Paolo Fresu entre Sardaigne et Jazz
Chaque année, le Musée des Confluences de Lyon donne « carte blanche » à un musicien pour créer et improviser autour des thématiques du musée. Du 04 au 06 mai 2017, c’est le trompettiste de jazz Paolo Fresu qui est invité. Il propose trois concerts pour découvrir entre autres paysages musicaux, ceux de la Sardaigne, son île natale.
A travers sa programmation culturelle intitulée les « Vibrations du Monde », le Musée des Confluences poursuit sa mission de conservation et de diffusion des patrimoines culturels immatériels protégés par l’Unesco. Après Nguyen Lê en 2015 puis Dhafer Youssef en 2016, le Musée des Confluence donne Carte Blanche à Paolo Fresu, le trompettiste de jazz qui propose trois créations.
On peut faire confiance au trompettiste sarde pour imaginer des propositions qui s’inscrivent à la fois dans le cadre des thématiques culturelles du musée et résonnent avec ses inspirations musicales dont on connaît la diversité et la créativité. En effet son activité musicale est aussi intense qu’éclectique. Son identité musicale s’inscrit à plusieurs titres dans le paysage musical contemporain.
Dans le monde du jazz, Paolo Fresu est reconnu comme un trompettiste attaché au son, à l’épure et à la ligne mélodique dans la lignée de Miles Davis et Chet Baker mais aussi comme un instrumentiste qui utilise les effets des machines électroniques pour diversifier son expression. On apprécie d’ailleurs tout autant les mélodies lyriques murmurées au bugle que les fulgurances électroniques de sa trompette.
Brillant mélodiste à la sonorité lumineuse et claire, il sait aussi mettre son jeu au service du collectif. Engagé dans de nombreuses collaborations musicales, il s’attache à poursuivre des projets avec une dizaine de formations plus ou moins régulières et se montre particulièrement attaché aux compagnonnages de longue haleine.
Hors de la sphère du jazz Paolo Fresu pratique un éclectisme éclairé. S’il travaille autour de la musique ancienne (Monteverdi) ou plus récente (Gabriel Fauré), il compose par ailleurs pour la danse, le théâtre, le cinéma et il entretient aussi une relation très étroite avec son île natale, la Sardaigne et ses musiques traditionnelles et populaires.
Dans cette résidence au Musée des Confluences, Paolo Fresu fait appel d’une part à un compagnon de jazz de longue date, le pianiste néerlandais Diederik Wissels et d’autre part au choeur polyphonique sarde « Cuncordu e Tenore de Orosei ».
Depuis plus de quinze ans, Paolo Fresu et Diederik Wissels entretiennent une grande complicité. En effet ils sont tous les deux impliqués avec le chanteur David Linx dans un trio qui a enregistré un premier album « Heartland » en 2010 et un second, “The Whistleblowers”, sorti le 13 novembre 2015. Dans ce dernier on trouve à leurs côtés le Quartetto Alborada.
Certes Diederik Wissels travaille depuis les années 90 avec le chanteur David Linx mais il mène aussi une carrière personnelle. Dans ce cadre il a gravé des enregistrements diversifiés qui accordent une grande part à l’écriture et aux alliages instrumentaux peu courants (mandoline, violoncelle, bandonéon, harmonica). Il a aussi consacré un album aux œuvres du compositeur catalan Frederico Mompou et enregistré un disque en piano solo.
Paolo Fresu et Diederik Wissels se produisent en duo le 04 mai 2017 à 20h30 dans le Grand Auditorium du Musée des Confluences pour un concert concocté tout spécialement à cette occasion.
Le trompettiste Paolo Fresu est fils d’un berger de Berchidda, un minuscule village de la Sardaigne. Le sarde est sa première langue et il a achevé une thèse à l’Université de Bologne sur la musique sarde. On connaît son attachement aux chants polyphoniques de son île et on se rappelle aussi l’album « Mistico Meditarraneo » sorti chez ECM en janvier 2011 avec un groupe de polyphonies corses « A Filetta », une œuvre enregistrée avec voix corses, trompette, accordéon et une influence baroque indéniable.
Le chant sarde constitue l’une des expressions polyphoniques les plus populaires de la Méditerranée. Omniprésent, il peuple la liturgie autant qu’il rythme les fêtes paysannes, aux confins du profane et du sacré. « Cuncordu e Tenore de Orosei » est un ensemble originaire d’Orosei, ville de l’Est de la Sardaigne. Le groupe rassemble cinq chanteurs Patrizio Mura (voche del tenore, guimbarde, harmonica), Massimo Roych (voche del cuncordu, flûtes), Piero Pala (mesuvoche del tenore e del cuncordu), Gian Luca Frau (cronta del tenore e del cuncordu, guimbarde) et Mario Siotto (basso del tenore e del cuncordu).
Le groupe s’est spécialisé à la fois dans les chants sacrés dits a cuncord, typiques des confréries religieuses et les chants pastoraux a tenore que l’on peut entendre dans les bars ou lors des fêtes villageoises. Le cantu a tenore est inscrit depuis 2005 par l’UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ce chant très singulier, aux sonorités gutturales, est considéré comme l’expression la plus ancienne de la polyphonie occidentale. On y retrouve les couleurs diphoniques des chants mongols. En 2015 le groupe « Cuncordu e Tenore de Orosei » a sorti un album initulé « Novaera » (Buda Musique/Universal). Paolo Fresu intervient sur un titre.
Paolo Fresu et « Cuncordu e Tenore de Orosei » se produisent le 05 mai 2017 à 12h30 dans le Petit Auditorium du Musée des Confluences. Enluminures de la trompette sur chants sacrés et chants pastoraux.
Un petit avant-goût comme une mise en oreille…
Créé en 1996, le (quarteto) quatuor Alborada réunit Anton Berovski (violon), Sonia Peana (violon), Nicola Ciricugno (violon alto) et Piero Salvatori (violoncelle). Ce quatuor à cordes a développé un répertoire privilégiant la musique du 21ème siècle avec une attention particulière pour les auteurs minimalistes.
Le quatuor Alborada participe aussi à de nombreux projets impliquant jazz et musiques du monde comme avec le trio « Heartland » qui réunit David Linx, Paolo Fresu et Diederik Wissels La rencontre artistique entre Paolo Fresu et le quatuor à cordes Alborada témoigne encore une fois de l’ouverture du trompettiste sarde, toujours prêt à confronter sa créativité à de nouveaux territoires.
Le 6 mai 2017 à 20h30 dans le Grand Auditorium du Musée des Confluences, pour le troisième temps de sa résidence, le trompettiste Paolo Fresu propose un concert intitulé « Il Rito e la Memoria ». Ce projet « Il Rito e la Memoria » réunit le quatuor Albodora, « Cuncordu e Tenore de Orosei », le chœur de polyphonies sardes d’Orosei et le duo Paolo Fresu (trompette-bugle) - Diederik Wissels (piano). C’est une invitation au voyage, revisitant les grands maîtres classiques tels Claudio Monteverdi, Erik Satie ou le plus contemporain Arvo Pärt, un voyage au cœur du patrimoine musical de la Sardaigne magnifié par les compositions et improvisations de Paolo Fresu et Diederik Wissels.
Ces trois concerts constituent une proposition originale et prometteuse qu’il convient de ne rater sous aucun prétexte. Pour plus d’informations concernant cette Carte Blanche proposée en 2017 au trompettiste Paolo Fresu, la consultation du site du Musée des Confluences s’impose.
Rendez-vous dans la chronique à venir consacrée au « Jazz Day » 2017 pour découvrir la proposition que fait le Musée des Confluences à l’occasion du 30 avril 2017.

