Paul Lay un pianiste incontournable
Le 17 février 2017, est sorti un coffret de deux albums de Paul Lay, « The Party » et « Alcazar Memories », enregistrés en mai et juin 2016. Fin mélodiste, le pianiste innove et renouvelle le discours musical dans l’univers du jazz et même au-delà.
Ainsi, 2017 marque une nouvelle étape dans la relation fidèle de Paul Lay à sa maison de disques Laborie Jazz. L’album « The Party » présente Paul Lay en trio avec le contrebassiste Clemens van der Feen et le batteur Dré Pallemaerts, C’est aussi un trio que propose l’opus « Alcazar Memories » où Paul Lay se produit avec la chanteuse Isabel Sörling et le contrebassiste Simon Tallieu.
Après deux premiers albums « Unveiling » (2010) enregistré en trio avec Simon Tailleur (contrebasse) et Elie Duris (batterie) puis « Mikado » (2014) gravé en quartet avec Dré Pallemaerts (batterie), Clemens Van De Feen (contrebasse) et le saxophoniste et clarinettiste Antonin-Tri Hoang, Paul Lay confirme largement sa place dans l’univers des pianistes qui comptent dans le jazz et poursuit une relation fidèle avec son label Laborie Jazz,
« The Party » & « Alcazar Memories ». Deux albums, deux trios, deux concepts différents mais sur les deux albums demeure un invariable. Le talent de Paul Lay à renouveler son inspiration dans l’écriture et l’interprétation, à fédérer l’énergie de ses partenaires et à générer le rêve et l’émotion chez les auditeurs. Le pianiste développe une expression très personnelle d’où est absente toute reproduction. Virtuose, il prend de la distance avec la technique pour développer une identité singulière mobilisée au service de la création.
Originaire du Sud-Ouest, le pianiste et compositeur Paul Lay a suivi des études au Conservatoire de Toulouse, puis au CNSM de Paris, département Jazz et Musiques Improvisées avec Hervé Sellin, François Théberge, Glenn Ferris et Dre Pallemaerts. Paul Lay se perfectionne auprès de Riccardo Del Fra et de Dré Pallemaerts dont il suit les cours de section rythmique.
Très vite son cursus et son talent laissent entrevoir une carrière prometteuse. Le 30 juin 2008 il remporte Le 1er prix Soliste du Concours de Jazz de la Défense au sein de son groupe « Into the Lines Trio ». En 2014 il reçoit le Grand Prix du disque de Jazz de l’Académie Charles Cros, pour son album « Mikado ». En 2016, l’Académie du jazz décerne au pianiste le Prix « Django Reinhardt » qui distingue le meilleur artiste de jazz français de l’année 2015. Il est aussi élu Révélation Française par le Critic Poll 2015 (Jazz Magazine).
Aujourd’hui Paul Lay mène de front plusieurs projets et poursuit une carrière internationale. En récital solo, en leader de différentes formations, le trio avec Dré Pallemaerts et Clemens Van Der Feen, le quartet avec Antonin-Tri Hoang, ou le trio « Alcazar Memories » aux côtés d’Isabel Sörling et Simon Tailleu. Il se produit aussi en sideman dans les formations de Géraldine Laurent Quartet, Eric Le Lann Quartet, Riccardo Del Fra Quintet, dans Ping Machine (le groupe de Frédéric Maurin où il a succédé à Benjamin Moussay), Shauli Einav Quintet et aussi l’ensemble AUM (Arts Unis vers la Musique) de Julien Pontvianne.
On se rappelle avec émotion la résidence de Paul Lay à L’Amphi Jazz de l’Opéra de Lyon et les concerts des 27 et 28 mai 2016. Le trio, Paul Lay, Dré Pallemaerts et Clemens Van Der Feen a offert deux prestations splendides et raffinées qui ont fait l’unanimité. Sans compter ce qui ne gâte rien, l’aptitude naturelle du pianiste à communiquer en toute simplicité.
