« ¡Caramba! », ça sonne bigrement cubain !
Le Big Band « Bigre ! » annonce la sortie prochaine de « ¡Caramba ! ». Du mambo à la rumba, du boléro à la timba, du son au reggaeton, l’album est une véritable invitation à la danse. Un aller-retour pas comme les autres entre Paris et La Havane.
Le Big Band « Bigre ! » sort un sixième album, « ¡Caramba ! »(Grolektif Productions/L’Autre Distribution) dont la sortie est annoncée pour le 31 mars 2017. Après s’être frotté à l’afrobeat de Lagos et à l’éthio-jazz d’Addis Abbeba, après avoir accordé les mélopées balkaniques aux polyrythmies contemporaines, après avoir enjazzé la dub et le RnB, « Bigre ! » persiste et signe dans ses pérégrinations rythmiques métissées en réunissant aujourd’hui sous une même bannière la riche culture musicale cubaine et le verbe ciselé de la grande chanson française.
Présenter « Bigre ! » c’est plutôt simple. En 2007 son créateur, le trompettiste Félicien Bouchot réunit quelques acolytes du collectif « le Grolektif ». Depuis il en est l’âme, le directeur musical et l’arrangeur. Dix ans après « Bigre ! » a cinq enregistrements à son tableau, « Big Up! » (2008), « Tohu-Bohu » (2010), « Shining Bright Today » avec N »Relax (2010), « Les icebergs aussi… » (2013), « To Bigre or not To Bigre » (2014) et le sixième à venir le 31 mars 2017.
Pour « ¡Caramba ! » le Big Band Bigre ! » réunit 21 musiciens. Une section de saxophones avec Pierre Desassis et Julien Chignier (alto), Romain Cuoq et Thibaut Fontana (ténor) et Fred Gardette (baryton). Une section de trompettes/bugles avec Vincent Labarre, Aurélien Joly, Yacha Berdah, Rémi Gaudillat et Félicien Bouchot. Une section de trombones/conques avec Sébastien Chetail, Loïc Bachevillier, Jean Crozat et Sylvain Thomas. Riad Klaï à la guitare, Jérémy Garcia aux claviers, Nicolas Frache à la basse, Jean Joly à la batterie et aux percussions, Jonathan Volson, Grégory D’addario et Jorge Mario Vargas… sans oublier deux invités de marque, Célia Kameni au chant sur la moitié du répertoire et Kevin Louis qui intervient au chant et au bugle sur un titre.
Avec « ¡Caramba ! », les bougres de « Bigre ! » frappent un grand coup. Le big band conjugue sa propre identité à celle des musiques cubaines. L’orchestre fait preuve d’une souplesse et d’un savoir-faire qui laisse admiratif et déclenche l’enthousiasme, l’envie de bouger et de suivre le tempo. Les arrangements, les rythmes, les sonorités évoquent la brillance des grands orchestres cubains. C’est à tomber raide de plaisir.
En fait, Félicien Bouchot est parti à La Havane. Cette immersion dans l’atmosphère musicale de Cuba résonne dans son esprit avec la musique de son Big Band « Bigre ! ». Un second voyage à Cuba et germe en lui l’idée de remettre au goût du jour le son du big band cubain devenu plutôt rare après l’age d’or des années 50 et l’orchestre de Tito Puente.
De la musique cubaine à la danse, quand les percussionnistes mènent le bal, le pas est vite franchi par les danseurs et danseuses. Ils se frôlent, se déhanchent et la danse devient séduction. Tout s’enchaîne dans l’esprit du leader. Après la séduction… quelquefois survient l’amour et lui vient alors l’idée de conter une histoire d’amour au rythme des musiques cubaines. Pour le chant il pense à Célia Kameni avec qui « Bigre ! » a déjà travaillé sur le disque précédent et il l’invite sur la moitié du répertoire.
Ensemble, ils sélectionnent des textes et se penchent d’abord sur les grandes chansons françaises dont ils retiennent quatre titres très connus. Ils ciblent le titre Mea Culpa (textes de Michel RivGauche/musique Hubert Giraud) chanté par Edith Piaf, La Chanson des Vieux Amants (texte de Jacques Brel/musique de Brel et Gérard Jouannest) et Gueule d’amour de Barbara (texte et musique). Félicien Bouchot réussit le défi de transformer ces musiques et de concevoir des arrangements orchestraux qui transfigurent les rythmes originaux en des musiques latino-cubaines aux rythmes endiablés. Le climat dramatique ou romantique des versions d’origine s’estompe au profit des cuivres dont les couleurs flamboient sur une rythmique étincelante qui groove de belle manière. On écoute avec intérêt la version de la chanson Quelle histoire (paroles de Jeanne Moreau/musique d’Antoine Duhamel) où Célia Kameni mène la revue et fait le show.
Outre ces grands classiques de la chanson française, on peut écouter deux thèmes interprétés en Anglais. Eternalee composé (paroles et musique) et interprété par le chanteur et bugliste Kevin Louis. So Called Love composé (paroles et musique) par Célia Kameni. Sans oublier le dernier titre de l’album qui reprend des motifs de « Miami Beach Rumba » (de J. A. Camacho, I. Fields et A. Gamse) les réveillent et les transforment en un Voyage à Cuba auxquelles des paroles simplistes et la voix légèrement acidulée de la chanteuse apportent une fraîcheur et clin d’oeil d’humour que le big band ne perd jamais.
Les sept morceaux instrumentaux permettent de centrer l’écoute sur la richesse et la complexité des rythmiques et des orchestrations, toutes plus étincelantes les unes que les autres. « ¡Caramba ! », le big band a réussi un véritable tour de force et sonne vraiment cubain en diable. On aime aussi le clin d’oeil de l’orchestre à son passé musical qui ressurgit dans Mambo 1 où la musique de Cuba embrasse celle de l’Ethiopie.
« ¡Caramba ! » résonne des rythmes latins, rumba, charaga, timba, son, bolero, cha cha, bata les plus variés. Le big band Bigre ! en a capté l’essence-même. Avec un soin inouï et dans le plus pur esprit des années 50, les musiciens exécutent des orchestrations aux textures chatoyantes et cuivrées. Les rythmiques complexes assurées avec précision restituent l’éclat des musiques cubaines dont elles respectent les codes. Décidément, « Bigre ! » mérite vraiment son point d’exclamation.
Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »
Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »
Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.
Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988
Le label Storyville Records prévoit la sortie d’un double-album inédit de Michel Petrucciani, « Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 ». Annoncé pour le 15 novembre 2024, cet opus inédit permet d’écouter le pianiste entouré de Gary Peacock et de Roy Haynes. Du jazz intemporel qui allie lyrisme, sensibilité et virtuosité.