions accrochent l’oreille.

Si Alexis Valet se révèle être un vibraphoniste inventif, brillant, original et sensible, il est aussi un compositeur prometteur. Il a en effet a écrit huit des onze titres de l’album. Riches et complexes, ses compositions poussent les improvisateurs à explorer des combinaisons harmoniques inédites et à proposer des variations infinies. Trois autres thèmes complètent le répertoire, Dixie’s Dilemma de Warne Marsh, Fall de Wayne Shorter et Dr. Jackle de Jackie McLean.

Quatre morceaux captés en trio, Casual Polyglot, Plaza de la Alfalfa, Dixie’s Dilemma et Voyagers I permettent de capter la magie et la cohérence du trio vibraphone-contrebasse-batterie.

Sur L’Île aux fleurs, pianiste et vibraphoniste déploient un jeu dense et éclatant. Le contraste entre le jeu percussif de la main gauche du pianiste et la grande fluidité de sa main droite apporte une sorte de dramatisation à Fall, la composition de Wayne Shorter.

Gravés en quintet, Explorers et Hats and Cards éblouissent par la qualité des interactions établies entre le pianiste et l’altiste qui s’expriment en parfaite osmose. Ancré dans la tradition du jazz, le saxophone alto de Ben van Gelder brille par son lyrisme, son énergie mais aussi par sa grâce évocatrice de la sonorité de Paul Desmond et de l’exigence du phrasé de Lee Konitz.

Tout au long de l’album « Explorer », le jeu du vibraphoniste Alexis Valet éblouit par son énergie lumineuse. Elle flotte au-dessus d’arrangements luxuriants qui installent des ambiances musicales aux nuances multiples.

« Mères Océans » de Christophe Panzani

« Mères Océans » de Christophe Panzani

Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.

lire plus
Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Pour sa 43ème édition, du 27 juin au 12 juillet 2024 avec une soirée supplémentaire le 16 juillet, le festival, Jazz à Vienne propose 16 jours de concerts. Le célèbre les 20 ans de la disparition de Claude Nougaro, avec « NewʼGaro », une création hommage, en collaboration avec d’autres festivals. Vingt-huit nationalités seront présentes avec un focus européen sur la Suisse et Stracho Temelkovski en artiste associé. Pour plus de la moitié des artistes le Théâtre Antique constituera une première. Une programmation ouverte à tous les publics… à découvrir avec gourmandise.

lire plus
Monty Alexander présente « D-Day »

Monty Alexander présente « D-Day »

Swing virtuose et éloquence sensible Le 06 juin 2024, le débarquement de Normandie et Monty Alexander célèbreront leurs 80 ans. Le pianiste dont le prénom Montgomery, est un hommage au fameux général libérateur, présente son nouvel album « D-Day ». Il propose un...

lire plus
2021 Jazz sous le sapin#1… Juan Carmona, Renaud Garcia-Fons

2021 Jazz sous le sapin#1… Juan Carmona, Renaud Garcia-Fons

« Zyriab 6.7 » & « Le Souffle des Cordes »

« Jazz sous le sapin#1 » présente deux albums qui invitent au voyage. « Zyriab 6.7 » de Juan Carmona retrace celui du musicien et poète Zyriab alors que « Le Souffle des Cordes » de Renaud Garcia-Fons navigue entre Orient et Occident. Retour à la tradition pour le guitariste et escapade au cœur de traditions différentes pour le contrebassiste. L’occasion pour l’oreille de découvrir de superbes paysages musicaux.

En cette fin d’année 2021, les six cordes de la guitare flamenca de Juan Carmona et les cinq cordes de la contrebasse de Renaud Garcia-Fons invitent au dépaysement. Avec « Zyriab 6.7 », le guitariste propose un périple musical où son flamenco suit les traces du poète et musicien Zyriab. À la tête d’un octet de cordes, le contrebassiste parcourt les traditions de la grande méditerranée sur « Le Souffle des Cordes ».

« Zyriab 6.7 »

Sur « Zyriab 6.7 » (Nomad Kultur/L’Autre Distribution) sorti le 12 novembre 2021, le guitariste Juan Carmona retrace le voyage du musicien et poète Zyriab considéré comme l’inventeur de la musique arabo-andalouse et des noubat. Celui qui a ajouté la cinquième corde sur le oud fut aussi astronome et géographe au XIème siècle. Il a parcouru 6.743 kilomètres de Bagdad à Cordoue, avec des escales tout au long de la méditerranée, d’oasis en caravansérails. Chacun des onze titres de « Zyriab 6.7 » est l’occasion pour le guitariste d’inviter un.e artiste emblématique des pays où Zyriab a fait escale, Ibrahim Maalouf (Liban), Wissam Joubran (Palestine), Naseer Shamma (Irak), Duquende, Dorantes et El Pele (Espagne), Ptit Moh et Youba Adjrad (Algérie), Rachid Zeroual (Maroc) et Bijan Chemirani (Iran).

« Zyriab 6.7 » marque pour le guitariste, un retour à la tradition flamenca. Juan Carmona a en effet consacré 5 ans de travail pour réaliser son douzième album. Il s’est beaucoup investi comme compositeur puisque, hormis le titre de Rachid Taha, Mundo Ideal - Ya Araih Ouine Amsafer Tr, les dix autres pièces sont de sa plume. Autour de lui, le guitariste, par ailleurs directeur artistique du festival » Les Nuits Flamencas d’Aubagne », a réuni les voix de Piculabe et Ana Polanco, le piano de Smail Benhouhou, la flûte de Rachid Zeroual, les percussions flamencas de Ana Carrasco et Isidro et les percussions orientales de Youcef Grim.

On aurait pu s’attendre à découvrir des ambiances aussi différentes que celles des musiques des pays traversés mais à l’écoute de « Zyriab 6.7 », il n’en est rien. L’album restitue les vibrations musicales d’un univers homogène, comme si Juan Carmona avait gommé les frontières des pays et fédéré, fusionné leurs cultures respectives, opérant ainsi un syncrétisme entre les traditions pour créer une musique multiculturelle.

De Llave de tu corazon se dégage un enthousiasme collectif. Si le chant profond de El Pele confine presque au tragique, le jeu de Juan Carmona est imprégné du duende, le spleen du Flamenco alors qu’une espérance joyeuse émane des Istanbul Strings. Certes la virtuosité du guitariste est éblouissante d’un bout à l’autre de l’album mais son jeu est aussi porteur d’une sensibilité à fleur de peau et d’une profonde force spirituelle. Cette dernière se trouve renforcée par le chant presque religieux de Duquende qui célèbre la liturgie flamenca sur Agua Dorada, soutenu par le style enflammé et virtuose de la guitare et les envolées flamboyantes de la trompette.

Au fil des onze titres de « Zyriab 6.7 » le flamenco résonne sous ses meilleurs atours, interprété par les artistes virtuoses et sensibles réunis autour de Juan Carmona. Une odyssée musicale qui célèbre la philosophie du voyage et la modernité du flamenco communes à Zyriab et Carmona. Solea, buleria, seguiriya, guajira, rhumba catalane… palmas, claquettes, castagnettes, cajon, percussions… voix et guitares, oud, flûte, trompette et piano… un régal musical à savourer sans réserve.

« Le Souffle des Cordes »

Sur « Le Souffle des Cordes » (E-motiv/L’Autre Distribution), sorti le 12 novembre 2021, Renaud Garcia-Fons va plus loin dans la rencontre des instruments classiques et traditionnels. Sans se départir de sa virtuosité habituelle ni de sa sensibilité, le contrebassiste unit les musiques des continents. Dans un projet « crossover » où se mêlent composition et improvisation, le leader réunit des instruments à cordes issus de différentes régions du monde. Autour de lui se retrouvent le musicien turc Derya Türkan (kemençe), le joueur albanais Serkan Halili (kanoun), le guitariste Kiko Ruiz (guitare flamenca) et un quatuor à cordes constitué de membres de l’orchestre philharmonique de Radio France, Florent Brannens (violon), Amandine Ley (violon), Aurélia Souvignet-Kowalski (alto), Nicolas Saint-Yves (violoncelle).