Pour l’album « The Party », Paul Lay élabore un nouveau répertoire avec le batteur Dré Pallemaerts et le contrebassiste Clemens Van Der Feen. Comme une illustration sonore de scènes cinématographiques qui se déroulent lors d’une fête. Chaque morceau caractérise un personnage, une situation, ou encore un échange de regards, une danse, et bien d’autres mouvements. Une fête mystérieuse aux frontières du réel où l’on observe à masque caché et où se confrontent les egos.
Entre fantasme et réalité les situations évoluent au fil des morceaux et restituent les ambiances fluctuantes de ces moments de rassemblement. Il suffit de fermer les yeux pour que, à partir de l’écriture de Paul Lay et du jeu des musiciens, la musique projette les scènes du film sur l’imaginaire de l’auditeur.
« The Party ». Onze titres. Du début de la fête au coup de foudre final. Les dits et les non-dits, les espoirs, les désirs et les craintes, les hésitations, les tentatives et les reculs, le réel et les projections. L’on s’y croirait presque. L’arrivée d’un air dégagé et assuré, les approches esquissées, les regards qui se croisent, les rapprochements discrets et l’effervescence qui précède les douces confidences. Hormis I fall in love too easily, la splendide ballade si chère à Chet Baker, Paul Lay a composé les dix autres titres de l’album « The Party » .
« The Party ». Héritier de la lignée des pianistes de jazz, Paul Lay est doué d’une grande imagination harmonique. Il soigne la dimension mélodique des pièces et propose des instants magiques. Fin mélodiste, il innove tout en restant ancré dans la tradition. Entre souplesse et légèreté, entre délicatesse et vivacité mais sans violence aucune, les trois musiciens créent des ambiances élégantes aux contrastes surprenants.
L’album « Alcazar Memories » fait suite à une rencontre avec Isabel Sörling et au travail qui s’est poursuivi entre le pianiste, la chanteuse et le contrebassiste Simon Tailleu et a donné lieu en 2013 à la création « Alcazar Memories », en hommage au Music-Hall marseillais, au Théâtre de la Criée quand Marseille était « Capitale Européenne de la Culture ».
Quelques années après, l’album « Alcazar Memories » honore les racines de la chanson populaire provençale et suédoise. Il présente un répertoire plus élargi composé de chansons populaires, de compositions originales, d’improvisations, de relectures de standards, de poèmes mis en musique.
« Alcazar Memories » résulte d’une expérimentation sonore spécifique entre un piano, une voix et une contrebasse. La musique met en évidence la complicité du pianiste Paul Lay avec la chanteuse Isabelle Sörling et le contrebassiste Simon Tailleu. La chanteuse s’exprime en suédois, en anglais et en français. Selon les accentuations et la musicalité de la langue les chansons se teintent de couleurs différentes.
Dans cet album, le rôle du texte est central voire prédominant. Il évoque l’amour et la relation de l’homme avec la nature. Les textes sont principalement écrits par Isabel Sörling et les musiques par Paul Lay à l’exception de Bereden väg för Herran (air populaire, paroles Frans Michael Franzen), Adieu Venise provençale (musique Vincent Scotto, texte René Sarvil), Amour et printemps (musique Emil Walteufel, texte Roberto Alagna ) et The Man I love (George & Ira Gershwin).
« Alcazar Memories ». Onze titres où la musicalité ne se dément pas. Entre délicatesse et mélancolie, les mélodies tissent un climat éthéré. Soutenue par un piano et une contrebasse complices, la voix dessine des nuages au-dessus de la musique. Le piano apporte une touche de blues au ciel d’où se dégage une fraîcheur nordique.
Paul Lay inscrit son identité dans une culture musicale élargie, du classique au jazz, sans oublier les cultures du monde. Son style bannit tout étalage. Il soigne les contrastes et évolue avec autant d’aisance dans les ballades intimes et légères que sur les rythmes rapides où il débride son énergie. S’il articule ses phrases avec finesse et élégance, sa maîtrise du clavier et sa maturité lui permettent de se libérer des contraintes techniques pour mieux se consacrer à la dimension sensible de son art.
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