ERMI’JAZZ et 6 sorties d’albums
En ce début d’automne, l’actualité du label Laborie Jazz attire l’attention. Du 24 au 28 septembre 2018, se profile ERMI’JAZZ avec dix concerts des artistes du label au Studio de l’Ermitage. La sortie de six nouveaux albums précède cet évènement. Bravo au dynamisme de ce label de production indépendant.
Depuis 2006 le label Laborie Jazz figure en bonne place parmi les labels de production indépendants français. En 2017 il s’engage dans la production de concerts pour ses artistes. En 2018, il frappe un grand coup pour mieux accompagner et développer la carrière des artistes qu’il soutient.
En investissant le Studio de l’Ermitage pendant une semaine avec ERMI’JAZZ, Jean-Michel Leygonie (directeur artistique) et son équipe de Laborie Jazz donnent ainsi une plus grande visibilité au travail de neuf des artistes du label. Ainsi sont mises en avant de nouveaux venus comme Cassius Lambert signé en mars 2018 mais aussi des artistes confirmés comme Anne Paceo.
On note avec intérêt la présence de quatre femmes musiciennes et compositrices parmi les neuf artistes programmés durant le festival Laborie : la batteuse Anne Paceo, la chanteuse Leïla Martial, la clarinettiste Elodie Pasquier et la saxophoniste Silvia Ribeiro Ferreira.
ERMI’JAZZ… le Festival Laborie
Le Studio de l’Ermitage accueille le Festival Laborie à Paris du 24 au 28 septembre 2018…
… 5 jours, 9 artistes, 10 concerts.
Lundi 24 septembre 2018
- A 18h, la scène appartient à Anne Paceo et son projet « Circles ». La musique pulsatile, tendre, organique et onirique de ce groupe vaut le déplacement, d’autant plus que dès janvier 2019, Anne Paceo va tourner avec son nouveau projet « Bright Shadows ».
- A 20h30, la clarinettiste Elodie Pasquier présente « Mona ». C’est l’occasion rêvée pour découvrir le Quintet EST « Mona » et l’unité de son qui le caractérise, un Son qui évolue, circule, transpire et exulte.
Mardi 25 septembre 2018
- A 18h, Itamar Borochov présente « Blue Nights ». Le trompettiste, mélodiste accompli revient sur scène avec son nouveau projet. Il propose sa musique, aboutissement de sa recherche du « Divin » dans le sacré comme dans le profane.
- A 20h30, place à Silvia Ribeiro Ferreira. A la tête de son quartet elle présente son projet « Luziades ». Avec ses saxophones, elle explose les timbres et les formes.
Mercredi 26 septembre 2018
- A 18h & 20h30, le pianiste Lorenzo Naccarato est de retour avec son trio et son nouveau projet « Nova Rupta ». Il offre une musique en mouvement qui séduit et dépayse.
Jeudi 27 septembre 2018
- A 18h, la soirée ouvre avec la vocaliste Leïla Martial qui présente « Baabel » en trio. C’est le moment où jamais de prendre la mesure de l’évolution de ce projet créatif. De belles émotions en perspective.
- A 20h30, c’est le guitariste Benjamin Bobenrieth qui prend le relai sur scène avec son projet « Travels ». A la tête de son quartet il porte haut le legs des maîtres de la guitare manouche qui l’ont inspiré.
Vendredi 28 Septembre 2018
- A 18h, le groupe Festen présente le tout nouveau « Inside Stanley Kubrick ». L’énergique quartet dévoile au public l’univers énigmatique et tourmenté de sa nouvelle musique.
- A 20h30, le jeune bassiste et compositeur suédois Cassius Lambert termine la soirée. Il présente son projet « Symmetri » avec son septet aux résonances contemporaines qui marie jazz, funk, rock, hip-hop et musique minimaliste.
Avec cette toute récente recrue du label se termine le Festival Laborie dont on espère qu’il sera suivi d’une deuxième édition en 2019.