Intrépide explorateur des musiques du monde, Renaud Garcia-Fons manifeste une fois de plus son intérêt vis à vis des traditions musicales qui fondent le socle de son univers singulier. Composé par le contrebassiste, le répertoire de l’album est issu d’une véritable démarche d’écriture, qui respecte l’authenticité du jeu, du style et la culture de ces instruments de traditions différentes.

Si Derya Turkan et Serkan Halili représentent les musiques ottomanes et moyen-orientales, Kiko Ruiz et sa guitare flamenca instillent le lyrisme du flamenco et la ferveur de ses rythmes. Le quatuor à cordes structure l’ensemble du répertoire et apporte la rigueur de la musique de chambre. Les différents modes de jeu et les sonorités multiples de la contrebasse à cinq cordes de Renaud Garcia-Fons opèrent le trait d’union entre les différents univers, entre musique écrite et musique improvisée.

Chacune des douze compositions conte une histoire et entraîne l’oreille dans un monde imaginaire où la musique circule entre les cultures d’hier et aujourd’hui. « Le Souffle des Cordes » invite à découvrir les espaces musicaux virevoltants de Animame ! et Mamamouchi. L’album propose aussi de s’immerger dans les ambiances méditatives de Prélude du Souffle des Cordes, dans les atmosphères poétiques subtiles du titre Le Souffle des Cordes et convie à se réjouir à l’écoute de joyeux rythmes dansants comme Rock my Strings et Le Bal des Haftans.

« Le Souffle des Cordes » célèbre le partage et l’échange entre des instruments issus de différentes cultures dont l’album abolit les frontières. Dans une parfaite alchimie, se succèdent les climats musicaux. De l’Extrême Orient à l’Afrique en passant par l’Espagne se croisent ambiances baroques, musiques ottomanes, flamenco, échos chambristes et jazz. Comme le fait observer le contrebassiste Henri Texier sur le livret de l’album, la musique de Renaud Garcia-Fons pulse d’un « swing intense » sans omettre de concilier musicalité, virtuosité, sensibilité et énergie. L’opus a été récompensé du Grand Prix SACEM du Jazz.

« Mères Océans » de Christophe Panzani

« Mères Océans » de Christophe Panzani

Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.

lire plus
Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Pour sa 43ème édition, du 27 juin au 12 juillet 2024 avec une soirée supplémentaire le 16 juillet, le festival, Jazz à Vienne propose 16 jours de concerts. Le célèbre les 20 ans de la disparition de Claude Nougaro, avec « NewʼGaro », une création hommage, en collaboration avec d’autres festivals. Vingt-huit nationalités seront présentes avec un focus européen sur la Suisse et Stracho Temelkovski en artiste associé. Pour plus de la moitié des artistes le Théâtre Antique constituera une première. Une programmation ouverte à tous les publics… à découvrir avec gourmandise.

lire plus
Monty Alexander présente « D-Day »

Monty Alexander présente « D-Day »

Swing virtuose et éloquence sensible Le 06 juin 2024, le débarquement de Normandie et Monty Alexander célèbreront leurs 80 ans. Le pianiste dont le prénom Montgomery, est un hommage au fameux général libérateur, présente son nouvel album « D-Day ». Il propose un...

lire plus
Giovanni Guidi présente « Ojos De Gato »

Giovanni Guidi présente « Ojos De Gato »

Hommage à la musique de Gato Barbieri

Avec « Ojos De Gato », Giovanni Guidi rend hommage à Gato Barbieri. Dans l’esprit du grand saxophoniste argentin, l’album du pianiste italien propose un voyage dont les escales musicales évoquent de grandes cités urbaines mais aussi le cinéma de Bertolucci et Pasolini et la musique de Franco D’Andrea et Enrico Rava, Don Cherry et Aldo Romano. Onze titres dont les climats évoluent entre délicatesse et tumulte.

Cinquième album de Giovanni Guidi sous le label romain CAM Jazz, « Ojos De Gato » propose onze nouvelles compositions du pianiste italien. Quarante ans après la publication de « The Third World » (1970) du grand saxophoniste argentin Gato Barbieri (1932-2016), le pianiste italien lui rend hommage avec un ensemble fougueux qui réunit James Brandon Lewis (saxophone ténor), Gianluca Petrella (trombone), Brandon Lopez (contrebasse), Chad Taylor (batterie) et Francisco Mela (batterie, percussions).visuel de l'album Ojos De Gato de Giovanni Guidi

Si des réminiscences explicites de Gato Barbieri sont perceptibles dans les titres Latino America, Buenos Aires, Ernesto, Roma 1962 et Manhattan, la musique de Giovanni Guidi transgresse la forme du jazz des origines. Ainsi, le compositeur et pianiste italien marque son indépendance vis à vis des règles du passé en inventant d’autres formes d’expression, plus modernes et plus personnelles. A travers les onze titres de « Ojos De Gato », Giovanni Guidi propose un hommage sincère à Leandro Barbieri (1932-2016), dit « Gato » qui, avec sa musique et la sonorité unique de son saxophone ténor, a soutenu la lutte du peuple argentin en souffrance.

L’album

Enregistré en février 2020, sous la supervision du producteur de musique Ermanno Basso, par David Stoller au Samurai Hotel Recording Studio à Astoria de New-York, « Ojos De Gato » a été mixé et masterisé en avril 2021 par Francesco Blasig au East Land Recording Studio à Cormons (GO) en Italie.

Gravée après les premiers épisodes de la pandémie qui a touché le monde, la musique de « Ojos De Gato » témoigne donc de la force qu’elle possède en elle, celle qui lui a permis de s’exprimer dans un contexte pourtant peu favorable à l’expression artistique.

Les musiciens

Le très créatif pianiste Giovanni Guidi est né en 1985 à Foligno, non loin de Pérouse en Italie. A 12 ans, il commence à étudier le piano, lors d’un stage d’été à l’École de Musique de Siena, où il attire déjà l’attention du trompettiste Enrico Rava. Il a commencé sa carrière internationale en accompagnant le trompettiste qu’il rejoint en 2002, à l’âge de seulement 17 ans. Ainsi, il participe au groupe « Rava under 21 » et puis au « Rava New Generation ». Il a ensuite enregistré avec lui en 2011 sur « Tribe » (ECM) au sein du Rava Quintet et en 2012 sur « On The dance Floor » (ECM), en compagnie du groupe Parco della Musica Jazz Lab. Parallèlement à sa collaboration avec Enricon Rava, il joue dans le quartet de Mauro Negri, Le Cosmic Music Orchestra de Gianluca Petrella et avec le trio de Fabrizio Sferra.

Outre ces expériences enrichissantes il creuse parallèlement son propre sillon.

Giovanni Guidi Giovanni Guidi présente Ojos De Gato

Giovanni Guidi©Agustin Cornej

En 2007, il remporte le Prix des Critiques du magazine Musica Jazz dans la catégorie « Jeune Talent ». Après avoir enregistré en trio « Tomorrow Never Knows » (2006) sous le label japonais Venus, il grave quatre albums sous son propre nom pour Cam Jazz. « Indian Summer » (2007) enregistré en quartet, « The House Behind This One » (2008), « The Unknown Rebel Band » (2009) qui évoque les débuts du Liberation Music Orchestra et « We Don’t Live Here) Anymore » en 2011 où il joue avec le contrebassiste Thomas Morgan. Le pianiste se produit aussi dans de nombreux festivals, Umbria jazz, Vigo, Zurich, Stavanger, Fandango Jazz et North Sea jazz Festival.

