Le pianiste et compositeur de jazz, Horace Parlan est mort

Le pianiste et compositeur de jazz, Horace Parlan est mort

Un au-revoir ému à un géant du piano

Né le 19 janvier 1931 à Pittsburgh en Pennsylvanie, le pianiste et compositeur de jazz Horace Parlan est mort le 23 février au Danemark à l’âge de 86 ans. Authentique légende du jazz, il a participé au mouvement hard-bop et a collaboré avec les plus grands, Charlie Mingus, Dexter Gordon et Archie Shepp.

Atteint de la poliomyélite au niveau de la main droite à l’âge de cinq ans, il entreprend sa rééducation par une pratique intensive du  piano et récupère l’usage de trois doigts. Comme le guitariste Django Reinhardt, Horace Parlan surmonte son handicap en se forgeant un style très personnel par l’utilisation de nombreux renversements d’arpèges et le développement d’un jeu puissant et très rythmique de la main gauche.

On est touché par le style très original que le pianiste Horace Parlan a su développer au fil des années. Un style ancré dans les racines de la musique afro-américaine (blues, gospel, soul) qui lui a permis de très bien s’adapter au développement du hard bop dans les années 50/60 et de continuer à évoluer par la suite.

De 1951 à 1957 il côtoie entre autres musiciens le saxophoniste Sonny Stitt puis joue dans le Workshop de Charlie Mingus de 1957 à 1959 avec qui il enregistre  « Blues and Roots » et « Mingus Ah-Um » en 1959. On le retrouve ensuite aux côtés de Lou Donaldson puis en 1961 dans le quintet d’Eddie « Lockjaw » Davis & Johnny Griffin. En 1963 il joue avec Roland Kirk puis avec de nombreux saxophonistes ténors dont Zoot Sims et Archie Shepp avec lequel il entreprend une collaboration qui s’est poursuivie dans le temps.

Sous son nom Horace Parlan a enregistré sept albums sous le mythique label Blue Note avec des musiciens prestigieux comme Grant Green (guitare) et les saxophonistes Booker Ervin et Stanley Turrentine. On retient surtout  « Up & Down » et  “Speakin’ My Piece”.

En 1972, il quitte les États-Unis et émigre au Danemark où il s’installe à Copenhague et rejoint Ben Webster et Dexter Gordon. C’est le début d »une seconde carrière. Il a en effet enregistré de nombreux albums sous le label danois SteepleChase et s’est souvent produit au Club Montmartre de la capitale. Il développe aussi beaucoup son activité de compositeur.

En 1977 il enregistre avec Archie Shepp le fameux « Going Home » qui propose un répertoire de spirituals. Par la suite ils enregistrent ensemble « Trouble in Mind » et se produisent souvent en duo ou quartet.

Son dernier enregistrement “My Little Brown Book » date de 2007. Ces dernières années Horace Parlan souffrait des complications de son diabète qui l’a obligé à réduire son activité. Au Danemark, il demeure une figure respectée du jazz. Pour mémoire on renvoie à la chronique du 19 décembre dans laquelle est évoquée la vie d’Horace Parlan et l’hommage que lui a rendu le label Stunt en publiant le 14 novembre « US4 My Scandivinian Blues - A Tribute to Horace Parlan », un album consacré à onze de ses compositions interprétées par Adam Nussbaum (batterie), Tomas Franck (saxophone ténor), Thomas Clausen (piano) et Roger Pedersen (contrebasse), avec la voix de Sinne Eeg sur deux morceaux. Sur un DVD publié dans le même temps, on peut visionner six enregistrements du projet et retrouver la fragile silhouette du pianiste.

On a aussi beaucoup appris et eu grand plaisir à le voir et l’écouter jouer avec le contrebassiste Jimmi Pedersen sur le documentaire réalisé par Don McGlynn.

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