L’énergie souple et sensible du « Jazz Trio » fait mouche
Du 04 au 06 août, la musique énergique et harmonieuse du « Jazz Trio » a conquis le public attentif . Dans les travées du Péristyle, écoute, encouragements spontanés et applaudissements. Un véritable enchantement !
Durant trois jours le Péristyle assume vraiment sa vocation de salle de concert pour le plus grand plaisir de tous les spectateurs. Manu Vallognes (basse électrique), Eric Teruel (piano) et Yvan Oukrid (batterie) tissent une musique nuancée qui enchante et respire. On perçoit la complicité qui circule entre les musiciens du « Jazz Trio ». La joie du partage illumine leurs échanges et les densifient. C’est avec une énergie mâtinée de souplesse et de sensibilité que les trois compères proposent un répertoire de compositions originales d’Eric Teruel et de standards revisités avec talent.
Côté trio, Eric Teruel n’en est pas à son coup d’essai. Il a en effet déjà enregistré précédemment trois albums en trio sous son nom puis a opté pour le solo et ensuite le quintet sans oublier son travail autour de la chanson française, le cinéma et le groupe « Mei Teï Sho ». Avec ses deux nouveaux complices, il a fondé le « Jazz Trio » depuis plus d’un an. Yvan Oukrid et Manu Vallognes sont aussi des musiciens émérites dont le talent est reconnu depuis longtemps.
L’univers de ce « Jazz Trio » est singulier. La musique coule tout en souplesse et en finesse. Une musique à la mise en place peaufinée. Les arrangements des standards surprennent et dépaysent l’auditeur. Sur sa U-basse fretless Manu Vallognes tisse une trame harmonique tout en rondeur. Ses introductions lyriques et ses chorus précis teintent de poésie les morceaux du trio. A la batterie, Yvan Oukrid maîtrise les balais et prodigue alors un soutien efficace mais discret. Par contre, il sait tempêter avec force et énergie quand le tempo l’impose. Rythmiciens avérés, les deux musiciens prodiguent un environnement qui laisse toute latitude au pianiste pour improviser.
C’est en effet grâce à l’accompagnement attentif de ses deux compagnons qu’Eric Teruel peut laisser court à son talent. On ne peut s’empêcher de retrouver chez lui des traits qui évoquent fugacement Ahmad Jamal ou Michel Petrucciani bien qu’il s’exprime en fait dans un idiome qui lui appartient en propre. Aérien et précis il sculpte les ballades comme des haïkus. Par contre son toucher sait se faire tonique et véloce sur les rythmes soutenus qu’il maîtrise. Ses postures font échos à ses interventions. Debout au-dessus de son siège lors des chorus tendus. Félin et détendu lorsque sa main droite danse sur le clavier et brode les thèmes ou les impros. Il surfe avec aisance sur le tapis déroulé par la basse et la batterie. Tout cela sans jamais se départir de son sourire.
Chez les trois musiciens, pas d’esbroufe, pas de gimmicks. Loin des modes qui se démodent le « Jazz Trio » propose une musique construite au gré d’une inspiration sans cesse renouvelée. Il explore tous les territoires. Il sait se déchaîner mais aussi évoluer avec délicatesse sur les ballades ou les rythmes médium. Les compositions du pianiste déclenchent l’enthousiasme. Sur Deep Trip, les musiciens explorent le registre de la nostalgie. Sur Foolish dance, le swing implacable du trio est servi par une mise en place précise. Pris sur un train d’enfer, Rescue porte quant à lui très bien son titre. Sans inhibition, décoiffant et tonique, il propose un 4/4 échevelé. On apprécie que ces musiciens confrontent leur art aux standards souvent boudés par la jeune génération. Ils les déconstruisent pour se les approprier avec simplicité et bon goût. On a écouté avec bonheur Invitation et son introduction de basse évocatrice de Jaco Pastorius. You and the Night and the Music pris sur un tempo rapide permet un solo de batterie débridé.
« Jazz Trio ». Un bain de musique vivifiante et ciselée dans laquelle il fait bon s’immerger. Trois musiciens complémentaires qui unissent leurs talents pour créer une musique très personnelle.
A l’occasion des concerts du Péristyle on apprend qu’un disque du « Jazz Trio » est annoncé pour la rentrée. « Mad train » (Label TroisFoisplusMusic). Les spectateurs en profitent en avant première. L’album sera disponible mi-octobre mais il est possible de le commander sur http://www.tfpm.org/madtrain.html.
Onze titres comme onze gares qui reflètent l’esthétique singulière du « Jazz Trio ». On a vraiment envie de monter dans ce train finalement pas si fou que cela. A moins que la folie ne consiste à créer une musique vivante à l’encontre des tendances actuelles plutôt lisses et sans âme.
Un petit avant-goût du disque avec cette vidéo de With a song in my Heart
Du groove à gogo avec Dmitry Baevsky et « Roller Coaster »
Pour son onzième album, « Roller Coaster », le saxophoniste Dmitry Baevsky revient avec à ses côtés, le guitariste Peter Bernstein. Une fois de plus, le talent de l’altiste éclate avec insolence. A la fois lyrique et sensible, mélodique et virtuose, son jazz impressionne et séduit. Que du bonheur !
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »
Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.
Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988
Le label Storyville Records prévoit la sortie d’un double-album inédit de Michel Petrucciani, « Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 ». Annoncé pour le 15 novembre 2024, cet opus inédit permet d’écouter le pianiste entouré de Gary Peacock et de Roy Haynes. Du jazz intemporel qui allie lyrisme, sensibilité et virtuosité.