Repéré par Manfreid Eicher, Giovanni Guidi sort un premier album en trio en tant que leader chez ECM en 2013, « City of Broken Dreams ». Il continue avec le même trio constitué de Thomas Morgan (contrebasse) et João Lobo (batterie) et en 2015 publie « This is the Day » (ECM). On l’a aussi remarqué en 2016 aux côtés de Gianluca Petrella, Gerald Cleaver et Louis Sclavis, sur « Ida Lupino », nommé album jazz de l’année dans Musica Jazz. En 2017, il participe à la tournée 2017 du quintet d’Enrico Rava & Tomasz Stanko. C’est dans le courant de cette même année 2017 qu’il remporte le prix du meilleur album italien auprès d’un jury de 60 critiques et journalistes de jazz.

En mars 2019, il sort « Avec Le Temps »(ECM/Universal), enregistré aux Studios La Buissonne à Pernes-les-Fontaines en novembre 2017 et produit par Manfred Eicher.

Ainsi, au fil des années, le talentueux pianiste a confirmé ses qualités et mené sa carrière en gardant l’esprit ouvert sur le monde. Sur les onze titres de son dernier album « Ojos De Gato » (CAM Jazz), Giovanni Guidi dirige un quintet de talentueux musiciens, le saxophoniste ténor James Brandon Lewis au jeu puissant et enflammé et à la sonorité poignante, le tromboniste Gianluca Petrella à l’expression aussi ludique qu’accrocheuse, le bouillonnant contrebassiste Brandon Lopez au jeu physique et puissant, le batteur Chad Taylor au tempo toujours précis et partenaire de James Brandon Lewis sur « Live in Willisau » (2020) et le batteur Francisco Mela, expert en percussions latines.

De plage en plage

L’album « Ojos De Gato » ouvre avec Revolución qui démarre en force alors qu’un riff de piano soutient un chant révolutionnaire joué avec spiritualité par les soufflants. Chargé de passion, le ténor rappelle le timbre de Gato Barbieri. Entre défi et chagrin, son jeu véhément proche du cri croise celui du trombone à la puissance peu banale. Le piano fouette les accords renforçant ainsi l’intensité du morceau qui s’élève telle une prière incantatoire jouée par une fanfare aux accents lancinants.

Sur Latino America, on perçoit une inspiration en ligne directe avec les deux disques de « Latino America » de Gato Barbieri. Les soufflants expriment à la fois joie et tristesse et la sonorité écorchée du ténor fait merveille. Buenos Aires résonne comme une complainte mélancolique. Le solo du rutilant trombone resplendit d’audace alors que l’impétueux ténor crache de sulfureuses grappes de notes. Le morceau se termine par la longue progression des percussions et de la batterie qui referment la procession.

Sur un tempo de rumba, le ténor chante avec passion le thème de Ernesto, une ballade au climat nostalgique. Empreinte d’une grande force émotionnelle, l’expression du saxophone possède une sorte de dimension mystique que soutiennent les accords lumineux du piano et le contrechant du trombone.

Dédié au père du pianiste et à Gato Barbieri, Padres (A Papà e Gato) ouvre par les arpèges du piano d’une tonalité fort sentimentale. Le titre résonne comme un « hymne » poignant où les deux soufflants dialoguent avec gravité et force, soutenus par le piano et une section rythmique au jeu bouillonnant. Le climat sonore évoque la musique du Liberation Music Orchestral de Charlie Haden. Manhattan (A Carla e Dollar) fait référence aux collaborations de Gato Barbieri avec Dollar Brand et Carla Bley. Après une introduction très free du groupe dont les expressions sont proches du chaos, trombone, piano et ténor distillent un climat sonore apaisé voire évanescent.

La superbe mélodie de Roma 1962 (A Enrico e Franco) évoque les années de la Dolce Vita durant lesquelles Gato Barbieri jouait avec Enrico Rava et Franco D’Andrea (1962). Un dialogue à trois voix se tisse entre piano, trombone et ténor.

Plus loin, c’est une expression musicale très libre qui caractérise les échanges des protagonistes sur Paris Last dont certains passages confinent à la furie. Café Montmartre (A Aldo e Don) swingue quant à lui dans un style be-bop mais s’octroie aussi une grande proximité avec l’esthétique du free jazz. La sonorité du ténor évoque celle de Gato Barbieri, lorsque son saxophone croisait les notes avec le cornet de Don Cherry et la batterie d’Aldo Romano, comme sur « Togetherness » (1974).

Sur Laura, un morceau au format très court, le piano simplement accompagné d’une batterie fort discrète, s’exprime avec un lyrisme qui frise le romantisme. Un moment étonnant. L’album se termine avec le morceau Ojos De Gato (a Christian). Une chanson joyeuse jouée par les soufflants qui semblent s’amuser avec la section rythmique, dans une ambiance sereine.

« Mères Océans » de Christophe Panzani

« Mères Océans » de Christophe Panzani

Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.

lire plus
Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Pour sa 43ème édition, du 27 juin au 12 juillet 2024 avec une soirée supplémentaire le 16 juillet, le festival, Jazz à Vienne propose 16 jours de concerts. Le célèbre les 20 ans de la disparition de Claude Nougaro, avec « NewʼGaro », une création hommage, en collaboration avec d’autres festivals. Vingt-huit nationalités seront présentes avec un focus européen sur la Suisse et Stracho Temelkovski en artiste associé. Pour plus de la moitié des artistes le Théâtre Antique constituera une première. Une programmation ouverte à tous les publics… à découvrir avec gourmandise.

lire plus
Monty Alexander présente « D-Day »

Monty Alexander présente « D-Day »

Swing virtuose et éloquence sensible Le 06 juin 2024, le débarquement de Normandie et Monty Alexander célèbreront leurs 80 ans. Le pianiste dont le prénom Montgomery, est un hommage au fameux général libérateur, présente son nouvel album « D-Day ». Il propose un...

lire plus
Dal Sasso Big Band – « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited »

Dal Sasso Big Band – « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited »

Incantation lyrique et énergique

​Ambitieux projet que celui de Christophe Dal Sasso. A la tête d’un big band rehaussé d’un tambour gwo-ka, il revisite « Africa/Brass », l’album de John Coltrane sorti soixante ans plus tôt. Sur le double opus « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited », le big band restitue à la musique la puissance spirituelle et humaniste de Coltrane. Servie par des solistes inspirés, la suite musicale somptueuse résonne comme une incantation lyrique autant qu’énergique.

Sorti le 16 novembre 2021, l’opus « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited » (jazz&people/PIAS) a été enregistré live, entre les deux confinements de 2020, le 11 septembre 2020 à la Grande Halle de La Villette (Paris) dans le cadre de la 18ème édition du festival « Jazz à La Villette ». Le double album reprend les trois titres de l’album vinyle original de Coltrane, « Africa/Brass », le premier que le saxophoniste ait enregistré pour le label Impulse ! et le seul qu’il n’ait jamais gravé en big band.

En 1961, sur des arrangements d’Eric Dolphy et de McCoy Tyner, John Coltrane a enregistré « Africa/Brass » avec Eric Dolphy, McCoy Tyner, Elvin Jones, les deux contrebassistes, Arthur Davis et Reginald D. Workman et une section de cuivres parmi lesquels Booker Little (trompette) et Freddie Hubbard (trompette). Cet album rend hommage à l’Afrique.

En revisitant « Africa/Brass », Christophe Dal Sasso poursuit son exploration de la musique de Coltrane après son ambitieuse relecture orchestrale des quatre mouvements de la suite originale « A Love Supreme » de Coltrane. Cette fois encore, c’est à son éblouissant big band, élu « Groupe de l’année » aux Victoires du Jazz en 2020, qu’il confie ses arrangements des huit titres de son double album « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited ».

