Un album énergique et vivifiant
Avec « Constellation », le pianiste et compositeur David Bressat signe son troisième album live. Enregistré en février 2022 dans six clubs emblématiques, entre région Auvergne-Rhône-Alpes et région Bourgogne-Franche-Comté, l’opus présente neuf compositions originales. Une musique colorée, un album énergique et vivifiant !
A la tête de son quintet fondé en 2014, David Bressat livre « Constellation » un album riche d’une énergie créative et régénérative. Il a été enregistré live entre le 08 et le 13 février 2022, après la sinistrose culturelle post-pandémie. Par son titre, Renaissance, le premier morceau du répertoire témoigne d’ailleurs du plaisir des musiciens à rejouer ensemble en public, après la longue période de silence musical collectif imposé par le confinement.
Dans la Galaxie du Jazz, les cinq étoiles du David Bressat Quintet propulsent « Constellation », un album doté d’une énergie créative et régénérative.
Un voyage musical tonique
Sur « Constellation », sorti le 04 novembre 2022, le pianiste David Bressat revient entouré de l’équipe déjà présente sur « Alive » (2017) et « True Colors » (2019), le saxophoniste Eric Prost, le trompettiste Aurélien Joly, le contrebassiste Florent Nisse et le batteur Charles Clayette.
Enregistré sous le label Obstinato, « Constellation » a été capté en direct dans cinq clubs de la région Auvergne-Rhône-Alpes, La ferme à Jazz à Bourg en Bresse (Ain), Jazz en Bièvre à Primarette (Isère), le Solar à Saint-Etienne (Loire), le Studio des Tonton Flingueurs à Renaison (Loire), le Périscope à Lyon (Rhône) et un club la région Bourgogne-Franche-Comté, le Crescent à Mâcon (Saône et Loire). Tous ces lieux œuvrent depuis des années pour le jazz et ont permis à David Bressat et son quintet de construire ce projet d’envergure,
Intenses vibrations rythmiques, tempo sans faille, harmonieuses nuances, cohésion de groupe… un voyage musical tonique qui restitue l’ambiance des clubs.
Au fil des pistes
L’opus propose sept compositions du leader et deux du contrebassiste Florent Nisse.
Sur le titre d’ouverture, Renaissance, à partir d’un motif de basse en ostinato sur un rythme en 3/4, les cuivres insufflent en contrepoint une mélodie langoureuse et méditative. Après un solo concis du bugle aventureux, le piano prend le relai avec une improvisation inspirée, volubile et gorgée d’optimisme. Le répertoire se poursuit avec Bembé. Une mélopée circulaire, enivrante voire incantatoire. La sonorité chatoyante du ténor et ses circonvolutions exaltantes ravissent l’écoute.
En intro de Rayons de Feu, le piano est rejoint par la contrebasse et la batterie et avec lesquelles caresse le thème, avec délicatesse et poésie. Avec la légèreté d’un papillon, les doigts du contrebassiste flirtent avec les cordes puis les vents superposent plusieurs lignes mélodiques alors que le piano pointilliste entame un solo empreint d’une douce nostalgie. Au-dessus des riffs du piano, trompette et saxophone présentent ensuite le thème de Pit Stop, la première composition de Florent Nisse. La trompette s’envole dans les aigus et projette son discours impétueux. Le ténor intervient soutenu par contrebasse et batterie. Son souffle expressif et ses ponctuations convoquent l’esprit du grand Wayne Shorter.
Avec Dawn, le climat soufflé d’emblée par trompette et ténor se fait énigmatique. Pourtant, très vite, le piano lumineux estompe puis dissipe les couleurs sombres de la nuit en déroulant ses arabesques sur les changements de tempo de la section rythmique. Il finit seul et enchaîne avec La Traversée qui se profile telle une caravane aux couleurs ondulantes. Le bugle dont la sonorité hésite entre ombre et éclat se lance dans un solo incisif et inspiré. Il sculpte chaque note avec raffinement et fait se télescoper les growls. Les couleurs musicales évoluent avec l’improvisation de la contrebasse volumineuse et boisée.
Plus loin, le piano introduit la lumineuse mélodie de Leit-Motive que reprennent les soufflants. L’improvisation du ténor séduit par sa fluidité. La sonorité mince et tendre de l’instrument devient tendue alors que le tempo se fait pressant. De son toucher précis, le piano égrène ensuite avec légèreté des grappes de notes comme des tresses cristallines teintées à la fois de délicatesse et d’énergie.
Dès l’introduction de Hide and Sick, la deuxième composition du contrebassiste, trompette et saxophone font flotter un climat poétique empreint de mélancolie avec les envolées lyriques et aériennes de la trompette qui parsème son discours de glissandos et de riches inflexions, soutenue par une rythmique sans faille, au-dessus des arpèges du piano aux accents romantiques.
L’album se termine avec Turn on the stars. En introduction le ténor loquace converse seul avec la batterie. L’oreille est accrochée par sa sonorité lisse, son phrasé incisif, son attaque chaleureuse et maîtrisée. De son phrasé souple, le piano lui répond et après un chorus limpide cède l’espace musical à la batterie dont le solo interpelle par sa sonorité mate, son drumming rapide sur la caisse claire et la variété de son jeu sur les cymbales. Le groupe se retrouve pour le final du morceau autour d’une ligne mélodique dont les accents fleurent bon le bebop. Un vrai régal !
Pour retrouver David Bressat Quintet, rendez-vous, le 27 janvier 2023 au Chorus, à Lausanne (Suisse) et le 24 février 2023 au Jazz Club de Savoie de Chambery (73).
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