Quatre jazzmen italiens jouent leur cinéma en Noir et Blanc
L’album « Cinema Italia » honore ces grands films du cinéma italien où la musique dit ce que les images ne peuvent exprimer. Un disque en « Noir et Blanc » joué par quatre jazzmen italiens inspirés.
Bien sûr, les chefs-d’œuvre que furent « La Dolce Vita », « Huit et Demi », « La Strada », « Il était une fois dans l’Ouest » sont portés par les interprètes et le talent du réalisateur mais leur musique contribue en grande part à leur identité et leur succès. Dans ces films images et son se fondent l’un dans l’autre et imprègnent la mémoire collective.
Pourtant construire un projet sur les musiques du grand cinéma italien n’a rien de très original et constitue même un pari risqué dans la mesure où nombre de musiciens s’y sont déjà essayé. Il a fallu l’inventivité et le talent de quatre musiciens italiens pour transformer le challenge en une réussite qui prend la forme de l’album « Cinema Italia » sorti le 07 octobre chez Via Veneto & Jando Music avec une distribution assurée par Socadisc.
Ce quartet de choc est constitué par le saxophoniste Rosario Giuliani, l’accordéoniste Luciano Biondini, le contrebassiste Enzo Pietropaoli et le batteur-percussionniste Michel Rabbia.
Neuf titres enregistrés. Quatre compositions de Nino Rota qui font ressurgir les images des films de Fellini, « La Strada », « La Dolce Vita » et « Huit et Demi » mais aussi le « Roméo et Juliette » de Zeffirelli. Trois thèmes d’Ennio Morricone. Voilà que défilent les images de « Cinema Paradiso » de Giuseppe Tornatore puis clignotent les titres de deux films légendaires, « Il était une fois en Amérique » et « Il était une fois dans l’Ouest » de Sergio Leone. Deux compositions originales écrites par les deux solistes s’ajoutent aux thèmes inoubliables. Ils ne déparent pas dans l’ensemble des musiques de Rota et Morricone et s’inscrivent tout à fait dans le même esprit, Bianco e Nero de Rosario Giuliani et What is there What is not de Luciano Biondini.
« Cinema Italia », un album sensible et inventif où le jazz résonne en noir et blanc. Le rideau de scène se lève sur une musique tamisée où la mélodie triomphe dans des décors intimistes. Les airs inoubliables de Rota et Morricone sont modernisés.
Le saxophoniste Rosario Giulliani conserve un phrasé fluide et flamboyant mais tempère son expression qui se fait nostalgique et sensible, tant à l’alto qu’au soprano. Il converse avec son alter-ego, l’accordéoniste Luciano Biondini, véritable poète au doigté précis et délicat. Les dialogues des deux compères sont mis en valeur par une section rythmique qui favorise le dialogue des deux mélodistes. Enzo Pietropaoli assure des fondations solides et Michele Rabbia projette un espace sonore unique. Silence et tumulte se succèdent dans le décor que prodigue ce « bruitiste » délicat et artisanal, ce véritable sculpteur de son.
L’écriture de Rota et Morricone est respectée mais tous les thèmes sont « mis en son » et même « mis en scène » par les quatre musiciens complices qui deviennent de véritables créateurs d’ambiances. La Dolce Vita flotte en quasi-apesanteur. Sur 8 e 1/2 les spirales musicales du saxophone et de l’accordéon s’enlacent jusqu’à donner le vertige. Légèreté et drame se côtoient dans l’interprétation de La Strada. Même sans harmonica « C’era Una Volta II West » résonne de nostalgie et d’espérance. Les quatre musiciens excellent à restituer les souvenirs sous-tendus par Deborah’s Theme.
« Cinema Italia ». Un charme infini. Une musicalité inventive et renouvelée. Les images des films défilent. On se souvient, on vibre, on frissonne, on tremble ou on sourit, on tourne et valse avec la fête foraine. On se laisse entraîner dans le tourbillon des mélodies.
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