« John Coltrane’s Africa/Brass Revisited »

Les huit pièces du double album ont été arrangées par Christophe Dal Sasso. Il en a confié l’interprétation au big band qu’il dirige et dans lequel il tient le pupitre de flûte. Cet orchestre réunit quelques-uns des plus talentueux musicien.ne.s de jazz français, Julien Alour et Quentin Ghomari aux trompettes, Jerry Edwards et Daniel Zimmermann aux trombones, Dominique Mandin au saxophone alto et à la flûte, Thomas Savy à la clarinette basse et au saxophone baryton, Pierre de Bethmann au piano, Manu Marches à la contrebasse, Karl Jannuska à la batterie et Andy Berald-Catelo au tambour gwo-ka et les trois solistes impériaux que sont Géraldine Laurent au saxophone alto, Sophie Alour au saxophone ténor et David El-Malek au saxophone ténor.

En plus de Greensleeves, Blues Minor et Africa, les trois titres de l’album « Africa/Brass », le répertoire de « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited » intègre Tunji, Liberia et Naima, trois compositions de Coltrane, ainsi qu’un traditionnel, Song of the Underground Railroad et You Don’t Know What Love Is, une composition de Gene de Paul et Don Raye.

De plage en plage

Le premier disque ouvre avec Tunji, dédié au percussionniste nigérian Babatunde Olatunji. Après une introduction qui sonne comme une psalmodie spirituelle au-dessus des percussions, le saxophoniste David El-Malek s’engage avec conviction dans un solo dont le tissu sonore gagne en épaisseur et en dynamisme au fil des mesures, porté par la pulsation hypnotisante de la batterie et du tambour gwo-ka. Du ténor émergent de fascinantes coulées de notes effervescentes. Greensleeves débute ensuite par une introduction lumineuse du big band, avant que le souffle de Sophie Alour ne s’élève. Elle insuffle un lyrisme frémissant à son ténor, prend des risques et développe un chorus dense qui confine presqu’à l’extase. L’improvisation de Pierre de Bethmann bouscule le tempo et transcende le genre modal du thème qu’il réveille de ses variations personnelles inspirées.

Plus loin, c’est un solo de Karl Jannuska qui introduit Blues Minor. L’orchestre déroule ensuite le thème au fil d’arrangements somptueux. La première improvisation revient à Géraldine Laurent dont le souffle impétueux fait jaillir les notes de son alto, comme des diamants chargés d’émotion. Le baryton de Thomas Savy prend le relais avec une fougue pleine d’éclat. Après une introduction majestueuse de la contrebasse de Manuel Marches et les arrangements rutilants du big band sur Africa, on retrouve le phrasé brûlant et virtuose de David El-Malek qui renouvelle le style coltranien à sa manière. Le flot incessant de notes de son ténor génère une transe spirituelle obsédante. Par son originalité, le solo du pianiste tranche avec la frénésie du ténor et apporte une fraîcheur ressourçante.

Sur Liberia, première plage du second album, l’alto de Géraldine Laurent expose le thème avec profondeur sur les arrangements ciselés de l’orchestre. Son improvisation permet d’apprécier la puissance de sa sonorité et son jeu véloce dont la modernité s’inscrit tout à fait dans la tradition coltranienne. Avec fougue, elle développe des phrasés coupants sur une tessiture très étendue. L’improvisation croisée de la batterie et du tambour gwo-ka évoquent les rythmiques africaines.

C’est ensuite avec lyrisme que le ténor de Sophie Alour débute You Don’t Know What love is. Sur cette ballade qu’aimait jouer Coltrane, la saxophoniste s’exprime avec une suavité toute lestérienne. Avec lyrisme, elle narre une histoire musicale, véritable concentré d’émotions.

Le big band expose ensuite le thème de Song of the Underground Railroad avant que le ténor de David El-Malek ne s’impose magistralement, poussé au dépassement par l’accompagnement foudroyant de la contrebasse et de la batterie. Sur ce tempo vif, le saxophone ardent livre une lutte sans merci avec la batterie. La voix du ténor s’affole, s’éraille dans les aigus, hurle et souffle jusqu’au paroxysme, jusqu’à la transe et la reprise de l’orchestre rutilante.

L’album se termine par une version d’une élégance rare de la célèbre composition de Coltrane, Naima. Sur ce rappel, le piano tisse une variation méditative qui flotte en lévitation. Le ténor de David El-Malek tente de s’élever au-dessus de la mélodie. De son solo impérial se dégage une impression de sérénité et les arrangements joués par le big band contribuent à accentuer plus encore le caractère contemplatif et paisible de ce morceau.

Le fougueux Dal Sasso Big Band fait vibrer la musique de « John Coltrane’s Africa/Brass Revisited » avec une rare intensité. Les couleurs musicales chatoyantes se parent de lyrisme autant que d’élégance. Certes l’énergie est au rendez-vous, mais la subtilité des arrangements et la combinaison habile des instruments à vent contribuent à faire de cet album une réussite incontestable qui concilie puissance et raffinement. Sa force incantatoire est à la mesure de sa charge émotionnelle.

« Mères Océans » de Christophe Panzani

« Mères Océans » de Christophe Panzani

Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.

lire plus
Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Pour sa 43ème édition, du 27 juin au 12 juillet 2024 avec une soirée supplémentaire le 16 juillet, le festival, Jazz à Vienne propose 16 jours de concerts. Le célèbre les 20 ans de la disparition de Claude Nougaro, avec « NewʼGaro », une création hommage, en collaboration avec d’autres festivals. Vingt-huit nationalités seront présentes avec un focus européen sur la Suisse et Stracho Temelkovski en artiste associé. Pour plus de la moitié des artistes le Théâtre Antique constituera une première. Une programmation ouverte à tous les publics… à découvrir avec gourmandise.

lire plus
Monty Alexander présente « D-Day »

Monty Alexander présente « D-Day »

Swing virtuose et éloquence sensible Le 06 juin 2024, le débarquement de Normandie et Monty Alexander célèbreront leurs 80 ans. Le pianiste dont le prénom Montgomery, est un hommage au fameux général libérateur, présente son nouvel album « D-Day ». Il propose un...

lire plus
Jazz à Vienne 2022 – Affiche & Premiers noms

Jazz à Vienne 2022 – Affiche & Premiers noms

41ème édition du 29 juin au 13 juillet 2022

Le mardi 23 novembre 2021, les organisateurs du Festival Jazz à Vienne ont dévoilé l’affiche de l’édition 2022 proposée par la dessinatrice Audrey Spiry. Ils ont aussi annoncé la création jeune public avec Raphaël Imbert à destination de 6 000 enfants, le concert dessiné avec Thomas de Pourquery & Fanny Michaëlis. En attendant le 15 mars 2022, date d’annonce officielle de la programmation de la 41ème édition du festival « Jazz à Vienne », les concerts de cinq soirées sont déjà annoncés. Une édition prometteuse !

Pour sa 41ème édition qui se déroulera du 29 juin au 13 juillet 2022, le festival « Jazz à Vienne » continue le partenariat initié en 2018 avec le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême.

Dans ce cadre, le festival « Jazz à Vienne » confie le visuel du festival 2022 à la dessinatrice Audrey Spiry et programme le 08 juillet 2022, un concert dessiné de création mêlant musique et bande dessinée qui réunit le saxophoniste Thomas de Pourquery et la dessinatrice Fanny Michaëlis.

Visuel 2022 de Jazz à Vienne

Audrey Spiry dessinatrice affiche Jazz à Vienne 2022En 2022, le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême et « Jazz à Vienne » poursuivent leur partenariat. Après Brüno (2018), Jacques de Loustal (2019) et Juanjo Guarnido (2021), c’est la dessinatrice Audrey Spiry qui se voit confier le visuel du festival 2022.

