Au programme, ouverture, création, diversité et fidélité
Le 23 mars, Dominique Delorme lève le voile sur la programmation des Nuits de Fourvière 2017. Du 01 juin au 05 août ce festival international va faire battre le cœur de la Métropole de Lyon. Au programme, diversité et ouverture, surprises et confirmations.
Des artistes du monde entier vont se croiser à Fourvière et en Métropole au cours des représentations qui composent ce bouquet d’art vivant.
Les Nuits de Fourvière 2017 ce sont 139 représentations dont 58 créations et/ou des premières françaises. On connaît la caractéristique de ce festival dont le périmètre est à géométrie variable et élaboré en fonction des désirs des programmateurs et des rencontres faites avec les artistes. Cette année on note un équilibre entre les 34 représentations dévolues au théâtre et les 31 spectacles consacrés aux musiques. Par contre si la danse est cette fois très peu représentée, on note 74 prestations consacrées au cirque.
Cette année encore le Festival des Nuits de Fourvière associe son image avec celle d’un photographe. C’est un cliché de la Suisse et Guinéenne Namsa Leuba qui illustre l’édition 2017.
Le festival des Nuits de Fourvière est très attaché à des familles d’artistes et à des axes autour desquels il organise des projets proposés à la découverte du public.
Le Grand Théâtre ouvre les 01, 02 et 03 juin sous le signe de la musique avec 3 concerts consacrés au projet « Lamomali » déjà gravé en album. Il s’agit de l’aventure malienne que -M-, Matthieu Chédid mène en complicité avec le joueur de kora Toumani Diabaté et son fils Sidiki. On compte aussi parmi les invités la chanteuse Fatoumata Diawara… direction Bamako
C’est ensuite « Jusque dans vos bras », la toute dernière création des « Chiens de Navarre » déjà venus aux Subsistances. La tribu de Jean-Christophe Meurisse s’attaque à la grande question de l’identité nationale, c’est à dire un paradoxe, à la fois ce qui divise et pourtant devrait unir. Ils vont travailler autour ce paradoxe et mettre à mal pas mal de clichés. Cinq représentations sur la scène de l’Odéon du 07 au 11 juin.
Le Grand Théâtre voit aussi cette année revenir la famille de l’Orchestra Di Piazza Vittorio, cet orchestre italien né dans le quartier de l’immigration populaire de Rome, vers la Piazza Vittorio et avec lequel le festival des Nuits a déjà créé la « Flûte Enchantée » (2009) et « Carmen » (2013). En 2017 le festival accompagne Mario Tronco et ses artistes pour un nouveau projet, une relecture l’opéra de Mozart« Don Giovanni » en une heure et demi. Une version joyeuse de cet opéra légendaire avec de multiples instruments auxquels les orchestres classiques n’ont pas souvent recours. C’est Petra Magoni, la chanteuse italienne déjà venue à Fourvière en Reine de la Nuit qui incarne cette fois un Don Giovanni androgyne les 13, 14 et 15 juin.
Côté musique, le festival travaille de nouveau en coproduction avec l’Épicerie moderne qui a accueilli Titi Robin en résidence en janvier. Titi Robin a déjà été reçu deux fois par les Nuits de Fourvière. En 2014 avec Michael Lonsdale et en 2016 avec Erik Marchand dans une soirée aux teintes bretonnes. En 2017 place à « Rebel Diwana », la nouvelle création du musicien Titi Robin. Un manifeste qui, radical dans le geste et le son, conserve cette langue modale, mélodique et rythmique que l’artiste a forgée au fil du temps. Le concert du 05 juillet à l’Odéon est précédé d’une résidence d’une semaine et le concert sera suivi d’un album.
Côté danse, le festival regarde du côté du tango et propose un spectacle de danse avec Esteban Moreno le 16 juillet lors d’une « Nuit Tango ». En effet, Lyon est une place forte du tango. Dans la magnifique salle de l’Association « Tango de Soie » (rue René Leynaud) sur les pentes de la Croix-Rousse, 75 membres de l’association viennent danser régulièrement. La salle est tenue par Estaban Moreno qui est également chorégraphe. Le festival et le chorégraphe unissent leurs énergies autour de la création « No exit » conçue à partir de la musique de « ¡Sigamos! », l’album piano solo de Gustavo Beytelmann. Ce pianiste sexagénaire au talent fou a joué avec Astor Piazzola et aussi avec Gotan Project. Les répétitions ont déjà commencé. La soirée Tango ouvre avec le projet « Anda » du chanteur Daniel Melingo qui est lui aussi une figure familière de Fourvière.