Six sorties d’albums
En amont de l’ERMI’JAZZ, le label Laborie Jazz annonce pour le 21 septembre 2018 six nouvelles sorties d’albums.
A cette occasion, il propose de découvrir les projets de trois nouveaux artistes : la saxophoniste Silvia Ribeiro Ferreira avec « Luziades », le guitariste Benjamin Bobenrieth avec « Travels » et le bassiste Cassius Lambert avec « Symmetri ».
Trois autres musiciens reviennent avec de nouveaux projets. Le groupe Festen avec « Inside Stanley Kubrick », le pianiste Lorenzo Naccarato avec « Nova Rupta » et le trompettiste Itamar Borochov avec « Blue Nights ».
Ci-dessous les échos de « Blue Nights » et « Nova Rupta » écoutés en amont de leur sortie le 21 septembre 2018.
« Blue Nights »
Après « Boomerang » paru en 2006, le trompettiste et compositeur Itamar Borochov est de retour avec de nouvelles et superbes mélodies sur « Blue Nights » (Laborie Jazz/Socadisc/Idol) le leader est entouré du pianiste Rob Clearfield, du bassiste et oudiste Avri Borochov et du batteur Jay Sawyer.
On a aimé Right now, la composition lumineuse du trompettiste dont la sonorité voilée évoque un climat de recueillement voire de prière. Sur Blue Nights, l’atmosphère se fait hypnotisante avec un motif itératif joué de manière fusionnelle par le piano et la trompette. La tension monte encore avec l’intervention du oud et d’une rythmique ancrée dans la tradition juive séculaire.
On vibre sur Motherlands où intervient Innov Gnawa. La mélopée chantée par Maalem Hassan Ben Jaafer soutenu par les voix et les qraqers de Samir Langus et Amino stimule l’expression du trompettiste qui fait un clin d’oeil au hard-bop, style où il excelle. Sur Maalem, le groupe adopte une esthétique qui permet au trompettiste de phraser aux marges de la tradition cool.
Daasal évoque quant à lui les atmosphères tendues du hard-bop et les envolées bouillonnantes de la trompette rappellent parfois le style d’un certain Woody Shaw. Garden Dog Sleeps et Broken Vessels mettent en avant le rôle de la section rythmique inspirée et foudroyante qui pousse le trompettiste dans ses retranchements.
Les deux derniers titres sont plus sobres. Revolutionizin’ inspire la sérénité et Kol Haolam Kulo-Take Me To The Bridge suggère une quête divine où se croisent exaltation et recueillement.
Inspirée par la tradition séfarade, la musique de l’album est jouée par des musiciens habités, comme en recherche de Divin, qu’il soit sacré ou profane d’ailleurs.
« Nova Rupta »
Pour son deuxième opus, « Nova Rupta » (Laborie Jazz/Socadisc/Idol), le pianiste et compositeur Lorenzo Naccarato revient en trio avec à ses côtés Adrien Rodriguez à la contrebasse et Benjamin Naud à la batterie. En latin, nova rupta signifie nouvelle éruption ce que certains climats volcaniques de l’album évoquent vraiment. Tout au long des dix plages de « Nova Rupta », le trio propose un voyage musical imaginaire.
La musique évoque le mouvement et s’inscrit dans le concept de musique cinématique qui est basée sur des cellules répétitives et développe des motifs. Le disque propose une alternance savamment dosée de climats oniriques et de silences auxquels succèdent d’orageuses perturbations rythmiques rappelant sur Osmosis et Shapes and Shadows les atmosphères du groupe « Bad Plus ».
Au final , de l’album se dégage une atmosphère qui évoque la nature et engage à une sérénité vigilante.
Le label Laborie Jazz voit grand ! ERMI’JAZZ au Studio de l’Ermitage à Paris du 24 au 28 septembre 2018. Six albums à sortir le 21 septembre 2018. Trois nouvelles signatures… Isabel Sörling, Uriel Herman, François & Louis Moutin. Une nomination aux Victoires du Jazz dans la catégorie « Label de l’année ». A suivre avec attention !
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