Elle a étudié à l’École des Métiers du Cinéma d’Animation puis aux Beaux-arts d’Angoulême. Motivée par l’écriture du corps en mouvement et les histoires qui en découlent, sa pratique de la peinture est animée par le désir de redéfinir les contours du corps et de déployer des formes fidèles à une intériorité changeante. En 2010, elle a réalisé « En Silence », son premier roman graphique où elle développe un travail pictural et narratif dont les « états du corps » du personnage principal deviennent la partition qui structure l’histoire et la transforme de l’intérieur. Un dialogue organique qui brouille les limites entre homme/animal/nature/matière, est au cœur de son travail. Elle a aussi porté ses couleurs en littérature jeunesse et travaille sur la préparation d’un spectacle musicale sur le thème des îles.Affiche Jazz à Vienne 2022

« Pour réaliser une image, en premier lieu il y a la recherche d’un mouvement et d’une lumière. C’est un sas nécessaire pour laisser décanter et permettre au sujet figuratif d’arriver et de se poser avec justesse. C’est du moins ce dont j’ai besoin pour réaliser une image. Pour l’affiche de Jazz à Vienne, ce sont les vibrations et tout ce qui raisonne qui a pris la place du sujet. Rendre visible la propagation de cet instant bref de la cymbale, lui donner la place pour s’étirer sans la figer totalement, tout ça pour tenter de rendre l’image la plus sonore possible. » Audrey Spiry

A travers les traits du dessin, on perçoit la force du vent et celle de l’eau des rivières et cascades, le souffle du trompettiste, la voix de la chanteuse, la chaleur du soleil et la puissance du cheval. Il en résulte une superbe affiche où la couleur tourbillonne en résonance aux sons de la cymbale que frappent les baguettes.

Concert dessiné de création

Outre leur collaboration autour de l’identité graphique de « Jazz à Vienne », le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême et Jazz à Vienne continuent de proposer un concert dessiné de création qui mêle musique et bande dessinée.

Jazz à Vienne 2022 concert dessinéEn 2022, cette rencontre live entre dessin et musique est proposée le 20 janvier à Angoulême et est reprise à Vienne le 08 juillet à 18h30 au Manège de Vienne. Cette année, le dialogue entre les arts réunit, le saxophoniste Thomas de Pourquery et la dessinatrice Fanny Michaëlis. Pour l’occasion, le leader du fascinant Supersonic, se présente avec son trio de choc « Drôles de Dames » qui réunit à ses côtés les deux autres soufflants de son groupe Supersonic, le saxophoniste Laurent Bardainne et le trompettiste Fabrice Martinez.

Quant à Fanny Michaëlis, elle aime dessiner des créatures étranges, échappées du monde des rêves, un univers magique et inquiétant. Autrice de bande dessinée, illustratrice pour la presse et l’édition jeunesse, elle est également musicienne.

Le moment risque d’en décoiffer plus d’un.e !

Spectacle Jeune Public

Jazz à Vienne 2022, Spectacle Jeune Public par Raphaël ImbertDeux dates de création sont proposées à destination du jeune public à des classes du Pôle métropolitain pour le Spectacle Jeune Public proposé en 2022 par le saxophoniste Raphaël Imbert, les 27 & 28 juin 2022 à 9h45.

Avec ses complices Marion Rampal (voix), Laure Sanchez (contrebasse, voix), Pierre-François Blanchard (keyboards), Thomas Weirich (guitare), Pierre Durand (guitare), Jean-Luc Di Fraya (batterie, voix), le saxophoniste altiste va proposer « Music is my Space » aux 6 000 écoliers des classes primaires du Pôle Métropolitain. Un concert conçu comme une traversée cosmique irriguée des musiques de Sun Ra, Albert Ayler, John Coltrane ou encore David Bowie.

Une belle aventure musicale qui va sans nul doute déclencher l’enthousiasme des enfants.

Cinq soirées de concerts annoncés

Bonne nouvelle pour les aficionados de « Jazz à Vienne », les organisateurs du festival ont révélé la programmation de cinq soirées de l’édition 2022 du festival.

30 juin 2022Jazz à Vienne 2022 Jamie Cullum

Après le batteur Nate Smith qui fusionne jazz, pop et de hip-hop le compositeur, pianiste et chanteur Jamie Cullum revient sur la scène du Théâtre Antique après sa prestation de 2017 qui avait soulevé le public de « Jazz à Vienne ».

05 juillet 2022

C’est Black Pumas qui ouvre la Soirée Soul. Formé par le compositeur, auteur et interprète Eric Burton et du guitariste et producteur Adrian Quesada, le duo mêle dans ses influences pop, funk et soul.

Il précède le britannique Michael Kiwanuka. Le chanteur et guitariste d’origine ougandaise fera entendre sa musique où folk et soul se télescopent. A ne pas rater !

11 juillet 2022

Flavia Coelho Geroge BensonCory Wong et sa guitare funky installent le groove s’installe dès le début de la soirée.

La venue de George Benson pour la deuxième partie de soirée s’annonce quant à elle comme un des grands moments du festival. A n’en pas douter les spectateurs du Théâtre Antique de Vienne vont vibrer au son de Give Me The Night et de bien d’autres tubes du compositeur, chanteur et guitariste américain, grand habitué du festival où il est venu à au moins dix occasions.

12 juillet 202

Jazz à Vienne 2022 Herbie HancockLa soirée ouvre avec les six aventuriers cosmiques du Supersonic de Thomas de Pourquery avec aux côtés de l’altiste/chanteur Thomas de Pourquery, le trompettiste Fabrice Martinez, le saxophoniste ténor Laurent Bardainne, le pianiste Arnaud Roulin, le bassiste Frederick Galiay et le batteur Edward Perraud. Un jazz cosmique irrésistible, libre, et ascensionnel qui transforme l’air en musique.

La second partie de soirée est assurée par Herbie Hancock. Il s’agit de la quinzième venue à « Jazz à Vienne » de ce maître des claviers dont le jazz a croisé hip-hop, funk, le rock, le disco, la pop et l’électro.

A n’en pas douter, une soirée essentielle.

13 juillet 2022

Pour cette All Night Jazz, qui boucle le festival sont annoncés la venue du saxophoniste Maceo Parker, maître du groove funk, de la chanteuse brésilienne Flavia Coelho pour une création avec l’Ensemble Instrumental de Mayenne dirigé par Chloé Meyzie, et du collectif britannique Nubiyan Twist dont la musique accueille afrobeat, highlife, ethiojazz et hip-hop.

Quelques dates à caler dans l’agenda 2022 en attendant le 15 mars 2022, date d’annonce officielle de la programmation de la 41ème édition du festival « Jazz à Vienne ».

« Mères Océans » de Christophe Panzani

« Mères Océans » de Christophe Panzani

Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.

lire plus
Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Pour sa 43ème édition, du 27 juin au 12 juillet 2024 avec une soirée supplémentaire le 16 juillet, le festival, Jazz à Vienne propose 16 jours de concerts. Le célèbre les 20 ans de la disparition de Claude Nougaro, avec « NewʼGaro », une création hommage, en collaboration avec d’autres festivals. Vingt-huit nationalités seront présentes avec un focus européen sur la Suisse et Stracho Temelkovski en artiste associé. Pour plus de la moitié des artistes le Théâtre Antique constituera une première. Une programmation ouverte à tous les publics… à découvrir avec gourmandise.

lire plus
Monty Alexander présente « D-Day »

Monty Alexander présente « D-Day »

Swing virtuose et éloquence sensible Le 06 juin 2024, le débarquement de Normandie et Monty Alexander célèbreront leurs 80 ans. Le pianiste dont le prénom Montgomery, est un hommage au fameux général libérateur, présente son nouvel album « D-Day ». Il propose un...

lire plus
« Be My Guest : The Duos Project » par David Linx

« Be My Guest : The Duos Project » par David Linx

15 duos, 15 climats, 15 états d’art… un album

David Linx revient avec « Be My Guest : The Duos Project ». Sur cet album, le chanteur, compositeur et parolier poursuit son exploration de l’art du chant. Il dialogue avec quinze invités talentueux croisés dans le monde au fil des ans. Ces duos inédits dessinent les états d’âme de quinze contrées musicales aux climats fort différents. Une œuvre à découvrir absolument !