En 2017, Fellag, avec ses mots qui caressent les blessures des siècles, est l’invité d’honneur du festival. Le festival parcourt son œuvre et invite les artistes avec lesquels il souhaite travailler. Fellag revient avec le spectacle « Bled Runner » les 24 et 25 juin. Entre théâtre et musique Fellag réunit le 30 juin à l’Odéon le comédien Jacques Bonnaffé et le musicien André Minvielle autour du texte « Un coing en hiver » pour le spectacle « Comme un poisson dans l’autre ». Fellag propose aussi « Chants des Marins Kabyles » le 27 juin à l’Odéon, une rencontre entre lui-même et un de ses amis musicien et dessinateur Hocine Boukella (leader de Cheick Sidi Bémol). Fellag croise les chansons des Marins Kabyles imaginaires chantés par Boukella avec des extraits des Contes du whisky de Jean Ray. Par ailleurs, le 01 et le 02 juillet, en partenariat avec le cinéma Comoedia, le festival présente les films que Fellag a choisis.
Le Cirque demeure au cœur du projet des Nuits de Fourvière et va vivre d’est en ouest dans Lyon et la métropole. En ouverture, un grand week-end le 1er juillet et le 02 juillet avec des manifestations gratuites de 14h à minuit Dès le 01 juillet, le Domaine de Lacroix-Laval se transforme à nouveau en guinguette estivale et en terre d’accueil pour les arts du cirque. Spectacles, bals, apéritifs musicaux, ateliers cirque, projections en plein air tout le mois durant. Sur le domaine sont réunis du 01 au 23 juillet le chapiteau de « L’homme cirque » et neuf australiens qui présentent « A Simple Space ». Avec aussi « Santa Madera » les 08 et 09 juillet. Le Parc de Parilly accueille « La dernière saison » du Cirque Plume de fin juin au 05 août. Mais il faut aussi compter avec « Machine de Cirque » une bande drôle et fantaisiste en grande forme et en grand format les 22 et 23 juin au Grand Théâtre.
Les Nuits de Fourvière affectionnent aussi le format des Nuits Thématiques qui permettent de mettre en valeur des traditions musicales et culturelles et de donner la parole à des générations différentes.
Très attaché à l’Italie, en 2017 le festival lui consacre deux nuits. Le 18 juillet la première « Nuit italienne » accueille Richard Galliano en quintet pour son répertoire consacrée à Nino Rota et le pianiste italien Stephano Bollani en piano solo. La deuxième « Nuit italienne » du 23 juillet présente Musica Nuda, le duo de Petra Magoni et Feruccio Spinetti déjà accueillis en 2016 par les Nuits lors d’un concert dans l’Auditorium du Musée des Confluences. La seconde partie de soirée revient à l’invité d’honneur des Nuits 2016, Vinicio Capossela pour le spectacle, « Ombra – chansons de la Cupa et autres effrois ». Le 14 juillet 2017, c’est la « Nuit Reggae & Calypso » avec Calypso Rose, Inna de Yard et Brain Damage qui fait partie de Jarring Effects de Lyon. La « Nuit Soul » du 22 juillet présente Michael Kiwanuka et voit le retour de Valerie June à l’occasion de son nouvel album. C’est le musicien et chercheur musicologue Raphaël Imbert qui organise la « Nuit du Blues ». Le 19 juillet il invite les musiciens qu’il a rencontrés sur la route du Mississippi, des vieux bluesmen mais aussi la merveilleuse chanteuse et violoncelliste Leyla McCalla en trio. Pour l’Eclat Final, le Grand Théâtre clôture avec une « Nuit Irlandaise ».
Le festival des Nuits de Fourvière cultive aussi les découvertes et entretient ses coups de cœur.
Ainsi cette année il donne carte blanche à Aurélien Bory qui vient du cirque, du théâtre et de la danse tout en possédant une formation d’ingénieur. Les 17 et 18 juin, au Radiant, il invente un « Plan B » avec les étudiants du CNAC et par ailleurs crée « L’Espace Furieux » avec les étudiants de l’Ensatt du 27 juin au 07 juillet au Théâtre Terzieff Ensatt.
Avec la complicité du Théâtre de la Renaissance, les Nuits de Fourvière offrent aussi une carte blanche à Lorrraine de Sagazan les 09 et 10 juin. L’artiste et metteur en scène propose deux spectacles « Démons » et « Maison de Poupée » présentés en diptyque avec repas servi à l’entracte. Les 22, 23 et 24 juin, ce même Théâtre de la Renaissance voit le retour du Collectif Mensuel qui avait enflammé la scène avec leur splendide « Blockbuster ». En 2017, la troupe propose « L’homme qui valait 35 milliards », une satire de l’histoire du magnat de l’acier Lakshmy Mittal. A suivre absolument. C’est encore au Théâtre de la Renaissance que Jérôme Margotton met en scène en 3 volets « Les contes du Piano-Caméra » le 17 juin avec goûter prévu pour les enfants.
