Une pépite musicale aux allures de symphonie-jazz
Le cornettiste, chanteur et franc-tireur du jazz, Médéric Collignon, propose avec « Arsis Thesis », un album hors-format. Il invite à voyager dans sa galaxie musicale singulière. Ecriture complexe, richesse des arrangements, énergie et inventivité de chaque instant… tout concourt à faire de cet opus une pépite musicale aux allures de symphonie-jazz. L’oreille décolle et en redemande !
Après « Porgy&Bess » (2006), « Shangri-Tunkashi-La » (2010), “À la recherche du roi frippé” (2013) et « MoOvies » (2016), Médéric Collignon est de retour avec « Arsis Thesis » (Le Triton/L’Autre Distribution) dont la sortie est annoncée pour le 06 décembre 2024.
Ouverture opératique, basse omniprésente, « Arsis Thesis » groove de bout en bout et possède une dimension organique.
« Arsis Thesis »
Compositeur de la totalité des titres, Médéric Collignon a aussi assumé la fonction de chef d’orchestre lors de l’enregistrement des maquettes, avec chacun des solistes. Aux côtés de Bastien Boissier en charge de l’enregistrement, il a aussi participé avec lui, au mixage et à la post-production de l’album réalisé au Triton et au Studio AGC de mai 2023 à avril 2024.
A la tête de son actuel Jus de Bocse composé de Yvan Robilliard (piano, claviers), Emmanuel Harang (basse) et Nicolas Fox (batterie), Médéric Collignon convie trois fabuleux saxophonistes, Géraldine Laurent (saxophone alto), Pierrick Pédron (saxophone alto) et Christophe Monniot (saxophone sopranino). Non content d’emboucher son cornet et de donner de la voix, le leader jongle entre synthés, percussions et, avec maestria, il intègre des samples qui se fondent dans la structure musicale.
Il invite les voix de Véronique, Felix et Lila dont les mots flottent au-dessus des « océans de sons mixés ». Sans oublier les flûtes et la voix de Christelle Raquillet, celle de Caloe, les cors de Kostia Bourreau et Armand Dubois, le trombone de Cyril Galamini et le tuba de Raphaël Spiral.
« Arsis Thesis », un album prodigieux à écouter en boucle. Un élixir vital pour oublier les esprits chagrins et faire fi de la morosité ambiante.
Au fil des titres
L’album ouvre avec Felix et un envol musical digne d’un opéra spatial aux couleurs baroques. Après une introduction très longue, le cornet pose les bases d’une musique organique, futuriste et fantaisiste. D’emblée on perçoit le rôle prépondérant de la guitare basse. Les instruments apparaissent l’un après l’autre, solo fougueux de l’alto, beat irrépressible de la section rythmique. Le collectif tresse un canevas musical dense et énergique qui évoque les accents et la dynamique du jazz fusion.
La musique de Street Song semble flotter dans l’espace intergalactique. La matière orchestrale rugit et s’élève vers le ciel étoilé. Porté par la batterie aux cymbales scintillantes, le chorus incandescent de l’alto transporte l’oreille dans une sphère flamboyante. On est proche de la transcendance. Avec prudence, on accroche les ceintures pour ne pas s’envoler.
Cédric et George concentre énergie et audaces. Après un « solo d’abeille » sur la première grille du morceau, la basse met en orbite ses riffs percutants et entame un dialogue ardent avec le synthé et les claviers aux sonorités déjantés. Sur des arrangements jubilatoires, le collectif malaxe ensuite la musique avec ardeur.
« Qu’elle était belle ma frégate lorsqu’elle voguait dans le vent… » au-dessus et après les premiers mots du poème dit par une jeune voix, se constitue peu à peu un magma sonore d’où émerge la sonorité flamboyante du cornet. Pique-Nique à la Mer installe un climat hallucinatoire et lyrique où s’exprime une voix féminine portée par l’orchestre. Peut-être celle de Téthys, la déesse des flots qui nage dans les flots musicaux ? … la petite fille revient… fin du pique-nique.
Nouvelle référence au milieu marin avec Tsunami. Voix, basse pulsatile, grondements sonores, riffs répétitifs, dérapages burlesques, cataclysme sonore, chœurs… ainsi se joue la partition d’un opéra multicolore où tous les sons et instruments entrent en collision… quelques mesures de la 5ème de Mahler et pour finir, du cataclysme sonore émergent quelques notes jouées par Coltrane … à l’envers !!!
Sans transition, l’oreille est transportée par Saba Zamzam sur un marché oriental où braie un bourricot. Battements syncopés, chœurs véhéments, vagues de souffles, … puis, sur ce mode arabe chromatique occidental rarement utilisé qui donne son nom au morceau, le sopranino se fait conteur. Tel le génie de la lampe d’Aladin, il fait tourbillonner ses notes comme des volutes au-dessus de la masse sonore.
Le répertoire continue avec Felix is back… voix enfantine fondue dans un magma sonore qui invite les trompettes de Star Trek. Le morceau fait entendre un délire orchestral inspiré et bouillonnant. Ligne de basse électrique aux ondes telluriques, cornet à la sonorité électrifiée par des effets de synthétiseur qui éructe des traits fulgurants dans les aigus, dialogue exalté et bouillonnant entre les deux saxophones alto, jeu explosif de la batterie, groove haché, mesures syncopées, chœurs exaltés… les sons fusent, on ne sait plus où « donner de l’oreille ». Mal venu qui s’en plaindrait !
Optimistique marque la fin de ce voyage extraordinaire dans l’univers de Médéric Collignon dont le vaisseau orchestral insuffle une fois de plus ses fulgurances surprenantes. Inspiré comme jamais, le leader fait entendre son chant qui évolue en un scat jubilatoire avant de laisser place aux envolées lyriques du piano. Le morceau se termine tel le bouquet final d’un feu d’artifice explosif, multicolore et multi-sonore.
Deux rendez-vous pour écouter live la musique d’Arsis Thesis. Le 05 décembre 2024 à 20h30 au Triton, Les Lilas, avec sur scène, Médéric Collignon (cornet, clavier, voix), Yvan Robilliard (Fender-Rhodes), Emmanuel Harang (basse électrique), Franck Vaillant (batterie, électroniques) et en invités, Géraldine Laurent, Pierrick Pédron, Christophe Monniot (saxophones). Le 30 janvier 2025 à 20h au Théâtre du Garde-Chasse, Les Lilas.
Premiers Noms & Visuel de Jazz à Vienne 2025
Le 26 novembre 2024, les organisateurs du Festival « Jazz à Vienne » ont dévoilé le visuel de l’édition 2025 proposée par le dessinateur Jeremy Perrodeau. En attendant le 13 mars 2025, date d’annonce officielle de la programmation de la 44ème édition de « Jazz à Vienne », les concerts de six soirées sont déjà annoncés. Six rendez-vous à ne pas manquer ! Cet avant-goût réjouissant laisse augurer de sérieuses promesses de réjouissances musicales !
Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »
Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »
Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.