Visuel de l'album Be My Guest : The Duos Project de David LinxSorti le 12 novembre 2021, un an après « Skin in the Game », l’album « Be My Guest : The Duos Project » (Cristal Records/L’Autre Distribution) étonne autant qu’il enchante. Sans s’embarrasser de frontières de styles, David Linx transcende tous les genres et révèle l’étendue des facettes de son art vocal. En anglais, en français, en portugais ou en espagnol, il dialogue avec quinze invités prestigieux, instrumentistes ou chanteurs : Trevor Baldwin, Gustavo Beytelmann, Ran Blake, Theo Bleckmann, Eric-Maria Couturier, Hamilton De Holanda, Marc Ducret, Tigran Hamasyan, Peter Hertmans, Nguyên Lê, Magic Malik, Bart Quartier, Or Solomon, Rani Weatherby et Diederik Wissels.

« Be My Guest : The Duos Project »… quinze duos, quinze climats, quinze états d’âme… quinze états d’art. Dans ces tableaux la poésie et la narration se croisent, l’overdubbing multiplie les effets de voix, le parlé-chanté flirte avec le scat. Les quinze duos restituent des paysages musicaux dont les frontières débordent celles du jazz… à moins qu’elles ne contribuent à mieux cerner cet art qui vit de rencontres et sublime la diversité en l’unifiant.

De 1990 à 2021

Depuis la fin des années 80, David Linx a imposé son chant qui fait aujourd’hui référence dans le monde du jazz vocal où il collectionne les récompenses : Chevalier des Arts et des Lettres (2005), Grand Prix du disque de l’Académie Charles-Cros pour le meilleur album Jazz de l’année avec « One Heart, Three Voices » (2005), Prix Bobby Jaspar du Musicien Européen de l’Académie du jazz (2005), Grand Prix de l’Académie du Jazz pour le projet dirigé par Laurent Cugny, « La Tectonique des Nuages » (2010), Victoire de Jazz au titre de l’artiste vocal de production française partagée avec Maria João (2011), Lauréat 2014 des Octaves de la musique catégorie Jazz avec Diederick Wissels, Octave d’honneur en Belgique pour l’ensemble de sa carrière (2017), Edison Jazz/World Awards (2017) pour l’album « Brel » avec le Brussels Jazz Orchestra, Victoire du jazz du meilleur artiste vocal (2019), Prix du Jazz vocal décerné par l’Académie du jazz (2021).

Originaire de Belgique, David Linx est aujourd’hui installé à Paris. Il parcourt le monde entier pour chanter et enseigner le jazz vocal, lors de master classe, ainsi qu’au conservatoire de Bruxelles et d’Amsterdam où il est professeur de chant. Tout au long de sa carrière, il n’a cessé de diversifier rencontres et projets et d’enregistrer de nombreux albums en tant que leader ou co-leader. En effet, en une trentaine d’année il a enregistré plus d’une vingtaine d’albums en leader ou co-leader et tout autant de participations sur les albums d’autres artistes.

C’est donc un long chemin musical qui a mené David Linx de ses débuts discographiques enregistrés sur l’album « A Lover’s Question » (1987) où il s’exprime aux côtés James Baldwin et Pierre Van Dormael (lequel album fut réédité chez label Bleu en 2000), puis de « Where Rivers Join » (1990) jusqu’à son dernier opus, « Be My Guest : The Duos Project » sorti le 12 novembre 2021. Après les superbes « Upclose » (1996) et « This time » (2003) gravés avec Diederick Wissels, le duo Linx-Wissels a croisé les notes avec de nombreux artistes et enregistré différents projets. « Heartland » (2001) avec Paolo Fresu, « One Heart, Three Voices » (2005) avec les chanteuses Fay Claassen et Maria Pia de Vito. « Changing Faces » (2007) marque la première collaboration du chanteur avec le « Brussels Jazz Orchestra ». 2010 voit la sortie de « Follow The Song Lines » qui réunit autour de David Linx, Diederik Wissels, Maria Joao, Mario Laginha et un orchestre symphonique. La même année il enregistre « La Tectonique des nuages », l’opéra-jazz composé par Laurent Cugny et créé au festival « Jazz à Vienne ».

Après « Rock my Boat » (2011) enregistré avec entre autres Rhoda Scott et André Ceccarelli, il sort « Winds Of Change » (2013) qui témoigne de la poursuite de l’association artistique du duo David Linx-Diederik Wissels. Sur « À NOUsGARO » (2013), David Linx rend hommage au chanteur toulousain avec André Ceccarelli, Diego Imbert et Pierre-Alain Goualch et poursuit sa collaboration avec le trio sur « 7000 Miles » (2018). En 2016, le chanteur retrouve le Brussels Jazz Orchestra sur l’album « Brel » qui rend hommage avec brio au chanteur dont il porte le nom.

Avant le sensible et énergique « Skin In The Game » (2020) enregistré avec Grégory Privat (piano), Chris Jennings (contrebasse), Arnaud Dolmen (batterie) et en invités, Manu Codjia (guitare) et Marlon Moore (slam), c’est dans la formule intimiste du duo que David Linx a enregistré « The Wordsmith » (2019) avec le bassiste (d’Aka Moon) Michel Hatzigeorgiou. En 2021, David Linx revient à la formule du duo avec « Be My Guest : The Duos Project », un album de quinze duos que David Linx a gravé avec quinze artistes différents rencontrés au cours de ses aventures musicales autour du monde.

« Be My Guest : The Duos Project »

« Ce projet est venu à moi très naturellement tel un inventaire qui se réclame, un peu comme si je retournais à l’école. Il est un hommage à la transmission, à l’esprit de curiosité indissociable et indispensable à cet apprentissage par soi-même. Ces duos sont une façon de continuer à évoluer encore et toujours et me rappellent ma jeunesse lorsque je me ruais sur tout ce que je ne connaissais pas, avec une curiosité qui est toujours intacte. » David Linx

David-Linx©Guillaume Saix

C’est en grande partie en raison de sa technique de chant unique que David Linx a pu s’adapter et personnaliser ses interventions à chacun des artistes avec lesquels il a gravé ses duos sur « Be My Guest : The Duos Project » (Cristal Recrods/L’Autre Distribution). Il y a ausi fort à parier que ce challenge d’enregistrer quinze duos avec quinze musiciens différents soit en lien avec la curiosité et le questionnement perpétuels qui habitent cet artiste soucieux de rester lui-même tout en étant à l’écoute du monde qui l’entoure.

Sur cet album, David Linx diversifie son expression artistique dans des paysages musicaux variés. Au-delà de la virtuosité et de la dextérité technique qui sont les siennes, il utilise les trois octaves de sa voix et son sens incomparable du rythme pour explorer tous les possibles. Véritable festival de duos, l’album est une réussite absolue et devrait dévoiler à ceux qui l’ignoreraient (mais cela est-il encore possible ?) le talent incontestable de cet artiste.

Quinze duos… un album

Chaque titre constitue une surprise bienheureuse. David Linx n’en finit pas de surprendre et d’enchanter les oreilles, en anglais, en brésilien, en français, en espagnol… avec des vocalistes, des guitaristes, des pianistes et d’autres instrumentistes.

