Rythmes latins et tempo jazz fusionnent
Sur l’album « Despertando » le batteur et percussionniste Diego Pinera explore ses racines culturelles. Un voyage plein de charme au cœur d’un univers raffiné qui serpente entre rythmiques latines et tempo jazz.
Après son dernier opus jazz « My Picture » enregistré en trio avec Mark Turner et Ben Street et sorti en 2016, Diego Pinera célèbre sur « Despertando » (ACT/Pias) son héritage culturel passé au filtre des influences qui l’ont marqué. Un jazz acoustique fortement influencé par les musiques latino-américaines.
Dix-sept ans après avoir quitté de son pays natal, l’Uruguay, Diego Pinera revient à ses origines. Né à Montevideo, le batteur s’est installé à Berlin en 2003 après avoir étudié au Berklee College of Music à Boston puis à la Havane et à Leipzig. Son approche musicale fait de lui un batteur au style très ouvert qui utilise autant les percussions que la batterie. Sur « Despertando » on l’entend aussi au steel-drum qui apporte des couleurs tropicales à Once Pasos et Despertando.
Sur « Despertando », Diego PInera s’est entouré de quatre talentueux musiciens dont les interventions définissent un climat harmonique, mélodique et rythmique souple et raffiné. Le pianiste et accordéoniste Tino Derado, le contrebassiste Omar Rodriguez Calvo, le flutiste Daniel Manrique-Smith et le trompettiste Julian Wasserfuhr.
Le choix du répertoire de l’album appartient en propre au leader. On retrouve des références culturelles à l’Argentine avec une interprétation très personnelle de Last Tango in Paris de Gato Barbieri et à Cuba avec une version très lyrique de La comparsa d’Ernesto Lecuona. Il paie son tribut au jazz en reprenant à sa manière les deux standards que sont Caravan de Duke Ellington et St.Thomas de Sonny Rollins.
Composé en hommage à son professeur Osvaldo Fattoruso, Osvaldo por Nueve ouvre l’album. Diego Pinera reprend Yakarito Terere une composition de son père Ramon PInera dont les arrangements très riches laissent toute latitude au piano et aux flûtes. La version de la berceuse Duerme Negrito est empreinte d’une nostalgie très douce qui renouvelle cette chanson si souvent jouée.
Sur « Despertando » Diego PInera s’affranchit de toute norme et fusionne avec subtilité et élasticité les pulsations du jazz et celles des rythmes latins. Candombe, murga et milonga s’assouplissent, jazz et rythmes cubains ondulent avec une élégance raffinée.
« Martial Solal : une vie à l’improviste » par Vincent Sorel
Le 10 octobre 2024, Vincent Sorel publie « Martial Solal : une vie à l’improviste », un roman graphique dédié à Martial Solal. Publié aux Editions du Layeur, ce superbe ouvrage rend hommage au célèbre pianiste décédé le 11 décembre 2024.
Le pianiste, compositeur et arrangeur Martial Solal est mort
Le 11 décembre 2024, le pianiste, compositeur, arrangeur et chef d’orchestre Martial Solal est mort à l’âge de 97 ans. Le monde de la musique est en deuil et pleure la disparition de ce prodigieux artiste considéré comme un maître de l’improvisation. Son empreinte demeure à jamais inscrite dans l’univers du jazz français et international.
« Looking Back », le swing enchanteur de Scott Hamilton
Le saxophoniste ténor américain Scott Hamilton célèbre ses 70 ans avec « Looking Back ». Sa sonorité patinée semble venue d’un autre temps, celui des big-bands des années 30 à l’époque où est né le « jazz swing ». Ancré dans la plus pure tradition de ce style, Scott Hamilton swingue avec aisance et élégance. Un enchantement dont on ne se lasse pas.