Raul Midón - Manu Katché/One Shot Not
Pour la dixième soirée de la 40ème édition de Jazz à Vienne le festival propose un double plateau. Raul Midón ouvre la soirée puis Manu Katché recrée sur la scène l’esprit du projet One Shot Not sur la chaîne Arte. Au programme une farandole d’invités, Célia Kameni, Raul Midón, Jazzy Bazz, Sophie Hunger, Michel Jonasz et en invité surprise… Sting dont la prestation a enflammé les gradins du du Théâtre Antique.
Cet Echo#4-Jazz à Vienne 2021 fait un clin d’œil à la soirée du 04 juillet 2021.
L’univers unique de Raul Midón
Lunettes noires, casquette sur la tête, le chanteur, auteur compositeur guitariste et interprète américain Raul Midón commence son set debout au milieu de la scène avec sa guitare en bandoulière et un set de deux bongos devant lui. Après une courte bossa nova, il présente un morceau plus folk qu’il termine en spoken word.
Après avoir exprimé son plaisir de se retrouver de nouveau sur la scène de Jazz à Vienne il interprète I Really Want To See You Again, un morceau de son dernier album « Mirror » sorti en 2020. Il enchaîne avec Sunshine I Can fly qu’il débute avec un solo de trompette à la voix et continue en chantant alors qu’il s’accompagne de la main droite sur les percussions pendant que la main gauche pince les cordes de sa guitare. Après ce titre il s’assied pour jouer Cold cuts and coffee, un autre titre de « Mirror ».
Le répertoire qu’il présente permet de prendre la mesure de l’étendue de ses influences, folk, soul, blues, samba et rythmes sud-américains, jazz et rap. Sa maîtrise du finger picking sur sa guitare et ses slap-attacks font merveille Il revient interpréter un dernier titre après un rappel enthousiaste du public dynamisé qui a chanté avec lui, tout au long du set, avec grande ferveur.
Manu Katché, un « One Shot Not » live inédit
C’est une grande soirée de retrouvailles que la batteur Manu Katché a concocté autour de son projet One Shot Not dont il propose une version live inédite sur la scène du Théâtre Antique pour « mélanger les genres et les générations ».
Il a convié quelques-uns de ceux et celles qui ont compté pour lui dans sa vie professionnelle depuis ses débuts jusqu’à aujourd’hui.
Il est accompagné par son house band, le même groupe qui l’a accompagné sur son dernier album « The Scope » sorti en 2020, Jérôme Regard (basse, contrebasse), Patrick Manouguian (guitare), le jeune Elvin Galland (piano, claviers électroniques) lesquels sont rejoints par le pianiste Alfio Origlio (piano, Rhodes).
Au fil du set, Manu Katché est de retour, micro à la main sur le devant de scène pour présenter les invités et contextualiser leur venue. Ainsi, tour à tour se succèdent Célia Kaméni qui chante un titre du boss et deux de l’album qu’elle a enregistré avec Alfio Origlio.
Pour prouver, si besoin il en était, « qu’on peut mélanger les genres », il présente le rappeur Jazzy Bazz qui interprète deux titres dont Paris me mange gravé sur « The Scope » et une de ses propres compositions.
C’est ensuite au tour de la guitariste chanteuse Sophie Hunger de venir « performer » sur scène, une artiste que Manu Katché a découverte lorsqu’elle chantait avec Erik Truffaz. Après deux titres, elle reprend un titre du trompettiste qui était sur la scène de Jazz à Vienne le 28 juin 2021. Dommage que la voix de la chanteuse soit presque totalement couverte par le gros son du band.
Sans oublier de remercier les techniciens et toute l’équipe du festival, Manu Katché convie Raul Midón, avec lequel il a tourné en trio aux côtés de Richard Bona. Avec une grande aisance et beaucoup de swing, le chanteur interprète Don’t take it back mais là encore, sa voix est écrasée par l’orchestre.
Manu Katché invite ensuite le chanteur « bienveillant, poète et bluesman », Michel Jonasz dont les chansons ont « bercé son adolescence ». En costume gris et chemise grise, le chanteur vient interpréter trois de ses grands tubes, Du blues du blues, Lucie et Super nana que le public reprend spontanément avec lui. Là encore la voix du chanteur peine à surmonter le son du groupe mais avec un grand professionnalisme et un enthousiasme non feint, le chanteur déclenche ovation sur ovation.
Arrive alors pour Manu Katché, le moment de convoquer son invité surprise dont une grande partie du public était déjà visiblement déjà informé… Sting. Manu Katché le présente comme un « artiste complet et bienveillant » qui a révolutionné la musique ». La star britannique gagne la scène avec le guitariste Dominic Miller.
Toujours svelte et élégant, Sting s’assied et exprime son contentement d’être sur scène mais fait part aussi de son inquiétude car « ça fait bientôt deux ans qu'[il n’est] pas monté sur scène ». Un cri s’élève de la foule…. « on va t’aider » (!). L’ancien leader de Police attaque avec Message in a bottle. Certes on oublie presque que l’on eSt dans un festival de jazz mais le charisme et le talent de Sting font merveille et le niveau de sa prestation est tel qu’elle convainc même les plus réticents. Le public répond avec enthousiasme à l’artiste qui met littéralement le feu au Théâtre Antique.
Sting appelle ensuite Célia Kanémi (qui fait office de choriste) pour chanter English man in New-York. Sur les gradins et dans le proscénium les lampes des téléphones remplacent les briquets pendant que l’artiste chante Every Little Thing She Does Is Magic. La soirée se termine dans l’euphorie avec la reprise de If You Love Somebody Set Them Free en guise de rappel de cette soirée festive.
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »
Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.
Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988
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« Django! »… Baptiste Herbin en trio sans guitare
C’est un véritable défi que réussit le saxophoniste Baptiste Herbin avec « Django! » sur lequel il revisite l’univers de Django Reinhardt, en trio trio saxophone, contrebasse, batterie. Sans guitare, l’album restitue l’essence de la musique du fameux guitariste manouche. Échanges énergiques, fulgurances virtuoses, valses enivrantes, exubérances et silences, tout concourt à faire de cet album absolue une réussite qui allie innovation et tradition.