C’est avec Letter to Trevor qu’ouvre l’album. Accompagné par le piano que tient David Linx, Trevor Baldwin lit la lettre que son oncle, James Baldwin, lui a adressée. Après avoir offert un écrin de délicatesse à la voix narrative, celle du leader s’élève et donne à la fin du morceau une esthétique gospel gorgée d’espérance. Plus loin, dans une parfaite osmose, le chanteur Theo Bleckmann et David Linx installent sur Waves, une composition de Bleckmann, un climat musical « baroque » et « éthéré » interprété dans un style de contrepoint qui n’est pas sans rappeler les chants des partitions baroques. A la fin du morceau, on se promène sur un bord d’océan où les voix des deux chanteurs évoquent les vagues qui s’échouent sur le rivage. La chanteuse Rani Weatherby et son ukulélé rejoignent plus tard le leader sur Tonight You Belong to Me qui baigne l’oreille dans une atmosphère un rien country.

S’il invite trois vocalistes, David Linx convie aussi trois guitaristes. Sur My Bee, règne un équilibre exquis entre la sonorité immatérielle et planante de la guitare de Nguyên Lê et la profondeur de la voix du chanteur. Quelques titres plus loin, David Linx invite le guitariste belge Peter Hertmans. Ensemble ils instaurent une plénitude musicale absolue sur l’élégante I Think It’s Going to Rain Today. On est saisi autant par le lyrisme de la voix. Sur le titre suivant de l’album, c’est le guitariste français Marc Ducret qui se joint à David Linx. Chanté en français sur les distorsions et variations de la guitare, le poème de Henri Michaux prend les allures d’un voyage imaginaire halluciné. Les deux musiciens parviennent tout à fait à restituer l’univers mystérieux et inquiétant du texte.

Cinq pianistes rejoignent le chanteur. Sur Hunter, les motifs réitératifs du piano de Or Solomon propulsent la voix gorgée d’énergie du chanteur dans une course où il est ensuite rejoint par les spoken words du pianiste. Le morceau impressionne par sa puissance. Avec le pianiste arménien Tigran Hamasyan, David Linx offre une version originale du fameux thème de Monk, Round Midnight. Le scat du chanteur et la voix du pianiste se croisent puis le leader chante le thème sur un tempo étiré. Ce titre permet d’apprécier la sensibilité à fleur de peau du  dont le chant raffiné navigue en étroite connivence avec les lignes sculptées par le piano. Ce sont mille facettes de jazz à fleur de peau qu’offre cette reprise. Sur The Bystander Effect, le chanteur retrouve Diederik Wissels qui délaisse le piano pour les claviers. Les effets électroniques multiplient la voix qui tourne en boucle. Bien loin de l’esthétique de leurs précédentes collaborations, ce morceau captive par son climat tendu et insécurisant. Sur Vanguard, c’est le pianiste Ran Blake que retrouve David Linx. La voix explore l’étendue de sa tessiture et joue avec le piano dont les notes résonnent comme suspendues au-dessus du temps. Un superbe moment musical irradié d’un mystère profond. Accompagné magistralement par le pianiste argentin, maître du tango, Gustavo Beytelman, David Linx combine technique et lyrisme sur la ballade Como la Cigarra dont les deux interprètes donnent une version élégiaque.

Sur Pagina De Dor, le chanteur invite un maître du choro et du bandolim, Hamilton De Holanda. Le musicien brésilien joue ici du cavaquinho et le chant mélancolique de David Linx résonne avec les pleurs des cordes de l’instrument. Dès les premières mesures de Close to You, la flûte de Magic Malik instaure un climat étrange d’où émerge la voix du chanteur. Une version singulière à mille lieux des climats sirupeux et sentimentalistes souvent projetés sur de morceau de Burt Bacharach et Hal David. Plus loin, David Linx convie le violoncelliste Eric-Maria Couturier (soliste à l’Ensemble Intercontemporain). Il en résulte une musique chambriste chargée de frissons que la voix habite avec une élégance inouïe. Au-dessus des arabesques du vibraphone de Bart Quartier, le chant de David Linx se déploie en toute liberté sur le titre By The Seine. Il atteint un sommet de souplesse et d’aisance.

Au fil des quinze duos de « Be My Guest : The Duos Project », David Linx donne à écouter toute l’étendue de son art vocal. Ces QUINZE duos reflétent autant d’esthétiques musicales. Cette diversité restitue la multiplicité des styles auxquels David Linx s’est confronté et transmet la perception qu’il a du monde dans lequel il évolue. Mis bout à bout, ces duos opèrent une synthèse de l’ensemble de sa carrière. C’est bien là que réside la force de l’artiste, unifier différences expériences pour qu’elles deviennent UN projet cohérent, conforme à sa vision du monde.

Rendez-vous à Paris, le vendredi 19 novembre 2021 à 21h30 au Sunside pour la présentation du projet « Be My Guest : The Duos Project » avec David Linx (voix) en duo avec Gregory Privat (piano).

« Mères Océans » de Christophe Panzani

« Mères Océans » de Christophe Panzani

Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.

lire plus
Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Pour sa 43ème édition, du 27 juin au 12 juillet 2024 avec une soirée supplémentaire le 16 juillet, le festival, Jazz à Vienne propose 16 jours de concerts. Le célèbre les 20 ans de la disparition de Claude Nougaro, avec « NewʼGaro », une création hommage, en collaboration avec d’autres festivals. Vingt-huit nationalités seront présentes avec un focus européen sur la Suisse et Stracho Temelkovski en artiste associé. Pour plus de la moitié des artistes le Théâtre Antique constituera une première. Une programmation ouverte à tous les publics… à découvrir avec gourmandise.

lire plus
Monty Alexander présente « D-Day »

Monty Alexander présente « D-Day »

Swing virtuose et éloquence sensible Le 06 juin 2024, le débarquement de Normandie et Monty Alexander célèbreront leurs 80 ans. Le pianiste dont le prénom Montgomery, est un hommage au fameux général libérateur, présente son nouvel album « D-Day ». Il propose un...

lire plus
Simone Prattico présente « Oriundo »

Simone Prattico présente « Oriundo »

Entre dynamisme et romantisme

Au fil des huit pistes de l’album « Oriundo », le batteur italien Simone Prattico pratique un art qui navigue entre dynamisme et romantisme. Métissage réussi entre sa culture méditerranéenne et la musique afro-américaine, son jazz moderne cultive tout à la fois intensité, souplesse et élégance. Une musique qui génère de tendres émotions.

Visuel de l'album Oriundo de Simone PratticoAprès « Brooklyn Sessions » sorti en 2016, le batteur et percussionniste italien Simone Prattico présente son album « Oriundo » (Zamora Productions/L’autre Distribution) sorti le 22 octobre 2021 (digital) et le 12 novembre 2021 (physique).

Les visuels de la pochette s’inspirent de la peinture d’Elvira de Luca, mère de Simone Prattico, chorégraphe, scénographe, costumière et peintre italienne qui fut une figure de l’avant-garde romaine dans les années 70. Par son titre, « Oriundo », l’album fait référence aux descendants d’immigrants, à ceux qui vivent loin de leurs pays mais continuent à porter leur héritage qui témoignent de leurs racines… profil dans lequel s’inscrit tout à fait Simone Prattico.

Musicien au parcours éclectique et aux collaborations prestigieuses, Simone Prattico dispense sur « Oriundo » un jazz contemporain et sans artifice. Dans le respect de la tradition, il prodigue une musique à la fois sensible et dynamique où se combinent les rythmes complexes et délicats de sa batterie.