Matteo Pastorino présente « LightSide »
Avec « LightSide », le clarinettiste Matteo Pastorino invite à un voyage musical au cœur de la lumière méditerranéenne. Le musicien propose un répertoire original conçu pour cette formation instrumentale singulière. Soutenue par le piano de Domenico Sanna et la batterie d’Armando Luongo, la clarinette basse du leader dialogue avec la basse semi-acoustique de Dario Deidda. Un album poétique, sensible et lumineux.

« Twenties » par The Hookup
Avec « Twenties », le groupe The Hookup explore l’idée d’un pont entre les années 1920 et les années 2020. Irrigué d’énergie, l’album séduit par les prestations inventives de Géraldine Laurent, François et Louis Moutin et Noé Huchard. Quatorze morceaux choisis parmi les standards des années 1920 sont réinterprétés par ces quatre musiciens français issus de générations différentes. Un pied dans le passé, un pied dans l’avenir… une belle réussite musicale.

Jazz à Vienne 2025 – La programmation
La programmation de la 44ème édition du Festival « Jazz à Vienne » laisse augurer de belles soirées dans le Théâtre Antique et sur les autres scènes de la ville iséroise. Du 26 juin au 11 juillet 2025 se profile la promesse de réjouissances musicales avec concerts et spectacles à la clef. Une grande diversité musicale, des propositions pour tous les publics. Jazz à Vienne 2025, 15 jours de musique avec du jazz ouvert sur le monde. À vivre à toute heure, seul(e), entre ami(e)s ou en famille !