En 2017 la Compagnie Marius poursuit son exploration du répertoire de Marcel Pagnol et revient pour la 4ème année avec « Le Schpountz » à l’Odéon les 17 et 18 juin. Les Nuits proposent aussi un super week-end en entrée libre à Saint-Just avec le vocalchimiste André Minvielle et son « Ti’Bal Tribal » le 01 juillet sur la place de Trion et « L’ABCD’erre de la vocalchmie » le 02 juillet à l’Odéon.
On note le retour de l’humoriste Laurent Gerra qui fête ses 50 ans sur la scène du Grand Théâtre les 11 et 12 juillet avec son nouveau spectacle « Sans modération ». Pour cela, on lui fait confiance ! Enfin on remarque avec intérêt la venue de la star française de l’année, la comédienne Isabelle Huppert qui vient le 03 juillet en solo au Grand Théâtre lire des textes de Sade « Juliette et Justine, Le vice et la Vertu ».
Bien sûr, Les Nuits de Fourvière, ce sont aussi les grandes têtes d’affiche proposés aux 4500 spectateurs que peut accueillir le Grand Théâtre. En 2017 le programme est encore une fois alléchant et il y en a pour tous les goûts.
Goran Bregovic présente « Trois lettres de Sarajavo » avec son « Orchestre des mariages et des enterrements » et l’ONL autour de 3 violonistes issus des trois religions monothéistes. C’est aussi le retour d’Arcade Fire (05 juin) et celui de Camille et de son imaginaire toujours renouvelé (20 juillet), de Benjamin Biolay (19 juin). Sont aussi programmés Paolo Conte (20 juin), Benjamin Clementine (29 juin), Norah Jones et son nouveau projet « Day Breaks » avec en ouverture Renaud Garcia-Fons et le répertoire de « La vie devant soi » (25 juillet), Les Insus (27 & 28 juillet), Imany et la brésilienne Céu (21 juillet), Yan Tiersen en solo (10 juillet), Michel Camilo & Tomatito précédés de la « Rosenberg Family » (13 juillet), le concert fleuve du 17 juillet avec Brian Wilson qui célèbre l’album des Beach Boys « Pet Sounds » sorti en 1966. Sans compter encore bien d’autres belles soirées de rock anglais ou de pop française comme Julien Doré (16 juin), Vianney (24 juillet)….
Les Nuits de Fourvière 2017… pour voir ce que l’on aime, découvrir ce que l’on ignore encore, explorer des horizons inconnus, flirter avec des univers cachés, se laisser surprendre, être bouleversé, rire, danser… tout simplement prendre plaisir et s’abreuver de culture et de divertissement.
Pour retrouver l’intégralité de l’édition 2017, il suffit de se connecter sur le site internet des Nuits de Fourvière. Ouverture des réservations le 27 mars à 14h (celles du Cirque Plume est déjà ouverte).
Titi Robin Quatuor présente « Le Sable et l’Écume »
Sur son nouvel album « Le Sable et l’Écume », Titi Robin présente un répertoire original composé pour Titi Robin Quatuor, sa nouvelle formation instrumentale. Un projet instrumental porté par les sublimes échanges de quatre musiciens hors pair. La musique s’inscrit dans une culture radicalement modale et polyrythmique. La prise de risque artistique est à la mesure de l’enjeu esthétique. Un projet modal, hors mode et radical.
Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988
Le label Storyville Records prévoit la sortie d’un double-album inédit de Michel Petrucciani, « Michel Petrucciani Trio au Jazz Club Montmartre CPH 1988 ». Annoncé pour le 15 novembre 2024, cet opus inédit permet d’écouter le pianiste entouré de Gary Peacock et de Roy Haynes. Du jazz intemporel qui allie lyrisme, sensibilité et virtuosité.
« Django! »… Baptiste Herbin en trio sans guitare
C’est un véritable défi que réussit le saxophoniste Baptiste Herbin avec « Django! » sur lequel il revisite l’univers de Django Reinhardt, en trio trio saxophone, contrebasse, batterie. Sans guitare, l’album restitue l’essence de la musique du fameux guitariste manouche. Échanges énergiques, fulgurances virtuoses, valses enivrantes, exubérances et silences, tout concourt à faire de cet album absolue une réussite qui allie innovation et tradition.