Simone Prattico

Né à Rome en 1970, Simone Prattico a commencé à jouer de la batterie à l’âge de quatre ans, bercé par la musique napolitaine de sa mère, par le groove des artistes de la Motown qui tournent en boucle dans la chambre du grand frère et par quelques grands maîtres du jazz qu’écoute son père (Art Blakey, Max Roach, Weather Report). Il se met à la batterie jazz à l’âge de quatre ans et prend des leçons avec Roberto Spizzichino, celui qui va devenir le fabricant mondialement réputé de cymbales, vénéré dans le cercle des batteurs jazz.

C’est à Paris, dans les années 1990 que Simone Prattico étudie les percussions avec les maîtres Guy Lefevre et Emmanuel Bourseault. Il obtient le « Certificat d’Aptitude au Professorat » (Licence d’enseignement) de l’École Supérieur de Batterie d’Emmanuel Bourseault en 1992. Déjà un musicien de scène et artiste reconnu, il poursuivit ses études à Nice, en 1997, avec Jean-Paul Ceccarelli au Conservatoire National de Musique.

Très sollicité, le jeune batteur s’adapte à une multitude de langages rythmiques et musicaux en participant à de nombreux projets pop, rock, funk, soul, musique brésilienne et jazz. C’est ainsi qu’il collabore avec de nombreux artistes parmi lesquels entre autres l’Orchestre de Chambre de Paris, Hindi Zahra et Jasser Haj Youssef. Il apparaît dans plus de 30 albums, comme ceux de Daniele Silvestri, Stefano Sabatini, Andrea Beneventano, Dario Deidda, Piers Faccini, Ibrahim Maalouf, Pierre Boussaquet et Cliff Korman et il joue sur les principales scènes internationales (Tokyo jazz Fest., Montreal jazz Fest., Philharmonie de Paris, Billboard live, Olympia, Womad …).

En 2005, Simone Prattico déménage à Paris et forme un trio avec Ricardo Feijao (basse) et Laurent de Oliveira (piano). Durant cette période il est à l’affiche de nombreux festivals de musique français et italiens. En 2011, à New York, le batteur forme un nouveau trio avec la contrebassiste Brandi Disterheft et le pianiste Klaus Mueller avec lesquels il enregistre l’album « Brooklyn Sessions » sorti en 2016. Un jazz aux rythmiques intenses et aux mélodies sophistiquées.

« Oriundo », les musiciens

Sur « Oriundo », Simone Prattico retrouve Klaus Mueller, le pianiste déjà présent à ses côtés sur « Brooklyn Sessions », un musicien qui fait partie intégrante de la scène new-yorkaise du jazz et de la musique brésilienne.

Hormis sur les deux titres où il joue solo (Village Debate & That’s it), Simone Prattico a confié la partition de basse à deux musiciens. Essiet Okon Essiet intervient sur quatre titres et Edward Perez sur deux morceaux (Push and Pull & Helene). Exposé très jeune à de nombreuses cultures, le premier dirige son propre groupe « IBO » (nom d’une tribu nigériane, du jazz nigérian qui mêle harmonies jazz et rythmes d’Afrique de l’Ouest. Le second a commencé sa carrière comme bassiste de jazz mais s’est orienté ensuite vers le latin-jazz et les styles traditionnels d’Amérique du Sud (Pérou, Colombie, Brésil, …) et codirige avec le saxophoniste Michael Thomas, le « Terraza Big Band », un groupe de jazz qui réunit dix-huit des meilleurs jeunes musiciens de la scène new-yorkaise).

Sur Bay Ridge et sur Push and Pull, le groupe est augmenté d’une section de cordes composée de Gregor Hubner (violon), Carrie Frey (alto) et Rubin Khodeli (violoncelle).

« Oriundo », l’album

Des Quartieri Spagnoli (les quartiers espagnols de Naples ou de Manhattan) à Tanger, en passant par Bay Risge (un quartier de Brooklyn), « Oriundo » propose un voyage international. Si énergie et dynamisme font partie du casting, élégance et poésie s’invitent aussi sur cet album.

Toutes les compositions de l’album sont signées de Simone Prattico et Klaus Mueller, hormis le titre Promise Me You’ll Remember crédité à Carmine Coppola.

Dès le morceau d’ouverture, Quartieri Spagnoli, on perçoit combien la musique résulte d’une savante et subtile alchimie entre la culture méditerranéenne du leader et l’empreinte de la musique afro-américaine. Après l’exposition par le piano de la mélodie, tantôt bondissante tantôt calme, le solo au toucher mordant et inspiré du pianiste évoque quelque peu le style du regretté Corea. Le batteur offre ensuite une improvisation gorgée d’un groove punchy. Après ce morceau aux teintes afro-funk, se profile Bay Ridge. Exposé par le pianiste qui effleure son clavier et le violoncelle joué en contrepoint, le thème rend hommage au quartier de Brooklyn. Les balais du batteur ponctuent avec délicatesse le propos musical de cette ballade romantique en diable.

Après un solo introductif de la batterie, c’est un riff énergique de la contrebasse qui propulse Push and Pull. Avec les cordes pour écrins, le piano reprend inlassablement le riff lancinant puis le climat change et se fait bluesy. Porté par la batterie pulsatile et la ligne de basse inspirée, le piano impétueux prend la parole puis le riff revient comme une obsession et pour finir… tout s’arrête net. C’est aux mailloches que le batteur entame Helene, une ballade délicate toute en suspension. Notes ciselées du piano, harmonies pleines de grâce, improvisation lyrique de la contrebasse… une douce rêverie.

Exit le piano sur Tanger, bienvenue au Fender Rhodes. La rythmique complexe fait de ce morceau enlevé un moment essentiel de l’album. Toute en légèreté, l’improvisation du Fender participe au climat aérien du morceau. Le solo incisif et énergique du batteur impressionne par sa souplesse et sa complexité.

Sur Village Debate, seul sur sa batterie, le leader propose une improvisation riche en couleurs et en figures rythmiques. Un moment plein de vie qui immerge l’oreille dans une atmosphère enivrante et fait naître des images de danses africaines et de réunions animées mais tout se termine dans le calme. Après un tel concentré d’énergie, Promise Me You’ll Remember tombe à pic. Piano, contrebasse et balais distillent une superbe ballade dont chaque note frémit d’élégance et de sensibilité. L’art de la romance propulsé au firmament !

L’album se termine par That’s It, un solo de percussions/batterie qui propose un voyage rythmique aux dimensions quasi initiatiques. Telle une incantation pacifique, la batucada fait naître un climat ensorcelant et évoque une procession paisible et enjouée.

« Mères Océans » de Christophe Panzani

« Mères Océans » de Christophe Panzani

Christophe Panzani présente son nouveau projet, « Mères Océans ». Le saxophoniste présente une musique intime où alternent douceur et puissance, acoustique et électronique. Les émotions subtiles sont portées par des mélodies de rêve. Un poème musical intimé dédié à sa mère disparue.

lire plus
Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Jazz à Vienne 2024 – La programmation

Pour sa 43ème édition, du 27 juin au 12 juillet 2024 avec une soirée supplémentaire le 16 juillet, le festival, Jazz à Vienne propose 16 jours de concerts. Le célèbre les 20 ans de la disparition de Claude Nougaro, avec « NewʼGaro », une création hommage, en collaboration avec d’autres festivals. Vingt-huit nationalités seront présentes avec un focus européen sur la Suisse et Stracho Temelkovski en artiste associé. Pour plus de la moitié des artistes le Théâtre Antique constituera une première. Une programmation ouverte à tous les publics… à découvrir avec gourmandise.

lire plus
Monty Alexander présente « D-Day »

Monty Alexander présente « D-Day »

Swing virtuose et éloquence sensible Le 06 juin 2024, le débarquement de Normandie et Monty Alexander célèbreront leurs 80 ans. Le pianiste dont le prénom Montgomery, est un hommage au fameux général libérateur, présente son nouvel album « D-Day ». Il propose un...

lire plus